absorbée par son dessin, priya ne remarque pas directement l'écran de son téléphone s'allumer. coincée dans son monde, dans sa bulle. priya n'est jamais plus heureuse que maintenant, sans prendre en compte le temps qu'elle passe avec sa famille  bien entendu. aujourd'hui elle n'a plus de ménage à faire, sa tante et son oncle sont absent pour la journée. priya ne doit donc pas faire attention à la porte qui s'ouvre ou à ce qu'elle écrit. c'est seulement après plusieurs notifications qu'elle se décide enfin à poser son crayon pour attraper son téléphone. « esteban ? » surprise, elle clique rapidement sur son message, gênée à l'idée qu'il puisse l'inviter à passer la journée avec lui. ce qui est étrange après tout. c'est son ami, l'un de ses meilleurs amis, l'un des seuls avec qui elle ne cherche pas vraiment à jouer de trop sur l'apparence ou elle n'en ressent pas l'utilité. elle s'autorise à regarder des séries avec lui, jouer aux jeux vidéos sans chercher à montrer qu'elle porte beaucoup trop d'intérêt à ceux-ci et surtout.. elle est contente de pouvoir être une oreille attentive pour son ami si besoin et bizarrement esteban ne pose jamais de questions. elle accepte donc sans réfléchir. pourquoi refuser après tout ? ce n'est pas comme si quelque chose la retenait, pas comme si elle ne pouvait pas sortir quelques heures sans avoir l'impression d'abandonner l'appartement de sa tante. mais, pourtant son sourire disparaît doucement.. c'est la douche froide, une situation à laquelle priya ne s'attendait pas du tout. le rejoindre chez ses parents à staten island. non, non, non et non. elle panique rapidement priya, qu'est-ce qu'elle va bien pouvoir dire face à ses parents ? comment est-ce qu'elle est censée cacher ce malaise qui ne cesse de grandir en elle. priya voudrait presque annuler, trouver une excuse, n'importe laquelle, même dire qu'elle est malade mais.. face à son téléphone, les doigts sur son clavier, priya est incapable de mentir à son ami. incapable de prendre un aussi grand risque avec son karma. avec un peu de chance, ils ne seront même pas présent. elle l'espère sincèrement.

priya arrive rapidement devant la maison d'esteban, l'impression d'être toute petite devant une si grande et si belle maison. nerveuse, elle joue avec une mèche ses cheveux, avec ses doigts, avant de se décider à sonner, ayant juste avant envoyée un message à son ami pour le prévenir de son arrivé. avec un peu de chance il va se trouver juste derrière la porte, pour l'accueillir et venir réception toutes les bonnes choses qu'elle a trouvée dans ses placards. erreur, encore. ce n'est pas son ami qui lui ouvre la porte, ni même quelqu'un d'autre de la bande qui aurait pu les rejoindre -improbable mais, tout est bon quand il s'agit d'espérer-. la gorgée sèche, le coeur battant à toute allure, elle tombe nez à nez avec alejandro paredes, l'une des vedettes de cette fanfiction qui refuse soudainement de quitter son esprit.. comme si c'était le moment de prendre note dans ses pensées de certains détails qu'elle pourrait rajouter dans son récit. silencieuse, c'est seulement après de longue secondes très gênantes qu'elle se décide enfin à ouvrir la bouche. « bon-bonjour.. je suis priya kapoor une amie à votre fils. » le rouge lui montant aux joues, elle n'ose même pas poser son regard sur le père de son ami. comme si tout les passages assez oléolé de june remontaient de son esprit au moment même ou elle s'autorisait à le regarder. priya ne pouvait pas prendre en admiration un autre couple de parents ? et pourquoi esteban à décidé de revenir ici ? dans cette maison ? maintenant ? malaise qui augmente un peu plus lorsqu'elle découvre son ami prenant place à côté de son père. « sa-salut. » qu'elle balance avec un geste nerveux de la main. si priya ne s’éclipse pas maintenant, elle risque la crise cardiaque.

priya ne sait plus quoi dire, la bouche entrouverte, les mots refusent de sortir de sa bouche. elle ne s'attendait pas à tomber sur les parents de son ami, plutôt, elle ne s'attendait pas à devoir venir le rejoindre ici. complètement hypnotisée par la présence de monsieur paredes face à elle, priya en oublie même de répondre, jusqu'à se demander si elle est encore capable d’aligner deux mots à la suite de l'autre. c'est seulement après quelques secondes d'absences qu'elle sursaute légèrement, laissant échapper un rire gênée -mon dieu, pourquoi faut toujours qu'elle tombe dans des situations gênantes priya ?- « oui je.. » elle tousse, cherchant dans sa tête une façon de déformer la vérité. priya ne peut pas lui annoncer de but en blanc que c'est pour utiliser de l'espagnol dans sa fiction.. histoire dont l'homme face à elle est l'un des personnages. « je suis passionnée par les langues et.. j'aime beaucoup l'espagnol. » moyen comme réponse mais, au moins elle n'est pas restée comme une cruche sans rien dire et heureusement pour la jeune indienne, son ami ne tarde pas à faire son entrée ne tardant pas à se retrouver à l'intérieur de ses bras. incapable de contrôler le rouge qui lui monte aux joues, elle passe rapidement ses mains sur le dos du garçon pendant cette petite accolade avant de retrouver une distance raisonnable entre eux. « très bien et toi ? » mensonge.. priya est en panique totale d'être dans cette maison et les choses vont de pire en pire. surtout lorsqu'elle croise du regard le beau, le talentueux nate gardner. est-ce qu'elle fangirl intérieurement ? absolument, trop peut-être. « je veux bien un verre d'eau s'il te plaît. » autant éviter de préciser qu'il fait -à ses yeux- une chaleur étouffante dans la pièce. un rire qui s'échappe de ses lèvres à la remarque de son ami qu'elle ne quitte pas d'une semelle. « tu n'aides pas ton père en cuisine ? » qu'elle lui demande priya avant de lui donner un petit coup de coude amical. il n'est peut-être pas doué dans la cuisine, priya se souvient encore de toutes les matinées qu'elle a pu passer auprès de sa mère à l'aider pour des gâteaux ou encore des recettes de familles. ce n'est pas une professionnelle de la pâtisserie mais, elle se débrouille derrière les fourneaux. « oui.. peut-être ! ça fait longtemps que je n'ai pas vu espen.. ils sont ensemble avec mat ? » en même temps celui-ci ne passe que très rarement lors des soirées des rich kids et jusqu'à preuve du contraire, elle a cru comprendre -et a surtout remarquée- que c'était assez compliqué entre eux. information qu'elle n'a jamais dévoilée n'aimant pas divulguer la vie privée des autres. mais, si c'est le cas, priya est heureuse pour son amie. certaine qu'esteban finira lui aussi par trouver chaussure à son pied, bien qu'il mérite bien mieux qu'un garçon comme noah mason. « alors, monsieur le professeur.. qu'est-ce que tu as prévu comme programme ? » moyen comme un autre de quitter cette cuisine pour rejoindre un endroit un peu plus calme et surtout.. pour partir très loin des parents d'esteban et remettre dans un coin de son esprit toutes les idées qui s'affolent les une après les autres.

priya n'est clairement pas à l'aise dans cette situation, encore moins dans cette maison et surtout pas en compagnie d'un des parent de son ami. à chaque fois qu'elle pose son regard sur nate gardner, le regardant en train de préparer -ou plutôt essayer- un gâteau. elle pense à son écriture, à tout ce qu'elle pourrait rajouter comme détails pour rendre sa fanfiction encore meilleure, pour lui donner un aspect encore plus réel. elle pense à toutes les soirées qu'il a du passer dans cette cuisine pour tenter de faire plaisir à son mari, ses enfants et l'imaginer lui donne un certain charme qui laisse la jeune indienne sans voix. bien contente finalement de voir que son ami opte pour la fuite, une solution qui au moins lui permettra de remettre de l'ordre dans sa tête. son verre d'eau dans une main, son regard en direction du brun. elle l'écoute attentivement, allant jusqu'à échapper un léger sourire lorsqu'il lui avoue que de toute façon c'est peine perdue. « ça se voit que tu n'as jamais vu mon père préparer un plat traditionnel. enfin même si j'avoue.. c'est moins catastrophique. » imaginer son père cuisiner la fait sourire et rire aussi. son père au moins sait tenir une cuisine propre et rangée même pendant le massacre. et puis maintenant il se débrouille assez bien, n'hésitant pas à venir aider sa mère si besoin. une situation qui lui manque maintenant qu'elle vit chez son oncle et sa tante. « "the lawyer cake" ? ça sonne plutôt bien. tu devrais m'en préparer un à l'occasion. » petit surnom qui doit surement avoir un rapport avec la profession de monsieur gardner. priya arrive rapidement dans la chambre d'esteban, toujours légèrement mal à l'aise quand il s'agit de rentrer dans la chambre d'un garçon, ce qui est complètement stupide en sachant qu'elle n'a jamais eu la moindre proximité ou même intimité avec l'un d'entre eux. la dernière fois qu'elle était venu, son cousin occupait encore la chambre.. ce qui ne semble plus être le cas aujourd'hui. observant avec attention les dessins de son ami. priya a toujours été impressionnée par son travail, son côté artistique qu'elle exprime quand à elle d'une autre façon que par l'art. priya n'a jamais été douée pour le dessin, même quand il s'agit de dessiner une simple maison c'est une véritable catastrophe. « parfois l'amour nous fait faire des choses étranges. » qu'elle balance accompagnée d'un léger rire sans parler réellement d'elle. une chose qu'elle se doit de rapidement mettre au clair. « enfin j'en ai l'impression. » priya a beau faire semblant devant une bonne partie du groupe, esteban la connait assez bien pour savoir qu'elle n'a jamais eu de relations amoureuses et qu'elle est un brin plus geek que ce qu'elle accepte d'admettre face aux autres. « d'ailleurs, toi ça va ? » maintenant qu'ils sont seuls, ils peuvent facilement aborder des sujets comme le retour de noah ou encore.. tristan. prénom du garçon qu'elle ne compte pas mettre sur la table sauf si esteban lui-même décide d'en parler avec elle. priya n'a jamais été du genre à se mêler de la vie privée des autres. « c'est vrai, c'est vrai, j'avoue. » son sac qu'elle dépose rapidement sur sa chaise de bureau, avant de s'asseoir sur son lit -toujours aussi mal à l'aise- gardant néanmoins un sourire aux lèvres. « et dis moi, qu'est-ce que tu voudrais regarder ? t'es d'humeur à quoi aujourd'hui ? » connaissant les préférences de priya.. autant laisser esteban choisir. elle ne voudrait pas plomber l'ambiance avec un film romantique tragique ou encore des classiques parfois bien trop vieux pour être connu.

priya ne connait qu'une certaine vision de l'amour. celui qu'elle observe auprès de ses amis en couple. celui qu'elle regarde jusque tard dans la nuit en s'imaginant pouvoir aimer le même genre de garçon que toutes les héroïnes de films. celui dans les livres qu'elle dévore priya et qui laisse son imagination faire le travail. mais, priya n'a jamais été en couple, priya n'a jamais embrassée personnes et tout porte à croire que ce n'est pas encore pour bientôt. peut-être parce qu'elle joue la difficile, celle qui ne sait pas mais, dans le fond.. c'est le cas. priya ne sait pas ce qu'elle désire vraiment, ce qu'elle cherche. c'est confus dans sa tête alors, l'indienne préfère se concentrer sur les histoires des autres, mettre sur papier des histoires aussi belle que celle des parents d'esteban, des histoires qui lui donnent envie de croire au grand amour, lui dire que c'est possible et qu'il l'attend surement quelque part. « tu as raison c'est important et puis ça ne sert à rien de devoir se précipiter. » de forcer les choses jusqu'à rendre la chose beaucoup moins spontanée. priya ne cherche pas et pour dire vrai elle espère aussi que les gens ne la cherche pas elle-même. toujours cette vielle idée de se dire qu'elle doit forcément épouser un indien, qu'elle doit forcément épouser un garçon. qu'elle ne pourrait pas craquer sur des courbes féminines, tomber amoureuse d'un sourire américain. toutes ses pressions qu'elle garde dans un coin de sa tête et qui l'empêche vraiment d'envisager la moindre relation actuellement.. peut-être tout court. « puis tu sais c'est différent pour moi. » qu'elle s'autorise d'avouer à son ami. tout à toujours été plus facile avec esteban, à dire, à faire. c'est le seul qu'elle n'a jamais eu peur d'inviter chez elle, avec qui elle n'a jamais été gênée de montrer son côté "geek", celle fan des comics ou encore de certains jeux vidéos. priya n'a jamais eu peur du ridicule et ça lui suffit pour considérer esteban comme l'un de ses meilleurs amis. même si son secret le concerne certainement un peu trop. « mais, tu sais que je suis là pas vrai ? enfin.. pour ce que ça vaut. » même si ça ne fait pas si longtemps qu'ils ont la chance d'être amis. elle sourit sincèrement priya, ne quittant pas son ami du regard avant de se décider une bonne fois pour toute à venir attraper l'ordinateur pour choisir le film de l'après-midi. elle ferme les yeux avant de faire descendre à toute allure la souris et de s'arrêter sans réfléchir. de laisser choisir le destin. son karma à toujours été assez bon pour lui réserver de bonne choses dans la vie, autant espérer que ce soit toujours le cas. love actually bon, elle aurait pu espérer mieux comme film, surtout vu les circonstances mais, bon. c'est le destin et priya n'a aucune envie de le contrarier. « ben écoute. on peut toujours changer si tu veux ? » qu'elle lui demande laissant un rire s'échapper de ses lèvres et de s'installer plus confortablement. la place à ses côtés qu'elle vient tapoter pour inviter esteban à faire de même.

« je.. » conversation difficile à devoir aborder avec son ami esteban. priya n'a pas réellement l'impression d'être attirée par qui que ce soit ou même quelqu'un en réalité. disons plutôt qu'actuellement priya se focalise énormément sur cette envie de ressentir du bonheur, de trouver à son tour une relation comme celle des parents de son ami. elle voudrait trouver son âme soeur, partager le restant de ses jours à ses côtés mais, gardant toujours dans son esprit que pour le bien de sa famille.. que pour le bonheur de ses parents elle ne pourrait pas épouser n'importe qui. elle ne pourrait pas sortir avec une fille capable de la faire rire, lui décrocher des sourires à longueur de journées et sans doute qu'elle ne pourrait pas vraiment présenter un américain à ses parents. depuis qu'elle est en âge de comprendre la signification du mot amour, priya est persuadée de devoir épouser un indien, persuadée que pour faire le bonheur de sa famille elle ne pourrait pas ouvrir son coeur à quelqu'un de trop différent de leur culture. c'est faux mais, priya n'a jamais réussi à envisager autre chose comme scénario dans sa tête. pour elle c'est une certitude. un sentiment qu'elle est incapable d'effacer. comme une douleur ou une pression qui ne la quitte jamais. alors, pour oublier, pour ressentir toutes les émotions d'un couple heureux. elle se cache dans sa fiction priya, dans une histoire d'amour qui n'est pas la sienne mais, qui parvient à la faire vibrer, la faire pleurer, réchauffer son coeur. « mes parents m'imaginent avec un.. tu sais, un indien. » qu'elle avoue timidement sans même oser le regarder droit dans les yeux. c'est ce qu'elle s'imagine, l'image de ses parents qu'elle renvoie aux autres et qui n'est absolument pas la bonne. après le départ de sheru, priya s'est infligée beaucoup trop de pression, idéalisant un peu trop l'image de petite fille parfaite. une des raisons pour laquelle, priya ne parle jamais des amies de sa fac, des soirées où elle est inviter. uniquement par peur de décevoir sa propre famille. « enfin.. » elle n'ose pas dire que c'est ce qu'elle pense. alors, elle laisse planer le doute priya. rassurée de voir que le choix de film convient parfaitement à son ami, contente ? d'entendre une nouvelle anecdote sur nate gardner. cet homme déjà très haut dans son estime qui ne cesse jamais de la surprendre. priya aussi aime les films d'amours, les livres d'amours, absolument tout ce qui résume à l'amour. peut-être qu'elle est un peu stupide, un peu naïve mais, c'est bien l'une des seules choses qu'elle ne cherchera jamais à changer chez elle. « ton père semble toujours avoir d'excellent goûts. » un rire qui s'échappe de ses lèvres. esteban lui ressemble bien plus qu'il ne pourrait l'imaginer à ses yeux. en tout cas ils ont tous les deux ce petit quelque chose de réconfortant qui apaise son petit coeur.