i'm ready to dig into all of it, abandonnement issues, dissociative episodes, my dad...
i. née le 18 juillet 1993 dans le Maine,  Sage a grandi dans une petite ville sans prétention. Le genre d'endroit sans surprise où tout le monde se connait. Elle a toujours voulu plus. Elle quitte le domicile familiale à la fin du lycée après avoir été accepté dans une université de New York pour suivre un cursus en art. Elle se souvient très bien que son père avait ri en disant que quitte à aller à New York, elle aurait mieux fait de suivre des études plus prestigieuse.

ii. La vie a New York, ce n'est pas comme dans les films, c'est cher, c'est grand, c'est compliqué. Après avoir essuyé bon nombre d'échecs, elle finit par trouver une job étudiant dans l'un des Starbucks du Queens, pas très loin de sa fac. Job qui finira par être un vrai job à temps plein à la fin de ses études quand elle ne trouve pas mieux dans la photographie.

iii. Neuf ans, presque dix à vivre en colocation, toujours au même endroit, à voir des colocs défilés tandis que Sage reste bloquée dans la même chambre. Voir les gens avancés, évolués alors qu'elle est toujours au même stade de sa vie. Sauf que ce qu'elle imaginait être normal pour une étudiante ne l'est plus vraiment quand on approche la trentaine.

iv. Elle a une passion presque déplacée envers la vie des autres. Sage se considère comme la partie invisible de l'humanité et elle apprécie d'une certaine manière cet anonymat involontaire. Elle ne fait pas partie de ceux vers qui tous les regards se tournent quand elle entre quelque part, elle ne déchaine pas les passions. Elle prend cependant le temps de regarder tout le monde, d'écouter les brides de conversations, récupérer des informations qui ne la regardent pas sur les gens qu'elle croise. À partir de ces miettes, elle invente une vie à ses clients, des envies, des regrets. Elle ne saura jamais si elle est douée pour ça mais en tout cas, elle adore ça.

v. Un comportement pas toujours très approprié ni apprécié dans le monde du travail. Armée de son marqueur indélébile noir, elle note toujours un petit quelque chose en plus du prénom des clients du Starbucks. Une petite attention qui réchauffer les cœurs mais qui reste néanmoins étrange. Parce qu'elle ne se contente pas d'écrire toujours la même chose, parce qu'elle se montre parfois trop entreprenante avec certains clients en écrivant des choses qui pourrait s'apparenter à de la drague ou du harcèlement.

vi. Elle peut se montrer obsessionnelle quand elle a une idée, ou quelqu'un en tête, elle n'est pas du genre à dépasser les limites mais, elle passe difficilement à autre chose. Elle s'est retrouvée comme captivée par Lewis, jusqu'à dépasser les limites qu'elle s'était pourtant fixée. C'est vrai quand on y pense ce n'est pas professionnel de laisser son numéro écrit au marqueur sur un gobelet, ce n'est pas non plus très professionnel d'attendre patiemment qu'il se passe un  truc. Un an c'est long quand même.

vii. Pro du statut Quo, c'est pour ça que Sage ne plaque pas son job de barista pour se lancer exclusivement dans la photographie. C'est pour ça qu'elle n'a rien tenté de plus pour le moment avec Lewis, c'est pour ça qu'elle ne fait jamais rien. Alors bien sûr, elle voyait les choses en grand quand elle était jeune, sans trop se rendre compte de ce qu'elle risquait si jamais elle essayait. Sa situation n'est pas parfaite d'accord, mais elle n'est pas non plus catastrophique. C'est ce qu'elle dit pour se rassurer, les soirs où elle doute. Sage ne peut pas non plus renoncer à la photo pour rentrer chez elle et donner raison à ses parents. elle est coincée, le cul entre deux chaises, ni trop bien, ni trop mal, juste passable.