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Listen to grandmama (PV Ezra)

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Sam 25 Jan - 20:03
Une musique disco assourdissante résonnant dans tout l'appartement, Zivia agitait en rythme torchons et produits ménagers divers en astiquant tous les meubles de son appartement, tout en chantant d'une voix éraillée par l'âge le refrain, pour le plus grand malheur de tous ses voisins étant encore pourvus d'une audition fonctionnelle. Mais enfin, il fallait bien ça pour supporter cette corvée infâme qu'on appelait ménage, surtout quand elle avait bientôt de la visite comme en cette journée. Histoire de s'entretenir, comme elle le répétait souvent avec un rien de coquetterie, l'octogénaire avait refusé de prendre une femme de ménage et continuait donc à tout faire seule, même si ses enfants et petits-enfants les plus âgés l'aidaient en réalité pour les choses les plus difficiles. Néanmoins, la vieille dame tenait à son autonomie, et gare à celui qui aurait eu le malheur de sous-entendre qu'elle avait besoin d'aide : il aurait pris un coup de balai sur le crâne. Ou de plumeau, si elle était d'humeur miséricordieuse. En tout cas clairement, la redoutable grand-mère n'aurait guère apprécié. 

Surtout, elle n'avait rien de mieux à faire ce jour-là : ses cours étaient déjà prêts, ses dernières copies corrigées, même si pour certains il aurait mieux valu que ce ne soit pas le cas, parce que définitivement, il y allait avoir quelques difficultés à valider sa matière si les plus adeptes de la sieste en cours ne se resaisissaient pas rapidement. Sinon, elle n'avait aucune réunion à l'association des avocats ni au club de lecture, Levi était occupé ... bref, autant dire que finalement, elle avait le choix entre le ménage ou une abominable série télévisée. Autant dire que son choix avait été vite fait. Et puis, elle avait hâte de parler à Ezra, comme son petit-fils avait appelé pour dire qu'il passerait. De toute manière, depuis quelques temps, il était insaisissable, et quand on parvenait à lui mettre la main dessus ... Hum. Les souvenirs de leurs fêtes de fin d'année lui revinrent en mémoire, qu'elle tenta de chasser bien vite. Le pauvre garçon avait eu l'air mortifié par l'attitude de son mari, qui était ... joyeux. Pour ne pas dire autre chose. Bien entendu, surtout avec les petits présents, ce n'était pas vraiment quelque chose qui avait été agréable à voir, mais ils avaient réussi, avec tous les adultes présents, à circonscrire le problème. 

Autant dire qu'elle s'inquiétait pour son garçon. Qui n'avait plus l'âge d'être appelé ainsi, mais ce n'était pas grave : il resterait son petit, comme tous les siens, et voilà. Même ses plus jeunes demi-frères et demi-sœurs, en dépit de leurs âges désormais avancés, continuaient à recevoir ce type de sobriquet de sa part. C'était que, quand on avait connu quelqu'un tout enfant, c'était difficile de passer à autre chose. Zivia avait accueilli avec Ezra avec tout l'amour d'une grand-mère pour son petit-fils. Peu lui importait qu'il ne soit pas caucasien. Et plus tard, qu'il aime les garçons. Il était son sang, même métaphoriquement, et elle avait toujours tenu à suivre les préceptes libéraux du judaïsme, très présent aux Etats-Unis, bien aidée par son époux dont la famille était une membre proéminente de ce courant. Ses propres parents avaient eu, avant ... la séparation de leur famille une pratique plus orthodoxe, comme la plupart des juifs de Pologne des classes ouvrières. Mais comme, en arrivant à New York, son père avait quasiment cessé toute pratique religieuse, la question ne s'était pas posée. Zivia avait été libre de choisir sa synagogue, de choisir seule sa voie. Et c'était ces idées de tolérance et d'accord avec l'évolution de la société qu'elle avait inculqué à ses propres enfants, et qu'elle enseignait aux plus jeunes en temps utile. Alors, telle une grand-mère louve, elle protégeait sa meute, et gare à ceux qui feraient du mal à l'un de ses louveteaux, car la vénérable dame avait encore des crocs bien aiguisés ... et le procès facile, accessoirement. D'ailleurs, Ezra était en avance, car la sonette se fit entendre plus tôt que prévu. Zivia cria donc:

"Entre, entre mon chéri, j'arrive !"

Elle débarqua donc en train d'enlever son tablier et ses gants en plastique, fit la bise à son petit-fils avant de le prendre familièrement dans ses bras - enfin, vu la différence de taille ... de l'entourer comme elle le pouvait. Apercevant ses cernes, elle fronça les sourcils, l'inquiétude transparaissant dans sa voix tandis qu'elle déclarait:

"Ezra, trésor, tu as une mine épouvantable. Depuis quand n'as-tu pas dormi correctement? Viens, je vais te faire une bonne tisane aux épices, ça t'aidera. Oh, et des petits gâteaux, tes préférés, tu veux? Ils sont encore dans le four, mais normalement, ils devraient être bons."

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Sam 1 Fév - 22:24
La période de fête n’est franchement pas la plus évidente pour Ezra, principalement parce qu’elle déclenche chez son mari des tendances qu’il préférait limitées à leur vie à deux, même si cela veut dire les supporter sans le soutien des siens malheureusement. Difficile de faire Hannukah sans le reste de la famille cela dit, et c’est ainsi qu’il s’est de nouveau retrouvé dans la même situation qu’à chaque rassemblement familial, à devoir contrôler Peter et compter les verres enchaînés trop rapidement par son mari. Impossible de l’abandonner à la maison, impossible de l’empêcher de se servir à volonté alors que l’on y incite avec bienveillance non plus. C’est une situation qui ne voit pas vraiment de solution et qui attirerait définitivement l’attention sur leur couple déjà atypique. Et la dernière chose que souhaite Ezra c’est bien de se distinguer de la sorte. S’il a un instant rêvé d’une soirée tranquille où lui pourrait simplement profiter de leur petite famille, les choses ne se sont pas exactement déroulées ainsi à son grand regret.

Facilement excusées par les autres et mis sur le dos d’un excès et de la fatigue, Ezra ne peut plus tellement s’offrir le luxe de traiter les dérives de Peter comme de simples incidents. L’habitude les a rendu lassantes, ce qui lui donne sans doute le mauvais rôle, celui du moralisateur qui met en garde dès le deuxième verre et à qui ont dit de se détendre avant de le regretter une heure plus tard.

La plupart des gens refusent de voir un problème même lorsqu’il leur éclate au milieu de la figure et c’est à la fois d’une tristesse sans fin et pour le mieux. Ezra a honte évidemment, et il est plus dans son habitude de se renfermer et dormir au théâtre que de discuter, ce qui explique la mine épouvantable sans doute. Ezra dépose son manteau dans l’entrée et offre une accolade à sa grand mère.

- Bonjour mamie. C’est plus une question de qualité que de fréquence, mais toi tu as l’air en grande forme en tout cas. Tu cuisines ?

Toutes les grands mères le font, la sienne particulièrement bien cela dit. Ezra tente un sourire, il sait qu’il a des excuses à présenter et ne se fait pas prier, le sentiment de culpabilité le ronge depuis quelque semaines, c’est aussi un peu pour ça qu’il est là, s’excuser. Ce n’était certes pas aussi terrible que certains soirs à la maison, mais Ezra est mortifié, et il est clair qu’il ne sera plus possible bien longtemps de cacher le problème au reste de la famille.

- Je suis vraiment désolé pour Peter. Il ne va pas bien depuis la mort de sa mère. Il a tendance à... abuser.

Même lui se déteste d’à ce point minimiser la situation. Si la honte le fait agir, il a la désagréable impression de lui trouver des excuses.

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Lun 2 Mar - 1:24
« Evidemment, comme je savais que tu passais ! J’accueille mes petits-enfants comme il se doit. Et puis, j’ai tes cousines en garde demain après-midi, donc je fais déjà des stocks.

L’avantage des dents de lait, c’est qu’on peut les gâter avec du sucre, elles tomberont de toute façon. »


Avec tous ses petits-enfants, dont certains étaient encore très jeunes, Zivia faisait toujours attention à ne jamais manquer de gâteaux dans ses placards, quitte à en cuisiner souvent, puisqu’elle avait désormais largement le temps de le faire. Et puis, elle avait toujours dit qu’il valait mieux avoir trop que pas assez sur la table, exprimant sans doute une crainte non avouée qui datait de son enfance, dans le ghetto de Varsovie. Elle avait vite compris que cette obsession de la faim ne la quitterait jamais, parce qu’elle l’avait connue trop intimement, cette maîtresse cruelle qui rendait toute pensée futile. Elle se souvenait souvent de l’incompréhension de son mari quand elle insistait, presque maladivement, pour garnir encore et encore leurs paniers de denrées, et qu’il finissait par le faire non sans lui avoir gentiment fait remarquer qu’ils pouvaient nourrir tout le quartier, à ce rythme. Sauf qu’il lui semblait impossible de ne pas continuer. On ne savait jamais. Son père avait souvent eu les mêmes réflexes, tournés vers ses enfants, se montrant impitoyable sur la nécessité de terminer ses assiettes, de ne rien gâcher, comme s’il lui paraissait insurmontable de jeter quelque chose. Et dans son regard, Zivia reconnaissait les mêmes ombres que dans le sien, en pire encore. Alors tant pis, elle avait appris à vivre avec, et elle cuisinait donc, beaucoup trop. Au moins, personne n’avait jamais manqué de rien sous son toit, et c’était une petite revanche sur sa vie, et sur ceux qui avaient voulu qu’elle finisse trop tôt. Être arrivée à son âge, en bonne santé, avoir toute cette grande famille autour d’elle, c’était le plus pied de nez qu’elle puisse jamais faire à ses bourreaux.

Et cela impliquait de veiller sur les siens, toujours. La vieille dame s’inquiétait pour Ezra, pour ses cernes sous les yeux, ses absences, son répondeur qui débitait le même message quand elle voulait appeler. Et son mari qui avait l’air parfois d’un véritable Palpatine en puissance. Oui bon, la comparaison n’était pas la plus fine, mais enfin, on était fan de Star Wars ou on ne l’était pas. Et en l’occurrence, Zivia était presque une fanatique, depuis le moment où elle avait emmené ses enfants voire le premier. Après tout, elle ne s’était pas inscrite à la Saber Academy pour rien. Ce qui, au passage, inquiétait lesdits enfants devenus grands qui trouvaient qu’une telle activité était dangereuse pour une femme de son âge. Mais enfin, il n’y avait rien de plus drôle que de voir les têtes des petits jeunes quand elle débarquait. Et leur gentillesse s’affadir subitement après une bonne déculottée contre la grand-mère, accessoirement. Non mais oh, petits sacripants ! Bref, tout cela pour dire que son beau-petit-fils n’avait pas les yeux en face des trous les dernières fois qu’elle l’avait vu, et que cela commençait à l’inquiéter. D’ailleurs Ezra s’excusait, remettant sur le sujet le deuil de Peter. Dans un premier temps, soucieuse de le mettre à l’aise, la vieille dame fit mine de balayer le sujet d’un revers de la main, déclarant simplement :

« Ne t’inquiète pas, tout est rentré dans l’ordre, alors c’est le principal. »

Il n’était pas question de l’accabler, évidemment. Mais peut-être un peu de le questionner. Qu’elle s’assure qu’on parlait bien d’un deuil passager. Parce que ce type de réaction, elle l’avait trop connu de ses amies, dans les années cinquante et soixante, quand on ne parlait pas de beaucoup de choses : de l’alcool, des jolies filles qui sortaient du bureau de monsieur. Des jolis garçons parfois, et alors là, on n’en parlait vraiment pas, même pour cancaner. Et l’épouse se devait, pour préserver sa propre réputation, alors qu’elle n’avait strictement rien fait, de couvrir son mari avec quelques phrases joliment tournées de ce cru : il travaillait beaucoup. Il était stressé. Un deuil l’occupait. Tout pour ne pas voir la vérité en face. C’était cela au fond, qui avait mis la puce à l’oreille de la vielle dame, durant les fêtes : cette manière qu’Ezra avait de minimiser, de se faire tout petit, de trouver une excuse, et ce regard … cette honte au fond de la prunelle, qui n’osait pas sortir. Elle l’avait trop vu, ce regard, parfois dans des circonstances dramatiques, car un divorce, c’était impossible, pour une femme : c’était la perte de la garde des enfants, la perte de ses revenus, l’opprobre de la société. Alors … elles subissaient, ses amies. Jusqu’à ce qu’il soit trop tard, parfois. Et pudiquement, l’on mettait des mots creux sur la réalité.
Invitant Ezra à s’asseoir en face d’elle, sur la petite table de la cuisine, Zivia l’observa un petit moment, avant de dire :

« Tu sais mon chéri, à mon époque, quand une de mes amies me disait que son mari avait tendance à abuser, peu importe le pourquoi et de quoi d’ailleurs, je savais que je devais m’inquiéter. Parce qu’on ne pouvait pas partir. Et qu’il fallait faire avec tout ce qui présentait. »

Petite pause, le temps de sortir ses gâteaux du four. Puis elle se retourna, ses gants sur les hanches, le tablier « Princesse Leia » toujours accroché. Et elle finit par demander doucement :

« Alors, est-ce que c’est passager, ou est-ce que, comme avec mes amies, dans le temps, je dois m’inquiéter ? »

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Mer 25 Mar - 12:24
Ezra rit aux blagues de sa mamie, mêmes si elles annoncent un sujet bien plus sérieux en vue. Pas qu'il soit entièrement tabou, pas avec sa grand-mère, mais désagréable néanmoins. Pour quelqu'un orienté vers la résolution de problèmes comme Ezra, l'issue est évidente, mais c'est au niveau psychologique que le souci se place. Pas qu'il ne soit pas conscient des risques qu'il encourt, du fait imparable qu'il est même fort probable que Peter ne s'en remette jamais. Il connaît les chiffres Ezra. Une personne sur trois réussit à se sortir de la dépendance à l'alcool. Ces chiffres concernent évidemment les gens qui tentent réellement d’entamer un processus de guérison et une thérapie à côté et ce n'est pas le cas de Peter. Peter à l'inverse continue de faire des promesses radieuses, mais ne leur donne jamais suite. Face à cette réalisation, il est difficile pour le professeur de théâtre de vivre dans le déni qu'on pourrait lui attribuer. Pour autant, s’apitoyer sur son sort à chaque fois n'aurait pas une grande utilité et la plupart du temps il évite le sujet. Les choses ont été dites un million de fois, il n'a pas besoin d'être convaincu qu'il serait plus sage de quitter son mari et de se concentrer sur son propre bonheur. C'est de courage dont il a besoin, plus que de leçons de morale.

A la question de Zivia, Ezra hausse une épaule et prend une lente inspiration. Encore une fois, le professeur de théâtre a eu tout le temps nécessaire pour réaliser qu'au cours des mois qui ont suivi la mort de sa mère, Peter n'a fait que tomber plus bas. Le temps n'a rien changé à l'affaire au contraire. Les choses ont même empiré, passant d'une consommation abusive joyeuses et épuisantes à une consommation abusive désormais marquée par une mise en danger quasi constante. Peter n'est pas violent, c'est bien le seul point positif de la situation. L'épuisement est moral surtout.

- Je ne pense pas que ce soit passager. Il buvait avant, moins peut-être, mais toujours de trop. Si ça avait dû passer, ce serait déjà derrière nous non ?

Aussi rhétorique soit le ton, il s'agit d'une vraie question pour Ezra. Parfois il se demande s'il n'est pas trop cynique, trop pessimiste. Tout ce qu'il sait c'est qu'il n'est pas la bonne personne pour aider Peter, aussi terrible soit cette pensée pour sa conscience.

- Je ne pense pas pouvoir l'aider. Je le maintiens tout juste en vie au sacrifice de mes soirées. Mais on a déjà eu cette conversation des centaines de fois et c'est moi qui ne suis pas prêt à ce que ça change.

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Sam 4 Avr - 20:32
Même en voiture, elle quittait rarement son téléphone des yeux, continuant à envoyer des textos et des mails à la vitesse de la lumière pour pouvoir répondre le plus rapidement aux sollicitations avant d'arriver dans le Queens. Il y avait une règle d'or, quand Leah venait à pénétrer dans l'antre de sa grand-mère, le téléphone venait à être coupée et soigneusement ranger dans son sac à main, ayant le désir de prendre un temps pour pouvoir profiter d'elle sans avoir à se prendre la tête à regarder fixement son téléphone toutes les trente secondes, dès qu'elle voyait la petite lumière s'allumer sur son écran, même si comme toute personne de sa génération, il était difficile de s'en défaire trop longtemps, comme une bouffée d'oxygène qui lui était nécessaire de temps en temps. Et puis elle ne pouvait pas se le permettre avec son travail, déjà que les nuits pouvaient être courtes, heureusement ce n'était pas toujours ses clients qui venaient à lui tenir la jambe jusqu'au petit matin. Comme à chaque fois, elle ne voyait pas le trajet passé, et ce n'est que quand elle entendit son chauffeur se mettre à tousser légèrement, qu'elle leva enfin la tête de son téléphone, laissant planer un doux sourire sur son visage en voyant qu'elle était arrivée au pied de la demeure de sa grand-mère. Alors qu'elle commençait à sortir de la voiture, elle sentit son téléphone vibrer entre ses doigts, un simple coup d'oeil lui permet d'identifier le nom de l'appelant sur l'écran et elle leva les yeux au ciel, avant de décrocher et surtout de laisser parler sa mère, faisant quelques bruitages pour lui faire croire qu'elle suivait la discussion avec un grand intérêt puis de lui couper la parole. « Ce soir … Non je ne pourrais pas dîner à la maison. D'une parce que j'ai déjà mangé chez toi hier soir, de deux parce que je ne supporte plus tes essais culinaires, je te jure reprends le pilate je risquais moins l'intoxication alimentaire et de trois, j'ai aqua-poney. Allez je t'embrasse ! » Cela avait coupé la parole de sa mère, et elle en avait profité pour pouvoir raccrocher et immédiatement mettre son téléphone en mode avion, avant que sa mère ne se ressaisisse.

Leah ne s'étonna guère que la porte d'entrée était ouverte, pour autant elle s'arrêta un instant dans l'entrée en entendant la voix de son frère. Il était enfin sortie de son trou celui-là, heureusement que Leah continuait à participer au cours de théâtre qu'il donnait le mardi soir, sinon elle était certaine qu'elle n'aurait pas eu beaucoup de moments pour le voir. Elle accrocha son manteau dans l'entrée, retira ses chaussures à talons et alla les rejoindre. « Bonjour maminette ! » Leah se précipita pour embrasser tendrement sa grand-mère, puis elle donna un petit coup dans le bras de son frère. « Salut le zombie, tu viens manger les pauvres êtres que nous sommes ? Attention, elle est coriace mamie ! » Elle lui fit un clin d’œil avant de se faufiler comme si elle était chez elle, entre les chaises pour atteindre à placard précis où elle savait qu'elle trouverait son bonheur, et notamment ce qu'elle adorait grignoter pendant le goûter. Leah avait beau avoir vingt-sept ans, être une avocate qui savait se défendre, elle gardait un côté enfantin qui ressortait facilement quand elle se rendait chez sa grand-mère adorée. Croquant dans le gâteau, elle vint s'installer sur une autre chaise autour de la table, s'asseyant en tailleur avant d'observer son frère et sa grand-mère à tour de rôle, leurs visages étaient quelque peu fermés et comme toujours elle arrivait comme un cheveu sur la soupe. « Ne faites pas attention à la tornade que je suis, et reprenez votre discussion comme si je n'existais pas. » Elle fit un petit clin d’œil avant de se taire, grignotant son gâteau, le plus discrètement possible.

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Sam 11 Avr - 22:34
« Si tu sais que tu ne peux pas l’aider … »

Zivia n’eut pas le temps d’achever sa phrase, car une tornade blonde venait d’entrer chez elle, et d’interrompre la conversation qui s’amorçait avec Ezra. Reconnaissant sans mal la propriétaire de la voix – et du bazar qui allait avec – la vieille dame se tut donc et observa sa petite-fille débarquer, saluant les deux autres Edelman de la maison avec son naturel ordinaire. Qui eut cru que ces deux là puissent être frère et sœur ? L’un était d’un calme à tout épreuve et réservé, quand la seconde avait de la fougue à revendre, et était pétulante au possible. La différence de caractère était amusante. Pis, la vieille dame se demandait souvent lequel tenait le plus d’elle. Sans doute que, à son grand âge, Ezra lui ressemblait davantage, mais jeune … Ah, il était probable que si elle était née à cette époque, elle aurait ressemblé à Leah. Enfin, en bonne partie du moins. Peut-être était-ce pour cela que l’ancienne avocate avait toujours eu un faible pour sa petite-fille : c’était celle qui avait suivi ses traces, d’abord, qui avait repris le flambeau du droit, et pour y avoir consacré une telle part de sa vie … Bien sûr, que cela lui avait fait plaisir. Affirmer le contraire eut été malhonnête. Et puis, elle avait l’impression de se revoir, au seuil de sa jeunesse, avant son mariage, quand elle ne rêvait que de légèreté, de croquer la vie à pleine dents, de la mordre pour ne plus la lâcher et de la dévorer jusqu’au trognon. Enfin, Leah avait toujours été sensible à leur histoire, à son histoire. Elle lui avait ramené des nouvelles de Pologne, accomplissant ce voyage qu’elle-même n’avait jamais réussi à faire, malgré toutes ces années écoulées. Jamais, jamais elle n’avait pu revenir. Le poids des souvenirs avait été trop lourd à porter. On lui avait proposé, pourtant, pour les commémorations diverses. Les associations de survivants lui avaient demandé, aussi. Mais non, une force impérieuse l’avait retenue, sans qu’elle ne sache s’il s’agissait d’un ressentiment enfoui mais vivace ou simplement de l’impossibilité de faire face aux pertes, encore aujourd’hui, tellement d’années après. De toute leur famille, il n’y avait plus qu’elle pour se souvenir. Pour se rappeler des prénoms, des dates, de leur histoire. Et bientôt, elle ne serait plus là pour le faire. La tâche serait laissée à ses enfants, à ses petits-enfants. Voilà pourquoi c’était important, pour elle, qu’ils soient au courant des traditions, de ce qui avait manqué être balayé, foulé au pied, et de leur héritage, aussi lourd à supporter soit-il. Mais aussi qu’ils soient heureux dans leur vie, qu’ils ne sacrifient rien. Ils avaient tout pour être heureux : les droits, la liberté … l’argent, car quoi qu’on en dise, Zivia avait tendance à dire que si l’argent ne faisait pas le bonheur, il avait tendance à y contribuer fortement. Sans doute qu’il fallait avoir connu la misère la plus sombre, noire, la faim qui tenaillait le ventre et la saleté, le typhus rôdant partout et l’odeur de la mort constamment autour de soi pour avoir un avis aussi tranché sur la question. Distraite malgré elle par ses pensées, Zivia se contenta finalement de répondre :

« Shalom, ma chérie. »

Cette dernière avait déjà attaqué sa pâtisserie du jour, les invitant à poursuivre leur conversation, ce que la grand-mère se trouvait bien en peine de faire. Leah avait vu le problème posé par Peter à Hannukah, bien sûr, et elle les savait très proches, Ezra et elle, donc ils avaient dû en parler, bien entendu. Mais on lui avait toujours appris à ne pas parler des choses qui fâchent devant une autre personne que la première concernée, et si Zivia prenait plaisir à affirmer qu’elle évoluait avec le temps, et son temps, le fait est que certains vieux réflexes d’une éducation différente lui restaient. Il y avait des choses qui se faisaient, et d’autres qui ne se faisaient pas, car elles étaient embarrassantes. Et la dernière chose qu’elle voulait, c’était précisément cela. Alors elle contempla les différentes options qui s’offraient à elle, tourna sept fois sa langue dans sa bouche, et finit par dire, pour laisser son petit-fils continuer sur le sujet s’il le désirait devant sa sœur et la mêler à la conversation, ou bien dévier :

« Je m’enquérais de la santé de ton beau-frère.

Au fait, vous voulez quelque chose à boire tous les deux ? J’ai fait du thé, mais il y a de tout, j’ai refait le plein récemment. »

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Dim 19 Avr - 19:53
Ezra ne voit pas d’issue. Il a beau retourner la situation dans tous les sens, ça ne dépend pas de lui, mais de Peter. Il a fait ce qu’il a pu, l’a envoyé dans toutes les structures qui pouvaient l’accueillir, s’est même violemment disputé avec l’agent artistique de son mari. Tout ce qui lui était possible de faire, il l’a fait. Alors, peut être que les idées lui manquent simplement, ou que sa patience n’est plus celle d’autrefois, toujours est-il que si son psy n’est pas capable de lui suggérer de solution miracle, il y a quand même de très fortes chances pour que pour que personne ne soit en mesure de l’aider du tout. La réalisation est compliquée, et il n’a pas de mal à imaginer que son entourage ait la solution toute trouvée à ce problème, mais partir n’est pas une décision qu’il peut prendre à la légère.

Par chance la discussion est interrompue avant que ce point ne soit abordé et Ezra est presque reconnaissant envers sa sœur de débarquer et de le traiter de zombie. Il est vrai qu’il n’est pas au meilleur de sa forme avec toutes ces nuits passées au théâtre et ces journées passées à ramasser les pots cassés au sens propre comme au figuré, mais ce n’est pas non plus comme s’il avait vraiment le temps de se faire un masque au concombre pour réduire les cernes... Enfin puisque tout le monde a décidé de se réunir pour le thé sans se concerter, Ezra en profite pour changer de sujet. Il n’a pas envie de pourrir l’ambiance avec un sujet qui reviendra de toute évidence en permanence tant qu’il n’aura pas pris la décision de faire ce qu’il faut.

- On voudrait t’ignorer qu’on ne pourrait pas, une vraie tornade blonde comme tu dis ! Vous en faites pas pour moi, on peut changer de sujet, c’est pas comme si c’était réjouissant. Et sinon oui du thé c’est très bien.

Le café pour rester éveillé pourrait être une option aussi, après tout Leah vient de le comparer à un Zombie, il ne faudrait pas faillir à sa réputation.

- Qu’est ce qu’elle a à raconter la tornade ?

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Ven 24 Avr - 15:32
Leah n'avait pas prévu de passer chez sa grand-mère, en réalité elle ne prévenait généralement pas quand elle passait chez elle, autant d'ailleurs que Zivia venait rarement à téléphoner quand elle venait embrasser sa petite fille dans son appartement de Manhattan et elle avait alors connu quelques situations cocasses qui avaient surtout beaucoup plus surpris les partenaires de Leah et les avaient fait fuir, que cela n'avait réellement choqué la jeune avocate. Et de ce fait elle s'autorisait à faire la même chose chez Zivia, car elle savait parfaitement qu'elle serait toujours la bienvenue ici, qu'elle aurait toujours tout ce dont elle avait besoin auprès d'elle et elle adorait les moments qu'elle partageait avec sa grand-mère, elle avait l'impression de redevenir une enfant quand elle se présentait ainsi chez elle, et c'était sans doute ce qu'elle était encore un peu, à vingt-sept ans et elle l'assumait pleinement ce genre d’attitude quand elle était dans la confidence de l'intimité. Pour autant, dès qu'elle venait à parler de travail, quand elles échangeaient sur certains sujets, sir ce qu'elle pourrait utiliser pour pouvoir défendre un client, la petite fille s'éloignait très vite, son œil venait à briller d'une nouvelle lueur, et la passion venait alors à l'enivrer et elle devenait alors intarissable sur le sujet. Leah aimait profondément ce qu'elle pouvait partager avec elle, alors elle essayait d'entretenir le plus possible le lien avec elle. C'est pourquoi elle avait toujours l'habitude de faire comme si elle était chez elle dès qu'elle débarquait chez elle.

Leah ne s'attendait pas pour autant à trouver son frère là, en même temps elle ne connaissait pas nécessairement son emploi du temps, et elle n'était pas là pour le fliquer loin de là. Cela était un domaine où leur mère pouvait exceller et Leah, elle, préférait laisser de l'espace, même s'ils communiquaient tous les deux assez souvent, et qu'elle était bien évidemment toujours disponible pour lui de jour comme de nuit, dès qu'il aurait alors besoin d'elle, elle serait là pour lui. Cependant, elle restait sa petite sœur et il était important qu'elle le taquine un peu, même si dans le fond, elle s'inquiétait sincèrement de son état de santé, il ne semblait pas être en pleine forme mais elle ne pouvait pas le pousser à lui parler s'il n'avait pas envie de le faire directement. Elle lui donna un petit coup dans le bras en souriant avant de lui tirer gentiment la langue. « C'est tout simplement le but, de ne pas pouvoir m'ignorer ! » Elle regarda sa grand-mère, hochant doucement la tête. « Du thé ça sera parfait ! » Elle redevint un peu plus sérieuse alors en le regardant fixement. « On peut changer de sujet ? Je ne sais même pas de quoi vous parliez avant que je sois là … Mais généralement ce n'est pas en disant devant moi, pas de soucis on peut changer de sujet que je vais lâcher l'affaire, tu devrais le savoir pourtant … Et n'espère même pas réussir à changer de sujet. »

@ Invité

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Ven 15 Mai - 20:02
Laissant momentanément le frère et la sœur, Zivia se retourna pour aller chercher la bouilloire fumante ainsi que les tasses dans son placard, puis elle versa le thé à la menthe qu’elle avait fait dans trois récipients tirés au hasard, et sur lesquels étaient peints des pensées profondes telles que « Prof », « Grognon » et « Joyeux » - oui, ses petits enfants avaient eu une période fanatiques des Sept Nains, et elle s’était retrouvée avec un set de table complet, qu’elle ressortait donc pour les grandes occasions familiales comme celle-ci. C’est ainsi évidemment que Prof lui échut, et qu’elle mit Grognon devant Ezra, sa tasse attitrée selon sa sœur, pendant qu’elle-même récoltait Joyeux. Ils avaient de la chance : leur père se retrouvait toujours avec Dormeur. Puis elle les observa un bref instant, heureuse de profiter de ce hasard pour se retrouver avec ses deux grands, comme elle les appelait gentiment. Les petits étaient certes adorables, mais les conversations étaient moins profondes. Quoique plus aisée, évidemment : convaincre Esther que son flirt de maternelle n’était pas le diable incarné pour avoir fait un bisou sur la joie de sa copine Camille n’était pas ce qui lui prenait le plus d’énergie – encore que, essayer d’expliquer « l’amour des grands » à cet âge s’était avéré plus complexe que prévu, mais également très adorable, puisqu’elle avait fini par ressortir les vieilles photographies d’Asher et elle-même à la vingtaine, jeunes et fringants. Bon, la petite ne l’avait pas reconnue, ce qui était légèrement vexant, mais … quand elle avait compris qui étaient les deux personnes sur l’image en noir et blanc, c’était comme si le ciel s’était soudain éclairé sous ses yeux, et Zivia avait subi une véritable rafale de questions, auxquelles elle s’était empressée de répondre, dans une joyeuse nostalgie du temps passé. Son mari n’avait connu ni Leah, ni Ezra. Il ignorait que sa petite-fille avait suivi leurs traces à tous les deux, et qu’Ezra vivait fièrement de sa passion. Il ne savait pas ce qu’ils avaient vécu, de leur enfance jusqu’à l’âge adulte. Il n’y avait qu’elle, la matriarche. Parfois, une présence à ses côtés lui manquait, surtout dans des temps comme ceux-là, quand elle hésitait à aborder frontalement un sujet qui, néanmoins, lui tenait à cœur. L’ombre de la silhouette de Levi flotta devant ses yeux, et cela l’aida à se concentrer sur la situation présente. Pendant encore quelques secondes, elle les observa échanger sur le caractère … énergétique de Leah, puis finalement, n’y tint plus.

« J’étais sur le point de dire à ton frère que sa vieille grand-mère commençait à s’inquiéter de la situation de Peter. Et surtout de la tienne, Ezra. Je sais qu’on dit pour le meilleur ou pour le pire … Mais, tu n’as pas à te sacrifier, justement, mon chéri. Je sais bien que tu penses que c’est ce qu’il y a de mieux, cela dit …

Je n’aime pas te savoir ainsi. »


Tout en disant cela, Zivia avait instinctivement commencé à tordre légèrement ses mains, se les lavant presque à la manière d’une Ponce Pilate moderne et surtout très nerveuse. La vieille dame n’aimait pas parler ainsi, et elle détestait encore plus la pointe de peur qui transperçait sous l’inquiétude maternelle et tendre qu’elle avait tentée d’adopter comme tonalité. Parce que c’était la vérité : elle avait peur pour son petit-fils, pour son bonheur, son avenir, sa santé … L’incident d’Hanukkah lui avait peut-être définitivement ouvert les yeux. Peut-être qu’elle avait pris les choses trop à la légère, ou qu’elle avait voulu donner tellement de latitude, d’espace à Ezra qu’à la fin, elle n’avait pas été vraiment là pour lui ? Elle s’en voulait, en tout cas, de ne pas avoir dit plus tôt ce qui lui trottait dans la tête, et même là, elle restait mesurée, attentive à ne pas blesser, à ne pas … Pis, elle se sentait coupable d’évoquer le sujet devant Leah, tout en étant réconfortée par sa présence, car elle espérait qu’à elles deux, elles pourraient … A vrai dire, elle ne savait pas. Convaincre Ezra de faire autre chose que simplement sacrifier toute existence propre pour son mari et sa bouteille, puisqu’ils formaient désormais un trouple douloureux ? Juste … lui faire part de leurs appréhensions ? Déjà, elle battait en retraite, en plus, à son propre mécontentement interne, ajoutant vite :

« Je m’inquiète sans doute pour rien mais … »

Elle n’acheva pas, se contentant de se plonger dans sa tasse de thé.

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Dim 7 Juin - 15:57
Aucune des deux Edelman n'a l'air décidée à changer de sujet et Ezra devrait le savoir à force, il ne va pas sortir vainqueur de cette lutte. Ces deux là ne sont pas de la même famille pour rien et chercher à tourner autour du pot ne ferait que retarder le moment fatidique, où à force de se faire cuisiner il finira par céder et s'épancher. C'est de cette manière qu'ils torturent les introvertis chez les Edelman, et ça marche ! Quand on connaît la facilité avec laquelle Ezra se renferme comme une huître, ce n'est malgré tout pas plus mal. Touché que les deux femmes s'inquiètent de son sort cela dit, il prend une inspiration pour répondre à toutes ces inquiétudes qu'elles semblent éprouver à son sujet.

- Je sais...

Il sait oui, mais savoir n'arrange en rien la situation. Un divorce c'est toujours compliqué. C'est compliqué chez les hétérosexuels, ça l'est d'autant plus pour une personne qui a lutté pour ce droit. Ezra voudrait être exemplaire, montrer qu'il ne prend pas des décisions à la légère et qu'il est capable de s'engager. Il s'accroche aux bons souvenirs aussi même si le négatif a pris le pas sur le reste. A une époque, Peter était un homme plein de charme et d'humour, l'homme de sa vie même. Les gens l'écoutaient parler et il avait cette aura magnétique qu'ont les acteurs que les autres adulent. Ezra aimait écrire pour lui, ce fut le coup de foudre directement. Ils s'équilibraient, il lui apportait tout ce qu'Ezra n'avait pas en lui. Tout ce que le dramaturge pouvait créer et écrire, Peter le sublimait. Il se souvient de leurs moment passés au théâtre avec un verre de vin à faire les premières lectures des textes d'Ezra. Ezra n'était pas toujours convaincu, Peter à l'inverse faisait vivre le texte, lui donnait une âme. Aujourd'hui Ezra reconnaît difficilement l'homme qu'il a épousé. Il continue d'espérer qu'il reviendra, que ce n'est qu'une mauvaise passe. Abandonner tout espoir est plus difficile que les gens ne le pensent.

- C'est difficile d'admettre que l'homme que j'aimais ne reviendra pas. Parfois je le retrouve, mais ça ne dure jamais bien longtemps. Ce n'est même pas comme s'il me tapait dessus ou quoi que ce soit. C'est à lui-même qu'il fait du mal. Et du coup... j'imagine que c'est plus difficile de mettre un stop à tout ça ?

C'est l'usure qui les détruit, comme beaucoup de couples finalement. Peter n'a jamais intentionnellement fait de mal à Ezra. Il n'avance pas que cela aurait été plus facile si cela avait été le cas, Ezra ne se permettrait jamais une telle prétention. Mais cet entre deux est compliqué. Lorsqu'il pèse le pour et le contre, tout ce qu'il voit c'est un homme qui n'est pas capable de venir en aide à l'amour de sa vie dans un moment difficile. On pourra lui dire tout un tas de choses rationnelles, c'est ce sentiment qui revient et prédomine. Pour ne rien arranger, la famille de Peter le pense sans doute très fortement elle aussi.

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Mar 16 Juin - 20:05
Leah avait toujours le don de pouvoir débarquer au meilleur des moments, et de mettre directement les pieds dans le plat dans un sujet qui pouvait fâcher dès son arrivée. Elle avait la délicatesse d'un éléphant dans un magasin de porcelaine, mais pour autant, elle ne pouvait pas imaginer qu'Ezra serait chez leur grand-mère au moment où elle avait décidé de débarquer chez elle à l'improviste à l'heure du thé. Récupérant sa tasse attitrée, au nom de « Joyeux », elle s'était levée pour pouvoir faire le service à tout le monde tout en écoutant les explications de l'un et de l'autre sur le sujet sensible qu'ils étaient visiblement en train d'aborder en tête à tête. Leah était têtue, et si cela concernait son frère, elle ne le laisserait pas se faufiler aussi facilement qu'il pouvait bien le vouloir. Elle ne le faisait déjà pas quand ils étaient petits, alors ce n'était pas maintenant qu'elle viendrait à lâcher l'affaire, ce qui était plutôt une bonne chose quand on était avocate. On lui avait longuement répété cette phrase durant son enfance, pas seulement « Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités », mais aussi « Petits enfants, petits problèmes ; grands enfants, grands problèmes. Et la jeune femme pouvait compter sur le caractère de sa grand-mère pour pouvoir s'assurer qu'elle aurait toute la lumière sur les tenants et les aboutissants de leur discussion. Elle reprit sa place sur sa chaise et baissa le regard sur la tasse fumante en entendant les paroles de mamie Zivia. Elle poussa alors juste un « Ah ! » avant de tourner le regard vers son frère, avec un petit sourire triste, et de glisser la main jusqu'à lui pour pouvoir la serrer dans la sienne.

Peter était devenu un sujet de conversation assez récurant dans la famille Edelman, et généralement il n'y avait que deux situations pour cela, soit la personne venait à être mise sur un pied d'estale, soit c'était parce que son comportement n'était plus réellement apprécié et c'était malheureusement le cas. Leah avait été réellement contente pour Ezra quand il lui avait présenté Peter, il avait tout pour être charmant et elle s'était sincèrement bien entendue avec son beau-frère, de plus tout ce qui comptait réellement c'est qu'il fasse le bonheur de son grand frère, le reste après ne la regardait pas, ils avaient le droit à leur intimité. Mais il était évident que ça n'allait pas, et il y avait de plus en plus de signes pour démontrer que le privé n'était pas simple et que cela commençait à empiéter sur le public. Ezra gardait sans doute le silence depuis bien longtemps, mais il n'était pas obligé de s'infliger une vie triste aux côtés de quelqu'un qui prenait un soin particulier à se détruire et par extension à détruire ceux qu'ils l'entouraient. « Il faudrait peut-être que vous commenciez réellement à penser à la suite que vous voulez donner à votre couple … De ne pas attendre à ce qu'il vienne à te taper, parce qu'un soir ne sera pas fait comme un autre, que c'était peut-être la chose de trop. Je sais que je ne pourrais jamais pleinement comprendre ce que tu vis car je ne suis pas dans cette situation, et que les conseils sont une chose mais l'application en est une autre. Vous avez parlé qu'il s'engage dans une cure de désintoxication ? » Est-ce que les sentiments pouvaient tout excuser, tout expliquer, tout accepter … Il y avait un moment, où Ezra devait penser aussi à se protéger, avant que ce ne se soit lui, qui vienne finalement à sombrer par les déboires de son compagnon.

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Mar 16 Juin - 23:27
Instinctivement, Zivia serra ses poings à la simple mention que quelque chose puisse arriver à son petit-fils. Elle n’était peut-être qu’une vieille dame percluse de rhumatismes et d’arthrose, et de taille … légèrement inférieure à la moyenne, comme elle aimait à le dire, donc qui n’impressionnait plus grand monde, néanmoins, cette simple faisait bouillir son sang. Sa famille demeurait le plus important, parce qu’elle avait tellement sacrifié pour élever ses propres enfants … et aussi, elle en avait parfaitement conscience, parce qu’une part de son désir d’en avoir plusieurs venait de son besoin de perpétuer le souvenir des siens, d’être certaine de pouvoir élever des petits qui n’auraient pas peur d’être ce qu’ils étaient, de poursuivre leurs traditions. Ce n’était qu’en devenant mère qu’elle avait commencé à comprendre les ombres dans les yeux de son père lorsqu’il regardait ses enfants issus de son second lit. Elle se souvenait de l’émotion qu’elle y avait lu lors de la naissance de son premier fils. Il y avait eu … beaucoup. Et elle avait eu la sensation, pour la première fois depuis de nombreuses années, qu’ils se comprenaient enfin. Il ne servait à rien de nier que ce traumatisme, cette catastrophe qui portait si bien son nom, avait eu des effets tout au long de son existence, et encore aujourd’hui, elle savait que, si elle avait tardé à dire ses inquiétudes, c’était également à cause de cela, parce qu’elle voulait se persuader que sa descendance était heureuse, que son travail acharné pour offrir le meilleur à ses enfants, puis à aider à éduquer ses petits-enfants, n’avait pas servi à rien, que la vie ne les précipiterait pas dans une nouvelle épreuve, même si c’était idiot, parce que tout ne pouvait être rose. Sauf qu’enfin, les digues de son honnêteté avaient lâché, et elle éprouvait cette nécessité viscérale de protéger Ezra. Elle n’aimait pas entendre la lassitude dans sa voix, mais aussi cette tristesse face à constat implacable, qui était qu’un être aimé était peut-être réellement perdu. Elle se souvint des journées où elle était restée seule, à faire face, pour que ses enfants ne se doutent de rien, quand Bao était parti, et de cette douleur insondable que ce « nous » n’existerait plus – avait-il jamais existé un jour ? Avec douceur, elle vint trouver son petit-fils et déposa un baiser sur sa tête, pour lui dire qu’elle comprenait à quel point c’était difficile, que sa situation n’avait rien d’évident. La remarque de Leah le soulignait, sans qu’elle ne le veuille réellement, puisque Zivia déclara tristement en se détachant :

« Il en a déjà fait … Apparemment ça n’a pas marché. Et le problème, c’est que même s’il y en a des excellents … il faut beaucoup de volonté pour que ça tienne sur le long terme. Et … je ne suis pas certaine qu’il l’ait cette volonté. »

Bien sûr, l’octogénaire avait envie de croire que c’était un mauvais moment à passer, que les rechutes étaient dues aux épreuves, notamment au deuil qui l’avait frappé récemment. Mais … il y en avait eu avant, des tentatives échouées. Elle avait l’impression confuse de voir son beau-petit-fils s’enfoncer, et Ezra essayer de surnager, le portant à bout de bras. Sauf qu’à un moment, ce n’était plus suffisant. Pour lui, mais aussi pour eux. Et encore une fois, elle avait pleinement conscience de ce que cela impliquait, de la souffrance à l’idée de se séparer d’un être aimé, pour son propre bien. Le cheminement jusqu’à prendre la décision de partir était long, difficile, douloureux. Il était fait de doutes, d’espoir qu’une solution existerait, qu’un miracle soudain ferait que tout irait mieux. La vie lui avait appris que parfois, ce n’était pas le cas.

« Leah a raison, cependant. Est-ce que … comment tu vois votre avenir ? Les addictions … Il ne va pas redevenir le Peter que tu as connu, que nous avons connu, comme cela. Et avoir simplement des … éclairs, au milieu du brouillard … Ce n’est pas une vraie vie à deux. »

Une comparaison lui traversa l’esprit et elle s’y risqua :

« Si par exemple … bon, espérons que ça n’arrive jamais mais … si je commençais à perdre la tête, vous savez tous les deux que je ne veux pas que vous vous tuiez tous à vous relayer ou je ne sais quoi à me surveiller.

J’irai dans une gentille maison où on s’occupera de moi, vous viendrez de temps en temps, et vous ne vous sentirez surtout pas obligés de le faire, parce que ce ne sera plus vraiment nous. Nous, notre famille, ce sont ces moments-là. C’est cela, notre vrai amour.

Demande-toi, Ezra, si quand tu es chez toi, tu ressens cet amour, et tu te dis que tu penses que ton foyer existe encore, s’il a une chance de te faire ressentir cela. »


Elle l’enlaça furtivement dans le cou avant de chuchoter :

« Dans tous les cas, on sera avec toi, tu le sais n’est-ce pas ? Vous restez tous les deux mes bébés, même maintenant. »

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Dim 21 Juin - 20:01
Ezra sent venir une conversation qui ne vas pas lui plaire, il devrait le savoir, il est celui qui l'a lancé. En parler calmement avec sa grand-mère est une chose, se justifier devant les deux femmes en est une autre et c'est là tout son problème. Il connaît leurs intentions, il sait aussi que le clan Edelman peut être aussi intense qu'il est protecteur et aimant, mais cela ne l'empêche pas de se braquer alors qu'il se sent stupidement attaqué par les paroles de sa sœur. Le discours n'est pas nouveau, il ne devrait pas le surprendre, mais lorsque que Leah parle de violences conjugales, les muscles d'Ezra se tendent et il serre un peu les dents. Tous les alcooliques ne sont pas violents, et s'il lui assure que Peter n'est pas de ceux qui ont l'alcool mauvais, il s'attend au moins à ce qu'elle lui fasse confiance là-dessus. Piqué au vif, il réplique donc irrité tout à coup.

- Peter n'est pas violent. Il ne l'a jamais été. Il ricane, se cogne partout, s'endort debout et me fait honte, mais il n'est pas violent. Il n'y a pas qu'un seul type d'alcoolique sur terre, et oh surprise, la désintoxication n'est pas la solution miracle à tous nos problèmes.

Par chance, sa grand-mère prend le relais avec bien plus de pédagogie, ce qui empêche les frangins de se crêper le chignon en bonne et due forme, une chance... Ezra a beau être un grand calme et Leah une tornade, il n'aurait jamais survécu dans cette famille, s'il n'avait pas lui-même son petit caractère. Il s'en veut presque instantanément de réagir ainsi cela dit. Leah ne veut que son bien, même si elle est parfois bien brute de décoffrage !

- Il ne voit pas mal, et quand il est sobre il dédramatise la chose ou s'excuse platement en faisant un effort quelques jour, et puis ça recommence. Je ne sais pas, je ne sais vraiment pas ce qui serait mieux, si je vais pouvoir continuer comme ça... Il a perdu sa mère au début de l'année, je me vois mal l'abandonner là-dedans. Il se rend compte des choses, mais il n'arrive pas à s'en empêcher. Dans tous les cas, je ne me vois partir aujourd'hui.

L'exemple de Zivia, lui fait mal au cœur cela dit, même s'il est plein de bon sens. Maintenant qu'il y réfléchit, il se rend compte qu'il ferait exactement ce qu'elle est en train de décrire. Ezra se voit comme quelqu'un sur qui l'on peut compter, pas quelqu'un qui abandonne à la moindre difficulté. Peut-être aussi qu'il s'est trop laisser influencer par les belles lettres et le théâtre. Ce qu'il s'impose à lui-même est sans doute beaucoup trop exigeant, mais c'est ainsi qu'il voit les choses, pour l'instant en tout cas.

- Ou alors on emploiera une gentille personne pour s'occuper de toi, pour être sûrs que tu es bien prise en charge et que tu profites tout de même de ta maison. Leah et moi on fera en sorte que tu sois bien en tout cas.

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Sam 11 Juil - 1:08
Silencieusement, Zivia posa une main sur l’épaule de Leah, pour lui faire comprendre qu’il valait mieux laisser couler face à l’irritation soudainement perceptible dans la voix d’Ezra. La méthode frontale avait parfois des avantages, mais en l’occurrence, elle avait appris que la douceur fonctionnait mieux. Elle comprenait d’ailleurs ce qu’il disait et lui faisait confiance pour ne pas leur mentir – même si en toute honnêteté, une petite partie d’elle-même, tout au fond, continuait de redouter un dénouement similaire. Cependant, elle avait essayé de se documenter, et du reste, il y avait du vrai dans l’affaire : pour le moment, la désintoxication n’avait pas marché. Peut-être aussi parce que Peter n’avait pas réellement envie de la faire. Cela demandait tellement d’effort, un sevrage. Et ça dépendant de nombreux facteurs. Néanmoins en attendant, elle demeurait certaine d’une chose : tout ceci n’était pas tenable. Et en quelque sorte, en ne répondant pas à sa question, son petit-fils y avait répondu de facto. Il restait par devoir, pour ne pas laisser son mari s’enfoncer davantage, en se convainquant que ce n’était pas le bon moment – et ça ne l’était pas, mais il y aurait toujours un problème qui l’empêcherait de partir. Et de l’autre côté … Eh bien, Ezra avait pointé du doigt, là encore, le problème.

« Il n’arrive pas à s’en empêcher parce qu’il est malade. Et dans ce cas … précisément, on n’est plus vraiment lucide … »

Elle n’osait pas aller plus loin, consciente que la discussion était douloureuse pour Ezra, et qu’elle risquait de l’être pour tout le monde à force. Néanmoins … elles avaient peut-être ouvert une brèche. Dans laquelle, d’ailleurs, Zivia s’empressa de s’engouffrer, demandant simplement :

« Et demain ? »

Voilà, c’était la question, au moins pour un temps. Pour le reste, elle sourit à ce qu’il disait, même si sincèrement, elle espérait vraiment ne pas finir ainsi. C’était idiot, mais elle redoutait presque davantage la démence que de finir grabataire. Tant qu’elle aurait sa tête, elle pourrait penser, réfléchir, dicter des choses peut-être, si elle ne pouvait plus écrire. Il lui fallait conserver ses souvenirs aussi. Pour ne surtout pas oublier ou à l’inverse, avoir à les revivre. Parce qu’elle n’était pas sûre, pour le coup, que retomber en enfance, dans son cas, soit une expérience positive. Ce serait même très clairement le contraire. Oui, elle pourrait supporter beaucoup de choses, mais vraiment, elle priait pour que la vieillesse soit encore un peu clémente avec elle. Pour profiter déjà de ses petits-enfants, des plus grands comme des plus petits, mais aussi de la vie, tout simplement : aller faire ses courses et chercher une pâtisserie l’après-midi, faire la cuisine, donner ses cours, se maintenir une vie sociale riche … C’était important pour s’entretenir, et également pour oublier que le corps ne suivait plus aussi bien qu’avant. Mais qu’était la matière, face à l’esprit ? C’était cela, sans doute aussi, le problème de Peter : l’esprit avait abdiqué face à l’addiction, et quand on en était là … La pente était douloureuse à remonter. Parfois impossible. Et elle n’avait pas envie que son petit-fils la dévale avec, pas forcément de la même manière bien sûr, mais à force d’isolation sociale contrainte, de jours à subir des humeurs, une absence aussi finalement, car c’était être présent et entièrement absent, quand on était entièrement tourné vers la satisfaction de son besoin irrépressible. Sauf qu’elle ne pouvait pas le contraindre. Même si … elle aurait bien voulu, sans doute, le convaincre qu’il n’était pas un superhéros qui devait remplir un devoir imposé à tout prix, une sorte de chevalier buvant le Graal jusqu’à la lie … A force d’inculquer des valeurs comme la loyauté et la fidélité … Oui, pour le coup avec Ezra, ça avait vraiment trop réussi.

Sentant qu’il serait bon de passer à autre chose, car presser ne servirait à rien pour le moment, Zivia déclara finalement :

« J’ai fini de ranger les albums de famille. Vous voulez voir votre grand-mère toute jeune ? Sans me vanter, j’étais une vraie pin-up à l’époque. »

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Lun 13 Juil - 22:22
Leah était du genre à foncer tête la première dans les choses qui pouvaient fâcher ou qui pouvaient blesser. Ce n'était certainement pas contre les personnes qui pouvaient lui être cher ou non, mais il y avait toujours quelqu'un qui se devait d'être direct, de parler franchement sinon … Sinon on en venait à tourner en rond, encore et encore, revoyant les possibilités, remettant en perspective les choses, comme si soudainement, la solution allait tomber tout droit du ciel et que là, miracle, tout serait alors réglé. Mais ce n'était pas comme ça que les choses se passaient dans la vie, elle l'avait compris depuis bien longtemps, et encore plus depuis qu'elle travaillait en tant qu'avocate. Il était peut-être bon d'omettre parfois certaines choses auprès d'un juge, mais il n'était jamais de cacher la vérité à son avocat, elle se devait connaître les forces et les faiblesses, les qualités et les défauts de son client, si elle voulait au mieux préparer sa défense ou son attaque. Mais c'était aussi une question de confiance, et la confiance devait être encore plus grande au sein d'une même famille, une famille qui était unie et qui s'aimait comme la leur, même si ce n'était pas toujours évident, même si cela pouvait faire mal et qu'on venait à déverser sa colère, sa frustration et sa tristesse sur la personne qui osait dire tout haut ce que tout le monde venait à penser tout bas. Elle savait que par ses mots, elle risquait de blesser sincèrement Ezra, et même si elle aimait profondément son frère, elle devait l'aider à mettre des mots sur les maux qu'il était en train d'affronter seul dans son couple. Elle ne se braqua pas quand Ezra vint à lui répondre avec un peu moins de tact que d'habitude, elle plissa un instant les sourcils pour manifester néanmoins son mécontentement personnel. Elle ne voulait que son bien, voilà tout. Elle ne préféra rien répondre, elle n'avait pas la volonté de remettre un peu plus d'huile sur le feu, et se mit à boire du thé pour pouvoir occuper ses lèvres, au lieu de répondre à Ezra. Elle espérait qu'il disait vrai, et qu'il n'avait jamais été violent avec son frère, sinon Leah ne manquerait de s'occuper correctement de son beau-frère et on le revendrait ensuite en pièces détachées.

« Ce n'est pas une vie que tu mènes, et même s'il a perdu sa mère … Tu peux continuer à être là, sans pour autant former un tout. Quoi qu'il se passe, je sais que tu resteras à ses côtés pour pouvoir l'aider, pour pouvoir le soutenir. Mais si tu pars de ce principe-là, il y aura toujours une excuse, toujours quelque chose qui fera que tu ne voudras pas le laisser tomber, et sans doute par extension, le laisser s'enfoncer dans le cycle destructeur dans lequel il est. Mais si tu ne te protèges pas toi, tu ne pourras pas réussir efficacement à l'aider non plus … Je ne suis pas à ta place Ezra, je le sais parfaitement, et sans doute que je ne peux pas comprendre toutes les choses que cela implique. Mais je n'aime pas te voir dans cet état-là c'est tout ce que je peux te dire. » En écoutant les mots de sa grand-mère, Leah se mit alors à froncer les sourcils, véritablement en désaccord avec l'idée qu'elle puisse finir dans une maison de rentrée, l'esprit perdant peu à peu ses souvenirs et la jeune avocate baissa la tête pour pouvoir cacher son émotion quelques instants, avant de se lever et de venir prendre sa grand-mère entre ses bras, embrassant tendrement sa joue. « On prendra soin de toi maminette et j'espère qu'on a encore de beaux et longs moments à passer tous ensemble. » Elle se mit à hocher doucement la tête en souriant. « Oui regardons un peu les albums de famille, ça fait longtemps que je n'ai pas vu des photos de grand-père et ça serait dommage de passer à côté de la pin-up. »

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