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we don't talk anymore w/ Esteban

@ Invité

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Jeu 5 Déc - 11:57
Candace n’était pas méchante. Pas foncièrement. Pas vraiment ? Non, vraiment, Candace n’était pas méchante. Oh, elle avait tout à fait conscience de paraître un peu abrupte parfois, mordante même lorsqu’on la poussait dans ses retranchements — Drew, le plus âgé de ses frères et, paradoxalement, le plus immature, en attestait de bon cœur puisqu’il faisait régulièrement les frais de ce qu’il appelait des sautes d’humeur, réaction directe à ses vannes lourdes et souvent teintées de misogynie fort sympathique — et, d’accord, oui, elle n’était pas tous les jours facile à vivre. Mais elle n’était pas méchante. Elle s’appliquait à garder l’esprit ouvert, tâchait de se mettre à la place d’autrui et tentait de se souvenir de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. D’ailleurs c’était précisément ce qu’elle était en train de faire, au lieu de sauter directement à la gorge d’Esteban dont la présence et l’implication à l’association continuait de l’agacer profondément. Fût un temps où sauter sur Esteban avait un tout autre sens qui ne nécessitait guère de réflexion. Une autre vie, vraiment, et aujourd’hui elle avait du mal à réconcilier cette époque-là avec leur nouvelle réalité. Nouvelle, tu parles. Cela faisait un moment qu’elle s’était installée. Ils n’étaient plus des gamins, avaient quitté le lycée et l’insouciance depuis un moment, Candace du moins. Esteban, en revanche, c’était une autre histoire selon la jeune femme.

Et elle ne voulait pas s’attarder sur ce genre de réflexions. Elle ne voulait pas penser à lui. Les gens allaient et venaient et parfois, ils n’avaient plus de raison de se fréquenter. Et ce n’était pas si grave que ça, la plupart du temps du moins. Candace le prenait généralement avec philosophie. Elle n’avait pas le temps de se battre pour ces gens-là, n’avait pas non plus envie de faire des efforts toute seule. L’amitié, comme toute relation, devait se baser sur un échange mutuel pour fonctionner sainement. Avec Esteban, ils avaient cessé d’être sur la même longueur d’ondes depuis une éternité. Pourquoi se battre ? Elle n’en avait plus envie, elle ne le voulait plus. Pourtant, elle était là, à se surprendre régulièrement à se demander pourquoi et comment ils avaient pu en arriver là. Le plus triste, dans tout ça, c’est qu’elle savait pertinemment pourquoi.

Parce qu’ils étaient trop différents. Parce qu’ils venaient de deux mondes bien distincts.

Elle détestait ça. Le terme était fort, contredisait aussi l’indifférence qu’elle clamait haut et fort chaque fois que quelqu’un évoquait son ex-petit-ami — ex-partenaire, ex-meilleur ami, ex-everything really — devant elle. Ses frères s’en amusaient beaucoup, son père se contentait de hausser un sourcil tandis que Candace s’entêtait à répéter qu’elle avait tourné la page. Mais comment tourner la page quand ce petit crétin continuait à s’agiter joyeusement sous ses yeux ?

C’était plus fort qu’elle, il fallait qu’elle dise quelque chose, chaque fois qu’il ouvrait la bouche. Il n’avait même pas besoin de dire une bêtise. Toute excuse était bonne à prendre pour justifier une réflexion à l’agressivité à peine voilée et Esteban le lui rendait bien. Ce n’était pas très malin et Candace savait qu’ils tapaient sur les nerfs de tout le monde, Alejandro le premier. Elle le savait mais elle était incapable de se taire, incapable de se retenir de chercher la petite bête, façon vaguement immature et malsaine de faire payer à Esteban de s’être laissé entraîné par ses stupides potes d’université, tous plus riches et superficiels les uns que les autres. Lui faire payer d’avoir trahi le garçon dont elle était tombée amoureuse au lycée aussi.

Elle l’observait depuis qu’elle était arrivée, un peu plus tard que d’habitude — elle adorait son stage, vraiment, mais courir entre ses différentes obligations était légèrement fatiguant au quotidien et elle était généralement plus en retard qu’à l’heure lorsqu’il n’était pas question de Neal Murray. Et Candace s’était tue jusque-là, avait rongé son frein en se répétant mentalement le dernier cours auquel elle avait assisté pour se changer les idées. Ça avait fonctionné, la première heure du moins, mais le besoin irrépressible de dire quelque chose était revenu bien vite. Dire. Aboyer plutôt. Esteban Gardner avait le rare talent de la faire sortir de ses gonds, il fallait bien le reconnaître. Cela dit Candace était têtue. Têtue et fière. Plutôt crever que d’admettre qu’il avait le moindre effet sur elle. Tout le monde pouvait le voir pourtant.

Non mais sérieusement, qu’est-ce que tu fous encore là ? finit-elle par lâcher dans sa direction générale, agacée par une chaise qu’elle ne parvenait pas à plier. Par une journée trop longue aussi. Par la simple présence d’Esteban surtout. Toujours.

@ Invité

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Ven 20 Déc - 19:13
Esteban n’a jamais passé autant de temps à El Halito. Peut être le rapprochement avec Jan, peut être l’envie de se sortir un peu de l’ambiance pesante de l’université. C’est sûrement un peu des deux, mais il y est plus souvent que d’ordinaire ces derniers temps. On ne peut pas dire que son planning se soit allégé pourtant, entre les dissertations interminables et les étudiants qui s’y croient un peu trop et se décident à lui pourrir la vie.

El Halito, c’est surtout le moyen de se vider la tête, donner un peu de son temps pour ces gamins dont il aurait pu faire partie si les choses en avaient été autrement. Ça lui remet les idées en place à Esteban Gardner, l’aide à garder le sens des réalités aussi. C’est ce que dirait son père en tout cas, et force est d’admettre que tout le monde a son avis sur le sujet. Parallèlement, il peut continuer à faire ce qu’il aime, en donnant quelques conseils de peinture et de dessin, et c’est probablement ce qui le motive à faire le trajet jusqu’au bronx, casque sur les oreilles, écharpe enroulée autour du cou tous les mardis soir, en dépit des longues heures passées sur les strapontins.

Jusqu’à présent, il a plutôt bien réussi à ignorer Candace. Mais ça c’était avant ce soir. Pas qu’il n’a pas pas envie de la voir, en réalité, elle lui manque plus qu’il n’osera jamais l’admettre, seulement le conflit et Esteban Gardner, ça fait trois. Ou dix. Le bouclé, sait qu’elle est fâchée, et il la connaît assez bien pour savoir que dans ces cas là, elle peut être particulièrement agressive. Sensible à la négativité, Esteban a appris à éviter les situations qui lui font du mal. Cela ne règle pas toujours les problèmes, mais ça lui évite d’en avoir d’autres. Il a mis les crises d’angoisses de côté, il ne faudrait pas les inviter à revenir avec trop d’entrain. Et surtout, il n’a aucune idée de ce qu’il peut bien avoir fait de mal. Est-ce un crime d’aimer Instagram ? Pas aux dernières nouvelles ! Ils ont leur torts tous les deux, mais Esteban a souffert de cette rupture, et ce n’est quand même pas à lui de s’excuser ? Si ?

Lorsqu’elle vient l’agresser directement en le voyant, le bouclé perd vite son sourire. Il faut dire qu’Esteban est un peu trop expressif lorsqu’il s’agit de vainement cacher l’effet produit par certaines situations sur son humeur.

- La même chose que toi, du bénévolat, mais salut à toi aussi Candace.

Ce n’est pas comme si le voir ici était une grande surprise. C’est vrai qu’il vient plus souvent dernièrement, mais Jan est son parrain, de sa famille.

@ Invité

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Jeu 2 Jan - 19:53
Sitôt les mots sortis de sa bouche, Candace se mordit la joue, curieusement étouffée de regrets. Elle se plaisait à penser qu'elle assumait tout, ses opinions les plus sérieuses comme ses réflexions les plus gourdes, d'abord parce qu'elle préférait réfléchir avant de s'exprimer mais surtout parce que la vie était trop courte pour s'attarder sur des remords et autres joyeusetés du même acabit. Elle ne s'embarrassait que peu de l'opinion d'autrui à son sujet et, techniquement, si elle avait réellement tourné la page de cette histoire avec Esteban comme elle le répétait à qui voulait bien l'écouter, elle n'aurait eu aucune raison de se sentir coupable de lui sauter à la gorge ainsi. Il l'agaçait, certes, mais il ne lui avait rien fait cette fois, ne l'avait pas regardé avec ses yeux de chiot blessé, n'avait pas tenté de lui sourire. Rien, il ne lui avait rien fait, et évidemment, il avait fallu qu'elle vienne chercher les problèmes.

(Justement, peut-être, parce qu'il ne lui avait rien fait et que vivre dans un monde où Esteban Gardner ne lui prêtait pas la moindre attention n'était pas si intéressant que ça. How fucking healthy)

À la culpabilité vint s'ajouter le plaisir, clairement malsain et amer, de le voir perdre de sa superbe. Bien, au moins elle avait toujours un vague effet sur lui. Et, vraiment, Candace détestait ça, détestait cette satisfaction écœurante qui l'envahissait devant l'évident inconfort de son ex-petit-ami. Ex-meilleur-ami. Ex-partenaire in pretty much everything. Tout aurait été beaucoup plus simple si il était sorti de sa vie, purement et simplement. Elle en aurait probablement souffert pendant un temps, même si elle était à l'origine de leur rupture, mais elle aurait pu avancer et non rester bloquée sur cette masse de sentiments tous plus déplaisants les uns que les autres qui la submergeait chaque fois qu'elle croisait la route d'Esteban. Le simple fait qu'il puisse encore avoir la moindre influence sur son humeur la mettait hors d'elle et elle en avait conscience, ce n'était pas sain. Ni ça, ni tout le reste.

(Inutile de la lancer sur ce que ce reste était, elle en aurait été incapable)

Ça va faire joli sur ton CV tu crois ? continua-t-elle, mielleuse, un goût amer en bouche — oh, how bitter self-loathing could taste. Tes potes sont au courant que tu es si généreux et disponible ? Ou c'est pas assez glamour pour eux, peut-être ? Elle n'était pas jalouse. Pas du tout. Absolument pas. Nope.

Ou peut-être un peu, vaguement.

@ Invité

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Jeu 2 Jan - 20:15
Les choses auraient pu s'arrêter là et cela aurait été sans doute bien plus intelligent, seulement Candace n'y est vraisemblablement pas encline. Loin d'avoir la moindre envie de lâcher la partie si rapidement, la brune renchérit donc avec une nouvelle pique qui en dit long sur ce qu'elle pense des nouvelles fréquentations d'Esteban. Le brun aimerait répliquer, seulement ce n'est pas aussi facile que dans les séries télévisées qu'il binge sur Netflix. Lui qui déteste le conflit, ne maîtrise pas aussi bien l'art du sarcasme que son ancienne meilleure amie/petite amie, alors il se renfrogne tandis qu'il répond sans la regarder dans les yeux.

- Aussi joli que sur le tien. Je fais ça pour aider mon parrain surtout. Et puis tu sais que j'aime l'art.

Parrain qui a probablement décidé qu'il était temps pour les deux d'arrêter de s'éviter, puisque jusque là il avait respecté leur petite discupute en leur offrant l'opportunité de faire leurs tâches sans avoir à se croiser. A la remarque sur ses amis, Esteban ne peut pas s'empêcher de le prendre personnellement cela dit. C'est tellement facile pour Candace de se mettre subitement à le détester pour faire passer le fait qu'elle l'a quitté sans aucune raison. Elle peut lui reprocher d'avoir changé, d'avoir d'autres amis, ça ne change pas cette vérité là. C'est elle qui est partie.

- Pourquoi ça t'intéresse tant que ça ce qu'en pensent mes amis ? T'es jalouse ? L'avantage de mes potes actuels en tout cas c'est qu'il ne passent pas leur temps à me juger pour tout et n'importe quoi comme toi. It's refreshing really.

Il hausse une épaule, il n'a pas envie d'être agressif, c'est une conversation qu'ils ont eue des millions de fois, mais même si les choses s’arrangent sentimentalement pour Esteban, cela n'efface pas que la meilleure amie qu'était Candace pour lui, l'a terriblement blessé.

@ Invité

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Ven 3 Jan - 13:56
Il marquait un point, certes, et le reconnaître lui faisait mal. Mais Esteban avait raison. Elle savait qu'il aimait l'art, elle le connaissait encore. Connaissait encore le garçon dont elle était tombée amoureuse et peut-être qu'il était toujours là, caché quelque part sous des couches de vanité moderne à coups de selfies en duck face et stories excitées et éphémères dans divers bars branchés. Cette simple idée suffisait à la stopper dans les tâches les plus ridicules. Candace avait la fâcheuse manie de se perdre dans sa propre tête, facilement attirée par le flot continu de ses pensées, et Esteban était un sujet relativement tentant même si elle refusait de l'admettre. Mauvais pour les nerfs, oui, dangereux pour sa productivité aussi mais tentant. Combien de fois depuis leur rupture s'était-elle retrouvée à relire quinze fois la même ligne dans ses notes de cours parce qu'elle s'était égarée dans un énième furieux monologue mental à propos de ce petit con au sourire ravageur ? Dix, douze, vingt fois ? Beaucoup trop. Et elle savait, elle savait que c'était mauvais pour son équilibre, qu'il fallait tourner la page et arrêter de ressasser les mêmes idées désagréables. Après tout, c'était elle qui avait décidé de mettre un terme à leur histoire. Et paradoxalement, c'était elle aussi qui cherchait les emmerdes chaque fois que l'occasion se présentait — et chaque fois qu'elle ne se présentait pas. Candace, la logique incarnée. Elle savait pourtant ce qu'elle voulait dans la vie, restait droite dans ses bottes et fixée sur ses objectifs. Il n'y avait qu'Esteban pour l'en détourner et la faire partir en vrille. Crétin.

Un crétin qui savait taper juste cela dit et, piquée au vif, la jeune femme lui lança un regard mauvais. La chaise qui avait jusque-là refusé de se plier à ses exigences se replia d'un coup sec, manquant de se refermer sur ses doigts. Irritée, Candace la lâcha plus brusquement qu'elle ne l'aurait voulu, attirant l'attention des quelques volontaires encore présents. Tant pis. Elle n'était pas réputée pour sa douceur de toute manière.

Ouais, la jalousie m'étouffe, vraiment, répliqua-t-elle, véhémente, je meurs d'envie de passer du temps avec des gens qui ne regardent que leur nombril et prétendent que l'amitié consiste à fermer les yeux sur le bullshit de leur entourage. Mais t'as raison, oui, c'est moi le monstre de préjugés qui refuse de vous accepter tel que vous êtes, toi et ton petit délire d'instagrammeur hipster. Et ça ressemble tellement au mec dont je suis tombée amoureuse, c'est fou comme j'ai pu être aveugle, wow, quelle idiote. Et méchante avec ça, vraiment, c'est terrible.

L'ironie fonctionnait mal, l'ironie faisait mal et pourtant, Candace était incapable d'en contrôler le flux, immense et amer, qui glissait de sa bouche.

Surtout, surtout ne te retiens pas de courir les retrouver.  

@ Invité

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Jeu 9 Jan - 17:54
Candace a toujours su taper ou ça fait mal, une de ses grandes spécialités d’ailleurs avec celle de s’emporter à la vitesse de l’éclair et de vous en vouloir pour une décennie. Aussi, ce qui fait d’elle une amie prête à vous défendre bec et ongles ne la rend pas moins blessante lorsqu’elle se met en tête que vous ne méritez plus son amitié. Pas toujours consciente qu’elle s’attaque à plus faible qu’elle sur le plan psychologique, elle se montre souvent trop brutale, une attitude qui désarçonne le garçon en face d’elle, même s’il tente tant bien que mal de garder la face devant son ancienne meilleure amie. Esteban n’a pas la moindre idée de ce qui met Candace dans une rage pareille. Stupidement sans doute, il pensait qu’elle le laisserait vivre et faire ce que bon lui semble avec une image qui n’a pas toujours été glorieuse dans le passé. Et si aujourd’hui il voudrait jouer les influenceurs du dimanche, Candace n’aurait pas à chercher bien loin pour saisir la raison derrière ses envies de popularité. Rejeté une grosse partie de sa vie, harcelé dans ses plus jeunes années, Esteban a envie de faire partie de la bande, pas de subir le lycée une fois plus.

- Je vois pas le problème avec Instagram et mon petit délire d’Instagrammeur hipster, qu’est-ce que ça peut te faire que je m’y intéresse et que je poste deux trois créa et photos la bas en espérant que ça intéresse des gens ? J’aime toujours les mêmes choses, je ne t’ai jamais laissé tomber, c’est toi qui a décidé que j’étais plus qu’une merde parce que j’ai osé me faire des amis à Columbia !

Esteban tremble, il essaye de ne pas s’effondrer devant Candace. La masculinité toxique on ne le lui a pas apprise, gérer les émotions qui le traverse is still work in progress.

- Peut être que j’en ai marre qu’on me traite comme la dernière de merde. Si tu n’avais pas de sentiments pour moi, tu pouvais aussi le dire, c’était pas la peine de m’en foutre plein la gueule parce que tu culpabilises.

Esteban tente une inspiration pour se calmer. Ça ne marche pas aussi bien que ça le devrait. Il y a tant de choses qu’il aimerait dire à Candace, mais il est à peu près certain que ça serait contre-productif. Il ne gagnera jamais contre elle. Il le sait pour avoir toujours été de son côté.

- Et pas la peine de maltraiter le matériel, Jan n’a pas la bourse à Rothschild.

@ Invité

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Ven 10 Avr - 19:27
Regrettait-elle l'époque où ils pouvaient se chamailler sans grande conséquence, entre deux éclats de rire et une grimace depuis l'autre bout de la classe ? Oui, un peu. Beaucoup même, si elle était un peu honnête avec elle-même, mais tout ça appartenait au passé. Candace gérait parfaitement son temps mais elle n'avait pas encore développé la capacité de revenir en arrière. L'aurait-elle fait, là, maintenant, tout de suite ? Devant la mine clairement bouleversée qu'Esteban affichait, tremblant — de rage, de frustration, d'un mélange des deux et de rien, elle n'en était pas sûre — elle n'aurait pas hésité une seule seconde.

Il était trop tard. Trop tard pour rattraper son ton acerbe, trop tard pour ravaler ses reproches. Trop tard pour réparer des dégâts qu'elle avait elle-même causé. Mais avait-elle eu le choix, franchement ? Il ne s'était rendu compte de rien, trop  heureux d'être soudainement populaire et apprécié par cette bande de gosses de riches pourris-gâtés. Qu'aurait-elle pu faire sinon le repousser avant qu'il ne décide qu'elle n'était plus conforme à son nouveau style de vie, qu'elle n'était pas assez bien pour ses nouveaux amis, pas assez jolie pour l'esthétique de son instagram, pas assez riche pour ses soirées de folie. Entre son propre cœur et celui d'Esteban, Candace avait fait son choix.

Et, ok, d'accord, peut-être n'avait-elle pas été suffisamment claire avec Gardner au moment de leur rupture. Avouer ses craintes et ses doutes était bien plus difficiles que de cracher sa rancœur et Candace avait choisi la voie de la facilité. Mais l'entendre, lui, douter de ce qu'elle avait pu — pouvait — ressentir ? Quelle blague.

Pas de sentiments pour toi, bredouilla-t-elle, incrédule, sa colère dégonflant comme un ballon. Si tu n’avais pas de sentiments pour moi, tu pouvais aussi le dire. Sérieusement ? L'imaginait-il suffisamment libre pour perdre son temps avec quelqu'un qu'elle n'aimait pas ? Vraiment ? Oh, that was rich. Candace laissa échapper un bref éclat de rire, mauvais, sans joie. Et c'était elle qui l'avait méjugé ? Franchement ?

Elle songea à répliquer d'abord, à obtenir à tout prix le dernier mot sans trop en dire, se protéger en attaquant mais quelle importance ? Il ne faisait plus partie de sa vie, son opinion ne comptait plus. Ou, en tout cas, ne devait plus compter. Il fallait que ça cesse, tôt ou tard, ce besoin malsain d'avoir le dessus sur Esteban Gardner puisqu'elle ne pouvait plus l'avoir à ses côtés. Qu'elle tourne la page, réellement, puisque lui l'avait clairement déjà fait. Si tu n’avais pas de sentiments pour moi, tu pouvais aussi le dire. Candace baissa les yeux, la mâchoire serrée, l'écho de cette phrase stupide résonnant encore dans ses oreilles. Non, elle n'avait rien à répondre, rien qui ne la mette pas en danger. Rien d'autre à faire que de s'éloigner, de sortir de cette conversation sans issue. C'était ce qu'elle avait de mieux à faire, la décision mature à prendre. Qu'il se démerde avec ses précieuses chaises et ses idées stupides.

Sans un mot de plus, elle attrapa son sac et sa veste, et, pour la première fois de sa vie, Candace fuit à toutes jambes.

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