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(marlyn) you have to walk away from the past in slow motion as it explodes behind you like in a John Woo movie.

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Mar 12 Avr - 9:45
Eryn est aussi épuisée que grisée par la soirée qu’elle vient de passer. L’Overkill vient de voir sortir son tout dernier client, le bar est relativement propre et les employés également viennent de passer la porte. Il ne reste comme résidus de la fête qu’un sentiment d’euphorie, une playlist qui tourne doucement en fond sonore, et Marley à qui elle a proposé de rester boire un dernier verre. Ça fait des semaines qu’ils tournent autour du pot. Des mois, mêmes. Et si d’habitude Eryn n’est pas du genre à se laisser envahir par le doute et met un point d’honneur à éclairer sa lanterne le plus vite possible, incapable qu’elle est de supporter les non-dits, avec Marley, c’est différent. Il y a ce passif, cette tentative déjà foirée une fois, cette impression aussi qu’elle se fait des idées lorsqu’elle croit l’entendre faire des allusions parce qu’il n'y a aucune chance qu’il veuille encore d’elle après qu’elle ait pris ses cliques et ses claques en le laissant le cœur en miettes des années plus tôt déjà. Elle se sent comme un imposteur, comme l’égoïste qui, incapable de le laisser vivre sa vie sans elle, a profité d’un moment de faiblesse pour récupérer une petite place à laquelle elle ne devrait plus avoir droit dans la vie de Marley. Alors pour la première fois de sa vie, la brune est pleine de doutes. Elle qui jusqu’alors a toujours su ce qu’elle voulait, et surtout tout fait pour l’obtenir, se retrouve à multiplier les prises de décisions regrettables et les sentiments contradictoires.

Il n’a pas l’air de détester ça, ni d’avoir besoin d’être trop poussé. Mais : petit a, est-ce un fait avéré ou le cerveau d’Eryn tournant la situation à son avantage ? Petit b, mérite-t-elle ce traitement de faveur ? Et petit c, est-il vraiment sain d’envisager l’idée de bâtir quelque chose avec quelqu’un lorsque la première tentative s’est avérée plus que foireuse ?

Bref, on en est là. Eryn ferme le bar à clés avec toutes ces réflexions dans un coin de la tête, incapable de les faire taire. L’alcool doit y être pour quelque chose, si elle est et se sent encore suffisamment lucide pour gérer une fermeture, il est évident qu’elle a profité de sa soirée d’anniversaire et qu’elle a descendu quelques pintes. Suffisamment pour demander, que dis-je, presque supplier Marley de rester boire un dernier verre avec elle et, je cite, squatter le canapé s’il est trop tard ou que t’es trop imbibé pour rentrer seul. Une décision que la maman poule en elle ne regrette pas la moindre seconde. Si ça ne tenait qu’à elle, elle emménagerait un dortoir au fond du bar pour tous les cas de figures où les gens qu’elle apprécie ne soient pas – selon elle - en état de rentrer.

Elle adresse un sourire à Marley alors qu’elle se retourne, fourrant le trousseau de clés dans le fond de son sac qu’elle porte en bandoulière. « Un whisky pour la forme ? My treat. », elle demande alors qu’elle se glisse derrière le comptoir. Elle sert deux verres à la hâte et fait le tour en sens inverse, tendant l’un d’eux à son acolyte, puis elle se hisse sur le comptoir où elle s’assied dans un soupir de soulagement, réalisant à quel point ses jambes sont endolories. Elle n’en dit rien cependant. Mais puisqu’elle sent qu’il faut qu’elle parle et que le courage liquide a coulé ce soir, elle tente l’honnêteté, ce qui lui ressemble finalement beaucoup plus que la politique de l’autruche. « Merci d’être venu, Marley. Et d’être resté. Et, hum, je crois que je te l’ai jamais dit mais si j’avais été toi je crois que j’aurais pas voulu me revoir alors merci de pas m’avoir jetée dehors. Tu sais, après ton... » accident. Le mot ne sort pas alors elle ne force rien. Il sait de quoi elle parle, il est plus concerné qu’elle, après tout. « Bref. Désolée je parle trop, c’est l’alcool, je veux pas t’imposer de parler de tout ça en vrai donc hésite pas à me dire de la fermer. On peut aussi parler de la soirée, j’espère que t’as passé un bon moment, et sinon on peut aussi parler de toi, comment tu vas vraiment. Et sinon… » Dans une tentative de désinvolture peu habile, elle hausse les épaules. « Sinon, on peut boire notre verre en silence et apprécier le talent aléatoire de Spotify pour l’élaboration de playlists cohérentes, ça marche aussi. »

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Dim 17 Avr - 23:07
Il en avait fait, des allusions, mais ça n’avait pas marché. Il en avait tenté, des approches sans que pour autant il ait de réponse. Comme si Eryn était imperméable à tout cela ou du moins, comme si elle ne voyait pas. Ou peut-être d’ailleurs ne voulait-elle pas voir ? Marley n’en savait rien et au fond, peut-être que c’était mieux ainsi. Car en restant dans l’ignorance, Marley pouvait se permettre un peu d’espoir : tant que le « non » n’était pas prononcé purement et simplement, le rêve était encore permis. Pourtant, la séparation avait été difficile. Coeur brisé, il avait fallu s’accrocher pour accepter la décision pourtant compréhensible d’Eryn à l’époque…Malgré tout, il n’avait jamais perdu espoir.
Alors voilà. Marley avait sauté sur l’occasion, lorsque la demoiselle l’avait invité pour sa fête d’anniversaire. Quelques pintes, de la bonne musique et des potes, il n’en avait pas fallu plus pour que Marley ne passe une bonne soirée. En fait, en y pensant… il aurait suffi d’Eryn, pour que sa soirée ne soit égayée. Et c’était d’ailleurs ce qui était en train de se passer. Marley restait avec Eryn, lui proposant son aide pour fermer. Quelques embrassades, accolades avec ses amis qui partaient et enfin ; ils demeuraient seuls. Tous les deux, comme avant. Il adressa un sourire à la brunette qui lui proposait un dernier whisky : « si tu me prends par les sentiments aussi… comment je pourrais refuser ? » il lui adressait un clin d’oeil et s’installait au bar sur l’un des tabourets et tirait celui à côté de lui afin qu’elle s’installe. Sans l’interrompre, il l’écoutait l’esprit un peu embrumé, mais pas suffisamment pour ne pas prendre au sérieux les mots d’Eryn qui lui retournaient l’estomac : s’il s’y était attendu… Il hésitait et répondit finalement : « En fait… je devrais plutôt te remercier. » il prit une gorgée de son verre, pas encore certain de ce qu’il s’apprêtait à répondre, et lança « j’veux dire… j’sais que j’ai pu être un sacré connard quand… enfin… avant ça » lui non plus, n’avait jamais réussi à mettre de mots sur son accident. Trop douloureux par ce qu’il impliquait, et ce qui en avait découlé. Il savait qu’elle aussi comprendrait de quoi il parlait. « à ta place… j’suis pas certain qu’j’aurais pris la peine de.. tu sais. Ne serait-ce que… prendre des nouvelles ? » bon, à sa place à lui, bien évidemment qu’il l’aurait fait. Il n’aurait jamais laissé quelqu’un ainsi, seul, dans un lit d’hosto. Mais il savait comme Eryn avait souffert dans leur relation. Et dans le fond, il aurait probablement compris qu’elle ne veuille plus entendre parler de lui. Soupire. Blanc. S’il n’avait pas été alcoolisé, il aurait très probablement senti le malaise mais pourtant. Il se mit à rire et haussa les épaules « c’est vrai que Spotify a un talent non négligeable. Et… que la soirée était vraiment géniale. Mais d’un autre côté… je crois que ce serait peut-être bien qu’on en parle, de tout ça. J’veux dire… on en a jamais eu le courage...et… Enfin… Peut-être qu’on devrait… tu sais… mettre les choses à plat. Comme les adultes responsables qu’on est censés être ? Ou… pas ? » il éclatait de rire et haussait les épaules « c’est sans doute pas très mature de parler de ça alcoolisé mais, hm, j’crois que si on attend d’être sobres, on le fera jamais. Et puis, rien ne nous empêchera de vivre notre meilleure vie avec DJ Spotify dans… quelques minutes ? » pour une fois depuis longtemps, il prenait enfin son courage à deux mains. S’il avait su qu’il fallait être saoul, pour avoir le courage d’aborder ces choses là, avec sa brune… il aurait été fort probable de le retrouver déchiré à chacune de leurs rencontres. Mais ça, il ne l’avouerait jamais : plutôt mourir.

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Sam 23 Avr - 0:30
« Tu ne refuses pas. », elle conclut d’un ton léger en lui tendant son verre, pas certaine d’identifier la raison pour laquelle elle sourit tant : sa tentative d’humour directement mimée sur ses clients les plus beaufs ou le clin d’œil que vient de lui adresser Marley ? Peut-être un peu des deux, si elle veut être honnête avec elle-même.

Et puisqu’il semblerait que ce soit le ton qu’Eryn a décidé de donner à cette fin de soirée – ou plutôt milieu de nuit -, elle continue sur sa lancée après une bruyante inspiration destinée à se donner du courage : « Non, t’as raison. Faut qu’on en parle. Tu sais pourquoi ? » Son ton se fait un peu incisif. Pour un peu, il pourrait croire qu’elle lui fait la leçon. En réalité, elle veut juste se faire entendre, et l’alcool qu’elle a déjà consommé rend son discours, si pas plus cohérent, au moins très vivant. « Parce que je peux pas te laisser dire des trucs aussi cons. Sors-toi ce mot de la tête, t’as jamais été un connard. » Eryn pointe Marley du doigt et soupire, réalisant petit à petit qu’il est temps pour elle de mettre au clair des mois, des années de non-dits. Son visage se tord en une grimace ennuyée. « Ecoute, je crois que j’ai jamais été claire sur le pourquoi. » Pas besoin de détailler. Ils savent tous les deux de quoi elle parle. « Et la vérité, la vérité c’est que si j’ai attendu que tu sois parti pour me casser c’est parce que j’aurais jamais réussi à te regarder dans les yeux et à dire stop. » Elle avait agi comme une véritable égoïste avec Marley, à l’époque, s’était tirée sans rien lui dire, lui laissant la surprise d’un appartement vidé des affaires de sa petite amie à son retour un matin. Eryn ne lui avait pas tout à fait laissé le temps de voir venir, si ce n’est quelques remarques pincées et discussions musclées dans les semaines précédant sa décision.  « T’as jamais rien fait de mal, Marley. T’étais au top de ta carrière et c’était ouf, et moi j’étais personne pour te demander d’arrêter. » Perchée sur le comptoir, elle plante son regard triste dans celui de son ancien partenaire de vie. « J’avais pas le droit de te retirer ça, mais j’étais plus capable de te regarder sans me dire qu’un jour peut-être que je te retrouverais pas. Que tu te relèverais pas, que les flics allaient frapper à la porte et m’annoncer… ou les journalistes, je sais pas. » L’idée l’avait hantée pendant des mois, malsaine, toxique. Un peu insensée également. Les risques étaient réels, évidemment, mais bien moindres que dans d’autres sports de combat. Son insécurité avait pris le dessus sur elle à l’époque, faisant surgir des angoisses surréalistes et leur donnant une place trop importante pour être saine. « J’avais besoin que t’arrêtes pour être rassurée, et parce que j'avais besoin que tu sois là, et j’aurais vraiment été gonflée de t’obliger à le faire, alors quitte à être une connasse j’ai préféré, tu sais, faire mal une bonne fois. Partir et te laisser vivre. » Lui faire croire qu’elle ne l’aimait plus, finalement, par de vagues explications sur un post-it. Si l’idée avait été de prendre le mauvais rôle à ses yeux pour qu’il continue sa vie sans se poser de questions, il semblerait que ça ait complètement raté puisque Marley semble aujourd’hui persuadé d’avoir mérité de se faire jeter de la sorte. De l’importance de la communication claire.

Ça leur fait une belle jambe, des années et une carrière avortée plus tard. La vérité, c’est que si les années ont un peu apaisé son cœur, elle n’a jamais rencontré personne d’autre pour qui elle a ressenti ne serait-ce qu’une once de la même tendresse que celle qu’elle avait un jour ressenti pour Marley. Et le retrouver dans sa vie n’a eu comme résultat que de raviver cette flamme qu’elle s’efforce de contenir depuis, se contentant de se dire qu’elle n’a que ce qu’elle mérite, finalement. « Je suis désolée de t’avoir laissé croire que t’étais un problème. C’est l’effet inverse de ce que je voulais. »

Eryn jette un œil à son verre qu’elle descend d’une traite. Elle se relève aussitôt et contourne le bar pour s’en servir un autre, emporte la bouteille avec elle lorsqu’elle revient s’asseoir sur le tabouret à hauteur de Marley. Quelque chose lui dit qu’ils risquent d’en avoir besoin…

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Mar 14 Juin - 23:49
Marley n’avait jamais su dire non à la brunette, il ne commencerait certainement pas ce soir. Le regard dans le vague – il fallait dire que sa meilleure ami du soir, aka alcolémie avait fait de quoi, et n’avait rien pour arranger sa paupière qui barrait en steak. whatever car au moment présent, ce n’était pas la chose qui lui importait le plus. Fin de soirée. Enfin seul avec Eryn. En fait, il n’osait plus attendre ce moment ailleurs que dans ses rêves. Cette discussion, il l’avait rêvée plus d’une fois et d’ailleurs, elle se soldait souvent de différentes manières. Parfois, il lui claquait la porte au nez, arguant qu’elle était une sorcière sans coeur – ça ne restait jamais très longtemps ainsi dans son esprit. D’autres ; la discussion terminait d’un commun accord : ils ne devraient plus jamais se parler. Mais le plus souvent, Marley imaginait une fin heureuse à tout ça. Réconciliation sur l’oreiller. Rires complices. Le regard qui pétille, promesse d’une vie nouvelle, plus épanouie. Il serrait sa brune contre lui et… se réveillait. Seulement cette fois, c’était bien réel. Eryn ne fuyait pas la discussion. Son coeur se serrait, ses battements s’accéléraient : Marley n’était pas certain de savoir si la cause de tout cela était le stress ou l’alcool ; mais en réalité, c’étaient très certainement les deux. Il trempait ses lèvres dans le verre que venait de lui offrir Eryn, son poing se glissant sous son menton, histoire de garder la tête quelques peu droite : à tout moment elle aurait pu s’écraser sur le zinc. La bombe était lancée. Il était sincère dans ses paroles, comme tout homme saoul libérant sa conscience. Son coeur s’allégeait légèrement. Mais lorsqu’Eryn commença à parler, son souffle se coupa. Il ne comprenait pas tout. Du moins, il accrochait sur certains mots. Le regard fixant le doigt qui le pointait, il ne put s’empêcher de sourire. Elle était en train de prendre sa défense, ou c’était lui ? Incapable de sortir un mot, il avait l’impression de prendre des paires de claques à mesure qu’Eryn avançait dans sa tirade. Il n’en revenait pas. Oh, bien sûr, à l’époque, il s’était douté qu’elle avait peur pour lui. En fait, c’était même plus que ça. Elle lui en avait parlé, plusieurs fois. Mais il n’avait jamais mesuré l’ampleur de la situation : il était tellement persuadé de gérer ; que tout irait bien. Et d’un sens, il n’avait pas tort : ce n’était pas la boxe, qui avait failli le tuer. La gorge nouée, il baissa son regard qui s’emplissait de larmes. Putain, il n’allait tout de même pas se mettre à pleurer ? Marley n’avait jamais eu l’alcool triste. Mais il n’avait jamais, non plus, eu ce genre de discussions à quatre grammes dans le sang. Il se racla la gorge, et d’une voix sourde, lâcha : « C’est idiot quand on y pense. J’ai toujours cru que t’avais mal vécu les paparazzis et… toutes ces merdes... » il mordit nerveusement sa lèvre inférieure et soupira, grattant les cuticules de son pouce pour calmer ses nerfs « j’aurais tout lâché pour toi, si tu me l’avais demandé. » loin de lui l’idée de la faire culpabiliser. En fait, c’était même le contraire. Mais il regrettait le manque de communication dont ils avaient fait preuve à l’époque. Il soupira « pourquoi tu m’as jamais dit que c’était ça la raison ?? J’aurais pu m’arranger… J’aurais... » il aurait ? Il se tut en plein milieu de sa phrase, incapable de savoir ce qu’il aurait bien pu faire et soupira , avalant d’une traite le contenu de son verre, comme pour se donner du courage, puis continua « le plus con, dans cette histoire… c’est que c’est pas la boxe qui a failli me tuer, Eryn. «  il se resservit un verre et haussa les épaules « j’ai pas été exemplaire non plus darling. Et tu le sais très bien. » pas du genre à se flageller pour deux sous, Marley était simplement réaliste. Il hésita un court instant et s’assit à côté de la brunette, sa main se posant doucement sur la sienne et il brisa de nouveau le silence qui n’avait pas exactement eu le temps de s’instaurer. Tout juste assez long pour ne pas être si gênant « et maintenant ? » son regard se posa dans le sien, sérieux. Au diable la paupière qui flanchait. Comme si la gravité de la situation l’avait immédiatement fait dessaouler « j’ai arrêté. Est-ce que… T’es rassurée ? » il caressait son verre du bout de son index, avant de préciser « j’sais de quoi ça a l’air. Mais c’est pas un sarcasme. C’est une vraie question. ». En la voyant se lever, il en fit de même, regagnant sa place sur son tabouret fétiche, et il prit une grande inspiration « tu sais, parfois, je me demande ce qu’aurait été notre vie, si ça s’était passé… différemment.  J’veux dire… Peut-être qu’on aurait pu… Enfin. Ca n’a pas d’importance. C’qui compte, c’est ce qu’on est maintenant. Et ce qu’on sera demain. Tu crois pas ? C’est pas bon, de nous focaliser sur toute cette merde. » avait il conclu, incapable de soutenir son regard. Il aurait bien ajouté un truc sur leur avenir commun, mais il n’était pas encore assez saoul pour ça. encore quelques verres.

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Mer 15 Juin - 13:21
[tw: mention d'accident de voiture, évocation de relation toxique]

« For fuck’s sake Marley, have you read any of their stupid papers? Obviously I hated their freaking guts! Sorry, sorry, keep going. » Eryn se tait soudainement, mimant comme un enfant une clé pour fermer sa bouche. Elle a réagi de façon impulsive, coupant la parole à Marley au passage. Il suffisait de jeter un œil à ce qu’ils avaient bien pu raconter à son sujet à l’époque pour comprendre à quel point ils lui rendaient son mépris alors même qu’elle ne faisait rien d’autre qu’exister le plus loin possible des médias. Elle ne mentait pas lorsqu’elle lui avait fait part de cet argument, au contraire, mais s’il n’y avait que cela, elle aurait pu s’accrocher. Eryn soupire, se focalisant maintenant sur la suite de sa tirade. « Je sais. L’ironie du sort ou va savoir… Honnêtement tu t’en es sorti, c’est tout ce qui compte. » Pas la peine de s’auto-flageller sur des éléments qui nous échappent. D’autant que l’ancien boxeur semble trouver des tas de raisons de le faire, à commencer par ce qu’il aurait bien pu changer si elle lui avait posé un ultimatum. « Ecoute, j’ai rien dit parce que j’allais pas te demander de choisir entre ta carrière et moi. Tu dis que t’aurais tout lâché pour moi si t’avais su, très bien, je suis sûre que tu l’aurais fait et ça m’aurait peut-être même soulagée sur le moment. Mais ensuite quoi, Marley ? J’aurais plus jamais pu me regarder dans une glace, toi t’aurais regretté ta décision toute ta vie… Tu parles de bases saines. » En d’autres circonstances, avec quelqu’un d’autre, la brune aurait roulé des yeux. Mais non. A la place, elle énonce ses arguments avec le ton implorant de celle qui aimerait ne pas avoir à expliquer les évidences à un adulte intelligent tel que Marley. Une telle décision leur aurait peut-être acheté quelques mois, quelques années d’un semblant de bonheur toxique, avant de finalement les mener à une séparation inévitable probablement assaisonnée de beaucoup de rancœur et de mépris. Un point final et la perspective de ne jamais faire marche arrière sur les sacrifices faits pour plaire à quelqu’un d’autre. Se séparer était donc pour le mieux, preuve en est de la relation qu’ils entretiennent aujourd’hui.

Un court silence s’installe durant lequel la main de Marley se pose doucement sur la sienne, un geste fut un temps si familier qui remplit pourtant la barmaid d’une culpabilité intense. Elle n’a pas l’impression de mériter sa gentillesse, éprise de l’impression d’avoir profité de sa faiblesse pour s’immiscer à nouveau dans l’équation de sa vie. Pourtant, ses doigts se referment sur ceux du blond, presque par réflexe. L’espace de quelques secondes, Eryn fait un saut de quelques années dans le passé. Elle profite de la caresse de la peau de Marley contre la sienne et du silence bienfaiteur qu’il finit par briser un peu trop tôt au goût de la barmaid. Et maintenant ?, il demande d’une voix si douce qu’elle lui assène un nouveau coup de poignard en plein cœur, et plutôt que de faire face comme l’adulte qu’elle est, elle est prise de bougeotte. La brune se dégage délicatement, sans animosité, et se réfugie derrière le bar tandis qu’il continue sa tirade. A nouveau, une pensée intrusive la frappe de plein fouet : elle ne le mérite pas.

« T’as sûrement raison. », elle marmonne avec un haussement d’épaules faussement désinvolte. « Mais tu poses beaucoup de questions pour un mec qui clame laisser le passé derrière lui. Et, je veux dire, c’est normal, t’as le droit, tu mérites bien quelques explications. » L’idée est inconfortable au possible et c’est probablement la raison pour laquelle elle tourne autour du pot avec des sarcasmes ingrats, mais elle lui doit bien des réponses. Quant à elle, elle ressent de plus en plus un sentiment d’imposture. Pour qui se prend-elle à multiplier les déclarations, à passer du temps seule avec lui lorsqu’elle ne le mérite visiblement pas ? Elle se noie quelques secondes dans son verre. Et lorsqu’elle repose les yeux sur Marley, visiblement incapable de la regarder en retour, une grimace triste se dessine sur son visage. Eryn soupire. « Je suis rassurée. », elle avoue soudain d’un ton morose, en écho à la précédente question du blond. Debout derrière le bar, ses poings se ferment sur la tablette en bois, son regard se fait plus fuyant, aussi. « Non, pas rassurée, en fait, soulagée. Mais pas que t’aies arrêté, let’s not make this about me, it isn’t. Je suis soulagée que tu ailles bien. » Elle hausse les épaules. Elle ne lui aurait jamais souhaité de malheur non plus, bien évidemment. A choisir, elle aurait préféré continuer à suivre son évolution de loin en restant en retrait et le savoir épanoui, même si ça signifiait qu’il aurait fallu continuer de le laisser tranquille. Elle avait survécu, lui aussi, ils auraient bien pu continuer. Pas sûre qu’elle réussisse à lâcher prise une seconde fois, cela dit. Doucement, elle contourne à nouveau le bar et retourne prendre place sur un tabouret à ses côtés. « Je devrais pas boire autant, ça me rend émotive. », elle ricane dans l’espoir de détourner un peu l’attention. Mais loin de se voiler la face, encouragée par sa dose de courage liquide, elle revient sur ses paroles précédentes : « Tu vas bien, right ? Pas que physiquement, je veux dire. Tu vas bien, genre bien-bien ? »

@ Invité

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Dim 19 Juin - 22:55
Cette réaction, il ne l’avait pas vue venir et pourtant, il aurait du. Il connaissait assez Eryn pour savoir que ce genre de réflexion, légitime bien que sanguine pouvait tout à fait sortir de sa bouche. For fuck’s sake. Une éternité qu’il n’avait pas entendu cette interlocution : en fait, il n’y avait qu’elle, dans son entourage qui pouvait se permettre un truc pareil : bienvenue chez les culs pincés. Dans la famille de Marley, un « zut ! », c’était déjà beaucoup. Là dessus, Eryn et lui s’étaient toujours entendu. Il aimait qu’elle ne se prenne pas la tête. Dise les choses comme elle les pensait, sans toujours faire le tri avant d’ouvrir sa bouche. Dans le fond, il était pareil. Ou presque : un peu plus réservé dans son genre, il se contenta de sourire et hocha la tête « je sais Eryn. Je les déteste tout autant, si ce n’est plus. Parce qu’ils t’ont fait passer pour la salope de l’histoire, et moi, pour le pauvre con esseulé. Mais ils n’auront jamais ce qu’on a vécu. Ils ne sauront jamais combien je t’ai aimée, et combien j’en avais rien à foutre de leurs conneries. T’étais pas une profiteuse. J’veux dire… tout ce qui comptait pour moi, c’était que tu sois heureuse. C’était pour ça, les cadeaux toujours plus beaux : j’me disais qu’en attendant… mon absence te pèserait un peu moins. Qu’au moins, tu ne manquerais de rien. Sans comprendre, ou du moins trop tard, que c’était peut-être de moi que t’avais besoin. Pas d’une énième robe de soirée. J’ai été un sacré con Eryn. Pardonne moi. » l’alcool, désinhibiteur depuis la nuit des temps. Aussitôt, Marley but son verre cul sec, ses joues commençant à rougir de façon assez significative. Un rire débonaire pour se sortir d’une situation assez gênante, il lança « j’crois que moi aussi, l’alcool me rend un peu trop émotif. Désolé. » il soupira et se servit de nouveau, machinalement, nerveux à l’idée de n’avoir aucune excuse pour se redonner une contenance pendant leur discussion : il détestait les discussions sérieuses, mais il n’avait pas vraiment le choix.. Et puis, il fallait que ça sorte. Surtout après tant de temps.

Il soupira et hocha la tête. Dans le fond, elle avait raison : le plus important dans l’histoire, c’était l’issue de la sienne : ça aurait pu être bien pire. Il était en vie, bien portant et n’avait seulement perdu que sa carrière. C’était peut-être beaucoup aux yeux de certains, mais dans le fond, ça lui allait. Il en avait fait le deuil. Mais Eryn ne semblait pas comprendre. Comme si tout avait toujours été de sa faute. Elle parlait de ne plus pouvoir se regarder dans une glace, de mauvaises bases et d’autres choses que Marley avait oublié dans l’instant, à cause de l’alcool. Il soupira et se rapprocha d’elle, sa main se posant sur son bras « pense pas à ma place. S’il te plait. De toutes façons, cette carrière… je ne l’ai plus, right ? Et je ne regrette pour rien au monde. Il m’a fallu du temps, mais dans le fond… ça m’a ouvert de nouveaux horizons. Et… j’trouve que ce sont de nouvelles bases assez saines, tu crois pas ? Tu m’as rien demandé, et le résultat est pourtant le même. J’veux dire… c’que tu nous sers, là… c’est la version catastrophe, de l’histoire. Peut-être... » il hésita et se leva, prenant sa main dans la sienne et reprit « peut-être… qu’il existe… une autre version à l’histoire? il soupira et regarda leurs mains, silencieux et hésitant. Il la laissa se glisser derrière le bar, conscient qu’à l’heure actuelle, elle devait être, intérieurement, en train de fondre de stress. Ses mots arrivèrent droit au coeur de Marley. Comme un coup à l’intérieur de celui-ci, les mots résonnaient en lui. Putain. Certaines gentillesses pouvaient faire mal, même sans le vouloir. Il l’observa, un peu surpris, et se contenta de la remercier, sourire aux lèvres. Et il hocha la tête. Oui, Marley allait bien. Bien, genre bien-bien. En fait, il ne manquait qu’une chose à sa vie pour que tout soit parfait : qu’entre eux, tout redevienne comme avant, ou en mieux. « oui Eryn. Je me porte comme un charme. Mais… et toi ? Comment est-ce que ça va ? » il rapprocha son tabouret du sien et sourit « en fait… il ne manquerait qu’une chose pour que tout soit parfait dans ma vie. Tu sais ce que c’est ? » il l’observa, attendant une quelconque réaction de sa part et demanda, un peu timidement « est-ce que… j’peux te prendre dans mes bras ? »

@ Invité

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Jeu 30 Juin - 7:43
[tw: état d'ébriété avancé, mention de relation toxique]

Marley continue, il s’embarrasse d’explications que la brune juge inutile. Il n’a pas besoin de faire ça. Pas besoin de ressasser la moindre ligne sur le moindre blog ridicule, le moindre geste, la moindre attention. On n’est pas très cohérent quand on a bu, et c’est le moins de le dire, alors Eryn le laisse parler sans l’interrompre, un peu pincée malgré tout. Elle réalise l’ironie de la situation, l’air de princesse qu’elle a probablement dû se donner, pour de vrai, à l’époque, alors même qu’elle ne cherchait rien d’autre qu’un peu d’attention. Une raison de plus de penser, peu importe comment le prend Marley, que toute leur histoire prenait une direction bien malsaine à l’époque. Quand il est clair que le blond a terminé, Eryn soupire doucement, entre nostalgie et amusement feint – oui, une chose est sûre, c’est que l’alcool les rend bien trop émotifs pour leur propre bien. « Je vais être très honnête, la seule chose pour laquelle j’aurais pu t’en vouloir ça aurait été de les croire. Mais t’as quand même un peu de jugeotte, Burberry. Alors vraiment, y’a pas d’inquiétude à avoir. » Elle hausse les épaules. Et dans la foulée, parce qu’elle pense que c’est important, elle précise : « I mean, je vais pas me plaindre d’aise non plus, j’ai jamais vu personne chialer d’avoir trop de privilèges. C’était pas tout à fait l’enfer d’être avec toi, on va pas se mentir. Et t’excuse pas d’avoir fait ce que tu croyais bon, vraiment, c’est pas être con de faire ce qu’on peut quand on est paumé, au contraire. » Et après tout, elle lui en avait envoyé, des signaux contradictoires. Elle lui avait caché tout un tas de chose par honte, par exaspération peut-être un peu aussi. Aucune de ces raisons n’étant valable pour justifier de se taire, Eryn adresse un sourire triste à Marley. « On aurait juste mieux fait de se parler un peu plus. David n’a pas toujours raison mais ses laïus sur l’importance d’une communication efficace ne sont pas complètement dénués de sens. Enfin, si ça peut te rassurer que je te le dise, t’es tout pardonné. Depuis longtemps. » Comme s’il avait quoi que ce soit à se faire pardonner. Eryn cependant sent bien qu’il en a besoin, aussi, si ça peut lui permettre de boucler la boucle, alors elle s’exécute. N’importe quoi pour qu’il se sente mieux. Pour laisser le passé derrière, une bonne fois pour toute, puisqu’il y avait visiblement quelques sujets à aborder avant de songer à tourner la page.

Quand Marley continue, le regard de la barmaid se pose sur la bouteille de whisky qu’elle a amenée à leur hauteur, jaugeant tant bien que mal le bien-fondé d’en reprendre un verre, là, tout de suite. La conversation n’est pas très agréable, elle les met même franchement mal à l’aise, tous les deux. Mais si la brune se sent poussée dans ses derniers retranchements, une poussée de bon sens l’amène à simplement repousser son verre vide plus loin, sans se resservir. S’imbiber un peu plus l’amènerait à perdre toute notion de cohérence. Autant dire que ce n’est pas ce qu’elle veut. Surtout lorsque Marley s’agace un peu, à parler d’histoires alternatives et toutes ces choses auxquelles elle a déjà rêvé des milliers de fois – mais qui la tueraient de l’avouer, question de crédibilité peut-être, ou parce qu’elle a conscience que c’aurait été une très mauvaise idée. « Ecoute, je veux pas penser à ta place, mais on est adultes tous les deux, toi et moi on sait très bien que te demander de t’arrêter ça aurait été un caprice, et les relations toxiques moi ça me fait pas rêver. Et on l’était pas, pas encore, mais ça aurait pu le devenir. » La brune fait la moue et lève de grands yeux tristes sur le boxeur. Elle sait qu’elle a raison, et peut-être qu’il n’a pas envie de l’entendre. Elle non plus, à vrai dire. Mais avant quoi que ce soit d’autre, elle doit être certaine qu’il a bien compris la nécessité de son geste, des années auparavant. Cependant, et parce que son état lui empêche de retenir ce qui lui passe par la tête, elle continue sans s’arrêter : « On n’aurait jamais pu repartir sur de bonnes bases il y a cinq ans, tu le sais aussi bien que moi. On pourrait, aujourd’hui. Avec le recul. Et je te mentirais si je disais que je suis pas un peu curieuse de voir… tu sais, comment on s’en sortirait maintenant. Mais à l’époque, ça aurait été trop compliqué. Et ça sert à rien de s’auto-flageller en vrai, c’est parfaitement débile, fucking whisky. »

Mais lorsqu’elle lui demande comment il va et qu’il lui retourne la question, Eryn secoue la tête. Comment ça, la prendre dans ses bras? « Oh, no, please, don’t do this to me. Pas ce coup-là. » Dire qu’elle n’en meurt pas d’envie depuis des mois serait mentir, cependant. Et peut-être que les mots sortent bien plus vite, bien plus incisifs qu’ils ne le devraient, mais la barmaid parle comme elle pense, toute notion de filtre ayant définitivement disparu dans les abysses de la petite partie de son cerveau supposée se charger de cette tâche. Alors, pas forcément plus romantique mais tentant tant bien que mal de faire passer un message, elle s’empresse de préciser : « Just… quit the bullshit Marley, alright ? On se connaît depuis trop longtemps toi et moi. Tu le sais, que tu peux. Viens-là. » Doucement, elle pose sa tête sur l’épaule de Marley, ferme les yeux et repart à la recherche de sa main qu’elle serre doucement dans la sienne. Elle reste assise là quelques secondes, les yeux fermés. Sa tête tourne un peu, mais ajoute une dimension un peu irréelle à l’instant et n’est pas tout à fait pour lui déplaire. Une bonne minute plus tard, Eryn rouvre les yeux sans pour autant bouger d’un iota – à part peut-être pour déposer sa main libre sur la cuisse du blond -, et murmure : « It feels right, doesn’t it ? Je suis beaucoup trop imbibée pour réfléchir clairement en vrai, mais mon moi sobre a eu très envie de faire ça à plusieurs reprises, donc j’imagine que, tu sais, que ça fait de mal à personne. » Les mots sortent sans y réfléchir et c’est toujours sur la même respiration qu’elle continue:  « Let’s say I hypothetically wanted to kiss you right now for old times’ sake and delay the thinking to tomorrow. What would you hypothetically say to that? » Le ton de sa voix prend soudain des accents graves alors qu’elle réalise ce qu’elle savait déjà depuis un long moment sans oser se l’avouer. Parce que le dire tout haut, ça rend les choses réelles. Et ce genre de choses réelles ne lui plaisent pas beaucoup, parce qu’elles ont un goût de fatalité. « Je pense pas qu’on puisse rester amis de toute façon, Marley. I clearly still love you. A lot. And I don’t think I can ever stop, it’s been five years already, goddammit! » Elle déglutit avec difficulté, à peine consciente d’avoir réellement confié cela tout haut. Sur le moment, ça lui semble juste. Probablement aurait-elle dû attendre le lendemain pour ce genre de discussions, cela dit. Mais puisqu’il est trop tard pour reculer, elle lève doucement la tête, sans lâcher sa main : « Alors qu’est-ce qu’on fait? »

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Mar 26 Juil - 20:50
Cette histoire avait détruit Marley à l’époque. Eryn n’avait rien à se reprocher. Il en voulait… aux tabloïds, à ces connards autour de lui qui lui assuraient qu’il retrouverait mille fois mieux qu’Eryn : grave erreur : ce n’était pas à « mieux » que Marley aspirait, mais bel et bien à la brune qui se tenait là, alcoolisée, face à lui… Lorsqu’il y pensait deux secondes, c’était tout de même paradoxal, de voir à quel point tous deux avaient besoin d’être imbibés pour enfin pouvoir se dire ces choses qui trainaient depuis si longtemps et, pourtant, étaient essentielles. A la fois soulagé et honteux – Marley s’imaginait, de l’extérieur, l’air que prenait cette situation grotesque, digne d’une série des années deux-mille, au générique lézardé de noms improbables accompagnés d’un instrumental tentant vaguement d’imiter Avril Lavigne ou Nickelback. Un épisode de friends de basse qualité, mais un épisode de friends quand même, elle Monica, lui Chandler ; sorte de mélange entre Marshall et Lily et Barney et Robin, pour les fans d’How I met. En moins lubrique que Barney : rangez ce téléphone et raccrochez cet appel avec la police.

Pas certain de savoir si il s’agissait de l’alcool ou de ces aveux interminables, ces justifications dont, pourtant, Marley n’avait pas l’impression d’en être. Rappel douloureux, mise au point pourtant faite cent fois, le blond, en ressassant cherchait une raison. Une raison de ne pas y aller. Il en avait tellement rêvé, il avait tellement attendu le jour où, enfin, les choses s’éclairciraient pour eux, malgré l’illusion de simplicité que leur relation pouvait donner d’un point de vue extérieur. Plus il y avait pensé, plus ses idées s’étaient embrouillées, complètement paumé qu’il était entre ses envies et la réalité de la situation. Aux mots de la brunette, il avait levé les yeux au ciel, amusé, son regard se croisant légèrement à cause de l’alcool « comment j’aurais pu les croire, Eryn… ? On se connaît depuis assez longtemps pour que je sache, même à l’époque que c’était de la merde ! Et puis… au cas où t’aurais oublié : on vivait ensemble, j’te rappelle. J’crois que je l’aurais remarqué, si t’avais été là pour autre chose que moi. » il lui adressa un clin d’oeil, son regard se fixant dans le vide à sa précision. Le coeur serré, lourd, Marley se sentait pourtant libéré d’un poids – celui de la culpabilité. Il mordilla sa lèvre inférieure et soupira, hochant la tête avant de passer tendrement sa main sur le bras de la brune et lâcher sincèrement « merci. » Nerveux, il jouait avec son verre, écoutant la leçon qu’elle avait pu retirer de David. Son orgueil aurait bien voulu lui montrer qu’elle avait tort, du moins, il l’aurait fait quelques années auparavant, incapable d’accepter ses torts, ou bien moins qu’aujourd’hui. Ouais. Marley écoutait Eryn, et il ne pouvait pas s’empêcher de se demander où ils pourraient en être aujourd’hui, s’ils avaient réellement communiqué à cette époque. S’il avait su la rassurer, et si elle avait su dire ses souffrances à l’époque. Mais il savait aussi qu’on ne pouvait pas refaire le passé. Rien ne servait de se flageller, il s’agissait, maintenant, d’aller de l’avant.
A son tour, il termina son verre qu’il posait à côté de celui d’Eryn, assez loin de lui pour ne pas être tenté de fuir la discussion par l’alcool. Le coeur serré, il avait avoué ces réalités alternatives qui avaient court-circuité le cours de sa vie dès que son esprit se mettait à vagabonder, géneralement. Et lorsqu’elle lui répondit que leur relation devenait toxique, il passa sa main sur son visage, soupirant, avant de reporté son visage, entre déception et admission sur elle. Oui, il le savait. Eryn avait raison. Il l’aimait tellement qu’il aurait pu faire n’importe quoi , même devenir berger dans les grandes plaines Ecossaises si elle lui avait demandé. Quand bien même cela aurait impliqué de mettre ses rêves entre parenthèses. Mais a quoi bon. Aujourd’hui, le rêve était de toutes façons parti à la poubelle, il n’était plus question de concessions mais de reconstruction. Il haussa les épaules, son regard un peu défait s’accrochant à celui de la barmaid, son index devant sa bouche tandis que son pouce, lui, se glissait dans sa barbe. « bien. » il marqua une courte pause, réfléchissant à ce qu’il s’apprêtait à dire. Depuis le temps qu’il crevait de prononcer ces mots, il ne voulait surtout pas en diminuer l’effet… et surtout, être certain que les prononcer était une bonne idée : vous savez ce qu’on dit souvent : un fantasme doit rester un fantasme. Mais Marley passa pourtant le pas. Au diable les dictons de grand-mère qui de toutes façons mourra avant même de connaître le résultat dudit dicton. Noël aux tisons Pâques au balcon ? Elle aura clamsé à nouvel ans, la vieille, qu’elle mette un pull. Il mordilla sa lèvre inférieure et poursuivit « tu as raison. A l’époque… j’aurais pas donné six mois à un éventuel mariage de notre part avant qu’on fasse les gros titres pour un divorce… pas qu’on s’aimait pas… on s’aimait.Mais tu as raison sur une chose : c’était pas sain. Et… ce serait mentir si je te disais que ça ne m’est jamais arrivé, d’imaginer ce qu’aujourd’hui on aurait pu faire ensemble, toi et moi. Et… j’serais curieux de voir ça. » il marqua une pause et haussa les épaules avant de se resservir en whisky. fuck that shit
Mais la question qui lui brûlait les lèvres finit par sortir. Même après tout ce temps, il se sentait obligé de demander : histoire de respect, tout simplement. Il hocha la tête et la prit dans ses bras avant de lancer, moqueur « et pourquoi pas ? » un clin d’oeil bienveillant adressé à la jeune femme, il caressait tendrement son dos, un immense sourire se dessinant sur son visage à l’aveu de la jeune femme qui sans qu’elle ne le sache, rassurait le blond : enfin il en était certain : il n’était plus le seul à avoir eu cette envie depuis autant de temps. Il caressa sa joue, avant d’arquer un sourcil moqueur : « ce que j’en dirais… ? Eh bien… » il observa la jeune femme d’un regard alcoolisé et amoureux, et lança « j’ai deux versions. La première… c’est … Marley relou. Qui… t’exprime tous ses sentiments depuis sa naissance, votre rencontre, la chance qu’il a eu de t’avoir dans sa vie, et peut-être même ce qu’il imagine depuis des années. Mais...Oh. GUESS WHAT. C’est moi. Depuis le début de notre discussion. Alors… On pourrait passer à la deuxième possibilité … ? » Il se rapprocha doucement et déposa un baiser sur ses lèvres avant d’ajouter « I clearly still love you too, Eryn. » Il marqua une pause, le coeur serré et troublé par les aveux d’Eryn « ce que j’en dis … ? C’est que… j’emmerde le regard des autres. Eryn, j’peux pas me passer de toi. J’crois qu’on devrait réessayer. J’suis pas capable d’arrêter de t’aimer, et puis nos vies sont différentes maintenant alors… ça vaut le coup, non ? Et puis si ça marche pas… on pourra pas dire qu’on a pas essayé. J’veux pas avoir de regrets. Je t’aime et ça changera jamais. J’peux plus faire semblant. Et j’en ai plus envie, non plus. »

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Ven 29 Juil - 20:34
Enfin. Les doigts d'Eryn se referment sur l'avant-bras de Marley tandis qu'il admet finalement la difficile vérité. Non, ils n'auraient pas pu continuer comme ça. Pas à l'époque, pas dans leur état d'esprit. Aujourd'hui, leurs vies ont changé. En dehors de l'évident revirement de situation pour Marley, la barmaid a également la prégnante impression d'avoir pris en maturité ces cinq dernières années. D'une certaine manière, elle a fait un pas hors de cette crise d'adolescence tardive et vers l'âge adulte. Aujourd'hui, elle en sait un peu plus. Sur ce qu'elle veut, ce qu'elle ne veut pas, surtout, et sur comment gérer ses émotions efficacement. Eryn mentirait en affirmant qu'elle aurait trouvé la force d'avouer son ressenti si elle n'avait pas deux grammes dans chaque veine, mais au final, elle estime n'avoir plus rien à perdre. Et le blond la soulage plus qu'il ne peut l'imaginer lorsqu'il l'assure de la réciprocité de son ressenti, jusqu'à cette même interrogation : comment s'en sortiraient-ils en recommençant de zéro ? Maintenant qu’ils ont tous les deux conscience de ce qui ne fonctionnait pas la première fois, qu’ils semblent prêts à ne pas réitérer les mêmes erreurs, ils sont en droit de se poser la question. En droit peut-être, aussi, d’évoquer l’idée d’essayer, bien loin de tous ces principes stupides qu’Eryn s’est un jour fixés en ce qui concerne ses anciennes relations. Car Marley n’est pas qu’un nom sur la liste de ses conquêtes, loin de là.

Elle ne répond rien cependant, laissant la pression de sa main autour du poignet de Marley et le sourire niais sur son visage parler pour elle. Et lorsqu'il la prend dans ses bras, elle profite de l'instant, les yeux fermés contre son épaule et se laisse porter par la douce caresse du blond le long de sa colonne vertébrale. Sa respiration se cale petit à petit sur la sienne et la terre qui ne cesse de tourner ajoute une dimension irréelle à l’instant qu’elle savoure malgré tout le temps qu’il dure, et qu’elle finit par briser par ce discours fataliste qui lui semble pourtant si important. Car il leur faudrait avoir cette discussion une fois sobres quoi qu’ils décident ce soir, pour leur propre bien, et l’issue semble bien binaire : essayer à nouveau, ensemble, ou se séparer pour de bon. Pour de vrai. Pas question donc de se voir trois soirs par semaine, faire comme si de rien n’était et planifier des vacances ensemble. Si d’aventure Marley lui annonçait demain ne pas être prêt à quoi que ce soit, cela signifierait le point final de toutes leurs interactions. Une idée qui flanquerait presque la nausée à la brune. Mais tout cela est un problème pour Eryn du futur, sobre et reposée.


Encouragée par l’index qui frôle sa joue, elle relève doucement la tête. Erreur fatale que d’ancrer son regard dans celui de Marley. La brune n’écoute qu’à moitié ce qu’il a à dire, trop occupée qu’elle est à se perdre dans ses yeux bleus. Elle a toutes les peines du monde à se concentrer, mais elle en retient suffisamment pour justifier le rictus moqueur qu’elle plaque sur son visage. Pas tout à fait à l’aise avec les grandes démonstrations d’affection, ses joues rosissent un peu, presque embarrassée. Et puisqu’il lui propose de lui servir une autre alternative, elle saute sur l’occasion : « Yes, plea… », commence-t-elle, ses accents moqueurs habituels dans la voix, piètre stratégie de défense destinée à lui donner un air détaché. Elle est coupée au vol cependant par les lèvres de Marley qui viennent rencontrer les siennes, et l’espace de quelques longues secondes, elle oublie jusqu’à l’endroit où elle se trouve. Tout d’un coup, elle est transportée des années en arrière et une chaleur agréable se répand dans tout son corps. Lorsqu’il s’écarte, la laissant troublée et légèrement essoufflée, elle cligne quelques fois des yeux avant d’être capable de reprendre conscience de la réalité.

Ses mots sont importants. Rassurants, pour la brune qui réalise soudain ce qu’elle est en train de vivre. Elle hoche la tête à plusieurs reprises, doucement, le regard dans le vague. Et lorsque vient son tour de prendre la parole, rien d’autre ne sort qu’un « Yeah, I’m gonna need you to repeat that tomorrow. » couiné et incrédule. Elle ne se permettra d’y croire que lorsqu’elle sera en état de recevoir l’information, et lui en état de la répéter de son plein gré. En attendant… « Kiss me again. », ordonne-t-elle finalement, le regard planté dans celui de Marley. Et avant même qu’il n’ait le temps de réagir, elle l’attire à elle d’une caresse sur sa joue, bien décidée à rattraper le temps perdu, et à se faire pardonner cinq ans de non-dits dont elle est l’unique responsable.

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