Ton plus gros problème à l’heure actuelle ? Un ancien proprio un peu trop malhonnête qui refuse de lui rendre ses quelques 650£ de caution. L'appartement a pourtant été rendu nickel, elle a même passé trois heures à récurer les châssis. Il n'y a plus grand-chose qu'elle puisse y faire outre-Atlantique, mais six mois plus tard, elle continue de le harceler sur whatsapp en espérant que ça changera quelque chose. Mais si vous voulez mon avis, il l'a sûrement bloquée depuis longtemps.

Une addiction à déclarer ? (Le café et les réseaux sociaux comptent aussi bien entendu on est là pour être honnêtes). Est-ce que le besoin constant qu'elle ressent de savoir ce qu'on pense d'elle - et de faire en sorte que ce soit positif - compte comme une addiction? Car si oui, c'est définitivement son cas. On ne comptera pas les heures passées sur Twitter et Instagram non plus, ça risquerait de l'effrayer.

Comment s’est terminé ta dernière relation ? Assez sobrement, aussi étonnant que ça puisse paraître. Moira a pourtant l'habitude des ruptures un peu trop bruyantes et dramatiques, histoire de conclure en beauté. Mais sa dernière histoire s'est terminée par un ennui commun, une lassitude qu'elle ne connaissait pas jusqu'alors, et cris comme larmes se sont révélés plutôt inutiles en ces circonstances.

Le dernier texto que tu as envoyé ? Au groupe whatsapp de sa coloc : Hey, quelqu'un peut me faire une photo de la liste de courses ? Je l'ai (encore) oubliée. Oui, je sais!

Ta relation avec tes parents on en parle cinq minutes ? Moira a grandi dans un environnement très artistique : maman danseuse étoile retraitée de l'English National Ballet, papa compositeur classique - spécialisé dans la musique de films. Autant vous dire que l'ambiance était souvent folklorique mais toujours maîtrisée. Et entre la rigueur miliaire de Mrs Abberline et la boboïtude de son mari, on a peu de mal à imaginer vers qui s'est tournée Moira, alors âgée de quinze ans et en pleine crise d'adolescence, au divorce du couple. Sa mère lui fait encore un peu la gueule, d'ailleurs, et ça se comprend : ce n'est pas comme si elle était partie à Croydon ou n'importe quel autre bled paumé de la banlieue londonienne, non. Moira a suivi son paternel à New-York. Elles ont eu tout le temps de se rabibocher pendant les dix ans que la jeune femme a passés à Londres après ses études, cependant. Mais il n'y a rien à faire : Moira Abberline est une fille à papa. Sa relation avec sa mère est courtoise et très positive, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, mais il lui est difficile de s'imaginer la prendre dans ses bras ou l'emmener en virée shopping.

En dehors du boulot, des études, tu fais quoi ? Elle passe beaucoup de temps à l'extérieur et, quand elle a un peu de temps libre, apprécie voyager un peu partout (découvrir une expo à 25km de chez elle est déjà considéré comme un "voyage" pour Moira) et aller au cinéma. Le shopping fait évidemment partie de ses occupations préférées, mais est également réservé aux moments où elle a du temps libre, c'est-à-dire : pas bien souvent lorsqu'elle doit enchaîner deux spectacles par jour, des séances de sport et de coaching vocal et théâtral. Ce qu'il faut surtout retenir, c'est que Moira s'émerveille d'un rien et n'est pas difficile lorsqu'il s'agit de s'occuper : tout lui convient, du moment qu'elle n'est pas obligée de rester enfermée à l'appart sans interactions sociales pendant plus d'une journée.

Un fait peu glorieux à nous raconter ? Elle est un jour tombée nez à nez avec Hugh Jackman en allant chercher son Starbucks à la sortie d'un casting il y a plus de dix ans. La surprise était telle que la seule chose qui ait réussi à sortir de sa bouche était un "ouh, Hugh Jackman, nice vibrato" peu convaincu et suivi d'un rire de crécelle. Aujourd'hui, rien qu'à le revoir à la télé suffit à la rendre rouge pivoine de honte.