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(ft kwamie) our baby love, my only love.

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Sam 14 Nov - 23:50
Aujourd'hui, Kore avait droit, sous surveillance d'une assistante sociale, de voir sa fille. Enfin. Elle était heureuse comme jamais. Callie lui avait tellement manqué. Ce vide en elle n'avait été comblé qu'une fois, depuis des mois, quand Chudi lui avait demandé de l'assisté et qu'elle avait découvert dans la classe la présence de son petit ange adoré. Elles n'avaient pas pu beaucoup parler, mais pouvoir la tenir dans ses bras, l'embrasser et lui dire combien elle l'aimait avait rempli son cœur de bonheur. Un bonheur détruit à peine avait-elle dû quitter sa princesse des yeux.

Comme elle l'avait dit à Kwamie, elle avait accepté toutes les conditions soumis par son avocat pour pouvoir obtenir le droit de voir sa fille. Elle avait fait des test urinaires et sanguins qui avaient prouvé qu'elle n'avait pas consommé de drogues récemment, avait fournit tout son dossier médical, toutes les preuves de bonnes conduites au centre de désintoxication, les témoignages écrits de ses médecins, la liste complète des dates où elle avait assisté aux réunions des NA et les jetons d'abstinence qu'elle avait remporté. Elle avait été méthodique et précise et bien évidemment, le juge avait conclu en sa faveur, même si la surveillance constante avait été demandée à chaque rencontre. Elle avait concédé sans problème, plaidant même pour. Plus il y aurait de personne neutre pour juger son cas, plus elle pourrait obtenir au final une garde alternée.

Empressée de la retrouver, Kore avait fait le pied de grue devant le bureau des services sociaux pendant des heures avant l'heure du rendez-vous. Elle n'aurait jamais pris le risque d'être en retard. Dès qu'elle rencontre la travailleuse sociale qui resterait avec elles pour ces deux heures de visite, celle-ci la conduisit dans une pièce plus convenable pour une rencontre dans de telles conditions. ''La salle de jeux'' comme la femme avait appelé ça était tout ce qu'il fallait pour qu'un enfant ne se rende pas compte de la gravité de la situation.

Enfin, la porte s'ouvrit sur Kwamie, tenant leur fille par la main. Dès qu'elle vit Callie, le visage de Kore s'illumina et elle se retint à grande peine de pleurer, alors qu'elle s'accroupissait en regardant l'amour de sa vie. « MAMAAAAAAAAAAAAAAAN », cria la petite, lâchant la main de son père pour se précipiter vers sa mère. « Mon bébé d'amour... », souffla la jeune femme, ne parvenant plus à retenir ses larmes de joie cette fois. « Tu m'as tellement manqué, mon bébé... »

Elle leva les yeux pour remercier Kwamie, mais celui-ci était déjà partie. Elle chassa vite de ses pensées la brutalité froide entre eux et se concentra pleinement sur sa fille, lui demandant ce qu'elle voulait faire pour commencer. Les deux heures se passèrent très bien, entre rire et câlins, mais à mesure que l'heure de retour de son père approchait, la tension dans la pièce fut plus palpable. Sans doute en grande partie à cause d'elle, qui ne cessait de regarder l'horloge en maudissant les aiguilles d'aller si vite. Dos à la porte, comme si elle voulait nier le fait qu'un jour, il faudrait prendre la sortie de cette pièce magique, elle sentit Callie se presser un peu plus contre elle. Après plusieurs jeux qui avaient vite lassé la petite, celle-ci avait proposé que sa mère et Karen (l'assistante sociale) joue aux cartes et qu'elle aiderait sa mère à piocher et jeter les cartes. Il avait vite apparu que c'était une excuse pour finir sur les genoux de Kore, entouré par ses bras, ce qui avait parfaitement convenu à la maman dont le manque de son enfant avait été plus terrible encore que le manque de drogue.

Alors qu'elles gagnaient une nouvelle partie, Callie se pencha, posant sa petite tête sur le bras de sa mère, ses petites mains retenant son poignet. « Tu vas encore partir ? » La question de sa fille lui brisa le cœur et elle se pencha pour poser un baiser sur son crâne. « Il est tard, mon cœur. Papa va bientôt venir te chercher pour rentrer à la maison. Mais on va se revoir très vite, c'est promis. » « Tu peux rentrer avec nous. » Elle secoua doucement la tête, tristement. « Non mon bébé. Je ne peux pas. Je vis ailleurs maintenant. » « Pouquoi ? » « Parce que parfois, il arrive qu'entre un papa et une maman, ça soit difficile. Mais ça veut pas dire que papa et moi on t'aime moins, tu sais. On t'aime très très très fort tous les deux. On t'aime plus que tout au monde. » « C'est à cause de papa si t'es patie ? » Elle soupira. Résumer ça, sans l'aval de Kwamie, même si avoir cette conversation précise avec lui allait être compliqué, n'était certainement pas une chose à faire. « Maman... maman avait de gros problèmes, chérie. J'étais malade et au lieu d'en parler avec papa ou avec grand-mère ou grand-père, j'ai fais de grosses bêtises. Je devais partir dans un hôpital pour me soigner et maintenant je vais mieux. Je suis tellement désolée de t'avoir fait de la peine, de t'avoir fait peur, mon bébé. Il faut toujours le dire quand on est pas bien. D'accord ? Tu me promets que tu me le diras toujours si tu vas pas bien ? » La petite regarda sa mère avec de grands yeux brillants, avant de hocher la tête et de la serrer fort. Kore lui rendit son étreinte, se tournant une nouvelle fois vers l'horloge et réalisant que, non seulement, c'était l'heure, mais qu'en plus, Kwamie était là. Combien avait-il entendu ? Quelle importance ?, lui souffla une petite voix dans sa tête. De toute manière il s'en fiche de ta version des faits. Il s'en fiche de toi. « Papa est là mon bébé. Tu me fais un gros câlin encore pour me dire au revoir ? »


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Jeu 19 Nov - 18:52
Quelques jours après les retrouvailles surprises avec Kore, Kwamie était en train de lire une histoire à sa fille, lorsque celle-ci lui avait demandé quand est-ce que sa maman rentrerait. La question était devenue habituelle au fil du temps, et le papa avait pris le pli d’être honnête, indiquant qu’il ne savait malheureusement pas ; mais cette fois-ci, une part de culpabilité avait pris place en son cœur alors qu’il avait prononcé les mots, de manière presque machinale. Il avait vu le regard attristé de Callie à sa réponse, et désormais, sachant qu’il est le seul responsable du fait qu’elle ne voit pas sa mère… Il avait été se coucher avec le cœur lourd, ce soir-là.

Dès le lendemain, il avait envoyé des papiers à son avocat, avec une liste interminable de requêtes à adresser à Kore. Il en faisait trop, et en était bien conscient, mais après ce qu’il avait appris sur les raisons du départ de sa femme du foyer conjugal, comment pourrait-il en être autrement ? Si ce n’est pour le bien-être de sa fille qui avait besoin de sa mère, il n’aurait jamais accepté la moindre concession, ou même que Kore s’approche à moins de 500 mètres de celle qu’elle avait pourtant mis au monde 5 ans plus tôt.

Il s’était dit qu’elle n’irait de toute façon pas plus loin dans les démarches, n’ayant aucune confiance en elle pour qu’elle se donne toutes les peines du monde afin de refaire partie de leur vie. Mais au moins, il ne se sentirait plus coupable, ce qui était clairement le plus important pour que sa santé mentale suive, s’occuper de Callie étant un travail déjà bien assez compliqué comme ça.

Mais contre toute attente, l’avocat l’avait rappelé quelques semaines plus tard, indiquant que Kore avait accompli toutes les démarches, réalisés tous les tests avec succès ; donc que tout était bon pour qu’elle ait un droit de visite qu’il ne pourrait pas refuser. C’est là qu’il s’était pris la première claque, gambergeant pendant des jours, jusqu’à ce que le rendez-vous arrive ; redoutant de laisser sa fille en présence de la femme qui l’avait mise en danger plusieurs mois plus tôt. Elles seraient entourées d’assistantes sociales, certes, mais était-ce suffisant pour garantir la sécurité de la petite ?

« J’ai une surprise pour toi, ma puce. Je t’emmène voir Maman aujourd’hui. » avait-il confié à la petite une demi-heure seulement avant le rendez-vous, pensant jusqu’au dernier moment qu’on pourrait l’appeler pour lui dire que finalement, la maman ne viendrait pas. Evidemment, Callie avait sauté de joie, son visage rayonnant comme jamais depuis des mois. Ça avait déclenché un sourire sur le visage du papa, même si dans le fond, il en avait gros sur la patate. « Vous serez dans un endroit avec des jeux, d’autres enfants et d’autres parents. » Il n’avait pas envie de mentionner tous les drames d’adulte qui ne concernent en rien les enfants. A quoi bon gâcher le plaisir de la gamine ? De toute façon, elle ne l’écoutait déjà plus, déjà reparti dans le monde merveilleux de ses pensées, celui où elle se réfugie bien trop souvent sans que son père ne puisse l’approcher.

Pendant tout le trajet jusqu’au lieu de rendez-vous, Callie avait parlé de ses projets, de ce qu’elle voulait faire avec sa maman, etc ; de quoi renforcer la rancœur de Kwamie pour Kore. Jamais sa fille ne s’est autant extasiée à l’idée de passer du temps avec lui. Jamais elle n’a semblé si heureuse de le voir. Alors forcément, il en prend un coup dans son orgueil, et ça lui fait mal. C’est la raison pour laquelle lorsqu’ils arrivent à destination, il s’en va presque aussi vite que ce qu’il est venu.

Les heures qui suivent sont particulièrement longues. Kwamie regarde l’heure sur son téléphone portable une bonne dizaine de fois, remettant absolument tout en cause, se posant mille questions, s’en voulant, en voulant encore plus à Kore. Il repense au soir où elle les avait abandonnés. Et même de faire le tour des magasins à la recherche d’un cadeau pour sa poupette n’arrange rien.

C’est soulagé et anxieux à la fois qu’il arrive donc pour récupérer sa fille. Et c’est là qu’il assiste aux aurevoirs des deux personnes. Il reste dans l’entrebâillement de la porte, ne faisant pas savoir qu’il est là ; et c’est là qu’il se prend la deuxième claque, encore plus grosse que la première, et qui manquerait presque de le faire se mettre à genoux tellement ses jambes en flagellent. Oui, Callie a besoin de sa maman. Et surtout, il revoit pour la première fois en Kore, les qualités qu’il aimait tant chez sa femme, comme une forme d’espoir. Celle-ci le voit et il se racle alors la gorge.

« Callie, tu… peux rester un instant avec Mme Fidole ? J’aimerais parler à maman. »

La petite hoche la tête, s’éloignant déjà pour rejoindre l’assistante sociale. Il fait signe à Kore de le rejoindre dans une pièce attenante qui semble vide, referme la porte derrière eux pour s’assurer que leur fille n’entendrait rien de leur échange. Il se veut hésitant. Il faut dire qu’il ne s’était pas du tout préparé à parler avec Kore. Il s’attendait à prendre sa fille et partir aussi sec, sans un regard de plus pour la femme qui avait bousillé sa vie.

« Merci de ne pas m’avoir descendu auprès de la petite. » commence-t-il. Il ne l’avait pas fait non plus de son côté, pendant tout ce temps, bien que l’envie ne lui en manquât pas. « C’est déjà si difficile d’avoir ses faveurs en règle générale… » avoue-t-il. Ce n’est pas nouveau qu’il passe au second plan dans le cœur de l’enfant, mais il aurait espéré qu’après six mois à vivre à deux, à s’occuper d’elle seul, il aurait gagné quelques points. « Ecoute… Je… Même si c’est difficile pour moi de l’admettre, Callie a besoin de toi dans sa vie… J’aimerais pouvoir lui suffire, mais il n’y a qu’à la regarder pour savoir que tu lui manques plus que tout… » Il roulerait bien des yeux. Il crierait bien qu’il est hors de question que ça se reproduise… Mais il est déjà trop tard, impossible de ne pas reconnaitre sa défaite. « Alors, va pas falloir me demander l’impossible… Clairement, je ne suis pas prêt à tout accepter… Mais le bonheur de ma fille est tout ce qui m’importe… » Il déglutit difficilement. « Va falloir trouver un moyen de communiquer… Je ne sais pas comment je vais y arriver… Mais pour elle… Je vais essayer… »

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Mar 8 Déc - 18:27
Callie était la personne la plus précieuse dans son monde. Réaliser, pendant sa désintoxication, que cela avait été sa réalité depuis bien plus longtemps qu'elle ne le pensait, ne s'était pas fait sans douleur. Aujourd'hui, elle avait fait le deuil de son mariage. Le deuil de son histoire d'amour, même. Kwamie avait été sa plus belle erreur, sa plus merveilleuse erreur et c'était ce qui lui donnait ce goût doux-amer dans la bouche. Il n'avait jamais été en mesure de l'aimer comme elle le méritait (elle ne lui en voulait pas. Elle avait foncé tête baissée dans une histoire courue d'avance et elle était aussi, sinon plus fautive d'avoir fermé les yeux sur tous les petits indices qu'il y avait eu, avant même qu'il ne lui offre une bague et une promesse qu'il ignorait sans doute lui-même creuse). Elle ne lui en voulait d'autant pas qu'il lui avait donné la personne la plus merveilleuse au monde, capable de l'aimer comme personne ne le pourrait jamais. Leur petite fille était devenue son monde, à la seconde où elle l'avait senti bouger la première fois dans son ventre et il suffisait à Kore de regarder sa fille dans les yeux pour savoir que Kwamie n'était pas une si grosse erreur dans son histoire.

Malgré tout, sa réaction faisait mal et elle savait qu'elle devait prendre son mal en patience. Elle lui avait fait du mal aussi. Comme elle le lui avait dit, elle n'avait pas l'audace de croire qu'elle était innocente dans l'histoire. Elle avait mal agi. Elle ne se pardonnerait jamais ses erreurs. Elle avait juste appris à vivre avec, et même si c'était un long combat pour regagner la confiance de l'homme pour leur fille (et probablement celle de la justice), elle était prête à se battre. Callie en valait la peine et elle avait la chance d'avoir quelqu'un pour l'aider à supporter, à se pardonner et à avancer dans la bonne direction.

L'heure de fin de rendez-vous arriva, bien trop vite à son goût et la jeune femme due faire preuve de tous les efforts du monde pour ne pas craquer. Ne pas serrer la petite trop fort, ne pas pleurer, ne pas supplier... Elle aurait fait tout ça si ça lui avait permis de la garder un peu plus longtemps, mais elle savait que tout ce qu'elle réussirait, ce serait de faire du mal à sa fille. Non. Elle devait être forte. Prétendre que ça ne lui déchirait pas les entrailles, que le prochain rendez-vous arriverait bien assez vite et qu'elles pouvaient le faire, toutes les deux. Pire, elle ne devait rien montrer à sa fille du mal que lui faisait Kwamie, chaque fois qu'il lui lançait un regard noir ou lui disait des horreurs. Être une bonne mère, ne pas se battre avec son père devant leur fille, être plus forte que ça.

Lentement, elle embrassa une dernière fois sa fille en lui disant à bientôt, avant de suivre son futur ex-mari dans une pièce adjacente. Elle mit le plus de distance possible entre eux, avant de se tourner vers lui, bras croisés en guise d'armure, se préparant déjà à tout ce qu'il allait dire pour l'écraser encore un peu plus. Cependant, ce fut tout l'inverse. Il ne l'attaqua pas, mais la remercia. Elle resta bouche bée, ne s'attendant pas à ce que son fier mari accepte de faire quelque chose telle que de reconnaître qu'elle n'était pas entièrement un monstre cruel qui ne méritait que sa haine. Elle l'écouta continuer, lui disant combien c'était difficile pour lui d'avoir les faveurs de leur fille. Elle sentit la colère monter en elle. S'excuser vraiment et essayer de faire un pas vers elle aurait été trop beau. Bien sûr. Serrant les dents, elle inspira profondément, se forçant à expulser la tension présente dans son corps dans un souffle plus long que son expiration naturelle. Chudi se moquait souvent d'elle et de son incapacité à évacuer les tensions. Le yoga, même si c'était devenue une passion pour elle, lui était difficilement praticable quand elle était énervée. Les respirations nécessaires à l'exercice premier moteur de blocage.

« Je ne l'ai pas fait pour toi », dit-elle froidement, se forçant à garder un ton calme malgré la tension. « Comme tu l'as dit, le bonheur de ma fille est tout ce qui m'importe et elle n'a certainement pas besoin de nous voir nous entretuer... Si tu as besoin de me dire quelque chose, tu as le numéro de mon avocate. Et au pire, les SMS c'est bon pour donner une date et une heure de rendez-vous à quelqu'un. Pas même besoin d'un bonjour. T'inquiètes pas, je m'en formaliserais pas. »

Elle attendit, comptant une seconde, puis deux, puis trois, avant d'ajouter. « On a terminé ? »


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Dim 3 Jan - 11:47
Kwamie s’était attendu à tout sauf à cela comme réaction. Ça avait été si difficile pour lui de l’admettre qu’il s’était imaginé que Kore serait heureuse d’entendre qu’il cédait un peu de terrain. Enfin, imaginé étant un bien grand mot car il n’avait pas anticipé cette conversation outre mesure. Il reste un instant sans voix, incapable de savoir si oui ou non, ils en ont terminé. Qu’est-ce qu’il avait espéré ? Qu’elle le remercie ? Avalant sa salive, il jette un regard au dehors de la paroi vitrée de la pièce et aperçoit Callie. C’est pour elle qu’il est ici, et pour personne d’autre. Ne surtout pas l’oublier. Ne surtout pas faire passer son orgueil en premier.

« La dernière fois que nous nous sommes vus, tu voulais absolument que je t’écoute, et maintenant que j’essaye de te parler de notre fille, tu préfères esquiver toute discussion… »

Il soupire. Elle n’a peut-être pas changé finalement ? Ce qu’il a vu juste avant, ça avait fait un petit trou dans son cœur tout dur, l’espoir renaissant fragilement mais doucement ; et voilà que le tout se referme et meurt aussi rapidement que c’était venu.

« Vas-y, si tu veux… Je ne voudrais pas te retenir… » lâche-t-il d’un ton blasé, presque mort, mais sans vraiment d’animosité ; seulement une trop grande lassitude.

Kwamie n’a pas vraiment pour habitude d’ouvrir son cœur. Cet homme garde tout enfoui en lui, et encore plus depuis le départ de Kore. Sa mère est la seule personne à qui il confie des choses, et encore, il n’ose pas tout lui dire, de peur de l’inquiéter ; d’autant plus que son père n’est jamais très loin, cet homme capable d’houspiller car ses enfants sont trop émotifs ou se lamentent trop sur leurs sorts… Comment se sentir pleinement en confiance alors que cet homme est dans les parages ?

Mais avec Kore, ça avait toujours été différent. Au-delà de leurs parties de jambes en l’air et de leur amour respectif, ils étaient avant tout meilleurs amis et confidents. Ça avait toujours été simple de se dire les choses, ou en tout cas pour le brun. Il y avait des choses qu’il n’avait jamais réussi à lui dire, certes, notamment le recul dû à son homosexualité et les difficultés que cela engendrait dans leur couple… Mais pour tout le reste… C’est peut-être pour cela que les mots lui viennent alors si facilement, profitant qu’elle ne soit pas encore sortie de la salle pour dire les choses.

« Quand je t’ai vu avec elle, en arrivant… Pendant un très court instant, j’ai eu l’impression de revenir un an en arrière, quand on était encore heureux, encore une famille… C’est con, mais ça m’a donné de l’espoir… » Il déglutit une nouvelle fois, avant de reprendre : « Je ne pensais pas pouvoir oublier ces six derniers mois, et pourtant, le temps d’une seconde, c’est comme si tout était envolé. » Son cœur se serre. S’il se montre rarement émotif, ce n’est pas pour autant que l’homme a un cœur de pierre. « C’était idiot visiblement… de penser que je pourrais te parler à toi plutôt que par avocats interposés… » Il baisse les yeux et reboutonne sa veste. Il n’a plus qu’à prendre sa fille et s’en retourner chez eux à ce rythme.

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Mar 5 Jan - 14:46
Elle comprenait sa colère. Bien évidemment. Il avait des raisons de lui en vouloir, de ne pas lui faire confiance, d'être en rage contre elle. Elle l'avait été contre elle-même pendant les quatre premiers mois de sa désintox, avant de regarder leur passé avec un œil nouveau, plus neutre, plus bienveillant pour elle-même. Il était blessé aujourd'hui. Elle l'était à l'époque. Elle comprenait qu'il avait besoin d'être en colère contre elle pour survivre à la réalité de leur triste histoire, mais cela lui demandait une énergie qu'elle n'était pas certaine d'avoir et elle préférait botter en touche. Elle avait perdu son amoureux il y a longtemps, son meilleur ami le jour où elle avait quitté le foyer conjugal... Peut-être même avant. Elle connaissait assez Kwamie pour savoir que son orgueil rendrait son pardon impossible. Elle devait donc se concentrer sur ce qui était réparable. Sa relation avec sa fille l'était. Pas celle avec son futur ex-mari. Du moins, la brune en était convaincue.

Elle se figea quand il reprit la parole, néanmoins, alors qu'il lui racontait ce qu'il avait vu en arrivant, les espoirs qu'il y avait trouvé. Elle soupira, fermant les yeux, le dos tourné vers lui, la main sur la poignée de la porte toujours close. « On n'était pas heureux... », lâcha-t-elle, toute aussi morte à l'intérieur qu'il avait semblé l'être il y a une minute. Elle n'était pas en colère. Elle avait fini d'être en colère. Elle était juste triste et désolée pour eux deux. Alors, lentement, elle lâcha la poignée et se tourna vers lui pour le regarder enfin. « Les gens heureux ne finissent pas ici, Kwamie. Je ne peux pas parler pour toi. Je ne peux pas dire ce qu'il se passait dans ta tête il y a un an, mais moi je n'étais pas heureuse. Et même si je ne peux pas parler pour toi, je pense que si tu avais vraiment été heureux, tu aurais vu que je ne l'étais pas. »

Elle posa son sac à main, croisant les bras sans le quitter des yeux, parlant rapidement avant qu'il ne mésinterprète et ne s'énerve. S'il voulait parler, il y avait bien plus à dire que simplement le sort de leur fille. « Je ne te reproche rien. Ce n'est pas une attaque », précisa-t-elle rapidement, avant de prendre le temps nécessaire pour poser ses mots. « J'ai voulu croire qu'on était heureux. J'ai voulu croire que le problème venait de moi et que c'était juste parce que je n'étais pas une assez bonne mère... une assez bonne épouse... Il m'a fallu tellement de temps pour comprendre, même après avoir commencé la désintox... Parce que je ne voulais pas voir la vérité. Il y avait pourtant assez de signes... Un jour, tu seras vraiment pleinement heureux avec quelqu'un et crois-moi, je serais vraiment heureuse pour toi... Mais je sais aujourd'hui qu'heureux pour toujours, ça n'a jamais été pour nous... » Elle secoua la tête, lentement, tristement. Elle l'avait accepté, mais ça ne voulait pas dire qu'elle avait réussi à complètement faire le deuil de ce rêve de conte de fée. Une larme silencieuse coula sur sa joue. « J'aurais vraiment aimé te suffire, mais je savais au fond de moi que je ne l'étais pas... Ce sentiment de ne pas te suffire, ça m'a presque tué. Je devais te libérer de notre engagement, autant que je devais me soigner. »


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Dim 24 Jan - 13:22
Il ne s’attendait pas à un tel retour de bâton. Il avait eu le temps d’analyser ces six derniers mois, mais le brouillard était resté omniprésent, le jugement obscurci par de la rancœur bien trop présente qui ne s’en va pas. Il n’y a que depuis quelques semaines que l’homme parvient enfin à mettre des mots. Il n’a pas commencé à pardonner, mais il parvient à voir les choses un peu autrement à force de faire le deuil de leur relation. Et finalement, s’il n’est pas encore prêt à totalement admettre les propos de sa femme, il sait au fond de lui qu’il y a une grosse part de vérité dans ses paroles. Il n’a pas le temps de rétorquer qu’elle lui donne plus d’explications, ne laissant pas le temps à l’animosité et la colère de s’étendre dans le corps du métis.

Il s’adosse à un meuble derrière lui, la force de se tenir seul sur ses jambes l’ayant quitté. Ce genre de discussions est difficile pour l’esprit comme pour le corps, surtout quand ça va chercher loin dans les émotions et qu’on ne s’y est pas préparé psychologiquement. Pourtant, il n’y a que Kore qui peut soigner ses blessures, aussi étonnant que ça puisse paraitre. La même personne qui lui a fait tout ce mal.

« Il y a peut-être un moment où on a fini par confondre amour et amitié, par croire que ça nous suffirait, que ça nous rendrait heureux… »
dit-il en guise de constat. « J’étais tellement absent que je n’aurais pas pu constater ton état, quand bien même j’aurais essayé. » Il était dans sa routine, son train train quotidien. Il ne se posait pas de questions, se satisfaisant de sa situation. « Je les avais dés le départ, les doutes sur ma sexualité. Et j’ai vraiment tout fait pour t’aimer, pour que tu me suffises. On le savait tous les deux que j’aimais les hommes. J’ai été assez idiot pour croire que tu serais LA femme qui me ferait changer. J’y ai tellement crû. J’ai tellement essayé de me persuader pendant toutes ces années, si tu savais. » C’est la première fois qu’il lui avoue ces choses-là. Il ne veut pas la blesser, loin de là. De toute façon, ça rejoint ce qu’elle vient de lui dire, même si elle n’a pas prononcé les mots de cette façon. « Ça n’excuse pas le fait d’être partie sans dire un mot et de ne pas avoir donné de signe de vie pendant 6 mois, mais… Oui… Je sais maintenant que j’ai ma part de responsabilité. » Il ne l’avait pas fait consciemment, et il avait juste voulu le bonheur de cette femme, au détriment sans doute de son propre bonheur. Il ne veut pas être violent dans ses accusations et d’ailleurs, il ne se rend même pas compte de ce qu’il vient de dire, étant donné que ce sont les derniers mots qui sont réellement difficiles pour lui.

« Mais on a créé un petit être magnifique, alors ça ne peut pas être que du négatif. Et aujourd’hui, elle est tout ce qui compte. On était les meilleurs amis du monde. Tu étais tout pour moi… J’arrive pas à me dire que ça, ça a disparu à tout jamais… » Bien qu’il ait essayé de s’en persuader ces derniers mois en voulant haïr cette femme qui compte pourtant tant à ses yeux.

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Mer 27 Jan - 13:59
Dire que les six derniers mois avaient été simples aurait été un vrai mensonge. Outre le manque qui avait été horrible, elle avait dû affronter nombres de questionnements et de réalisations qui avaient été douloureux et difficiles. Elle avait dû affronter des vérités déplaisantes, comme la mort de son mariage et la réalisation que son couple n'avait été qu'une erreur monumentale. Une belle erreur, qui avait été pleine de bonheur, mais tous les deux s'étaient acharné à croire à un amour chimérique, qui n'avait aucune chance d'exister.

Tout comme lui, elle ne pouvait que hocher la tête lorsqu'il avoua qu'ils avaient confondu amour et amitié. C'était là où elle s'en était elle-même rendu il y a quelques mois maintenant. Elle avait été en colère. D'abord contre lui, ensuite contre elle-même, puis contre eux d'eux, avant de finalement faire la paix avec cet état de fait et réaliser qu'il était toujours son meilleur ami, même si leur amour avait été mal compris et qu'ils avaient toujours créé une merveilleuse petite fille ensemble, un bonheur qui n'aurait jamais de fin pour elle.

« Je sais... », souffla-t-elle simplement. Parce que oui, elle savait. Elle savait qu'il avait tout fait pour y croire, comme elle avait tout fait pour le croire. Elle avait réellement essayé de croire qu'elle ne s'était pas trompée, qu'il l'aimait et qu'elle pouvait être celle qu'il pourrait désirer. Même quand toutes les preuves étaient là qu'ils se trompaient tous les deux. Et puis à un moment, ils avaient été bien trop loin. Mariage, maison, bébé... Avouer maintenant qu'ils s'étaient trompés aurait remis en question trop de chose. Alors ils avaient continué de fermer les yeux, de prétendre qu'avec du temps et des efforts, ils pourraient être le parfait petit couple... Jusqu'à ce que cela les détruise.

Elle ferma les yeux suite au reste de son discours, enroulant ses bras plus fortement autour d'elle, comme pour se protéger un peu, alors qu'elle soupirait tristement. « Je t'aime », dit-elle simplement. S'ils en étaient aux confessions à cœur ouvert, alors autant y aller à fond, non ? « Je t'aimerais toujours, quoi qu'il arrive. Même si ce n'est pas comme on le souhaitait. J'ai quitté un mariage et une histoire d'amour qui n'en était pas réellement une, mais j'ai surtout quitté un partenaire... mon meilleur ami. Et pour ça, je m'en veux vraiment. Je ne regrette pas d'être partie me soigner, mais je regrette de ne pas avoir été assez forte pour faire confiance à notre amitié et te dire toute la vérité avant de partir en désintox... J'avais tellement honte, si tu savais... » Les larmes commencèrent à couler le long de ses joues. C'était encore une partie de l'histoire sur laquelle elle travaillait, n'ayant pas réellement trouvé la paix avec cette partie de ces émotions. « J'ai imaginé cent fois tout te dire, même quand je ne réalisais pas encore que j'étais complètement accroc, quand je pensais qu'il y avait juste quelque chose de mal qui se passait en moi... Je... J'imaginais tout te dire et je voyais le dégoût et la déception dans tes yeux et j'étais... J'étais paralysée. Tu me manquais... Mon meilleur ami me manquait... et j'avais peur qu'en te disant toute la vérité, je te perde définitivement... pour toujours... » Kore inspira de nouveau profondément avant d'ajouter : « Si j'ai... Si j'ai la moindre chance, je te jure que je ferais tout ce qu'il faut pour qu'on puisse fonctionner ensemble. Pour notre fille et pour nous aussi. Mon meilleur ami me manque toujours. »

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Sam 13 Mar - 14:08
Kwamie avait enfoui tant d’amertume au fil des mois. Il ne s’attendait pas à ouvrir son cœur de la sorte aujourd’hui, et pourtant, voilà que les mots sortent, les uns après les autres, dans une franchise déconcertante. Le voilà qui se laisse aller et le tout semble avoir un effet miroir sur Kore qui prononce à son tour un flot de paroles inattendu. Les voilà, à vif, eux-mêmes, ces deux êtres qui se sont perdus mais qui ont pourtant tant besoin l’un de l’autre. Certes, l’un comme l’autre sait sans aucun doute qu’il ne s’agit là que d’un premier pas vers leurs guérisons, que les conflits ne seront pas réglés après une simple conversation, aussi sincères soient les deux interlocuteurs, mais c’est déjà un premier soulagement qui ne pourra qu’apaiser le futur.

Une nouvelle larme coule bientôt le long de la joue de l’homme. Il ne se rendait pas compte de sa souffrance, pas à ce point, en tout cas. « Je ne sais pas comment je l’aurais pris. » dit-il en toute sincérité. Est-ce qu’il aurait été prêt à entendre tout ceci à l’époque ? Sans doute que ça aurait évité bien des problèmes, mais cela en aurait aussi créé d’autres. Alors, l’un dans l’autre, qu’est-ce qui est le mieux ? La réponse ne viendra jamais, alors autant se contenter de réparer ce qui a été fait. « On a tellement essayé, si fort… » Il n’avait pas l’impression que c’était des efforts au quotidien sur le moment, pourtant. Il se voilait la face, tout simplement.

Il s’avance de quelques pas vers Kore. Ils n’ont pas été aussi proches l’un de l’autre depuis des mois, et il attrape sa main. Le contact le fait frissonner, comme un vieux souvenir qui revient à la surface, dont une partie est positive et l’autre négative. Il sait qu’il va devoir faire le tri dans tous ces sentiments, mais ça viendra avec le temps. Pas tout de suite. Pas maintenant. « On va trouver une solution. » dit-il en reniflant. « Je veux qu’on trouve une solution. » Pas pour que leur couple fonctionne, non, ils ont compris l’un comme l’autre que c’était peine perdue, mais simplement d’être là l’un pour l’autre, en tant qu’amis, que confidents. Un regard entendu suffit à clore la conversation et il peut voir dans les yeux de son ex-femme qu’elle veut exactement la même chose. « Allons retrouver notre fille. » annonce Kwamie, conscient qu’ils ont déjà eu beaucoup trop de bouleversements pour la journée et que poursuivre la discussion n’amènerait sans doute rien de bon. Ils avaient besoin de digérer après tout ça. Lui en avait besoin en tout cas.

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