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where do we go, where do we go now? | ellie

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Lun 24 Jan - 20:13
TW : impact de la parentalité dans le couple

Pianotant sur le clavier de son ordinateur, les yeux rivés sur des tableurs Excel à n'en plus finir, Josh prend distraitement une gorgée du moscow mule, qu'il s'est concocté, après s'être assuré qu'Amy était partie pour bien dormir. Un de ses plus grands plaisirs d'adulte responsable est l'achat de son petit chariot de bar, où il accumule des alcools, liqueurs, sirops et divers jus et fruits pour s'octroyer un petit plaisir comme celui-ci. Il n'a jamais été friand de bière et il sait qu'ici, dans le confort de son appartement, personne ne critiquera ses goûts. En temps normal, il aurait attendu que sa femme rentre pour savourer un cocktail bien mérité avec elle, en ce vendredi soir, mais il risque d'attendre longtemps. En temps normal, il ne serait pas en train de terminer l'administration de sa petite société à une heure pareille non plus. Mais il passe la plupart de ses journées avec Amy, ce dont il ne se plaint pas d'ailleurs et il reste chef d'entreprise - aussi petite soit-elle - certaines obligations lui reviennent. Et il n'infligerait à aucun.e.s de ses employé.e.s le fléau de devoir remplir des demandes de subventions.

Il jette d'ailleurs un œil à l'heure en bas de son écran, puis sur le babyphone vidéo, petite extravagance qui le rassure. Amy dort paisiblement, ses petites mains serrées et ses bras en étoile de mer. Son père sourit à l'image un peu granuleuse, puis détourne les yeux vers son téléphone. Il hésite à appeler Ellie, s'assurer que tout va bien. Ils n'ont jamais été du genre à se fliquer, mais elle n'a jamais été du genre à ne pas lui dire à quelle heure elle allait rentrer. Ou, du temps où ils avaient l'énergie pour des soirées jusqu'au petit matin, elle lui faisait savoir de ne pas s'inquiéter et il pouvait dormir l'esprit tranquille.

Aujourd'hui, il ne sait pas quoi penser. Sans doute sa réunion de travail a traîné ou elle est allée boire un verre avec des collègues, rien de plus normal. Mais dans ce cas, pourquoi ne pas lui avoir écrit? Les tendances un peu anxieuses de Josh ne peuvent que ressurgir, se demandant s'il a dit quelque chose ou fait quelque chose pour fâcher son épouse. D'autant que ça dure depuis quelques temps déjà. Ellie a repris le travail à la seconde où le médecin lui a donné le feu vert, alors que s'il y a bien un employeur qui offre un congé maternité généreux dans ce pays de rats, c'est le Planned Parenthood. Mais elle adore ce job, alors il peut comprendre qu'elle veuille y revenir, retrouver ses patientes préférées, ses collègues… Mais ce n'est pas que ça.

Il a cette désagréable impression qu'elle n'est plus tellement sa femme et la mère de sa fille mais sa colocataire qui fait du babysitting. Une pensée horrible, injuste sans doute incroyablement sexiste, qu'il n'oserait jamais dire à voix haute. Mais le sentiment n'en est pas moins là, le tiraillant dans le fond de la gorge et le creux de la poitrine comme les relents d'une mauvaise taux. Josh n'ose pas interroger sa femme, se contentant de lui demander vaguement si tout va bien, lui dire des banalités du style "je suis là si tu veux parler," quand il la voit bercer Amy au milieu de la nuit, ses cernes moins terrifiantes que la lueur de panique dans ses yeux. Et encore, la petite dort bien depuis quelques temps, alors il soupçonne la fatigue de lui avoir joué des tours. Si Ellie était vraiment à bout, elle lui aurait dit. Elle a juste besoin d'un peu d'air, de profiter, après tout, on a le droit de ne rien manger ni boire quand on est enceinte. Et il est là, autant qu'elle en profite!

Il reprend donc un peu d'alcool, essayant de chasser ces idées un peu moroses et se focaliser sur les bonnes choses. Le jeune papa hésite, craignant de réveiller la petite, mais se décide finalement à mettre un peu de musique, le son sortant tout bas de l'enceinte connectée du salon. Pas exactement l'ambiance habituelle pour une playlist classic rock, mais ça a le mérite de lui occuper l'esprit, tandis qu'il retourne à Excel. Les minutes défilent un peu plus vite et, finalement, il entend la porte se déverrouiller et lâche un soupire de soulagement et sent ses épaules relâcher une tension qu'il ne s'était pas senti retenir.

Josh sourit largement, faisant pivoter sa chaise de bureau vers l'entrée. Il se lève d'un pas rapide, lançant avec un enthousiasme modéré par sa volonté de ne pas parler trop fort « Hi babe, how are you? » Il laisse sa femme enlever manteau, chaussures et compagnie puis l'embrasse doucement avant de l'enlacer. « Good day? A cocktail to wash it down? » Qui sait, peut être qu'un deuxième verre lui donnera le courage de poser ses vraies questions.

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Mer 26 Jan - 15:33
[tw: dépression post partum, impact de la parentalité sur le couple]

Quiconque ayant ne serait-ce qu’une fois pris le métro dans sa vie pourra s’accorder à dire qu’il est difficile de s’y sentir bercé. Entre le bruit ambiant, les odeurs, sans parler de la chance qu’il faut pour s’y trouver une place assise, les planètes sont rarement alignées en la faveur d’un bon petit somme. Pourtant, Ellie a bien failli rater son arrêt ce soir, toute perdue dans ses pensées qu’elle est. A deux doigts d’oublier de sortir, elle se lève d’un bond, attrape son sac et saute hors de la rame en poussant deux ou trois personnes restées debout au passage. Après un dernier regard jeté dans la vitre du métro, elle époussette distraitement ses cheveux en bataille, encore un peu sonnée d’avoir… qu’est-ce que c’était, au juste ? Somnolé ? Divagué ? Peut-être un peu des deux.

Le fait est qu’elle se sent épuisée. Moralement, physiquement, Ellie est rincée, vidée. Elle a naïvement pensé que reprendre le travail l’aiderait à recentrer ses priorités, à couper ses journées pour, à nouveau, se sentir autre chose que « jeune maman en galère ». Et ça a marché, d’une certaine manière. Lorsqu’elle quitte la maison le matin en laissant Josh avec Amy, c’est le cœur léger. C’est au fil des heures que les choses se corsent. Lorsque la pause déjeuner est terminée et que commence la seconde partie de la journée, celle qui la rapproche du moment où elle devra retrouver ses obligations. Tout cela est très insidieux évidemment, pas tout à fait conscient non plus pour la jeune femme qui ne comprend pas vraiment les mécanismes de ce qui lui arrive. Mais le fait est qu’elle fuit son domicile comme la peste et qu’elle ne peut pas nier son angoisse lorsqu’il est question de son bébé, ce si petit bébé qu’elle n’apprivoise pas et qui semble tellement mieux se porter dans les bras de son papa.

Lorsqu’elle s’engouffre hors de la bouche de métro et que son regard se pose sur le panneau digital de la pharmacie du coin, Ellie constate avec stupeur qu’il est bien plus tard qu’elle ne se l’imaginait. Ce soir, elle visitait les locaux d’une association pour laquelle elle aimerait donner un peu de son temps bénévolement, et le fait est qu’elle y a passé plus de temps que prévu. Elle n’a pas tout à fait pensé à regarder l’heure sur son portable éteint au fond de son sac non plus, en toute honnêteté. A cette idée, elle y jette un œil distrait, juste pour vérifier que Josh ne lui a pas laissé de messages qu’elle aurait pu snober, puis le renvoie aussi vite d’où il vient. Elle est presque arrivée, de toute façon. C’est trop tard.

Elle pousse la porte de l’immeuble, s’engouffre dans l’ascenseur, et une fois devant la porte de l’appartement, son estomac se noue. Elle s’arrête un instant avant d’insérer les clés dans la serrure, ferme les yeux et prend une longue inspiration destinée à reprendre un peu de contenance, à se mettre dans la tête qu’il n’y a aucune raison d’angoisser en rentrant chez soi vers un mari aimant et un bébé qui devrait à priori dormir à poings fermés. Tout. Va. Bien.

Et en effet, tout est calme. L’odeur des bâtonnets diffuseurs de parfum qu’elle s’est offert récemment est rassurante, la playlist classic rock qui s’élève faiblement au-dessus du silence de l’appartement l’est également. Et la voix douce de Josh qui s’élève du bureau est à priori tout ce dont elle avait besoin ce soir. « Hi love », lance-t-elle en réponse tout en se débarrassant de ses affaires. « I’m alright, sorry I’m late. How was your day ? »  Une fois ses chaussures à peu près rangées et son manteau accroché, elle s’approche et se laisse enlacer, passant ses bras autour du cou de son mari. « I’d die for a cocktail. » Reculant de quelques pas, Ellie adresse un sourire à son mari, puis jette un œil distrait au babyphone trônant sur le bureau. « How’s Amy ? Asleep ? » Il y avait des dizaines d’autres questions plus appropriées : qu’avez-vous fait aujourd’hui ?  Est-ce qu’elle a bien mangé ? Elle n’a pas été malade ? Bref, un tas d’autres questions qu’une autre maman aurait posées avant « Est-ce qu’elle dort ? », mais c’est bien celle-là qu’a choisi Ellie qui réalise soudain et non sans culpabilité que la raison de son soulagement en passant la porte n’a résidé que dans l’absence de pleurs de bébés…

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Lun 31 Jan - 21:13
Sa femme répond avec douceur à son étreinte et lui offre ce sourire auquel il n'a jamais su résister. Elle s'excuse de son retard, sans pour autant offrir une explication. Sans même parler d'une explication, une information aurait été la bienvenue, une indication de l'endroit où elle se trouvait. Elle se montre également évasive, lui retournant simplement la question. A une époque, elle l'aurait appelé aussitôt rentrée dans son appartement pour lui raconter sa journée en détail, lui parler de cette collègue qu'elle adore, le patron relou, avec qui elle a déjeuné… Evidemment, les choses changent, ils vivent ensemble, sont mariés, ont un bébé, n'ont plus besoin et encore moins l'énergie pour se comporter comme des grands ados amoureux. Mais entre ça et les non réponses qu'elle lui sert ce soir, il y a tout un monde que Josh préférerait explorer.

Il s'efforce tout de même de sourire et de relancer la conversation. « Oh you know, nothing too crazy. Amy and I went to the park, we saw some ducks, she seemed to like those. My mom called and says she misses us, but I think she wants me to help dad clean something. » Tout en parlant, il s'est dirigé vers le petit chariot et prépare deux moscow mules. Il adresse un sourire en coin à Ellie, espérant l'amuser avec cette anecdote très typique de Delilah Munroe. Il adore sa mère, évidemment, mais elle est aussi incapable de l'appeler sans avoir une idée derrière la tête. « Anyway, I was just catching up on some work, yeah, Amy's been asleep for a little while now. I don't think she'll wake up anytime soon… If you want, you can probably sneak in there and give her a kiss, she wouldn't notice. »

Dans sa naïveté et son enthousiasme de papa dévoué, Josh a honteusement mal interprété la question de son épouse, pensant que la petite lui a manqué et qu'elle est déçue de la savoir endormie. Il ne peut évidemment pas deviner la vérité, même s'il soupçonne que sa merveilleuse femme ne va pas fort, il blâme le travail, leur couple, son attitude, leurs familles, la société ou une combinaison de ces divers éléments. Peu informé et pas doué en communication, il n'a pas la moindre idée de ce qui se trame chez Ellie, ni qu'il enfonce le couteau dans la plaie avec son petit récapitulatif de la journée du Papa Parfait et son invitation mignonne.

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Mer 16 Mar - 16:14
[tw: dépression post partum, impact de la parentalité sur le couple]

Josh lui raconte les détails de leur journée et Ellie réalise avec stupeur cette impolitesse dont elle a fait preuve. Ce manque de délicatesse. Les preuves se multiplient et se liguent contre elle à folle allure : quel genre de mère ne se demande même pas comment a évolué son enfant durant une journée de séparation ? Certainement pas celui qu’elle aimerait représenter. Cette pensée s’abat sur elle comme un coup de massue et la boule dans son estomac, celle qui semblait s’être envolée quelques secondes plus tôt à peine, revient à la charge plus volumineuse que jamais.

Ses bras se resserrent contre sa poitrine tandis qu’elle offre à son mari un sourire de façade et une paire d’yeux vitreux. Dans une tentative d’auto-conviction, elle réagit avec un enthousiasme sincère – elle n’est pas un monstre non plus, savoir sa fille et son mari aussi complices est plaisant – mais modéré : « Aw, that’s nice, I’m glad you guys had a good time. » Ses pas l’emmènent sur le canapé du salon où elle s’installe en tailleur et Ellie pose un regard distrait sur les quelques photos de famille posées ça et là. Elle s’attarde particulièrement sur une vieille photo d’elle et Josh, l’une des rares survivantes de leur vie d’avant, celle où devenir parents n’effleurait même pas leurs pensées. « Classic Delilah », elle lance, amusée, pour recentrer son attention sur Josh qui prépare les cocktails et lui notifier qu’elle l’écoute toujours. Lorsqu’il lui propose d’aller embrasser leur fille dans sa chambre, cependant, sa réaction ne se fait pas attendre : elle secoue la tête, une lueur de panique dans le regard. Il n’est pas question de risquer de la réveiller. Il est aussi trop tard pour feindre de l’intérêt pour son bébé endormi. Amy fait de bien trop courtes nuits comme ça, autant profiter de son sommeil sans provoquer le destin.

Tout en se relevant du canapé pour attraper le babyphone vidéo auquel elle jette un regard attendri, elle s'excuse. « That’s tempting but you know me, I move like a bull in a china shop. » La maladresse légendaire d’Ellie n’est plus à prouver. La bonne excuse, me direz-vous. « I’m definitely going to wake that poor thing up. And she looks so peaceful. » Elle fait la moue et repose l’appareil sur le bureau. « I’ll see her when she’s awake, it’s okay. » Hopefully after a full night’s sleep. Cette pensée coupable ne passe pas la barrière de ses lèvres et heureusement, elle espère déjà que son excuse toute trouvée suffise à la dédouaner auprès de Josh. Car après tout, ce n’est que la vérité : Ellie pense au bien-être de sa fille, c’est tout. Elle mentirait si elle affirmait apprécier les pleurs et les réveils réguliers au milieu de la nuit, évidemment, mais elle n’a pas non plus envie de risquer de déranger la petite pour un bisou volé. Aussi, elle change rapidement de sujet : « Have you eaten ? I could cook something now if you have to keep working. »

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Dim 3 Avr - 15:37
TW : parentalité dans le couple, évocation d'anxiété

La fatigue s'entend dans la voix de sa femme, malgré la douceur et la joie qu'elle s'efforce de mettre dans ses propos. Du moins, Josh suppose - espère ? - que c'est de la fatigue. Une petite part de lui, à qui il n'ose pas trop laisser libre court, perçoit de la tristesse, voire de l'exaspération. Après tout, il la connaît pas cœur. Ils sont mariés depuis des années, sont amis depuis l'adolescence, ont rarement été séparés depuis qu'ils se sont retrouvés après les études d'Ellie. Il la connaît. Mais il ne dit rien, fronçant simplement les sourcils devant son shaker, dans ce qui pourrait passer pour de la concentration.

Il est préoccupé. Depuis longtemps déjà, quelques semaines. Et toute cette angoisse n'a fait que monter crescendo, alors que sa tendre épouse fait de son mieux pour lui montrer une façade de force, le convaincre que tout va bien. Elle sourit, rit même de temps en temps, plaisante avec lui sur les frasques perpétuelles de sa mère et sa propre maladresse. Elle reste Ellie, sa femme, sa meilleure amie, la mère de sa fille. Mais quelque chose est différent. Comme s'ils n'étaient plus tout à fait caler sur le même rythme, qu'ils n'entendaient pas la même mélodie mais s'efforçaient de chanter en harmonie quand même. Parfois, ça fonctionne, ils s'entendent et avancent à l'unisson. Et parfois les dissonances les font grimacer.

Mais il ne sait pas quoi dire, comment exprimer toutes ses émotions difficiles à admettre et plus encore à communiquer. « Oh okay, I guess it is safer to not wake her up. She'll be even happier to see you in the morning. » Il sourit doucement, approchant du canapé avec les deux verres qu'ils posent devant eux, avant de se glisser près de sa femme. C'est optimiste de sa part de penser qu'Amy dormira jusqu'au matin, sans doute se réveillera-t-elle pour manger vers 3 ou 4h, ça semble être son habitude en ce moment. Il a toutefois remarqué qu'elle se rendormait assez vite après ça, comme si elle non plus n'avait pas envie d'être debout en pleine nuit. Ou alors il se fait des films à cause du manque de sommeil. Peu importe, tant qu'il arrive à gérer, en conservant un semblant de bonne humeur.

Ellie s'enquiert alors de savoir s'il a mangé, lui arrachant un petit sourire. Depuis qu'ils sont parents, voire depuis la grossesse de son épouse, Josh a adopté un mode de vie assez proche de celui d'un grand-père dynamique. Levé tôt, couché avant 22h la plupart du temps, des balades au parc le dimanche matin, un peu de boulot, des mots croisés, des tasses de thé à n'en plus finir (même s'il s'est remis au café depuis qu'Ellie y a de nouveau droit aussi). Il a même emmené sa fille au musée l'autre jour, découvrant que les tours de poussette dans les couloirs silencieux du Museum of Women's Resistance avaient des propriétés calmantes incroyables. Tout ça pour dire qu'il est impensable pour lui de ne pas avoir déjà mangé à cette heure et qu'il a largement passé l'âge de boire sur un ventre vide.

« Oh I got pizza, as a Friday night treat kind of thing. Did you eat? I wasn't sure when you'd be back so I got you some, you'll have to reheat though. » Il se rend compte de la double interprétation possible de son propos, d'autant que son anxiété a largement eu le temps de monter en flèche ces dernières minutes. « I didn't mean… I'm not trying to insinuate anything, I just mean it's there if you want. » Se sentant s'embourber, il prend une gorgée de son cocktail et demande avec un sourire. « How was your evening anyway? I didn't even ask, sorry. » Tout pour ne pas parler de l'éléphant inconfortablement installé entre eux depuis qu'Ellie est rentrée, depuis des mois même.

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Dim 24 Avr - 22:03
Si elle se décidait à être honnête avec son mari, Ellie déchargerait tout. Et peut-être se doute-t-il déjà de ce qu’elle a sur le cœur. Josh n’est pas bête, loin de là, et ils se connaissent depuis si longtemps à présent. Même sa mère n’est pas capable de lire en elle comme il le fait. Croire qu’il est dupe est donc aussi insensé qu’idéaliste. Mais Ellie n’est pas prête à admettre ce qui la tracasse, à rendre l’évidence officielle. Aussi, elle multiplie les parades et Josh, finalement est soit trop adorable pour remuer le couteau dans la plaie, soit se complait à se voiler la face sur la situation. Elle attrape le verre qu’il lui tend, le remerciant au passage, puis rebondit : « Yeah, she never sleeps through the night anyway, let’s not make it worse for her. » Une conclusion que la blonde estime à propos. Si elle est convaincue de ce qu’elle avance, sûre qu’il serait malvenu de réveiller cette pauvre enfant, la petite voix au fond d’elle lui rappelle avec une cruauté sadique à quel point cette excuse tombe à point nommé. Son cœur se serre et elle chasse ses pensées en changeant habilement de sujet, demandant à Josh s’il a mangé.

Sa réponse ne l’étonne pas. Il est bien plus tard que d’habitude et avoir un enfant a pas mal bouleversé leurs habitudes. Surtout celles de Josh, à vrai dire, c’est lui l’adulte responsable de ce foyer, après tout. Bien plus qu’elle qui a bien du mal à se faire au rythme de vie de jeune maman. Son visage se ferme de manière imperceptible, une demi-seconde à peine, déçue. Si elle ne mangera pas en tête à tête avec son mari ce soir, cependant, c’est elle qui en est responsable – après tout, elle s’est enfuie sans le prévenir, il ne pouvait pas prévoir. Aussi, elle s’efforce de le rassurer lorsqu’il s’embourbe dans ses explications : « No, no, of course! » Elle pose une main sur son avant-bras, essayant de l’apaiser comme elle le peut. « I know you didn’t mean anything… it’s okay baby, I’ll have the pizza, thank you. » C’est même parfait, comme menu, elle n’aurait pas pensé à mieux. Elle se lève pour mettre lesdits restes dans le four le temps de les réchauffer un peu, puis revient s’installer auprès de Josh, récupérant son verre au passage.

« Well, not bad, actually. », annonce-t-elle en trinquant. Elle l’enlace, posant sa tête sur son épaule, et continue son histoire : « I wanted to wait to tell the news but this is going faster than I thought, so…» Disons surtout qu’elle ne savait pas comment announcer la chose et qu’elle decide soudainement de mettre les pieds dans le plat, c’est plus correct. « There’s this place not far from work, I keep hearing about it, they help all these kids so much. You can’t imagine how many girls are coming for help because they told them about us. » Elle marque une pause. En profite pour boire une gorgée. « Anyways, they have all these amazing art programs and, well, I thought it would be a good idea if I volunteered, so I had this meeting with them tonight, and I guess this lady is going to start leading singing workshops every now and then! » Eprise d’un élan d’excitation, elle se relève, offrant à Josh son sourire le plus radieux. Gérer ces ateliers serait une grande fierté qu’elle est finalement soulagée de pouvoir partager. Mais d’un coup, elle réalise : dans tout cela, elle n’a pas une seule fois demandé son avis à son mari. Et ils sont censés être une team, après tout. Aussi, elle se rassied et baisse le ton, soudain ramenée sur terre. « I mean, if it’s okay with you, babe. I won’t do it if… you know, if you don’t think it’s a good idea. » Genre, s’il se mettait soudain à réaliser qu’elle n’est plus jamais chez eux et qu’elle continue de creuser toutes les pistes imaginables pour réduire encore le temps qu’elle y passe.

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Dim 1 Mai - 16:09
TW : difficultés de couple, anxiété

Le jeune papa fronce légèrement les sourcils en entendant son épouse affirmer avec tant de certitude qu'Amy ne dort jamais une nuit complète. Ca lui arrive, de plus en plus souvent d'ailleurs. Mais c'est un bébé, alors oui, elle s'endort à 19h et se réveille à 5 ou 6h. Ce qui pour un adulte qui n'a pas le luxe de pouvoir se mettre au lit en même temps qu'elle ne constitue en effet pas une bonne nuit. Mais pour un enfant de son âge, c'est plus que bien. Et même quand elle ne tient pas aussi longtemps sans avoir faim, Amy dort facilement 4h d'un coup et se rendort plutôt facilement. Pas à chaque fois bien entendu, mais Josh ne peut s'empêcher de trouver le commentaire de sa femme un peu injuste. D'autant que c'est lui qui s'est réveillé toute cette semaine, Ellie étant fatiguée avec la reprise du travail et ayant du mal à apaiser leur fille en pleine nuit. Mais il ne dit rien. Peut-être pour ne pas jeter d'huile sur le feu qu'il sent grandir depuis quelques temps. Peut-être par couardise. Peut-être parce qu'il espère profiter d'une soirée de tranquillité, rien qu'avec sa femme adorée, sans penser à leurs soucis. Peut-être.

Néanmoins, Josh s'embourbe rapidement sur un terrain dangereux. Il a noté l'expression un peu déçue de son épouse quand il lui a dit avoir déjà mangé. Ce n'est pas son genre, il le sait, d'où son embarras. Mais il est tard et il a eu une longue journée. Et elle ne lui a pas écrit. Il ne veut pas jouer les hommes éplorés qui ne sont pas capables de se passer de leurs femmes deux minutes, mais il lui semble aussi être dans son bon droit sur ce coup. Mais entre son anxiété naturelle et le stress d'Ellie depuis sa sortie de la maternité, il ne peut s'empêcher de se demander s'il est en tort. Il sourit donc doucement, pressant doucement la main de sa femme dans la sienne avant qu'elle ne parte pour la cuisine. « You're welcome love. »

Ellie revient et se blottit contre lui pour lui raconter sa soirée et, l'espace de quelques instants, le poids qui pèse sur sa poitrine depuis des semaines s'évapore et il sourit bêtement dans le vide. Pendant quelques secondes, ils reviennent Josh et Ellie, l'envie de tous leurs proches, complices, aimants, attentionnés. Et puis Ellie lui explique qu'elle a décidé de s'engager dans du bénévolat. Le genre qui implique visiblement du temps de préparation, de transport. Du temps qu'elle n'a déjà pas. Evidemment, c'est une noble initiative et Josh passera pour le pire des connards s'il lui demande de se rétracter. Surtout qu'elle s'est déjà engagée. Et il travaille lui aussi avec des publics fragilisés, il ne sait que trop bien combien de fois ils ont été déçus, combien de fois ont leur a promis quelque chose qui n'est jamais venu. Et ce sont des enfants. Damn it Ellie.

Il reste silencieux quelques secondes, cherchant la réaction appropriée. Son épouse semble elle-même réaliser qu'elle le met devant le fait accompli et se redresse. Il cherche son regard, puis sourit doucement, ne voulant pas provoquer un conflit immédiat. « It sounds great Ellie, I'm sure it'll be a great thing for those kids and I'm glad you can find ways to be creative, I know you've missed singing. » Sa chère et tendre est dotée de biens des talents, mais sa voix est un de ses préférés et il est on ne peut plus sincère dans sa réponse. Mais, il y a évidement un mais. « That being said… » Il hésite, cherche ses mots, trop fatigué et anxieux pour avoir l'air naturel. « I feel a bit cornered here. Again, you're doing a wonderful thing here and I can't possibly ask you not to do it. But you didn't even tell me you were thinking about this. Or about this organisation. And, I hate to be your boring practical husband, but how often would you be going there? I've barely seen you this week as it is… » S'entendant devenir un rien accusateur, Josh essaie de rétropédaler comme il peut. « Of course, I don't mean you can't have hobbies and you've got to stay at home with me and Amy, obviously not. But babe, I didn't even know where you were tonight. Again, you don't owe me anything and I don't want to be pushy, but I was a bit worried. » Il s'arrête enfin, se demandant s'il a tout empiré, si Ellie va le quitter, s'il aurait mieux fait de se taire, s'il a tout gâché. Il respire un grand coup et vide la moitié de son cocktail, qu'il ne savoure plus vraiment.

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Dim 29 Mai - 22:37
[tw : difficultés de couple, self deprication, maternité difficile] C’est au moment où Ellie se lance dans ses explications qu’elle réalise ce que cette décision peut transmettre à son mari. Elle a pris cette décision seule, sans même chercher l’approbation de Josh, et maintenant qu’elle y pense, c’est peut-être la première fois de leur vie commune qu’elle agit de cette manière. Le visage de Josh change au fil de ses explications et un élan de culpabilité intense s’empare de la blonde. Elle aurait dû lui en parler, c’est un fait. Et le laïus qu’il lui offre est plus que mérité. Ellie baisse la tête, le dos rond, et fait la moue.

Lorsqu’il est clair que son mari a terminé de parler – elle n’aurait pas voulu l’interrompre, surtout pas lorsqu’elle se sait en tort -, elle murmure : « Oh… » Elle relève un regard de chien battu en sa direction. Une chose est sûre, elle ne s’attendait pas à cette discussion. En fait, elle constate avec effroi qu’elle n’a rien à argumenter. Elle a agi sans réfléchir, sans la moindre considération pour son mari non plus, et elle ne lui doit rien d’autre que des excuses. « Babe, no, I’m sorry. I should have told you. I think… this all happened so fast, it’s right next to work, I got really excited and… maybe I forgot it wasn’t just the two of us anymore. » Ou peut-être a-t-elle fait exprès de prendre cette décision seule pour avoir l’impression de vivre à nouveau. Mais ça, elle n’est pas prête à l’avouer à voix haute. Alors, pour noyer le poisson, elle decide de répondre à la question de Josh. D’éclairer un peu sa lanterne. Elle lui doit au moins ça. « It would only be once a week, on Wednesdays right after work. I’d be home no more than a couple of hours later than usual. But, again, the kids don’t know yet. It’s not too late to call them and decline. I don’t want to, but I could. » Elle soupire. Réalise soudain qu’elle n’a pas été aussi honnête avec Josh depuis longtemps. Baisse les yeux vers son cocktail dont elle siffle une gorgée bien trop longue pour être raisonnable.

Lorsqu’elle repose son verre sur la table basse, c’est avec une boule dans l’estomac. Elle l’a déçu et il ne mérite pas qu’elle l’ait traité de cette façon ces derniers mois. La vue des grands yeux anxieux de Josh est insoutenable, tant qu’elle n’arrive pas à soutenir son regard. Cependant, elle se sent en devoir de le rassurer. D’essayer, du moins. « I miss you, Josh. I miss us. I miss being anything but a mother and I feel horrible to even think that, but for the first time in months, I could picture myself being a person. » Pour le côté rassurant, c’est loupé. Ellie se met à paniquer et tente de se rattraper tant bien que mal, bien obligée de s’expliquer un peu plus en profondeur : « I love you so much… I don’t think I could ever love anyone more than I love Amy and you. But ever since we announced my pregnancy, I’ve felt like… You know, like I’ve lost myself. » Elle lève de grands yeux tristes vers son mari. C’est la première fois qu’elle prononce ces mots et elle n’a pas la moindre idée de l’impact qu’ils auront. Il va probablement la détester. En tout cas, il devrait. « I’m sorry love, I should have involved you. I should have talked to you. »

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Mer 8 Juin - 23:28
TW : maternité difficile, parentalité, difficultés de communication

L'air abattu de sa femme lui provoque une réelle douleur dans la poitrine et il sent sa respiration s'accélérer. Il s'efforce de le cacher, de prendre de petites et brèves inspirations, pour qu'Ellie ne l'entende pas, qu'elle puisse continuer à dire ce qu'elle a sur le cœur sans se préoccuper de lui. Il se concentre sur son souffle et sur ce qu'elle lui explique, oubliant un instant sa peur de mal faire, son regret immédiat d'avoir ouvert la bouche et d'avoir blessé la personne qu'il aime le plus au monde. L'une des deux personnes, du moins.

L'idée que sa chère et tendre ai été si enthousiaste qu'elle en ai oublié de le prévenir l'aurait fait sourire, en d'autres circonstances. Elle l'aurait même soulagé. Lui qui se préoccupait de voir la lumière s'éteindre dans les yeux d'Ellie, qui commençait à se demander ce qui n'allait pas. Une décision artistique et impulsive, finalement, ça ressemble beaucoup à la femme qu'il a épousé. Et évidemment qu'elle ne va pas abandonner son projet, alors que ça lui fait tant plaisir, que c'est pour les enfants. Quel genre de monstre lui demanderait de prendre une telle décision? Josh n'en ai clairement pas capable. Et puis, il n'en a pas envie. Même s'il préférerait qu'elle n'ai pas besoin de cette soupape, qu'elle soit satisfaite de lui, de leur fille, de leur petit appartement qu'ils ne finiront sans doute jamais de payer, des repas dominicaux, des soirées karaoké et des sorties au musée. Mais ce n'est pas à lui d'en décider.

Il s'apprête à réagir, à la rassurer, à se lancer dans un flot de paroles qu'il ne contrôlera pas vraiment. Mais le brun voit son épouse hésiter, esquiver son regard. Il attend donc qu'elle continue. Après tout, elle l'a laissé parler, il se doit bien de lui rendre la pareille. Mais il n'est clairement pas prêt à entendre ce qui vient. She didn't feel like a person anymore. Ce n'est peut-être pas exactement ce qu'elle a dit, mais c'est ce que Josh a entendu. Les fameuses lois de la communication, qui font que le message finit toujours par se perdre un peu en chemin. Il a écouté pourtant, avec une très grande attention. Mais il n'en est pas moins abasourdi.

Josh n'est pas un garçon idiot ou incapable de percevoir les émotions d'autrui. Il sait que sa femme n'est pas au top de sa forme, qu'elle a eu du mal à trouver son rythme depuis la naissance de leur fille. Il a mis ça sur le compte de la fatigue, des émotions, des hormones, de la dystopie qu'est le système de santé de leur pays. Et il n'est certainement pas complètement à côté de la plaque, mais il y a clairement quelque chose de plus profond, pour ne pas dire grave, qui se trame.

L'informaticien inspire, ses propres angoisses ayant été miraculeusement reléguées devant la situation autrement plus cruciale qui se présente à lui. Il cherche le regard d'Ellie et finit par lui prendre doucement les mains pour l'encourager à relever la tête vers lui. « Hey, look at me honey, please. » Il lui adresse un sourire qu'il veut rassurant, sans être certain d'y parvenir. « I'm so sorry you feel this way, I had no idea… » Il aurait sûrement dû, d'ailleurs, cela fait partie du problème. « I mean, I knew you weren't feeling your best, but I didn't realise it was… this intense. » Euphémisme peut-être, mais Josh ne veut pas non plus utiliser des mots qui font peur. « And you know I would never keep you away from something that makes you happy, that's really not the issue here babe. It's just, we always talk about things. Everything. I used to tell you about my cooking attempts and you'd tell me about your classes for Christ's sake, if anything, we share too much! » Il tente un rire, auquel il ne croit qu'à moitié. « That's what got to me and maybe I overreacted a bit. But it's good we're talking now. »

Il hésite un peu, se demandant si c'est le bon moment pour surenchérir s'ils ne feraient pas mieux de se détendre un peu, de dormir et parler de tout ça à tête reposée. Mais, s'il ne le fait pas maintenant, qui dit qu'ils ne passeront pas encore des mois à ignorer l'éléphant dans la pièce? « El… How long have you been feeling like this? Because I get that it's overwhelming and exhausting, more so for you than me even. And you've got a bunch of expectations and pressures I don't understand but, I mean, I don't think you're supposed to feel this way. Because, sure, parents sacrifice their time and sleep for their kids, but they're still supposed to feel like themselves. I hope so anyway. I do. I… Sorry, I'm rambling now, I just, I'm worried about you love. » Pour éviter les mots qui font peur, c'est raté. Mais, une fois n'est pas coutume, le stress a pris le dessus. Et quitte à mettre les pieds dans le plat, autant aller jusqu'au bout. Non?

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Dim 19 Juin - 21:03
[tw: nervous breakdown, depression post-partum, difficultés dans le couple]

Ellie est éprise d’une culpabilité décuplée. Il est évident qu’elle ne mérite pas un mari comme Josh, capable de tout arrêter d’un clin d’œil pour la prendre par la main et faire en sorte d’essayer de la comprendre. De la calmer, même. Elle relève doucement les yeux et se concentre sur son regard, sur la lueur d’angoisse qu’elle y voit. Son esprit divague quelques secondes sur le rôle qu’elle a à jouer dans son mal-être, puis revient s’ancrer sur les paroles de Josh. Il a raison. Quelque chose s’est brisé chez eux. Enfin, ce n’est pas tout à fait ce qu’il a dit, mais sur un point il a raison : il fut un temps pas si lointain où ils communiquaient. « I know, baby, I know… » Souvent, cette époque où ils partageaient peut-être un peu trop d’informations lui manque. Mais si elle se garde bien de le faire aujourd’hui, c’est par peur bleue de laisser échapper par accident un détail… Précisément ce qu’elle vient de faire à l’instant, en fait. Elle hoche la tête avec précipitation pour appuyer les dires de Josh : ils parlent, maintenant, et peut-être était-il temps que ça arrive – aussi inconfortable soit la situation. « Yeah, it’s very good. » Ou, en tout cas, elle l’imagine. Ellie n’a pas d’autre choix que d’accepter ce qui se passe de toute façon, peu importe l’angoisse sourde qui gronde dans un coin de sa tête depuis des mois.

A la question de Josh, elle commence par répondre le plus sincèrement et calmement possible : « I’m not sure? Ever since I gave birth I’ve been feeling… I’ve never not felt like this, actually, whatever this is, it’s just been there? I mean, they keep telling you it’s so… » Mais soudain, sans prévenir, la voix d’Ellie se brise en un sanglot qui lui coupe le souffle. La réalité la frappe de plein fouet. Elle ne s’attendait pas à fondre en larmes ce soir, c’est chose certaine, et surtout pas devant Josh qui doit se trouver bien démuni face à une situation que la principale intéressée est bien incapable d’expliquer. « It’s just, » elle tente tant bien que mal de s’exprimer, lâchant une seconde une des mains de Josh pour s’essuyer les yeux. Un effort vain, comme elle le réalise rapidement. « I’m not… you… I suck, Josh, you know I d-do, I’m a terrible… mom and, and… oh, fuck-fucking hell! » Ne pas pouvoir formuler sa pensée entre les larmes et l’incapacité totale de mettre des mots sur son ressenti est extrêmement frustrant pour Ellie qui lutte du mieux qu’elle peut avec ses émotions. Le moins qu’on puisse dire, c’est que Josh ne mérite pas d’être la cible de sa colère. Elle voudrait faire en sorte qu’il ne le ressente pas de cette manière, mais il semblerait qu’elle soit incapable d’aligner plus de trois mots. Alors, elle serre les mains de son mari un peu plus fort entre les siennes et pose sur lui ses grands yeux rougis par les larmes. « It’s not, it’s not… it’s not normal! », elle couine finalement dans un sanglot suraigu qu’elle contient du mieux qu’elle peut pour ne pas faire trop de bruit et réveiller leur fille. Plus elle tente de s’expliquer, moins elle ne fait sens, et plus elle s’énerve. Sa respiration se fait de plus en plus courte et elle se confond en excuses, incapable de plus pour le moment. « I’m so sorry… I don’t… de-deserve you, I really don’t. »

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Mer 13 Juil - 22:32
tw : dépression post-partum, évocation d'anxiété

Josh est très visiblement dépassé par le tournant que prend cette soirée. Peut-être aurait-il dû mieux choisir son moment, faire quelque recherches sur ce que sa mère appelle encore le baby blues, en soutenant que c'est tout à fait anodin et passager. Clairement, elle a des lacunes sur la question et, de fait, lui aussi. Mais jusqu'à ce soir, il n'avait sans doute pas réalisé l'ampleur du problème. Mettant les regards fuyants de sa femme et tout le temps qu'elle avait passé à éviter leur fille sur le compte de la fatigue, de la pression familiale et sociétale, du stress du boulot couplé à celui de la maternité, les hormones et que sais-je encore. Et sans doute que tout cela joue aussi, ne facilitant donc pas la vie de son incroyable épouse, qu'il n'a pas su aider comme elle le mérite.

Aussi, quand il la voit tenter en vain de contenir ses larmes et finalement s'effondrer, Josh s'en veut. Il aurait dû lui parler plus tôt, prendre plus soin d'elle, l'encourager à rencontrer d'autres jeunes mères, aller à ces groupes parentaux dont l'hôpital leur avait parlé quand ils sont revenus à la maison. Il aurait dû être plus attentif, voir les signaux de détresse chez celle qu'il prétend aimer plus que tout. Mais, regretter tout ce qu'il n'a pas su faire ne va pas arranger la situation présente. Comment pourrait-il s'y prendre, ça, il n'en a pas la moindre idée. Mais il commence par enlacer doucement Ellie, la serrer tendrement contre son cœur et respirer lentement. « You're okay babe, you're safe, you're home, I love you. You're okay. » Il lui caresse les cheveux en parlant, essayant de l'encourager à caler sa respiration sur la sienne, à calmer les sanglots qui lui déchirent le cœur.

Plusieurs minutes passent et il ne dit rien, la laissant vider cette surcharge émotionnelle qui lui pèse visiblement depuis des mois. Depuis la naissance d'Amy. Lui vit sa meilleure vie, ne déplorant que quelques cernes et quelques cheveux blancs précoces, qu'il oublie aussi vite que ses yeux croisent ceux de sa petite fille. Mais Ellie souffre, se torture. Elle ne peut pas rester comme ça. Pour ce soir, il n'y a pas grand chose à faire, mais il refuse de la voir ainsi beaucoup plus longtemps. Il embrasse sa tempe doucement, une fois, dix fois, s'assure que son épouse respire un peu plus normalement. Puis, il se détache un peu d'elle, sans lâcher ses mains, ni son regard. « Ellie, you're not a bad mom. You don't suck. I don't know what's going on exactly but you're not well. And that's okay, you'll get better. We'll make sure you do. But you're not terrible, you could never be, you're the best and I love you so much. I'll do anything to help you. Anything. If you need time away, we can do that. If you want to talk to somebody, we'll figure out how to pay for that with our insurances and our savings. Whatever you need. »

Josh essuie doucement les larmes qui coulent encore sur le visage de son épouse, avant d'embrasser timidement sa joue. Il veut lui montrer tout son amour et tout son soutien, mais ne veut pas non plus l'étouffer. Il ajoute donc, laissant un peu ses propres angoisses prendre le dessus sur son rôle de mari aimant et attentionné. « And if there's anything I've done to make you feel like this, I'm so sorry Ellie. I mean it when I say I'll do anything, I can change my behaviour or things around the house or… » Il ne sait même pas ce qu'il raconte, exactement, s'étant perdu dans le fil de ses pensées anxieuses. Le jeune père s'efforce donc de sourire, un peu tristement et ajoute avec une vigueur qui ne lui est pas familière. « I love you Ellie. It's gonna be okay. »

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Lun 29 Aoû - 15:58
Ellie est bien incapable de déterminer si c’est la chaleur des bras de Josh, la douceur de ses caresses, ses paroles réconfortantes ou tout à la fois, mais alors qu’elle s’autorise à craquer pour la première fois depuis des mois, une intense sensation de bien-être s’empare d’Ellie. Un bien-être tout relatif lorsqu’on se penche sur l’étendue du problème, mais elle qui jusqu’alors s’était évertuée à cacher ses états d’âme pour ne pas inquiéter son entourage se sent soudain libérée d’un poids conséquent. La poitrine soudain légère, elle se laisse aller, bercée par les mots de Josh, et lorsqu’elle s’en sent capable, finit par suivre son exemple, calant doucement sa respiration sur la sienne pour reprendre ses esprits. Et quand enfin le flot de larmes s’arrête, pas encore tout à fait prête à reprendre la parole, elle enfouit son nez au creux du cou de sa moitié et ferme les yeux.

Les minutes s’écoulent en silence. Somnolant presque, Ellie se met à réfléchir à ce qu’elle aurait pu faire, aurait dû, puis décide que puisqu’il est trop tard et que l’abcès est enfin percé, se morfondre ne sert à rien. Alors elle profite de la quiétude le temps qu’elle dure, et lorsque Josh s’écarte finalement, c’est les yeux encore rougis mais bien plus apaisée qu’elle écoute ce qu’il a à lui dire. Ses doigts se resserrent doucement sur ceux de Josh et elle secoue la tête. « None of this is your fault, baby. I love you so much, and you’re… you’re perfect, alright? Don’t you ever doubt that. » Ses doigts caressent doucement sa joue et elle dépose un léger baiser sur ses lèvres, et quand elle recule, elle ancre son regard dans celui de Josh et prend une seconde pour réfléchir aux mots qu’elle va employer. « I appreciate… I appreciate your support, a lot, and, ehm, yeah, I guess if I never told you about this it’s probably because… you know, I was terrified you’d, and anyone, really, that you would, like, think less of me? Does that make sense? » Un soupir bref mais bruyant s’échappe de ses lèvres. « You’re right, I should probably talk to someone. If we can afford it, of course. I will… I’ll talk to my colleagues, maybe one of them can refer me to someone, I don’t know, I’ll handle it, it’s okay. » Après tout, c’est une discussion qu’elle aurait peut-être dû avoir depuis longtemps. « Don’t beat yourself up, Josh. You haven’t done anything wrong. I’m sorry I never told you about this, so sorry. I love you. »

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Dim 4 Sep - 18:21
TW : spirale anxieuse, dépréciation de soi

Josh sourit et répond tendrement au baiser de son épouse, qui le flatte bien trop en lui disant qu'il n'y est pour rien et qu'il est parfait. Ca, il en doute très fortement. Déjà, parce que la perfection n'existe pas et qu'il est toxique de vouloir sans cesse la trouver. Mais surtout, parce que s'il avait été un homme un peu plus intelligent, plus attentif et attentionné, mieux renseigné, un peu moins égocentrique, moins occupé au travail, il aurait pu lui venir en aide avant. Il aurait pu mieux l'écouter, mieux voir ce qui n'allait pas, ne pas la laisser fuir ses problèmes ou plutôt, ne pas les ignorer. Parce que les signes devaient être là, cette intense émotion, les lourdes larmes de sa femme ne viennent pas de nulle part. Il y avait des signes avant coureurs, des choses qu'elle n'a pas osé lui dire ou lui montrer peut-être, parce qu'il n'aurait pas compris. Elle aurait dû pouvoir tout lui dire, il aurait dû être meilleur. Mais se laisser parasiter par ses propres pensées anxieuses ne va pas l'aider. C'est le moment de rattraper ses erreurs, de se montrer réconfortant, de la soutenir, maintenant qu'une idée de ce qui ne va pas se dessine. Il est temps pour lui de se montrer digne du rôle d'époux qu'il occupe, d'en assumer pleinement les responsabilités. Être là pour Ellie, faire tout son possible pour qu'elle aille mieux, s'occuper d'Amy pour ne pas qu'elle se sente oppressée ou angoissée. Il parait qu'il est bon pour les enfants de s'entraîner à être sans leurs parents assez tôt, pour éviter les trop grosses angoisses au moment de la garderie et de l'école. Peut-être qu'il est temps pour Amelia de passer un weekend chez ses grands-parents, aussi difficile que sera l'exercice pour son papa. Parce qu'il a la nette impression que le bébé sera ravie d'être choyée et dorlotée, promenée par ses cousins. Lui, c'est une autre affaire. Mais il n'est pas question de lui pour l'instant.

Ses pensées lui ont échappé, tout perdu qu'il était dans le visage - lui véritablement parfait - de sa femme. Il lui sourit et répond simplement, d'une voix un peu rauque. « I love you too. So, so much. » Plus qu'il ne peut l'exprimer en quelques mots. Finalement, Ellie s'est un peu apaisée et parvient à lui parler, leurs mains toujours entrelacées, l'esprit de Josh un peu plus concentré. Son cœur se serre à l'idée qu'elle ai pu penser, ne serait-ce qu'une seconde, qu'elle a pu baisser dans son estime. Ellie? Jamais. Il ne peut donc que répondre. « It doesn't really make sense to me, because I think the world of you and never less. Not for a moment. But, in broader terms, yeah, I get feeling… Inadequate or not good enoug. » Un sentiment qui l'a poursuivi toute sa vie, que ce soit dans la comparaison avec ses frères, son manque de carrière prestigieuse, le temps qu'il a mis à avoir des enfants et mille et une autre choses qui ne sont pas au programme de la conversation d'aujourd'hui.

Serrant à nouveau sa femme contre lui, Josh embrasse son front et répond d'un ton ferme mais chaleureux « Don't worry about being able to afford it. You need it so we'll figure it ou. Plus, your job has pretty great insurance and you don't have to handle it. We are going to take care of it. Together, I'm gonna be with you every step of the way and do everything you need me to and you only worry about yourself and getting better, okay? I love you. » Tellement que ça lui serre la poitrine et lui donne envie de pleurer. La savoir triste, en souffrance, est inacceptable. Il doit user de tout son self contrôle pour ne pas hurler tant c'est injuste. A la place, il sourit, lui caresse doucement les cheveux puis propose. « Shall we eat pizza and watch a very low stakes dance film with no plot? »

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