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Oops, I saw something I shouldn't have seen - Wade

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Jeu 16 Juin - 19:18
Cet endroit, Olivia l’aimait beaucoup. Son ambiance intimiste, confidentielle ; ses musiciens, aussi. Les artistes du club de Wade Lowell se démarquaient tous par un petit quelque chose bien à eux, une originalité rafraîchissante. De fait, Olivia était très honorée d’y avoir sa place, bien que sa présence soit relativement discrète. Loin d’elle l’idée de devenir la vedette de la soirée. Sa seule ambition était de chanter pour passer le temps dans un lieu confortable – avec, en prime, de la bonne musique. Et du whisky.

“Fin de mois” rimait avec “cachet” pour la brune. Depuis qu’elle avait touché l’argent du divorce, elle s’était très largement mise à l’abri du besoin. Mais entre les frais d’avocats et l’entretien de la maison, l’argent filait plus vite qu’on l’imagine. Alors, même si le pactole n’avait rien d’une motivation lors de ses prestations sur scène, elle ne crachait pas sur sa petite rémunération. D’autant plus que le chant représentait l’unique source de revenu qui ne dépendait que d’elle. Uniquement d’elle, et pas de son richissime ex-mari.

Olivia avait cependant très vite compris que ce cher monsieur Lowell était d’un bordélique hallucinant et que si elle voulait voir la couleur de sa paie, il fallait qu’elle le lui rappelle. C’est pourquoi elle fit un crochet par son bureau avant de quitter les lieux. Elle toqua à la porte mais personne ne lui répondit. Alors doucement, elle entrouvrit le battant et appela poliment : « Wade ? » Pas de réponse. Olivia soupira. Quel genre d’imprudent laissait son bureau grand ouvert, alors même qu’il devait y avoir dans la pièce des papiers importants, voire même de l’argent liquide planqué dans un tiroir ? Elle haussa les sourcils, le regard débordant de jugement – elle en avait le droit, après tout elle était seule, personne ne pouvait la surprendre en plein exercice de dédain.

Olivia décida de s’asseoir dans un fauteuil. En temps normal, elle était un poil mieux élevée que cela et aurait patiemment attendu dehors, debout dans le couloir. Mais la brune avait siroté un whisky et l’alcool lui montait légèrement à la tête. Tandis qu’elle s’installait, son regard parcourut le bureau. Le foutoir qui y régnait la fit grimacer. L’envie d’agrafer les feuilles volantes la démangeait mais elle se contint. Non Olivia, on touche avec les yeux. Justement, son regard se posa sur un document qui trônait bien en évidence sur une pile. Elle ne put s’empêcher de le lire : une facture, d’un montant élevé, bien trop élevé pour une petite structure comme ce club. Une facture manifestement impayée. Olivia baissa les yeux comme si elle avait commis une bêtise. Ça, c’était certain, elle n’aurait jamais dû le voir.

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Lun 20 Juin - 13:37
[tw : problèmes financiers, angoisse, nausée]

Wade apprécie beaucoup le confort tout relatif d’un voilage de face en règles. Depuis des semaines, il repousse le moment fatidique où il faudrait qu’il se pose face à un véritable comptable et tirer des conclusions. Après tout, il avait toujours une bonne excuse : un mauvais week-end en termes de fréquentation, un petit arrangement avec des connaissances, un oubli, tout simplement. Wade se complaît dans la procrastination depuis toujours et il va de soi que la denial box a ça de confortable qu’elle permet de reléguer ses angoisses au second plan pour un petit moment. Mais les stratégies d’évitement ont leurs limites et celles de Wade se sont manifestées violemment en la personne du facteur, ou plutôt en ce rappel de facture impayée qu’il a déposé ce matin dans la boîte aux lettres du club. Vous savez, le dernier avertissement qui vient avec une tonne de pénalités et autres frais d’huissiers ? Cette facture-là même.

L’estomac au bord des lèvres depuis le début d’après-midi, Wade devenu depuis son divorce un véritable professionnel pour masquer ses émotions négatives a plaqué sur son visage le même sourire désinvolte qu’à son habitude. Un seul détail aurait pu le trahir, à vrai dire : sa propension à multiplier les blagues pour détourner l’attention, quitte à avoir l’air un peu con, du moment que personne ne s’attarde à lui poser de questions personnelles. Pas sûr qu’il réussisse à tenir sa couverture si on venait à le questionner un peu plus loin que les comment ça va ? polis et de rigueur lorsqu’on salue quelqu’un.

Lors de la fermeture du club et après quelques heures à jouer la comédie cela dit, une montée de stress le traverse et il se sent obligé de s’éclipser quelques minutes. Il retient le tout du mieux qu’il peut jusqu’à la porte de son bureau. Mais une fois devant la porte, sans même jeter un œil à l’intérieur, Wade s’y engouffre et plaque son dos contre cette dernière qu’il claque un peu lorsqu’il la referme. Il pousse un long soupir de soulagement, sonore, les yeux vers le plafond. A vrai dire, il prendrait bien deux minutes pour se laisser aller à un sanglot de stress, mais l’impression d’être observé l’en empêche – et lorsqu’il pose le regard sur son bureau, il sursaute. « Fucking hell, Olivia ! What the actual f… », jure-t-il en se tenant la poitrine, rattrapant le dernier juron au vol. Son cœur bat la chamade et il lui faut quelques secondes pour récupérer. Il se rattrape rapidement cela dit, du mieux qu’il le peut, encore sous le coup de la surprise : « Pardon, je savais pas… je ne vous avais pas vue… Désolé. » De toutes les personnes qui travaillent au club, s’être montré en position vulnérable face à Olivia est bien sa veine. Quelque chose en elle éveille toute sa méfiance. Si on devait comparer son sentiment à quelque chose de réel, ça se manifesterait par le genre de grande flèche pleine d’ampoules qui clignotent à la sortie des théâtres, comme tout un tas de red flags dont il n’arrive pas à verbaliser la raison. Peut-être son air vaguement supérieur ou ses manières de la haute qui ne lui rappellent que trop bien de mauvais souvenirs de jeunesse. Il fait de son mieux pour avoir l’air aimable, cela dit, mais il n’est pas certain qu’elle en fasse autant.

Son cœur reprenant petit à petit un rythme régulier, il fait le tour du bureau, feignant que rien n’est arrivé, et s’installe face à la brune : « Je peux vous aider ? »

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Mar 12 Juil - 22:26
TW : mention d'alcool et de problèmes financiers

Lorsque la porte claqua, Olivia bondit du fauteuil sous l’effet de la surprise et de la honte. Elle avait la nette impression d'avoir commis une bêtise. Un sentiment accru par le fait d’assister au lâcher-prise de Wade : pour la deuxième fois consécutive, elle était témoin de quelque chose qu’elle n’aurait pas dû voir. La faiblesse de Wade l’apitoya pendant une seconde… Juste avant qu’il ne se mette à lui hurler à la figure. Olivia abandonna alors toute notion d’empathie et son visage se ferma, laissant place aux grands airs qu’elle prenait lorsqu’elle ignorait comment se comporter. Elle lui avait flanqué une peur bleue, elle devait le reconnaître, c’est pourquoi elle daigna tout de même se montrer polie et s’excusa à son tour. « C’est moi qui suis désolée, je ne fouillais pas,  je me suis seulement permise de m’asseoir, j’ai… Un peu trop bu. » Préciser qu’elle ne fouinait pas, et ce avant même qu’il ait eu le temps d’imaginer quoique ce soit, n’était pas très stratégique. On pardonnera à Olivia son manque soudain de tactique, clairement lié à un léger excès de whisky.

« En fait, je venais… » Pour récupérer mon cachet. Olivia s’interrompit avant de finir sa phrase. Elle avait l’esprit suffisamment frais pour comprendre que quémander son salaire, là, maintenant, avait tout d’une très mauvaise idée. Concrètement, elle était capable de se passer de cet argent –  on ne pouvait pas en dire autant du patron. Car la facture qui trônait sur le bureau (pourquoi ne l’avait-il pas planquée, je vous le demande ??) attestait d’une chose : Wade ne pouvait matériellement pas cracher sur le moindre centime. Olivia décida donc d’improviser, sans grand succès. « Je venais vous féliciter pour ce soir. C’était un excellent spectacle. J’ai passé une très bonne soirée et le public aussi. » La pure vérité, chaque nouvelle soirée au club étant un régal pour les yeux et les oreilles. Sauf que d’habitude, Olivia se retenait d’aller fayoter auprès du boss… De quoi éveiller les soupçons.

Certes, Wade Lowell agaçait la brune. Il l’agaçait comme rarement on l’avait agacée, avec son sourire immense et son désordre chronique. Mais Olivia n’en était pas moins dotée d’un cœur. La mine déconfite du maître des lieux éveilla sa fibre compatissante et protectrice. Ça la toucha d’autant plus qu’elle connaissait la difficulté de faire bonne figure quand les problèmes s’accumulent. Oh, Olivia n’avait pas idée de l’ampleur du bourbier dans lequel se trouvait Wade (ça l’aurait épouvantée si elle avait su), mais la fameuse facture était pour elle une raison suffisante de s’inquiéter. De vraiment s'inquiéter. Elle haussa un sourcil, mimique que l’on aurait pu croire hautaine, ou pire, condescendante : « Vous allez bien, Wade ? »

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Jeu 21 Juil - 18:46
[tw: mention de problèmes financiers]

Le cœur de Wade bat encore la chamade alors qu’il peine à retrouver son calme. Etre pris par surprise est une sensation horrible, encore plus lorsqu’on se fait remarquer en position plus que vulnérable. Qu’elle se sente obligée de préciser qu’elle ne fouillait pas l’interpelle suffisamment pour mettre l’information dans un coin de sa tête, cependant, mais il n’a pas tout à fait envie de s’embarrasser de ce détail à l’instant. Non, il a la tête suffisamment pleine de mauvaises nouvelles pour en ajouter une nouvelle. Aussi, il la rassure : « Non, non, vous avez eu raison. Je peux vous appeler un taxi, si vous voulez ? »

Et soudain, comme pour le faire taire, le compliment. « Oh… » Wade est perplexe. Ce n’est pas le genre d’Olivia de faire des compliments. Encore moins de frotter les manches du patron, au contraire. Alors, incapable de retenir une mimique de surprise, il hausse un sourcil et pose les coudes sur le bureau. Il ne sait pas ce qu’elle lui cache, mais Lowell n’est pas certain d’avoir envie de le savoir. Aussi, il retrouve une expression plus neutre, moins suspicieuse en tout cas, et décide de répondre franchement : « Et bien, je… merci ? Mais ce serait plutôt à moi de vous remercier, Olivia, c’est surtout vous qui êtes responsable du succès ou non d’une soirée. Qu’est-ce qu’un club de jazz sans musiciens, après tout ? » Vraiment, il ne comprend pas ce qu’il vient faire dans l’équation de la potentielle réussite de cette soirée. Il a passé sa soirée derrière le bar, ne s’est pas impliqué de la moindre manière dans l’animation. Non, sa seule contribution à l’ambiance aura été d’embaucher les bons musiciens, Olivia y comprise. Lui-même n’ose toucher un instrument que lorsque la clientèle a quitté la salle pour de bon, et il ne le fait pas souvent. Pas qu’il se trouve mauvais, mais Wade ne se pense simplement pas digne d’une prestation publique. Il y a des professionnels pour ça, et l’une d’entre eux se tient face à lui en ce moment.

La brune d’ailleurs semble perplexe. Son sourcil qui se hausse à son tour provoque en Wade une vague d’insécurité terrible. Il se sent soudain observé, jugé, et sa question ne le rassure pas beaucoup plus. Aussi, parce qu’une part de lui est terrifiée à l’idée de ne pas faire illusion, il répond sur la défensive : « Pourquoi ça n’irait pas ? » Peut-être parce qu’elle vient de te voir au bord de la crise de nerfs, Wade, rien de plus. Il ferme les yeux quelques secondes et se frotte le visage des deux mains. Ses yeux se posent un instant sur la facture qui trône encore sur le bureau. Les lèvres pincées, il retourne la feuille qu'il pose de la façon la plus désinvolte possible sur un autre coin de la table. Une parade, vite. « Pardon, je ne devrais pas vous parler comme ça, c’était terriblement impoli. J’ai besoin de sommeil, rien de plus. Mais je vais bien. Merci de vous en soucier. » D’un sourire faussement rassurant, il tente de clore l’incident. Il ne dit que la vérité, cependant. Toutes ces histoires d’argent sont la cause de bien des insomnies en ce moment, dire qu’il est épuisé et à fleur de peau serait un euphémisme, mais Olivia est bien la dernière personne à qui il a envie de se confier à ce sujet. Il balaie donc le sujet d’une rapide pirouette : « Je ne vous ai même pas proposé un verre ? Eau, whisky ? »

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Jeu 4 Aoû - 23:05
Consciente qu’elle était en train de passer pour une chapardeuse, Olivia releva le menton, comme pour le défier de mettre son autorité en doute. Qu’il essaye un peu et il verrait. Elle croisa sur les bras sur sa poitrine, en une position presque combative, signifiant ainsi qu’il avait intérêt à ne rien insinuer. Heureusement, Wade semblait avoir un minimum de bon sens  : il fit comme s’il ne soupçonnait rien et, grand prince, lui proposa même son aide. « C’est gentil, mais je vais me débrouiller. » Hors de question qu’il lui rende un service, il ne faudrait pas qu’elle lui soit redevable, il ne fallait pas déconner – pardon, plaisanter – non plus.

Mince. Elle n’avait pas été suffisamment crédible, elle le voyait dans les yeux de Wade. C’est vrai qu’elle n’était pas du genre à lui cirer les pompes. D’habitude, à son arrivée au club, Olivia se glissait silencieusement au fond de la salle, jusqu’à son passage sur scène durant lequel elle sortait de l’ombre l’espace d’un court instant. Puis elle repartait avec la même discrétion. D’aucuns (dont Wade sûrement) prenaient ça pour de l’arrogance, mais ils se trompaient. Olivia étouffa un soupir. Le patron n’était pas convaincu, donc. Pour se sortir de ce mauvais pas, elle allait devoir faire un compliment. Un compliment qu’elle pensait sincèrement, certes, mais qu’elle n’avait pas prévu de dire à haute voix un jour. « Merci, mais dénicher des bons musiciens, ça demande aussi un certain talent, et ça n’est pas donné à tout le monde. J’en serais incapable, par exemple. » Bon sang, elle n’était pourtant pas venue ce soir pour complimenter des bonshommes.

Pourquoi ça n’irait pas ? Olivia eut une moue de surprise qu’elle camoufla rapidement. Visiblement, Wade ne nourrissait pas à son égard des sentiments beaucoup plus courtois que les siens. Il eut cependant la présence d’esprit de s’excuser avant que l’élan d’empathie d’Olivia ne s'essouffle. Elle balaya ses excuses d’un geste de la main, signe qu’elle ne s’offensait pas. Son regard se posa à nouveau sur le bureau et elle s’aperçut que la facture n’y était plus : il avait dû la cacher en catimini, preuve qu’au mieux, il en avait honte, et qu’au pire, elle lui collait des sueurs froides. Olivia fit un rapide bilan de la situation dans sa tête : laisser Wade manifestement secoué, seul dans son bureau, avec ses problèmes et une bouteille de whisky, ne lui semblait pas être une bonne idée. Et ce, même s’ils se trouvaient mutuellement très désagréables. « Hum, je ne suis pas contre un whisky, même si ça n’est pas très raisonnable. » Il fallait être honnête, Olivia acceptait ce verre en grande partie pour elle. Car si elle prétendait être heureuse dans son divorce (c’était le cas, la plupart du temps), retrouver sa maison vide en pleine nuit était absolument déprimant. Alors elle pouvait bien repousser le moment de rentrer avec un verre. De la pure charité, pas vrai ? Tandis qu'il lui servait le fameux verre, elle se risqua à poser une question épineuse, espérant vaguement en apprendre plus : « Je suppose que vous êtes satisfait de la recette de ce soir ? »

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Ven 19 Aoû - 19:44
Les premières impressions de Wade au sujet d’Olivia n’ont beau pas être des plus positives, il ne la laisserait évidemment pas rentrer seule si elle ne s’en sentait pas capable. Ou du moins, s’il ne la raccompagnerait clairement pas jusqu’à chez elle pour des raisons évidentes, il peut au moins faire en sorte qu’elle monte dans un taxi en toute sécurité. Puisqu’elle refuse cependant, il hoche la tête et n’insiste pas. Elle est adulte et responsable, après tout. Et elle le regarde avec suffisamment de dédain pour qu’il n’ait pas tout à fait envie de se montrer plus agréable que nécessaire de toute façon. Il la soupçonne également d’avoir quelque chose à lui demander, ou d’avoir découvert cette facture qu’il n’avait pas tout à fait dissimulée – il l’avait plutôt laissée bien en évidence au milieu de son bureau.

D’ailleurs, comme pour brouiller les pistes, Olivia détourne l’attention et le complimente, un geste qui le déstabilise suffisamment pour le faire bredouiller. Persuadé qu’il se dépatouille plutôt bien de cette situation compliquée, Wade ne s’attend pas du tout au compliment qu’elle lui offre et il doit se retenir de froncer les sourcils. C’est plus fort que lui : il n’y croit pas. Pas de la part d’Olivia l’arrogante, et certainement pas pour le plaisir d’une flatterie désintéressée. « J’imagine que c’est une chance que les rôles ne soient pas inversés, donc. », bredouille-t-il encore, perturbé par cette situation qu’il n’arrive pas à analyser. Il réalise à retardement l’air suffisant qu’il se donne avec cette remarque maladroite et il se dépêche de préciser : « Je serais bien incapable de me produire en public. C’est ce que je voulais dire. » Il n’apprécie pas beaucoup la chanteuse, mais il n’irait pas jusqu’à dire qu’il se sent supérieur à elle. A quiconque, à vrai dire. Ça ne lui ressemble pas, c’est tout.

Finalement, elle lui pose la question qui tue : est-ce que tout va bien ? Et tandis qu’il pense se dépatouiller pas trop mal, Wade multiplie les maladresses, signe évident que non, tout ne va pas bien, et qu’at this point, il est bien incapable de réussir à maintenir une illusion de bien-être. Il ne perd pas la face devant la brune cependant, qui ne semble pas s’offusquer – et après tout, elle est celle qui l’a surpris en premier lieu, qu’il soit troublé finalement n’est probablement que normal. Elle accepte un verre de whisky et après avoir acquiescé d’un signe de tête approbateur, Wade se lève afin de les servir. « Je… n’ai pas encore compté ? », il baragouine à sa question suivante, pris au dépourvu. Décidément, il se doutait que les raisons de sa visite n’étaient pas innocentes. Mais se mettre à parler de recettes de façon décomplexée, à peine le club fermé ? Le brun doit lutter pour ne pas pincer les lèvres. « Mais il y a eu du monde, c’est toujours plaisant de voir que le public est présent, surtout quand... » Sa bouche se tord doucement et il camoufle sa grimace dans son verre de whisky. Non, il ne peut pas continuer de tourner autour du pot. Soit elle sait quelque chose, soit elle vient réclamer son chèque. Les deux, peut-être. Dans tous les cas, il est bien incapable de répondre de façon satisfaisante à sa requête dissimulée. C’est ennuyé qu’il met les pieds dans le plat : « Ecoutez, Olivia, je vous dois un chèque, j’en suis conscient. Vous l’aurez demain sans faute. » Posant le regard sur elle pour la première fois depuis qu’il s’est rassis, il la défie silencieusement de protester. Pourtant, c’est avec une voix doucereuse qu’il s’explique : « Je ne vous cache pas que j’aurais préféré vous le donner en temps et en heure. Mais si c’est ce que vous êtes venue chercher, il n’est pas prêt. »

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Mer 21 Sep - 20:10
Puisqu’ils se trouvaient en plein ballet des flatteries, enchaînant les entrechats polis, Olivia décida d’en rajouter une couche. « Je n’en suis pas si sûre. À mon avis, si la scène est à ma portée, elle est aussi à la vôtre. » Elle retint une grimace, dégoûtée par sa propre attitude, s’imaginant en train d’effectuer une petite courbette aussi élégante que ridicule. La brune n’était pas mesquine au point de mentir éhontément à son patron : ce qu’elle disait, elle le pensait, même si elle aurait préféré ne pas le lui avouer en face. En fait, Olivia aurait donné cher pour voir ce que valait Wade sous les projecteurs – une simple histoire de curiosité, bien entendu.

Debout dans ce bureau désordonné, Olivia fournissait beaucoup d’efforts pour avoir l’air à sa place. La situation la perturbait légèrement. Elle n’était manifestement pas la bienvenue, pourtant il venait de lui proposer un whisky : ce garçon était-il masochiste ? Et elle alors, pourquoi avait-elle accepté, son sang ne contenait-il pas assez d’alcool ainsi ? Elle tendit un bras pour attraper son verre et le serra entre ses doigts, comme si elle voulait se réchauffer les mains avec une tasse de thé brûlante. Il faut croire que les vapeurs de l’alcool lui firent tourner la tête, puisque son tact disparut et que la seule question qui sortit de sa bouche portait sur LE sujet sensible : les recettes du club.

Si Olivia consentait à reconnaître son manque de finesse, elle ne s’attendait certainement pas à la réaction de Wade. Et au caractère insultant de cette dernière. Sa paye faisait partie d’un contrat qu’il avait dûment rédigé et signé, et voilà qu’il agissait comme si elle voulait lui extorquer de l’argent ? Elle était dans son bon droit, rien de plus… Et puis quoi encore, il n’avait qu’à la traiter de femme vénale, tant qu’il y était ! Wade avait intérêt à ravaler son ton mielleux s’il souhaitait s’adresser à elle, Olivia en avait plus qu’assez de ces hommes faussement courtois, et non, son ex-mari n’avait rien à voir là-dedans. Liv posa son verre sur le bureau, dans un geste un peu plus brusque que ce qu’elle aurait voulu. C’est pourtant très calme qu’elle déclara : « Bien, puisque vous avez décidé de vous comporter comme un goujat, Wade... » Elle poussa un soupir consterné. « C’est vrai, je venais récupérer mon cachet. » Son nez se plissa sous l’effet de l’agacement. « Et puis j’ai vu cette facture – si, vous savez, celle que vous venez de planquer avec la discrétion d’un adolescent surpris en train de regarder du porno. » Une partie de son cerveau se mit en alerte : elle dépassait les bornes – mayday Liv, tu fais n’importe quoi ! Jamais elle ne se serait permis de tels mots si elle n’avait pas un peu trop occupé le bar durant la soirée. C’est pourquoi elle se radoucit imperceptiblement avant de poursuivre : « Je n’ai pas besoin de cet argent, dans l’immédiat du moins, alors j’ai changé d’avis. Je n’en veux plus, de votre chèque. Ça ne remboursera peut-être pas les dettes, mais au moins, ça ne les creusera pas non plus. »

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Dim 9 Oct - 19:16
Jusqu’à présent, la situation était restée relativement sous contrôle. Bon, il y avait bien eu ce moment où Olivia l’avait surpris à deux doigts de craquer, puis cet échange de compliments si forcé qu’il en était devenu gênant, mais à son avis, Wade a réussi à échanger plus de quelques minutes avec la chanteuse sans qu’il ne perde le contrôle de la situation. Il ne l’apprécie pas, et il est de plus en plus clair que son ressenti est partagé, et pourtant, les voilà à partager un verre de whisky et à feindre un quelconque intérêt. A deux doigts de se jeter des fleurs, Lowell ne s’en détend pas pour autant : la brune a quelque chose derrière la tête, il en est sûr, et il ne tarde pas à comprendre les raisons de sa visite.

Si un instant plus tôt à peine, il aurait pu se congratuler de sa maîtrise des évènements, tout d’un coup, il prononce le mot de trop. Lequel, il n’en sait encore trop rien. Mais le visage d’Olivia change du tout au tout, ses sourcils se froncent, son nez se retrousse, et le ton de sa voix passe d’inutilement mielleux à une sécheresse agacée en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Wade sent l’adrénaline se propager dans tout son corps et la colère lui monter aux joues. Pourquoi cette femme, qui semble suffisamment confortable financièrement pour s’asseoir sur deux semaines de salaire sur un coup de tête, était-elle venue lui réclamer son argent à cette heure in the first place lui échappent. « Vous rigolez, j’espère ? » La question passe la barrière de ses lèvres avant qu’il ne réussisse à la retenir. Dans ses yeux, la lueur enjouée a laissé place à la noirceur. Vexé de n’avoir pu garder son secret, inquiet également que ce dernier n’en soit plus un, peut-être aussi un peu piqué dans sa fierté, il se défend comme il peut. Après tout, il est intimement persuadé de n’avoir rien fait de mal. Il ne comprend même pas quel mot a pu faire vriller la brune à ce point. « Vous entrez dans mon bureau alors que je n’y suis visiblement pas, vous me faites des compliments hypocrites, vous me parlez d’argent, et vous vous étonnez que je vous réponde franchement ? »

Secoué par un éclat rire nerveux, Wade siffle son verre d’une traite et s’en sert un second pour la forme. Il n’en propose pas à Olivia mais laisse la bouteille en évidence sur son bureau. Quitte à être taxé de goujat, il fait en sorte d’avoir matière à le justifier : elle n’aura qu’à se servir toute seule si elle en veut. Point. « Qu’est-ce que vous auriez voulu que je vous dise ? Vous avez vu cette facture aussi bien que moi. J’ai préféré vous parler honnêtement, parce que je ne vous prends pas pour une idiote, Olivia. » Au fond de ses entrailles, une angoisse sourde qui se réveille petit à petit, jamais tout à fait endormie d’ailleurs, plus depuis quelques jours et la certitude de ce problème sans grande solution. « Vous aurez votre chèque dès demain et en ce qui me concerne, vous pouvez en faire ce que vous voulez, je m’en contrecarre. Je ne veux pas de votre charité, certainement pas pour panser votre fierté mal placée. » S’il tente d’avoir l’air confiant, Wade ne peut cependant dissimuler son anxiété plus longtemps. Livide, il fait de son mieux pour cacher ses mains tremblantes et son souffle qui se coupe, sans grand succès. Il se rassied donc et décide de se taire, faute de mieux, posant un regard inquiet sur la facture retournée sur le bureau, et étouffe un soupir.

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Mer 9 Nov - 22:20
Si elle avait été parfaitement honnête, Olivia aurait avoué qu’elle ne se souvenait pas de l'entièreté des raisons pour lesquelles elle s’était emportée. Le pauvre Wade semblait payer pour tous les hommes qui empoisonnaient son quotidien, à commencer par son ex-mari. L’alcool faisait naître une légère misandrie chez Olivia, laquelle s’était vue décuplée par le ton mielleux du patron. D’ailleurs, voilà qu’il lui faisait des reproches, maintenant. Refusant de se remettre en question, Liv croisa les bras sur sa poitrine et protesta comme une adolescente que l’on gronde : « Je n’ai touché à rien ! Pourtant croyez-moi, ça me démangeait de faire la poussière ! » Elle jeta un regard circulaire sur la pièce pour appuyer son propos, avant d’ajouter : « Et mes compliments n’étaient PAS hypocrites. » Qu’il insinue le contraire l’avait vexée. Elle possédait trop d’honneur pour se parjurer, il avait intérêt à se rentrer ça dans le crâne et fissa. Reniflant de dédain, Olivia conclut, un peu méchamment peut-être : « En revanche, parler d’argent ne vous ferait pas de mal, à un comptable ou à n’importe quel autre professionnel par exemple. » Une référence évidente à cette facture, cette fameuse facture, source du conflit et, d’après le peu qu’en avait vu Liv, de bien des problèmes.

Wade reposa la bouteille d’alcool sur le bureau sans lui en proposer et cette petite provocation agaça infiniment la chanteuse. Plantant son regard dans le sien, elle se servit un verre démesuré, jusqu’à ce qu’il ne reste plus une seule goutte dans la bouteille. Puisque Wade jouait au plus pénible, elle pouvait au moins s'octroyer la satisfaction de siphonner son stock de whisky. Le sujet du chèque, encore lui, revint sur le tapis et Olivia constata qu’elle avait en face d’elle une vraie tête de mule. « Ne vous donnez pas la peine de le faire, il finira en petits morceaux dans cette poubelle à la seconde où il atterrira entre mes mains. » Fierté mal placée ou pas, elle ne reviendrait pas sur sa décision et préférait largement se damner plutôt que de voir cet argent encaissé sur son compte. D’eux deux, elle allait lui montrer qui était le plus têtu.

Mais le petit jeu revanchard d’une Olivia franchement pompette s'essouffla quand elle remarqua le teint blême du gérant. Son petit cinéma semblait l’avoir épuisé et il paraissait au bord de la crise d’angoisse. Subitement dégrisée, ou presque, elle s’adoucit. « Ecoutez, j’ai peut-être été trop loin, vous n’êtes pas un goujat. Et il n’y a pas TANT de poussière que ça dans votre bureau. Je crois que j’ai surtout un peu trop abusé du whisky. » Sa tête tournait vaguement, elle n’était clairement pas dans les meilleures conditions pour calmer l’anxiété de qui que ce soit, mais elle souffla tout de même : « Par contre, vous êtes un sacré imbécile si vous pensez que je vais vous planter là, avec ce problème gigantesque sur les bras, sans vous proposer mon aide. »

@ Invité

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Dim 20 Nov - 11:54
Wade, loin de se calmer, décide soudain de se comporter comme un adulte. Ou, du moins, d’essayer. Face à Olivia qui visiblement décide de lui faire payer une ridicule maladresse qu’il aurait eu plus vite fait de balayer d’un revers de la main avec des excuses sincères – et elles l’auraient été, il n’apprécie pas la chanteuse mais n’est pas un goujat pour autant, ne lui en déplaise -, il comprend que rien ne sert de hausser le ton un peu plus, sinon à empirer la situation. Et la situation est suffisamment désagréable pour en rajouter une couche. Aussi, il se terre dans le silence, le dos rond et la moue ennuyée, jusqu’à ce que cette histoire d’argent revienne au centre de la discussion. Là, il n’est plus capable de se taire. Il lève les yeux au ciel comme un adolescent irrité lorsqu’Olivia s’entête à refuser cet argent qui lui revient de droit – et qu’il lui donnera, d’une manière ou d’une autre -, mais n’en rajoute pas, revenant sur sa résolution d’être l’adulte de cette situation.

Une décision finalement payante. Olivia baisse le ton et formule ce qui ressemble à un semblant d’excuses. Je crois que j’ai surtout un peu trop abusé du whisky. Wade hausse un sourcil perplexe, et son regard fait quelques allers-retours entre l’immense verre qu’Olivia s’est servie et le visage de cette dernière. « Vous croyez ? », se risque-t-il à ironiser peut-être un peu trop fort au vu de la tension qui alourdit de plus en plus l’atmosphère. Mais soudain, elle lui propose son aide. Enfin, elle lui impose, à peu près. L’esprit de contradiction de Wade aurait bien envie de répliquer qu’il se débrouille très bien tout seul, merci beaucoup, et qu’il n’a pas besoin – on y revient – de la pitié d’une femme suffisamment aisée pour pouvoir se permettre de refuser un cachet sans sourciller. Il s’est sorti de bien d’autres merdiers et il se dépatouillera bien encore une fois s’il le veut vraiment. Son côté pragmatique (et figurez-vous qu’il existe bel et bien, contre toute attente) cependant lui hurle de sauter sur l’occasion. Il aurait besoin d’un coup de main, d’un vrai, et bien que sa fierté l’ait empêché d’acquiescer tout à l’heure, si Wade veut être un tout petit peu honnête avec lui-même, il devrait surtout commencer par changer de comptable. Habitué à donner aveuglément sa confiance aux professionnels auxquels il fait appel, le brun n'a pas un instant pensé à remettre l’intégrité de cet homme en doute. Pourtant, il a laissé ce genre de factures arriver sur la table sans jamais interpeller Wade sur sa manière de dépenser – une raison suffisante pour se passer de ses services et tenter de redresser la barre avec quelqu’un d’autre, honnêtement.

Il prend une seconde pour réfléchir. Soudain, l’expression de son regard s’assombrit, son visage s’affaisse, et il conscientise son cœur qui bat la chamade, son anxiété qui semble être devenue son état normal depuis des semaines et qui lui ronge petit à petit l’estomac et la lucidité. « Qu’est-ce que vous voulez, Olivia ? », demande-t-il alors sur la défensive. Impossible que cette baronne qui vient de passer les cinq dernières minutes à lui rappeler à quel point elle le méprise propose son aide en tout bien tout honneur. « Quelle satisfaction quelqu’un comme vous pourrait-il tirer à aider quelqu’un comme moi ? » Les mots sortent tout seuls. Rien ne sert de nier l’animosité qu’il ressent à son égard quand le sentiment est aussi réciproque que possible. « Because I can’t deny it, I do need help, but as you very well know right now I’m not in the position to pay you any more than I already do. » Il ne serait même pas en mesure de la payer tout court à vrai dire, mais il a une solution toute trouvée à ce problème, à savoir rendre son appartement et passer quelques semaines, quelques mois peut-être, au club. C’est une solution viable. Il pourrait s’en sortir de cette manière, il pourrait même réussir à faire en sorte que personne ne le sache, et gagner un peu de temps. L’idée lui traverse l’esprit depuis quelques jours et il semble qu’il n’ait pas beaucoup d’autre choix. A cette pensée, il soupire et croise les bras en s’appuyant au dossier de sa chaise. « So, what’s the deal here ? What do you want from me ? », répète-t-il donc, incapable de croire un seul instant qu’elle n’ait pas une idée derrière la tête. « Désolé, mais j’ai un peu de mal à croire en votre sincérité quand vous me proposez votre aide juste après m’avoir insulté. »

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Dim 4 Déc - 20:41
Olivia s’adoucit pour deux raisons : la première, le teint blême de Wade. La seconde, le fait qu’elle se trouve à court d’arguments, puisqu’elle avait oublié les raisons de sa colère. Mince, voilà qui n’était pas très adulte de sa part, elle qui d’habitude se montrait toujours maître d’elle-même. Décidément, le whisky et elle ne faisaient pas bon ménage. Un fait que Wade releva dans toute son insolence : Vous croyez ? Si Olivia avait été une adolescente, elle aurait tiré la langue ou levé les yeux au ciel. Mais Liv était une femme qui frôlait les quarante-cinq, elle réagit donc en ignorant royalement la pique, se contentant de répéter dans sa tête un très mature : "cause toujours tu m'intéresses". Elle baissa les yeux sur son verre, y trempa le bout des lèvres, par provocation, tout en gardant la ferme intention de ne jamais le finir, sans quoi elle finirait par rentrer chez elle en rampant. Un beau gâchis d’un alcool visiblement cher, en somme. Mais il l’avait mérité… Pas vrai ?

Finalement, Wade posa une question qu’Olivia, contre toute attente, trouva extrêmement pertinente. What do you want from me ? Cet homme n’était peut-être pas si écervelé, tout compte fait. Ou en tout cas moins naïf que ce qu’elle s’était imaginé. « Nothing. I'm serious. » Consciente qu’il risquait de ne pas y croire un seul instant, Olivia poussa un long soupir. « Ok, je vais tout vous raconter. Notez que ça ne me fait pas particulièrement plaisir. » Restée debout tout ce temps, elle décida de s’asseoir, sans qu’il le lui propose – de toute manière, elle supposait qu’il ne le ferait jamais, alors autant prendre les devants. « Je ne vous propose pas ça par pure bonté, miséricorde ou je ne sais quelle conn… Bêtise. Les gens ne font jamais rien gratuitement. Les bons samaritains sont des escrocs. » Sur cette remarque tout à fait philosophique, Olivia fit une pause oratoire, tout en réfléchissant à comment elle allait présenter la chose. Puis elle grimaça, consciente que la suite de son récit n'allait pas la mettre spécialement en valeur. « J'ai étudié la gestion, la finance, les maths. Mais j'ai tout arrêté pour ma fille – et mon mari. Oui, je vous vois venir, et vous avez raison, c'était la pire décision de ma vie. » Le pauvre Wade devait se demander pourquoi elle se mettait à lui raconter son existence ma foi plutôt banale, alors elle enchaîna rapidement : « Aujourd'hui, j'ai divorcé, ma fille n'a plus besoin de moi, mais moi, j'ai besoin d'un projet. De me rendre utile. Alors oui, si je vous propose ça, c'est uniquement pour me valoriser, pas parce que vous me faites pitié – vous ne me faites pas pitié. » Je vous trouve même relativement antipathique, se retint-elle d'ajouter. Car la discussion venait de prendre la tournure d'un entretien d'embauche et insulter le patron ne faisait pas partie des meilleures stratégies à adopter.

La chanteuse releva son regard pour fixer Wade. « J'ai des compétences et je sais qu'elles peuvent vous sauver la mise. » Si Olivia avait été moins fière, elle aurait supplié Wade à genoux, supplié de donner un sens à sa vie ennuyeuse, car elle le savait, sans diplôme ni expérience, elle n’avait pas mille opportunités. Voire même aucune. Se donnant un air détaché, elle désigna le bureau (et par extension, l’ensemble de l’établissement) d’un geste circulaire et conclut : « En plus, je vous l'ai déjà dit, j'aime bien cet endroit, ça me ferait mal au cœur qu'il fasse faillite. »

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Mer 21 Déc - 13:12
Wade commença par hausser un sourcil. Il ne croyait pas un seul instant que les intensions de la chanteuse étaient sincères. Elle était louche, point, et il n’était pas certain de déborder d’enthousiasme à l’idée d’accepter de l’aide de quelqu’un qui pourrait s’en servir contre lui. Le brun était naïf, certes, et son impulsivité l’avait déjà conduit à accepter des marchés dont il aurait mieux fait de se passer. Mais il n’était pas niais, et cette Olivia transpirait la mauvaise foi par tous les pores de sa peau. Pourtant, elle eut une réaction que Wade n’attendait pas : elle se posa et joua franc-jeu avec lui. Elle n'essaya même pas de l’embobiner, du moins elle n’en avait pas l’air. A la place, et allez savoir si c’était le whisky ou un élan de franchise sorti de nulle part, la chanteuse lui raconta ses motivations, s’engageant sur un terrain très personnel. Elle le prit de court, et durant quelques instants, il se trouva bien incapable d’ouvrir la bouche.

Après plusieurs secondes de réflexion destinées à jauger la sincérité d’Olivia, le regard perdu dans le vague à hocher la tête, il leva un œil en direction de la chanteuse et un rictus narquois vint illuminer son visage. Wade se surprit à rire – ou, du moins, à expulser un peu d’air par les narines. D’aucuns y auraient retrouvé l’expression charmeuse qu’il s’efforçait de montrer en public, lorsqu’il s’appliquait à faire croire que tout allait bien. Cette fois, cependant, un soupçon de franchise, un petit air de défi, s’y mêlaient, rendant le regard qu’il offrit à Olivia un peu différent de ceux qu’il réservait habituellement aux inconnus desquels il souhaitait se faire bien voir. Plus sincère, probablement, plus intense aussi. « I don’t have much of a choice anyway, now, do I ? », finit-il par annoncer sobrement. Il ne laissa échapper aucune fioriture, pas le moindre tressaillement qui pouvait s’apparenter à cette compassion qu’il se haïssait de ressentir. Enfin, avec tout le calme dont il était capable de faire preuve, il trancha : « Très bien. Si ça peut nous être utile à tous les deux... » Il n’était pas prêt à mettre la clé sous la porte, de toute façon. De plusieurs manières, Wade comprenait le sentiment de la chanteuse, pour l’avoir parfois même vécu aussi. Le divorce, le besoin de s’accrocher à un projet, toutes ces problématiques lui étaient bien familières. Et bien que lui non plus ne ressente pas la moindre once de pitié pour Olivia, une pointe d’empathie le traversait. A son plus grand malheur.

Wade quitta enfin son sourire et l’étincelle de malice dans son regard s’éteignit. Il s’enfonça au fond de son siège avant d’engloutir la dernière goutte de whisky dans son verre qu’il avait vidé à une vitesse hallucinante. Les effets commençaient déjà à s’en faire ressentir sous forme d’un picotement dans ses jambes et s’il ne se sentait pas saoul, il avait conscience de n’être plus dans son état normal. « J’ai ouvert cet endroit après mon divorce. », confessa-t-il enfin à voix basse. Il lui épargnerait les détails, mais puisqu’Olivia avait partagé une part de sa vie, il se sentait légitime de lui rendre la pareille, au moins pour rétablir une certaine forme d’équilibre sur ce que chacun connaissait de l’autre. « Ce n’est pas qu’un simple business, c’est tout un cheminement de reconstruction. C’est le projet qui m’a aidé à me sortir du lit le matin pendant des mois. C’est peut-être bête de s’accrocher à ce genre de choses, j’en sais rien, mais je ne peux pas – je ne veux pas – le voir couler lui aussi. » A l’image de son mariage, donc, dont il faisait encore le deuil tous les jours, même s’il s’était fait une raison depuis longtemps. Il était passé au-dessus de Lauren, ne ressentait plus pour elle qu’un vague ressentiment, mais le fantôme d’une vie de couple épanouie planait toujours au-dessus de sa tête, fantasme inaccessible et somme toute bien ridicule. Au fond de lui, Wade restait un romantique. Suffisamment anxieux pour éviter d’aborder qui que ce soit, mais romantique tout de même.

Il laissa passer quelques secondes de silence contemplatif durant lequel il jaugea ce qu’il venait de se passer. Demander de l’aide ne faisait pas partie du vocabulaire du barman. Au contraire, il avait passé sa vie à se débrouiller seul, à se planter plus ou moins seul à plusieurs reprises, et à retenter, encore et encore. Mais si l’aide lui était proposée, après tout ? Refuser aurait été impoli. Et incroyablement stupide de sa part. « Thank you », souffla-t-il enfin, d’un ton juste poli ne permettant pas le moindre instant de trahir la gratitude qu’il éprouvait réellement : il la remerciait car la courtoisie le voulait, rien de plus. Car s’il ne méprisait pas tout à fait Olivia, il n’en était pas moins des plus méfiants à son égard. Lui laisser entendre qu’elle avait l’ascendant sur lui à cet instant était de ce fait hors de question. Wade ne lui offrirait pas cette satisfaction, jamais. Alors, comme pour briser la glace et reprendre le dessus, il retrouva son air malicieux et demanda : « Should I call you a cab ? I mean, you did say no, but it was before (il posa les yeux sur l’énorme verre dont le volume ne semblait pas beaucoup diminuer) that happened. »

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