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Pourquoi s’entêter à réessayer encore et encore quand ça fini toujours en échec ? N’est-ce pas là un simple signe de folie ? Après tout, la folie, c’est de recommencer la même chose, encore et encore, sans rien changer, mais en s’attendant à un résultat différent. Pourquoi s’entêter à sauver une vie alors que la mort est à nos porte ? Pourquoi tant vouloir aider une personne alors qu’elle ne veut même pas s’aider elle-même ? N’y a-t-il pas un moment, un jour, où on réalise qu’il faut laisser tomber tout ça ?

Vous savez, je me suis vraiment ennuyé du confort d’un lit, genre, énormément. La première nuit, je l’ai dormi comme pas possible et pendant bien trop d’heure. La deuxième, c’était moins intense, mais quand-même bien. Mais là… Faut croire que j’ai trop dormis, parce que j’y arrive pas, mais pas du tout. Bon après, j’ai réussi à m’endormir, mais je me suis réveillé en sueur et nauséeux. J’ai probablement réveillé mon frère en allant me vider l’estomac pour la énième fois, mais je crois qu’après trois jours, il s’est habitué et s’est rendormi. Il ne faudrait pas qu’il s’empêche de dormir à cause de moi non plus. Et puis bien franchement, ce n’est pas la première fois que je me retrouve dans cet état alors je sais gérer. Chose certaine, j’arriverai pas à me rendormir de si tôt. Je pousse un long soupir d’exaspération en regardant mon reflet dans le miroir. Je suis peut-être pas mort, mais on dirait presque. Ces cernes intensément intenses… Je ne sais pas combien de temps, de nuits de sommeil réparateur je vais avoir de besoin pour les faire disparaitre. Sans compter ce minimum dix kilo que je dois reprendre pour avoir un poids raisonnable. Ça va être tout un travail et surement pas un qui va se faire en un claquement de doigts, mais bon on n’est pas pressé ! Après m’être rafraichis le visage d’un coup d’eau sur celui-ci, je sors de la pièce et vais ramasser un des pull de Khaled qui traine à l’entrée. J’enfile ce dernier en riant légèrement. On a clairement pas la même masse, loin de là.! Mais étrangement, c’est réconfortant.. J’enfile la capuche pour ensuite sortir silencieusement dans le couloir et me diriger vers l’escalier.

Mon regard se promène entre l’escalier montante et celle en descente. Je ronge nerveusement mon ongle de pouce droit en réfléchissant où je veux aller. Sous la pulsion du manque, j’ai envie de descendre et aller retrouver un de mes dealeurs. Il n’est pas loin d’ici en plus, vraiment pas loin… Non. Si je fais ça, je vais me faire arracher la tête… Mais en même temps… Je retourne dans l’appartement pour aller fouiller dans le portefeuille de Khaled. J’en ressors quarante dollar que je mets dans mes poches. Je range donc son portefeuille et ressors aussi silencieusement pour me faufiler à l’extérieur de la bâtisse, après, bien-sur, avoir kidnappé un briquet à Zeke. Sans même me chercher, je me rend au coin habituel de Jay, je connais le chemin par coeur bien franchement. Ce qui me fait rire, c’est qu’il semble très surpris de ma commande cette fois. J’essaie d’être raisonnable, j’essaie très fort. Mais ses propositions sont si alléchantes.. Je secoue la tête pour me raisonner et lui affirme que je vais m’en tenir à ce que je lui ai demandé. Mon ongle se retrouve à nouveau victime de mes dents lorsqu’il me propose une bouffée d’héroïne. Je regarde cette pipe qui m’est tendue de longues secondes avant de la prendre et d’en inhaler en bonne grande quantité la fumée. Un léger sourire s’installe sur mes lèvres alors que je laisse s’échapper la fumée par mes narines. Je le remercie en l’embrassant dans toute ma joie, oui je suis comme ça et il est habitué. Je prend mon sachet fraîchement payé et disparais jusqu’au dépanneur le plus proche. J’y achète du papier à rouler, une kit kat et une canette de bière.

Lorsque j’ai tout ce qu’il faut et plus aucuns arrêts à faire, je retourne au Miranda Height. Ugh, ce que je déteste cette bâtisse. J’ai même un frisson qui me transperce le corps juste à la regarder. Mauvais souvenir. TRÈS mauvais souvenir. Mais peu importe, je suis pris pour vivre là pour je ne sais combien de temps. J’y entre donc malgré tout et monte, lentement, avec essoufflement, jusqu’au toit. Pourquoi je m’entête à monter par l’escalier ? Parce que c’est pas en faisant le lâche avec l’ascenseur que je vais me remettre en forme. Mais j’avoue qu’après deux ou trois set de marches, je commence à avoir mal aux jambes et être essoufflé. Je m’arrête un moment, en profitant pour me rouler un joint vite fait, bien fait puis fini ma quête des escaliers. Je soupir de soulagement en arrivant sur le toit. Tout d’un coup, j’ai l’impression de me retrouver dans un autre monde en me retrouvant ici, seul sur le toit. Je m’étend de tout mon long sur le sol, les yeux rivés sur le ciel étoilé. Un sourire se trace sur mes lèvres alors que j’admire ce qui se trouve devant mes yeux. Et peut-être un peu aussi l’effet de ma consommation ultérieur. Parlant de, je glisse le joint entre mes lèvres et l’allume. Je laisse une grande bouffé des cette délectable fumée aller s’imprégner dans mes poumons avant de la relâcher. Ce que ça peut faire du bien d’être seul en ce moment.. Je me suis habitué à cette solitude assez rapidement donc.. C’est comme mon état naturel, même si ce n’est pas nécessairement ce que je préfère..

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PIVETTE

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Ouai bon… Quand on habite en ville, c’est dur d’avoir quelque chose de parfait. C’est pour ça que j’aime pas la ville, que je ne l’ai jamais aimé. Bon c’est sur, il y a d’autre raisons qui se sont ajouté avec le temps, mais c’est la principale. Lorsqu’elle s’éloigne, je la rejoins dans toute ma curiosité. Pour une fois que je trouve quelque chose de positif, je vais pas la laisser filer entre mes doigts, non ? J’ai jamais trop su d’où me venait cette passion, mais depuis que je suis petit, mon passe-temps favoris a toujours été de me coucher au sol et observer les étoiles, pour le peut qu’on peut voir. C’est la principale façon que j’avais, et que j’ai encore, pour me calmer lorsque ça ne va pas. Les étoiles, c’est la seule chose qui ne nous abandonnera jamais. Un peu pessimiste vu ainsi, mais c’est quand-même le cas. Je souris un peu lorsqu’elle dit se l’être offert elle-même. On est jamais mieux servis que par soi-même hein.? Quand on est en capacité de se servir, cela-dit.

Lorsque je mentionne l’observatoire Rutherfurd, je peux facilement constater que j’ai capté son attention. Serais-je alors face à quelqu’un qui partage réellement cette passion que j’ai ? Ça serait si merveilleux, je l’avoue, ça me ferait plaisir Ça rendrait peut-être mon séjour ici moins pénible aussi. J’hoche la tête avant de lui répondre verbalement. Exactement. Le planétarium c’est merveilleux, je l’avoue, mais faut vraiment que tu ailles à l’observatoire ! Si tu voyais à quel point c’est beau…  Je me coupe dans mon élan, étant déjà prêt à lui proposer de la faire entrer. Je suis quand-même pas pour inviter une pure inconnue à me suivre à l’université en pleine nuit.. Quoi que j’ai déjà fait pire, mais bon. Un peu de retenu pour tout de suite, on verra plus tard. Je la regarde avec peut-être trop d’intérêt lorsqu’elle m’offre de jeter un coup d’oeil par le télescope. Je serais con de dire non. Bah.. plus que je ne le suis déjà on va dire. Je la remercie d’un signe de tête avant de m’installer pour regarder par la lentille. Malgré moi, un certain soupir se fait entendre. Ça, c’est l’une des raisons pour lesquelles l’Uni me manque. Le nombre d’heures que j’ai pu passer juste dans l’observatoire à me perdre dans la contemplation de ce chef-d’œuvre naturel… Au son de sa voix, je me redresse et affiche un air presque surpris lorsqu’elle me tend de la nourriture. Un bref instant, j’ai envie de refuser, j’ai pas besoin qu’on me nourrisse, mais l’odeur.. Dur de refuser. Alors j’en prend un en la remerciant pour ensuite prendre une bouchée de ce je ne sais quoi. Ok… C’est aussi bon que son odeur, c’est foutu. Je vais devoir la retrouver pour en ravoir éventuellement ! Je penche légèrement la tête sur le côté lorsqu’elle se présente, ce qui me fait réaliser que je l’ai envahis sans même me présenter. Moi c’est Joachim. C’est normal que tu m’aies jamais vu, ça ne fait que trois jours que je suis séquestré chez mon frère. Bon… Pas réellement séquestré, mais j’ai l’impression de l’être.Je laisse entendre un rire pour paraître un peu moins dramatique ou négatif. Je désigne ce que j’ai dans la main, cette nourriture qu’elle m’a offert. Je sais pas c’est quoi, mais c’est excellent !

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PIVETTE

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Un sourire se trace sur mes lèvres à la question qu’elle me pose. Un sourire à la fois nostalgique et un peu triste. J’y étudiais, vais-je encore y étudier au prochain trimestre, telle est la question. Mais elle n’a pas besoin de savoir cette partie de l’histoire de ma vie. J’hoche donc la tête avant de répondre verbalement. Oui. J’y étudie en astronomie, la matière la plus fascinante à mon avis. En prononçant cette réponse, je réalise à quel point je m’ennuie de ces cours, à quel point j’ai envie d’y retourner. Je regrette tellement mes choix de vie en ce moment… Mais le regret ne me mènera nul part alors ça ne sert à rien de s’y attarder. Alors je laisse le regret du passé de côté pour me concentrer sur le moment présent. Suite à son invitation, je me permets de jeter un coup d’oeil au ciel si spectaculaire au travers du télescope. Il y a une certaine joie dans la vie de rencontrer quelqu’un qui partage une passion avec soi. Certes, j’en ai rencontré beaucoup dans les cours, mais ça c’est plus que normal. Mais en dehors de l’université, on dirait que c’est plus spécial.. Je sais pas, c’est juste différent et j’aime bien ça.

Après avoir accepté son offrande, je me présente à mon tour d’une façon un peu douteuse, mais typiquement moi. Juste parce que je ne la connais pas ne veut pas dire que je vais avoir l’air plus normal. On ne change pas l’étrangeté d’une personne si facilement. Je suis par contre un peu surpris lorsqu’elle dit pouvoir comprendre. Je dois m’avouer curieux sur ce fait. J’imagine qu’elle sait ce que c’est que d’avoir l’impression d’être retenu, enfermé, pris au piège. Après, j’imagine que c’est quelque chose qu’on fini tous par vivre une fois dans notre vie… Alors plutôt que de questionner, je me contente d’enchainer avec la nourriture, pour l’instant. Je baisse les yeux sur ce que j’ai entre les mains avec un petit sourire avant de la regarder à nouveau. Je sais pas si tu t’en rends compte, mais maintenant, tu vas soit être prise à devoir en faire plus souvent, soit à m’apprendre comment en faire parce que je refuse de ne plus jamais en manger après cette nuit ! L’art de s’imposer, j’en suis maitre. Je fini cette bouchée avant de reprendre la parole. Tu viens souvent ici en pleine nuit ?

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Le fait qu’elle aurait choisi la même voie que moi si elle s’était lancée dans les études universitaires, ça me rend encore plus heureux. Je lui adresse un énième sourire alors qu’une pensée me traverse l’esprit. Tu sais.. Si tu es prête à accepter de me revoir, je pourrais te partager les notes que j’ai. Peut-être que si tu gagnes assez ma confiance, je pourrais même te passer mes livres. Dis-je en ajoutant un clin d’oeil à l’équation verbal. Ça ne me dérangerait pas à vrai dire. Juste le principe de pouvoir partager mes connaissances et ma passion avec quelqu’un qui est réellement intéressé serait plaisant et limite valorisant.

Satisfaction et enthousiasme s’empare de moi à la proposition que me fait la brune. Je ne suis pas hyper fan de la cuisine à proprement parlé. Bah en fait, manger c’est plaisant, préparer un peu moins. Mais pour être en capacité de refaire ce que je viens de manger, ça ne me dérangerait pas de faire l’effort. Quoi que je pourrais aussi simplement accepter la prochaine offrande.. Mais non, je ne suis pas pour dépendre d’elle non plus. J’hoche donc la tête presque frénétiquement avant de lui répondre. Je ne serais pas contre. Faire à manger est une compétence qu’il me faudrait vraiment acquérir.. Et si en plus, ça permet de faire un peu plus connaissance, je vois pas pourquoi refuser.! Alors oui, si tu le veux bien, je serais intéressé par ces cours de cuisine. Je ne sais pas d’où me vient toute cette énergie. Oh wait.. Oui je sais en fait. C’est pas surprenant que je sois aussi enthousiaste en fait. Elle va peut-être avoir une surprise la prochaine fois qu’elle va me voir bien franchement. Mais peu importe.

Après cette courte fixation sur la nourriture, je la question sur ses habitudes, principalement sur celle de venir ici. J’écoute attentivement sa réponse qui, bien franchement, est une très bonne explication. J’avoue que c’est le moment idéal pour venir observer. Je me demande d’ailleurs si c’est un bon endroit pour observer le ciel dans le temps des Perséides.. Probablement pas. Ça reste le ciel de New York et non la campagne. Faut pas trop se faire d’illusion non plus. À sa question, je lèves la tête pour de nouveau observer le ciel étoilé. Un besoin de m’évader je suppose ? J’arrive plus à dormir et j’ai trop de chose qui me passe par la tête. Alors je me suis dit que le ciel serait un bon divertissement pour m’occuper l’esprit.. Je ne sais pas pourquoi je lui réponds aussi sincèrement. J’aurais simplement pu dire que je venais pour fumer ou un truc du genre sans donner plus de détail. Mais à savoir pourquoi, la vérité a décidée de sortir d’elle-même. Faut croire qu’elle dégage un je ne sais quoi qui donne envie d’être honnête..

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