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L'extraordinaire naît souvent de l'ordinaire feat. Curtis

@ Invité

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Dim 24 Nov - 22:04
«  Je vous remercie. Passez une bonne soirée Madame ! »

Sans même un regard, mais avec des mots murmurés du bout de ses lèvres, Samara avait récupéré son sac à dos. Celui que, dans un geste aussi machinal qu'inhabituel, elle avait balancé sur son épaule. A ses côtés, elle avait senti un léger déplacement d'air qui lui aurait fait hausser un sourcil si elle n'en avait reconnu la si familière, et réconfortante, chaleur. Alors qu'elle abandonnait bien volontiers sa taille à la main, protectrice, qui vint s'y ancrer elle avait remué son nez comme à chaque fois qu'elle cédait à la nervosité.

«  Tu vas encore me dire que je me fais des films... Que je m'inquiète pour rien... Mais... »

Elle avait soupiré, plus profondément encore que la dernière fois. Puis, laissant ses doigts se nouer à ceux de son ami, Samara avait enfoui son nez au creux de l'épaule de ce dernier  et murmuré tout bas

« Dis-moi que je ne fais pas d'erreur en l'emmenant ici... Dis-moi que je suis une abrutie finie et que nous allons passer la plus merveilleuse des journées tous ensemble ! Rien qu'une journée en famille, non ? »

Ce ne fut que lorsqu'elle entendit à ses tympans l'écho de ses propres mots que Samara se figea. Ces longs cils s'étaient mis à papillonner, le rouge le plus délicat avait commencé à envahir ses joues et si le geste qu'elle eut pour mieux enfoncer sur sa tête sa casquette put sembler brusque c'est qu'il était né de la gêne. Celle que la sulfureuse n'éprouve jamais. Celle qu'elle refusait de s'expliquer, aujourd'hui qu'elle la ressentait enfin ! Un haussement d'épaules et quelques jurons plus tard, la voilà qui s'éloignait plus encore de Curtis et s'en allait rejoindre les deux enfants.

C'était étrange de voir comment, en ces instants là, Samara semblait différente. Alors la femme du monde si hautaine qu'elle en devenait odieuse n'existait plus. Disparues les vêtements griffés et hors de prix ! Disparus les bijoux qu'elle ne portait jamais que pour mieux témoigner avec ostentation de son rang dans la société ! Et, plus que tout, disparue la dureté de ses traits comme de son cœur. Là, vêtue d'un simple jean délavé et déchiré et d'un t-shirt... Là, un genou posé au sol devant cet enfant qu'elle couvait de son plus tendre regard... Ce petit prince prisonnier de son propre univers qu'elle aimait si fort sans être encore jamais parvenu à le lui dire ni même à le lui montrer. Ou peut-être y était-elle mieux arrivée ? Killian lui avait souri et, de son pas toujours si hésitant, était venu à celle qui sentit son cœur exploser de joie en son sein quand l'enfant déposa la plus légère et éphémère des bises à sa joue. Stupéfaite par cette démonstration qu'elle n'attendait pas, plus même, Samara avait laissé une larme unique rouler à sa joue pour mieux venir mourir à ses lèvres tremblantes. Et ce fut le regard encore humide et hanté par les plus éclatantes des étoiles qu'elle regarda celui à qui elle tendait la main

«  Alors on va le voir ce match ?! »

Encore une pirouette. Toujours. Parce que Samara avait beau pouvoir faire croire à tout le monde que rien ni personne ne l'effrayait l'homme qui lui fit la grâce de ne pas relever sa désinvolture, savait que c'était faux. Curtis et elle ? C'était comme Harry et elle. Les excès en moins, la douceur d'une tendresse en plus. Et peut-être bien un soupçon de cette autre chose que Samara se refusait seulement à ….

«  Sam ? Oncle Curtis ? Killi et moi on voudrait bien des hot-dogs  s'il-vous-plaît ? On peut aller en chercher ? » comme s'il pouvait sentir la réticence chez la brune l'enfant s'était redressé de toute sa si petite stature, affiché son air le plus grave tandis qu'il passait un bras fraternel autour des épaules de celui qui se laissa faire. Il se laissait toujours faire dès qu'il s'agissait d'Andy. «  Je vous promets de bien veiller sur lui ! Promis, juré et...Naaaan, rassurez-vous je ne cracherai pas suis poli moi ! » puis, riant de bon cœur, il avait imploré du regard son oncle et supplié   « Dis-moi oui Tonton ! Steuplai ! En plus comme ça Sam et toi pourrez discuter seuls! Seuls tous les deux.... »

Puis comme s'il réalisait l'ambiguïté de ses propres mots l'enfant avait mis sa main devant sa bouche et pouffé de rire. Adressant un clin d'oeil complice à l'enfant à ses côtés quand celui-ci laissa son regard voler d'un adulte à l'autre. Puis, s'arrêtant sur la silhouette de sa mère il l'avait écoutée lui demander s'il voulait un hot dog. Sans un mot, mais dans un hochement de tête, il avait semblé lui répondre avant que de s'en retourner dans la bulle de ses pensées, plus retenu à la réalité que par la main d'Andy. Quand Curtis leur donna son accord, elle n'intervint pas, ne s'opposa pas. Bien sûr elle avait peur mais elle savait que jamais son ami n'aurait pu faire courir le moindre risque aux petits. Et se fut en revenant poser la tête sur l'épaule du musicien qu'elle suivit son regard. Celui qui ne quittait pas les enfants. Sur un ton bien sérieux pour une plaisanterie elle avait taquiné

 «  Andy a de la chance de t'avoir. Tu es une merveilleuse figure paternelle. J'aurais tant aimé que Killian ait la même chance lui aussi... »

Comme s'il avait pu sentir qu'on parlait de lui, le nom du père de Killian s'afficha sur l'écran du téléphone de Samara. Elle avait semblé hésité. Une seconde, une seule. Puis d'un geste autoritaire et décidé, elle avait rejeté l'appel. Et, nerveuse mais visiblement pas prête à aborder le sujet parfois houleux de Terrence, elle avait tenté, bien maladroitement, de changer de conversation.

«  Tu connais mon désamour des fêtes carillonnées n'est-ce pas ? Alors comme l'heure de la dinde de l'année est prête de sonner et que je n'ai pas envie de me coltiner toute la smala Sciarra au sacro saint dîner de Thanksgiving... Je me demandais... Ca vous dirait de, le petit, ton frère et toi venir dîner chez moi ? Un petit repas tout simple devant la plage et un bon feu de cheminée ? Histoire de marquer le coup quoi … Enfin si t'as mieux à faire... »

Elle avait haussé les épaules et détourner le regard feignant trop bien de s'intéresser au match qui n'allait pas tarder à commencer. Feint, seulement, car et Curtis le savait pertinemment, Samara n'y connaissait rien du tout en baseball ! Non, la femme se contrefichait pas mal de ce terrain qu'elle regardait pourtant si fixement qu'elle en semblait statufiée... Mais, si jamais Curtis avait en effet mieux de prévu et rejetait son invitation elle pourrait toujours jouer celle que ça n'affectait pas. Ce qui serait totalement faux pourtant... Elle voulait qu'il vienne. Tout comme c'était pour lui, et rien que pour lui, qu'elle avait consenti à cette journée qui lui faisait plus encore peur que plaisir. Parce que la normalité cela lui était inconnu. Parce que, cette impression d'être... une....

«  On est de retour ! »

Et ils étaient non seulement sains et saufs mais avec des horreurs de hotdogs plein les bras. Au moins personne ne mourrait de faim aujourd'hui ! Samara avait ri. Finalement elle se sentait bien. Ici. Maintenant. Avec eux. Avec lui.

@ Invité

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Lun 25 Nov - 19:24
«  Tu vas encore me dire que je me fais des films... Que je m'inquiète pour rien... Mais... »
Au fond de toi, tu sais déjà ce qu’elle va te dire. Tu sens déjà une certaine appréhension dans sa voix. Tu sens cette pointe de peur qui la prend, alors que Killian est enfin avec vous. D’un geste presque naturel, tu lies ta main à la sienne, mimant une légère pression, pour lui montrer, que t’es là, que tu bougeras pas.
« Dis-moi que je ne fais pas d'erreur en l'emmenant ici... Dis-moi que je suis une abrutie finie et que nous allons passer la plus merveilleuse des journées tous ensemble ! Rien qu'une journée en famille, non ? 
- On va passer une bonne journée, j’te le promet. » souffles-tu, ponctuant ta phrase d’un sourire. Il n’y a qu’à voir Andy et Killian, déjà heureux de se retrouver. Et tu mentirais en disant que ça ne te fait pas plaisir de pouvoir passer un moment avec eux. Une vie souvent bien trop chargée, pour laquelle t’as besoin de souffler parfois.
«  Alors on va le voir ce match ?! Un rire s’échappe d’entre tes lèvres, alors que de ta main libre, tu enfonces un peu plus la casquette sur le visage de ton amie.
Ca t’va bien les couleurs des Yankees. » oses-tu lancer, cet air amusé sur ton visage. T’es plus serein qu’elle, ça se sent. T’aimerais la voir se détendre, même si tu sais que la tâche ne sera pas évidente. Mais t’as envie d’y arriver. Pour elle, pour les enfants. Parce que vous êtes là pour ça aussi. Souffler, le temps de quelques heures. Voir les petits s’amuser, eux aussi. Laisser de côté le quotidien parfois fastidieux qui bouffe tout le reste. C’est de ça dont vous avez tous besoin. Oublier l’absence de certains, oublier les tracas qui viennent cacher ce qu’il y a de bon, dans le simple fait de vivre, en fin de compte. Mais ces pensées s’échappent déjà de ton esprit, quand Andy prend la parole, de ce regard d’enfant sage qu’il sait si bien aborder.
«  Sam ? Oncle Curtis ? Killi et moi on voudrait bien des hot-dogs s'il-vous-plaît ? On peut aller en chercher ? » Rien ne semble t’étonner aujourd’hui, alors qu’un sourire se dessine sur tes lèvres.
« Je vous promets de bien veiller sur lui ! Promis, juré et...Naaaan, rassurez-vous je ne cracherai pas suis poli moi ! 
- J’espère bien que t’es sage ! » Réponse enjouée, alors que tu admires quelques secondes de plus le jeune garçon, très doué pour faire les yeux doux.
« Dis-moi oui Tonton ! Steuplai ! En plus comme ça Sam et toi pourrez discuter seuls! Seuls tous les deux.... » Ta tête qui se secoue dans un rire presque gêné, suivi d’un soupire, alors que tu finis par sortir ton portefeuille, donnant quelques billets à Andy.
« Ce gosse est bien plus intelligent qu’il n’y paraît. »

Et tu les observes s’éloigner, pouvant déjà sentir la tête de ton amie se poser sur ton épaule. A vous voir, vous ressemblez à une véritable famille. Cette image qui te faisait paniquer quelques années en arrière. T’as cru pendant longtemps que tu n’aurais jamais d’enfant, de femme à aimer, de famille à nourrir. Tu pensais peut-être naïvement que t’allais parcourir le monde jusqu’à ton dernier souffle. Mais la réalité t’as rattrapé, bien plus violemment que tu ne l’aurais cru. Du jour au lendemain, t’es rentré, t’as eu la garde de ton neveu. T’avais un petit homme à t’occuper, et tu prenais à nouveau conscience que la famille, c’est tout ce qu’on a, finalement. Un choc brutal, mais nécessaire, en fin de compte. 
«  Andy a de la chance de t'avoir. Tu es une merveilleuse figure paternelle. J'aurais tant aimé que Killian ait la même chance lui aussi... 
- Il devrait avoir son père à ses côtés, bien plus que moi. » avoues-tu, une certaine douleur dans la voix. Comme à chaque fois que tu évoques les parents d’Andy. Il avait tout pour être heureux, ce gosse. Des parents aimants, un entourage toujours présent. Mais tout a basculé en une soirée à peine. Triste vérité que tu t’efforces d’occulter.
« Killian a de la chance de t’avoir toi, ne l’oublies pas. » un clin d’oeil que tu lui offres, pour ne pas trop penser à Cassidy, de manière détournée. Ton regard finalement tourné vers le terrain, t’es prêt à te plonger dans l’ambiance du stade d’un moment à l’autre. Mais t’as ce besoin de garder un oeil sur Samara, ses gestes, sa façon d’agir bien différente aujourd’hui. Tu sens sa nervosité toujours présente, et t’aimerais pouvoir la rassurer du mieux possible. Ta main qui se pose sur sa cuisse, tendrement, alors que ta tête bascule sur le côté, lui offrant un nouveau sourire, plus amusé cette fois. Ta façon de lui dire, que t’es là, et que tout va bien se passer. Pas seulement aujourd’hui, mais aussi les autres jours à suivre.
«  Tu connais mon désamour des fêtes carillonnées n'est-ce pas ? Alors comme l'heure de la dinde de l'année est prête de sonner et que je n'ai pas envie de me coltiner toute la smala Sciarra au sacro saint dîner de Thanksgiving... Je me demandais... Ca vous dirait de, le petit, ton frère et toi venir dîner chez moi ? Un petit repas tout simple devant la plage et un bon feu de cheminée ? Histoire de marquer le coup quoi … Enfin si t'as mieux à faire... »
- Je crois que je te connais trop bien Sam. ris-tu à sa remarque. On n’a pas prévu grand chose pour le moment, juste se retrouver tous les trois. Ça fera du bien à Andy que tu sois là aussi. » Tu sais d’avance que ton père sera au travail ce soir-là encore. Quoi de plus normal pour un grand chef, finalement ? Tu te souviens de cette période de Thanksgiving quand t’étais petit, vous les fêtiez toujours en avance, pour que ton père soit présent avec vous. Dans la tradition, toujours. Et t’aimerais pouvoir offrir la même chose à Andy. Une famille à retrouver en ces occasions si spéciales.
« Il va quand même falloir dire à Clay de lâcher le bar, tu le connais, il serait capable de partir en plein milieu de la soirée pour aller vérifier que tout se passe bien. » Et tu le connais trop bien pour ça. Un bosseur invétéré, l’une des fiertés de la famille, et il y a de quoi.

«  On est de retour ! » La voix d’Andy te fait tourner la tête brusquement en sa direction, voyant les deux enfants les mains pleines de nourriture.
« Vous avez dévalisé le stand en fait ! Y’en a un peu pour nous quand même ? » D’un geste, tu les invite à s’asseoir à côté de vous, alors qu’ils sont déjà prêts à tout manger, comme de vrais petits monstres. Ta main vient ébouriffer les cheveux d’Andy dans un geste tendre, alors que tu finis par reporter ton attention sur Sam. Son rire te soulage, quelque part. Ca signifie qu’elle est prête elle aussi à profiter du moment. Enfin tous réunis, comme une véritable famille. Sensation étrange et pourtant, tu te surprends à aimer ça. Laisser le commun des mortels croire que c’est exactement ce que vous êtes. La normalité dans toute sa splendeur, finalement. La normalité du monde concentrée en quatre âmes réunies aujourd’hui. Pour le plus plus grand bonheur de chacun d’entre vous.

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Mer 27 Nov - 5:44
« Oh mais tu me connais, non ? S'il le faut je serais capable de kidnapper Clay, de le saucissonner sur une chaise face à son assiette et de ne libérer qu'une fois la fête finie ! »

Avait-elle dit d'un ton volontairement outrancièrement mélodramatique et en plongeant ses grands yeux clairs dans ceux de son ami. Puis, comme elle manquait de s'y noyer avec une délectation étrange elle avait rougi lorsqu'elle s'était entendue murmurer du bout des lèvres. De ces lèvres qui s'étiraient avec une timidité nouvelle tandis qu'elles effleuraient la commissure de leurs homologues masculines à chacun de leurs mots

«  Si c'est le prix à payer pour... »

De nouveau ces cils qui papillonnaient comme pour mieux la ramener à cette réalité que Samara oubliait bien trop depuis quelques temps. Celle où pareille sensiblerie ne lui ressemblait pas. Celle où ce qu'elle sentait s'éveiller en son sein n'avait pas … ne devait pas être. Non. Point barre. Cela faisait longtemps qu'elle n'était plus une enfant naïve gavée aux contes de fées où la gentille princesse finissait heureuse auprès de son beau prince. Dans son histoire, elle n'avait rien d'une princesse... sauf si les princesses aimaient à se rouler dans la fange et l'excès . Et le prince charmant, puisqu'il semblait exister, méritait bien mieux qu'une histoire maudite avant même de débuter...

«  De toute manière ce soir là le bar sera désert alors... Et puis je vois mal Clay refuser quoique ce soit à Andy. »

Et de nouveau  la sulfureuse qui se reculait, instaurait entre leurs deux corps une distance qu'elle estimait nécessaire mais qui n'en trahissait que plus encore son trouble. Encore une pirouette verbale pour mieux tenter d'éloigner ces phrases qu'elle n'en finissait plus de se maudire pour toujours trop bien laisser en suspends quand elle tentait de lui parler à lui. Lui qu'une fois de plus elle se surprenait à regarder à la dérobée. Plus tôt, quand elle avait osé s'ouvrir à lui de ses craintes, il ne s'était pas moqué ni même agacé de ces peurs irraisonnées qui ne cessaient de la hanter. Il aurait pu, elle ne lui en aurait pas même voulu. Après tout elle s'agaçait elle-même alors... Mais non. Il était, comme il le lui promettait toujours d'un sourire, d'une main à la sienne, demeuré. Là, à leurs côtés à Killian et elle. Comme il l'avait été depuis toujours . Comme Samara n'aurait jamais pensé qu'il put l'être. Comme parfois elle aurait, aussi, aimé qu'il ne soit pas. Parce que... Quand elle le voyait ainsi... Si sincère et attentionné que même son fils le sentait et semblait s'apaiser... Quand elle voyait Killian s'attacher autant... Quand elle se sentait, elle, s'attacher déjà si fort que cela lui en faisait encore plus mal que peur... Plus beau que dans un rêve hein... Sauf que les rêves finissent toujours happés par les premières lueurs de l'aube et qu'ils ne laissent jamais dans leur sillage que douleur et amertume. Que se passerait-il quand Curtis déciderait qu'il était temps pour lui de repartir sur les routes ? Qu'arriverait-il quand il trouverait la bonne personne pour partager ses jours, ses nuits et l'éducation du petit Andy ? Killian ne comprendrait pas. Et Samara savait qu'elle …

 «  Hey ! Mangez pas tout bande de goinfres ! »

Avait-elle pris son parti de lancer en riant tandis qu'elle chassait loin d'elle ces bien trop sombres pensées et préférait savourer les moments qui leur était donné de vivre. Là, maintenant et ensemble.Et que demain aille copieusement se faire mettre Samara voulait conjuguer sa vie au présent ! Déjà elle laissait le neveu de Curtis sauter sur ses genoux à elle tandis que, étonnée mais heureuse, elle regardait son fils tendre ses bras vers le musicien pour mieux lui demander de venir se blottir dans ses bras. Même elle n'avait que rarement droit à pareille marque d'affection...Andy avait emprunté, pour ne pas dire volé, la casquette au couleurs des Yankees à celle qui la lui avait bien volontiers abandonnée. Sur le terrain les équipes faisaient leur entrée et, l'enfant, montrait un par un les joueurs à Killian qui, Samara eut presque pu le jurer, écoutait vraiment. Ses petits sourcils s'étaient froncés et ses lèvres plissées comme s'il réfléchissait si fort que bientôt de l'écume s'échapperait de ses oreilles. Terrence avait la même expression quand... Un voile de tristesse qui traversa le visage de la danseuse quand le souvenir de l'homme revint bien trop s'inviter en son esprit. Et avant qu'elle n'ait pu les retenir, les mots s'enfuyaient, claquaient bizarrement dans l'air.

«  Tu as des nouvelles ? Je... Je veux dire... Je sais que vous êtes amis et je comprends je t'assure. Je me demandais … enfin... Il va bien ? » puis comme si elle se détestait pour avoir seulement posé la question elle avait roulé des yeux vers les cieux puis n'avait jamais fait que s'enfoncer en ajoutant «  La dernière fois que je l'ai vu c'était... »

Aux funérailles des parents de Andy. Inutile de le dire, Curtis n'avait sûrement pas oublié. N'oublierait même jamais ce jour où l'on avait mis en terre sa sœur adorée. Ce jour où, Samara en avait souvent l'impression, c'était aussi sa liberté que son ami avait enterrée. Il n'en si rarement que cela rimait avec jamais. Et, elle, ne pouvait s'empêcher de se demander quelle avait été sa vie pendant toutes ces années où il avait bourlingué, vécu sans port ni attaches... La liberté la plus totale ! Quel goût pouvait-elle bien avoir ? Question plus qu'ironique pour celle que les gens jugeaient si promptement bien trop libre et libérée justement... Vraiment ? Si seulement ils savaient ! Samara n'avait jamais été libre que dans les apparences mais jamais dans les faits. Curtis lui avait renoncé à ses ailes par amour pour un enfant. Quelle plus belle preuve pouvait-on donner à un enfant ? Elle ne savait pas. Mais, ce qu'elle savait en revanche...

«  Où qu'ils soient aujourd'hui je sais que Cassidy et lui sont fiers. De ce que leur fils est devenu grâce à toi. » aucune pirouette ni reculade alors qu'elle ancrait son regard à celui de cet ami dont elle serrait la main si fort dans la sienne. «  Je suis fière de toi moi aussi. »

Quant au fait qu'il avait tenté de lui faire réaliser que son fils l'aimait elle aussi, qu'elle était une bonne mère quoiqu'elle semble déterminée à penser ? Evidemment Samara ne releva pas. Bien que, quand Curtis l'affirmait, elle avait presque envie de le croire. Lui qui savait non seulement ce que c'était que d'élever seul un enfant. Lui qui, aussi, connaissait trop bien son histoire à elle. Chacune des épreuves , des innombrables crises de larmes ou de si rares joies qui avaient émaillé leurs vies, à Killian et à elle, c'est Curtis qui en avait été le témoin discret et bienveillant. Curtis ! Pas Terrence ! Et quand Killian réclamait parfois quelqu'un pour lui lire une histoire le soir c 'était Curtis qu'il voulait pas son père ! Comme si...

«  Papa  »

Le cœur de Samara qui se mit à louper un battement alors qu'elle se redressait comme un diable jaillissant de sa boîte. Déjà elle se retournait, sans doutes trop brusquement, vers son fils. Son regard, interdit et empli de ces questions qu'elle n'arrivait pas à énoncer, qui allait de l'enfant à Curtis. Il avait dit quoi, là ? Elle se raclait la gorge, allait poser la question quand une silhouette apparut devant eux. Une ombre bien trop familière. Voilà tout ce qu'elle vit tout d'abord. Puis son cœur qui se mettait à exploser en son sein tandis qu'elle voyait l'ombre s'accroupir pour mieux se mettre à la hauteur de l'enfant. Et le regarder avec ce mélange de surprise et de méfiance qui fit grouiller sous la peau de Samara les plus violentes envies de meurtres . Et quand la voix résonna, bien trop doucement à ses tympans, elle crut bien qu'elle allait vomir.

«  Content de te voir Curtis ! Ca va bro ? Fais moi penser à passer vous voir au bar j'ai quelques compos que je voudrais que tu écoutes, d'accord ? »

«  T'as dit ce que tu voulais ? Oui ? Alors dégages ! Fous le camps et arrêtes de boucher ma vue et bouffer mon oxygène ! Fous le camps Terrence ! C'est un jeu auquel tu excelles d'ailleurs, non ? » Des mots qu'elle rêvait de lui cracher à la figure mais qu'elle retint. Par amour pour son fils qui, effrayé comme à chaque fois que quelque chose d'imprévu se passait, s'accrochait désespérément au t-shirt de Curtis et répétait à toute vitesse cette liste de mots dont lui seul comprenait la signification. Déjà il commençait à se balancer sur lui-même, signe toujours trop bien annonciateur d'une crise à venir. Soupirant, serrant les poings à s'en faire blanchir les articulations, Samara avait semblé faire un gigantesque effort sur elle-même quand osant enfin relever les yeux sur son ex elle avait lancé d'une voix qu'elle aurait voulue glaciale mais qui tremblait bien trop

«  Bonjour Terrence. Contente de t'avoir vu. Au revoir Terrence. A dans dix ans ? »
  «  Samy... Tu sais que tu n'es jamais aussi désirable que lorsque tu es en colère ma chérie ? »

Ne pas répliquer ou rentrer dans son jeu. Feindre autant que possible l'indifférence et mettre fin, le plus rapidement que possible, à ce calvaire.

«  Tu voulais quelque chose ? »
«  En fait... Oui. »

Ne jamais poser de question quand on ne veut pas connaître la réponse !

«  Je suis en pleine promotion pour mon dernier album et ma prochaine tournée ... »
«  Promis je te téléchargerai sur Spotify. Et je te souhaite bonne chance pour ta tournée maintenant, excuses-nous mais le match va commencer et... »

Puis, alors qu'elle apercevait le crépitement d'un flash non loin les traits de Samara se figèrent. Juste pendant ces quelques secondes qu'elle mit à comprendre la raison de l'apparition si subite de Terrence. Celui qu'elle repoussait d'une violente poussée de sa main gauche tandis que, de la droite, elle protégeait le visage de son enfant de la gauche. Il n'avait quand même pas osé faire ça... Il n'avait quand même pas osé venir les saluer juste pour faire sa putain de promo ?!

  «  Ne me fusilles pas ainsi du regard Samy... Je ne savais pas que vous viendriez ! C'est du pur hasard je te l'assure ! »
«  Et toi, évidemment, tu en profites pour te faire de la pub ? Pourquoi ça ne m'étonne pas ?! »
«  Qu'est-ce qui se passe Tonton ? Sam ? C'est qui , lui ? »
«  Un ami de ton oncle. Il venait juste nous saluer et il s'en va maintenant ! »

Terrence qui se figeait, hésitait. Son regard errant de celui qu'il appelait son frère à celle que, quelques années plus tôt, il appelait son amour. Semblant presque surpris de les voir ici et ensemble. Prenant la main de Samara et nouant d'autorité leurs doigts il avait demandé

«  On peut se parler ? Seul à seul ? »
«  Je doute que ce soit une bonne idée, non. »
 «  Je crois que c'en est une au contraire. Ces journalistes que tu as vus, ils ne me lâcheront pas avant d'avoir eu leur photo et leur papier. Alors à toi de voir Samy : on s'éloigne et on négocie ou je les laisse venir ici et mettre encore un peu plus à mal à l'aise... Comment il s'appelle déjà ? »

Il ne connaissait pas même le nom de son enfant ? Celle là même Samara n'y aurait pas cru si on la lui avait racontée ! Et pourtant.... Elle aurait voulu le repousser, lui hurler à la gueule tout le mal qu'elle pensait de lui mais... Mais elle n'en fit rien. Pour les enfants qui ne comprenaient pas. Pour Curtis, surtout. Celui qu'elle embrassa rapidement sur la joue avant que de lui glisser à l'oreille, si bas que lui seul put entendre

«  Promets moi encore... Promets moi que nous passerons, malgré cet incident, une bonne journée. Promets le moi et je te croirais Curtis... »

«  Promets le moi pour que j'ai quelque chose à me raccrocher et ne m'effondre pas... Promets Curtis... Promets ! »

Puis, se tournant vers son ex elle avait haussé les épaules et jeté, glaciale

«  Quoique tu ais à dire fais vite je ne veux pas louper le début du match ! »
«  Depuis quand tu aimes le base-ball toi ? »
«  J'aime pas. J'aime le fait d'y venir en famille. Tu veux un dico pour retrouver la définition ? »

Puis, continuant de s'échanger des amabilités ils s'étaient éloignés. Terrence avait passé une main autour de la taille de celle qui l'avait, immédiatement repoussée. Puis, ils avaient disparu derrière une rangée de gradins. Quand Samara revint le match était commencé depuis un moment. Les enfants, calmés, regardaient avec un réel plaisir tout en dévorant leurs hot-dogs. Tiens, ils avaient aussi du pop-corn ? Apparemment son entrevue plus que tendue avec Terrence avait du durer plus longtemps encore qu'elle ne se l'était imaginée si Curtis avait pu emmener les enfants chercher d'autres friandises. Manquant de chuter sous le poids de Andy qui revenait se jeter à son cou elle l'avait serré dans ses bras puis, l'enfant toujours pendu à son cou, elle s'était rassise aux côtés de son ami. Un baiser qu'elle déposa au front de Killian toujours installé à califourchon sur les genoux du musicien. Celui que Samara ne regarda pas même alors qu'elle tentait de faire abstraction de cet interlude regrettable en demandant

«  Qui mène ? On gagne ? »

Puis, dégainant son portable elle avait envoyé deux textos. Le premier à @Harriet Mayfair

Faut absolument que je te vois. Vite. Je suis dans une merde noire.

Le second à l'homme à ses côtés

Je te demande pardon. Je ne voulais pas te mettre dans une telle situation, entre lui et moi.

Puis encore un autre.

Tu me pardonnes ?

Et un dernier.

Je peux venir me glisser dans tes bras ? S'il-te-plaît ? J'ai besoin d'un câlin là... Et Moques toi tant que tu veux m'en fous... Hold me tight, please...

A ses yeux le sillage laissé par ces larmes qu'elle avait à l'évidence déjà versées. Et la clarté de celles que Samara se retenait encore de laisser rouler.

@ Invité

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Mer 27 Nov - 14:30
« Oh mais tu me connais, non ? S'il le faut je serais capable de kidnapper Clay, de le saucissonner sur une chaise face à son assiette et de ne libérer qu'une fois la fête finie ! » Un rire se fait entendre. Tu la conais que trop bien, Sam. Tu sais qu'elle en serait capable. Et cette simple idée t'amuse, finalement.
« Si c'est le prix à payer pour... » Tu ne dis rien, l'observe avec ce sourire qui reste inlassablement dessiné sur tes lèvres. T'aimes voir qu'elle peut encore s'amuser de ces situations. T'apprécies voir l'engouement qu'elle peut avoir à vous réunir pour une occasion spéciale. Même en connaissant son dégoût certains pour ces fêtes de famille qui n'ont de sens que lorsqu'on se sent réellement intégré, dans un groupe qu'on choisi, qu'on construit.
« De toute manière ce soir là le bar sera désert alors... Et puis je vois mal Clay refuser quoique ce soit à Andy. »
- T'as pas tord. N'empêche, tu te rends pas compte du nombre de personnes qui viennent se bourrer la gueule dans un bar à Thanksgiving. » répliques-tu dans un rire. Clay a beau être un bourreau de travail, il est surtout présent pour sa famille, et Andy, depuis le décès de ses parents. Depuis que ce petit garçon est devenu orphelin. Il est tout ce qu'il vous reste de votre soeur, finalement. Il est devenu la prunelle de vos yeux, un enfant que vous vous efforcez de chérir, pour combler l'absence de ses parents, quelque part. Même si t'as ce sentiment, omniprésent, que tu ne seras jamais totalement à la hauteur. Parce que dans le fond, vos coeurs ont été brisés par cette perte, et le seront toujours. Malgré les bons moments que t'essaies de lui offrir.
« Hey ! Mangez pas tout bande de goinfres ! » Tes pensées sont chassées d'un seul coup, alors que ton regard reste posé sur les enfants qui s'installent à vos côtés. Il y a une certaine forme de joie qui aimerait rester là, au fond de toi. Pour profiter pleinement de l'instant, de ce match, en famille. Mais tu sens encore les quelques dernières réticences de ton amie, bien malgré toi. Dans un geste tendre, tu attrapes Killian, le soulève pour l'installer sur tes jambes. Il semble déjà être retourné dans son monde, ça ne t'empêche pas de t'occuper de lui aussi, comme tu peux.

« Tu as des nouvelles ? Je... Je veux dire... Je sais que vous êtes amis et je comprends je t'assure. Je me demandais ... enfin... Il va bien ? » En temps normal, t'évites de parler de Connor, surtout à Sam. Parce que tu sais, ce qu'il lui a fait traversé. T'as jamais compris pourquoi il a agit comme ça. T'arrives pas à comprendre comment il a pu abandonner son gosse. Surtout en sachant qu'il a été là, quand t'étais bloqué dans cette chambre d'hôpital. Il a su se montrer présent, encourageant, dévoué. Et tu sens qu'il a changé. T'as tenté, parfois, de lui en parler. Sans grand succès. Il reste malgré tout un ami, un support sur lequel se raccrocher quand le besoin se fait ressentir. Ca te blesse, cette impression d'être privilégié par rapport à Sam. T'aurais préféré qu'il soit là pour elle, surtout ces dernières années.
« La dernière fois que je l'ai vu c'était...
- L'enterrement, je sais... que tu souffles, cet air triste qui te prend à chaque fois qu'une pensée te vient pour ce jour malheureux. J'ai quelques nouvelles, je l'aide surtout sur des compos. Mais j'le vois plus autant qu'avant, tu sais. » Chacun a fait sa vie. Lui a persévéré dans la musique quand toi tu t'es envolé vers d'autres contrées. T'as préféré vouer plus de dix années de ta vie aux autres, t'aurais certainement continué pendant longtemps, si Cassidy était toujours là. La réalité qui t'a rattrapé. Mais surtout, ces longs mois loin des tiens t'ont éloigné de certains, dans un sens. Des relations qui changent avec la distance. Des personnes qui prennent leur envol à leur tour, et qui, finalement, ne prennent plus autant de place dans le quotidien. Ca a été le cas de Connor, dans un sens. Même si votre amitié était forte à l'adolescence, elle a bien changé, depuis. Lui le musicien reconnu n'a plus les mêmes valeurs que toi, l'humanitaire dans toute sa splendeur.

« Où qu'ils soient aujourd'hui je sais que Cassidy et lui sont fiers. De ce que leur fils est devenu grâce à toi. » Tu doutes toujours de ça. T'as peur de ne pas faire assez pour Andy, même si tu tentes de lui offrir la meilleure des vies. « Je suis fière de toi moi aussi.
- J'fais juste ce que je peux pour lui. Un soupire qui te prend, la gorge comme nouée. Tu penses pas mériter ça. Tu n'as rien fait pour qu'on soit fier de toi, t'essaies juste de faire en sorte qu'Andy puisse grandir correctement, dans le souvenir de ses parents, sans que cela ne devienne un poids trop lourd à porter. Et machinalement, alors que ces pensées se bousculent dans ton esprit, tu caresses lentement le dos du petit Killian. Ton geste qui se stoppe alors qu'un mot transperce ces lèvres interdites. « Papa »

Un léger geste de recul, incrédule. Sans pour autant briser le contact avec le plus jeune, alors que tes yeux, eux, vagabondent déjà tout autour de toi. Persuadé au fond de toi que ce simple mot ne t'es pas dédié. Et tu ne te trompes pas, lorsque tu peux voir Connor s'approcher de vous. Ton coeur rate un batement. Tu sais ce qui le lien à Sam. Tu le tiens dans tes bras à cet instant même. Mais t'es pas là pour prendre sa place, une certaine peur à l'idée qu'il puisse le croire.

« Content de te voir Curtis ! Ca va bro ? Fais moi penser à passer vous voir au bar j'ai quelques compos que je voudrais que tu écoutes, d'accord ?
- Ca va et toi ? Tu passes quand tu veux gros. » A voir la façon qu'il a d'agir, tu comprends qu'il n'est pas là pour toi. Tu reportes rapidement ton attention sur Sam, te doute déjà de l'état dans lequel cette intrusion peut la mettre. Mais tu ne peux rien dire, pas devant lui. Alors tu restes interdit, à observer ce spectacle qui se déroule devant toi.

« Bonjour Connor. Contente de t'avoir vu. Au revoir Connor. A dans dix ans ? »
« Samy... Tu sais que tu n'es jamais aussi désirable que lorsque tu es en colère ma chérie ? »
Cette simple réponse pourrait te faire bondir hors de ta chaise, mais tu ne fais rien de plus que froncer tes sourcils, légèrement. T'es prêt à lui demander la raison de sa venue, mais Sam prend la main à ta place.
« Tu voulais quelque chose ? »
« En fait... Oui. »
Tu peux sentir, tout contre toi, la panique de Killian. Alors tu te concentres sur lui, le colle un peu plus à toi. Tu ne fais plus réellement attention à Connor, même si t'écoutes d'une oreille. Tu préfères faire en sorte que Killian n'entre pas dans une de ces crises parfois compliquées à calmer. Tu poses la nourriture qu'il a dans les mains sur le siège vide à tes côtés, le serre un peu plus contre toi, tout en lui glissant à l'oreille quelques mots pour le rassurer.
« Je suis en pleine promotion pour mon dernier album et ma prochaine tournée ... »
« Promis je te téléchargerai sur Spotify. Et je te souhaite bonne chance pour ta tournée maintenant, excuses-nous mais le match va commencer et... »
Son prochain album... T'aurais envie de rire, mais te retiens. Mais plus encore, tu sens une certaine colère te prendre lorsque ton regard se retrouve ébloui par un flash. Dans un réflexe peu naturel, tu te tournes, légèrement, pour te mettre à dos de ces photographes. Tu tentes de protéger Killian, tout autant qu'Andy. Mais c'est plus difficile pour ton neveu, encore sur les genoux de ton amie.
« Ne me fusilles pas ainsi du regard Samy... Je ne savais pas que vous viendriez ! C'est du pur hasard je te l'assure ! »
« Et toi, évidemment, tu en profites pour te faire de la pub ? Pourquoi ça ne m'étonne pas ?! »
« Qu'est-ce qui se passe Tonton ? Sam ? C'est qui , lui ? »
« Un ami de ton oncle. Il venait juste nous saluer et il s'en va maintenant ! »

Tu attrapes simplement la main d'Andy, l'invitant à se rapprocher de toi
« C'est rien Andy, viens. » murmures-tu à l'enfant qui semble perdu face à Connor.

« On peut se parler ? Seul à seul ? »
« Je doute que ce soit une bonne idée, non. »
« Je crois que c'en est une au contraire. Ces journalistes que tu as vus, ils ne me lâcheront pas avant d'avoir eu leur photo et leur papier. Alors à toi de voir Samy : on s'éloigne et on négocie ou je les laisse venir ici et mettre encore un peu plus à mal à l'aise... Comment il s'appelle déjà ? »

Tes yeux clos quelques secondes tout au plus, tentant de te contenir, pour ne pas exploser. Pour ne pas sentir la rage te prendre aux trippes, au point que tu pourrais lui en coller une. Il y a cette sorte de manque de respect envers son propre fils que tu n'arrives pas à comprendre, à expliquer. Plus encore, le cœur qui se serre alors que tu sais, qu'elle partira avec lui. Comment lutter contre ça ?

« Promets moi encore... Promets moi que nous passerons, malgré cet incident, une bonne journée. Promets le moi et je te croirais Curtis... »
Il y a ses lèvres qui se posent délicatement sur ta joue, ces mots qui s'immiscent jusqu'à tes oreilles.
« J'te le promet Sam... » oses-tu à peine murmurer. De peur qu'il n'entende cet échange, qu'il s'interpose davantage encore dans cette journée qui était censée vous appartenir. Et ton regard se pose un nouvel instant, sur elle, s'éloignant de toi, de vous. Comment Connor a-t-il pu en arriver là ? Celui que t'as longtemps considéré comme un frère, indifférent à Killian, à cette bonne humeur qui se profilait à l'horizon. Il y a au fond une part de toi qui lui en veut, alors qu'il ne sème plus que la souffrance autour de lui.

« Quoique tu ais à dire fais vite je ne veux pas louper le début du match ! »
« Depuis quand tu aimes le base-ball toi ? »
« J'aime pas. J'aime le fait d'y venir en famille. Tu veux un dico pour retrouver la définition ? »

Tu tentes de faire abstraction de ce qu'il vient de se passer, même si t'as du mal, finalement.
« Bon allez les garçons, on s'concentre sur le match, ça va commencer ! » que tu lances, leur offrant un sourire. Tu finis par redonner à Killian son hot-dog, alors qu'il se calme, lentement mais sûrement. T'espères qu'ils pourront vite oublier ce qu'il vient de se passer, montrant de la main le stade, expliquant parfois ce qu'il s'y passe.
Les minutes passent, sans aucun signe de Sam. L'inquiétude te gagne, sans que tu ne l'exprimes. Tu le gardes pour toi, pour ne pas paniquer les deux garçons qui ne mériteraient pas de voir leur journée au stade entâchée d'une si mauvaise image. Tu profites d'une baisse d'action pendant le match pour laisser Andy et Killian aller acheter d'autres friandises. Quelques minutes seul pour appeler ton frère, furtivement. Lui demander d'être chez toi quand tu rentreras, ce besoin de te confier sur ces craintes, ces sentiments qui se bousculent en toi. Une conversation qui se termine prématurément lorsque les enfants reviennent, Killian reprenant rapidement sa place sur tes jambes. Il a l'air perdu dans son monde, dans sa bulle. Ta main libre ébouriffe les cheveux d'Andy avant de lui voler un peu de pop corn, de lui offrir un sourire rassurant. Et vous vous renconcentrez sur le match. Comme si de rien n'était. Comme si Connor ne vous avez pas dérangé, à une exception près. Sam n'est pas encore revenue.
Tu sens une certaine pointe de stress s'engouffrer en toi, sans pouvoir le contrôler. Ton regard qui la cherche parfois, comptant les minutes à d'autres moments.

« Qui mène ? On gagne ? » C'est comme un soulagement d'entendre sa voix, alors que tu restes impassible, bien malgré toi.
« On est bien partis pour gagner. » souffles-tu, alors que tu l'observes du coin de l'oeil se réinstaller à côté de toi. Elle reprend sa place, enfin. Mais tu doutes. De ce qu'il vient de se passer. De la présence de Connor, accompagné de ces photographes. T'as peur pour toi, pour Andy et Killian. T'as peur pour elle. Qu'il ne la fasse sombrer davantage encore. Tu n'es pas sûr de supporter cette idée. Esprit embué qui se réveille alors que ton téléphone se met à vibrer dans ta poche. Un message de Sam, qui vraisemblablement, n'ose pas parler devant les enfants.

Je te demande pardon. Je ne voulais pas te mettre dans une telle situation, entre lui et moi.
Un second message qui apparait.
Tu me pardonnes ?
Un léger sourire qui se glisse sur tes lèvres, comme si tu pouvais lui en vouloir...
Je peux venir me glisser dans tes bras ? S'il-te-plaît ? J'ai besoin d'un câlin là... Et Moques toi tant que tu veux m'en fous... Hold me tight, please...
Ce rictus qui s'aggrandit, sans le contrôler. Tu ranges ce téléphone sans prendre le temps de répondre à ses messages, et finis par attraper son épaule, la faire basculer vers toi. D'un geste tendre, tu déposes un baiser sur le sommet de son crâne. Tu n'oses pas poser de question, certainement par peur de découvrir ce qu'ils auraient pu se dire. Par crainte de vouloir rendre justice toi-même face à la souffrance de Sam. Et tu la serres contre toi, du mieux que tu peux. T'as arrêté depuis un moment de te concentrer sur le match, parce que tu t'inquiètes pour elle, bien plus que tu ne l'avouerais. Parce que tu te sens mieux quand tu sais qu'elle va bien. Mais à voir les stigmates de ces larmes versées, tu le sais, ce n'est pas le cas.
« C'est pas d'ta faute Sam. » Et t'es sincère dans tes mots, comme à chaque fois.
« J'suis désolé... » finis-tu par souffler, alors que tu te sens responsable, sans même savoir ce qu'il s'est passé.

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#
Dim 1 Déc - 14:32
Quelques instants plus tôt,
avec Terrence,

«  Tu sais quoi ? Cela ne change rien ! »

avait-elle commencé à tempêter, les yeux rougis et gonflés de ces larmes qu'elle n'avait plus même la fierté de retenir. Entre ses mains, ces feuilles de papier qu'elle achevait de froisser.Ces documents qu'elle n'aurait jamais du voir. Qu'elle aurait préféré ne jamais découvrir ! Devant elle Terrence faisait un pas, puis un autre, réduisant peu à peu à néant l'espace entre leurs deux corps. Déjà il levait sa main. Et dans ses yeux, presque masqués par ces mèches rebelles qu'elle aimait tant, semblaient ressusciter ces étoiles d'une passion que Samara pensait éteinte à tout jamais.

«  Je suis désolé Samy.»
« Non, tu ne l'es pas... »
« Si, je le suis. »
«  Et pourquoi donc le serais-tu ? En quoi aurais-tu à ce point changé ? »
«  Tu ne comprends pas. »

Sa voix qui s'était faite plus feutrée encore alors que la sulfureuse sentait à sa peau la caresse, si tangible, de Terrence. Un menton qu'il releva pour mieux la contraindre à lui faire face. A leur faire face à eux. Eux et tout ce qu'ils avaient partagé, été... Face à ces mots qu'il ne murmura que si proche des lèvres de Samara que celle-ci en frissonna

«  Je suis désolé de t'avoir menti. Pour le reste... »

Un baiser qu'il lui arracha et qu'elle se maudit d'avoir trop vite, et trop bien, concédé. Et les souvenirs qui revenaient. Trop vite, trop fort. Toutes ces images qui avaient fait le film de leur histoire maudite. Tous ces rires qu'ils avaient laissés résonner dans la chaleur de leur couche . Tous ces silences qui n'étaient pas pesants mais rassurants et témoins d'une complicité si parfaite. Déjà le spectre de leur amour passionnel sortait de sa tombe, embrasant leurs lèvres et ces corps dont les bassins reprenaient une danse qui n'appartenait qu'à eux et qui, jadis, avait été promesse de bien d'autres caresses. A une époque où ils ne se mentaient pas... A un temps où ils s'aimaient... Avant, oui.

«  Non ! »

Avait presque gémi celle qui n'aurait jamais pensé avoir la force de repousser ainsi celui qui, pour une fois ébranlé dans ses certitudes, reculait sans la quitter un seul instant du regard. Elle le repoussait, vraiment ? Il avait pris un risque en lui avouant la vérité ! Mais il l'avait fait parce que...

«  Je veux reprendre ma place Samy. Auprès de toi et de notre fils... auprès de Kyllian !: »

Elle l'avait regardé. Combien de fois, avant la naissance de cet enfant dont il prononçait enfin le prénom, avait-elle espéré les entendre ces mots ? Combien de fois, même, avait-elle eu la sottise de s'imaginer mariée, rangée et heureuse ?! Trop ! Quand tout s'était effondré Samara avait bien cru en crever. Alors, non, elle ne le laisserait pas revenir. Il parlait de sa place ?

  « C'est trop tard... Et peu importe même que tu aies pu avoir des bonnes raisons de nous mentir à tous... Peu importe que tu mentes ou dises, aujourd'hui et après dix putains d'années, la vérité... Tu n'as plus aucune place. Ni dans ma vie, ni dans celle de Kyllian ! »

Elle partait, le cœur encore plus lourd que son cœur n'était lent, quand les mots qu'il lui jeta alors la firent se figer.

«  C'est à cause de lui, c'est ça ? »

La tête de Samara qui s'abaissait un instant, comme écrasée par ces mots. Quelques secondes qui semblèrent s'étirer en langueur plus qu'en longueur et, enfin, son regard pâle qui passait par dessus son épaule pour mieux darder de leur indifférence celui à qui elle confessait

«  Oui. »
«  Je vois... C'est beau l'amitié dis-moi... »

Elle qui en rit à gorge déployée.

«  De ta part ces mots sont d'une pure ironie tu t'en rends compte au moins ? Mais, puisque c'est notre moment de vérité... Peu importe bien les sentiments que je peux éprouver pour Curtis...  Les anges comme lui ne dansent pas avec les succubes telles que moi. »

Terrence qui riait à son tour.

« Le romantisme ne te va pas le moins du monde Samy. Curtis est comme mon frère … mais sois réaliste : vous n'avez rien en commun ! Vous, en couple ? Mais même une aventure ce serait contre nature ma belle ! »

Elle qui reculait en lui faisant face, son plus impoli doigt levé

«  Parce que Maxine et toi ça ne l'est pas, peut-être ? » et comme il avait l'air surpris, elle avait haussé les épaules puis poursuivit «  Hé oui ! Je lis les potins aussi ! Ca te défrise ? »

Le visage de Terrence s'était fermé, sa bouche figée en un rictus presque mauvais et ces mots il les avait presque crachés

«  Laisse Max en dehors de ça ! »
«  Et, toi, ne t'avises pas de seulement mêler Curtis à tes conneries ! Sinon... »
«  Sinon quoi ? »
 «  Sinon tu verras ce qu'est vraiment le clan Sciarra ! »

Un silence comme hors du temps.

«  Si je ne te connaissais pas aussi bien je te croirais réellement amoureuse... »

Son sourire à elle.

«  Tu vois bien que tu ne me connais pas ! »



~***~


Elle s'était détournée... Elle avait laissé derrière elle celui auquel, il lui aurait fallu cela pour le réaliser, elle n'avait jamais réellement cessé de songer ces dernières années. Terrence... Combien de fois s'était-elle réveillée en nages et en pleurs en appelant d'une voix éraillée celui qui ne lui manquait que trop ? Combien de fois s'était-elle vu sombrer dans des abysses de tristesse et presque de folie quand, dans un média ou par l'intermédiaire d'un ami toujours si bien intentionné, elle avait appris sa dernière histoire d'amour ? D'amour... pure ironie ! Cet homme ne savait pas aimer !

«  Comme si le tu savais toi... bécasse ! »

Avait grommelé contre elle-même celle qui, les mains enfoncées dans les poches de son jean, revenait vers ce banc où elle se savait attendue. Samara Nemirowskaia, aimer ? La bonne blague ! Tout le monde le savait : elle était une prédatrice qui oubliait ses conquêtes sitôt l'étreinte finie. Elle était cette garce de glace qui avait un trou béant à la place du cœur ! Celle que l'on peut vouloir mettre dans son lit mais que l'on n'aura pas l'idiotie d'aimer... parce qu'elle détruisait tout... Et ce fut à cet instant précis, comme un poignard à son cœur déjà bien ébranlé, qu'elle l'avait vu. Ses lèvres qui se relevaient en un sourire. De ceux, si tendres, qu'elle ne se rendait pas même compte n'avoir jamais que pour lui. Lui dont le prénom dansait si bien dans sa tête à défaut de pouvoir glisser sur ses lèvres... Et un rire qu'elle pouffait, presque comme une enfant, quand elle se mordit la lèvre en se demandant à voix bien plus haute qu'elle ne l'eut cru

«  Quand as-tu commencé à prendre tant de place dans ma vie, ma tête et mon cœur toi hein ? Quand ? »


~***~


Il y a bien longtemps,
L'anniversaire de Terrence,

Les premiers flocons étaient depuis longtemps tombé sur ces terres des Hamptons où semblait désormais de la plus scintillante et immaculée des blancheurs. Dehors, le vent soufflait doucement, venant frapper contre les vitres de cet chalet où des amis célébraient si joyeusement l'un d'entre eux.  Terrence se tenait là, debout devant ce sapin que Curtis, Clay, Cassidy, Samara et lui avaient passé la nuit à tenter de décorer. Entre deux rires, verres et joints... Entre deux regards alanguis et baisers chapardés aussi. Une bière à la main, le rire léger et le regard pétillant, le pianiste rayonnait. Enlaçant d'une main possessive la taille si fine de celle qui la lui abandonnait bien volontiers. Du moins jusqu'à ce que son regard ne se plisse, virevoltant de l'un à l'autre de leurs amis mais sans parvenir à trouver celui recherché. Des mots qu'elle murmura au creux de l'oreille de celui qui acquiesça dans un sourire et l'avait à peine laissée partir qu'il s'en retournait déjà à sa fête. Alors qu'elle arrivait sur le seuil du salon, Samara s'était arrêtée. Sans même s'en rendre compte sa main s'était portée sur son ventre encore si plat mais qui, déjà, abritait en son cocon le plus beau des trésors. Un enfant. Leur enfant ! Elle s'était sentie rougir alors que, déjà, elle les imaginait heureux et … pourquoi pas mariés ? Harry en ferait une attaque mais la brune savait que son amie ne manquerait pas de ressusciter pour mieux être son témoin ! Qui Terrence prendrait-il pour témoin ? La réponse était si évidente !

Un sourire alors que, comme attirée par le chant d'un ondin, Samara suivait ces notes qu'elle entendait, si discrètement, résonner au loin. Sur la pointe des pieds, comme si elle avait eu peur de déranger, de briser la magie d'un instant, elle s'était approchée. Et, pendant des secondes qui s'étaient faites minutes, elle l'avait écouté jouer. Regarder aussi. Curtis... Il était beau quand il jouait. Encore plus beau en fait... Elle n'avait jamais compris que Terrence ait toujours eu plus de succès... Oui, son petit ami était beau à damner plus d'un saint. Mais sa beauté était trop académique, classique, comme figée dans la suffisance de l'artiste qui l'avait ciselé. Et, par tous les diables, qu'il était doué comme musicien ! Un virtuose à n'en pas douter ! Mais... Mais il n'était qu'arabesques agiles mais dénuées de douceur, de charme et quelque part de sens. Tandis que Curtis lui... Il irradiait. Comme si la musique l'habitait, transcendait la beauté de son âme... Soupirant en secouant doucement ses ondulations brunes la toute jeune femme était venue rejoindre son ami et, le poussant d'un léger coup d'épaules, avait pris place à ses côtés sur le banc. Puis, après avoir adressé un clin d'oeil au meilleur ami de son presque fiancé, elle avait posé ses mains sur le piano l'invitant à la rejoindre dans une petite improvisation à quatre mains. Moment comme hors du temps où leurs mains, sans qu'aucun mot ne soit échangé, glissèrent en parfaite harmonie sur ces blanches et ces noires devant eux. Des accords qui s'envolaient, se précipitaient pour mieux ralentir, se faire comme les échos de ce cœur que Samara se surprit à sentir battre soudainement bien trop fort en son sein. Se concentrer sur leur jeu. Des doigts qui se frôlèrent et eux qui se figeaient. Leurs regards qui se trouvent et se fondent.

Et...

Un baiser...

Un seul...

Rien qu'un...

Mais qui aurait pu tout changer...

Ou pas. Samara s'était ressaisie, enfuie avant même que Curtis n'ait pu dire ou faire quoique ce soit. En sortant, troublée, elle n'avait pas vu Cassidy qui venait justement à leur recherches. Et qui, d'après le sourire affleurant à ses lèvres, avait assisté à toute la scène. Déjà elle allait poser une question qui lui brûlait trop les lèvres pour qu'elle tente de la retenir quand Samara l'en empêcha, la muselant de ces mots.

«Non... Terrence et moi allons avoir un enfant... Si... Si seulement... »

Si seulement quoi ? Samara avait passé le week-end entier à se poser cette question. Puis, elle l'avait soigneusement et consciencieusement enterrée dans les plus profonds recoins de son esprit. Du moins jusqu'à un certain match de base-ball.



~***~


Elle leur était revenue... Elle lui était revenue... Et, pourtant, alors qu'elle entendait leurs propos résonner si creux dans l'air, Samara savait qu'elle n'était pas vraiment là. Que même sorti de son champs de vision, Terrence revenait s'immiscer dans cette journée qui aurait du n'appartenir qu'à eux... Elle ne l'en maudit que plus encore ! De gâcher cela aussi ! De pourrir une nouvelle fois son existence... Celle-là même où, pourtant, il jurait vouloir revenir ? Oh Terrence avait toujours été doué avec les mots, ça oui ! Ceux qu'il murmurait dans un souffle si chaud à ses lèvres, accompagnait toujours d'un regard bien trop tendre et d'une caresse promesse de tant d'autres... Ceux que, elle, pauvre gourde avait eu la faiblesse idiote de croire ! Mais elle n'était plus la même ! Elle avait mûri, appris de ses erreurs et, non, elle ne retomberait jamais dans les bien trop beaux filets de son ex.

 «  Si, c'est ma faute Curtis... C'est ma faute depuis le début ou presque même... J'aurais pu nous épargner cela aux uns et aux autres... » une hésitation alors qu'elle se blottissait encore plus au creux des bras de celui qui, seul, savait si bien la rassurer. A cet endroit où, les yeux mi-clos et un sourire las aux lèvres, Samara se laissait bercer par les palpitations de cœur de son ami. Son ami... rien que son ami... «  J'aurais pu agir autrement... Nous le savons l'un comme l'autre... Non ? »

Et le souvenir soudainement bien vivace d'un baiser vieux de plus d'une décennie mais qui, là et maintenant, semblait presque dater de la veille. Un soupir, comme résigné, qui échappait à celle qui, sans pour autant se redresser, confessait

«  Il veut revenir. Il ne se souvient pas même de son prénom mais il veut reprendre sa place ! » son regard qui venait soutenir celui de Curtis alors qu'elle crachait avec mépris «  Cette place ne fut sienne que par accident... Et, non, je ne la lui abandonnerai plus jamais ! »

Un silence.

« J'ai déjà fait cette erreur. Je ne la referai pas ! »

Puis, comme si elle se refusait à aborder ce sujet qui les aurait menés, Curtis et elle sur des terres bien trop étrangères pour ne pas les mettre mal à leur aise, Samara avait plongé sa main dans le seau de pop-corn et en avalant quelques grains, elle en avait dans un sourire offert le reste à celui sur la tête de qui elle enfonçait sa casquette

«  Manges moi ça ! Tu es trop fin je suis jalouse ! Bientôt je parie que si je continue à me gaver et à enfler comme une pastèque je n'entrerai même plus dans tes futales ! Ce qui est dommage car tu sais à quel point j'adore venir faire un raid dans ton dressing, hein ! »

Plus bas, et ses bras pendus au cou de son ami, confortablement assise sur ses genoux maintenant, elle avait ajouté dans un haussement d'épaules.

«  Et depuis quand doit-on être désolé quand, comme toi, on est la meilleure des putains de choses qui aient pu m'arriver dans ma vie de princesse ? » une grimace et «  Je t'interdis de m'excuser pour être celui qui, et c'est un sacré miracle, me rend heureuse par sa simple présence. »

Un sourire apaisé et presque innocent qu'elle lui offrit avant que de sauter sur ses pieds en même temps que le reste du stade. Ils avaient marqué ! Alors que les enfants venaient sauter et hurler avec elle, Sam avait glissé un doux regard derrière elle et lancé

« Oh et pour Thanksgiving... Il faut que cela se fasse à la maison sur la plage ! Parce que j'y ai fait préparé une petite surprise pour toi du coup, t'es coincé amour, tu dois venir ! »

Un mot bien trop doux qu'elle prononçait en français comme pour mieux en minimiser la portée.

«  Par contre si Clay et toi vouliez bien vous charger de la dinde ? Si c'est moi nous allons tous finir empoisonnés ! »

Et elle rit. Heureuse.

@ Invité

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#
Mer 8 Jan - 7:25
Le temps te paraît bien long, alors que tu la sais avec Terry. Il a beau être ton ami, depuis bien longtemps déjà, t’as du mal à comprendre sa façon d’agir, ce besoin de se montrer encore et encore. Vous êtes bien différents, et tu t’en rends compte davantage encore à chaque fois. Il est loin le temps ou vous ne pensiez pas à ce qui aurait pu vous éloigner, partageant la musique, les rires adolescents. Pendant des années, tu l’as considéré comme un second frère, pourtant aujourd’hui, les choses changent. Tu ne comprends pas comment il a pu abandonner son fils, comment peut-il faire subir ce cinéma à des personnes aussi proches de lui. Mais tu ne dis rien, tu refuses l’idée d’envenimer les choses. Pas aujourd’hui, pas devant les enfants. Ca serait lui donner plus de contenance encore, et cette idée là te donnerait des frissons.
Les enfants avec toi, tu évites de penser à ce qu’ils pourraient se dire. A ces échanges qu’ils pourraient avoir. Tu tentes de te persuader que tout ça ne te regarde pas, et que tout finira par s’arranger, surtout pour elle. Pourtant, parfois encore quelques doutes persistent, sans que tu ne veuilles l’exprimer. Un soupire, ton attention qui se reporte sur Killian et Andy. C’est à eux que tu penses le plus. Ils ne sont que des enfants qu’il faut encore protéger du monde cruel des adultes. Les laisser se créer de merveilleux souvenirs, dans une bulle de bonheur que tu peux leur offrir. Un sourire que tu leur offre, une attention particulière à leur égard. T’aimerais pouvoir te dire que tu leur offres la meilleure des enfances, même si elle est loin d’être de tout repos. Andy s’extasie devant le match, son regard focalisé sur l’équipe qu’il vient soutenir, quant à Killian, il reste sur tes genoux, l’esprit ailleurs, mangeant ses pop corn sans réellement faire attention à ce qui vous entoure. T’aimes cette image, celle d’un père prêt à tout pour satisfaire au bonheur de ses enfants. On est bien loin de la vérité, et pourtant, tu t’y complais, bien plus que tu ne l’aurais cru quelques années en arrière. Une main qui passe dans les cheveux de Killian, avant de déranger un peu Andy, qui rit à ces chatouilles sur ses côtes. C’est ça qui te maintient à ta place. Les rires innocents de ceux qui profitent de l’instant.

Une sorte de soulagement, lorsqu’elle revient enfin. Ton bras enroulé autour de ses épaules laisse un sourire prendre place sur ton visage. Un besoin certain de reprendre le cours de votre journée, malgré l’apparition de Terry. Oh, tu te doutes bien qu’il ne tardera pas à vouloir des explications, quant à votre journée tous les quatre. Mais tu préfères le laisser dans un coin de ton esprit. Pour l’heure, tu te dois d’être présent pour eux, rien de plus.
« Si, c'est ma faute Curtis... C'est ma faute depuis le début ou presque même... J'aurais pu nous épargner cela aux uns et aux autres... »
T’as un doute à ce sujet. Au fond de toi, tu sais qu’elle ne peut pas prendre toutes ces responsabilités seule. Ce n’est jamais bon de le faire, tu en es certain. Difficile pourtant de pouvoir l’exprimer réellement. Ton étreinte qui se resserres légèrement alors que tu la sens se blottir un peu plus contre toi.
« J'aurais pu agir autrement... Nous le savons l'un comme l'autre... Non ? 
Tout le monde aurait pu agir autrement, même moi… » souffles-tu, comme une évidence. Toi aussi, tu aurais pu faire quelque chose, t’en es persuadé. Mais la vérité est là, chacun de vos choix vous ont amenés jusqu’ici, aujourd’hui. Ils n’étaient peut-être pas les meilleurs à faire par le passé, beaucoup d’instants n’auraient certainement pas vu le jour sans ça. Peut-être faudrait il admettre que le mal peut parfois faire le bien. Même si ça semble compliqué à croire.
« Il veut revenir. Il ne se souvient pas même de son prénom mais il veut reprendre sa place ! Cette place ne fut sienne que par accident... Et, non, je ne la lui abandonnerai plus jamais ! »
Ton regard qui se tourne vers elle, comme incrédule. « Il aura un sacré boulot s’il veut espérer arriver à ce résultat. » Un sourire que tu lui offres, comme pour ponctuer ces mots. Une réponse à la fois réelle, et teinté d’un amusement certain. Tu ne la connais que trop bien pour savoir qu’elle saura faire ses propres choix, prendre ses décisions seule. Un courage et une force à toute épreuve dont elle a toujours su faire preuve. « J'ai déjà fait cette erreur. Je ne la referai pas ! »
Parfois, tu as l’impression de savoir lire en elle. Quelques mots pour terminer cette conversation, un geste pour le confirmer. Et ton rire qui éclate à la voir ainsi. C’est perturbant de voir à quel point vous pourriez être heureux, peut-être ensemble, formant réellement cette famille. A quel point vous pouvez occulter le mal pour laisser vos sourires apparaitre en plein jour.

Killian quitte rapidement tes genoux pour aller s’accrocher au bras d’Andy, qui l’accueille avec plaisir à côté de lui. Ton neveu qui joue ce rôle de grand frère à la perfection, alors qu’il indique au plus âgé le nom des joueurs qu’il connait déjà par coeur. Une image renvoyée bien loin de cette triste vérité, mais tu aimerais pouvoir le voir tel quel. Deux frères unis quoi qu’il arrive, sachant accepter les différences. Un bien beau tableau que t’aimes à observer autant que possible.
« Manges moi ça ! Tu es trop fin je suis jalouse ! Bientôt je parie que si je continue à me gaver et à enfler comme une pastèque je n'entrerai même plus dans tes futales ! Ce qui est dommage car tu sais à quel point j'adore venir faire un raid dans ton dressing, hein ! »
Quelques pop corn qui atterrissent dans ta bouche, qui te font rire alors que ton attention se porte sur elle.
« Tu t’fous de moi ? J’ai encore pris trois kilos avec tout ce qu’on bouffe. » Une malice certaine dans la voix, ton sourire ravageur que tu offres à cette femme qui comble bien plus qu’elle ne le croit ce quotidien parfois rude. « Tu peux gonfler autant que tu veux, tu seras toujours aussi canon dans mes futes. » L’audace du rockeur face à celle qui aurait pu changer sa vie sans qu’il ne s’en aperçoive, si ce n’est pas déjà fait, sourire au coin des lèvres.
« Et depuis quand doit-on être désolé quand, comme toi, on est la meilleure des putains de choses qui aient pu m'arriver dans ma vie de princesse ? Je t'interdis de m'excuser pour être celui qui, et c'est un sacré miracle, me rend heureuse par sa simple présence. »
Une remarque à laquelle tu aurais bien voulu répondre, perturbée pourtant par l’action du match. Une image de Sam et des enfants, heureux, à crier leur joie, que tu graves dans ton esprit, savourant au passage cet instant sportif. Quelques secondes de bonheur, avant d’attraper ses hanches pour qu’elle reprenne sa place sur tes jambes, glissant ta main dans son dos. Ton visage qui se rapproche du sien lentement, pour laisser glisser quelques mots à son oreille.
« J’espère bien pouvoir te rendre heureuse longtemps alors. » un murmure, un secret à lui offrir, alors que tu ponctues ces quelques mots par un simple baiser sur sa joue, avant de te laisser tomber sur le dossier de ta chaise. Le regard pétillant, l’aveu d’une faiblesse que tu n’aurais jamais crue possible et la sincérité de ces paroles mêlées.
« Oh et pour Thanksgiving... Il faut que cela se fasse à la maison sur la plage ! Parce que j'y ai fait préparé une petite surprise pour toi du coup, t'es coincé amour, tu dois venir ! 
Une surprise, vraiment ? J’mérite pas autant. » Cils battants, une sorte d’étonnement liée à l’impatience qui te gagne déjà à cette idée là.
«  Par contre si Clay et toi vouliez bien vous charger de la dinde ? Si c'est moi nous allons tous finir empoisonnés ! 
Faudra demander à Clay de s’en occuper. Mon père a beau être chef, je pourrais tout autant nous empoisonner. » Ton rire qui fait écho au sien, ton regard inlassablement posé sur elle. Qu’il est agréable de lire ce bonheur certain sur vos visages.

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