Les deux mains liés derrière la nuque, Jules espère sincèrement que la migraine qui a décidé de se loger dans sa tête se tire sans demander de reste. Bien évidemment qu’il fallait que ça se passe comme ça. Tout allait trop bien dans son corps et dans sa tête pour que ça continue longtemps. Ses doigts qu’elle frotte contre ses tempes, espérant naïvement que ça ferait quelque chose, ne parviennent à rien et elle n’a pas envie de prendre de médicaments, parce qu’elle essaie un maximum d’éviter de prendre des cachets. Mais peut-être devrait-elle. Ou pas, elle n’en sait rien. Un oeil qu’elle jette sur son agenda -heureusement qu’elle ne doit pas le gérer elle-même celui là-, elle voit le nom d’une certaine Hope qui apparait. Sa demi-soeur ? Vraiment ? Bon, soit. Elle se lève et se fait un énième café qu’elle ne boira sûrement pas et elle se perd sur les réseaux sociaux. Son pouce qui scroll sans qu’elle ne se préoccupe de ce qu’il y a à l’écran puis quand l’envie lui passe, elle répond à des mails, en transfère à son assistante et à ses collègues. Rien de bien transcendant en soi, elle roule des yeux quand elle reçoit un mail de son père qui la somme de venir au repas de « famille » du dimanche, chose qu’elle refuse parce qu’elle n’a pas que ça à faire. Puis demain, elle compte bien sortir. Alors pourquoi se forcer à mettre un réveil quand on peut dormir toute la sainte journée ? Quand son assistante prévient que son rendez-vous est arrivé, Jules se passe une main dans ses cheveux et se lève pour accueillir sa demi-soeur et elle ouvre la porte avec un sourire « Hey, je ne savais pas que tu venais. Installe toi ! » Enfin si, elle l’a apprit il y a de cela dix minutes. Mais soit. Elle sourit quand Hope lui tend un café et elle la remercie « Merci ! Je venais de m’en faire un mais tant pis. » rit-elle un peu avant d’hausser les épaules, après tout, peut-être que celui ci serait meilleur. Elle boit une gorgée et ferme les yeux pour apprécier le goût de la boisson chaude avant de les rouvrir pour les poser sur sa demi-soeur « J’ai une migraine qui me terrasse depuis le début d’après-midi, mais ça va passer. J’y crois. » sourit-elle « Et toi ? Ça va ? » Elle a l’air fatiguée, mais naïvement, Jules met ça sur le compte de la nervosité du mariage. « Tu as déjà des envies pour le mariage ? Mais vous n’aviez pas un wedding planner au fait ? » Bien qu’elle fasse des efforts alors qu’habituellement elle écoute trop peu, elle était persuadée que son beau-père en ait parler, fier comme un coq d’avoir trouvé la meilleur personne pour le mariage de sa fille chérie. Mais peut-être avait-elle rêver. Qui sait.

Hope était sûrement l’une des seules pièces rapportées du côté familial de Jules qu’elle appréciait plus que de raison. Parce que Jules avait ce sentiment qu’hopi était perdu dans l’immensité de la vie et Jules avait bien envie de l’aider, malgré ses propres tares, malgré ses problèmes, elle avait envie de l’aider. Et le fait qu’elle soit dans son bureau pour préparer son mariage, Jules sent qu’il y a anguille sous roche. Que cet entretien a sûrement pour vocation de faire plus que préparer un mariage. « Oui, ça me fait plaisir de te voir ! » s’exclame Jules avec un grand sourire qui n’est pas faux pour une fois. Ça lui fait vraiment plaisir de la voir, hors cadre familial, sans personne autour, peut-être que les langues se délieront. Que les pensées franchiront enfin les lèvres parce que ses pensées ne seront pas bridées. « Non, non, ça va aller. Et oui, ça doit être stressant de préparer un mariage, je suis bien contente de ne plus avoir à le faire. » Parce que la comédie avait assez duré et elle n’avait pas envie qu’on lui enfile la bague au doigt, elle préfére s’occuper des autres, elle qui ne cessait de se regarder dans un miroir avait enfin prit le pli d’aider les autres. Entre autre parce que ça rapporte de l’argent mais aussi parce que ça peut lui permettre de camper sur ses opinions quant au mariage.

Jules se met à rire un peu « La meilleure qui vous lâche un peu avant le mariage, bien sûr. » Jules ne ferait pas ça. Elle passerait le bébé à une de ses collaboratrices mais jamais elle ne lâcherait les futurs mariés si peu de temps avant leur supposé grand jour. « Indécise pour quoi ? Pour le chemin de table ? Pour la robe ? Pour la liste des invités ? Ou parce que tu n’es plus sûre de vouloir te marier ? » Elle a l’impression d’émettre des suppositions erronées, mais peut-être que ça permettrait à sa demi-soeur de se confier si jamais, l’une des suppositions étaient vraies. A l’énonciation de ce que veut Hope, Jules se lève et se dirige vers l’endroit où sont posés les classeurs, et elle attrape celui qu’elle pense pouvoir être celui qu’il lui faut. Elle ouvre sur la page des robes de mariées et elle le tourne face à Hope « Je pense que cette créatrice pourrait faire l’affaire. Si on se débrouille bien et que tu t’es décidé avant ce soir, je peux lui envoyer un mail pour qu’elle nous reçoive rapidement. » Jules regarde Hope en fronçant un peu les sourcils avant de boire une gorgée de café « Est-ce que tu as vraiment envie de te marier ? » demande Jules, parce qu’elle n’aime pas tourner autour du pot. « Tu sais que tu pourrais toujours dire à Owen que tu n’en as plus envie. On sait, toi comme moi, qu’un divorce ça fait mal à bien des niveaux. Et tu n’as pas le droit de te sentir opprimée dans une vie qui ne te correspond pas Hope. Vraiment. »

Doit-elle dire ses secrets les plus enfouis? Aux yeux de tous, Jules était fiancée à quelqu’un qu’elle aimait profondément, Castiel souvent au bout de la main, un sourire faux et niais sur les lèvres quand elle était dans les repas de famille interminable. Elle qui ne tarissait pas d’éloges sur Castiel. Mais Castiel n’est plus, Castiel s’est envolé, a prit un chèque et est parti dans une destination où elle n’a jamais été conviée. Et elle s’en fiche. Parce qu’elle était mieux sans lui de toutes façons, qu’est-ce qu’il se serait passé s’ils avaient franchi l’étape du mariage ? Est-ce qu’il aurait voulu un dédommagement plus grand ? Est-ce qu’il l’aurait fait chanter ? Elle ne voulait rien savoir. Preuve en est qu’elle n’est pas faites pour être avec quelqu’un, si même la personne qu’elle avait trouvé pour jouer son faux fiancé a prit le large. Alors à la question d’Hope, Jules secoue simplement la tête « Non, je ne regrette pas. Et pour tout t’avouer, c’était des conneries. » prononce Jules, avec une voix un peu tremblante « J’avais engagé ce mec pour se faire passer pour mon fiancé pour que mon père ne veuille pas me marier avec un bon parti de New York. On n’est plus au moyen âge, j’acceptais pas et au moins, ça l’a calmé. » avoue t-elle, une grimace qui tord son visage. Parce qu’elle n’avait jamais vraiment dit à personne qu’elle était faussement fiancée. A part à Aidan. Parce qu’Aidan c’est quelqu’un qui a compté et qui comptera toujours qu’importe où il soit. Elle se souvient de sa réaction et un sourire naît sur ses lèvres avant qu’elle ne se reconcentre sur la personne en face d’elle. À savoir sa demi-sœur. « Si tu le dis, en tout cas, personne ne semble se plaindre. Ni de mes tarifs, ni de mes compétences. » dit-elle en haussant simplement les épaules, parce qu’elle ne s’adresse qu’à une certaine clientèle Jules et ele sait bien que les parents d’Hope accepteront sûrement ses tarifs sans broncher si tant est qu’elle se marie bien. « moi qui pensait que tu étais plutôt quelqu’un à faire des listes plutôt que de te laisser bouffer par quelque chose qui te dépasse, je suis étonnée. » avoue Jules, en la regardant, une moue qui se dresse sur le visage. Elle ne sait pas comment interpréter toutes ces indécisions. Mais elle ne veut pas se prendre la tête. C’est Hope qui compte, pas les questions qui la prennent dans son esprit.

Les questions reviennent comme un boomerang quand Hope semble apeurée par ce qui se trouve en face d’elle, à savoir un classeur remplie de robe de mariées, elle ne semble pas s’en préoccuper et c’est ce qui met la puce à l’oreille de Jules, alors elle ose poser la question qui la taraude, en regardant sa demi-soeur, ses sourcils qui se froncent. « Tu n’as pas la posture de quelqu’un qui a envie de se marier, regarde, tu n’as même pas jeter un oeil attentif au classeur… Je sais que tu dois être perturbée de changer de wedding planter mais… je suis sûre qu’il y a autre chose. » explique t-elle en prenant une gorgée de café et en regardant toujours Hope d’un oeil bienveillant. Parce qu’elle ne veut pas qu’elle s’effraie et qu’elle prenne ses jambes à son cou. Les réactions de la blonde en face d’elle fait se lever Jules de son fauteuil et faire le tour de son bureau, elle se pose alors, appuyée sur son bureau, les jambes croisées. Les trémolos dans la voix, son corps tendu, Jules approche doucement la main pour serrer celle de la doubleuse dans la sienne, pour lui signifier qu’elle est là, même si elle a peur, même si elle doute, elle sera là et sans jugement aucun -pour une fois-. « Tu ne sais pas si tu veux te marier ? » Elle a besoin de mots concrets Jules. Elle souffle un peu et lâche la main de Hope pour venir s’installer à côté d’elle et elle la regarde « Tu sais que tu ne dois pas te marier parce que c’est la suite soi disant logique de la vie, mais parce que tu en as envie ? » demande t-elle, pour commencer avant de reprendre « Tu ne peux pas t’enfermer dans un mariage qui ne te rend pas heureuse. Tu as le droit d’être heureuse avec qui tu veux, et ce n’est pas grave si ce n’est pas Owen. S’il t’aime réellement, il comprendra. » Elle lui offre un sourire compatissant « Il vaut mieux libérer les personnes d’une relation qui ne leur convient pas plutôt que de les voir décatir de tristesse et de mélancolie au fur et à mesure que les mois passent. Crois moi. »

Jules voit bien qu’Hope est contrariée, elle a perdu de sa superbe, elle a perdu cet halo de lumière qui faisait qu’elle était si … elle. Brillante, joviale, amusante. Tant de qualités qui font d’elle la personne qu’elle est, rien que parce qu’elle brille par sa présence. Ça lui arrache les lèvres de devoir le dire, mais Hope est vraiment quelqu’un qu’elle apprécie réellement. Elles avaient eu du mal au début, à s’apprivoiser, parce que Jules a un caractère à la con, parce qu’elle ne supportait pas cette pièce rapportée de la famille, parce qu’elle aurait voulu que sa famille soit normale. Mais rien n’est normal ici et elle doit s’y faire, Jules. La rouquine secoue la tête positivement face à la question de sa demi-soeur « Oui, à croire que mon père est coincé au moyen-âge » ironise t-elle avec un rire narquois. La Ainsworth a mal au coeur pour sa demi-sœur parce qu’elle ne l’a jamais vu comme ça et elle aimerait lui dire que tout va bien aller mais malheureusement, elle a peur que ce ne soit pas le cas, qu’elle finisse par se noyer dans l’océan des doutes et des regrets en dépit de ce qui peut se passer dans sa vie et de ses envies. Jules a besoin qu’elle dise d’elle même ce qui la tracasse, ce qui la tourmente et elle a l’impression qu’elle va devoir faire de la spéléologie pour savoir ce qu’elle pense et ce qu’elle a au fond d’elle. Elle fronce les sourcils à sa réponse concernant le mariage et son coeur se met à battre un peu plus vite, alors elle avait raison, le mariage est bien le problème.

Alors elle commence à utiliser le laïus de la vie toute tracée, elle commence à lui expliquer que ce n’est pas parce que les moeurs sont ainsi que ça doit être éternellement la même chose. Elle offre un sourire compatissant à Hope avant de répondre « Je sais que tu sais, mais je me tenais de te le rappeler pour ne pas que tu penses que c’était une toute autre chose. Elle fronce les sourcils à l’évocation de complications, est-ce qu’elle avait vraiment envie de savoir ? Est-ce qu’elle voulait vraiment être mise dans la confidence au point de devoir cacher des choses à sa mère et son beau-père ? Ce ne serait qu’une déception de plus de toutes façons. Jules prend une gorgée de café qu’elle ingère avant de la recracher de façon peu délicate, arrosant au passage le classeur sur le bureau, elle tape vivement sur son torse pour faire passer la pilule et elle regarde Hope. « Une femme ?! » s’exclame t-elle. Loin d’elle l’idée d’être homophobe, elle est sûrement la moins homophobe dans cette famille mais elle ne s’y attendait pas. « Une femme ? T’as bien dit une femme ? » Elle a besoin de confirmation Jules, elle a besoin qu’on lui confirme. « Mais comment ? Qui ? Quand ? Où ? » Elle a besoin de savoir, elle a besoin de détails Jules, pour savoir ce qu’il se passe dans la tête de Hope « Attend, je rêve pas hein ? T’es bisexuelle ? » Wow, cet entretien semble prendre une tournure que Jules apprécie tout particulièrement mais elle ne laisse rien paraître, essuyant les tâches de café sur les pochettes de son classeur. Absolument pas remise de ces révélations. `

Bien que Jules ne veuille pas mettre d’étiquette sur sa propre sexualité, elle venait de le faire avec sa demi-soeur et bien qu’un instant de culpabilité venait de naître au creux du coeur, elle s’en fichait comme de la peste (elle n’aurait pas été elle sinon) et elle voulait en savoir plus. Curiosité malsaine attisée, curiosité mal placée. Elle rêvait d’être là quand Hope avouerait tout à son père (si tant est qu’elle le fasse un jour), parce qu’elle voulait voir sa réaction, elle se demandait même si elle ne serait pas capable de lui faire un doigt d’honneur pour lui prouver qu’elle n’était pas la seule de la « famille » à aimer les femmes, mais elle verrait en temps voulu. « Oh… Je l’ai déjà croisé non ? Enfin j’en sais rien. » Mais peut-être, quoique, elle n’en est pas bien sûre. « Ça a plus cliqué qu’avec Owen ? Pardon mais c’est pas difficile… j’ai toujours pensé que ce garçon avait quelque chose de… trop niais dans sa façon d’être. » Jules, ou l’art de dire ce qu’elle pense en toutes circonstances. « W o w. » Jules n’en revient pas de toutes ses révélations et elle espère en savor plus, elle a tant de questions, qui ne sont pas supposées être des questions que l’on pose à quelqu’un qui s’en veut ainsi, mais tant pis, elle avait sans doute frapper a la mauvaise porte si elle voulait de la compassion. « Oh… » continue Jules, elle n’était pas vraiment prête pour de telles révélations en vérité et elle avait besoin de s’asseoir, ce qu’elle fit en se tournant et en s’installant dans son fauteuil de bureau, tout en humidifiant ses lèvres maquillées. « Et si tu lui disais la vérité ? » Oui bon, Jules n’était pas réellement de bons conseils, mais elle ne voyait pas ce qu’elle pouvait conseiller d’autre, elle grimaçait un peu avant de la regarder « Je sais que ce n’est peut-être pas ce que tu attendais comme conseil, mais mon petit doigt me dit que tu n’as pas envie de ce mariage avec Owen. » Autant dire les choses et appeler un chat, un chat. C’était toujours ce que Jules se disait. « Tu sais, ls feux d’artifices, je ne les ai vécu qu’avec Aidan. Les autres ce n’était rien, rien de passionnant, rien qui me donne envie de me battre. Mais Aidan est parti, Aidan n’est plus rien pour moi si ce n’est une personne que j’ai réellement aimer. Alors si tu ressens quelque chose pour ta co-star, il faut que tu parles à Owen, parce que je ne la connais pas, mais crois qu’être celle qui attend, qu’être celle qui a besoin de réponses, qui a besoin d’être rassurée, ce n’est pas une mince affaire. Et c’est encore moins cool d’être la personne qui est là, à vouloir le bonheur d’une personne qui ressent quelque chose pour une autre. Je n’ai jamais été dans ce cas de figure, mais a mon avis, Owen ne mérite pas ça, niais ou pas. Il mérite la vérité. Et tu ne peux pas lui cacher. »

Jules et Hope ça avait pourtant mal commencé des le début, la non acceptation du divorce de ses parents, l’introduction à deux familles diamétralement opposé avait eu comme conséquences que Jules avait eu du mal à se projeter dans une vie de famille heureuse et sereine avec ses deux familles recomposées. Mais elle avait fini par apprécier Hope et savoir que la blonde venait se confier à elle lui faisait plaisir quoiqu’elle puisse en dire. Et surtout quoiqu’elle veuille en dire elle appréciait cela, parce qu’Hopéetait sûrement celle qu’elle considérait le plus malgré le fait qu’elle ait souvent pensé qu’elle n’était qu’une pièce rapportée, que de toutes façons sa mère finirait par quitter le père de Hope mais force est de constater que ce n’était pas le cas et quand bien même Jules ne retirerait jamais les mots durs qu’elle avait employé, elle ne les pensait désormais plus. Une grimace déforma le visage de la wedding planner à La Défense de son fiancé et elle leva ostensiblement les yeux au ciel « Si tu le dis … » repondit elle simplement, ça n’enlèverait pas le fait qu’elle pense cela du futur fiancé et god bless the world, le mariage n’allait sûrement pas avoir lieu vu les révélations de sa demi-sœur.

Jules n’était pas réputée pour avoir la langue dans sa poche et une fois n’est pas coutume, elle ne faisait pas preuve de délicatesse dans ses propos. Parce qu’elle, elle aurait sûrement assumer. Quand bien même ce n’était pas son avenir qui était en jeu, elle ne pouvait pas dire à Hope ce qu’elle souhaitait entendre, a n’aurait eu ni queue ni tête d’arrondir les angles et de lui passer de la pommade dans le dos. « Qu’est-ce que tu veux qu’il fasse ? Qu’il te fasse une scène ? Qu’il te fasse une comédie comme celui d’un enfant dans un magasin à qui on refuse de lui acheter la dernière poupée en vogue ? » Propos très imagés mais Jules n’avait pas envie de penser qu’Owen pourrait être violent, si c’était le cas, elle lui enfoncerait bien volontiers ses talons aiguille dans les yeux ou dans le cœur et lui ferait payer avec véhémence. « Un grand sage dirait que tu ne peux pas savoir tant que tu n’essaies pas. » Jules qui fait preuve de sagesse, il fallait marquer ce jour d’une croix sur le calendrier. Et ses parents viennent sur le tapis. Jules ne comptait pas sa mère, mais elle connaît bien son père et rien que cela, ça la fait grincer des dents. Elle lève les yeux au ciel, avant de la regarder « Ton père risquerait de dire que je suis la sorcière qui t’a guidé vers la voix de la dépravation » explique Jules en grinçant des dents un instant, un peu agacée d’entendre les propos qu’il pourra tenir. Elle s’humidifie les lèvres et la regarde « Ton père est un gros con d’homophobe, je ne connais pas ta mère mais ils devraient être heureux de savoir que tu es heureuse » Le bonheur des enfants devrait être le but d’une vie d’un parent, but toxic parents are the worst. « Je m’occuperais de ton père si tu veux »

On pouvait dire ce que l'on voulait, Jules avait un sale caractère, caractère pourri gâté d'une enfant qui n'avait jamais manqué de rien, elle avait des qualités mais ce qui brillait le plus c'était sûrement ses défauts. Sa façon de dire les choses sans prendre de gants, sa façon de dire ce qu'elle pouvait bien penser sans se soucier de ce qui arriverait si la personne en face n'acceptait pas ses propos. « Et bien, qu'il te coupe de sa vie, écoute, tant pis pour lui, ça voudra dire qu'il était complètement idiot pour ne pas comprendre que tu avais besoin de temps. » Peut-être était-elle trop cru, mais au fond, elle n'avait jamais pu voir Owen en peinture, et elle ne l'avait jamais vraiment caché. Enfin si, derrière une hypocrisie latente qui ne demandait qu'à être mise de côté.

« Je ne prévois pas de le tuer t'en fais pas, mais de lui donner une bonne raison de râler. » En ramenant une nouvelle fille à un repas de famille, à ramener un homme plus âgé qu'elle -tiens, Charles, par exemple- ou même a le provoquer comme elle sait si bien le faire. Jules haussa les épaules « Moi je trouve que tu gâcherais ta vie en laissant Owen devenir ton mari. » Enfin, elle dit ça, elle dit rien.

« A la bonne heure ! » Jules rangea les classeurs qu'elle s'était evertué à sortir et elle referma le tiroir d'un coup de hanche avant de se tourner vers Hope « Bourre toi la gueule et prend tes décisions. C'est tout ce que je peux te dire, mes meilleures décisions, je les ai prise en étant complétement ivre. » On ne pouvait pas dire que c'était un modèle de vertue, mais c'était une idée, ou pas. Ne pas reproduire ça chez vous. Son assistante qui toquait à la porte, Jules lui intima d'entrer et elle venait lui annoncer que son rendez-vous était arrivé. Jules grimaça en se tournant vers Hope « Je dois te laisser, c'est un client important, on se voit dans la semaine pour un autre café ? Pour que tu me racontes comment ça s'est passé ? » Et elle lui offrit une accolade avant de finir son café et balancer le gobelet à la poubelle, prête à signer son plus gros contrat certainement.