Quelque chose close, et ce depuis plusieurs semaines, Ezra en est persuadé. Il regarde sa future femme avec le même amour qu’au premier jour, mais malheureusement, ce qu’il obtient en retour ne lui convient pas. Il se doute que c’est à cause des coups qu’il lui porte. Comment pourrait-il en être autrement ? Il ne sait que trop bien que le dernier coup en date est encore visible sur ses bras, mais qu’il n’y a pas que sur le corps qu’ils laissent des traces. Non, la jeune femme semble avoir perdu ce sourire qu’elle arborait pourtant fièrement à leur rencontre. Même quand il fait une de ses fameuses blagues, il voit que les choses ne sont plus comme avant. Il s’en veut. Il aimerait pouvoir être autrement, et pourtant… il ne fait rien pour.

Alors, il a décidé de faire bouger un peu les choses, afin qu’ils puissent se retrouver. C’est d’ailleurs après une petite heure de voiture qu’il se gare devant le petit chalet qu’il a loué pour la journée. Chalet, c’est un bien grand mot, étant donné que ça ressemble plus à un petit bungalow deux personnes, mais la vue sur le lac est imprenable et le cadre bucolique. Arrêtant la voiture, il en sort et fait le tour pour ouvrir la porte du côté passager. « J’espère que la vue te plait. » Ce n’est que le matin même au réveil, qu’il avait prévenu Briséïs de préparer ses affaires pour une petite balade, et il espère donc que la surprise va lui plaire. Il lui attrape la main d’un geste qui se veut tendre, alors que l’idée lui traverse l’esprit : elle ne pourra peut-être pas se baigner, et ce à cause de lui. Les traces de ses coups… Sans faire attention, il serre un peu trop sa main dans la sienne, mais desserre dès qu’il s’en rend compte. « Aujourd’hui, on ne parle pas du mariage et des préparatifs, ok ? » Enfin, ça, c’était le plan de base…

Les choses étaient toujours compliquées entre Ezra et Briséïs. La jeune femme se posait de plus en plus de questions en ce moment. Elle ne savait plus quoi penser de son mariage, de sa vie de couple. La brunette avait toujours des sentiments pour lui mais ils n’étaient pas aussi forts qu’au début. Elle était perturbée par tout ça. Perturbée par ses sentiments, ce qu’elle ressentait pour la personne qui vivait en face de chez elle. Il y a toujours des violences dans son couple et elle ne supporte plus.

Aujourd’hui, il décide de lui faire une surprise et de l’emmener quelque part. Elle ne sait pas trop où elle va. Elle sait juste qu’il lui a dit de préparer ses affaires. Elle n’avait pas spécialement envie de bouger ce week-end mais peut-être que cela lui ferait du bien. Peut-être que cela les rapprocherait, elle n’en savait rien. Elle avait préparé ses affaires puis était dans la voiture. La jeune femme regarde par la fenêtre, admirant le paysage. Elle est pensive, pensant à autre chose. Elle sursaute un peu en entendant Ezra. « Oui, elle est superbe. » Elle ne peut pas le nier en même temps, elle a toujours adoré la nature et tout ce qui tourne autour. Tout comme Ezra. C’est quelque chose qui les rapproche même si ces derniers temps, ils n’avaient pas vraiment pu partager ce genre de moments. Elle lève la tête vers lui avec un léger sourire. « D’accord, pas de mariage alors. » Elle n’était plus sûre d’avoir envie de faire cela de toute façon et puis plus le temps avançait et moins elle avançait les préparatifs. Ils voulaient pourtant se marier cet été. « Qu’est-ce que tu as prévu pour aujourd’hui ? » Elle lui demande, retirant son sac de la voiture. Elle enfile son gilet pour cacher ses marques, on ne sait jamais qui ils pourraient croisés.

Il a choisi ce lieu spécialement pour elle, en fonction de ses goûts afin de mettre toutes les chances de leur côté. Le sous-chef a comme l’impression que la journée va être décisive. Il faut qu’ils parlent et s’il redoute ce moment, il sait qu’il ne va pas pouvoir passer outre. Trop de doutes et de non-dits dans leur relation quand deux futurs mariés devraient tout se dire et être accrochés l’un à l’autre, pressés de pouvoir convoler en douces noces. Ezra en souffre. Il aimerait tellement pouvoir retrouver leur bonheur des premiers mois, celui qu’il est trop tôt au bout d’un an pour avoir déjà perdu. Et Briséïs qui part en vacances sans lui. Ça lui avait brisé le cœur, même si bien sûr, il a compris qu’elle veuille prendre du temps entre amies. Le weekend, ensuite, ça avait été le crève-cœur de plus, à croire que tout ce qu’elle souhaite, c’est s’éloigner de lui. Les doutes ont commencé de là, alors qu’elle était rentrée, plus distante que jamais, semblant être fatiguée de devoir subir la présence du brun. Peut-être qu’il ne s’agit là que d’impressions et que l’homme se fait des films mais aujourd’hui changerait tout, il se l’est promis. Opération reconquête de sa chérie.

Etrangement, lorsqu’elle prononce les mots « pas de mariage alors », bien que dans le contexte de ses précédentes paroles, la réponse soit tout à faire normale, son cœur se brise, comme une promesse de l’annulation de l’événement à venir. Non, hors de question, il fera ce qu’il faut pour éviter ça. Il se reprend et regagne en motivation. Allez, Ezra, pas de faux pas, tout va bien se passer. Tu l’aimes. Elle t’aime. Il faut juste qu’elle s’en souvienne.

« Qu’on profite d’être tous les deux dans ce cadre paradisiaque. Une petite balade autour du lac, un pique-nique, et une après-midi détente, devant un livre ou n’importe. A vrai dire, je te laisse volontiers choisir le programme. » Il attrape ses deux mains pour les poser dans les siennes, la regardant droit dans les yeux, d’un regard envouté, amoureux. « C’est ta journée. Je veux que tu profites. Et surtout, j’aimerais qu’on se retrouve, comme au premier jour. »

Elle ne savait plus comment se sortir de là Briséïs. Elle ne savait plus quoi faire pour aller mieux. Il n’y avait probablement rien à faire. Ezra continuait de se montrer violent avec elle et elle continuait de lui pardonner après chaque pardon, chaque je t’aime. Elle l’aimait aussi, elle le pense. Elle n’en est plus si sûre maintenant. Peut-être qu’elle a toujours des sentiments mais qu’ils ne sont plus aussi forts que cela. Peut-être que ce n’est plus suffisant pour sauver leur relation. Elle n’en sait rien. Elle appréhende un peu comment ce week-end va se dérouler parce qu’ils ne sont pas partis depuis un moment ensemble tous les deux. Ils ne se sont pas retrouvés comme cela depuis quelques temps. Elle savait pourtant que si elle refusait de partir avec lui il allait se poser encore plus de questions. Peut-être que les choses se passeraient bien pour une fois.

Elle sort de la voiture alors qu’elle apprécie l’air de la nature. Elle se sent apaisée par cela et puis elle apprécie ces instants en plein air. Il le sait Ezra puisque ce sont des choses qu’ils partagent tous les deux. Elle préférait profiter du calme de la nature. Après tout elle vivait toute la semaine à New York, cette ville qui bougeait tout le temps. Elle aimait cela mais elle appréciait de se retrouver un peu. « Ca me semble un beau programme. » Elle lui dit avec un léger sourire. Elle n’avait pas vraiment d’autres idées pour l’instant mais se poser avec un livre lui semble bien. Elle ne sait pas trop si elle arriverait à se concentrer ceci dit. Elle hoche la tête alors qu’elle a son cœur qui se serre à ses mots. « Mais on est plus au premier jour tu sais.. » Elle lui souffle. Elle ne va pas lui mentir non plus ou faire semblant. Il le verrait de toute manière. « Je vais aller me rafraîchir un petit peu. » Elle lui dit avant de rentrer à l’intérieur, déposant également ses affaires.

Le cœur plein d’espoir et d’appréhension, Ezra ne peut que souhaiter que tout se déroulera selon ses plans, mais c’est mal parti quand Briséïs lui dit qu’ils ne sont plus au premier jour. Il n’est que trop facile de deviner à quoi elle fait allusion. Néanmoins, le brun reste pantois face à la révélation, se refusant à faire le moindre geste qui mettrait à mal ses plans de reconquête. Il la laisse partir pour se rafraichir et il l’observe entrer à l’intérieur. Après quelques instants, il ouvre le coffre de la voiture et attrape la glacière et le sac à dos qu’il a amené avant de prendre la direction du chalet et d’y entrer à son tour. Il dépose le tout à un endroit qui ne gênera pas et s’installe sur une banquette, près de la table, la tête dans les mains, en position de réflexion. Il semble se passer une heure avant que Briséïs ne revienne enfin de la salle de bains, mais à en croire l’horloge, il ne s’est absolument pas passé autant de temps.

« Ça ne te plairait pas, qu’on retrouve la légèreté du premier jour ? » lance-t-il dès qu’il l’aperçoit. « Je sais que… j’ai beaucoup de torts… Mais justement, j’aimerais que les choses s’arrangent… » Il a du mal à la regarder dans les yeux. Avouer que c’est lui le fond du problème, que ce sont ses gestes qui sont à l’origine de tout ça, n’est clairement pas chose aisée. « Mais ça ne pourra pas arriver si on n’est pas deux à le vouloir… » Il relève enfin la tête. « Je t’aime comme je n’ai jamais aimé personne. Je veux qu’on fasse notre vie ensemble. Je veux que tu sois heureuse, qu’on soit heureux… Mais parfois, je me demande si tu en as toujours envie, toi aussi. » lâche-t-il sur un ton qui mêle amour et reproches, bien qu’il n’en ait aucune intention.

Elle ne veut pas lui faire de faux espoir Briséïs mais il le sait bien que les choses ne sont plus comme avant. Elle se demande s’il voit que leur couple va mal. Elle suppose que oui et qu’il organise cette journée pour se rattraper mais elle ne sait plus comment faire. Elle le sait que ce n’est pas ça qui va sauver leur couple. Elle sait qu’il doit faire quelque chose mais elle ne sait pas quoi. Elle ne sait pas comment l’aider. Elle ne sait pas comment elle peut faire et puis, elle n’ose pas aborder le sujet. Elle ne sait pas comment il va réagir et elle ne veut pas qu’il démarre au quart de tour.

Elle rentre à l’intérieur pour aller se rafraîchir un peu. Elle dépose ses affaires et se pose dans la salle de bain quelques minutes. Elle se passe de l’eau sur le visage et prends quelques minutes pour elle. Elle n’ose pas trop y retourner mais elle le doit. Elle le cherche Ezra du regard mais elle n’a pas besoin de le chercher longtemps. Elle se pince la lèvre à ses mots. « Ce n’est pas ce que j’ai dis.. » Elle lui souffle alors. « C’est juste que je ne sais pas si on pourra retrouver tout ça. Ni si ça peut s’arranger Ezra. » Elle a l’impression qu’il lui reproche de ne pas vouloir. Ce n’est pas ça mais elle ne sait plus où elle en est. Elle sait qu’elle n’est pas toute blanche dans l’histoire, qu’elle a des choses à se reprocher aussi. Pour autant, elle n’a jamais été plus loin avec Victor, elle n’as pas trompé son fiancé. Elle lui a simplement menti en partant quelques jours avec Victor. Elle ne lui a pas dit non plus que son voisin avait des vues sur elle parce qu’elle savait que ça ne passerait pas. « Ca fait un moment qu’on est plus heureux tous les deux et tu le sais.. » Elle lui souffle avant de se servir à boire. « Je suis un peu perdue. » Elle lui avoue finalement.

Les premiers mots mettent un peu de baume au cœur, mais ensuite, c’est la descente aux enfers ; la claque qui vous fait prendre conscience que vraiment, s’il y a encore une maigre chance de parvenir à rétablir les choses, alors c’est maintenant ou jamais. Il reste un instant sans mots. Puis, ses yeux virent au rouge. Il déglutit difficilement, bien trop difficilement et se lève d’un geste vif, s’empressant de rejoindre l’autre bout de la pièce afin de n’avoir aucun geste qui viendrait encore aggraver la situation. « Non, je le sais pas. » répond-t-il mécaniquement, se voilant plus la face qu’autre chose.

Il se tourne, faisant désormais face à la baie vitrée qui donne sur la terrasse du chalet et sur la sublime vue du lac. Mais il reste insensible à tout ce charme de la nature, bien trop dépité par les mots qu’il vient d’entendre. Il pensait qu’ils auraient le temps de profiter de la journée, mais finalement, c’est à croire que rien n’allait se dérouler comme prévu et qu’ils auraient mieux fait de rester à New-York.

« Mais il est pas trop tard… Faut qu’on se batte. » lâche-t-il. Ce mot est presque ironique dans sa bouche. Il se retourne enfin vers elle, prêt à tenter le tout pour le tout. « Si c’est à cause de… » Il est incapable de prononcer les mots. Bien sûr, ça reviendrait à avouer qu’il a un problème, un vrai problème. Il le sait, mais n’est pas encore prêt à le formaliser. « Je peux me faire aider ! J’étais pas comme ça avant. Je l’avais jamais été. » Et malgré lui, une larme vient se poser le long de sa joue. « Je comprends pas ce qui m’arrive. Je ne supporte pas celui que je suis devenu. » avoue-t-il. Il est vrai qu’ils ont souvent discuté du fait qu’il devrait arrêter de la frapper, qu’il a souvent promis que c’était la dernière fois, mais jamais il ne s’est montré aussi vulnérable. « J’irais chez le psy. Je ferais ce que tu veux. Laisse-nous une chance de tout arranger. »

Briséïs soupire aux mots d’Ezra. Visiblement, elle se demande si elle est la seule à voir les choses ou non. Elle en a l’impression quand il lui dit qu’il ne le sait pas. Est-ce qu’il est heureux Ezra ? Est-ce qu’il pense qu’elle est heureuse de son côté ? Elle ne sait pas. Elle sait juste qu’elle n’est plus heureuse depuis un moment. Elle sait juste le cacher, tout comme elle masque les marques sur son corps mais à un moment, elle ne peut plus. Elle ne peut plus faire semblant et prétendre que tout va bien. « Tu es heureux Ezra ? » Elle lui pose finalement la question. Peut-être bien qu’il l’est et tant mieux mais elle ne voit pas comment. Ils se disputent, il est violent avec elle alors non, elle ne voit pas comment il pourrait l’être.

Elle boit une gorgée dans son verre parce qu’elle sait que la discussion va être longue. Elle ne sait pas comment ça va se passer mais peut-être qu’elle aurait dû faire comme si de rien était. Peut-être qu’elle aurait dû profiter du week-end et c’est tout. « Se battre comment ? » Elle lui demande alors. Elle ne sait pas trop ce qu’elle peut faire de plus. Elle ne sait même plus si elle a envie. « C’est à cause de ça oui mais pas que.. » Même si elle n’aurait sûrement jamais penser à en venir à vouloir arrêter ces fiançailles s’il n’y aurait pas eu ça. Est-ce qu’elle se voilait la face ? Est-ce que sa rencontre avec son voisin n’y était pas pour quelque chose ? Ni même les sentiments qui s’embrouillaient en elle et elle ne savait ce qu’elle ressentait. Elle en pouvait pas dire ça, n’est-ce pas ? « Tu dois te faire aider Ezra oui mais tu dois le faire pour toi et par envie et non pour moi. Ca ne marchera jamais sinon. » Elle ne voulait pas qu’il fasse cela pour elle. Elle voulait qu’il aille mieux parce que malgré tout, elle tenait réellement à lui. « Je ne sais plus si j’en ai envie je.. ça fait longtemps que ça dure. Je n’y arrive plus.. » Elle souffle finalement, consciente des répercussions qu’il pourrait y avoir.

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Elle n’aurait pas dû dire cela Briséïs mais en même temps, elle ne pouvait pas faire semblant non plus. Elle n’y arrivait plus. C’était trop douloureux et puis elle ne pouvait pas l’embrasser alors qu’elle ne savait plus ce qu’elle ressentait. Elle ne savait plus ce qu’elle voulait.. si elle voulait de ce mariage. Elle ne pouvait pas vraiment lui dire mais en même temps, si elle devait rompre à un moment, elle devrait bien le faire. Elle avait peur de le faire. C’était cette peur qui faisait qu’elle n’avait jamais osé rien dire sur les coups qu’il lui portait. Elle se laissait faire, elle lui pardonnait.

La brunette fronce les sourcils alors qu’elle sent qu’il commence à s’énerver. Elle sait qu’elle aurait dû se taire, que les choses vont mal se terminer maintenant. « Deux ans qu’on est ensemble et un qu’on vit ensemble oui.. mais en un an il s’est passé des choses. » Elle lui souffle mais elle sait qu’il ne va pas savoir se contrôler. Elle sait que même s’il lui a dit vouloir changer, ne plus vouloir la frapper, c’est ce qui va se passer encore une fois. Elle recule parce qu’elle a peur et pourtant, elle en a l’habitude. Elle ne devrait pas dire cela mais c’était la vérité. « J’ai juste besoin de réfléchir Ezra. Alors oui on devrait peut-être essayer de profiter. » Elle lui dit cela parce qu’elle tente de sauver les choses. Elle ne veut pas qu’il s’énerve, qu’il se montre violent mais c’est trop tard. Elle soupire alors que les larmes lui montent aux yeux. « Tu vois pourquoi Ezra.. tu recommences une nouvelle fois. » Elle lui souffle. « Ca ne peux plus continuer. » Elle lui dit alors qu’elle s’approche de la porte. Elle veut sortir prendre l’air et puis elle sait que si elle est dehors il ne la touchera pas. Elle l’espère.

Briséïs sait qu’elle doit calmer le jeu avec Ezra parce que sinon, les choses vont empirer entre eux. Elle ne veut pas qu’ils se disputent mais c’est trop tard. Elle n’aurait jamais dû venir passer ce week-end. Elle est un peu lasse de toutes ces disputes entre eux. Elle aimerait que les choses se passent bien mais elles ont changé. Elle ne sait plus trop ce qu’elle ressent pour lui malheureux. Elle est attachée à Ezra, elle a sûrement des sentiments pour lui mais plus comme avant. Elle pousse un soupir. « Tu as dit que tu voulais profiter du week-end. » Elle lui souffle alors. Il semblerait pourtant que ce soit trop tard et qu’ils n’allaient pas vraiment profiter tous les deux.

« Ce n’est pas ce que j’ai dit Ezra. » Il déforme les choses pour dire des trucs qu’elle ne pensait même pas. « Je te soutiens et je t’aime sinon je serai partie depuis longtemps tu ne crois pas ? » Elle aussi est en colère mais elle sait qu’il ne sert à rien de parler quand il est comme cela. Ils ne se comprennent pas et elle a la sensation qu’ils ne se comprennent plus du tout. « Mais il faut qu’on trouve une solution. » Elle ne sait pas trop laquelle mais ils devaient trouver quelque chose parce que sinon, ce serait leur couple qui en pâtirait. Si ce n’était pas le cas. La main sur la poignée de la porte, elle se tourne vers Ezra. « Tu as raison.. je n’aurais pas dû venir. On est plus capable de passer un week-end tous les deux. » Elle souffle alors qu’elle récupère de nouveau ses affaires qui ne serviront pas pour aujourd’hui. Elle part finalement, claquant la porte. Elle ne voulait pas prendre la voiture alors elle se débrouillerait autrement.

Toutes les paroles qui sortent de la bouche de Briséis n’ont aucun effet apaisant sur le sous-chef, au contraire, aveuglé par la colère, il n’y voit que mensonge et perfidie. Elle veut l’abandonner. Elle ne veut pas être là pour lui. Et sans aucun doute l’a-t-elle déjà remplacé ? Cette pensée le transperce tel un coup de poignard en plein cœur, et pourtant, il ne peut s’empêcher de penser que ça expliquerait bon nombre de choses. La brune avoue enfin qu’elle n’aurait jamais dû venir. Ils ont l’habitude de se disputer, mais les paroles n’ont jamais été aussi loin. La porte claque et des larmes se mettent à couler le long des joues d’Ezra, sans qu’il ne puisse les contrôler.

Dans un dernier élan, il court vers la porte, alors que de précieuses secondes se sont déjà écoulées. Il ne peut pas la laisser partir ainsi. Son visage est rouge et doit clairement faire peur à voir. Il se met à courir le long du sentier, la voyant de bien trop loin. « Bri !  ….. Bri ! » Soit elle ne l’entend pas, soit elle fait mine de ne pas l’entendre. Il court, encore, encore, à en perdre haleine. Il voit sa vie de l’année passée défiler dans sa tête et il arrive enfin à son niveau. La colère l’emporte sur tous les autres sentiments et il agrippe le bras de la jeune femme un peu trop fort, sans pouvoir se retenir. Son regard fume.

Un passant arrive à leur niveau et semble s’alarmer de la situation. « Tout va bien, mademoiselle ? » C’est comme un électrochoc pour Ezra. « J’voulais… Prends au moins la voiture. » Lâche-t-il tout en attrapant les clés dans sa poche pour les tendres à celle qui aurait dû devenir sa femme. Et parce que le passant ne semble pas vouloir s’éloigner, il est temps pour lui de rebrousser chemin. Il attend toute la journée dans le chalet, avec cet espoir infime que la femme de sa vie va venir le retrouver, finalement, mais rien ne se passe. Ce n’est que tard dans la soirée qu’il appelle un taxi pour le ramener chez lui.