La nouvelle version a été installée cute ! Pour découvrir les nouveautés c'est par ici & pour commenter c'est ici
S'intégrer sur un gros forum, le mode d'emploi excited A découvrir par iciii avec toutes les initiatives mises en place !
Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €

(instantané) jasbeth — cold coffee.

@ Lizbeth Walsh

Lizbeth Walsh
Messages : 919
Pseudo : harleen. / marion
Player's pronoun : elle
Rythme de rp : le week-end, 1 ou 2 la semaine.
Multinicks : uc --
Avatar : olsen. + lunpand (sign.) code/: nocreativejuiceleft gif/: lonelywolfgifs lyrics:/ ellahenderson & tom grennan
Trigger : sexual assault, child abuse.
Warning : /
(instantané) jasbeth — cold coffee.  89ec9efa23533e93be16418ff744a27b94872212
Age : trente-quatre ans. (20/02)
Nationality : américano-irlandaise
Origins : irlandaise, italienne.
Religion : atheist.
Status : single mom, in a relationship w/ Jasper
Orientation : bisexuelle.
Work : cheffe étoilée @ The Modern in MoMA.
Home adress : brooklyn
Communities : #cours de cuisine du samedi matin
#famille du Dawson circle
#the overkill
#the lift

Summary : Lizbeth est issue d'une famille de trois enfants, une soeur un peu plus âgé et un frère plus jeune qu'elle. La famille s'est étendue avec la fille de Lizbeth âgée de quatre ans, qu'elle a eu alors qu'elle était tout juste séparée du père de la petite. Cheffe étoilée dans le restaurant du Plaza Hotel, elle évolue dans un monde où le machisme est très présent et où elle compte bien remettre à leurs places les hommes qui pensent qu'elle n'a pas sa place dans "leur" cuisine. Très proche de sa famille elle ne supporte cependant pas réellement les crises existentielles de sa mère et la pression que ses parents mettent à son petit frère. Elle tente tant bien que mal de leur faire comprendre qu'il peut bien faire ce qu'il veut, tant qu'il est heureux, elle n'hésite pas à leur dire ce qu'elle pense. Et elle refuse catégoriquement que sa mère puisse garder sa fille de peur qu'elle ne veuille lui offrir une éducation à sa façon et Lizbeth préfère encore que son frère la garde, ou avoir recours à une nounou plutôt que de la laisser à sa mère ou même à son père.
   https://99problems.forumactif.com/#bottom
#
Sam 19 Mar - 22:28
Lizbeth vérifia rapidement si rien ne manquait, elle saluait Katie d’un geste rapide de la main et attrapa la petite main de Roxanne dans la sienne pour se mettre en route direction Brooklyn. Ça lui faisait toujours aussi bizarre de se dire qu’elle allait chez Jasper. Avant ça ne lui aurait pas posé de soucis, mais le temps a passé, les années se sont écoulées et elle se demandait bien si tout allait redevenir comme avant. Elle n’avait pas eu le temps de tergiverser en dépit de la circulation parce qu’elles avaient chanter. Après avoir tourné encore et encore dans le quartier, elle relisait l’adresse que lui avait gentiment envoyer le blond, la petite main de Roxanne dans la sienne, elle sonnait et avec un sourire franc et sincère elle prononça dès lors qu’il ouvrit la porte - « J’ai rapporté des cookies aux noix de macadamia. J’ai cru me souvenir que c’était tes préférés. On les a fait ce matin avec Roxanne. » Cette dernière restait cachée dans les jambes de sa mère, en regardant Jasper de sa taille d’enfant, ses joues rosies par la timidité, ce qui eut le don de faire sourire Lizzie. Elle ne put s’empêcher de se trouver attendrie (et idiote) face à la réaction de Jasper. Roxanne se détendit et elle s’écarta tout sourire. – « Oui, c’est Roxanne. J’ai cinq ans. Et moi j’ai jamais entendu parler de toi. » Lizzie fit instantanément les gros yeux, how kids could be so outspoken, la jeune cheffe s’excusa silencieusement même si une part de ce que disait Roxanne était vrai, elles n’avaient pas encore eu l’occasion de parler de la jeunesse de Lizzie. - « Les chiens ne font pas des chats comme on dit, non ? » rétorqua Lizzie, amusée, un petit sourire en coin dressé sur les lèvres. Tandis que Roxanne se débarrassait de ce manteau qu’elle n’avait pas eu envie de mettre en premier lieu, Lizzie se rendit compte qu’elle avait fait preuve d’impolitesse, alors elle se rapprocha de Jasper et lui offrit une accolade, comme avant. When things were too soft and when they were to young to think that life could be a mess.- « Hey big guy, je suis- on est contentes d’être ici. » Et je suis sincèrement ravi que vous soyez làLizbeth ne put, une nouvelle fois, pas s'empêcher de sourire un brin gêné. God she hates that feeling. Elle passa une main dans sa nuque, incapable de savoir quoi répondre avant de froncer les sourcils à la demande de Jasper juste— une seconde. Caroline Michelle Halstead, si tu ne descends pas dans la minute qui suit, je vais appeler les parents de Tommy Flanagan pour savoir dans quelle colonie ils comptent l'envoyer cet été et tu vas passer tes vacances avec lui ! Lizbeth, imitée par Roxanne qui n'avait pas bougé d'un pouce, pencha un peu la tête pour regarder le cuisinier qui semblait bien embêté que sa fille ne soit pas au même étage qu'eux trois, elle reprit sa place normale quand la petite fille semblait descendre et elle regarda Jasper « Tu sais, ça ne fait rien si elle ne vient pas tout de suite, on a tout notre temps. »

Et puis, elle ne lui en voudrait pas le moins du monde parce qu'elle savait pertinemment que ça pouvait être perturbant pour une petite demoiselle d'accueillir des inconnu.e.s dans sa propre maison. You wouldn't Lizbeth fut frappée par la ressemblance entre Jasper et sa fille mais n'en fit rien, elle n'avait pas franchement envie de dire quelque chose de déplacé. Ou même quelque chose d'inutile, elle ne savait pas franchement ce qu'elle pouvait dire ou non, et elle avait pour habitude de dire des choses totalement incongrus quand elle était stressée. Come here my love. Caroline, je te présente Roxanne. J'ai grandi avec sa maman Lizbeth fit un petit signe, et elle ne put s'empêcher de rire franchement à la remarque de Caroline J'espère que tu n'étais pas aussi bête que Tommy, Papa Lizbeth hocha négativement la tête avant de se permettre de rajouter « Je ne sais pas qui est ce Tommy Flanagan, mais ton papa était vraiment chouette quand il était petit, promis il n'était sûrement pas comme ce Flanagan. » Il lui semblait avoir eu vent de l'existence de ce petit garçon et elle espérait sincèrement que ce garçon n'en faisait pas voir de toutes les couleurs avec la petite. Elle semblait bien trop jeune pour subir des choses de la sorte. on fait pas souvent des cookies avec mon papa, il dit toujours qu'il faut être patient et attendre que ça cuise avant de les manger mais j'aime pas attendre et en plus, j'ai pas le droit de m'approcher du four. Pas celui de la vraie cuisine mais j'en ai un aussi, dans ma cuisine à moi. Dans ma chambre. Tu veux le voir ? Il fonctionne pas vraiment, il est en bois et il chauffe pas mais c'est un peu pareil. Il est dans ma chambre, on peut— Lizbeth se décalait pour laisser place à Roxanne qui ne semblait pas franchement motivée à faire la conversation, alors qu'elle pouvait être bavarde quand elle connaissait les gens, il lui fallait simplement un temps d'adaptation, mais elle ne doutait pas que ce temps allait être écourté, vu la lueur qui venait de prendre place dans les yeux de sa fille est-ce qu'on peut, madame... j'ai oublié ton nom, pardon. Papa me l'a dit et j'ai écouté mais c'était hier et j'ai fait plein de choses depuis, alors j'ai oublié. Pardon Lizbeth imita Jasper et s'abaissa au niveau des deux petites filles, avec un visage doux, une main qu'elle passait dans les cheveux de sa fille « Je m'appelle Lizbeth, mais tu peux m'appeler Lizzie, tout les gens que j'apprécie m'appellent Lizzie, alors tu as le droit. Et bien sûr que tu peux lui montrer ton petit four, on vous garde les cookies bien au chaud, d'accord ? » Roxanne regardait sa mère puis Jasper avant de prononcer « Tu ne manges pas tout les cookies Maman ! » Comme si c'était son genre, il était vrai que Lizbeth n'était pas maître de self control quand il s'agissait de cookies aux noix de macadamia ou même cookies tout court.

Quand les petites filles partirent bruyamment, Lizzie se releva et époussetta son jean en soufflant de soulagement avant de regarder Jasper « Si on commence à manger les cookies, j'en ai une qui va me faire une scène. Mais, tu sais quoi ? Je suis soulagée que ça se passe bien. Enfin quand la première approche soit concluante en tout cas. » Et elle espèrait sincèrement que ça durerait encore et encore. Moi aussi approuva Jasper, ce qui confortait Lizzie dans son idée que tout cela était sûrement un signe de ce foutu destin et que ça se passerait toujours bien. Le regard de la cheffe étoilée se dirigea vers l'escalier et elle tentait d'écouter voir si elle n'entendait pas les deux petites, mais rien ne parvenait de la chambre d'enfant, pas de cris, pas de pleurs, alors tout était rassurant. Je t'offre un café avant qu'on passe en revue les excuses qu'on va fatalement devoir leur servir quand elles vont commencer à faire campagne pour une soirée pyjama ? Son esprit revenait peu à peu à Brooklyn, et elle tentait de mettre de côté ce sentiment de Maman poule qui ne cessait de poindre au creux de son coeur. « Oui, avec plaisir ! » Elle ne disait jamais non à un café et puis, de toutes façons, ils n'allaient pas se regarder dans le blanc des yeux tout le temps. Elle se dirigea ç la suite de Jasper dans la cuisine et le regarda finalement « Après, moi ça ne me dérange pas qu'elle dorme ici, je te fais confiance, il faudrait juste que je prévienne son au pair qu'elle devra venir la récupérer demain. Au pire, je pourrais toujours aller dormir chez mon frère et faire l'aller-retour demain. Mais on peut se trouver des excuses aussi, je suis sûre que tu en as plein en stock. Comme avant. » Elle ne savait pas franchement pourquoi elle remuait le passé de la sorte, pourquoi elle avait évoqué ces moments qui étaient gravés dans sa mémoire, dans la boîte à souvenirs qu’elle ouvrait parfois avec nostalgie. Quand elle doutait, quand elle avait du mal à mettre un pied devant l’autre Comme avant Son regard se porta sur Jasper et elle le regarda se mouvoir dans cette cuisine, son regard se perdit un instant dans le vide et elle revint dans la pièce en récupérant sa tasse et en s’installant sur le tabouret, elle bu une gorgée de café avant que les paroles qu’elle avait prononcé il y a quelques minutes tout juste ne reviennent encore sur le tapis Comme avant Peut-être qu’elle n’aurait pas du dire ça, elle se mordit l’intérieur de la joue et l’écouta quand il prit de nouveau la parole. Mes excuses, avant, visaient plutôt à convaincre mes parents de me laisser découcher, alors je doute que ça fonctionne pour nous. À moins que ce soit l'idée ? Mais, tu sais Elle haussa les sourcils, étonnée et réprima un rire en le regardant, amusée par la situation. Elle se faisait très certainement des films, il la taquinait sûrement si tu tiens tant à ce que je te fasse le petit-déjeuner, il suffit de demander Lizzie, pas besoin d'utiliser nos enfants. Je suis pas certain que ça fonctionne une fois qu'ils ont passé l'âge d'être en poussette. Elle ria un instant, rire à demi nerveux et s’éclaircit la gorge avant de passer une main dans sa nuque. Is it hot in here ? « C’est ce que tu voudrais ? Que je te demande de me préparer un petit déjeuner ? » demanda t-elle d’une voix innocente, ses yeux qui se perdirent dans ceux de Jasper, vil tentatrice qui ne savait pourtant absolument pas ce qu’elle faisait. « Je suis persuadée que l’on aurait pas besoin de leur servir d’excuses pour expliquer pourquoi on reste dormir ici ce soir. » Elle haussa les épaules avec nonchalance, amusée par la situation pour ne pas se mettre à paniquer « Mais laissons les profiter de leur moment toutes les deux, on verra bien. » Et elle détourna le regard avant de se noyer dans sa tasse de café. What the hell did just happen ? Et notre moment à tous les deux ? Elle le regarda, cherchant à savoir si oui ou non il était sérieux, si oui ou non, c'était une invitation quelconque, ou si elle se faisait des films. Elle déposa sa tasse de café en face d'elle. J'admets bien volontiers que je suis un peu rouillé en la matière alors si j'ai dépassé les bornes, si, je sais pas, si je t'ai mise mal à l'aise, tu peux me le dire. Très franchement, je préférerais que tu le fasses avant que je commence à prendre sérieusement mes désirs pour des réalités. Elle secoua vivement la tête, god she is dumb, avant de se mettre à balbutier « N-Non ! Tu n'as pas dépassé les bornes. Et tu ne m'as absolument pas mise mal à l'aise. » Elle se tourna pour lui faire face, ses yeux qui se reperdirent une nouvelle fois dans ceux de Jasper fuck she's almost screwed avant de dévier lentement sur sa mâchoire puis sur ses lèvres, cherchant ses mots avec difficulté, pour ne pas passer pour une gourde. Elle n'avait jamais vraiment fait ça, la seule fois remontait à des années et c'était avec Wesley, et ce n'était même pas la même chose, parce que they didn't know each other in the first place. « Je suis sûrement tout autant rouillée que toi. Mais alors, si je dois être tout à fait honnête avec toi, ça me ferait plaisir de rester dormir ici ce soir. Et qu'on profite de notre moment à tous les deux. » Elle resta interdite un instant, incapable de bouger, de faire quelque chose d'autre que de perdre son regard sur le visage de Jasper. Son esprit restait concentré sur le bruit à l'étage pour ne pas être concentré sur les battements irréguliers de son coeur qui étaient en concordance avec la voix de son ancien voisin évidemment, rien ne vous oblige à rester. Tu peux changer d'avis et on reparlera plus. Pas besoin de question, ni d'explication. Elle secoua la tête négativement, ce serait terriblement stupide de changer d'avis maintenant, alors qu'elle s'était fait une raison. Juste... je suis pas en train de me faire des idées, pas vrai ? Elle le regarda, sans sourciller. Laisse-moi reformuler. Depuis qu'on s'est revus, comment dire ? J'ai l'impression qu'il y a quelque chose entre nous. Honnêtement, je pensais que c'était juste, tu sais, l'effet des retrouvailles et les souvenirs, mais ce serait pas aussi naturel de t'avoir ici si c'était juste ça. Sans compter que je doute d'avoir envie d'embrasser ton frère si je le recroisais Lizzie se leva, consciente de ce que cela impliquait, de ce qui allait se passer, que ça allait sûrement tout brisé, ou au contraire. Son index prit le chemin de l'avant bras de Jasper qu'elle caressa lentement « Tu n'es absolument pas en train de te faire des idées, et je suis contente que tu poses la question. » expliqua t-elle en un murmure « J'ai l'impression que tout le temps qu'on a perdu... tout le temps qui est passé n'a rien changé, j'ai l'impression que je te connais encore par coeur. » conclua t-elle, en déposant doucement son front contre celui de Jasper, lentement, ses doigts qui pianotaient toujours sur les avant-bras, à la manière d'une plume qui virevoltent dans les airs, légère à l'opposé de son coeur, qui lui était lourd, agité et tout bonnement incontrôlable.  Elle ne bougea pas d'un centimètre et ne cilla pas quand Jasper se retourna, elle ne bougea pas. Elle n'en avait pas envie, persuadée que si elle se décalait, si elle se mouvait ne serait-ce que de quelques millimètres, elle allait faire éclater cette bulle protectrice qui s'était formée autour d'eux je suis à peu près certain qu'on a encore deux ou trois choses à apprendre l'un sur l'autre. Elle frissonna face au murmure de Jasper, ferma les yeux un instant Et je note que tu as l'air bien moins dégoûtée à l'idée de m'embrasser aujourd'hui qu'avant. C'est la barbe, c'est ça ? Elle enserra doucement ses doigts, avec un petit sourire en coin, ahussant doucement les épaules, une petite moue qui venait de prendre place sur ses lèvres « J'ai envie de te connaître par coeur. » avoua t-elle, simplement, sa joue qu'elle appuya contre celle de Jasper avant de se reculer pour le regarder encore, comme pour s'imprégner de chaque trait de son visage « Et oui, il faut dire que la barbe fait son petit effet. » Elle rapprocha ses lèvres de l'oreille de Jasper « Et puis, tu sais bien que mon esprit de contradiction et moi on ne voulait pas donner ce plaisir à ma mère. Mais peut-être que je me fourvoyais au fond, alors on devrait rattraper le temps perdu, non ?  »  
Elle était comme électrisée par ce contact pourtant si anodin. Que lui prenait-il ? Peut-être parce que c’était lui Peut-être parce qu’au fond elle avait toujours désiré ce contact, léger, électrisant, puissant. Elle ne savait que dire, et même que faire. C’était comme si, elle avait attendu ça depuis toujours. La voix de Jasper lui parvint aux oreilles et elle n’était pas foutu de bouger, de faire ne serait-ce qu’un pas pour briser l’infime distance qui restait entre eux. Et quand les lèvres de Jasper se déposèrent sur les siennes, elle ferma les yeux, instinctivement. Elle libéra sa main de celle du brun et lentement, elle entoura sa nuque de ses bras, ses doigts qui se perdirent dans ses cheveux, quelques infimes secondes plus tard, elle prolongea ce baiser, l’appuyant un peu plus comme désespérée par ce contact, comme si ces instants étaient les derniers, elle savoura chaque secondes, chaque moment qu’elle passait contre lui. Ses mots résonnèrent dans son esprit comme une mélodie qu’on écoute pour apaiser l’âme un peu trop en émoi. Quand l’air vint à lui manquer, elle se recula sans pour autant briser le contact, ses bras toujours autour de la nuque, les yeux toujours clos et un sourira qui ne cessa de s’étirer alors qu’elle lui murmurait, là, tout près de ses lèvres « C’est agréable de rattraper ce temps perdu. » Et elle savait pertinemment qu’elle voudrait le rattraper éternellement.

Le silence qui les enveloppait n'était en rien perturbant, Lizbeth préférait nettement un silence rassurant, que des paroles gênantes. Ce serait mentir que de dire qu'elle avait attendu ça, rien n'avait prédit qu'il se passerait ça, that kiss, mais elle ne regrettait rien. Elle avait assez vécu dans le regret, dans les doutes pour que ça revienne tel un boomerang en pleine figure. Elle avait regretté avoir eu la présence d'esprit de croire qu'Andrew en aurait quelque chose à faire de Roxanne, elle avait regretté d'avoir cru que ça pourrait marcher avec Wesley. Elle ne voulait pas revivre ses regrets là. Pour une fois, depuis longtemps, elle se sentait bien, apaisée. Et ça lui faisait du bien. Une partie d'elle aurait voulu rester là, contre lui encore quelques minutes, comme si le temps leur était compté. Ce qui était le cas, parce qu'elle entendit les pas dans l'escalier et lorsque Jasper s'écarta, elle soupira un instant. Les questions l'assaillirent, est-ce qu'il regrettait ? Elle n'avait pas le temps de lui demander que les deux petites têtes blondes apparurent dans la cuisine sans qu'elle n'ait eu le temps de cligner des yeux, elle passa une main dans ses cheveux, tentant de reprendre une contenance qui mit un temps infini à arriver Tout va bien ? demanda Jasper et ses yeux se posèrent sur l'homme contre lequel elle était si proche il y a encore quelques secondes mais qui lui semblait si loin désormais. Roxanne s'approcha rapidement des deux et les regarda tour à tour « Oui, on voudrait des cookies avec Caroline. » prononça la petite fille avec une voix enjouée. Lizbeth se mit à rire et attrapa la boîte de cookies avant d'en tendre un à chacune des personnes présente dans cette pièce. Elle attrapa les deux petites et les aida à monter sur les tabourets, avant de finir d'une traite sa tasse de café. Une idée lui traversa l'esprit, peut-être que c'était trop, peut-être que c'était une mauvaise idée. « Et si on allait faire une balade après ? Peut-être qu'on pourrait aller au parc ? » s'enquit Lizbeth, parce que prendre l'air ferait du bien aux petites, mais surtout, ça lui ferait du bien à elle.

UC - -

@ Invité

avatar
   
#
Sam 19 Mar - 23:07
Sur l'instant, inviter Lizbeth et sa fille chez lui avait paru être une bonne idée à Jasper. Mostly. Après tout, leurs filles avaient presque le même âge et malgré des années de silence, ils s'entendaient aussi bien tous les deux que lorsqu'ils étaient enfants. Mostly. Et, certes, ouvrir son foyer à deux personnes totalement inconnues à Caroline était un exercice périlleux mais il savait que Lizzie ressentait la même réticence et le même besoin de protéger Roxanne. Les accueillir chez lui, en théorie, n'avait rien d'extraordinaire. Dans la pratique, pourtant, ça lui paraissait bien plus important qu'un simple playdate organisé avec d'autres parents. Pourquoi, il n'aurait pas su l'expliquer mais il était nerveux. Suffisamment pour que Caroline s'en aperçoive et garde ses distances, réfugiée dans sa chambre au premier étage une bonne partie de la journée. Elle y était encore lorsque la sonnerie de l'entrée retentit. Jasper s'arrêta une seconde dans le hall, jetant un bref regard à l'escalier. On a de la visite ! lança-t-il, un rien soucieux. Aucune réponse. Merveilleux.

Plutôt que de se répéter et de risquer de faire attendre leurs invitées, il gagna la porte, qu'il ouvrit avec un sourire nerveux. J’ai rapporté des cookies aux noix de macadamia, l'informa Lizbeth en guise de bonjour, manifestement bien plus à l'aise que lui. J’ai cru me souvenir que c’était tes préférés. On les a fait ce matin avec Roxanne. À la mention de la fillette, Jasper baissa les yeux, amusé de la trouver à moitié cachée derrière sa mère. De toute évidence, il n'était pas le seul à appréhender un peu cette invitation. Il se baissa pour poser un genou à terre, désireux de ne pas surplomber et d'effrayer plus encore la gamine. Je suppose que c'est toi Roxanne ? J'ai beaucoup entendu parler de toi, confia-t-il, souriant. Il n'eut pas à attendre longtemps pour une réaction et malgré une certaine expérience en la matière, il n'était certainement pas préparé à l'entendre répliquer : oui, c’est Roxanne. J’ai cinq ans. Et moi j’ai jamais entendu parler de toi. Tant d'honnêteté brutale acheva de calmer ses craintes et il se surprit à rire, ravi par une telle candeur.

Il leva les yeux pour capter le regard de Lizbeth, tant pour jauger sa propre réaction que pour la rassurer. Les chiens ne font pas des chats comme on dit, non ? fit-elle, et, certes l'âge jouait peut-être un peu mais il n'était pas difficile de discerner sa mère dans la franchise de Roxanne. Jasper hocha la tête avec un bref mmmh. Excellente mémoire au passage mais je pense que Caroline les aime encore plus que moi. Entrez, entrez, elle devrait pas tarder à descendre, ajouta-t-il en se relevant. Il s'effaça pour les laisser avancer et referma doucement la porte, non sans un regard pour l'escalier — toujours vide, fucking hell. Lizzie, bless her heart, l'arracha à sa contemplation avec une accolade à laquelle il n'était décidément pas préparé. Hey big guy, je suis- on est contentes d’être ici., confia la jeune femme et il eut du mal à enregistrer ce qu'elle lui disait, perturbé qu'il était par la familiarité de l'avoir dans ses bras. Et, si il était tout à fait honnête, la satisfaction. Que disait-elle déjà ? Qu'elles étaient contentes d'être venues ? Oui, voilà, et lui aussi, all things considered. Two minutes in and he had yet to ruin it so, so far, so good? Something like that. Perdu dans le regard de Lizbeth, il cligna des yeux plusieurs fois avant de se rappeler de ses devoirs d'hôte — et, accessoirement, d'ami. Il se fendit d'un sourire avant de s'écarter pour attraper le manteau de Roxanne. I'll be taking care of that for you, little lady, lui glissa-t-il en accrochant le vêtement à l'une des patères libres. Et je suis sincèrement ravi que vous soyez là, ajouta-t-il à l'intention de Lizbeth, juste— une seconde. Avec un soupir résigné, il reporta de nouveau son attention sur l'étage. Caroline Michelle Halstead, si tu ne descends pas dans la minute qui suit, je vais appeler les parents de Tommy Flanagan pour savoir dans quelle colonie ils comptent l'envoyer cet été et tu vas passer tes vacances avec lui ! Du chantage, ni plus ni moins mais Jasper préférait voir ça comme de la négociation. Sans doute qu'un bon nombre de parents n'approuveraient pas de telles méthodes avec une enfant de six ans mais il lui fallait parfois se montrer créatif. Il se garda toutefois bien d'exposer son raisonnement, même lorsque son amie d'enfance tenta de le rassurer sur l'absence de Caroline.

Le résultat ne se fit pas attendre, une tête blonde faisant son apparition à travers les barreaux de la rambarde, la méfiance se dégageant de son expression en vagues puissantes. You wouldn't, susurra Caroline, clairement indignée. Et, bien sûr, elle avait raison mais là n'était pas la question. Il avait suffisamment joué au poker à la fac pour bluffer efficacement, du moins en face de sa propre fille — et la chose n'était pas aisée, Caroline ayant hérité du bullshit detector de Ruth. Dieu merci, elle n'était pas prête à risquer ses vacances d'été et finit par descendre, non sans fusiller son père du regard. Il réprima un sourire lorsqu'elle se planta à ses pieds, basculant dramatiquement sa tête en arrière pour le regarder, patiente et silencieuse. Il n'avait pas échappé à Jasper qu'elle l'avait volontairement gardé entre leurs invitées et elle-même, son insolence n'ayant de limite que sa timidité. Come here my love, il se baissa de nouveau, toujours plus à l'aise pour s'adresser à sa fille — et, de manière générale, aux enfants qui ne lui arrivaient pas à la taille. Caroline, je te présente Roxanne. J'ai grandi avec sa maman, précisa-t-il avec un bref signe de tête en direction de Lizbeth. Avec un peu de chance, le mot maman n'amènerait pas de questions existentielles sur le tapis. J'espère que tu n'étais pas aussi bête que Tommy, Papa, marmonna la fillette. Il aurait volontiers nié, seulement il avait suffisamment de recul sur son éducation — et les parents dont il avait hérité, surtout — pour avoir des doutes sur le bien-fondé d'une telle déclaration. Sans doute que Lizbeth était plus à même de répondre, même sans grande connaissance sur le vaste sujet qu'était Tommy Flanagan chez les Halsteads. Fort heureusement, elle se lança à sa rescousse, se fendant d'un je ne sais pas qui est ce Tommy Flanagan — oh the joy, Jasper couldn't imagine how nice it had to be, to have no knowledge of that nasty little shit — mais ton papa était vraiment chouette quand il était petit, promis il n'était sûrement pas comme ce Flanagan. Damn right. Cela dit, il était certainement approprié de se rengorger. The fucking kid was 6 and Jasper? A grown man. Most of the time, at least.

Caroline hocha la tête, pensive, avant d'oser se tourner vers Roxanne, la perspective de s'entretenir avec une congénère de sa propre génération prenant le pas sur sa timidité, on fait pas souvent des cookies avec mon papa, il dit toujours qu'il faut être patient et attendre que ça cuise avant de les manger mais j'aime pas attendre et en plus, j'ai pas le droit de m'approcher du four. Pas celui de la vraie cuisine mais j'en ai un aussi, dans ma cuisine à moi. Dans ma chambre, expliqua-t-elle en reprenant son souffle rapidement, tu veux le voir ? Il fonctionne pas vraiment, il est en bois et il chauffe pas mais c'est un peu pareil. Il est dans ma chambre, on peut— Elle s'arrêta, visiblement confuse par la présence de deux adultes et incapable de déterminer à qui demander. À la surprise de Jasper, elle leva les yeux vers Lizbeth, est-ce qu'on peut, madame... j'ai oublié ton nom, pardon. Papa me l'a dit et j'ai écouté mais c'était hier et j'ai fait plein de choses depuis, alors j'ai oublié. Pardon, dit-elle à nouveau, un rien embarrassée. Jasper laissa échapper un bref éclat de rire, presque malgré lui, et tâcha tant bien que mal de le dissimuler dans une quinte de toux tandis que Lizzie se baissait à leur niveau pour répondre. Je m'appelle Lizbeth, mais tu peux m'appeler Lizzie, tout les gens que j'apprécie m'appellent Lizzie, alors tu as le droit. C'était le moment parfait pour que Caroline laisse libre cours à sa créativité en matière de répliques sarcastiques — and, ok, Jasper knew it was all his fault but how could anyone blame him? There was nothing funnier than a small kid sassing their way through life, especially his kid — mais elle n'en fit rien, enregistrant le surnom et ce qu'il impliquait. Well, weird. Good but still, weird. Et bien sûr que tu peux lui montrer ton petit four, on vous garde les cookies bien au chaud, d'accord ? La proposition parut convaincre Caroline on the spot. Roxanne, quant à elle, observa les adultes tour à tour et Jasper se sentit presque obligé d'acquiescer vivement, comme pour prouver sa bonne foi. Et, certes, il n'avait techniquement rien dit, pas à haute voix, mais une promesse à une fillette, même implicite, était une promesse. No cookie for you yet old man. Si on commence à manger les cookies, j'en ai une qui va me faire une scène, confia Lizbeth une fois qu'ils furent seuls. Mais, tu sais quoi ? Je suis soulagée que ça se passe bien. Enfin quand la première approche soit concluante en tout cas. Jasper approuva de la tête en se relevant, les yeux rivés sur l'escalier dans lequel venaient de disparaître les deux mômes. Force était d'admettre qu'il s'était inquiété pour rien. Moi aussi, avoua-t-il sans mal, le soulagement évident dans sa voix. Il désigna la cuisine d'un bref signe de tête. Je t'offre un café avant qu'on passe en revue les excuses qu'on va fatalement devoir leur servir quand elles vont commencer à faire campagne pour une soirée pyjama ? Il connaissait suffisamment bien sa fille pour être à peu près certain qu'ils y auraient droit. À tous les coups, l'idée avait traversé l'esprit de Caroline avant même qu'elle n'ait terminé de remonter à l'étage. Oui, avec plaisir ! répondit Lizbeth, les dispensant tous les deux d'un moment de gêne généré par un silence un peu trop long.

Le sourire aux lèvres, Jasper guida son invitée jusqu'à la cuisine. Deux pas sur la gauche, trois sur la droite, la cafetière enclenchée et les tasses vides attendant sur le plan de travail, une chorégraphie qu'il effectuait tous les matins, à la seule différence qu'il était seul — jusqu'à ce que Caroline débarque. Avoir quelqu'un d'autre — et pas n'importe qui, de surcroît — dans sa cuisine, dans son espace était quelque peu grisant. Bien plus facile qu'il ne l'aurait cru aussi et si il s'attardait un instant sur la question, Jasper se rendrait certainement compte que c'était uniquement parce qu'il s'agissait de Lizbeth. Après, moi ça ne me dérange pas qu'elle dorme ici, reprit cette dernière, je te fais confiance. Il s'arrêta devant la cafetière qui ronronnait doucement. C'était si banal, dit comme ça, si simple de lâcher ces quatre petits mots mais ils étaient lourds de sens. Certainement plus importants pour eux deux que d'autres qui n'avaient pas la responsabilité et la joie d'avoir leur propre Roxanne ou Caroline. Sans l'interrompre, Jasper hocha la tête, fixant la cafetière pour mieux cacher son grand sourire. Il faudrait juste que je prévienne son au pair qu'elle devra venir la récupérer demain. Au pire, je pourrais toujours aller dormir chez mon frère et faire l'aller-retour demain. Mais on peut se trouver des excuses aussi, je suis sûre que tu en as plein en stock. Comme avant. Comme avant. Ha. Plus facile à dire qu'à faire. Comme avant, avant quoi ? Avant Ruth, avant Caroline, avant qu'il ne prenne ses distances avec ses parents, avant Caleb. Jasper savait très bien qu'il ne pouvait pas faire comme avant, qu'il n'était plus le même homme — et qu'il ne voulait plus l'être non plus d'ailleurs. Lizbeth connaissait ce type-là mais son comme avant n'était pas synonyme de cœurs brisés, de doutes liés à la paternité en solitaire, de la lâcheté dont il avait pu faire preuve face aux propos écœurants entendus à la maison. Son comme avant avait l'innocence des jeux d'enfants, la joie des soirées d'été passées à défier le couvre-feu parental, la confiance d'ados qui se connaissaient depuis toujours. Comme avant, répéta-t-il doucement en secouant doucement la tête. Sans attendre la fin du cycle, il s'empara de la cafetière pour remplir l'une puis l'autre des deux tasses et les déposa sur le bar avant de prendre place sur l'un des tabourets. Il désigna le siège qui lui faisait face d'une main, le signe universel du je t'en prie. Comme avant, fit-il à nouveau, feignant de réfléchir un moment. Mes excuses, avant, visaient plutôt à convaincre mes parents de me laisser découcher, alors je doute que ça fonctionne pour nous. À moins que ce soit l'idée ? Mais, tu sais, il se pencha en avant, l'image même de l'innocence, si tu tiens tant à ce que je te fasse le petit-déjeuner, il suffit de demander Lizzie, pas besoin d'utiliser nos enfants. Je suis pas certain que ça fonctionne une fois qu'ils ont passé l'âge d'être en poussette. Not to mention, it probably only worked for single men who managed to get lost in parks. Pas que ce soit arrivé très souvent — suffisamment pour servir de leçon, cela dit. C’est ce que tu voudrais ? Que je te demande de me préparer un petit déjeuner ? répliqua Lizzie et il réalisa qu'il s'était engagé sur une pente glissante. Très, très glissante. Il n'y avait rien de mal à flirter avec un·e inconnu·e qu'il ne recroiserait jamais plus mais en l'occurrence, c'était nettement différent. Et pourtant, il était incapable de s'arrêter, les yeux glissant sur le visage de Lizbeth comme par réflexe, s'attardant un instant sur sa bouche avant de remonter. Je suis persuadée que l’on aurait pas besoin de leur servir d’excuses pour expliquer pourquoi on reste dormir ici ce soir. Et avec qui que ce soit d'autre, c'était précisément à ce moment-là que l'alarme était sensée retentir dans la tête de Jasper. Parce qu'il ne mélangeait pas sa vie privée et sa vie de famille, parce qu'il ne laissait aucune de ses fréquentations sentimentales ou sexuelles — et dans les deux cas, elles étaient fort rares — passer le pas de la porte, que Caroline soit dans les parages ou non. Ils avaient eu cette conversation et, rationnellement, Jasper savait qu'elle ne lui en tiendrait pas rigueur si il prenait la route de l'humour pour garder ses distances — pour se protéger autant qu'il protègerait leur amitié. C'était presque tentant et il la regarda hausser les épaules sans rien dire, soupesant ses options. D'un côté la sécurité, de l'autre l'inconnu. Il y avait beaucoup à perdre, à continuer sur cette pente glissante. Pourtant, la seule conclusion à laquelle il parvint, perdu qu'il était dans les yeux de Lizzie, c'était et pourquoi pas ?

Mais laissons les profiter de leur moment toutes les deux, reprit-elle et il ne put s'empêcher de noter la différence de ton, la fuite de son regard soudainement, on verra bien. Ça avait tout l'air d'un pas en arrière ou, au moins, une porte de sortie. Une qu'il n'avait, évidemment, pas envie de prendre, esprit de contradiction and all that. But first, he needed to be sure she wasn't just humoring him for old times sake or some other reasons. Et notre moment à tous les deux ? ne put-il donc s'empêcher de répondre, haussant un sourcil, sérieux cette fois. J'admets bien volontiers que je suis un peu rouillé en la matière alors si j'ai dépassé les bornes, si, je sais pas, si je t'ai mise mal à l'aise, tu peux me le dire. Très franchement, je préférerais que tu le fasses avant que je commence à prendre sérieusement mes désirs pour des réalités. Peut-être un peu trop direct mais Jasper n'avait plus l'âge — ni le temps, d'ailleurs — de verser dans les subtilités et les non-dits. Soulagé par la rapidité avec laquelle Lizzie secoua la tête, il laissa échapper un bref soupir. N-Non ! Tu n'as pas dépassé les bornes. Et tu ne m'as absolument pas mise mal à l'aise. Well, at least there was that, even though she didn't sound so sure. Il ouvrit la bouche pour l'interrompre, lui assurer qu'il ne le prendrait pas mal, qu'ils pouvaient passer l'éponge et oublier, lorsqu'elle se tourna de nouveau face à lui. Et aussi prudent qu'il pouvait être, Jasper n'était pas non plus aveugle. Il avait parfaitement conscience de ce qui monopolisait son attention — definitely not his eyes. Il tenta de réprimer son sourire, conscient qu'elle n'avait, techniquement, pas prononcé les mots magiques. Je suis sûrement tout autant rouillée que toi. Mais alors, si je dois être tout à fait honnête avec toi, ça me ferait plaisir de rester dormir ici ce soir. Et qu'on profite de notre moment à tous les deux. Ce n'était pas tout à fait ce à quoi il s'attendait, pas exactement — but close enough. Il acquiesça cependant, songeur. Et, quitte à être tout à fait honnête, précisa, évidemment, rien ne vous oblige à rester. Tu peux changer d'avis et on reparlera plus. Pas besoin de question, ni d'explication. Il n'avait pas essayé de retenir Ruth, ce ne serait pas aujourd'hui qu'il tenterait de garder à ses côtés quelqu'un qui n'en avait pas envie. Juste... je suis pas en train de me faire des idées, pas vrai ? Il s'arrêta un instant, grimaçant devant sa propre voix et ô combien il avait l'impression d'être désespéré. Laisse-moi reformuler. Depuis qu'on s'est revus, comment dire ? J'ai l'impression qu'il y a quelque chose entre nous. Honnêtement, je pensais que c'était juste, tu sais, l'effet des retrouvailles et les souvenirs, mais ce serait pas aussi naturel de t'avoir ici si c'était juste ça. Sans compter que je doute d'avoir envie d'embrasser ton frère si je le recroisais, ajouta-t-il après une seconde de réflexion. Un risque en soi mais qui se révéla payant.

Silencieux et immobile, Jasper la laissa venir à lui avec l'impression de ne pas être tout à fait réveillé. Émerveillé ? Sans doute, oui, et il eut le plus grand mal du monde à détacher son regard de la main qui glissait doucement sur sa peau. Tu n'es absolument pas en train de te faire des idées, confirma-t-elle tout bas — and fuck if that wasn't the best thing he'd heard in actual years. Et je suis contente que tu poses la question. J'ai l'impression que tout le temps qu'on a perdu... Jasper fronça les sourcils, le visage souriant de Ruth s'imposant à lui. Un rappel cruel mais qui, curieusement, ne s'accompagnait pas de la culpabilité qu'il en était arrivé à associer avec son ancienne compagne et ses quelques tentatives de reprendre une vie amoureuse sans elle. Il repoussa l'image, refusant de laisser son ex et leur passé entacher ce bout de présent au parfum prometteur qu'il partageait avec Lizzie. Tout le temps qui est passé n'a rien changé, continua-t-elle, j'ai l'impression que je te connais encore par cœur. Au contact de son front contre le sien, il prit une profonde inspiration, enveloppé dans sa présence et son parfum. Ça n'avait aucun sens, cette facilité avec laquelle ils s'étaient retrouvés, cette complicité qui était restée innocente pendant si longtemps. Peut-être avaient-ils ignoré les signes qui avaient tant amusé leurs parents à une autre époque, peut-être n'était-ce simplement pas le bon moment mais, à la réflexion, Jasper n'avait pas le moindre regret. Peut-être, finalement, que leurs vies si différentes les avaient mené exactement au bon endroit, au bon moment — à ce moment précis. Ou peut-être qu'il s'agissait seulement d'un heureux hasard mais il n'avait pas l'intention de se poser plus de questions, pas maintenant.

Abandonnant son café, Jasper jeta un rapide coup d'œil par-dessus son épaule pour s'assurer qu'ils étaient toujours seuls — Caroline avait un timing des plus douteux et la fâcheuse tendance de se faire très discrète aux moments les plus inopportuns. Rassuré, il se tourna de nouveau vers Lizbeth et se pencha un peu plus pour lui murmurer à l'oreille, effleurant sa joue au passage,  je suis à peu près certain qu'on a encore deux ou trois choses à apprendre l'un sur l'autre. Literally. Or, really, in any position she found comfortable, he wasn't picky. Or about to ruin his chances with a bad joke. Et je note, reprit-il, une main courant le long de son dos, l'autre trouvant les doigts qui pianotaient jusque-là sur sa peau, que tu as l'air bien moins dégoûtée à l'idée de m'embrasser aujourd'hui qu'avant. C'est la barbe, c'est ça ? Il haussa un sourcil devant son petit sourire, pas le moins du monde innocent. De toute évidence, ils étaient sur la même longueur d'ondes — thank fuck for that. J'ai envie de te connaître par cœur. Ah, music to his ears. Et pas uniquement parce qu'elle était contre lui, joue contre joue. Et oui, il faut dire que la barbe fait son petit effet, reprit Lizbeth et il ne put retenir un frisson en la sentant glisser jusqu'à son oreille — was he a bit touch-deprived? Maybe, whatever, it had been too long. Et puis, tu sais bien que mon esprit de contradiction et moi on ne voulait pas donner ce plaisir à ma mère. Mais peut-être que je me fourvoyais au fond, alors on devrait rattraper le temps perdu, non ? Le temps perdu. Des années, littéralement, presque la moitié de leur vie. En théorie, après Ruth et les promises qu'il s'était fait à lui-même, cette perspective aurait dû lui donner de prendre ses jambes à son cou. Dans la pratique, c'était un tout autre genre de prise que l'idée lui inspirait — except the kids were upstairs and a quickie in the kitchen wasn't exactly what he was after. Not for their first time anyway, if that even happened. Il se contenta donc de caresser la mâchoire de Lizbeth de sa main libre, murmurant, excellente idée, oui. Et, doucement, presque timidement, il pressa ses lèvres contre les siennes.

Si, jusque-là, il lui avait semblé difficile d'éviter la comparaison, injuste et injustifiée surtout, avec Ruth, toute envie de mettre les deux femmes l'une en face de l'autre s'évapora avec ce baiser et, avec elle, la culpabilité qui accompagnait systématiquement la moindre interaction un tant soit peu romantique avec quelqu'un d'autre. Six ans que son ex était partie mais il lui avait fallu attendre Lizbeth pour commencer à réellement s'affranchir de sa loyauté mal placée. C'était grisant et si terriblement agréable que Jasper s'abandonna à leur étreinte sans retenue. Il laissa échapper un murmure de satisfaction en sentant des mains, ses mains, nouées sur sa nuque. Un poids qui n'aurait pas dû être si familier, pas si agréable, pas si vite du moins, mais il lui était presque impossible de s'en convaincre. Not when she felt so right in his arms. Mais bien vite, trop vite, Lizbeth rompit leur baiser. Ouvrant les yeux, Jasper réalisa que ses poumons lui en étaient reconnaissants et il ne put retenir un bref éclat de rire. C’est agréable de rattraper ce temps perdu, commenta-t-elle tout bas, contre sa bouche. Un doux euphémisme, vraiment, et il allait le lui faire remarquer lorsque le bruit de deux paires de petits pieds battant les marches de l'escalier leur parvint. Une vague de panique le submergea alors, noyant instantanément le plaisir qui l'avait réchauffé jusque-là. En six et quelques années, il avait toujours mis un point d'honneur à garder sa vie de famille et ses brèves excursions privées séparées. Parce que Caroline était trop jeune, parce qu'il n'avait pas envie de générer la moindre confusion, parce qu'il n'était pas sûr de pouvoir faire confiance à qui que ce soit pour partager sa vie et faire partie de celle de sa fille après ce que Ruth leur avait fait. En l'occurrence, le risque avait doublé et ce n'était clairement pas le moment d'avoir ce genre de conversations avec non pas une mais deux mômes, pas avant d'avoir eu une discussion — la discussion, most likely — avec la principale intéressée. Aussi se redressa-t-il nerveusement, détachant les bras de Lizbeth de son cou avant de quitter son tabouret, mettant suffisamment de distance entre eux juste à temps avant que Caroline ne fasse son entrée, Roxanne sur ses talons. Tout va bien ? s'enquit-il, d'une voix qui tremblait légèrement. Il inspecta le visage de sa fille, laquelle acquiesça vivement, avant de jeter un coup d'œil à Roxanne. Il pouvait sentir le poids du regard de Lizbeth mais, dans un grand élan de courage — not — Jasper préféra l'ignorer. Oui, on voudrait des cookies avec Caroline, annonça Roxanne, clairement ravie par la perspective. Fucking cockblocking cookies. Jasper s'efforça néanmoins de sourire, soulagé que les filles soient plus intéressées par les biscuits que par le changement d'atmosphère. Thank God for children and how oblivious they could be sometimes.

Et si on allait faire une balade après ? Peut-être qu'on pourrait aller au parc ? suggéra Lizbeth après avoir distribué les cookies et installé chacune des deux fillettes sur un tabouret, aussi naturellement que si elle avait fait ça toute sa vie — and, well, in Roxanne's case, she had, technically. Plus perturbé par cette vue qu'il ne voulait bien l'admettre, Jasper ne réalisa pas tout de suite que la question s'adressait à lui. Un froncement de sourcils de Caroline le ramena toutefois à la réalité. Mh? Oh, oui, oui, excellente idée, bredouilla-t-il maladroitement par-dessus sa tasse de café. At least outside he'd be able to control himself. Probably.

Poster un nouveau sujetRépondre au sujet

permissions de ce forum

Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum