D'un pas décidé, la brune marchait en direction de l'appartement d'Adrian. Sourcils froncés, les poings serrés sur la lanière de son sac à main, elle avait fait son choix. Elle en était sûre. Plus de retour en arrière. Plus de doutes. Ses amis avaient raison, cela faisait bien trop longtemps qu'elle se laissait faire. Et la situation ne pouvait plus durer. Qui croyait-il être, pour lui briser le cœur de la sorte ? Adrian n'était qu'un.. qu'un.. non. Elle ne pouvait se résoudre à l'insulter, même mentalement. Elle l'aimait. Le problème, c'était que ce n'était pas réciproque. Ou alors d'une façon si malsaine qu'elle n'en voulait plus. La vérité, c'est qu'elle n'était plus capable de soutenir ses mots, son regard, ses gestes froids et distants, la blessant au plus profond. Cela faisait deux ans. Et si au départ, elle pensait qu'il avait juste besoin de temps, qu'elle arriverait à faire tomber ces barrières qui les éloignaient l'un de l'autre, elle se résignait à entendre la vérité aujourd'hui. Elle n'y arriverait pas. Elle ne serait jamais celle, malgré tous ses efforts, à faire fondre son cœur de pierre. Il n'y avait rien qui semblait compter plus que ses bouteilles de whisky et canettes de bière de toute façon. En tout cas pas Maddy. Serrant les dents, une larme roula sur sa joue, traçant un sillon argenté de douleur. La vérité blesse, surtout lorsqu'elle concerne l'amour de sa vie. Mais encore une fois, Madison avait tout faux. En amour, elle n'avait pas eu beaucoup de chance de toute façon, choisissant toujours ceux qui la blessaient le plus. Essuyant le filament d'un revers de main, elle leva les yeux vers l'immeuble qui s'étirait sous ses yeux bleus. Elle était arrivée. Prenant une inspiration, nerveuse, elle composa le digicode qui lui permettait d'entrer. Et en quelques minutes, elle se retrouva devant la porte de son petit-ami, bien qu'il ne se comporte pas toujours comme tel. Prenant son courage à deux mains, elle toqua de trois petits coups secs. Un moment se passa, et finalement Adrian apparut dans l’entrebâillement de la porte. Ses petits cheveux en bataille, sa mâchoire carrée, ce regard perdu, qui la faisait fondre, lui donnant envie d'être celle qui le sauverait, le chouchouterait. Non. Ce n'était pas le moment de flancher. « Hey » souffla-t-elle. « Je peux entrer ? Je te l'ai dit au téléphone.. il faut qu'on parle. » Elle s'arrêta, ne voulant définitivement pas aborder le sujet comme une enfant, à faire une scène dans le couloir. Même lui ne méritait pas ça. Et puis, elle voulait temporiser, ne sachant comment annoncer la nouvelle. Avaient-ils vraiment à faire ça ? Il la mettait dans une situation inconfortable. Comment quitter une personne dont on est encore amoureuse ? Madison avait envie de pleurer. Mais elle se mordit l'intérieur de la joue, s'empêchant de céder à l'émotivité. Elle était actrice bon sang ! Elle pouvait contrôler ses émotions. Même quand celles-ci lui brisaient le cœur. Il le fallait.