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Un esprit sain dans un corps sain † Fran

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Jeu 26 Déc - 23:13
Peu de choses en ce monde avait le pouvoir de la mettre de bonne humeur autant que la vision ses employés s’aplatissant devant elle, paniqués de ne pas en faire assez pour la satisfaire. Certains prônaient l’altruisme et la bienveillance pour avoir des employés heureux, d’autres une pression variable et la terreur, Agnes, elle préférait les aborder avec une désinvolture et un désintérêt calculés. Elle aimait faire des tours de bureaux sans s’adresser à qui que ce soit en particulier, appelant l’attention de « tout le monde » et se trompant parfois de prénom. Juste pour s’arrêter parfois sur une personne, faire mine de la remarquer et la remercier chaleureusement de ce qu’elle faisait devant tous les autres. Diviser pour régner. La devise des Jenkins. S’ils étaient trop occupés à se trier dans les pattes, ils ne l’étaient pas s’allier contre elle.

Constater que sa stratégie fonctionnait la remplissait d’une grande joie, la faisant presque sautiller dans l’escalier. Jusqu’à ce que sa cheville vacille au-dessus de son talon et retrouve son sérieux pour les trois marches restantes. La saison de ski arrivait, il était hors de question qu’elle se blesse avant d’avoir pu fouler une piste.

« Détective Wójcik ! »

La silhouette blonde prêt du comptoir la détourna de ses préoccupations de vacances. Tout sourire, elle s’approcha de celle qui avait été sa co-locataire de bureau pendant un long – très long à ses yeux – moment. Sur le mur d’en face, un tableau noir récapitulait les choix en matière de jus que proposait l’établissement.

« Je serai vous, je prendrai le jus carotte-orange-ananas. C’est divin après une séance d’entraînement. »

Ajouta-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine, serrant contre elle sa tablette et ses précieuses notes de réunion.

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Ven 27 Déc - 4:02
Il n’y avait pas beaucoup de raisons pour que Fran y aille si fort pendant son entraînement : ou bien elle venait d’avoir une conversation houleuse avec sa famille, ou bien elle avait eu une mauvaise nouvelle dans l’un de ses dossiers. Une pièce à conviction qui n’en était pas une, une fausse piste, un témoin qui disparaît. Encore, elle aurait simplement pu avoir la gueule de bois et vouloir se débarrasser de la sensation désagréable d’avoir du liquide lave-glace dans les entrailles. La particularité de cette journée était qu’elle réunissait les trois — la sainte trinité des emmerdes, l’un ayant causé les autres, mais le résultat étant le même : elle se sentait comme une merde. Appuyée contre le comptoir derrière lequel un employé s’était raidi, sans qu’elle sache trop pourquoi, alors qu’elle faisait son choix, Fran entend son titre déclamé par une petite voix qui lui est familière. « Pas moyen d’être incognito cinq secondes », fait-elle dans un marmonnement qui n’est pas destiné à être gardé pour elle-même. Ça ne lui faisait rien qu’Agnes l’entende, essentiellement parce qu’elle n’en pensait pas grand-chose, de ce commentaire. « T’as pas b’soin d’être si formelle. J’suis flic, pas sénatrice. » C’était à se demander si Agnes n’était pas du genre à oublier qu’elle ne parlait pas à une cliente payante. L’abonnement annuel à la salle de sport haut de gamme qu’elle avait reçu en échange de sa discrétion au sujet du réseau de trafic d’amphétamines qui se déroulait entre ses murs ne lui rapportait pas un sou. « J’suis sûre qu’il serait encore meilleur si c’était toi qui m’le faisais. » Fran se redresse, observant la propriétaire avec une certaine amabilité. Le commis au comptoir est visiblement horrifié par la familiarité dont elle fait preuve à l’égard de sa patronne, que la policière devenait difficile à vivre au quotidien. C’était toujours ça, avec les riches, de toute façon — et la plupart des pauvres aussi. « Mais pas d’carottes, franchement, des légumes dans un jus c’est juste un mauvais plan. »

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Ven 27 Déc - 13:07
Agnes passa superbement outre le grognement de la jeune femme, souriant même un peu plus, amusée par sa remarque. Rappeler aux gens qu’un véritable agent de police fréquentait les murs de son établissement était un avantage pour la brune qui n’allait certainement pas se priver de le rappeler dès que l’occasion se présentait. Rien de mieux pour encourager les utilisateurs à bien se comporter que la menace de l’ordre public à portée de main. Rien que pour ça, elle aurait même était partante pour repousser un peu plus les horaires d’ouverture de la salle du Bronx que fréquentait Fran. Evidemment, elle aurait été la seule à la fréquenter à des heures aussi indues mais si elle pouvait l’encourager à se montrer plus souvent…

« Je fais ce que je veux. Je suis la proprio. »

Rétorqua-t-elle en haussant les épaules, sans se départir de son éternel sourire. Sourire qui augmenta à sa remarque. Quelle générosité de croire en ses talents de mixologue. Chip n’aurait même pas osé boire un simple diabolo préparé de sa main. Néanmoins le défi lui plaisait bien.

« Ma pauvre petite ignare, tu n’y connais rien ! »

Dans un soupir indulgent, elle passa derrière le comptoir, chassant la barmaid de service – Cass – d’un petit geste de la main. D'un geste incertain, elle reprit doucement ses marques avec l'appareil. Elle ajouta les ingrédients prédécoupés à l'avance par une employée pleine de bon sens puis réussit à extraire de la machine un jus orangé qu'elle tendit à Fran.

« Tu sens à peine le goût et c’est bon pour le corps. »

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Ven 27 Déc - 18:23
« J’espère bien qu’tu fais c’que tu veux. Ça sert à quoi d’être blindé sinon? » Fran ricane, comme incrédule, alors qu’elle dévisage la propriétaire. Son insulte, si elle ne lui fait rien, a le mérite de la surprendre — Agnes était passée de très polie à impertinente en temps record. Apathique, la détective observe les mouvements de son hôtesse, grimaçant légèrement lorsqu’elle met la machine en marche. L’appareil était si bruyant que c’était à se demander si les employés n’étaient pas à risque de devenir sourds… ce qui ne manquerait pas d’expliquer leur manque de collaboration s’ils se mettaient à être soudainement moins obéissants. Si elle avait voulu se débarrasser de sa grimace, c’était perdu d’avance : le liquide orangé ne lui fait que lui faire froncer les sourcils, comme si elle s’en méfiait sur une base personnelle. « Ugh, dire que j’dois payer pour ça. » Fran tend la main vers le jus, dégoûtée d’avance par les carottes qu’elle allait ingurgiter, avant de porter le verre à ses lèvres. À vrai dire, ça n’était pas si mal et l’ananas prenait l’essentiel de la place, mais elle était de trop mauvaise foi pour l’admettre. « P’t-êt’ avec d’la vodka ça passerait mieux. » En dépit de ses protestations, elle en prend une autre longue gorgée, préférant ne pas mourir de déshydratation après son entraînement. Manquer d’eau la faisait se sentir comme en lendemain de cuite sans le plaisir d’avoir abusé des bonnes choses, et elle détestait cette sensation. « Parlant d’vodka, t’as envie d’sortir un peu? J’me sens fancy pis t’es la seule personne que j’connais qui risque d’savoir à peu près où aller qui soit pas un demi-sous-sol crasseux. » Le genre d’endroit qu’elle fréquentait en temps normal, il va sans dire.

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Sam 28 Déc - 14:09
Fran n’avait pas complètement tort, mais être blindé ou non n’importait pas dans l’affaire. Il s’agissait de pouvoir plus que d’argent. Même si, en l’occurence, elle devait son pouvoir au paquet d’argent qui avait financé les locaux. Elle reprit son attitude professionnelle en passant derrière le comptoir, teinté du petit air suffisant qu’aborderait une reine dans son château. Ce qu’elle était, sur le papier. C’est avec cette même superbe qu’elle déposa le jus de fruit, toute fière, devant la détective et accueillit la grimace de celle-ci en retour. À croire qu’elle lui proposait de boire du jus de poubelle. Quelle ignare, décidément.

« Prends ça comme un cadeau de la maison. »

Contra-t-elle en haussant les épaules, persuadée de voir dans l’attitude de la blonde une manière de se voir offrir sa boisson. Ce qu’elle respectait.

« Si tu le finis pas, par contre, tu paies. »

Elle haussa un sourcil, amusée par la remarque de Fran. Maintenant qu’elle y pensait, Agnes voyait comme un crime ne pas avoir essayé toutes les boissons qu’elle proposait dans ses salles avec de l’alcool. Par curiosité déjà, et ensuite (et surtout) pour revoir sa carte de manière à trouver les mélanges les moins bons avec de l’alcool. Hors de question d’encourager les pochards chez elle.

Au lieu de lui répondre tout de suite, Agnes posa sa main dans son menton en regardant la jeune femme avec un sourire mutin, aimant à s’imaginer comme une petite maman poule pour son poussin. Sauf qu’une maman poulette ne sortirait pas avec son poussin boire des coups alors qu’elle, si.

« Oh !Tu te sens fancy là maintenant tout de suite ? »

Son « ça » dubitatif engloba d’un mouvement de doigt toute la silhouette suante de la policière. Hm. Chacun ses critères. Il lui arrivait aussi de se sentir surpuissante après une séance. Agnes n’eut qu’un pincement de lèvres pour manifester son doute sur la question avant de répondre.

« Mh. J’ai rendez-vous ce soir en début de soirée pour le boulot mais je suis libre après. C’est une boite de jazz dans Harlem. On peut y rester si tu veux ou bouger. Il y a une soirée electo-disco au Retroclub où je comptais aller… »

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Jeu 2 Jan - 18:54
Le fait d’avoir finalement le jus de légumes gratuitement semblait mieux faire passer la pilule — ou, en l’occurrence, les carottes — et Fran ne fait que plisser le nez par souci de démontrer son manque d’appréciation du chantage que lui fait Agnes. Échangeant quelques platitudes, c’est finalement le carnet d’adresses potentiel de la propriétaire qui intéresse la policière, à qui le commentaire sur son apparence ne fait pas un pli. Plutôt, elle ricane à la mention de jazz, observant Agnes avec un air amusé. « C’est un vieillard ton rendez-vous pro’? Y’a qu’les boomers d’assez cons pour se mentir en disant que le jazz c’est bien. » Hochant la tête, comme incrédule, elle laisse passer son rire en considérant soigneusement la seconde proposition de la jeune femme. Une boîte de nuit, ça pourrait être sympa. Il y avait des siècles qu’elle n’avait pas mis les pieds dans un endroit où le principal attrait n’était pas un écran géant où défilait la dernière partie des Islanders et de la bière tiède à faible prix. « T’sais quoi? Va pour le club. Ou alors p’t-êt’ que t’aimerais voir où la plèbe sort? » Elle en doutait fortement, et c’est pourquoi c’est un sourire taquin, le nez légèrement plissé, qui s’affiche sur son visage. « J’suis une chouette wingman, si jamais. T’cherches un mec? » Faire preuve de sensibilité vis-à-vis de la question n’aurait jamais passé par la tête de Fran. C’était un sujet comme un autre pour elle, et la sachant célibataire — ou du moins, au moment où s’était déroulé l’enquête — elle doutait que la réponse soit non, même si c’était peut-être mal connaître son interlocutrice. « M’demande pas de t’aider à trouver un truc durable, mais j’ai comme un sixième sens pour les bons coups. » Elle partageait son soi-disant don avec n’importe qui, et tous ne semblaient pas convaincus de sa capacité particulière, mais elle leur répondait généralement qu’il leur suffisait de prendre un verre de plus et que ça finirait par avoir du sens.

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Dim 5 Jan - 21:35
Note mentale : ne jamais mettre Fran dans la même pièce que Matt et dans l’hypothèse où cela devait arriver ne jamais jamais lancer de conversation sur le thème de la musique. Le regard que lui jeta Agnes était plein d’une indulgence qui frôlait le mépris.

« C’est cela oui… »

Cependant, son temps était bien trop précieux pour qu’elle s’abaisse à expliquer à la policière pourquoi elle avait tort et pourquoi revoir son avis sur la question était plus qu’impératif. Et puis il était hors de question qu’elle rentre chez elle après son rendez-vous avec O’Leary à 23h comme une mamie, dooooonc… un changement de sujet s’imposait.

Elle ricana à la bonne blague de la blonde. Parce que cela ne pouvait être que ça, sinon on ne pouvait pas dire qu’elle sache vendre son alternative. Le seul terme de « plèbe » lui donnait des frissons d’horreur faits de cockails cheap, de vestiaires inexistants et de volume musical très mal géré.

« Hm… non… c’est gentil mais non merci, je préfère qu’on reste sur le Retroclub si ça ne te dérange pas. »

Refusa-t-elle dans une panoplie de politesse, le tout dans un sourire de requin. Mais si elles allaient danser toute la nuit, c’était suffisant pour illuminer sa journée. Tous les déplacements et les réunions possibles et imaginables seraient moins pénibles si elle savait que la fin de la journée l’attendrait pour se déhancher et boire plus que de raison. Une chouette wingman ? Agnes gloussa à cette idée. Comme si elle avait besoin de qui que ce soit pour ramener quelqu’un dans son lit. Depuis le temps, son numéro était calibré au battement de cils près. Sans compter qu’elles devaient pas vraiment fréquenter le même type de mâles mais elle devait reconnaître que l’idée était amusante. Inviter la blonde se révélait être une très très bonne idée.

« Et bien tu sais quoi ? Je demande à voir. »

Rétorqua-t-elle avec un sourire en se redressant, bien consciente que le temps passait et que ce n’était pas le tout de parler.

« Je mettrai tes extraordinaires talents à l’épreuve. »

Elle jeta un coup d’œil à sa montre connectée et sortit de derrière le comptoir.

« Rejoins moi au jazz-club, on ira au club ensemble après. Je t’envoie l’adresse par texto. »

Comme ça, en prime, elle ferait une bonne action en introduisant Fran dans un univers artistique musical riche dont elle ne pourrait que sortir plus grande. Elle était comme ça, Agnes : généreuse.

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Jeu 9 Jan - 22:03
« Si ça t’fait plaisir, dans c’cas. » Son training un peu trop intense lui donnait l’impression d’être au sommet, invincible, et danser sans relâche jusqu’au lever du soleil était ce dont elle avait besoin pour s’épuiser assez — et oser espérer un sommeil paisible, trop exténuée pour faire des cauchemars. Fran avait l’impression qu’Agnes empruntait avec elle des pincettes ou des gants blancs qui n’étaient plus nécessaires. Pas qu’ils l’avaient déjà été, mais Fran comprenait aisément le malaise qu’éprouvait le commun des mortels à interagir avec le corps policier et qui pouvait expliquer ce genre de danse de la gêne autour des problèmes qu’elle était pourtant venue régler. Maintenant que leurs affaires étaient conclues et que Fran en avait récolté les bénéfices, sous la forme d’un abonnement hors de prix à une salle de sport de luxe (et accessoirement des statistiques reluisantes sur son tableau de bord, aussi), Agnes aurait bien pu l’envoyer promener qu’elle ne s’en serait pas formalisé outre mesure. « Bon », fait-elle dans une grimace après avoir vidé son verre, même si ça n’est pas clair si c’est le jus orangé ou la perspective de devoir mettre les pieds dans un club de jazz qui suscite ainsi son dédain, « donne-moi une adresse et une heure et j’y serai. Sûrement. »

[...] En dépit de son départ sur des termes flous, Fran avait fini par se présenter au club de jazz — le Jazz Room, quel nom de merde, à bien y penser — avec à peine trente minutes de retard sur l’heure prescrite par Agnes. Elle avait fait un effort, pas gigantesque, mais visible, pour discipliner sa crinière de fausse blonde et soigner son allure, troquant ses habituelles rangers pour quelque chose de plus distingué sans toutefois se défaire de son habituel jean et veste sombres sous lequel elle portait un chemisier rose pâle — une rareté presque aberrante. À l’entrée, la jeune fille du vestiaire lui décoche un regard étonné, sans rien dire. C’est le portier qui l’arrête dans sa lancée, alors qu’elle allait traverser un épais rideau de velours qui séparait le club du reste. « Vous êtes sûre que vous êtes rentrée au bon endroit? »  Elle arque un sourcil, prenant aussitôt la mouche. Ça ne semblait pas être un endroit qui avait besoin d’employer un videur, et pourtant, elle avait l’impression qu’il était payé pour filtrer les classieux du reste de la populace plutôt que d’assurer la sécurité de la salle. « T’es sûr que t’as envie d’me parler comme ça? »  Sûrement que ça commençait mal.

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Lun 13 Jan - 16:23
Fran était en retard. En temps normal, cet imprévu l’aurait mise hors d’elle mais après trois margaritas, Agnes était biiiiiiiiiiiien. La musique était bonne, il faisait chaud – à moins que ce ne soit l’alcool –, le batteur à deux pas d’elle était très agréable à regarder et elle avait toute la place pour s’étaler comme elle voulait. Que demander de plus ? Un compagnon ou compagne peut-être ! Pour chasser cette impression désagréable – comme une mouche bourdonnant près de ses oreilles – d’être épiée et jugée pour occuper seule une table en plein milieu de la soirée. Comme si une personne de moins de cinquante ans ne pouvait pas apprécier une soirée jazz à sa juste valeur sans forcément être une psychopathe en planque ! Du coup, elle hésitait à se recommander un verre, comme ça pour s’occuper, mais une part d’elle reconnaissait que ce n’était pas l’idée du siècle. C’est qu’il fallait encore aller jusqu’à la boite si elle voulait danser toute la nuit. A boire assise seul ici, elle risquait de s’endormir avec les poules à minuit.

Et que faisait Fran ?

Encore si elle avait été là, elle aurait pu se le prendre ce verre ! Lui faire un brin de conversation le temps d’écluser leurs verres avant de se mettre en route. La brune poussa un soupir et se pencha pour ancrer son menton dans sa paume de main. Elle jeta un morne coup d’œil à son téléphone, histoire de voir si la petite blonde s’excusait ou précisait la raison de son absence, puis à son verre vide, puis enfin au batteur qui ne regardait pas dans sa direction et décida qu’elle en avait assez d’attendre. Tant pis pour elle !, décida-t-elle en laissant bruyamment ses doigts retomber contre la table. Agnes attrapa son sac, ses cliques et ses claques, et remonta l’allée pour payer ses consommations et celles d’Eoghan. Puis, à travers la brume de son esprit, entendit des accents belliqueux de l’autre côté du rempart magique séparant ce havre de paix du reste du monde. Grande amatrice de conflits – et parce que de toute manière il faudrait bien qu’elle passe par là pour sortir –, la brune tira la teinture pour tomber sur la mine peu amène de Fran.

« Fran ! »

Oops, trop d’enthousiasme. Elle agita la main vers le videur pour l’inviter à se détendre avant de dire les mots magiques servant à étendre sa protection jusqu’aux minces épaules de la blonde.

« C’est bon, elle est avec moi. »

Puis ajouta en se tournant vers elle, une lueur accusatrice dans le regard et dans la voix :

« T’es en retard ! J’allais partir, tu veux prendre un truc ici ou on décolle ? »

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Mer 15 Jan - 23:33
La menue blonde troise avec l’attitude d’un rottweiler le portier qui fait trois fois son poids, prête à en venir aux poings s’il ne décide pas illico qu’elle a le pedigree assez reluisant pour rentrer. Heureusement, la douce voix d’Agnes résonne, coupant à court toute idée d’en démordre physiquement avec quelqu’un contre qui, dans d’autres circonstances, elle n’aurait eu la supériorité physique qu’avec un flingue à la main. Fran remonte ses cheveux blonds sur son front, exposant brièvement la repousse noire de jais qui se fait de plus en plus évidente. Elle affiche un air suffisant, vaguement arrogant, alors qu’elle plonge ses mains dans la poche de sa veste. « Tu vois, je suis avec elle », fait-elle, le nez plissé, comme une gamine trop fière d’avoir raison. Elle ne savait pas en quoi le fait d’être avec Agnes lui donnait soudainement un passe-droit, mais à en croire les bras du portier qui se décroisent et les yeux levés au ciel, il y a de quoi croire qu’elle est un peu de la royauté de la place. « On reste pas. J’crois qu’le portier a besoin d’une leçon d’savoir-vivre. » Sans revenir sur la mention de son retard, la détective secoue la tête en direction de la porte, désignant silencieusement à Agnes qu’elle l’attendrait dehors le temps qu’elle s’habille.

Dehors, le temps était frais, mais agréable — les trottoirs étaient toujours aussi bondés, mais c’était New York, et même Harlem était constamment assaillie par les foules, quelle que soit l’heure. Aucun quartier central n’y échappait, quel que soit le temps de l’année. La porte s’ouvre quelques secondes après sa sortie et elle exhale un petit nuage de condensation en se retournant vers la brune. « J’aurais pas cru que tu s’rais une habituée d’un tel endroit. J’aime bien qu’tu m’fasses des surprises du genre, ça garde l’amitié fraîche, t’vois? » Elle ricane doucement, sans vraiment sourire — ça n’était pas son genre de se faire sécher les dents —, même si le commentaire se veut bon enfant. « T’veux marcher jusque là-bas? » Sans être économe, si elle pouvait épargner l’équivalent d’un taxi, Fran le ferait. La police était trop mal payée pour qu’elle se permette ce genre de luxe.

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Dim 19 Jan - 19:33
Est-ce qu’elle interrompait quelque chose ? Dur à dire vu l’atmosphère étrange entre le videur et Fran. Quoi qu’il en soit, ce n’était pas ses affaires et à vrai dire, elle n’avait pas la moindre curiosité à ce sujet. La blonde ne voulait pas non plus rester et c’était une bonne chose parce que son envie de danser était en train de se réveiller en écho des morceaux pleins d’énergie improvisés par le groupe à côté. Avec un regard amusé, elle observa Fran sortir par la porte d’entrée pendant qu’elle enfilait son manteau et sortait son téléphone pour pianoter quelques mots. Elle jeta un « Bonne soirée, Sam ! » au videur en sortant et s’en fut retrouver sa compagne sur le trottoir.

« Vraiment ? »

Demanda-t-elle, amusée en se demandant à quoi Fran pensait-elle qu’elle occupait ses soirées. Une part d’elle, à côté, était en train de se pavaner, ravie que son amour du jazz soit considéré comme une bonne surprise pour elle. L’idée de lui plaire lui plaisait.

« Marcher ? »

Répéta-t-elle, incrédule, avant de rire en secouant la tête doucement.

« Certaintement pas, non. Par ici. »

Elle avait profité de ses derniers instants de chaleur dans le Jazz Room pour envoyer un sms à son chauffeur. Oui, en soi, elle aurait pu marcher jusqu’à la boite, mais franchement, vu les températures, pourquoi aurait-elle fait une chose pareille ? Elle se planta sur le rebord du trottoir, cherchant une carrosserie familière dans cet océan de métal avant de se fendre d’un sourire en reconnaissant les reflets noirs de sa voiture qui glissa presque sans un bruit jusqu’à elle.

« Notre carrosse, madame. »

Agnes ouvrit la portière et invitation Fran à l’intérieur d’un petit geste de la main puis monta à sa suite et donna l’adresse au chauffeur.

« Alors ? Prête à faire la fête ? »

Demanda-telle en esquissant un mouvement de danse limité aux épaules.

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