Rares sont les fois où tu es heureux de sortir et pourtant, aujourd’hui est un grand jour : ton grand frère t’a prévenu qu’il comptait adopter un chat et bien évidemment, tu as accepté de l’accompagner au refuge où tu as toi-même adopté tes trois chats et où tu fais famille d’accueil. C’est donc de bonne humeur que tu quittes l’appartement pour te rendre jusqu’au refuge en transport en commun armé de ton fauteuil roulant. Depuis que tu te sens un peu mieux, tu évites de demander à ton meilleur ami de faire le taxi pour toi même si tu n’es pas franchement à l’aise entouré de monde. Heureusement, un jeu sur ton téléphone portable t’occupe jusqu’à que tu arrives à destination et tu passes la porte du refuge, saluant les bénévoles présents sur place que tu connais déjà. Tu expliques que tu viens accompagner ton grand frère pour l’adoption de son premier chat et tu attends bien sagement à l’entrée l’arrivée de Lenny. Disons que tu es arrivé un peu trop à l’avance tellement tu as hâte mais ce dernier ne tarde pas pour autant à arriver. La ponctualité est de famille… Sauf pour Madison, mais soit. « Bonjour Lenny ! Ça va, tu n’as pas trop eu du mal à trouver le refuge ? ». Tu as préféré le faire venir à l’ouverture car c’est le moment le plus calme, où il y a le moins de monde. « Tu vas voir, c’est la période des chatons en ce moment donc ne t’étonne pas si tu as plusieurs chatons qui te grimpent sur les jambes. Il y a aussi pleins de mamans qui viennent de se faire stériliser du coup et des matous qui attendent toujours leur famille ! ». Il est rare lorsque tu prononces plus d’une seule phrase sans avoir l’air ennuyé ou d’avoir envie de te terrer dans ton coin. Mais la cause des chats, cela te tient à cœur. Si cela ne tenait qu’à toi, tu les adopterais tous pour leur créer un paradis des chats mais bon… Trois à la maison à toi et toujours un de plus que tu t’occupes en tant que famille d’accueil, cela fait déjà pas mal. Tu ne peux pas promettre que tu ne vas pas craquer une nouvelle fois aujourd’hui en accompagnant Lenny mais ton meilleur ami est censé t’envoyer des sms toutes les cinq minutes pour te dire que non, tu ne peux pas ramener un autre chat à l’appartement… à ton plus grand malheur. « Merci de m’avoir proposé de t’accompagner. » finis-tu par lui dire avec un sourire plein de sincérité. Outre le fait que tu vas passer une matinée entourée de chats et de ton grand frère, cela te permet aussi un peu de sortir. Tu espères que Lenny va trouver le chat parfait qui lui correspond mais tu n’en doutes pas une seule seconde. S’il y a bien une personne en qui tu as confiance pour t’occuper d’un animal, c’est lui. Bon, peut-être qu’il ne sera pas dans l’excès comme toi à considérer tes chats comme tes fils mais dans tous les cas, un chat pour lui tenir compagnie chez lui ne peut que lui faire du bien.

Lenny était nerveux. Il avait déjà préparé son appartement pour recevoir son futur compagnon poilu, mais il craignait d'avoir oublié quelque chose pour garantir son confort. Ou d'avoir laissé quelque chose de potentiellement dangereux à portée, sans le réaliser.

Et s'iel ne se plaisait pas dans son nouvel environnement ? Et si Lenny était trop brutal avec le pauvre petit animal ? Et s'il n'était pas capable d'en prendre soin sur le long terme ? Le bibliothécaire avait l'habitude de ne s'occuper que de lui-même au quotidien, d'être sa seule responsabilité. Mais, désormais, un petit être allait compter sur lui pour se nourrir, boire, être heureux... Et Lenny ne savait pas s'il était à la hauteur pour une telle tâche.

Se responsabiliser lui ferait pourtant du bien, tout comme une présence dans son appartement. Bien que, au cours des dernières années, Lenny avait eu la chance de rencontrer de fantastiques personnes et de se lier d'amitié avec ces dernières, il restait seul une fois la porte de son appartement franchi. Un chat changerait cette perspective, ça, c'était certain.

Lenny était arrivé bien trop en avance devant le refuge, et avait donc tué le temps en errant aux abords, consultant l'horloge de son téléphone portable nerveusement pour s'assurer de ne pas rater l'heure à laquelle il était supposé se présenter.

Enfin, le moment était venu. Inspirer, expirer. Mordillant distraitement la jointure de son index, Lenny se dirigea donc vers le refuge, où l'attendait déjà son frère. Le voir le rassura considérablement, et Lenny cessa de maltraiter ses doigts, étirant un sourire franc sur ses lèvres.

Pouvoir compter sur Roman et ses conseils ôtait un poids certain de ses épaules. Son frère saurait le guider et le conseiller, il en était persuadé. Il le salua d'un geste de la main, sans chercher à le toucher, toujours frileux vis-à-vis des contacts physiques. Initier une étreinte lui demanderait de l'énergie, et il préférait la garder pour faire le bon choix et interagir avec son frère.

"Bonjour, Roman. Non, je n'ai pas eu de problèmes, j'ai suivi tes indications, et le GPS sur mon téléphone. Avec tout cela, je n'ai pas eu de difficultés à trouver le refuge."

Lenny aurait appelé Roman, si cela avait été le cas. Il savait qu'il pouvait compter sur son frère pour le rassurer et le mener sur le bon chemin, si nécessaire. Il lui accordait toute sa confiance, autant que son amour.

L'enthousiasme de Roman finit par le gagner, éclipsant l'anxiété, et Lenny se retrouva à se balancer joyeusement sur ses pieds, écoutant ses explications attentivement. Des chatons, des mamans, des matous... Lenny ignorait ce qui serait le plus approprié pour lui, mais la simple perspective de repartir avec une boule de poils l'enchantait au plus haut point.

"J'ai déjà un prénom en tête ! Si c'est un mâle, ce sera Oscar, comme Oscar Wilde, et si c'est une femelle, elle s'appellera Jo, comme dans "Little Women" ! Oh, mais si je prends un adulte, je suppose qu'iel aura déjà un nom..."

Lenny se gratta la nuque, un peu perplexe face à cette éventualité qu'il n'avait pas envisagé. Il n'eut néanmoins pas le temps de s'en inquiéter, car Roman reprit la parole, le remerciant de lui avoir proposé de l'accompagner. Lenny secoua la tête, répliquant immédiatement sans même y réfléchir :

"Oh, non, merci à toi ! Je savais que tu m'aiderais à prendre la meilleure décision. Si tu n'avais pas accepté, je pense que j'aurais renoncé à l'idée."

Lenny n'avait pas assez confiance en lui-même pour s'estimer capable d'une telle chose sans aide. Roman s'y connaissait, et il était conscient des limites et qualités de Lenny. Il saurait le conseiller et l'empêcher de faire un mauvais choix, qui rendrait un pauvre animal malheureux.

"J'essaierai de ne pas t'embêter, mais il est possible que je te demande de l'aide ou des conseils, une fois que j'aurais adopté mon chat. Je ne veux pas risquer de lui faire du mal ou ne pas voir qu'il lui manque quelque chose."

Pendant un bref instant, le doute l'assaillit de nouveau. Glissant son index entre ses lèvres, il le mordilla un court moment, avant de demander à Roman une question qu'il n'avait pas cessé de se poser depuis qu'il avait pris sa décision :

"Tu... Tu penses que j'en suis capable ? M'occuper de... d'un autre être que moi ?"

En dépit de ses progrès, Lenny manquait toujours cruellement de confiance en lui-même, ce manque d'estime encouragé par la société qui ne cessait de lui renvoyer à la figure qu'on ne pouvait pas compter sur les gens comme lui. Il avait du mal à croire qu'il était en mesure de prendre soin d'un animal, surtout sans aide...

Cela te fait sourire d’entendre Lenny qui a déjà réfléchi à des prénoms. Pour tes trois chats, cela a toujours été un moment de panique pour trouver un prénom. Ce n’est pas pour rien que tu te retrouves avec Twix, Oreo et Snickers… Inutile de chercher loin pour comprendre que tu t’es inspiré de tes placards de cuisine. « Tu as toujours eu plus d’imagination que moi ! » que tu lui lances. C’est la vérité, après tout. Contrairement à ton grand frère, tu n’as pas trop souvent ouvert un livre sauf pour chercher des informations sur des choses très précises. Mais jamais pour te laisser porter par une histoire. Toi, ton truc, c’est plus l’ordinateur soyons honnête. Et les seules fois où tu as accepté de lire un roman, c’est parce que Lenny te l’avait chaudement recommandé. Le pire, c’est que tu appréciais l’expérience la majorité du temps mais de toi-même, tu es incapable d’aller choisir un bouquin. « Tu sais, le dernier que j’ai adopté ici s’appelait Messi comme le joueur de foot alors bon, j’ai préféré changer... » ajoutes-tu en chuchotant pour rassurer Lenny sur un éventuel changement de nom. Non, le foot ce n’est pas trop ta passion. Ni le sport tout court d’ailleurs.

Il est certain que pour une fois, tu estimes être la bonne personne pour aider ton grand frère à trouver son bonheur – et c’est plutôt rare pour toi de penser que tu es bien placé pour quoi que ce soit. Mais tes chats, tu les considères comme tes enfants et Lenny lui-même est témoin de ton côté papa gâteux avec eux… au point où ils ont tous droit à un cadeau de Noël et d’anniversaire, et que tu dois chaque année faire une liste des jouets dont tes chats ne se servent pas pour les donner au refuge. Mais sur ce coup-là, tu optes plutôt pour les offrir à Lenny. « Oh, tu sais que ça ne me dérange pas du tout ! J’ai même apporté des jouets neufs que mes chats ont snobé, si tu veux voir ce que ton futur chat préfère. Comme ça, tu pourras les prendre après et je donnerais le reste au refuge. ». Tu attrapes ton sac se trouvant sur tes genoux et l’ouvre pour montrer l’intérieur à Lenny. Un plumeau, des balles de toutes sortes… Non, tu ne fais pas les choses à moitié. Tu es une mini boutique de jouets pour chat à toi tout seul. « Désolé, j’en fait toujours trop pour les chats. » avoues-tu, les joues un peu rougis. Un vrai gaga, vous étiez prévenus !

Tu hoches alors vivement la tête lorsque ton grand frère te demande si tu le penses être capable de prendre soin d’un autre être que lui. « Bien sûr, Lenny ! ». Ta voix laisse transmettre toute la sincérité que tu ressens. Pourquoi est-ce qu’il n’en serait pas capable, au juste ? Pour toi, c’est évident qu’un chat sera heureux à ses côtés. « Le pire qui peut t’arriver, c’est de devenir aussi gaga que moi dans peu de temps. J’espère que tu es prêt pour ça d'ailleurs... » que tu lui lances, toujours avec ce grand sourire sur le visage – ce qui change de d’habitude, toi qui as tendance à te renfermer sur toi-même depuis quelques années. Il n’y a aucun moyen que tu doutes de Lenny, à aucun moment. Tu lui voues une grande confiance, assez pour l’accompagner ici afin qu’il trouve lui aussi son compagnon. « Tu veux qu’on commence la visite ? Les premiers box sont les chatons. ». Est-ce que tu as hâte de voir Lenny envahit de chatons à ses pieds essayant de lui grimper dessus ? Oui, absolument.

Lenny haussa vaguement les épaules lorsque Roman lui déclara qu'il avait plus d'imagination que lui. Il n'avait pas l'impression d'être quelqu'un de particulièrement inventif, peinant à sortir de ses carcans. Les noms pour lesquels il avait opté étaient d'ailleurs empruntés de ses intérêts, inspirés de ses passions, et non quelque chose de spécifiquement créatif. Ce qu'il signala à sa manière à son frère, avec ce besoin toujours difficile à résister de rectifier ce qu'il estimait faux :

"Je ne suis pas très imaginatif, non. Pas plus que toi. Je m'imprègne des histoires des autres, mais je ne les créé pas."

Il avait très clairement grimacé lorsque Roman lui avait fait savoir que son dernier chat portait le nom d'un joueur de football. Lui-même n'avait pas le moindre intérêt pour ce sport (ou la plupart des activités sportives, pour être tout à fait honnête), et l'idée d'appeler constamment son animal par un nom qui ne lui inspirait qu'indifférence était définitivement dérangeante.

Triturant son col du bout des doigts, tourné vers son frère, mais le regard légèrement fuyant, il lui demanda d'une voix curieuse, sincèrement intéressé par la vie de Roman et tout ce qu'il pouvait en apprendre :

"Comment s'appelle-t-il, alors ? Ton nouveau chat ? Et est-ce qu'il s'y est fait rapidement ?"

Lenny ne voulait pas perturber son nouvel animal plus que nécessaire. De ce qu'il comprenait, les chats étaient des créatures d'habitude, de routines, ce à quoi il pouvait définitivement s'identifier, et il n'avait pas le désir de causer un stress qu'il aurait pu être en mesure d'éviter. Plus que tout, Lenny souhaitait être un bon maître, offrant un foyer accueillant à la petite bête qui allait partager sa vie.

Lorsque Roman lui présenta les jouets qu'il avait apporté, Lenny leur prêta toute son attention. Son regard fut attiré par un jouet à plume coloré, sa main plongeant dans le sac pour s'en saisir, appréciant tout particulièrement la sensation sous ses doigts. Lissant à répétition une des plumes entre son index et son pouce, Lenny secoua la tête lorsque son frère s'excusa :

"Non. Tu es passionné. C'est aussi pour ça que je voulais faire ça avec toi, parce que tu t'y connais. J'aime t'entendre parler de ce que tu aimes, tu ne devrais pas t'en excuser. Et tu sais toujours t'arrêter avant d'en dire trop, de toute manière."

Lui peinait à s'adapter aux réactions de ses interlocuteurs, qu'il n'était pas toujours en mesure de percevoir, et pouvait parler des heures durant de ses intérêts, reprenant à peine son souffle pour ce faire. Sa cervelle trop pleine fonctionnait à plein régime, et les mots quittaient ses lèvres vite, trop vite, avant qu'il n'ait le temps de réaliser qu'il en avait trop dit. Qu'on ne l'écoutait plus. Qu'il aurait dû s'arrêter cinq minutes plus tôt.

En contrepartie, il était aussi enthousiaste à l'idée d'écouter autrui partager ses hobbies que de pouvoir lui-même en parler. Plus jeune, il avait consacré des heures à Roman et ses chats, ou à Madison et son expression artistique, attentif à tout instant, heureux de pouvoir faire partie de leur monde. Il gardait aujourd'hui cette joie d'écouter son frère, et pouvoir partager sa passion.

Que Roman, dont l'expertise en la matière avait toute sa confiance, le pense sincèrement en mesure de s'occuper d'un chat touchait profondément Lenny. Il souffla un petit "Oh.", les mots lui manquant un bref instant, ses doigts caressant le jouet à plumes un peu plus intensément.

Il lui fallut un peu de temps pour rajouter un bref "Merci.", hochant la tête d'un mouvement incertain lorsque Roman lui fit savoir que "devenir gaga" était le pire qui pourrait lui arriver à l'avenir. Il n'en était pas certain...

"Il peut arriver beaucoup de choses. J'ai fait installer une protection à mes fenêtres pour empêcher que le chat ne saute ou ne tombe par mégarde, mais ce n'est probablement pas suffisant pour tous les risques potentiels. Je ne veux pas commettre d'erreurs. Tu m'aideras ?"

Sa question était hésitante, timide, comme s'il craignait d'en demander trop. Il ne voulait pas imposer cela à son frère, mais, d'un autre côté, il savait également qu'il ne serait jamais tranquille tant que Roman n'aurait pas approuvé ou amélioré l'environnement dans lequel son chat allait vivre. Il allait devoir faire au mieux pour ne pas appeler son frère à la moindre inquiétude, à toute heure de la journée...

Les chatons. Ils allaient commencer par les chatons. Lenny prit une profonde inspiration, cherchant à calmer sa nervosité. Ils pourraient le voir, si Lenny était stressé, et il ne voulait pas donner cette première image. Caressant une dernière fois le jouet à plumes, il le reposa délicatement dans le sac de Roman, opinant du chef :

"On peut commencer la visite. Les chatons d'abord."

Ses pas étaient lents, légèrement maladroits, lorsqu'il suivit son frère là où il le guidait. Avant qu'il ne rejoigne sa nouvelle famille, Lenny n'avait jamais eu d'animal. Il n'aurait pas même osé demander, par crainte des conséquences, et savait très bien que, après un verre de trop, son père aurait volontiers pu se montrer violent avec la pauvre bête, si Lenny avait tenté d'en ramener une.

Après cela, il avait toujours été persuadé qu'il n'était pas assez responsable pour prendre soin d'un chat ou d'un chien, craignant de les maltraiter par mégarde. C'était la première fois qu'il osait dépasser ses doutes, s'accordant une chance d'être un bon maître. Il ne voulait surtout pas la rater...

Lenny se retrouva vite dépassé, au milieu de ces chatons qui n'attendaient que de trouver un domicile pour les accueillir. S'accroupissant, il tendit une main ouverte, légèrement tremblante, dans le vide, laissant les chats faire le choix de venir s'y frotter plutôt que d'aller les chercher. Ils étaient tous adorables, et Lenny ne voyait sincèrement pas comment il pourrait faire le moindre choix.

Se mettant à genoux pour plus de confort, il s'efforça de rester aussi calme et délicat que possible, se sentant géant au milieu de ces toutes petites bêtes si fragiles. L'un des chatons commença à s'agripper à son jean, et Lenny retint de justesse un sursaut, un autre petit "Oh." glissant hors de ses lèvres.

Son expression, jusque là anxieuse, se détendit progressivement. Il était loin de pouvoir faire le moindre choix à cet instant, mais il se sentait bien, au milieu de tous ces chatons, jouant les arbres à chat pour les plus audacieux d'entre eux. S'aventurant à caresser du bout des doigts la première bête à lui avoir grimpé dessus, il souffla d'une voix attendrie :

"Ils sont vraiment adorables. Quel âge ont-ils ? Ils ont l'air si petits..."

Devrait-il opter pour un chaton ou un chat plus âgé ? Lenny n'en avait sincèrement pas la moindre idée. Serait-il en mesure de les élever proprement ? Et s'il venait à oublier de les nourrir ? Ou était incapable de garder son environnement sain ? Secouant brièvement la tête, Lenny chassa ses pensées anxieuses du mieux qu'il le pouvait.

"Je ne sais même pas où donner de la tête..."

Lenny tourna brièvement son regard vers Roman, avant de le reporter sur les chatons, ses dents mordillant sans y songer sa lèvre inférieure :

"Comment fais-tu pour n'en choisir qu'un à prendre ?"

S'il s'écoutait, Lenny voudrait tous leur donner une chance. Mais il devait déjà savoir s'il pouvait s'occuper d'un seul d'entre eux, avant d'envisager d'en adopter plusieurs...