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Il suffit parfois d'un peu de douceur feat. Mylandra

@ Invité

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Lun 28 Oct - 10:52
IL SUFFIT PARFOIS D'UN PEU DE DOUCEUR
@Mylandra Brown


Fais chier !

Haletait la jeune femme alors que, courant aussi vite que ses jambes le lui permettaient, elle tentait d'échapper à ces crétins venus la déranger pendant ses innocentes errances nocturnes. Certes, décider de choisir CP pour une petite ballade au clair de lune n'était pas la chose la plus intelligente à faire... De la part d'une touriste gavée aux séries cela aurait, peut-être et encore, pu se comprendre mais de sa part à elle c'était de la plus pure bêtise ! Connerie ! Inconscience ! Peut-être, en effet... mais à sa décharge, Hazel était épuisée. Voilà presque une semaine maintenant qu'elle enchaînait les heures de travail. Tantôt ici, tantôt là. Elle avait trouvé un poste de femme de ménage dans un motel en centre ville, un autre où elle faisait la plonge dans une pizzeria à l'autre bout de la ville et un dernier où elle faisait des heures de nuit dans un entrepôt où elle passait son temps à compter et recompter les innombrables articles entreposés là. Rien de reluisant ni encore moins de passionnant, rien qui eut permis de lui sortir la tête de l'eau plus que quelques jours mais, dans sa situation, Hazel savait que ce serait déjà plus que bien. Seulement si les payes qui devaient tomber bientôt l'avaient aidée à tenir debout la soirée venait de cruellement lui rappeler que cela faisait un bon moment qu'elle n'avait ni dormi dans un vrai lit ni fait un vrai repas chaud.

Des rires gras qui lui parvenaient alors que, planquée derrière un massif de buissons, elle observait la respiration retenue, le groupe de ses poursuivants passer devant sa cachette. Ils étaient totalement ivres. Non, pire, ils étaient totalement shootés ! Les ivrognes, ça, la jeune femme avait depuis longtemps appris à les gérer. La plupart n'étaient pas de mauvais bougres, juste des paumés comme elle mais qui, eux, avaient choisi de se noyer dans l'alcool. Elle n'appréciait ni ne comprenait mais se gardait bien de juger. Souvent, même, quand l'un d'eux l'embêtait mais qu'elle parvenait à le calmer, elle finissait par partager avec lui son sandwich. Il en avait sûrement encore plus besoin qu'elle de toutes manières.... Mais les toxicos... Quand, comme ceux-ci, ils étaient trop perchés, trop en manque et surtout trop nombreux … nul ne pouvait savoir de quoi ils étaient réellement capables. Et Hazel n'avait pas la moindre envie de le découvrir ! Alors que l'un d'entre eux se rapprochait dangereusement de sa si piètre cachette, Hazel fut soulagée d'entendre l'un des autres siffler. Il avait trouvé un portefeuille... plein ! Contents d'avoir trouver de quoi pouvoir assouvir leur dépendance le petit groupe s'éloigna. Pourtant, rompue à ce genre dangereux de chat et de souris, plusieurs minutes s'écoulèrent avant que la jeune femme ne se décide à sortir de son trou.

Courant sans plus se retourner, elle avait vite rejoint la sortie du parc retrouvant les lumières si vives de la ville et une circulation qui semblait ne jamais devoir se tarir. Manquant de peu de se faire écraser par un véhicule qui la klaxonna bruyamment, elle parvint à rejoindre l'autre rive du trottoir et s'autorisa enfin à reprendre son souffle. Quand ce fut fait, pour la première fois de sa vie, elle regretta de ne pas avoir de portable. Alors aurait-elle pu appeler Orion et, même si cela la faisait  rougir de honte, lui demander de l'aide. Là, ce soir, elle n'en pouvait plus ! Elle avait besoin de se poser, ne serait-ce que quelques heures... Ensuite elle serait repartie et... Mais elle n'avait pas de portable alors autant oublier ! Et puis elle détestait l'idée de devoir ennuyer Orion. Lui avait sûrement une vie. Une où elle n'avait pas de place. Hazel n'en avait encore aucune de toute manière. Sans même s'en apercevoir, elle était parvenue au pied de l'immeuble où habitait Mylandra. Hazel aimait beaucoup cette femme qui exerçait en tant que fleuriste et qui, quand elle le pouvait, l'aidait en lui donnant deux ou trois tâches à faire et qu'elle récompensait contre quelques billets. La femme était vraiment gentille, pétrie d'une douceur qui faisait chaud au cœur de celle qui, chaque jour et visiblement chaque nuit, était confrontée à la rudesse de sa vie. Oui, Mylandra était quelqu'un de très bien... Sans doutes trop bien même pour que Hazel se résolve à venir foutre sa nuit sûrement paisible en l'air en sonnant à son interphone ! Déjà elle détournait les talons, résignée à errer jusqu'au prochain café ouvert toute la nuit, quand elle sursauta presque en voyant surgir devant elle une silhouette heureusement familière. Quand on parle du loup...

Bonsoir Miss Brown !

Avait-elle commencé d'une voix gênée et en baissant instinctivement les yeux comme pour mieux cacher le rose à ses joues. Elle ne s'était pas attendue à tomber sur la fleuriste à une heure aussi tardive ! Mais, à en juger par la si belle tenue de la dame, peut-être rentrait-elle d'une soirée en ville ? Se dandinant sur place, plus gênée que jamais, Hazel cherchait encore ses mots quand ce fut un grognement de douleur qui s'échappa de ses lèvres tandis que sa main venait se porter à son flanc droit. Là où la batte de base-ball de l'un de ces crétins shootés à la met l'avait atteinte. Se pliant en deux pendant une poignée de secondes, elle avait attendu que la douleur ne s'estompe et puis se redressant avait bafouillé

J'suis désolée... Mauvaise soirée... Je... J'voulais pas vous déranger en fait... Je... J'ai pas fait exprès de venir chez vous c'est... J'errais et voilà je suis tombée là mais, vous inquiétez pas, je m'en vais. Bonne nuit Miss Brown ! Et encore pardon si je vous ai dérangée !

Hazel ou l'incapacité flagrante à demander de l'aide...

@ Invité

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Mar 29 Oct - 4:37
IL SUFFIT PARFOIS D'UN PEU DE DOUCEUR
@Hazel Difeable

Cette soirée… C’était sûrement la pire des idées. Encore un coup monté, et t’es tombée dans le piège. Bien malgré toi, à cause de cette pointe de naïveté dont tu fais bien trop souvent preuve. T’es pourtant loin d’être quelqu’un de stupide, tu sais réfléchir un tant soit peu avant d’accepter tout et n’importe quoi, mais là… T’as pas vu venir les choses. Tu le regrettes peut-être un peu, au fond de toi. T’en veux à Ivy, aussi, de t’avoir embarqué là-dedans. Et tu te promets déjà de ne pas retomber dans le piège. Parce que tu la connais Ivy, depuis bien trop longtemps. Une amitié qui remonte à l’enfance, qui est restée intacte, malgré les épreuves de la vie. C’est surtout elle qui t’a ouvert les yeux sur la prison invisible qu’a formé Darel autour de toi. C’est elle qui t’a poussée une bonne fois pour toute à le quitter, reprendre ta vie en main, et surtout, reprendre ta liberté. Mais voilà, Ivy, c’est aussi un opposé de toi. Bien plus bruyante, plus sûre d’elle. Le genre de femme à s’affirmer dans n’importe quelle situation, celle qui sait dire « merde » quand ça en devient nécessaire. Et dans le fond, elle sait aussi te donner un peu de sa force, quand tout semble terne et dénué de sens. Quand tu t’enfonces dans des situations qui ne te ressemblent pas. Alors bien sûr, vous avez passé quelques années à ne plus vous voir, à cause de Darel, mais c’est surtout elle qui t’a sorti de tout ça, même après de longs mois de silence. Alors dans le fond, t’as du mal à lui en vouloir réellement.
Et là, tu te retrouves dans le métro, ton téléphone à la main, écrivant à Ivy. Le regard un peu perdu, te remettant de tes émotions, quelque part.
« C’était pas une bonne idée. Cette soirée était une catastrophe, plus jamais ! » finis-tu par envoyer à ton amie. Elle a eu la fabuleuse idée de t’inscrire sur un site de rencontres, un de ces sites ou l’on trouve plus facilement quelqu’un pour une soirée que pour une nuit. T’as toujours eu cette mauvaise image de ces applications, cette petite lueur qui t’a toujours interdit de créer un profil sur l’une d’entre elles, et cette soirée confirme tes idées préconçues que tu te faisais. Aucune vraie histoire d’amour n’a commencé par quelques banalités sur un chat de discussion. Pourtant, devant le fait accompli, t’as fini par te prendre au jeu, sans vraiment lancer de conversations avec beaucoup d’hommes. Un seul a, en quelques sortes, retenu ton attention. Et vous avez discuté, quelques jours tout au plus, avant qu’il ne t’invites au restaurant. Dans un élan de romantisme qui te caractérise tant, t’as choisi ta meilleure tenue, toi qui habituellement te contente seulement d’un jean et d’un tee-shirt. Ce soir, t’as fait un effort, avec cette longue jupe fendue beige, et un haut rouge, le tout agrémenté d’une veste noire, et d’une paire de talons empruntée à Ivy. T’as fait un effort pour te maquiller, arranger tes cheveux. Pour toi, il s’agissait là d’un banal rencard, avec le stress de la première rencontre, cette éternelle question : « vais-je lui plaire ? » T’imaginais quelque chose de simple, avec un côté romantique, des fleurs peut-être ? Mais il n’y a rien eu de tout ça. T’as vu cet homme arriver dans une tenue des plus banales, comme s’il sortait de son travail. Il t’a emmené dans un restaurant certes chic, mais loin des idées que tu te faisais. Puis, il a passé la soirée à parler de lui, sans réellement s’intéresser à toi. Il a parlé de son travail, ses passe-temps, ses amis… Mais rien à propos de toi. Il est sorti de là sans même savoir ce que tu fais de ton temps libre, quel métier tu fais. Et tu trouves ça triste, dans le fond. Ça ne te donne pas réellement envie de renouveler l’expérience. Surtout en voyant qu’il était prêt à te ramener chez lui. Le seul point positif ? Il a su être honnête, te dire qu’il ne cherchait rien de sérieux, et c’est ça qui t’a fait partir bien plus vite que prévu.
Un nouveau soupire, alors que le métro arrive à ta station. Sans un regard autour de toi, tu quittes la rame, te mettant rapidement en route vers ton immeuble. Tu ne prêtes pas attention à ces rues encore animées, concentrée pour retrouver tes clés dans ton sac, jusqu’à ce qu’une voix ne te sorte de tes pensées.
« Bonsoir Miss Brown !
- Hazel ? Bonsoir ! Je t’en prie, je t’ai déjà dis de m’appeler Mia. » Un sourire s’étire sur tes lèvres, sourire qui s’éteint bien rapidement en la voyant se replier sur elle-même. Une certaine inquiétude s’empare de toi en la voyant ainsi, qui grandit à chacun de ses mots.
« J'suis désolée... Mauvaise soirée... Je... J'voulais pas vous déranger en fait... Je... J'ai pas fait exprès de venir chez vous c'est... J'errais et voilà je suis tombée là mais, vous inquiétez pas, je m'en vais. Bonne nuit Miss Brown ! Et encore pardon si je vous ai dérangée !
- Ne dis pas de bêtises, tu ne déranges pas ! Tu es sûre que ça va ? Je t'en prie, viens, monte avec moi, laisse moi t’offrir quelque chose à boire, ça te fera du bien. »
Une main se posant sur son épaule, tu tentes à ta manière d’être rassurante, lui offrant un nouveau sourire, prête à lui tendre la main pour un peu d’aide. Tu te doutes que ça ne doit pas être évident pour elle, mais tu espères bien la voir accepter. Sans la forcer, tu l’invites finalement à te suivre, l’espoir qu’elle ne s’échappe pas. Tu ne saurais pas comment le gérer, surtout en voyant l’état dans lequel elle se trouve actuellement.

@ Invité

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Mer 6 Nov - 10:40
Deux mondes... Celui, qui se voulant normal, continuait sa folle et imperturbable course. Il tournait, tournoyait, dégueulant des bouches de métros disséminées dans la ville, ces flots d'êtres humains qui, à l'instar du groupe de jeunes vers qui Hazel reporta un court instant son regard, croquaient l'existence à pleines dents si blanches. Ils riaient, se tenant par la main, la taille ou les épaules... Ils souriaient à une vie qui semblait, telle une bonne fée, les avoir couverts de tous les bienfaits. Et, pendant une poignée de secondes, qui lui parurent à elle éternité, la jeune femme se laissa aller à imaginer leurs vies. Celles qu'elle imaginait sans peine se partager entre ces cours qu'elle ne pouvait pas s'offrir peu importe le désir qu'elle en avait et ces moments de détente joyeux dont Hazel semblait condamnée à n'être que jamais témoin. Les enviait-elle ? Sans doutes bien plus qu'elle n'osait encore se l'avouer. Et encore moins en cet instant où la douleur aiguë à son flanc droit la ramena à son monde. Celui où les gens comme elle n'étaient jamais que des ombres, des silhouettes qui erraient dans la ville la tête encombrée par toutes ces préoccupations que ces jeunes de son âge devaient, eux, ne pas même connaître en dehors de ces faits divers qui, chaque jour pourtant, s'étalaient sur deux lignes dans les médias. La misère de ceux qui, l'hiver venu, luttaient pour ne pas mourir de froid ou de faim. L'enfer glacé de ceux qui ne vivaient pas mais tentaient, encore et encore, de survivre. Oui... il existait bien deux mondes. Et, dans sa lucidité toujours bien trop grande pour quelqu'un de son âge, Hazel ressentait plus cruellement encore la différence entre ces deux univers. Il lui suffisait pour cela de regarder celle qui, si gentiment, lui tendait la plus serviable et presque amicale des mains.

Mylandra Brown... Celle qui, sans même se poser de questions ni surtout lui en poser, avait su un jour l'aider en lui offrant ce petit boulot que Hazel désespérait presque à l'époque de trouver. Oh rien de mirifique et pas de quoi se payer un studio non... Mais un emploi dans une boutique agréable où le parfum et les couleurs chatoyantes des fleurs savaient si bien chasser, ne serait-ce qu'un temps, la grisaille de son quotidien. Hazel adorait travailler là-bas. Elle aimait s'occuper de ces plantes et de ces merveilles odorantes qui apaisaient les meurtrissures de son âme et permettaient à la rêveuse qu'elle était encore envers et contre tout, d'espérer de meilleurs lendemains. Et puis Mia, comme la femme aurait tant voulu que la jeune sans logis l'appelle, était quelqu'un de fondamentalement bon. De ceux qui, sans le dire de leurs mots mais qui le hurlaient parfois de leurs regards ou de leurs attitudes, avaient eux aussi des fêlures. De ces blessures qui ne se voient pas à l'oeil nu mais qui marquent l'âme et le cœur... qui les rendent aussi plus réceptifs à la détresse d'autrui ? Peut-être. Du moins était-ce ce qu'aimait à penser celle qui, dans un sourire sincère et reconnaissant, consentait à surmonter sa réserve habituelle pour se permettre une réflexion.

Votre prénom est l'un des plus doux qui soit. Il est comme l'une de ces mélopées que l'on entonne sans même s'en apercevoir et qui réchauffe même les cœurs les plus meurtris. puis, sans brutalité ni agressivité aucune, elle avait simplement ajouté Mais pardonnez-moi de ne pas encore m'autoriser à le prononcer. un sourire, bien plus timide cette fois et qui allait parfaitement avec le rose naissant à ses joues trop pâles Mais  vous et moi évoluons dans deux mondes si différents … C'est sans doutes idiot de ma part mais... Mais si je le prononçais alors ce serait comme faire un pas pour venir me perdre dans ce monde qui est vôtre mais où, pour l'instant, je n'ai pas encore ma place Miss Brown.

Ne suffisait-il pas d'un simple regard sur l'une et l'autre pour s'en convaincre ? Si, bien sûr que si... et quiconque le nierait ne serait qu'un doux menteur. La tenue que portait la fleuriste, bien qu'elle soit de l'un de ces raffinements discrets que la toute jeune femme aimait, suffisait à elle seule à le prouver. Peut-être pas des vêtements parmi les plus onéreux mais de bien meilleure facture que ne pouvait s'offrir celle qui, pour se vêtir, devait souvent choisir entre consentir à accepter la charité d'autrui ou si la fierté l'emportait, délaisser son estomac pour mieux couvrir sa carcasse si délicate. Des ongles impeccablement manucurés pour l'une et, pour l'autre, des mains fines mais déjà légèrement marquées par la rudesse de son existence. Un maquillage léger mais si parfait pour la fleuriste et, pour l'autre, rien que le naturel cru d'une fille qui n'avait ni les moyens, ni même souvent l'envie, de se laisser aller à ce luxe pourtant bien agréable à ce qu'il s'en disait. Non, Mylandra et Hazel n'étaient pas du même monde.

Je suis certaine que vous aviez sans doutes mille fois mieux à faire de votre soirée que de vous encombrer d'une gamine perdue comme moi.

Pourtant... Pourtant parfois nécessité fait loi et, ce soir, Hazel n'avait pas la force de laisser sa fierté, parfois bien trop grande, l'emporter. Elle était épuisée comme en témoignaient ces tremblements qui agitaient son corps si fin comme le vent d'automne l'eut fait des dernières feuilles orangées d'un arbre. Elle avait faim, comme eurent pu en témoigner ces gargouillements que la jeune SDF remercia le ciel que son interlocutrice n'entendit pas. Et, surtout, elle avait mal. Comme en témoigna, sans même qu'elle en eut réellement conscience, cette grimace qu'elle eut qui, l'espace de quelques secondes, vint tordre la ligne de ses lèvres pulpeuses. Mia lui proposait son aide, de la suivre pour mieux la réchauffer d'une boisson. Et sans doutes de quelques mots, de cette conversation que Hazel savait déjà ne pas pouvoir éviter. Mais que, curieusement, elle serait heureuse d'avoir. Parce que, parler à quelqu'un d'autre que son propre reflet, cela ne lui arrivait pas souvent. Oh, bien sûr, quand elle travaillait elle se devait de parler à ses employeurs ou aux rares êtres humains qu'elle était amenée à croiser mais ce n'étaient jamais que politesses et autres phrases dénuées de toute chaleur, de toute humanité. Et, ça, c'était ce dont Hazel avait le plus besoin. De se sentir exister, ne serait-ce qu'une soirée, pour quelqu'un. Ne plus être celle que l'on prend souvent en pitié et que l'on veut protéger mais simplement une femme à qui l'on a envie de parler. Quelqu'un avec qui l'on souhaite échanger... Quelqu'un que l'on considère un peu, rien qu'un peu, comme son égale.

Merci... Vraiment... avait-elle répondu d'une toute petite voix et en consentant à suivre dans l'immeuble celle à qui elle disait encore, le regard animé par les plus vives des étoiles et la voix pétrie de douce reconnaissance Si vous aviez une boisson chaude je ne dirais pas non... puis, s'arrêtant une seconde pour mieux compresser son flanc douloureux et étouffant à moitié un gémissement de douleur Et... si... vous aviez aussi de quoi panser ma plaie je ne dirais pas non non plus …

Montrant d'un œil parfaitement serein la tâche sombre à son sweat et le sang qui maculait légèrement sa main elle s'était empressée d'ajouter, presque blasée

Ce n'est rien, ne vous inquiétez pas. Juste une énième mauvaise rencontre. Dans la rue, malheureusement, cela arrive souvent.

@ Invité

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Dim 24 Nov - 17:44
IL SUFFIT PARFOIS D'UN PEU DE DOUCEUR
@Hazel Difeable

Ce dîner n’a fait que retentir dans ton esprit pendant ce long trajet. Ce sentiment de vivre une certaine humiliation, quelque part. Se rendre compte que parfois, la femme n’est vouée qu’à donner un plaisir certain à ces hommes peu repus. Qu’ils peuvent tenter d’en profiter autour d’un repas dans un restaurant faussement huppé de la grande pomme. Et tu tentes, de toutes tes forces, d’effacer ces idées de ton esprit. Ils ne sont pas tous comme ça, ce n’était pas le bon. Voilà qui serait rassurant, voilà même les mots d’Ivy que tu te surprends à penser. Pourtant, ce soir, il y a cette part de toi qui perd un peu d’espoir. Une part que tu tentes malgré toi de regagner, depuis quelques semaines. Tu ne sais plus vraiment quoi penser. Dans le fond, tu n’es pas prête à imaginer une nouvelle relation. Tu n’es pas prête pour ces premiers rencards, ces flirts qui marquent le début d’une histoire. Ta séparation est bien trop fraîche encore, bien trop ancrée dans ce coeur meurtri par des années dans l’ombre. Non, ce soir n’était pas une bonne idée. Et ce soupire qui s’échappe d’entre tes lèvres marque cette pensée qui reste là.

Ton regard finalement posé sur Hazel, tu oublies les malheurs de cette soirée, pourtant loin d’être terminée. Tu te concentres bien rapidement sur la demoiselle, qui a certainement bien plus besoin d’aide que toi à cet instant précis. Il y a ce sourire que tu lui offres, bienveillant. Qui ne montre pas toute la misère de ces heures que tu viens de passer.
« Votre prénom est l'un des plus doux qui soit. Il est comme l'une de ces mélopées que l'on entonne sans même s'en apercevoir et qui réchauffe même les cœurs les plus meurtris. » Ta main se pose naturellement sur ta poitrine, touchée par quelques mots auxquels tu ne t’attendais pas.
« Mais pardonnez-moi de ne pas encore m'autoriser à le prononcer. Mais  vous et moi évoluons dans deux mondes si différents … C'est sans doutes idiot de ma part mais... Mais si je le prononçais alors ce serait comme faire un pas pour venir me perdre dans ce monde qui est vôtre mais où, pour l'instant, je n'ai pas encore ma place Miss Brown.
- Je peux comprendre ton point de vue. Et j’espère sincèrement qu’un jour, tu te sentiras assez à l’aise pour ça. Mais tu sais, je ne doute pas que tu y arriveras. Tu es forte tu sais, il y en a peu qui auraient assez de courage pour vivre ce que tu vis. Alors, si je peux te faire partager un peu de ce monde dans lequel tu mérites d’être, je le ferais avec plaisir. » Il y a de la sincérité dans tes mots, une part de toi qui voudrait lui faire sauter le pas, lui donner tout ce dont elle aurait besoin pour avoir une meilleure situation. T’aimerais pouvoir lui donner plus que quelques heures à travailler dans ta boutique, ou un chocolat chaud pour qu’elle puisse se réchauffer. Alors ce que tu peux faire, tu le fais avec un plaisir certain pour elle. Parce que dans le fond, tu le sais, tu aurais aimé qu’on te tende la main si tu t’étais retrouvée à sa place.

« Je suis certaine que vous aviez sans doutes mille fois mieux à faire de votre soirée que de vous encombrer d'une gamine perdue comme moi. Un léger rire, timide, s’échappe d’entre tes lèvres.
- Je peux t’assurer que de te voir devant chez moi est la meilleure chose qui puisse m’arriver ce soir. » Tu ne réfléchis pas vraiment à tes paroles, peut-être pourraient-elles être mal interprétées. Mais il y a cette franchise qui traverse tes lèvres avant même que tu ne t’en rende compte, comme souvent. Comme tu avais arrêté de faire lorsque tu étais encore avec Darel. Une part de toi que tu as bien vite retrouvée, malgré ce que cela peut engendrer parfois. Mais tu n’as pas vraiment le temps d’y penser, fort heureusement.
« Merci... Vraiment... Si vous aviez une boisson chaude je ne dirais pas non…
- Un chocolat chaud ou un thé ? » oses-tu demander, tout en ouvrant la porte de ton immeuble. Tu gardes un oeil posé sur elle, une part d’inquiétude qui ne te quitte pas en voyant l’état dans lequel elle se trouve ce soir.
« Et… si... vous aviez aussi de quoi panser ma plaie je ne dirais pas non non plus …
- Je devrais avoir de quoi m’occuper de cette blessure, ne t’en fais pas. » affirmes-tu bien rapidement. Après tout, tu as passé une partie de ton adolescence à soigner les blessures de ta soeur, casse-cou sur les bords.
« Ce n'est rien, ne vous inquiétez pas. Juste une énième mauvaise rencontre. Dans la rue, malheureusement, cela arrive souvent.
- Il faut quand même soigner ça rapidement avant que ça ne s’infecte… » répliques-tu, alors qu’à cet instant, on croirait entendre une mère parler à sa fille. Sourcils froncés, tu laisses la jeune femme entrer dans l’immeuble, avant de la guider vers l’ascenseur. Une main se pose sur son épaule, alors que de l’autre, tu soulèves délicatement le sweat de la peau d’Hazel. Soucieuse des autres, toujours. Surtout lorsqu’il s’agit d’Hazel. Depuis le jour où elle est apparue dans ta boutique, tu as eu cet espoir de pouvoir l’aider, du mieux possible. Peut-être agis-tu comme une véritable mère parfois, mais c’est plus fort que toi. Tu t’inquiètes parfois de son sort, et cela se décuple en la voyant devant toi ce soir.
« Cela n’a pas l’air d’être très profond, je devrais pouvoir te soigner. »

@ Invité

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Mar 14 Jan - 11:25
Le monde, surtout lorsque l'on vit dans la rue et avec si peu de moyens que cela rime avec aucun, est bien souvent une jungle où seuls les plus endurcis et féroces parviennent jamais à survivre. Mais pas elle... Non, pas elle. Hazel n'avait rien mais elle était fière et, que cela relève du courage ou de l'inconscience la plus candide, elle avait ses rêves. Tous ces désirs, ces envies qu'elle conservait précieusement chevillés à son cœur et à son âme. Tous ces rêves de lendemains meilleurs et lumineux auxquels elle se raccrochait quand, comme ce soir, les choses lui échappaient, la si dure et âpre réalité de son quotidien la rattrapaient. Ce ne fut que lorsqu'elle s'était retrouvée face à Mylandra que la toute jeune femme avait réalisé qu'elle avait échappé à ce pire qu'elle s'efforçait bien trop souvent de nier. Elle n'était pas taillée, ni physiquement ni même moralement, pour survivre dans le monde de la rue. Ce qui s'était tout juste passé avait une issue heureuse mais qu'en serait-il la prochaine fois ? Un frisson avait parcouru son échine alors qu'elle tentait de maintenir ce sourire qu'elle sentait pourtant se faner devant la fatigue et la peur rétroactive. Pourtant, galvanisée par celle qui ne cessait de l'encourager, de la soutenir de ses mots, de ses gestes précautionneux et amicaux, Hazel avait réussi à prendre sur elle et à commenter, le rouge de la gêne à ses joues

«  La vie n'est jamais juste Miss Brown. Que l'on vive dans la rue ou dans un bel immeuble comme le vôtre elle ne nous épargne jamais. Alors je ne suis pas sûre qu'il s'agisse de courage ni même de mérite. Chacun fait juste ce qu'il peut pour tenter de vivre aussi paisiblement qu'il le peut. » un léger rire comme pour mieux se moquer d'elle-même et de son inébranlable optimisme et ces mots qui, de nouveau, fusaient « Et puis, soyons honnêtes... Je suis pas la plus douée pour ce jeu là... Les rêveurs font rarement de bons survivants... »

Nulle amertume ni même la moindre once de peur chez celle qui, il est vrai, avait hésité plus de quelques bien longues secondes, avant que de consentir à accepter l'aide de celle qui semblait comme ailleurs. Ou, plutôt et comme ne put s'empêcher de le penser la demoiselle blessée, bien triste. La tête de la jeune fille comme murée dans un silence timide et respectueux, qui s'inclinait pour mieux regarder celle qui, à présent, la faisait pénétrer dans son immeuble. Elle était belle cette femme … bien trop belle pour, ainsi et toujours, avoir peint sur son visage le voile si léger mais néanmoins bien trop présent du chagrin. Comme si, elle aussi, avait été bien trop bouleversée par la vie. Et cela attrista profondément et sincèrement celle qui, d'une toute petite voix, répondait à la question qui lui était posée

« Un thé si vous voulez bien et uniquement si cela ne vous dérange en rien, d'accord ? »

Cet immeuble où elle pénétrait presque sur la pointe des pieds, craignant de le souiller de sa simple présence. Sa gorge qui se nouait, l'empêchait de parler alors qu'elle réalisait ne pas être le moins du monde à sa place. Son monde à elle se trouvait derrière elle, derrière cette porte maintenant refermée. Jadis, oui, elle se souvenait avoir vécu dans un endroit presque aussi beau que celui-ci. Mais le temps avait passé, les épreuves étaient apparues et Hazel refusait de penser à ces incidents qui avaient fait d'elle une gosse des rues. Tout ça parce qu'elle n'avait pas été assez bien pour ce père qui était parti sans elle. Parce qu'elle n'était qu'une chose que sa propre mère avait... Déjà elle se comprend être dans l'appartement de celle vers qui elle lance un regard empli d'étoiles alors qu'elle s'entend murmurer tout bas

«C'est si beau chez vous Miss Brown … »

Mais la demoiselle n'a pas vraiment le temps de s'attarder dans sa contemplation que, déjà, la douleur la reprenait et qu'elle confessait, dans une voix honteuse, son besoin d'aide. Quand les doigts de la fleuriste vinrent, si délicatement, soulever son vêtement, Hazel ne put s'empêcher d'avoir un léger mais néanmoins bien perceptible mouvement de recul. Et, au fond de ses yeux, ce fut bien la peur qui s'éveilla pour mieux flamboyer. Tentant de se ressaisir, contrôlant encore mal une respiration presque haletante, elle avait blêmi et murmuré sur le ton des excuses

«Pardon... Je... J'aime pas que l'on me... » touche mais le mot ne sortit pas. Et ce fut les yeux fermés que la demoiselle laissa Mylandra commencer à la soigner « Les plaies au corps finissent toujours par guérir Miss Brown... Et j'ai conscience que si je continue à vivre dehors celle-ci qui n'est pas la première sera sûrement pas la dernière non plus... »

S'empressant de rabaisser son vêtement quand son amie eut fini ses soins, elle s'était recroquevillée sur elle-même et, ramenant ses genoux à elle, tremblant à rebours, elle avait levé vers la femme ses grands yeux baignés de ces larmes qu'elle se retenait encore de verser. Et la question, si innocente, qui jaillit de ses lèvres, trahissant les tourments de son cœur de femme enfant

« Qu'est-ce qui ne va pas chez moi Miss Brown ? Pourquoi en suis-je arrivée là ? Qu'ai-je donc fait de mal pour que, même mes parents, ne veulent pas de moi ? Pourquoi ? Suis-je donc aussi mauvaise ou repoussante ? Pourquoi... »

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