Ton plus gros problème à l’heure actuelle ? Réussir à coupler mon travail à temps plein avec les cours du soir, toutes mes passions, et ma vie de couple, le tout en gardant un nombre d'heures de sommeil suffisant. Déjà que comme ça, je m'endors devant le film à 21h comme une mamie... Bref, vivement que j'aie validé mes deux derniers semestres, ça commence à être fatigant.

Une addiction à déclarer ? (le café et les réseaux sociaux comptent) Aïe, touché - je passe beaucoup trop de temps sur mon téléphone. Ma mère vous dirait que j'ai toujours été sur ma planète et elle n'aurait pas tort, je suis capable de rester des heures en ligne à planifier mes prochains cosplay, à chercher l'inspiration sur pinterest, à acheter des patrons sur etsy. Bref, sans mon téléphone, c'est un peu la panique, je ne vous le cache pas. Est-ce que c'est sain? Non, sûrement pas. Mais on n'appellerait pas ça une addiction si ça l'était, après tout.

Comment s’est terminé ta dernière relation ?  Sans grand fracas, à vrai dire. Teddy et moi, on s'est rencontrés très jeunes, et j'ai été très longtemps persuadée qu'il serait l'amour de ma vie. Il faut dire qu'on s'est mis ensemble juste avant que je ne parte à la fac à Baltimore, j'avais 18 ans, c'était mon premier vrai copain, vraiment, les premières années, j'en étais bleue. Puis je suis rentrée à New-York pour mon master et puisque nos deux paires de parents semblaient beaucoup le vouloir - et par extension, nous aussi, du moins qu'on croyait -, on s'est fiancés. Fiancés pour la symbolique, surtout, on était tous les deux encore trop fauchés pour organiser le mariage de nos rêves - enfin celui de nos parents. Le fait est que, vous l'aurez compris, ce n'est pas notre histoire qu'on vivait, Teddy et moi. C'était celle de nos parents. On évoluait au fur et à mesure de leurs souhaits, on s'est mis une pression un peu phénoménale, beaucoup trop pour de jeunes adultes encore aux études, vraiment. J'ai aimé Teddy, vraiment, je l'ai aimé très fort. Mais dès l'instant où nos familles ont commencé à nous imposer les projets qu'ils avaient pour nous, notre relation s'est érodée, petit à petit, et après cinq ans, on a fini par arrêter le massacre. Avant de nous faire du mal. J'ai encore beaucoup de tendresse à son égard quand je pense à lui, je n'ai plus vraiment de ses nouvelles d'ailleurs, et après tout, pourquoi j'en aurais? Bref, c'était une belle histoire, un peu triste, peut-être, mais elle m'a permis d'être heureuse aujourd'hui. Alors vraiment, aucun regret.

Le dernier texto que tu as envoyé ?  you got this baby tell them we have front row tickets for hamilton and you really, really have to go, they'll understand. And then, netflix and tea in bed love you  

Ta relation avec tes parents on en parle cinq minutes ?  Plutôt bonne, depuis que j'ai un mec, un appart' et un job qui rémunère suffisamment pour payer la moitié du loyer et mettre de côté pour pouvoir devenir propriétaire un jour. En fait, depuis qu'ils ne ressentent plus le besoin de contrôler mes moindres faits et gestes par peur de m'éloigner de mes objectifs (à savoir tout ce que j'ai listé juste avant), on a une relation beaucoup plus saine avec mes parents, et ça fait plaisir. On se voit de temps en temps, pas trop souvent malgré tout, rapport au fait qu'on s'entend beaucoup mieux quand on est loin l'un de l'autre, mais ça se passe bien de façon générale. J'ai un grand frère avec qui je suis très fusionnelle, par contre, et on se voit au moins une fois par semaine. Je suis la marraine de sa petite, autant vous dire que je suis aux anges.

En dehors du boulot, des études, tu fais quoi ?  Avant de reprendre les études, j'étais membre d'un club de jeu de rôle. Aujourd'hui, c'est difficile de trouver le temps, alors j'écoute un podcast plutôt cool sur D&D ou je mate des streams. Une passion que je n'ai pas pu me résigner à quitter, cependant, c'est le cosplay. Je passe un temps considérable à coudre dans le bureau qui me sert d'atelier - et de fourre-tout pour le matériel des pseudo-artistes que nous sommes, Samir et moi. Je n'ai plus tout à fait le temps de me rendre à mille conventions alors j'alimente un compte Instagram en attendant ma comic con annuelle et c'est très bien comme ça, ça me suffit. En dehors de ça, j'essaie de me discipliner en entraînant Samir pour courir au moins trois matins par semaine, et puis, c'est à peu près tout. J'ai une petite vie bien rangée et assez peu extravagante, en réalité.

Un fait peu glorieux à nous raconter ?  Le jour de mon entretien chez Google, j'avais la gueule de bois de ma vie. Visiblement, ça a dû me réussir puisque j'ai eu le job, mais vraiment, 0/10 pour l'idée, je ne recommande pas du tout. Déjà, parce que j'ai épuisé la réserve de paracetamol, ensuite parce que j'ai dû passer vingt minutes rien qu'à tenter d'effacer mes cernes sans avoir l'air trop maquillée, après tout on ne sait jamais, c'était Google, après tout. Autant vous dire que je reste à l'iced tea en afterwork, depuis, ça fait pitié en société mais au moins c'est safe.