La journée au garage avait été assez rude à cause d'un client au fort caractère que Mercy ne s'était pas gêné pour le remettre à sa place. Ce devait être un homme d'affaire très demandé, l'homme était constament sur son téléphone et il semblait très pressé. Sauf que vu l'état de sa voiture, Mercy ne pouvait pas faire des merveilles en un rien de temps. Il avait fallu lui expliquer dans tous les sens possibles et inimaginable qu'il ne pourra pas récupérer sa bagnole en état rapidement. Ainsi, comme c'était un bon client prometteur, il lui avait promis de s'en charger au plus vite et de la récupérer le lendemain. En état. Mercy y avait passé toute la journée. Il avait du commander des pièces de rechange en toute urgence et s'y atteler dès qu'il les avait reçues. Finalement, il était arrivé à un bon résultat et il était plutôt satisfait de lui. Son client le sera aussi, sans doute, et Mercy espérait pouvoir toucher un bon prix de son efficacité.

Il était tard lorsqu'il ferma le garage ce soir là. Il s'était changé après avoir pris une douche, troquant son uniforme contre un jean et une chemise noire, à fines rayures grises. Il faisait un peu plus sérieux et soigné comme cela, pourtant, il n'avait aucun rendez vous particulier. Il actionna sa moto, positionna son casque sur sa tête et prit la direction du Coyote Creek où un bon nombre de Coyote devait s'y trouver à cette heure ci. Arrivé sur place, il salua la population de leur salut habituel et il s'installa à une table. Tallulah n'était pas là, sans doute devait elle faire une représentation ou quelque chose comme cela, par contre, Vince était sorti de l'hôpital et il était accoudé à une table, avec deux béquilles et une atèle au genoux. Le pauvre, il ne pouvait plus faire de moto pour le moment et c'était en voiture qu'il se déplaçait, accompagné par sa femme. Mercy vint lui accorder quelques minutes pour lui parler et prendre des nouvelles et il était ravi d'apprendre que l'homme allait bien. Il allait pouvoir reprendre du service dans environ deux semaines, le temps que son genou se consolide.
Un groupe jouait sur scène ce soir, un groupe que Mercy n'avait jamais entendu parler mais qui se débrouillait plutôt pas mal. Le bruit de fond était plutôt agréable, surtout lors d'une discussion.
Il était toujours en train de discuter lorsque la porte du Coyote Creek s'ouvrit une fois de plus et qu'elle fit place à Samara Grant. Mercy, comme tous les Coyotes, la vit entrer et alors que les autres la regardaient avec des yeux ronds, un sourire apparut sur le visage du biker. Il la vit s'approcher de lui et la suivit du regard, captant le siens dès qu'il le put.

"Tiens donc, mais qui voilà? Je ne m'attendais pas à une visite de ta part Samara. Que me vaut ce plaisir?" lui demanda-t-il une fois qu'elle fut arrivée à son niveau.

« Super ! J'enverrai un message à Ornella pour lui confirmer notre dîner alors. » un léger éclat de rire alors qu'elle s'entendait murmurer, presque susurrer à celui qu'elle ne se lassait pas d'appeler son mari « Et ça, c'est un dessert que je suis bien impatiente de déguster dès les enfants endormis chéri ! »

Son rire qui pourtant se suspendait alors que Curtis évoquait cette idée,  pour le moins saugrenue, qui n'avait pas lâché celle qui, incapable d'y tenir plus longtemps, avait décidé d'aller trouver le seul être au monde qui, avec cette mère qui ne parlerait jamais, détenait la vérité. Son père. Le vrai. Celui dont elle n'avait découvert l'existence que lors d'analyses médicales pour le moins banales… mais aux conséquences aussi inattendues que dérangeantes. L'homme qui l'avait élevée, aimée… L'homme qui avait toujours été un modèle pour elle… Cet homme aujourd'hui malade et qu'elle ne pouvait pas même aider leurs sangs étant incompatibles… Cet homme n'était pas son père… Et même un monstre tel que Samara avait senti ses jambes flageoler sous elle quand la nouvelle était tombée. Et ces questions qui l'avaient hantée jusqu'à ce qu'elle arrache la vérité à cette mère que, depuis, elle refusait de voir ni même de prendre au téléphone !

« Avise-toi de seulement me siffler une fois de plus et je me fais des pendants avec tes couilles le déchet ! »

Avait lancé celle qui, à peine descendue de sa Lamborghini, essuyait les regards concupiscents et les sifflets de ces hommes qu'elle ne daigna alors plus que saluer des plus impolis des doigts avant que, sans ciller ni même se presser, elle rejoignit cet espèce de bar où elle était sûre de pouvoir le trouver. Lui, ce queutard incapable d'enfiler une capote et qui semait son sperme et les mioches sans apparemment se préoccuper une seule seconde des conséquences que cela pourrait bien avoir pour sa progéniture ! Ignorant ces mâles visiblement aussi impolis qu'en manque qui la cernaient elle vint directement à celui à qui elle laissa le plaisir de prononcer la première réplique, la première passe d'armes aussi et sans doutes.

« Voyons… Est-ce une façon d'accueillir celle qui a fait tout spécialement le déplacement pour t'annoncer en personne son mariage ? » puis, sifflant entre ses mâchoires si serrées qu'elles en étaient douloureuses « Tu veux bien dire à tes potes de se la carrer derrière l'oreille ? Si j'en en entends encore un seul faire un commentaire sur mon cul… Je lui arrache les yeux, la langue, le ticket de métro qui lui sert de queue et les raisins secs qu'il ose appeler des couilles ! » puis, n'attendant pas même d'avoir été priée Samara s'était assise face à Mercy   « Alors… Papa… Tu ne me félicites pas ? Et t'attends quoi pour m'offrir une pinte ? J'ai soif ! »