Il se balance se sa chaise, en regardant le plafond, pour faire passer le temps plus vite, et il se retiens presque de soupirer. Il n’est là depuis que deux minutes qu’il à déjà envie de prendre ses jambes à son cou et rentrer chez lui. Et puis peut-être ne plus jamais revenir. C’est ce qu’il se dit à chaque fois, mais en attendant, c’est toujours lui qui à ses fesses posées sur ce foutu siège. Ce bureau il le connait par cœur, il sait combien de dalles compte le plafond et il pourrait dessiner de mémoire la vue que lui offre la fenêtre en face de lui. « Vous deviez pas changer les chaises ? on est vraiment pas à l’aise, ça donne pas envie de parler. » heureusement que le sarcasme existe. Il aurait pu être installé dans le siège le plus cher et le plus confortable du monde qu’aucun mots ne serait sorti de sa bouche pour autant. Il joue avec ses doigts, en essayant de paraître le plus décontracté possible, mais si son corps peut mentir, ses yeux le peuvent difficilement. Il à les larmes aux yeux, et il fait mine de regarder les lumières au-dessus d’eux pour que ses larmes remontent, et il renifle rapidement pour dissimuler cette mascarade. Il n’aime pas particulièrement être ici, il a souvent l’impression d’être un animal mis en cage, que tout le monde regarde, mais au fond de lui, il sait qu’il en a besoin. Il à déjà eu cette discussion avec ses parents environ une centaine de fois, on lui a toujours répéter que vois un spécialiste c’est pas une honte, au contraire, accepter de se faire aider c’est déjà un grand pas en avant. Alors oui, il n’est pas venu au dernier rendez-vous, et il n’avait pas eu la force de passer un coup de fil pour s’excuser, mais il pensait pouvoir gérer seul. Manifestement, il à eu tort, mais il espère juste qu’il ne se fera pas remonter les bretelles.


Il reprend son sérieux, juste une seconde, et il cesse de se balancer. Il se redresse un peu, la tête penchée, et il lance, « J’m’excuse pour la dernière fois, j’aurais dû prévenir, c’était vraiment pas correct. Mais j’y ai pas pensé, et je voulait pas déranger en appelant le lendemain enfin bref… » et il sourit en coin, comme pour clore le sujet. Il passe sa main dans ses cheveux, et rapproche sa fameuse chaise du bureau, avant de poser ses mains dessus, comme si il allait dire un truc exceptionnel, « Bon… On est d’accord que si j’ai rien à dire, ça sert à rien que je reste hein ? Et puis, ça vous ferait gagner du temps pour préparer votre prochain rendez-vous, vous auriez même le temps de boire un café, la belle vie quoi. » noyer le poisson, elle est là la solution. Il hausse les sourcils, en attendant une réponse, même s’il se doute un peu de ce qu’il l’attend.

Waël n’est clairement pas un patient facile, il faut lui tirer les vers du nez, trouver une petite brèche pour s’y faufiler et le mettre enfin en face de ses problèmes.