La nouvelle version a été installée cute ! Pour découvrir les nouveautés c'est par ici & pour commenter c'est ici
S'intégrer sur un gros forum, le mode d'emploi excited A découvrir par iciii avec toutes les initiatives mises en place !
Le deal à ne pas rater :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à -50% (large sélection)
Voir le deal

give while you can + Shaheen & Benjamin

@ Invité

avatar
   
#
Mar 17 Nov - 19:41
L'hiver approchait et le soleil disparaissait. Novembre est souvent synonyme de nuages, de ciel gris, de fraîcheur. Il allait déjà être vingt heures trente, et finir le travail à cet heure-là était récurant pour moi. J'avais passé la journée, la tête dans des dossiers, à essayer de faire s'envoler les pensées qui faisaient tout pour me déconcentrer. Ca ne te ressemble pas, Benjamin, me disais-je, à chaque moment où je sentais mon esprit divaguer. J'avais dû boire une bonne dizaines de tasse de café, et je ne savais pas si ça m'était un avantage ou non, pour tout dire. Mais je ne pouvais pas me passer de café une journée, pas même une heure, c'était impossible. Il faisait de plus en plus froid à New York et le jour se couchait de plus en plus tôt. Cela faisait déjà quelques semaines que dès lors où je sortais du bureau, il faisait déjà nuit. Dans la rue, alors que j'attendais mon Uber, je ne distinguais que ce qui était éclairé par la lueur des lampadaires et les fars des voitures. Alors que je scannais le trottoir autour de moi, analysant, comme toujours mes alentours, une silhouette attira mon œil. Ce n'était pas si étrange que cela de voir quelqu'un mendier dans une rue comme celle-là, mais cette silhouette ne me semblait pas étrangère. Curiosité obligea, je n'arrivais pas à la lâcher du regard jusqu'à ce que je la reconnaisse. Elle était donc bien sortie de prison. Elle, qui avait bouleversé la vie de Neva, elle, qui avait divisé ma sœur de moi. Après ce qui s'était passé, dès lors où j'eus donné mon avis sur le sujet, je n'avais plus entendu parler de ma sœur pendant des années. Je n'avais repris que récemment contact avec elle, et je tâchais, à chaque fois que je discutais avec elle de ne jamais parler de l'incident. Mais croiser Shaheen dans la rue de telle manière me rappelait l'intensité des débats que nous avions eu ensemble, moi, qui avais perdu tous ces débats. J'avais vu en elles, j'avais vu leur amour. J'avais également compris ce qu'on a fait faire à Neva, et j'avais tenté de les aider. Mais comment peut-on aider des personnes dans une situation pareille, comment, quand on est le seul à croire en elles ?
« Shaheen Farahani ? » je m'adressais à elle, en m'approchant doucement de la jeune femme qui avait l'air épuisée. « C'est bien vous ? » Mes sourcils étaient froncés, comme si cela allait m'aider à mieux voir malgré la nuit qui avait gagné la ville. « Je ne sais pas si vous vous souvenez de moi, Benjamin Hampton, » je poursuivis, en tentant de cacher un maximum la pitié qui devait se trouver dans mon regard. « l'oncle de Neva. » On pourrait se demander pourquoi je l'avais approchée, mais je me voyais mal partir sans regarder derrière moi. La jeune femme avait dû vivre tant de choses, alors que, j'en avais toujours été certain, la pauvre n'avait commis aucun autre crime que d'aimer.

@ Invité

avatar
   
#
Mer 18 Nov - 3:14

you're not supposed to be there, but how could i forgive you ? how could i not ? -- @benjamin hampton

Le soir approchait, et s’assombrissait, le voile sombre de la nuit se posait, et le monde disparaissait. La lumière disparue, il ne restait que les ténèbres. Et ses rétines abîmées qui ne voyaient plus, l’iranienne était à terre, immobile comme à son habitude, le besoin d’avoir un peu d’argent, et l’incapacité de se débrouiller avec de tels yeux. Elle n’était plus que l’ombre d’elle-même, elle n’était plus qu’une ombre dans la nuit noire, qui ne demandait qu’un peu de compassion, mais savait aussi, pour avoir déjà été sans abris auparavant, que la compassion n’existait pas, ou peu. parce que tu l’avais vu, shaheen. Il y avait quelques personnes bonnes en leur cœur, et parmi elles, certaines pouvaient aider les sdfs. Mais il y avait surtout ces monstres d’égoïsme ou d’indifférence, qui, parfois, évitaient même de te regarder, à l’époque. et si elle ne pouvait plus les voir détourner le regard, elle pouvait les entendre passer, sans jamais ralentir, accélérer à sa hauteur, comme pour fuir la misère. Comme pour fuir ce qu’elle était devenue, ce qu’elle se sentait devenir, un simple objet décrépi, femme perdue dans une vie qui ne voulait pas d’elle. pourtant tu tentais de t’accrocher, tu ne pouvais pas reculer, tu ne pouvais pas abandonner. Parce si tu te laissais abattre, alors la partie serait perdue. Parce que malgré tout, il fallait continuer à rêver. Et parce qu’une infime partie de toi espérait encore la « revoir ». enfin, la toucher. Ta belle promise, celle qui t’avait trahie, qu’on t’avait arrachée. neva… elle pensait à elle en chaque instant, ne savat se détourner de ses souvenirs qui peuplaient sa mémoire. Neva, qu’elle aurait préféré oublier, qu’elle ne savait oublier. neva, qu’elle aimait, qu’elle voulait haïr. Neva… ta raison de t’accrocher, de ne pas abandonner, malgré le froid de l’hiver approchant, qui annonçait de la rudesse pour décembre. et en ces temps-ci, les pièces étaient des plus importantes. Elle avait besoin de trouver un endroit chaud, pour une nuit, tout du moins, pour se ressourcer, oublier les nuits glacées, oublier qu’elle sentait toute la chaleur du monde s’échapper. ce n’était pas vladivostok, mais si la température n’atteignait pas des dizaines de degrés en dessous de zero, elle restait assez faible pour que tu en souffres quotidiennement. parce que cette période de l’année n’était pas tendre. Jamais.
Mais fort heureusement, il existait des personnes au cœur d’or, comme celle de cet homme, visiblement, vu la lourdeur des pas, qui ralentissait en s’approchant d’elle, elle le sentait. Comme s’il voulait s’arrêter, lui donner quelque chose. Mais à la place, elle entendit son nom. Son nom complet, comme pour s’assurer qu’il ne se trompait pas, cet inconnu dont la voix ne lui était pas si inconnue que cela. vous me voulez quoi ? des paroles au ton dur, parce qu’elle ne reconnaissait pas entièrement l’inconnu, mais celui-ci la connaissait. Elle ne savait pas ce qu’il voulait, elle ne pouvait que se méfier. mais alors qu’il révélait son identité, tu pus le revoir, cet homme, derrière, comme en fond. En fond des scènes. Des horribles scènes. putain ! mais j’ai fait mes années, pourquoi vous… ? soudain un éclair traversa ses pensées, ses souvenirs. attendez… v… vous n’étiez pas avec ses parents. les parents de neva. et tu compris. Tu compris qu’il n’avait joué aucun rôle dans ton malheur. pardon… je… j’ai cru… que vous étiez comme eux… elle dénigrait potentiellement la famille de cet hampton devant lui, mais elle restait fidèle à elle-même, et sincère.
Bien trop pour une femme dans sa condition.


(c) calaveras.

@ Invité

avatar
   
#
Jeu 19 Nov - 19:02
Je sentais un sentiment de culpabilité me gagner. Se retrouver face à la dure réalité, une réalité qui était loin de la mienne. Tous les soirs, je rentre chez moi et me met dans mon lit bien trop grand pour ma femme et moi. Et lorsque ce n'est pas dans le confort de ma demeure, ce sont les hôtels que certains qualifieraient de luxueux qui m'accueillent. Je n'ai jamais connu ni le froid, ni la faim, ni même aucun des traumatismes que devait avoir vécu cette femme. Car oui, j'en étais certain, c'était une femme traumatisée que j'avais en face de moi. Je le comprenais à la réaction qu'elle avait eu lorsque je lui avais dévoilé mon nom, et je faisais tout ce que je pouvais pour garder ma poker face. Mais ce n'était pas parce que mon regard ne montrait rien que je ne ressentais rien. Au contraire. La main crispée sur ma mallette en cuire lorsqu'elle se méfiait de moi, je tentais de me défendre. « Non non non je n'avais pas... » Mais elle se souvint rapidement, et je hochais la tête, la gorge serrée. « Non, je ne crois pas. » un léger rire nerveux. Etais-je comme eux ? Etais-je, moi aussi un simple père de famille américain, privilégié, sans aucun réel problème dans la vie ? Ou avais-je quelque chose qui me différenciait de ceux qui ont été jusqu'à envoyer une femme en prison pour un crime qu'elle n'avait pas commis pour être simplement sûrs que des rumeurs ne se propagent pas ? J'osais l'espérer. « Il me semblait bien que c'était vous. » Je soupirais, et regardais autour de moi. Elle semblait seule. Seule dans la fraîcheur qu'était New York en automne, seule et sans toit pour la protéger. « Vous dormez dehors. » Ça n'était pas une question, mais bien une déclaration, probablement maladroite. « Personne ne vous a aidé à votre sortie ? » Je fronce les sourcils, n'étant même pas certain que mes questions certainement déplacées étaient les bienvenues. « Il n'existe pas des programmes pour aider les gens à se réhabiliter, ou je ne sais quoi ? » Samuel avait déjà dû me parler de programmes de ce genre, c'était son métier. Malgré le fait que mon meilleur ami était agent de probation, je me rendais bien compte d'à quel point j'en savais peu sur cet univers, bien lointain au mien.

@ Invité

avatar
   
#
Mer 2 Déc - 19:24

you're not supposed to be there, but how could i forgive you ? how could i not ? -- @benjamin hampton

L’impression de replonger dans cet univers, l’impression de revenir en arrière, lorsque tout l’accusait, lorsque le monde la détestait, lorsque cette famille se vengeait, alors qu’elle n’avait rien fait. Qu’elle n’avait rien fait de mal, n’avait jamais mérité tout ce qu’il lui était arrivé. La prison, les agressions, les viols, les tortures infames qu’elle subissait, lorsque les détenues voulaient venger la mineure « qu’elle avait abusé », ce mensonge fatal qui retentissait encore dans ses oreilles, qui la détruisait toujours un peu plus. coupable, elle ne l’était pas. mais elle avait été considérée comme telle, elle avait été envoyée au trou comme telle, elle n’était plus jamais ressortie. Ce n’était pas l’ancienne shaheen, qui était dans la rue, mais la nouvelle, le résultat d’une horreur, le résultat d’un malheur, le résultat de toute cette haine déversée sur elle… et elle crut. Elle crut, un instant, que cet homme, membre de la famille de l’horreur, était comme eux. Elle crut, avant de s’en rappeler. Il n’avait jamais pris part à la sentence, il n’avait été que spectateur. vous n’avez cependant rien fait… ce jour-là. il n’avait pas prononcé la sentence, il n’avait pas été contre toi, mais il n’avait pas bougé le petit doigt pour te venir en aide. Du moins, pas à ta connaissance. et lui faire confiance était impossible. elle se méfiait, shaheen. Elle se méfiait, toujours. Elle ne pouvait plus se donner le luxe de faire confiance, pas depuis cette histoire. elle ne pouvait plus se permettre de laisser son cœur à découvert, parce que le monde lui avait déjà bien détruit le palpitant, qu’elle peinait encore à se hisser à la surface, qu’elle se sentait noyée, plongée dans les eaux troubles d’un malheur qui ne cessait de s’abattre sur elle, entre le froid, la faim, la précarité… il tentait de se rattraper, tu le sentais. Comme s’il cherchait à se donner bonne conscience, comme s’il avait vraiment besoin de se donner bonne conscience. sans blague… souffla-t-elle, alors qu’il affirmait qu’elle dormait dehors. Elle se sentait tellement mal, presque honteuse, le regard dans le néant… personne ne peut m’aider… et ce n’était pas parce qu’elle avait un agent de probation que le monde s’ouvrait à elle. parce qu’elle ne pouvait pas travailler, parce que personne ne voulait engager une ex taularde, parce que personne ne pouvait se permettre d’avoir une aveugle à un poste, important ou non. Elle ne pouvait rien faire, elle ne savait que mendier, elle ne savait plus nettoyer, ce qu’elle faisait auparavant. Elle ne pouvait plus vivre, juste survivre. Toujours un peu plus longtemps. Toujours un jour de plus. volonté maintenue par la force d’un amour pour une traitresse, qu’elle ne parvenait pas à oublier.


(c) calaveras.

@ Invité

avatar
   
#
Dim 20 Déc - 20:15
Une rencontre des plus déroutante, une rencontre étrange. Revoir cette femme me ramenait à une époque troublante dans la famille, une histoire qui m'avait amené à ne plus adresser un mot à ma soeur pendant quelques années, qui m'avait mit la puce à l'oreille. Avant les faits, je pensais que ma famille et moi partagions les mêmes valeurs, les mêmes idées. Mais après avoir été témoin de ce qu'ils avaient fait à Shaheen Farahani, et surtout, à ma petite Neva, j'avais bien compris l'évidence: quelque chose, une partie de moi n'était pas comme eux. Une partie de moi se détachait des codes de cette famille qui faisait semblant d'être si parfaite. « Vous n'avez aucune idée de ce que vous dites, » je lui répondis, les sourcils froncés, et me sentant de moins en moins à l'aise avec la situation dans laquelle je me trouvais. « j'ai tenté de les raisonner. » Je soupirai, passai ma main sur mon visage, épuisé par ce voyage dans le temps dont je me serais bien passé. Je n'avais pas réussi, j'avais tenté de convaincre ma bornée de soeur de tout arrêter, de ne pas poursuivre en justice cette femme qui n'avait pourtant rien fait. J'avais échoué, et je m'étais détesté pour cela. Malgré tout, une part de culpabilité grandissait en moi. J'avais ensuite poursuivi ma vie, sans penser aux conséquences de mes actions. Ou de mes non actions. Car je le savais, j'aurais dû témoigner en faveur de cette femme. J'aurais dû utiliser mon pouvoir moi aussi, mais pour aider Shaheen. Mais je ne l'avais pas fais, je m'étais tu.
Elle semblait mal, Farahani. Une idée me traversa l'esprit quand elle me disait que personne ne pouvait l'aider. Oh, si ça se savait, je pouvais avoir des ennuis avec ma soeur, mais je me découvrais un don pour le mensonge ces derniers temps, un don pour dissimuler mes actions. Alors, pourquoi ne pas le mettre à l'oeuvre de la bonne cause, plutôt que de m'en servir à tromper sans vergogne ma femme qui m'avait toujours soutenu. « Et si je vous offrais un toit pour quelques nuits ? » Je balayai la rue du regard, rapidement. « Je sais de quoi ça à l'air, mais croyez moi, je ne veux rien de vous en échange, » oh non, je ne voulais pas être remboursé, que ce soit en argent ou autrement, je ne voulais même pas un remerciement. Après tout, j'aurais dû faire ça plus tôt. « je vous paye une chambre d'hôtel, ça vous laissera de quoi dormir correctement, de quoi prendre des douches chaudes. Jusqu'à ce que vous receviez votre premier salaire qui vous permettra de vous payer vous-même un appartement. » Je savais, quelque part que ce que je faisais était surtout pour me donner bonne conscience. Mais il vaut mieux ça que rien, non ?

@ Invité

avatar
   
#
Lun 8 Mar - 7:37

you're not supposed to be there, but how could i forgive you ? how could i not ? -- @benjamin hampton

Le sentiment de tout perdre. Le sentiment de sentir son cœur se déchirer, son âme se déchiqueter. L’impression que le sol s’ouvrait sous ses pieds, que le monde la bannissait. Que l’univers se retournait contre elle. c’était ça, qu’elle avait ressenti. Cela, qu’elle continuait à ressentir. Les pensées qui se bousculaient, l’aveugle qui se faisait presque du mal à repenser au passé, mais qui ne pouvait faire autrement, avec un homme tel que lui dans son sillage. pourtant, tu aurais pu l’oublier, ne pas lui parler, l’ignorer. mais elle ne savait pas comment faire. Elle ne savait pas comment passer outre son passé, passer outre cet homme. cet homme qui ne l’avait pas détruite, mais qui ne l’avait pas sauvée. Le besoin de lui en vouloir, et l’impression qu’il ne méritait pas cette haine. Cette haine qu’elle gardait au plus profond d’elle-même. tu étais une bombe à retardement, shaheen. Et il te suffisait d’un câble pété, d’une erreur de la part de ce dandy, pour exploser. car elle avait vraiment l’impression qu’elle allait exploser. Que tout allait disparaître sous les insultes. Sous les menaces. Ou la mort. la tienne, pas la sienne. Tu n’étais pas une tueuse. mais le suicide, elle y avait déjà pensé.
vous n’avez pas témoigné. Vous n’avez pas fait irruption dans la salle pour témoigner. Vous n’avez pas été assez loin. Et regardez vous aujourd’hui… je ne peux pas vous regarder, moi, mais regardez vous… et osez me dire que c’est là un homme qui n’a rien à se reprocher, dans cette histoire.
« il avait tenté de les raisonner »… en un sens, elle n’avait pas l’impression qu’il mentait. D’un autre côté, cette famille était bien imprévisible. Pouvait-elle donc le croire ? ou plutôt, ne pas douter ?
Questions sans réponses, tandis qu’elle continuait, qu’elle lui répondait qu’il n’y avait plu aucun espoir pour elle… puisque de toutes façons, tu étais désormais fichée. fichée… comme un monstre. tu ne l’étais pas, mais personne ne pouvait croire qu’une femme de seize ans soit attirée par une personne telle que toi, surtout une fille. personne ne la croyait. Personne ne parvenait à s’imaginer une réelle histoire d’amour entre neva et elle. ce qui te faisait si mal… l’impression de ne pas avoir existé, et d’être en même temps réelle et irréelle. et personne ne semblait pouvoir l’aider.
Elle se trompait.
Alors que l’humain parlait avec l’aveugle, il se mit à lui offrir des idées, un toit. où est le piège ? pas de pièges, selon lui. un rictus nerveux parvint aux lèvres de Shaheen qui demanda comment puis-je vous faire confiance ? parce que l’idée était saisissante. S’il n’y avait pas de contreparties, il y avait tout de même le cœur bien exposé de cet homme.
Il était un saint.
Ou plutôt, agissait comme tel.


(c) calaveras.


(pardon pour l'énorme retard ewe)

@ Invité

avatar
   
#
Mar 13 Avr - 10:58
« Vous croyez que c'est ce que je pense de moi ? » Ma fatigue ne prendra pas le dessus sur moi, mais c'est la culpabilité qui s'empare de ma voix alors que je poursuis. « J'aurais du témoigner, je le sais. Je m'en veux pour cela. » Je ferme les yeux quelques secondes, pour encaisser mes propres mots, mes propres pensées, pour pouvoir avaler mes regrets qui ne valent rien. « Je m'en excuse, mais je sais aussi que mes mots ne changent rien. » Elles ne font pas avancer les choses, ne changent pas le passé et n'influent pas sur le présent. A mon avis, Shaheen a bien autre chose à faire que de m'écouter parler, me lamenter sur ce que j'aurais du faire.
Sa réaction me surprends, et mon mouvement de tête en est la preuve. Mais la pauvre a dû en vivre des choses atroces, la pauvreté, la prison, et la voilà aveugle maintenant. Comment fait-elle même pour être encore debout ? Quelque part, cette femme a une force que je trouve des plus admirables. « Il n'y a pas de piège. » Je soupire, les mains dans les poches de mon pantalon, cherchant à trouver les bons mots qui lui feront comprendre que je cherche à l'aider, et pas à la piéger. « Je sais simplement que les mots ne valent rien dans ce genre de situations. je sais que vous avez besoin que l'on vous aide, vous avez besoin de gestes. » Des promesses ne feraient rien, ne l'aideraient pas. Il lui faut du concret. « Je n'ai pas agis à temps, mais je veux vous aider maintenant. Je le fais avec sincérité, je vous temps la main, alors s'il vous plaît, prenez là. Et je suis sûr que ma femme sera ravie de vous apporter un plat chaud dès qu'elle le pourra. » Je m'avance peut-être un peu pour Olivia, mais elle avait eu les mêmes réactions que moi à l'époque. Et je la connais ma femme, je suis certain qu'elle acceptera.

@ Contenu sponsorisé

   
#

Poster un nouveau sujetRépondre au sujet

permissions de ce forum

Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum