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there's some good in this world, mr frodo, and it's worth fighting for (daniel)

@ Invité

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Dim 9 Aoû - 4:01

Brahms s’arrêta, le nez levé en direction de l’immense building qui s’offrait à lui. La bouche entrouverte, il remit en place les deux ou trois mèches de cheveux qui, gravité oblige, lui retombaient sur le front, presque jusqu’au nez. Il cligna des yeux plusieurs fois, relut l’adresse que son ami lui avait envoyée par sms tout à l’heure. Non, pas d’erreur, il se trouvait au bon endroit. Histoire d’être fixé une bonne fois pour toutes, il leva son portable à la hauteur de son visage et demanda d’une voix claire : « Siri? Où suis-je? » Quelques passants ralentirent le pas pour dévisager ce drôle d’hurluberlu, mais nul ne s’arrêta pour lui faire la moindre remarque, encore moins pour lui donner un coup de main. Ils devaient simplement croire que Brahms était l’un de ces innombrables touristes égarés; de toute évidence, il détonnait dans le décor avec ses habits de pauvre. Certes, il vivait très confortablement grâce à sa mère, mais ça ne valait rien, absolument rien face à l’abondance matérielle que dégageait Manhattan.

Une fois sa position géographique confirmée par Siri, Brahms se décida à s’avancer vers l’imposant immeuble, puis à y pénétrer d’un pas hésitant, le regard baissé, presque fuyant. Dans le hall d’entrée de ce bloc d’appartements que seule pouvait se payer l’élite new-yorkaise, il se sentait comme un poisson hors de l’eau. En vérité, il n’avait pas l’habitude de s’aventurer dans la ville en plein jour, surtout loin du quartier de son enfance, le Bronx. Si ça n’avait pas été de Daniel, jamais il n’aurait osé sortir de l’appartement aujourd’hui. Daniel, son nouvel ami. Enfin, il aimait à le considérer comme tel. Il avait apprécié les échanges qu’il avait eus avec lui ce week-end. Très apprécié, même. À vrai dire, il n’avait pas prévu discuter quelqu’un lors du marathon Lord of the Rings (Extended Version) organisé par le cinéma du Queens et échelonné pendant plusieurs jours pour accommoder le plus de personnes possible. Mais de fil en aiguille, et à la grande surprise de l’Allemand, les deux trentenaires en étaient venus à discuter entre chaque séance, de sorte qu’ils avaient naturellement voulu garder contact à la fin de l’événement. Et voilà qu’aujourd’hui, Daniel l’avait invité à passer la journée en sa compagnie, chez lui. Comme ça. Out of the blue.

Brahms emprunta l’ascenseur, non sans perplexité face au nombre effarant de boutons. On n’était pas au Miranda Heights ici, clairement. Le jeune homme dut s’appuyer contre le mur pour ne pas tomber. Il se souvenait de sa dernière chute en date : un type lui avait foncé dedans à bicyclette et il avait dû se rendre à l’hôpital aux petites heures du matin. Sa mère n’avait pas du tout apprécié. Il supposait que s’il se faisait mal en chemin vers l’appartement de Daniel, ce dernier trouverait le moyen d’en rire, toutefois. C’était ce qu’il appréciait le plus de ce type : il blaguait plus qu’il ne bavardait, mais jamais aux dépens de Brahms. Il ne se moquait pas pour blesser, enfin le jardinier le percevait comme ça. Il vérifia pour la énième fois qu’il se trouvait à la bonne adresse quand il s’arrêta au numéro 21. Puis, il sonna, une boule d’anxiété coincée dans la gorge.

@Daniel Sun

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Jeu 13 Aoû - 0:21
Son train-train quotidien n’en est plus vraiment un depuis qu’il se rythme et se jalonne d’imprévus, car il y a toujours plus important à faire. Quelque part où aller, et quelqu’un à rencontrer au milieu d’une soirée arrosée. Après son divorce précipité et l’ennui qui s’ensuit, Daniel a choisi de le combler en s’entourant de monde, et en noircissant le paysage d’une foule informe d’un millier de personnes. Celles qui grouillent en bas de l’immeuble. Il flâne plus souvent dehors que dedans ; dans les bars, les boîtes de nuit, les karaokés et chez les autres aussi. Et presque tous les samedis soirs, Daniel s’arme d’un sourire alors qu’il déblatère des blagues sur les plateaux du SNL.
Pourtant, ce soir, c’est chez lui qu’il reste.
Il délit ses jambes par-dessus la table basse impeccable qui décore le milieu de son salon. Un brin, non, totalement irrémédiablement maniaque, Daniel prend soin à ce que son appartement resplendisse, des joints du carrelage de sa cuisine jusqu’au plafond de sa salle de bain, dont la peinture a la fâcheuse tendance à retenir l’humidité. Il ne se demande pas où est-ce qu’il trouve le temps de briquer avec tant de ferveur son appartement – Daniel dort juste assez longtemps pour être fonctionnel, mais pas assez pour chasser l’ébauche d’une paire de cernes sous ses paupières. Les journées sont bien trop courtes pour ce qu’il en fait, se dit-il dans un roulement d’épaules alors qu’il déverrouille son téléphone pour voir l’heure, et les dernières conneries de ses followings sur Twitter. En fond sonore, le main menu theme de Middle-Earth: Shadow of War tourne en boucle sur ses enceintes, sa télévision géante, et sa PlayStation 4 dans l’expectative de pouvoir y jouer mais surtout, d’y faire jouer quelqu’un d’autre. Un aficionado de l’univers de Tolkien. Son nouvel ami. Son invité qui se fait tarder. Brahms. Ils ont sympathisé si vite – non pas uniquement grâce à l’exubérance de Daniel, et sa facilité à engager la conversation avec de parfaits inconnus, mais à cause d’une passion commune.
Et d’un marathon épuisant émotionnellement.
À force de les revoir encore, encore et encore, les répliques de la version longue de The Lord of the Rings s’impriment dans son esprit au feutre indélébile.
À peine la sonnerie retentit-elle qu’il s’extirpe de son canapé pour filer jusqu’à la porte d’entrée. En l’ouvrant, ses pieds s’écartent, ses épaules se carrent et ses bras se croisent sur sa poitrine alors qu’il redresse l’échine pour toiser Brahms du haut de son mètre quatre-vingt-cinq. Vous êtes en retard, affirme-t-il d’un ton dont il feint l’ennui contre un sourire qu’il n’arrive pas à effacer. Il espère juste que la perche qu’il a tendu – la bêche, se corrige-t-il au creux de l’ébauche d’un éclat de rire en se rappelant la profession qu’il exerce, sera rattrapée par le jardinier.
Et Daniel s’écarte en même temps du passage pour le laisser entrer dans son domaine.
L’appartement est aussi lumineux que son propriétaire.
Un rayon de soleil, qu’il est.
À peine assombri par le jeu auquel il compte l’initier.
Ce soir, ils quittent la Comté pour explorer le Mordor et la psyché des orques.

spoiler:

@ Invité

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Sam 15 Aoû - 8:15

La porte devant lui ne tarda pas à tourner sur ses gonds et à dévoiler son nouvel ami, le très pétillant Daniel Sun. À vrai dire, le monde dans lequel baignait cet homme se conjuguait assez mal avec celui du modeste jardinier : une immense attention médiatique, un public en liesse, des répliques drôles à en pisser dans ses culottes, une aisance sociale combinée à une forte extraversion… Non, vraiment, le jeune homme ne survivrait pas à une journée dans la peau de l’humoriste. Il n’était même pas certain d’y survivre une seule seconde. Pourtant, il ne pouvait nier qu’un respect mutuel était né entre eux, fruit de leurs nombreux échanges ce week-end. Peut-être même un début d’affection fraternelle. Lui-même n’aurait su se prononcer à ce sujet; il avait toujours été enfant unique et avait rarement réussi à se lier d’amitié avec ses semblables, du moins sur le long terme. Toutefois, une lueur d’espoir persistait, vacillait au bout du tunnel, telle la lumière de l’étoile d’Eärendil dans le sombre repère de Shelob : Daniel et lui partageaient un immense amour pour l’univers de Tolkien, plus particulièrement Lord of the Rings.

Son nouvel ami, qui le dépassait presque d’une tête, l’accueillit d’une bien curieuse manière : il lui reprocha d’être en retard. Brahms se sentit idiot de l’avoir fait attendre, il espérait très fort ne pas l’avoir vexé au point qu’il ne veuille plus passer la journée en sa compagnie. Il baissa les yeux sur ses pieds, comme un gamin réprimandé. « Je suis désolé, Daniel, je viens rarement dans cette partie de la ville et je… Oh. » Il venait de s’interrompre, la tête relevée, le regard lumineux. Il venait de comprendre. Son ami semblait sur le point d’éclater de rire malgré l’expression sérieuse peinte sur son visage, confirmant ainsi les doutes du jardinier. C’était une simple boutade, et même une excellente boutade, puisqu’elle faisait référence à l’œuvre du maître. Bien sûr, il aurait dû s’en douter, il avait revu la légendaire trilogie cinématographie quelques jours plus tôt. « Oh, attends, euh… Un jardinier n’est jamais en retard, ni en avance. Il arrive précisément à l’heure prévue. Tu comprends, je ne peux pas dire "magicien" parce que je n’en suis pas un. Mais c’est pas mal, hein? » Il était plutôt fier de son trait d’esprit.

Sur l’invitation de l’autre homme, Brahms s’avança dans l’appartement clair et spacieux, dont chaque centimètre respirait l’opulence. Dans le salon, son attention fut naturellement attirée par la gigantesque télévision qui diffusait le menu d’un film… non, d’un jeu vidéo aux thèmes médiévaux, le tout accompagné d’une musique épique qui donnait le ton. « Shadow… of… War. » Il savait lire grâce à l’infinie patience de sa mère qui le lui avait appris, mais il butait et trébuchait toujours sur certains mots lorsqu’il lisait à voix haute. Heureusement, il ne s’agissait pas d’une phrase complète, alors ça allait. « On se croirait en Terre du Milieu, tu ne trouves pas? » Un sourire ravi jouait sur ses lèvres tandis qu'il observait avec fascination le menu se répéter à l'infini. Sans doute pour lui faire plaisir, Daniel avait choisi un jeu vidéo qui ressemblait à l’univers de Tolkien, c’était chouette de sa part.

@ Invité

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Ven 28 Aoû - 22:44
Il y a quelque chose d’inexplicable à croiser quelqu’un – et surtout, à lui parler, dans un espace liminal. Hors du temps, à part de tout. Entre deux films, à l’entracte, entre deux salles. À attendre en s’appuyant contre la tapisserie capitonnée du hall du cinéma en sirotant un coca. C’est toujours dans ce genre de lieux-là, à l’orée de l’entendement des Hommes, et à la lisière de ce qui se trouve de l’autre côté du couloir – de ce hall atemporel où la lumière est seulement artificielle, qui à la fois divise et rassemble toutes les salles, que quelque chose d’incongru se passe. Parfois anodin, mais plus souvent inattendu, ce quelque chose devient une image rémanente qui s’imprime sur ses paupières closes. Cette fois-ci, pourtant, le hall a changé de fonction. La salle d’attente est devenue un lieu d’entente. Où Brahms et Daniel ont pu, le temps d’un week-end, s’accorder autour d’une passion commune. Et aujourd’hui, ils renouent à nouveau ce lien chez lui.
C’est exactement ce que j’espérais entendre, acquiesce-t-il avec tant d’enthousiasme qu’il déborde sur ses lèvres ourlées sur un sourire jovial. En même temps, c’est la porte d’entrée qu’il ferme du bout du pied dans le dos de son invité. Même si.., commence-t-il avec l’intention de le contredire. Les magiciens sont dépendants des jardiniers, et de leur talent pour la botanique et l’herboristerie. Il n’y a pas de potions sans plantes affirme-t-il dans un roulement d’épaules équivoque. Il n’attend pas que Brahms le lui confirme – Daniel s’en persuade déjà, car à ses yeux, bien sûr que les jardiniers sont bien plus importants qu’il – Brahms, en l’occurrence, l’imagine. Et n’ont-ils pas vu un cas d’école pas plus tard que le week-end dernier ? Samwise Gamgee et sa bravoure encore plus féroce qu’une paire d’orques du Mordor. À sa manière, son cadet l’est aussi. Courageux, à venir jusqu’ici alors que Daniel décerne aisément le léger malaise qui le drape. Un brin de timidité, à l’opposé de l’aisance extravertie de l’humoriste – Daniel a de l’assurance à revendre, et lui en prêterait volontiers, si seulement cela suffisait à chasser la gêne et les maladresses.
Alors, il le conduit simplement au salon. La pièce s’étend jusqu’aux confins de la cuisine dont elle grignote les bords, puisqu’il n’y a qu’un bar et quelques tabourets qui les sépare. C’est là-bas que Daniel file pour sortir un paquet de chips d’un placard, et un pot de salsa. À la remarque de Brahms, un nouveau sourire étire les coins de sa bouche. Mais nous y sommes répond-il sur le ton de l’évidence. En Terre du Milieu. À Minas Ithil, précise-t-il. Enfin.. Tu verras bien ponctue-t-il d’un rire tout en laissant délibérément flotter un peu de mystère dans l’air. Dan, lui, a déjà fini l’histoire du jeu depuis longtemps – maintenant, il le lance uniquement pour risquer la vie de son armée contre les remparts des forteresses des autres joueurs dans le mode en ligne. C’est qu’il aime un bon challenge, et la compétition aussi. L’adrénaline, et la goutte de sueur qui perle inexorablement contre sa tempe dès que l’action s’échauffe, et les esprits avec. Ce dont il se passera pour ce soir. Car ce soir, il initie Brahms à une activité, devine-t-il, toute nouvelle. Et les débutants s’esquintent si vite, s’ils ne s’arment pas d’un peu de patience. Qu’est-ce que tu veux boire ? demande-t-il finalement en ouvrant son réfrigérateur.
Tout en hésitant sur ce qui lui ferait envie.
Ça ne dure qu’une seconde – Dan attrape une cannette de bière, et attend sagement la réponse de son invité en s’appuyant avec nonchalance sur la porte ouverte de son frigo.

@ Invité

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Lun 7 Sep - 0:04

Brahms avait grandi avec les personnages et l’univers de Tolkien; pourtant, c’était la première fois de sa vie qu’il pouvait enfin en discuter avec une personne de vive voix. Il se souvenait avoir vu la trilogie cinématographique alors qu’il n’avait que onze ou douze ans, puis avoir peiné comme un forcené pour lire — et surtout comprendre — les romans, ou plutôt le style quelque peu tarabiscoté de leur auteur ainsi que son amour pour les interminables descriptions. Sans parler des références glissées çà et là au vénéré Silmarillion, références impossibles à comprendre pour quiconque n’ayant pas lu au préalable l’ouvrage en question. Toutefois, Brahms n’avait pas abandonné. Armé d’un dictionnaire, il avait voyagé aux côtés de ses héros préférés de la première jusqu’à la dernière page, bien que le fait de connaître les films par cœur l’eut beaucoup aidé, il ne pouvait le nier.  

À son grand dam, sa mère n’avait jamais compris son engouement pour la Terre du Milieu et comme il avait été scolarisé à la maison, il n’avait guère eu d’occasions de se lier d’amitié avec des jeunes de son âge, encore moins des fans de l’épique saga. Certes, il avait échangé quelques fois avec des gens à travers son écran d’ordinateur, mais ce n’était pas exactement la même chose. Il lui était possible d’apercevoir dans les yeux de Daniel sa joie immense et véritable à l’évocation de Frodo Baggins, de Gandalf ou d’Aragorn, spectacle autrement plus émouvant qu’une série d’emojis avec des cœurs rouges en guise d’yeux. Avec un sourire, le jeune homme suivit son nouvel ami dans son appartement spacieux. Lui qui passait le plus clair de son temps dans sa chambre, il n’était guère habitué de s’aventurer dans un environnement encore inexploré. Heureusement, Daniel serait là pour le guider, dans l’espoir qu’il se révèle plus fiable qu’un certain Gollum.

« Well, if you say so, » murmura-t-il aux paroles de l’humoriste. Il n’était pas certain que ce soit tout à fait vrai, on pouvait fabriquer des potions à partir de n’importe quoi. Mais il ne voulait pas lancer un débat sur le sujet et risquer de froisser son hôte. Tandis que Daniel sortait les vivres nécessaires à leur expédition en Terre du Milieu — chips et salsa —, Brahms observa le menu du jeu avec une fascination qu’il ne chercha pas à dissimuler. Il n’était absolument pas doué pour jouer à des jeux vidéo ou plutôt, il n’en avait aucune expérience, car il n’avait jamais reçu de console ou de jeux pour son anniversaire ou une autre occasion spéciale. It just never happened. À la question de son ami, le jardinier fronça les sourcils. Il finit par lui répondre, en toute franchise : « Uh, I really don’t think I should drink any alcohol, so I’ll just have some 7up, thank you. » À vrai dire, il n’aimait pas du tout le goût de l’alcool, ça lui brûlait la gorge, sans parler qu’il finissait toujours par vomir ses tripes à la fin de la soirée. Non, vraiment, il valait mieux éviter l’alcool.

Quand Daniel revint au salon avec leurs verres, Brahms retourna son attention vers la télévision. « You’ll have to explain everything to me, I’m afraid. Is it, like, a two-player game? » Il avala une gorgée de son 7up, excité à l’idée de découvrir ce jeu — une nouvelle facette de sa saga préférée. « And can we play characters from the movies? Like, say, Sam Gamgee? I’m an actual gardener, so it’s only fitting for me to play him. » Sinon, ce n’était pas plus grave que ça. Ça lui convenait de jouer n’importe quel personnage. Ou même de simplement regarder Daniel jouer. Il n’était pas du tout difficile de faire plaisir à Brahms Frauenfeld.

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