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(naomi) it's times like these you learn to live again

@ Invité

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Lun 25 Juil - 11:13
D’aucuns argumenteraient qu’après plusieurs décennies – deux, et une troisième bien entamée, de toute évidence - d’amitié, une personne devrait être capable d’apprécier la qualité d’un long silence sans se faire de souci. Et en d’autres circonstances, Rafael aurait tendance à être plutôt d’accord avec cette affirmation, bien loin de s’inquiéter de quelques minutes de quiétude entre Naomi et lui. Mieux encore, il vous soutiendrait qu’il est très sain de ne pas se sentir obligé de meubler une conversation par peur de l’ennui et qu’on reconnaît une véritable amitié à la capacité des parties impliquées de laisser s’instaurer un long silence sans ressentir le besoin de le briser.

Les circonstances cependant ont changé depuis quelques temps déjà. Pas dans leur relation, dans cette amitié qu’ils entretiennent depuis l’enfance, mais dans la dynamique de cette dernière. Lorsque vos deux meilleurs amis sont également mari et femme, puis qu’ils décident de divorcer, il y a forcément une petite implosion. Rafael a eu beau se dire que tout resterait comme avant, qu’il n’y aurait aucun souci à se faire et qu’il réussirait à faire la part des choses, le fait est que c’est plus compliqué qu’il n’y paraît. Et que s’il s’efforce de garder avec Naomi la complicité qu’ils avaient jusqu’alors, il est évident qu’il a foiré quelque chose quelque part.

Alors lorsque leur épisode se termine et qu’aucun d’entre eux ne se décide à lancer le suivant, le regard de Rafael se perd quelque part au fond du verre de vin qu’il fait tourner dans ses doigts, observant le liquide tourbillonner sans y toucher. Ses pensées reviennent sans arrêt sur Naomi qui n’a probablement même pas conscience du débat égocentré qui a lieu en ce moment dans sa tête, a probablement tout intérêt à ne pas savoir, d’ailleurs. Le silence entre eux, pour la première fois depuis plusieurs dizaines d’années, semble lourd pour Raf qui préfèrerait avoir le cœur à faire des blagues, ou rire à celles de son amie qui semble éteinte depuis un moment. Il comprend et respecte, cependant, pas encore assez stupide pour ne pas comprendre qu’un changement aussi brutal qu’un divorce ne se soigne pas en quelques jours. Il ne peut cependant s’empêcher d’être interpellé, peut-être un peu blessé dans son ego en effet, à l’idée que son amie – que dis-je, sa sœur at this point – s’affaire à lui affirmer que tout va bien, quand de toute évidence, rien ne va. Il le sait. Il le voit. Il se doute également (il dirait même qu’il en est sûr mais il n’est pas dans sa tête) que Naomi s’ouvrirait probablement un peu plus s’il s’agissait de n’importe qui d’autre qu’Isaac. Le fait est cela dit qu’elle prétend aller bien, et qu’elle ne lui doit rien, sûrement pas des confidences, mais Raf ne peut s’empêcher de s’en vouloir. Et cet éternel débat égocentré a donc lieu dans sa tête, sobrement intitulé : quelle place puis-je me permettre de prendre au milieu du divorce de mes deux meilleurs amis ?

Et après quelques minutes de long silence, décidant soudain qu’il peut se le permettre, Rafael met les pieds dans le plat : « You know – you know I love you, Naomi, right? » Il tourne la tête vers son amie, posant sur elle ses grands yeux remplis d’inquiétude. « Je dis pas ça parce que le vin me monte à la tête, enfin si, si, totalement, en fait. Mais c’est la vérité. » Et plutôt que de tourner autour du pot, il ferait mieux d’en arriver au fait, mais les mots se bousculent dans sa tête et il n’est pas certain de leur trouver un ordre exact, ou même le vocabulaire approprié pour expliquer ce qu’il veut sans merder quelque part. Maintenant qu’il a commencé, il n’a plus le choix, cependant. Alors il inspire longuement et se lance : « Ecoute, t’arrêtes pas de me dire que tout va bien et je te connais, je sais que tout ne va pas bien, mais c’est ok, tu me dois rien et sûrement pas tes états d’âme si t’as pas envie d’en parler, mais… » Il s’arrête au vol avant d’empirer son cas. Un soupir sonore lui échappe et son visage se déforme en une grimace ennuyée qu’il espère suffisante pour détendre un peu l’atmosphère. « Je suis là, c’est ce que je voulais dire. », finit-il par conclure tant bien que mal. Et sur ces sages paroles, Rafael hausse les épaules et vide son verre d’une traite.

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Lun 1 Aoû - 17:58
TW : mention de divorce et de deuil

Le silence ne gênait pas spécialement Naomi, parfaitement inconsciente du bazar qui se déroulait dans le cerveau de son meilleur ami. En revanche, ce qui la dérangeait, c’est que Raf détenait la télécommande et qu’il ne se décidait pas à passer à l’épisode suivant. Emmitouflée dans son plaid, Naomi n’avait aucune envie de tendre un bras pour attraper ladite providentielle télécommande, car cela signifiait découvrir un peu de peau et donc permettre au froid de lui sauter dessus. Aussi, elle préféra ricaner : « Allô Raf t’es toujours avec moi ? Tu penses à quoi là ? » Finalement, elle daigna tendre son bras, non pas pour attraper la télécommande mais pour voler le verre de vin qui passionnait tant Raf et ainsi récupérer son attention.

Privés du verre, ses grands yeux se posèrent sur elle tandis qu’il lui réaffirmait la sincérité de son amitié. Un peu surprise, Naomi haussa les épaules. Qu’est-ce qui lui valait cet honneur ? Pourquoi cet air grave ? D’ordinaire, Raf avait l’alcool joyeux. « Yeah, I know, love you too, warrior blade. » Le pauvre avait commis l’erreur d’un surnom malheureux à dix-sept ans, certainement inconscient du fait qu’il allait lui coller à la peau pour les vingt ans à venir – et ça n’était pas prêt de s’arrêter, malheureusement pour lui, Naomi possédait une excellente mémoire. Et pour elle, les meilleures blagues n’étaient vraiment, mais alors vraiment pas, les plus courtes.

Hélas, Raf ne se dérida pas. Il n’en fallut pas plus à Naomi pour comprendre ce qui le tracassait. En fait, elle le savait parfaitement, et ce depuis le début de la soirée. Elle avait prétendu, fait comme si de rien n’était, dans l’espoir que le sujet n’arrive pas sur le tapis et que la soirée soit normale. La jeune femme soupira. Elle s’était illusionnée : désirer que Raf fasse semblant, c’était trop lui demander. Comment lui en vouloir ? Il se comportait déjà en ami parfait. Naomi connaissait la puissance du lien qui unissait Isaac et Raf. Et elle était infiniment reconnaissante envers ce dernier de ne pas appliquer le dicton bros before hoes, ce qui, en de telles circonstances, aurait été la solution de facilité.  « T’as pas à t'inquiéter pour moi. Je sais que la situation est… Hem, c’est perturbant, pour moi, pour toi, mais je gère, je t’assure. J’ai 36 ans, je suis une grande fille maintenant, tu te souviens ? » Elle leva deux pouces en l’air, dans une gestuelle faussement enjouée qui jeta un froid palpable.

Malgré sa volonté de paraître détendue, elle ne put s’empêcher de demander, l’air de rien : « Comment va Isaac ? » Le fait qu’elle pose la question constituait déjà un aveu déguisé. Isaac lui manquait. Il lui manquait assez terriblement, même. Au moment où elle avait demandé le divorce, aveuglée par le sentiment d’échec à chaque niveau de sa vie, elle n’avait pas intuité à quel point le vide qu’il laisserait derrière lui serait difficile à combler. Mais le pire restait sans doute le timing qu’elle avait choisi. Car alors même qu’Isaac peinait à faire le deuil de leur mariage, l’annonce du décès de son frère lui était tombée dessus. Naomi s’en voulait terriblement d’avoir ajouté de la douleur à la douleur, et l’impression d’être une personne affreuse la tenait parfois éveillée la nuit. Elle détourna les yeux. La mine triste de Rafael était difficile à supporter. Bon, c’est vrai, contrairement à ce qu’elle prétendait, tout n’allait pas si bien que ça. Mais elle ne pouvait pas décemment se plaindre, car leurs problèmes à tous les trois n’avaient qu’une seule origine : elle-même.

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Lun 29 Aoû - 10:28
Privé de son verre de vin, Rafael n’a d’autre choix que de cesser de se laisser distraire et d’affronter le regard de son amie. L’alcool aidant (ou n’aidant pas, en l’occurrence), il bredouille, s’empêtre dans des déclarations d’amour stupides, et il sent bien qu’il ne convainc pas. Pire : Naomi décide carrément que c’est le bon moment pour le charrier. Il offre à la brune une expression entre le dépit et l’exaspération lorsqu’elle décide de l’appeler par ce surnom du fond des âges. « Tu vas jamais t’en lasser, hein ? Je suis condamné à avoir Warrior Blade gravé en lettres d’or sur ma tombe ? » Vingt ans étaient passés depuis qu’il avait eu la bonne idée de se trouver un nom d’artiste, et Naomi en jouait encore. Finalement, c’est la tendresse qui le trahit dans ses pseudos protestations, et il balaie le sujet d’un rire faiblard mais bien sincère, avant de reprendre son discours là où il l’avait laissé. Non, Naomi, tu n’y échapperas pas. Pas aujourd’hui.

Elle tente tant bien que mal de le rassurer et s’il aimerait la croire, il s’évertue surtout à avoir l’air plus ou moins convaincu. Isaac est au fond du trou, lui-même trouve la situation globalement perturbante, son amie ne lui fera pas gober que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Pourtant, ce n’est pas sa place de lui tirer les vers du nez. Elle ne lui doit rien, certainement pas de satisfaire son petit ego blessé qui crise parce que son amie de toujours ne l’a pas choisi lui pour remplir la tâche de confident. Il hausse les épaules dans une tentative de désinvolture, sourcillant à peine face aux deux pouces levés de Naomi à qui il adresse malgré tout un sourire franc. « Avoir 36 ans n’empêche pas d’avoir un coup de mou. Mais ok. » Sans l’obliger à parler, il veut réitérer son soutien. Peut-être que le vin tape un peu plus fort qu’il ne devrait et que Raf devient émotif, mais ça lui semble important. « Si un jour t’en venais, je sais pas, à plus gérer aussi bien que maintenant, ou à vouloir juste, genre mettre des mots sur ce qui t’arrive… Je suis là. Et je lui dirais rien. » Préciser le nom d’Isaac lui semble bien inutile. Ils savent tous les deux de qui il est question. « Hésite jamais. Les amis c’est aussi là quand ça va moins bien. Voilà, on peut clôturer la séquence émotion, j’arrête de te foutre la honte devant… well, mon chat. » Son regard se pose sur le félin qui trône sur le fauteuil d’en face, ses grands yeux dirigés vers le duo dans une expression qui, si on la ramène au langage humain, se rapprocherait très fort d’un ennui passable – pour ne pas dire l’air purement et simplement blasé. « Il te juge très fort en ce moment, mais il fait ça avec tout le monde, du coup je m’en ferais pas trop. Je peux récupérer mon verre maintenant? », plaisante-t-il pour détendre l’atmosphère en tendant le bras vers son verre de vin que Naomi garde toujours précieusement de son côté du canapé.

La question Isaac vient cependant rapidement sur le tapis. Compliqué, cet épisode. Même plutôt mortifère, de quoi donner le bourdon à n’importe qui. Rafael réprime une grimace, pince les lèvres à la place, et prend quelques secondes pour réfléchir à comment tourner sa réponse. Rien ne sert de feindre l’optimisme lorsque le monde de son frère d’armes s’est littéralement écroulé comme un château de cartes autour de lui. Naomi n’est pas bête. Alors, prudemment, le regard rivé sur ses doigts qui s’entremêlent dans une vaine tentative de réconfort, il souffle : « Isaac gère… assez peu. Je dirais. L’histoire avec Jaden l’a bien retourné, fin, normal, moi aussi ça m’a secoué. » Si Rafael ne partage pas la moindre once d’adn avec la famille Goldmann, il les considère depuis bien des années comme ceux qui l’ont élevé, ceux grâce à qui en tout cas il n’a pas mal tourné à l’heure qu’il est. S’il est un humain décent aujourd’hui, c’est parce qu’ils ont ouvert leur porte quand il en avait le plus besoin. Jaden alors, sans être son frère à proprement parler, sans non plus que leur relation soit aussi forte qu’avec Isaac, avait pris une place importante dans le cœur de Rafael. La nouvelle de son décès lui avait retourné l’estomac et le brun n’ose même pas essayer d’imaginer ce que peut bien ressentir son meilleur ami, privé de l’amour de sa vie et de son frère en si peu de temps. Il renifle, ennuyé. Il relève les yeux vers son amie. « Il est bien entouré, cela dit, ça va aller. T’en fais pas pour lui, c’est un grand garçon, il a 36 ans maintenant, tu te souviens ? », demande-t-il finalement en écho aux paroles que lui a assénées Naomi quelques minutes plus tôt à peine. Il ne veut pas qu’elle se sente coupable, aussi il fait de son mieux pour la rassurer et plaisanter. Le fait est cependant que personne ne pourra nier que son divorce a contribué à envoyer Isaac au fond du trou, et que le timing lui avait joué des tours. Personne n’aurait pu deviner, cela dit, et ce qui était fait… et bien, était fait.

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Ven 2 Sep - 15:55
TW : mention de deuil et de divorce

L’expression consternée de Rafael ne parut pas déstabiliser Naomi, au contraire, son rire redoubla. Elle fit mine de réfléchir, un index posé sur le menton. « En lettres d’or, ça aurait carrément de la gueule comme épitaphe… » La jeune femme donna un petit coup dans l’épaule de Raf, brusque mais pas douloureux. « Ne me donne pas des idées, grand fou ! » Mais sa bonne humeur de façade s'étiola doucement : quelque chose turlupinait le jeune homme et elle ne pouvait pas continuer à faire comme si de rien n’était.

D’abord pensif, Raf devint émotif. Naomi accueillit sa prévenance avec une certaine gêne. Pour être parfaitement honnête, elle s’en trouva même un peu oppressée, même si elle ne doutait absolument pas des bonnes intentions de son ami. Mais Raf la connaissait suffisamment pour s’interrompre de lui-même avant qu’elle ne soit complètement mal à l’aise. Reconnaissante de son soutien, et du fait qu’il n’essaye pas de lui tirer les vers du nez, elle posa un instant sa tête sur son épaule. « Merci. » Son regard suivit le sien et se dirigea vers le chat, qui la toisait sévèrement de ses grands yeux étroits. « Je crois qu’il est jaloux parce que j’ai pris sa place sur le canapé. Ou peut-être qu’il a envie de picoler avec nous. » En guise d’illustration, elle daigna rendre le verre qu’elle avait confisqué.

Évoquer Jaden sembla faire du mal à Rafael. Naomi serra la bordure du plaid entre ses doigts. « Je suis désolée, Raf. Parfois, j’oublie que… » Que c’était ton frangin aussi. Cette conclusion lui parut si dure qu’elle préféra laisser sa phrase en suspens. Ne pas se sentir légitime d’exprimer sa peine autant que le reste des Goldmann devait être infiniment difficile. Elle murmura : « Pas facile de trouver sa place, pas vrai ? » Une phrase énigmatique qui valait autant pour lui dans cette épreuve de deuil, que pour elle dans sa phase de divorce.

Isaac gère assez peu. La phrase tournait en boucle dans son crâne. Le cœur de Naomi se tordit douloureusement. Elle aurait tellement aimé entendre que son ex-mari n’allait pas aussi mal qu’elle se l’imaginait. Naomi ferma ses paupières, très fort, pendant quelques secondes, avant de les rouvrir. « Quand tu disais que tu lui diras rien, t’étais sérieux ? Genre, 100% sérieux ? » Elle posa des yeux suspicieux sur son ami. Elle avait plus ou moins conscience de le mettre dans une situation délicate en se confiant à lui, mais le besoin d’en parler était plus fort. Une fois certaine qu’il serait muet comme une carpe, elle se lança. « Je voulais pas que ça se passe comme ça. Je ne voulais pas être… Such a bitch. » Naomi pinça ses lèvres. Sans parler de son timing plus que foireux, que s’était-elle imaginé ? Qu’Isaac prendrait l’annonce du divorce avec philosophie et qu’il partirait en lui serrant la main, comme un genre de rupture de contrat conventionnelle ? Comment avait-elle pu être aussi naïve ? Nous étions dans une relation de couple, pas dans un putain de CDI. La jeune femme déglutit et emprunta un air bravache pour annoncer : « S’il a besoin de trouver un coupable pour aller mieux, et que ce coupable c’est moi, that’s okay, je peux supporter qu’il me déteste. » Elle planta son regard dans celui de Raf, comme pour le défier d’insinuer le contraire. Pourtant, ils savaient tous les deux qu’être haïe par Isaac la ferait terriblement souffrir. « Je l’ai un peu mérité, en quelque sorte. » Parce que la méchante dans tout ça, c’était elle, et que là, on parlait de la plus grosse connerie de sa vie. Littéralement.

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Sam 17 Sep - 19:59
Plus Naomi s’exprime, plus le regard consterné de Rafael s’intensifie. Il mentirait s’il disait ne pas trouver ça un tout petit peu drôle. Et à dire vrai, peut-être même que ne pas se faire charrier par son amie finirait par le décevoir, voire même le rendre un peu chafouin. Cela dit, il joue le jeu de l’homme blasé à merveille et surenchérit d’un facepalm légendaire. « Dear god, faut que j’arrête de t’inspirer ce genre de trucs, t’as pensé à ma réputation ? » Finalement, il adresse un clin d’œil complice à Naomi, signifiant que tout va bien, du moins en apparence. Car le DJ a des questions à poser à son amie et il ne compte pas en démordre. Et s’il a conscience, en cet instant, de franchir une ligne sensible, il ne se prive cependant pas, même s’il marche sur des œufs. D’ailleurs, conscient de son indélicatesse, il ponctue son discours d’un trait d’humour. Et tandis qu’il récupère son verre de vin, il réplique : « Non mais attends, t’as piqué son plaid préféré, il attend sagement pour te faire la peau, là. », et il offre à son amie un sourire véritablement amusé.

Lorsque Rafael évoque Jaden cependant, son regard se ferme un peu malgré lui. Alors qu’il tente tant bien que mal de feindre qu’il va bien pour ne pas faire s’écrouler le reste de sa famille, il doit bien avouer qu’il aimerait lui aussi se permettre de craquer. Quand Naomi lui déroule le tapis rouge à ce sujet, il est donc bien incapable de se retenir, sans comprendre le double sens des mots de cette dernière : « Nope. », il soupire en secouant la tête, les yeux rivés sur son verre de vin qu’il fait à nouveau tourner entre ses doigts, machinalement. Son regard s’embue un peu et les mots qu’il prononce ensuite sortent de sa bouche sans qu’il en prenne tout à fait conscience. « Parfois j’aimerais avoir le droit, tu sais, de lâcher prise. I don’t know if that makes sense, I feel like I’m supposed to, you know, to break everyone’s fall, but then there’s no-one left to pick me up, however selfish that sounds. » Une affirmation aussi vraie dans cette phase de deuil où il ne se sent pas la légitimité d’être aussi dévasté qu’il ne l’est réellement, que dans l’histoire du divorce de ses deux meilleurs amis – qui, si ce ne sont pas ses histoires, l’impactent bien plus que de raisons. Evidemment, l’une de ces situations l’impactent plus que l’autre, mais au final, le cumul de toutes ces histoires le rend ronchon et un peu solitaire malgré le monde qui l’entoure. Difficile dans ce cas de se sentir soutenu lorsqu’on porte soi-même les autres à bouts de bras, finalement. Mais ce n’est pas de lui qu’on parle, en ce moment, et aussi durs et presque inquiétants soient ses mots, Rafael se presse de détourner l’attention de ses petits problèmes pour se recentrer sur son amie. Il secoue la tête, renifle discrètement, et reprend comme si de rien n’était : « Anyway, I’ll be okay. Et Isaac va s’en sortir, promis. On s’occupe de lui. »

Soudain, Naomi s’ouvre un peu. Pour prouver sa bonne foi, il la rassure sur son silence en mimant une clé qu’il tourne devant sa bouche, puis qu’il jette par-dessus son épaule. Et en silence, il l’écoute, puis lorsqu’il est clair qu’elle n’a plus rien à ajouter, il prend une longue inspiration. « You never were a bitch, babe. » Ca, il peut l’affirmer avec certitude. Quant à la suite de son discours, il lui faut quelques secondes de réflexion pour être certain de sortir les mots justes, dans le bon ordre et sans indélicatesse – une promesse qu’il n’est pas certain de tenir, bien qu’il s’efforce de rester le plus bienveillant possible. « C’est tombé au mauvais moment, je te l’accorde, et… well, je vais pas te dire qu’il irait bien si t’étais pas partie, c’est pas vrai, mais en effet, peut-être qu’il vivrait son deuil autrement si t’avais encore été là. Mais t’es pas responsable de ce qui s’est passé et vraiment, tu méritais pas d’être malheureuse pour qu’il ne le soit pas. » Son regard se pose dans celui de Naomi qu’il gratifie d’un sourire tendre. « Tu vois ce que je veux dire ? », demande-t-il alors, avant de s’expliquer plus clairement : « On se remet d’une rupture, eventually, par contre c’est plus difficile de supporter la vie quand on a l’impression de plus être à sa place là où on se trouve. Et Isaac ne te déteste pas. My god, he could never. » En ce moment, Rafael fait encore semblant de ne pas avoir remarqué l’alliance que son frère garde précieusement à son doigt sauf lors des situations susceptibles de le faire croiser son ex-femme. Il ne sait pas combien de temps ça va durer, ni s’il finira par intervenir, mais ce simple détail – dont il ne parlera jamais à personne, certainement pas à la principale concernée – suffit à légitimer cette affirmation. « Personne ne te déteste. Pas lui, pas moi, personne, vraiment. » Rafael marque une courte pause durant laquelle il passe un bras autour des épaules de Naomi, qu’il serre doucement contre lui. « Tu veux continuer d’en parler ou t’as pas envie ? »

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Sam 19 Nov - 15:57
TW : mention de deuil et de divorce

Naomi se serait volontiers lancée dans une bagarre de regards avec le chat hostile de son ami, mais l’heure n’était plus à la plaisanterie. Ce qu’avoua Raf, ses yeux plein de larmes, tout ça brisa le cœur de la jeune femme. Pas spécialement à l’aise avec les câlins, Naomi préféra s’accrocher solidement à son bras, dans une posture qui n’était pas sans rappeler le koala. Si Raf souhaitait récupérer l’usage de son bras, il fallait qu’il lâche prise, sans quoi il devrait vraisemblablement trimballer Naomi pour le restant de ses jours. « It's okay if you cry. I hate it when people cry in front of me, but when it's you, it doesn't bother me too much. » Une façon maladroite de lui dire qu’avec elle, rien ne l’obligeait à refréner son deuil. Elle pouvait endurer son tsunami d’émotions. Naomi avait beau se trouver dans une période compliquée de sa vie, elle se savait capable d’écouter et de compatir sans souffrir. Certes, la disparition de Jaden l’avait touchée, elle aussi. Il était son ex-beau frère et elle l’avait côtoyé durant une bonne partie de son enfance, puis à chaque repas de famille lorsqu’elle portait encore son alliance à l’annulaire. Mais sa peine paraissait ridicule à côté de celle de Rafael, ce frère qu’on avait encore trop tendance à considérer comme une pièce rapportée, alors qu’il était un Goldmann à part entière. En réponse à ces mots qu’il avait prononcés quelques secondes auparavant, elle renifla : « And you’re not selfish, you dumbass. » Pas sûr que l’insulter ouvertement le réconforte, mais l’écrivaine n’avait rien de mieux à offrir. « Je sais que tu t’occupes de lui. C'est ce qui me rassure, il n’aurait pas pu tomber entre de meilleures mains. » Mais qui s’occupait de Raf, voilà la question qu’elle se posait désormais, toujours fermement arrimée à son bras, tandis qu’un vif sentiment de culpabilité s'insinuait en elle.

Fidèle à lui-même, le jeune homme balaya le sujet de son propre mal être pour s’intéresser à elle, et à sa façon de vivre le divorce. Ce dernier avait bouleversé leur trio, alors Naomi se doutait que Raf en était attristé. Elle était cependant loin de s’imaginer à quel point. Pour écouter Raf, elle revêtit son air bravache, celui qu’elle choisissait quand elle était déstabilisée. Les mots de son ami, empreints d’un amour inconditionnel, lui firent du bien. Tu vois ce que je veux dire ? Elle hocha la tête, incapable de décrocher un mot. Il avait analysé la situation avec une justesse étonnante : le fait de ne pas être à sa place, de se sentir responsable… Elle resserra son étreinte, à deux doigts de couper la circulation sanguine dans le bras du DJ. Et soudain, elle lâcha la bombe : « I miss him. I felt so lonely when we were still together, but now it's worse. » Naomi craignit qu’il ne comprenne pas :  pourquoi se plaindre que son ex-mari lui manquait alors que c’était elle, et elle seule, qui avait pris la décision de le quitter ? « Je sais que c’est mieux pour lui qu’on ne se voit plus mais… I mean, depuis mes neuf ans je n'ai jamais passé plus de deux jours sans lui. » Si dans le cas d’Isaac elle n’en était pas tout à fait convaincue, savoir que Raf ne lui en voulait pas l’apaisa. Il possédait pourtant toutes les raisons de la haïr, elle, la femme qui venait de briser une dynamique parfaite et fonctionnelle depuis l’enfance. « J’ai tout gâché entre nous trois, pas vrai ? » Naomi se décida enfin à lâcher le bras de Raf. Elle se recroquevilla, tira le plaid pour s’en recouvrir, signe qu’elle se refermait et que le quart d’heure de confessions prenait fin. Sur le ton d’une enfant capricieuse, elle ronchonna : « Nan, j’ai plus envie d’en parler. »

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