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trip to ireland - w/ william

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Mar 4 Mai - 21:37
Leur voyage avait duré treize heures. Neuf heures trente d'avion au total, trois heures trente d'escale à Londres avant de pouvoir rejoindre Belfast. William et Morgana avaient décidé de passer quelques temps dans la famille de celui-ci, afin que la jeune femme puisse rencontrer sa belle-famille et qu'ils puissent connaître le dernier ajout à la famille. Rose avait deux mois, c'était idéal d'y aller maintenant. La brune était encore en congé maternité, ils avaient décidés d'y aller avant qu'elle ne reprenne le travail. Ça allait bientôt être le cas et bien qu'elle ait hâte d'y retourner, elle redoutait toujours de laisser son bébé. Toujours un peu stressée à cause de l'accouchement qui s'était mal passé, elle avait du mal à quitter Rose des yeux. Elle avait eu l'impression qu'elle ne pourrait pas la voir grandir.

Morgana avait un peu redouté le vol, parce que de voyager avec cinq enfants dont un nouveau-né était un sacré défis. Heureusement que Stan et Gabriel étaient plus grands, assez âgés pour les aider à voyager un peu plus sereinement. Et ça avait duré treize heures, avant qu'ils ne puissent atterrir à Belfast. Ils avaient eu la chance que ça se passe plutôt bien. Rose avait pleuré au décollage, mais c'était plutôt normal pour un si jeune bébé. Morgana l'avait bercé, posant sa tête sur sa poitrine pour qu'elle puisse écouter son coeur. Une fois que l'avion était plutôt stable, la petite s'était calmée s'était endormie dans ses bras. Stan et Gabriel jouaient sur leur switch pour s'occuper, tandis que Saeed et Angela dessinaient.

Ça avait été plutôt simple pendant les premières heures, avant que la fatigue ne se fasse ressentir pour tout le monde. Ils avaient mangés, puis Angela et Saeed s'étaient endormi. Suivi plus tard par Stan et Gabriel qui avaient décidés de dormir après avoir regardé un film. Morgana avait laissé William dormir sur le début du voyage, les enfants se montrant sages. Ça leur avait permis de se relayer pour s'occuper de Rose. La jeune femme avait pu se reposer un peu, sa tête sur l'épaule de son compagnon. Elle se réveilla après quelques heures pour surprendre Rose faire des grands sourires à son papa, gazouillant joyeusement et tendant ses petits bras vers lui. Ça l'avait beaucoup attendrie. Rose était un bébé tellement facile à vivre, elle souriait tout le temps et ne pleurait que lorsque c'était nécessaire.

Ils eurent l'occasion de se dégourdir les jambes à l'aéroport de Londres, où ils avaient une escale de trois heures. Ça avait fait du bien à tout le monde. Ils avaient pris un petit déjeuner consistant, avant d'aller dans l'espace jeu pour que Saeed et Angela puissent courir un peu et se défouler. Ils avaient été incroyablement sages dans l'avion, ils méritaient bien ça. Ils avaient eu trois heures trente d'escale, qui passèrent très vite. A peine avaient-ils eu le temps d'en profiter, qu'ils étaient de retour dans l'avion pour le trajet le plus court. En moins de deux heures, ils avaient atterri à Belfast. Ils avaient récupérés leurs valises, avaient récupérés leur voiture de location et avaient pris la route pour se rendre dans la famille William.

Une fois arrivés, Morgana sortit de la voiture et s'occupa de récupérer Rose qui s'était endormie. Quand tout le monde fut sortit de la voiture, Morgana tourna la tête vers William et lui fit un sourire. Elle s'approcha et déposa un baiser sur ses lèvres. Ça avait été tellement la course, qu'ils n'avaient eu que peu de temps pour un moment de tendresse. Les baisers, ça lui manquait.

- J'espère que ta mère va m'aimer, dit-elle avec nervosité, profitant d'une courte étreinte, avant que tout le petit monde ne se mette à marcher vers la porte d'entrée. Sa famille adorait William, il avait été complètement adopté par ses frères aînés. Elle espérait que ce soit la même chose, parce qu'elle n'allait peut-être pas les voir régulièrement, mais ça lui paraissait important que sa belle-famille l'apprécie. Ça rendrait les choses plus simple.

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Mer 5 Mai - 8:46


Trip to Ireland

Morgana & William


Enfin, nous nous trouvions dans l’avion, en direction de Belfast. Après plusieurs heures de vol et une escale à Londres. Je me sentais impatient de retrouver le pays dans lequel j’ai vécu pendant quatre ans, durant mon adolescence. Le pays dans lequel mes parents sont nés, et celui dans lequel ils vivent depuis ma majorité. J’aime l’Irlande et suis fier d’avoir des racines ici. J’aurais eu la possibilité, comme ma sœur jumelle, de retourner y vivre. Mais j’avais préféré rester aux Etats-Unis, car toute ma vie était là-bas. La dernière fois que j’ai mis les pieds à Belfast, c’était il y a deux ans, avant de partir pour le Sri Lanka. Nous y avions fait une petite escale, avec Saeed et Sarah, afin que mes parents puissent voir leur petit fils à nouveau. Ils l’avaient vu quelques fois, trop peu de fois, lorsqu’ils étaient venus passer quelques vacances à New York. Nous nous appelions régulièrement et faisions de nombreux appels en visio, afin de leur permettre de garder le lien.

Tout le monde était au courant de notre venue, sauf la principale intéressée, à savoir, ma mère. S’ils avaient prévu de venir aux Etats-Unis dans quelques mois pour venir nous voir, je sais à quel point ils étaient impatients à l’idée de rencontrer Rose, mais aussi Morgana et ses enfants qu’ils ne connaissaient, jusqu’alors, pas. Ma mère fêtait aujourd’hui ses soixante-cinq ans. Nous avions donc décidé de lui faire la surprise en venant directement chez elle, pour l’occasion, et rester ici quelques temps. Mon père était dans la confidence, mais également ma sœur qui devaient nous attendre avec impatience. Et nous ne venions pas en petit comité, puisque Saeed était de la partie, comme Angela, Gabriel et Stan.

Voyager à sept à des milliers de kilomètres. Nous avions pu nous le permettre, car Morgana était encore en congé maternité, et que Rose avait désormais deux mois et donc son passeport. Sept billets d’avion, aller-retour, New-York/Belfast. Nous avions clairement éclaté la tirelire. Mais cela me semblait important. Cela faisait deux ans que je n’avais pas revu mes parents. Deux ans que je n’avais pas pu prendre ma sœur dans mes bras. Et bien évidemment, ils me manquaient tous terriblement, même si j’étais habitué à être aussi loin de tout le monde.

Le voyage avait été long et éreintant. Mais les enfants avaient été géniaux. Quand on nous avait vu débarqué dans l’avion, certains couples nous observaient, certains avec compassion, d’autres avec crainte. Cela m’avait amusé, n’étant pas réellement stressé. Je connaissais nos enfants et savais qu’ils pouvaient se tenir et faire preuve d’une grande patience. Je ne m’étais pas trompé. Bien évidemment, il avait fallu user de stratagèmes afin qu’ils ne s’ennuient pas, ce qui n’avait pas été compliqué avec Gabriel et Stan qui avaient eu le droit, exceptionnellement, de jouer sur leurs consoles pendant des heures et des heures entières. Nous avions néanmoins tous besoin de nous dégourdir les jambes, ce qui nous avait été permis, à Londres.

Après avoir atterri à Belfast, récupéré nos valises et loué une voiture de sept places, mon cœur battait à tout rompre. Nous prîmes la route vers Helen’s Bay, un village au bord de la Mer d’Irlande, à moins de vingt minutes de Belfast. Ces vingt dernières minutes me parurent interminables. Je n’avais qu’une hâte : arrivé devant la maison de mes parents. Lorsque nous nous garâmes dans le jardin, j’étais comme un gosse la veille de Noël, ce qui amusait beaucoup Stan et Gabriel. Je sortais de la voiture avec les enfants, laissant les valises dans la voiture. Nous aurons tout notre temps pour les descendre. Morgana déposa un baiser sur mes lèvres et m’étreignit. Un large sourire se dessina sur mon visage.

- Elle va t’adorer., lui répondis-je avec certitude. Mes parents sont de bonnes personnes, adorables, bienveillants, accueillants et chaleureux. Preuve en est, mon père n’a pas sourcillé une seconde à l’idée que nous soyons sept. Il avait même insisté car, à ses yeux, Gabriel et Angela faisaient également partis de la famille, bien qu’ils ne les connaissent pas encore. Et ils seraient fous de Morgana, sans aucun doute possible.

Quand nous nous approchâmes de la porte d’entrée, mon père en sorti pour nous accueillir avec discrétion, puisque ma mère était à l’intérieur, sans se douter de rien. Voici Charles O’Connor. Voir mon père fit manquer un battement à mon cœur. J’ai souvent été en désaccord avec lui, il m’en a voulu pour tellement de choses, et moi aussi. Pourtant, nous nous aimons à un point particulièrement fort. On dit que je suis sa copie conforme. Les mêmes yeux, les mêmes traits, sauf que lui a vingt-cinq ans de plus que moi. Il est grisonnant, et je sais que j’ai été à l’origine de toute l’inquiétude qui ont poussé ses cheveux à changer de couleur. Quoi qu’il en soit, je n’ai pas vraiment le sentiment de ressembler autant à mon père. A croire que seuls les gens extérieurs parviennent à le remarquer. Il était ému de nous voir.

- Salut papa., lui lançais-je avec un fin sourire, alors qu’il me prenait dans ses bras, pour une longue étreinte. « Salut, mon fils. » En deux ans, il avait vieilli. Je m’en rendais davantage compte que sur les vidéos. Mais il restait le même, fort, grand, avec le cœur sur la main. Il embrassa ma tempe, d’un geste paternel, les yeux humides de larmes, avant de m’adresser un sourire rempli d’amour, qui me toucha. Mon père avait toujours ressenti ses émotions par cent, lorsqu’il s’agissait de ma sœur et moi. La différence avec ma jumelle, c’est que moi, je lui en ai fait voir de toutes les couleurs et que pour cette raison, nous nous sommes bouffés le nez plus d’une fois.

- Papi !

Saeed venait de sauter dans les bras de son grand-père qui le réceptionna en le couvrant de baisers. Je savais que l’émotion était palpable pour mon père qui voyait toute cette joyeuse tribu devant lui. Quand il vit Stan, un large sourire se dessina sur ses lèvres. Il savait comme il était important, pour nous deux, que j’obtienne sa garde. Mon père avait souvent passé du temps avec le jeune garçon, quand il venait à New York. Ils s’adoraient, comme un grand-père et son petit-fils.

- Papa, je te présente Gabriel et Angela. Morgana. Et… Rose.

Mon père ne semblait plus savoir où donner de la tête, tant nous étions nombreux. Il s’était mis à hauteur d’Angela pour se présenter à elle, non sans lui adresser son plus beau sourire et en lui expliquant qu’elle était aussi belle que sa mère. Quand il se tourna vers Gabriel, il lui expliqua qu’il avait beaucoup entendu parler de lui et qu’il était content de le rencontrer. Quand ce fut au tour de Morgana, mon père l’observa avec toute la bienveillance du monde. Je savais à quel point il était content de me savoir heureux avec cette femme, malgré qu’il ait été habitué tant d’années à Solveig. Il était conscient que cette relation, même s’il avait considéré l’italienne comme sa propre fille, avait été toxique, pour nous deux. « Bienvenue dans la famille, Morgana. » Bon d’accord, il était aussi fier de savoir que la jeune femme avait également des origines irlandaises. Un petit côté chauvin dont il ne parvenait pas à se détacher. « Et donc, voici ma nouvelle petite-fille. Bonjour Rose… » Il s’extasiait clairement devant la petite qui le regardait en agitant ses mains et en souriant. Il la prit dans ses bras, sans la quitter des yeux, et versa une larme. Oui, avec le temps, mon père est devenu plus émotif que jamais. Enfin, disons que désormais, il ne cache plus ses sentiments.

Je passais mon bras autour de la taille de Morgana pour l’attirer contre moi et déposer un baiser au coin de ses lèvres, avant de reposer mon regard sur mon père, tenant ma fille dans ses bras. Je voulais immortaliser ce moment dans mon esprit alors que l’émotion se lisait sur mon visage.
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Mer 5 Mai - 15:07
Morgana fut surprise de voir à quel point William ressemblait à son père, elle avait eu l'occasion de voir des photos mais ce n'était pas pareil. Là, c'était frappant. Will semblait être une copie conforme de son père, les cheveux gris en moins... mais si les garçons refaisaient des bêtises comme il y a quelques semaines, les cheveux blancs se manifesteraient très rapidement. Pour l'instant, ils semblaient avoir compris la leçon. Ils venaient seulement de retrouver leurs précieuses consoles, donc il y aurait peut-être quelques semaines de répit avant la prochaine bêtise. Bien que Morgana espérait qu'il n'y ait rien. Avoir deux adolescents en crise à gérer, en plus d'un bébé ; merci, non merci.

Quand Charles se mit à la hauteur d'Angela, l'enfant fit un grand sourire à l'homme et s'approcha un peu plus pour lui offrir une étreinte. Il n'était pas intimidant, d'autant plus qu'il ressemblait à William. Elle n'avait aucune raison d'avoir peur. Angela avait cette capacité remarquable de se faire une idée rapide et juste, sur les personnes qu'elle rencontrait. Elle adaptait son attitude à la personne qui était en face d'elle et en regardant Charles, la petite fille su qu'elle pouvait être détendue. Elle resta un instant dans ses bras, avant de se reculer et de lui sourire. Elle était tellement câline et attachante, Morgana savait que ça arrangeait William qui en profitait toujours.

- Moi aussi, je peux t'appeler papy ?, demanda Angela en fixant Charles avec ses beaux yeux clairs. Morgana eut un regard tendre à l'encontre de sa fille, trouvant cette demande absolument adorable. Elle savait qu'elle considérait William comme un père, elle considérait maintenant Saeed et Stan comme ses frères. C'était tout à fait logique qu'elle fasse cette demande à Charles, bien qu'elle n'ait jamais demandé à Will si elle pouvait l'appeler papa.

Gabriel fut un peu plus réservé, il l'avait toujours été. Il se contenta de le saluer poliment, avec un léger sourire sur les lèvres. Rien qu'avec la manière dont Charles agissait, Morgana savait qu'elle appréciait déjà son beau-père. Il semblait bienveillant et gentil. Quand il se tourna vers elle, avec un regard bienveillant, elle se rendit compte d'où venait ce même regard que William avait. C'était dingue à quel point, le fils ressemblait à son père.

- Merci, répondit Morgana d'une voix douce et calme. Cette voix qu'elle utilisait, lorsqu'elle était en dehors du travail. Lorsqu'elle se sentait bien, en sécurité et pas mal à l'aise. Il faut dire que Charles avait un pouvoir certains pour mettre à l'aise, alors que ça ne faisait que quelques minutes qu'ils étaient arrivés. Je suis ravie de vous rencontrer, William m'a beaucoup parlé de vous.

Elle lui offrit son plus beau sourire, avant de voir qu'il portait son attention sur Rose. Si William mourrait d'envie de voir sa famille qu'il n'avait pas vu depuis deux ans, la deuxième raison qui les avait poussés à venir, c'est qu'ils ne voulaient pas attendre que Rose ait six mois pour rencontrer sa famille paternelle. Le plus tôt, serait le mieux. Alors, ça avait été une évidence de profiter du fait qu'elle était encore en congés maternité pour venir jusqu'en Irlande. En plus, la mère de William fêtait ses soixante ans. C'était l'excuse idéale. Elle avait bien vu que c'était difficile pour son compagnon, l'idée de louper un anniversaire si important. La décision d'y aller avait été facile à prendre. Malgré le budget, ils gagnaient leur vie assez bien pour se le permettre.

- C'est bien elle, répondit-elle en déposant le bébé dans ses bras. Rose se mit à gazouiller de plus belle. La petite n'était pas farouche, ne pleurant jamais dans les bras d'inconnus. Charles semblait tellement avenant, qu'elle s'était mise à sourire de plus belle. Elle était complètement à l'aise dans les bras de son grand-père, même si c'était la première fois qu'il la portait. Morgana regardait cette scène avec beaucoup de tendre, avant d'être attirée dans les bras de Will pour un baiser. Elle fit un sourire, avant de poser sa tête sur son torse et de regarder cet échange entre Rose et son grand-père.

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Jeu 6 Mai - 13:01


Trip to Ireland

Morgana & William


La question qu’Angela posa à mon père m’amusa, autant que je trouvais cela attendrissant. Mon père sembla surpris mais ne pu s’empêcher de lui adresser un tendre sourire qui dévoila sur ses joues les mêmes fossettes qui apparaissaient régulièrement sur mon visage. « Si ta maman est d’accord, alors oui, tu peux m’appeler papy. » Je voyais que mon père ne voulait pas rendre ce moment quelque peu gênant pour Morgana. Il ne savait pas vraiment où nous en étions, tous les deux, mais ce qui semblait cependant très clair, c’est qu’Angela, Gabriel et Morgana seraient accueillis ici comme des membres à part entière de la famille. C’est comme ça que ça marchait ici, et il était inutile de tenter de lui faire changer d’avis. Oui, en plus d’avoir hérité de son physique, il m’a également légué son entêtement.

La rencontre entre mon père et Rose fut émouvante. Il semblait ne plus avoir d’yeux que pour elle, comme si le monde entier s’était arrêté de tourner. Il ne parvenait plus à décrocher ses yeux bleus de ceux de la petite, d’une couleur identique. Il semblait se rendre compte que son sang coulait dans ses veines, qu’elle avait un peu de lui. Et elle lui souriait. Son émotion était palpable et les mots ne semblaient pas parvenir à franchir ses lèvres. Il essuya une larme d’un revers de la main, et nous adressa à tous un sourire. Un sourire de remerciement, pour avoir fait le trajet jusqu’ici, afin de permettre à tout ce petit monde de se rencontrer pour certains, et de se revoir pour d’autres.

J’allais chercher un bouquet de fleurs dans la voiture, que nous avions été acheté, à la sortie de l’aéroport de Belfast. Je le confiais à Saeed qui s’empressa de le prendre dans ses petites mains, même s’il ne parvenait pas trop à voir devant lui, tant il était imposant. « Tu vas porter ça à ta grand-mère ? » L’enfant hocha la tête en souriant, excité, et nous entrâmes dans la maison tous ensemble, avec une discrétion de maître. A croire qu’on a une famille de ninjas. J’aurais pu être fier de ça, mais je ne pouvais m’empêcher de penser que ce n’était pas génial de savoir les deux plus grands aussi discrets, ce qui leur permettrait, un jour, de faire le mur. Et si c’était déjà le cas ? Je posais un regard suspicieux sur eux et ils semblèrent comprendre le cheminement de ma pensée parce qu’ils se dévisagèrent et se retinrent de rire.

- Granny ?

Ma mère était occupée à faire un gâteau, puisqu’elle savait que ma sœur jumelle viendrait pour le repas, quand elle fut surprise d’entendre la petite voix de Saeed. Elle fit volte-face et son cœur loupa un battement. « Saeed ?! Oh mon chaton ! » Elle serra fort le petit dans ses bras et le couvrit de baisers. Son petit fils lui avait tellement manqué. « Charles ?! Me dis pas que Will… ? » Elle reposa le petit et se précipita dans l’entrée. Quand son regard croisa le mien, je ne pus retenir un large sourire. Elle fondit clairement en larmes et s’approcha de moi, encadrant mon visage de ses mains, comme si elle voulait s’assurer que j’allais bien. « Je… n’arrive pas à croire que… tu sois là… », lâcha-t-elle entre deux sanglots. Elle me prit dans ses bras et je le serrais contre moi. « Joyeux anniversaire, maman. » Elle ne semblait plus vouloir me lâcher, comme si elle voulait s’assurer que j’étais bien là, en face d’elle. « Maman, je te présence Morgana et ses enfants. » Elle se tourna vers eux, et un beau sourire se dessina sur ses lèvres. Je leur avais tellement parler d’eux que c’est comme si elle les connaissait déjà. « Stan est là aussi. Et voilà Rose. Ta petite fille. » Elle aussi était aussi émue que mon père, si ce n’est plus. Caitlyn O’Connor était à la fois touchée et surprise, comme si finalement, elle ne se rendait pas bien compte de ce qu’il se passait, tant l’émotion était à son comble. « Vous venez de me faire le plus beau cadeau. » Elle s’attarda sur chacun, embrassant les enfants et Morgana, qu’elle gratifia d’un grand sourire de remerciement, avant de prendre Rose dans ses bras, pour faire également sa connaissance. « Quel petit cœur… elle est tellement belle… »


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Jeu 6 Mai - 14:35
Angela se tourna vers sa mère, lorsque Charles répondit qu'elle pourrait l'appeler papy que si Morgana était d'accord. Sa relation avec William se consolidait, ils se rapprochaient de plus en plus. Ils avaient un lien solide, qui était passé du simple partenariat à l'amour. Ça avait pris du temps, mais ça avait évolué doucement. Il n'y avait aucun doute que la brune aurait l'occasion de revoir les parents de celui-ci un grand nombre de fois.

Morgana acquiesça d'un hochement de tête et Angela eut un halètement de joie, tournant la tête pour offrir un grand sourire à Charles. Lorsqu'elle accrochait avec quelqu'un, elle s'attachait tellement vite. Il n'y avait aucun doute sur le fait qu'il y aurait des larmes, lorsqu'ils partiraient. Morgana connaissait Angela, elle savait que la séparation était toujours difficile. Sa capacité à s'attacher était à la fois attendrissante et toujours déchirante à la fin. Mais sa sociabilité restait un atout, parce qu'elle se faisait facilement des amis et faisait craquer tout le monde.

La jeune maman regarda Charles qui tenait Rose dans ses bras, se sentant très émue que sa fille ait l'occasion de rencontrer l'un de ses grands-pères. Son père n'étant plus de ce monde, ce serait difficile de le rencontrer... mais Charles était là et Morgana était contente qu'elle en ait au moins un. Il semblait heureux de la tenir contre lui, ses yeux brillants d'émotion. Elle savait que sa fille serait aimée par cet homme qu'elle venait à peine de rencontrer, parce qu'il souriait à Rose comme si elle était la huitième merveille du monde. Morgana eut un pincement au coeur, elle aurait voulu pouvoir reproduire ce genre de scène avec son père. Elle gardait le sourire devant cette scène, mais elle avait la gorge nouée en imaginant son papa à la place de Charles. Ce serait toujours douloureux d'imaginer ce genre de choses.

Morgana reprit Rose dans ses bras, suivant William à l'intérieur. La petite poussa un gémissement, qui fit comprendre à la maman que sa fille n'allait pas tarder à réclamer à manger. Il y aurait juste assez de temps pour une rencontre émouvante avec sa grand-mère. En parlant du loup, elle apparu dans l'encadrement de la porte. Saeed était parti dans la cuisine, pour lui offrir son bouquet de fleurs. Il ne fallu pas longtemps, avant qu'elle n'apparaisse dans l'entrée et qu'elle se précipite vers William. Morgana se mordit légèrement la lèvre inférieur, pour se retenir d'étouffer un sanglot devant ces retrouvailles émouvantes. Elle ne pouvait pas s'imaginer ce que ça faisait de vivre loin de son enfant, bien qu'elle se doutait qu'un jour les siens partiraient de la maison et ira vivre leur vie.

C'était beau, c'était doux. Et Caitlyn offrit son plus beau sourire à Morgana, qui eut l'impression de déjà faire partie de leur famille. La brune était discrète, répondant au sourire de la vieille femme en souriant à son tour. Pour la deuxième fois depuis quelques minutes, elle déposa Rose dans les bras de l'un de ses grands-parents avec plaisir. La petite fit un sourire à Caitlyn, essayant d'attraper le collier autour du cou de la femme. Elle était attirée par tout ce qui brillait, tout ce qui était coloré. Morgana eut un sourire tendre, regardant Rose pousser un petit cri de joie quand elle eut attrapé le collier entre ses minuscules petites mains. Elle tourna légèrement sa tête vers William et attrapa sa main pour la serrer dans la sienne. Leur fille était adorable.

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Jeu 6 Mai - 16:14


Trip to Ireland

Morgana & William


Le moment des retrouvailles dura un certain moment. Ma mère n’en revenait toujours pas de voir que nous avions tous fait le chemin depuis New York, pour être présents le jour de son anniversaire. Nous avions déchargé les valises de la voiture, avant d’aller déjeuner. Saeed et Angela avaient insisté auprès de ma mère pour l’aider à finir le gâteau. Avec deux grands gourmands comme eux, forcément, elle n’allait pas pouvoir leur refuser. Car quoi qu’ils en disent, ce qu’ils attendaient avec impatience, c’était le moment où ils pourraient lécher le saladier. Stan et Gabriel avaient suivi mon père dans le jardin, assez curieux de voir la veille voiture de collection qu’il retapait dans son garage. Mes parents n’avaient jamais roulé sur l’or, bien au contraire. Mais finalement, arrivés à la retraite, après toute une vie de travail, ils avaient pu s’acheter une belle maison dans ce village, à quelques centaines de mètres à peine de la plage et mon père avait pu réaliser son rêve : pouvoir retaper le cadavre d’une vieille Citroën 2cv Charleston.

Morgana et moi déposâmes les valises dans l’une des chambres. Je tenais Rose dans mes bras qui commençaient à pleurer parce qu’elle avait faim. Je déposais la petite contre sa mère afin qu’elle puisse lui donner le sein. En effet, nous alternions entre le lait maternel et le lait en poudre. Je m’asseyais sur le lit, à côté de Morgana et les observais, un sourire sur le visage.

- Je suis content d’être ici.

En vrai, j’étais trop excité pour rester en place. Alors à peine assis sur le lit, je me relevais pour regarder par la fenêtre. Un peu plus loin, on pouvait voir la mer. Lorsque j’ai passé quatre années de mon adolescence en Irlande, ce n’était pas ici, mais dans un appartement bien trop petit dans un quartier à la périphérie de Belfast. Cependant, dés qu’Abby et moi fûmes majeurs et que mes parents décidèrent de repartirent en Irlande, nous avons séjourné plusieurs fois ici. J’étais donc habitué à cette maison, d’une certaine manière. Je voyais, par la fenêtre, mon père qui était en train d’expliquer aux garçons les outils principaux qu’un bon bricoleur doit toujours avoir sur lui. Je croisais les bras contre mon torse, un sourire amusé et faussement exaspéré sur le visage.

- Je suis sûr que dans quelques heures, Stan et Gabriel vont être allongés sous la voiture en train de réparer le pot d’échappement.

Une fois que Rose eut finit de boire, je lui changeais sa couche. Clairement, cela n’avait plus aucun secret pour nous, vu la quantité de fois que nous faisions cela, chaque jour. Une fois que notre bébé fut changé, je la prenais dans les bras et déposais un baiser sur son nez. Elle posa ses petits doigts sur mon visage en gazouillant. « Oui, t’es à croquer. Oui, papa il est fou de toi. » Voila un moment de gaga-attitude qui, je me rendais compte, allait beaucoup amuser Morgana. Je tournais la tête vers elle, et reprenant une certaine contenance. « Enfin, je t’aime bien quoi. » Je me mordillais la lèvre inférieure, pour ne pas rire, calais mon amour de petite fille dans mes bras et invitais Morgana à redescendre avec moi.

Quand nous arrivèrent en bas, c’est surpris que je m’aperçus que ma sœur jumelle était là, portant Angela sur son dos qui riait aux éclats. Visiblement, elles avaient déjà fait connaissance. Saeed, lui, sautillait sur place, voulant aussi jouer à grimper sur le dos de « Tata Abby ».

- Salut, p’tit frère.

J’arquais un sourcil. Oui, nous nous étions toujours battus pour dire que l’un ou l’autre, nous étions sortis en premier du ventre de notre mère. La vérité c’est que JE suis le grand-frère. « Tenter d’expliquer à quelqu’un d’inférieur intellectuellement que je suis le plus âgé, c’est peine perdue. » Morgana ne devrait pas être très choquée de notre relation frère/sœur, puisqu’elle-même possède une grande fratrie. Un sourire se dessina sur mes lèvres et j’enlaçais ma jumelle. Je ne lui dirais jamais que je l’aime. Mais elle le sait. Et c’est bien suffisant, croyez-moi.

- Enchantée, tu dois être Morgana. Et tu as déjà tout mon respect, pour vivre avec un idiot comme mon frère. J’ai essayé pendant dix-huit longues années, et je ne m’y suis jamais faite. » Elle la gratifia d’un sourire amusé afin de poser son regard sur Rose. « Et donc, voilà la petite merveille. » Elle prit Angela dans ses bras pour qu’elle soit à hauteur pour regarder Rose, elle aussi. « Ta petite sœur est aussi jolie que toi. Vous êtes à croquer toutes les deux. »

Une autre silhouette sortie de la cuisine, en compagnie de ma mère. Il s’agissait d’Adam, me meilleur ami d’Irlande, celui que j’avais rencontré lorsque j’étais venu vivre à Belfast. Nous avions été inséparables. Les quelques fois où je revenais dans ce pays, nous passions le maximum de temps ensemble. Le voir ici, me fit très plaisir. « Adam ? T’es là ? » Ma famille était habituée à lui. Il me gratifia d’un large sourire. [b] « Je n’allais quand même pas louper ton arrivée et celle de toute ta tribu. » Il salua Morgana en la gratifiant d’un sourire chaleureux. « Je m’appelle Adam. Enchanté Morgana. » J’étais tellement obnubilé par tout ce monde que je n’avais même pas fait attention qu’Abby et Adam avaient des gestes tendres, l’un envers l’autre.


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Jeu 6 Mai - 17:23
- Moi aussi, je suis contente.

Le voir heureux, ça la comblait de bonheur. C'était définitivement un bon choix d'être venu ici. Ça les éloignait de l'agitation de la ville, leur permettant de reprendre des forces avant de reprendre à travailler. Ça faisait des années que Morgana n'avait pas pris de réelles vacances, à partir loin de la grande pomme...et ça lui faisait déjà du bien de sentir l'air de la mer, de ne pas entendre les bruits de la circulation et l'agitation de la ville.

Rose avait ses petites mains posées sur son sein, buvant tranquillement son lait maternel. Morgana avait son regard posé sur la petite, avant que ses yeux ne suivent William qui s'était levé pour se tenir devant la fenêtre.

- C'est bien, ça leur fait du bien de ne pas être collé contre l'écran de leurs consoles, répondit-elle. Depuis que leur punition avait été levée, ils essayent de passer plus de temps nécessaire dessus, sous prétexte qu'ils avaient perdu du temps. William et Morgana essayaient de trouver des choses à faire pour les éloigner de leurs consoles, mais ce n'était pas toujours évident. Pourtant, ça se voyait qu'ils aimaient être dehors et avoir les mains occupées.

Quand Rose eut fini de boire à son sein, Morgana la rendit à son papa. Elle sentait qu'il était impatient de reprendre sa fille dans ses bras, alors elle lui rendit. Il allait devoir changer la couche, pendant qu'elle se rhabillait correctement. Elle eut juste le temps de remettre son tee-shirt et son pull, qu'il était déjà en train de parler d'une voix gaga à leur fille. Son coeur se gonfla d'amour, en le voyant donner autant d'amour à leur bébé. C'était tellement adorable de sa part.

- J'adore t'entendre lui parler comme ça, murmura-t-elle en venant l'enlacer par derrière et embrasser son épaule. D'habitude, elle l'aurait taquiné, mais elle avait envie de lui faire savoir qu'elle aimait qu'il soit comme ça. Morgana resta quelques minutes comme ça, avant qu'ils ne descendent en bas.

A peine eurent-ils fini de descendre les escaliers, qu'elle aperçu Angela sur le dos d'une femme qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à William. Elle conclu qu'il s'agissait de sa soeur jumelle, celle-ci le confirmant en l'appelant "p'tit frère". Bien sûr qu'ils se feraient la guerre sur le plus vieux et le plus jeune, il y avait des jumeaux dans la fratrie de Morgana et c'était le même combat.

- Tu sais, mon chéri, commença-t-elle d'une voix taquine, en posant une main sur son torse, ses yeux brillants de malice. Elle ne lui avait jamais donné de surnom de la sorte, mais l'idée de l'embêter avec un petit nom mignon était trop tentant. Être le premier né, signifie être le plus jeune. Le bébé qui nait en premier est celui qui passe le moins de temps dans le ventre, parce qu'il a été fécondé en dernier... ce qui fait qu'il existe depuis moins longtemps et est le plus jeune. . Elle se retenait de rire, sachant qu'il serait tenté de se venger. Heureusement qu'il avait Rose dans ses bras, il n'oserait rien, si ce n'est qu'une taquinerie.

Morgana offrit un large sourire à Abby, se sentant immédiatement à l'aise avec elle. Assez pour plaisanter à propos de William, se doutant que la jumelle de son compagnon serait ravie d'avoir une alliée.

- Il est difficile à vivre, mais il m'a donné un adorable bébé. Je ne peux pas m'en débarrasser comme ça, maintenant. Morgana fit une moue, avant d'hausser les épaules en souriant. Et puis, parfois, il est utile.... Elle lança un regard complice à Abby, avant de regarder William avec un air taquin. Elle reposa son regard sur la jumelle de l'homme, qui venait de prendre leur bébé dans ses bras. Rose avait retrouvé le sourire, après avoir mangé et après avoir été changé. Elle gazouillait joyeusement, tendant une petite main vers sa tante et sa soeur.

- Toi aussi, tu es belle, ajouta Angela à l'encontre d'Abby, avec un sourire sur les lèvres. Elle posa sa tête sur l'épaule de la femme, commençant à être fatiguée. Elle avait dépensé ce qui lui restait d'énergie en riant sur son dos, maintenant elle était d'humeur câline.

Morgana se tourna vers l'homme qui venait de rentrer dans la pièce et quand il se présenta, elle comprit qui il était. William lui avait fait un topo de toutes les personnes qu'elle pourrait éventuellement rencontrer, pour la rassurer un peu. Maintenant, elle pouvait mettre des visages sur des noms.

- Adam ? Le meilleur ami, c'est ça ?, demanda-t-elle avec un sourire. Enchantée, j'ai entendu parler d'une bonne partie des bêtises que vous avez fait ensembles.

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Jeu 6 Mai - 20:06


Trip to Ireland

Morgana & William


Lorsque Morgana m'affuble d'un petit surnom, je sais déjà que c'est pour me taquiner et qu'elle va prendre le parti de ma sœur. J'aurais dû m'en douter. Ma jumelle adore me chercher. Et la mère de notre fille aussi. Forcément, elles allaient former le duo parfait pour me mener la vie dure. J'écoute les propos de Morgana et arque un sourcil, pour lui faire comprendre que je ne crois pas une seule seconde à ce qu'elle raconte. Forcément, puisque ça ne va pas dans mon sens. Abby, elle, se met à rire et me lance, avec un regard moqueur :

- Je l'aime déjà beaucoup.

Je lève les yeux au ciel, faussement exaspéré.

- Je m'en fou, je suis quand même le premier. Toi, tu es et tu resteras toujours la "deuxième". C'est comme ça., rétorquais-je à ma sœur en haussant les épaules. Je me mordille la lèvre inférieure, prenant une mine faussement choquée quand Morgana explique à ma jumelle que je suis difficile à vivre, mais que je suis utile. J'ai tellement envie de lui rétorquer que je suis plus qu'utile quand il s'agit de lui donner un orgasme. Mais je m'abstiens, vu le nombre de personnes présentes. Alors, à la place, je me contente de lui voler un baiser.

- Je suis utile parce que je te supporte. Mais je t'aime quand même.

Finalement, Adam était apparu, à ma grande surprise mais j'étais si heureux de le voir. Quand Morgana échangea avec lui, il se mit à rire.

- Il t'a raconté comment on s'est rencontré ?

Il comprit, au vue du regard de Morgana, que la réponse était non. Adam avait passé un bras autour de mes épaules et me lança un "Ba, vas y !". Je soupirais.

- Ok, ok. Quand on est arrivé à Belfast, à 14 ans, Abby et moi nous sommes retrouvés dans un nouveau collège, en plein milieu de l'année. Les nouveaux font souvent l'objet de moqueries. Enfin, pour être tout à fait honnête, c'est ma sœur qui faisait l'objet de moqueries.

Abby haussa un sourcil. Je me retenais de rajouter "en même temps, avec une tête comme la sienne" mais elle allait me frapper. Et je n'aime pas ça, parce que je ne peux pas la frapper en retour.

- Bref, je voulais qu'on soit respecté dès notre arrivée. J'ai demandé à plusieurs élèves qui était le plus populaire de l'école. Tout le monde m'a désigné Adam. Alors le midi, pendant le déjeuner et bien… je lui ai éclaté un plateau gratuitement en pleine figure.

Oui, quand je dis que je n'ai pas été très facile, ce n'est pas totalement faux. Mais je refusais que l'on se moque de ma sœur. Je suis le seul à avoir le droit de le faire. Si on s'en prend à elle, je peux devenir très con. Pourtant, Adam, a l'époque, n'avait lui strictement rien fait. D'ailleurs, ce dernier se mit à rire, avant de prendre la parole à son tour.

- Finalement ça a plutôt bien marché, parce que personne ne leur a jamais cherché des ennuis. Et nous, on a été les pires ennemis… deux ou trois jours. Ensuite, on a été inséparables.

Les bras croisés contre mon torse, j'esquissais un sourire amusé, alors que ma mère soupirait.

- Première journée dans ce nouveau collège, et il a été expulsé une semaine. Heureusement qu'Abby était plus calme.

Une mine outrée se dessina sur mon visage. Non, Abby n'est pas plus calme. Elle est juste plus discrète. Ou plus fourbe. Combien de fois j'ai pris à sa place ? Ma jumelle croise le regard de Morgana et se retient clairement de rire. Je me rendais compte qu'avec tout ce monde, la jeune femme allait apprendre beaucoup trop de choses à mon sujet.

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Jeu 6 Mai - 21:40
Morgana allait s'amuser, pendant ces quelques semaines. Abby semblait être de son côté, ce qui la fit rire. Un rire éclatant, doux, qui venait du fond du coeur. Il y eut un temps où elle taquinait William par amitié. Ça avait toujours une marque d'affection, encore plus aujourd'hui où elle prenait un malin plaisir à le faire avec Abby. C'était un autre niveau de taquinerie, lorsqu'il s'agissait de le faire avec la jumelle de son compagnon.

Quand il l'embrassa et lui sortit qu'il la supportait, la brune gloussa parce qu'elle savait que c'était un mensonge. Tout ce qui était vrai dans sa phrase, c'est qu'il l'aimait. Et c'était réciproque. Elle posa ses mains sur les joues de son compagnon, le regardant avec des yeux remplis de tendresse, un large sourire sur ses lèvres.

- Tu sais bien que je t'aime aussi, répondit-elle d'une voix douce, avant de lui rendre un baiser. Rapide, mais tendre. Plein d'affection, d'amour. Elle pourrait passer des heures à l'embrasser, malgré le fait qu'elle le taquine bien souvent. C'est juste que... son coeur battait à la chamade dès qu'il lui disait ces mots. A chaque fois qu'il le lui disait, elle tombait un peu plus amoureuse. Encore et encore. Elle aimait entendre ces mots sortir de sa bouche, ça la rendait heureuse. Il la rendait heureuse.

La jeune femme avait donné Rose à Abby, que la tante puisse profiter de sa nièce. Angela attrapa la main que lui proposait Caitlyn, afin de se rendre en cuisine toutes les deux. La petite fille avait accepté avec plaisir, parce qu'elle adorait tout ce qui était manuel. La cuisine, ça en faisait parti. Comme Morgana avait les mains libres, elle passa ses bras autour de la taille de William et posa sa tête sur son torse en souriant.

Quand Adam lui demanda s'il lui avait raconté l'histoire de leur rencontre, la brune secoua légèrement la tête. S'il y avait une histoire à raconter, c'est que ce devait être mémorable et elle voulait savoir ce qu'il s'était passé. Elle ne fut pas déçue, ses yeux s'écarquillant au fur et à mesure.

- Mio dio, William.

Elle se pinça la lèvre inférieur, pour se retenir de rire mais... l'imaginer donner un coup de plateau à son meilleur ami fut de trop et elle gloussa.

- Mais t'es un sauvage, en fait, s'écria-t-elle entre deux éclats de rire. Je te jure que si Rose fait des bêtises, je t'en tiendrais responsable. On sait de qui elle tiendra ça !

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Ven 7 Mai - 15:52


Trip to Ireland

Morgana & William


- Je ne suis pas un sauvage. Tout de suite les grands mots. , répondis-je en haussant les épaules, comme s'il était tout à fait normal d'avoir ce genre de comportement. J'étais néanmoins amusé de la voir rire ainsi, à gorge déployée. Et quand elle m'expliqua qu'elle me tiendrait pour responsable si Rose venait à faire des bêtises en grandissant, je levais les mains comme si je venais d'être pris la main dans le sac.

- Saeed est très poli et très calme.

Saeed releva la tête lorsqu'il entendit son nom, alors qu'il commençait à s'assoupir dans le canapé, fatigué du voyage. Je refermais mes bras autour de Morgana avant de porter mon regard sur ma sœur.

- T'as pas un peu vieilli toi, sinon ?, me lança-t-elle sur un ton taquin et dévisageant mon visage.
- Et toi, t'as pas un peu grossi ? , lui répondis-je du tac au tac, ce qui me valu un coup dans l'épaule. Ma mère, de la cuisine, nous somma de nous calmer. Pour ma part, je tournais la tête vers Adam qui venait de passer instinctivement une main sur l'épaule de ma sœur. Je fronçais les sourcils. C'est quoi ce délire ?

- Au fait Adam, pourquoi t'es venue avec ma sœur ?

Adam et Abby échangèrent un regard à peine gênés, et, comme s'ils voulaient faire une grande annonce, ils se prirent par la main.

- Et bien, Adam et moi… , commença ma jumelle, mais je les stoppais bien vite, en m'adressant à mon meilleur ami. « Jamais tu imagines seulement  poser tes sales pattes sur ma sœur. », rétorquais-je, sur un ton surpris. Je savais comment mon ami avait pu traiter ses conquêtes de l'époque et mon côté surprotecteur remontait bien vite à la surface. Adam esquissa un sourire amusé en me répondant : « Ba techniquement, ça a déjà été le cas. » Je me bouchais les oreilles comme un enfant dégouté. Je ne voulais pas en savoir plus. Vraiment pas. Mon père entra au même moment avec les garçons. Il me regarda, moi et mon visage dégoûté. Et, tout naturellement, il s'adressa à Abby.

- Ah ça y est, tu as dit à ton frère que tu étais enceinte ?

J'entrouvrais la bouche, complètement choqué. «  Quoi ?! » et Abby répliqua à notre père qui comprit qu'il venait de faire la boulette du siècle. «  Mais papa ! »

Ok, alors là, je ne risquais pas de m'en remettre. Pourquoi je suis toujours le dernier au courant de tout ? Les yeux écarquillés, cette scène devait être mémorable à voir, de l'extérieur. Je me laissais tomber dans le canapé à côté de mon fils de cinq ans qui me dévisageait sans comprendre ma réaction.

- Je crois que je vais vomir.

Saeed se redressa et posa sa main sur mon front, comme s'il voulait prendre ma température, et me tendit sa peluche en forme de dinosaure vert. « Tu veux mon doudou ? Il guérit tout. »  Machinalement, je prenais la peluche dans mes mains, non sans regarder Adam, ma sœur puis Morgana. Je me relevais, passant ma main dans mes cheveux.

- Un bébé. Wow. Euh… félicitations. Mais Adam, je vais devoir te casser la figure.

Le futur papa croisa les bras contre sa poitrine et vint me faire face, absolument pas effrayé par mes fausses menaces, étant pour ma part toujours sous le choc de cette nouvelle qui, finalement, en était une bonne. « Si tu fais souffrir ma sœur, je t'arracherais les yeux. Tu le sais, ça ? » Adam se mit à rire. « Oui je le sais. Mais la différence, c'est que j'aime ta sœur. » Je croisais son regard et vis qu'il était sincère. Un fin sourire se dessina sur mes lèvres. Je me tournais vers ma sœur et, enfin, j'eus un geste tendre envers elle, en la prenant dans mes bras. « Félicitations. Mais je me disais bien que tu avais pris du poids. » Elle me redonna un nouveau coup dans l'épaule, qui me fit grogner.




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Ven 14 Mai - 23:36
Morgana regardait les échanges, les yeux brillants d'amusement. William ne semblait pas avoir remarqué les gestes, peu discrets, entre Abby et Adam. Elle avait beau ne pas les connaître, ça semblait évident qu'ils étaient ensembles...et qu'il y avait bien plus. Rien qu'à la manière dont Abby passait sa main sur son ventre, avec une certaine douceur. Morgana était passé trois fois, par là. Elle connaissait les gestes, les indices qui semblaient indiquer une grossesse. Rien n'était plus évident. Pourtant...William semblait n'avoir rien vu. Le déni, sûrement. Tout allait vite, tout avançait sans qu'il ne puisse le voir. La jeune femme pouvait comprendre ce sentiment, alors elle posa sa main sur son bras et le frotta doucement avec réconfort.

- Tu es bien le seul à n'avoir rien remarqué, lui murmura-t-elle avec douceur. Il y avait à la fois un sourire malicieux et du réconfort qui brillait dans ses yeux clairs. Mais c'est pas grave, on sait tous que tu es un peu idiot, des fois.

Elle déposa un baiser sur sa joue, avant qu'il n'aille s'installer sur le canapé. Elle secoua doucement la tête, avant de se tourner vers Abby. Elle offrit un large sourire à la future maman, très heureuse d'entendre une si belle nouvelle. Elles se connaissaient depuis quelques minutes, mais elle appréciait déjà la jumelle de William et se réjouissait pour elle. Il n'y avait rien de plus beau, qu'une annonce de grossesse. Sauf quand il s'agissait de William O'Connor, qui lui avait rit au nez lorsqu'elle lui avait appris sa grossesse et avait cru à une blague. Elle avait eu envie de l'étriper, heureusement qu'il s'était largement rattrapé.

- Toute mes félicitations, en tout cas, commença-t-elle avec une voix calme mais une pointe d'excitation dans sa voix. Elle avait toujours aimé les enfants, d'aussi loin d'elle s'en souvenait. Tu es à combien de mois ? Si jamais tu as besoin de conseils, n'hésite surtout pas.

La brune suivit William du regard, observant l'échange avec Saeed puis avec sa jumelle et enfin avec Adam. Morgana leva les yeux au ciel, avec amusement. Il ne pouvait pas s'empêcher de faire ses gros bras ou des remarques, sous le ton de l'humour. Elle commençait à se demander si ce n'était pas un moyen de ne pas monter ce qu'il ressentait vraiment, d'y échapper. Mais elle l'aimait comme ça. Il essayait toujours de faire en sorte qu'elle ne le voit pas vulnérable, pensant qu'elle allait se moquer de lui...c'était parfois le cas, mais elle aimait le voir ainsi.

Elle se rapprocha près de Will et passa ses bras autour de lui, comme signe qu'elle était là pour lui et posa sa tête contre son coeur. Elle leva doucement les yeux vers lui, lui offrant un doux sourire comme pour lui signifier "je te soutiens". Il saurait ce que ça voudrait dire, elle n'avait aucun doute.

- Ca va aller ?, lui murmura-t-elle discrètement, le regardant toujours profondément dans les yeux comme s'il comptait plus que tout pour elle.

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Mar 18 Mai - 9:17


Trip to Ireland

Morgana & William


Lorsque Morgana m'explique que je suis bien le seul à n'avoir rien remarqué, j'arque un sourcil. En temps normal, ce genre de détails ne m'échappe pas. Je suis le genre de personne à qui l'on ne peut rien cacher, car je devine tout. Mais ça, je ne l'aurais jamais imaginé. Peut-être car Adam et Abby se connaissent depuis de nombreuses années. Nous sommes tous les trois soudés, fusionnels. A mon sens, s'il avait dû se passer quelque chose entre eux, cela aurait été le cas depuis de nombreuses années, non ? Et puis, qui aurait cru qu'ils auraient pu se plaire ? Mes pensées quittent mon esprit lorsque j'entends Morgana me dire que je suis "un peu idiot". Mes sourcils se froncent, faussement outré, mais je ne relève pas.

Morgana félicite les futurs parents. Abby lui adresse son plus beau sourire et caresse instinctivement son ventre. « Je suis enceinte de quatre mois. » Du haut de ses quarante-deux ans, ma sœur jumelle n’a pas d’autres enfants. Elle a eu un mari, qui s’est montré violent, lorsqu’elle vivait encore aux Etats-Unis. Un dénommé Simon, que j’appréciais beaucoup, sans jamais me douter, cependant, qu’il pouvait lever la main sur ma sœur. Quand cette dernière me l’a avoué, j’ai complètement vrillé et ai décidé de régler le problème moi-même. Pour être plus précis, j’ai déversé sur lui toute ma haine, jusqu’à revenir à la maison et que Solveig me découvre avec les mains écorchées et en sang. J’aurais pu le tuer, tant j’avais de rage en moi. Au lieu de cela, je lui ai sommé de ne plus jamais entrer en contact avec ma sœur, ce qu’il a fait aussitôt. Abby n’a jamais été au courant de cette histoire. Elle a pensé qu’elle avait simplement été assez convaincante. Le fait est que l’on ne touche pas à un cheveu de ma jumelle. Quand on s’attaque aux personnes que j’aime, je peux me montrer très violent. Je déteste cette part de moi, car dans ces moments-là, je me fais peur, tant je peux aller trop loin. Je ne sais plus me contrôler. « C’est le premier. Donc oui, j’aurais probablement besoin de conseils. Je pense que je ne me suis jamais autant posé de questions. »

Après cette grande nouvelle, Morgana revient vers moi et passe ses bras autour de mon corps. Instinctivement, je laissais mes mains venir caresser son dos, dans un geste machinal et tendre. Je croisais son regard, qui signifiait à quel point j'avais tout son soutien, et j'esquissais un fin sourire.

- Je vais être tonton. , murmurais-je, tout de même touché par cette révélation. Je sais que ma sœur a toujours voulu avoir un enfant, sans jamais y parvenir néanmoins. Si j’ai visiblement des grandes facilités à procréer, ce n’est pas son cas. Avec Simon, elle avait eu pour projet d’adopter, jusqu’à ce qu’il se montre violent, et qu’elle mette discrètement en échec ce projet, pour ne pas faire subir à un enfant la violence de son mari. Et si j’étais choqué à l’idée que mon meilleur ami irlandais puisse partager sa vie avec elle, je savais qu’il saurait la respecter comme elle le mérite. Et c’était le plus important.

Quelques temps après, nous passâmes à table pour partager ensemble un déjeuner. Angela et Saeed luttaient pour rester éveillés, le temps de remplir leur estomac. Les plus grands, eux, semblaient encore débordant d’énergie. Mes parents, Abby et Adam posèrent beaucoup de questions à Morgana, afin d’apprendre à la connaître. Mon père ne parvenait pas à cacher sa fierté à l’idée que la jeune femme ait des origines irlandaises.

- Tu es déjà venue en Irlande avant aujourd’hui ?, lui demanda-t-il, après avoir instauré un tutoiement de rigueur, attendant de même de la jeune femme, son attitude bienveillante et chaleureuse aidant dans ce sens. Ma mère, moins chauvine que mon père, s’intéressait davantage à la famille de Morgana, apprenant que cette dernière venait d’une grande fratrie, et qui semblait comprendre pourquoi nous vivions assez bien d’être en présence d’autant d’enfants. Elle qui avait pourtant tant apprécié Solveig, semblait heureuse de voir que j’avais su refaire ma vie avec Morgana. Elle semblait également rassurée de me trouver aussi posé et épanoui. Ma sœur, elle, proposa une virée à Morgana, pour lui faire découvrir le coin et ses paysages. Elle semblait déjà conquise par la jeune femme.

Je tentais moi-même de manger, ce qui restait assez difficile, dans la mesure où Angela et Saeed avaient pris place sur mes cuisses, se calant comme ils le pouvaient pour s’accorder un petit somme. J’adore les voir comme ça, tant ils sont attachants. Finalement, je me levais et les déposais aussi doucement possible sur le canapé, passant le plaid sur eux. Saeed s’était lové contre Angela alors que cette dernière jouait machinalement avec ses cheveux bouclés. Gabriel apporta la peluche en forme de dinosaure à mon fils, qui s’endormit en quelques secondes, en la serrant fort contre lui. Lui et Stan s’accordèrent quelques minutes également sur le canapé, mais finalement, eux-aussi, tombèrent dans les bras de Morphée. Le décalage horaire et le long voyage venaient de faire leurs premières victimes. Revenu à table, j’observais la scène de nos quatre enfants qui dormaient, les uns contre les autres, le cœur gonflé d’amour.

- C’est impressionnant comme ils semblent tous bien s’entendre., lança Adam, un sourire sur les lèvres. « Oui, on a beaucoup de chance. Ils s’adorent tous. » Bien évidemment, il y avait parfois des moments de tension, notamment quand les petits trainaient trop longtemps dans les jambes des plus grands, ou bien quand ils fouillaient dans leurs affaires. Mais ils s’aimaient, comme une fratrie qui n’avait jamais été recomposée. A croire qu’ils étaient faits pour tous s’être rencontrés.




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Mar 18 Mai - 21:39
Morgana offrit un large sourire à Abby, pour rassurer la nervosité qui émanait d'elle. Bien sûr, qu'elle comprenait...d'autant plus qu'elle était tombée enceinte de Gabriel alors qu'elle n'avait que dix-neuf ans. Lorsqu'ils avaient pris leur décision de garder le petit garçon, Morgana se souvenait d'avoir ressenti de la joie et beaucoup d'appréhension. Allait-elle pouvoir s'occuper d'un bébé ? Allait-elle être une bonne maman ? Quand elle voyait son fils, elle était heureuse du résultat et aurait aimé dire à la jeune femme qu'elle était, de ne pas avoir peur. Que tout irait bien.

Elle assura à Abby qu'elle répondrait à toutes ses questions, avant d'aller dans les bras d'un William qui semblait à la fois chamboulé et ému. Morgana posa sa tête sur son torse, tout en la relevant pour voir son visage.

- Tu vas être un aussi bon tonton, que tu es un merveilleux papa, répondit-elle d'une voix douce. Elle se hissa sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur ses lèvres, parce que sa petite taille l'obligeait à le faire. Elle n'était pas si petite, mais William devait faire une quinzaine de centimètres de plus qu'elle... alors il semblait bien plus grand qu'elle.

Le reste de la journée se passait tranquillement, jusqu'à ce qu'ils se mirent à table pour un déjeuner. Morgana était ravie de passer à table, le voyage ayant creusé son appétit. Elle mangeait tranquillement, jetant des coups d'oeil à Rose qui jouait tranquillement allongée sur un tapis de jeu et discutant avec la famille de Will. Elle accepta volontiers la petite virée qu'Abby lui proposa, pressée d'en apprendre plus sur la jumelle de son compagnon et pressée d'en apprendre sur lui (surtout). Elle répondit aux questions de la mère de celui-ci, discutant joyeusement des détails heureux de son enfance et de sa grande fratrie. A la question du père de son compagnon, elle secoua doucement la tête en souriant.

- Jamais. Mes origines irlandaises viennent de mon grand-père, commença-t-elle en se souvenant de l'accent du vieil homme qui était décédé quelques années auparavant. Elle avait toujours adoré son grand-père et le visitait régulièrement avec les enfants, avant qu'il ne parte. Il a emménagé aux Etats-Unis quand il était jeune et comme nous n'avions plus de famille en Irlande, on n'a jamais eu l'occasion d'y venir.

Elle marqua une pause, parce qu'elle savait que son père avait voulu les emmener en Irlande avant qu'il ne décède. Il avait parlé de faire un grand voyage, qui n'avait jamais eu lieu parce qu'un accident l'avait emporté.

- Je sais que ma famille paternelle vient de l'ouest, autour de Galway jusqu'à Killarney.

Morgana eut un débat animé avec Charles, qui voulait tout savoir des informations qu'elle avait sur ses origines irlandaises. La brune répondait, avec joie. Elle se sentait à l'aise avec chacun des membres de cette famille, les trouvant tous tellement gentils et avenant. Elle était réellement heureuse d'être ici et savait leur montrer, avec des sourires chaleureux.

Néanmoins, Rose se mit à pleurer. Morgana regarda l'heure. Il était temps qu'elle mange de nouveau, alors elle s'excusa et quitta la table pour préparer le biberon. Rose chouinait contre son épaule, tellement fort qu'on l'entendait de la cuisine. Ce fut rapide, de préparer son biberon. Morgana revint, déposant Rose dans les bras d'Abby en offrant un sourire rassurant.

- Tu vas avoir besoin d'entraînement, dit-elle avec beaucoup de bienveillance.

Elle lui donna le biberon, avant de se redresser et de voir les enfants, endormi sur le canapé. Elle fit une moue attendrie, heureuse qu'ils puissent s'entendre au point de s'endormir ensembles. C'était une belle famille, qu'ils avaient là. Morgana se sentait terriblement chanceuse. Tellement chanceuse qu'elle sentit des larmes briller dans ses yeux clairs, tandis qu'un sourire étirait ses lèvres. Elle était émue.

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Mer 19 Mai - 9:47


Trip to Ireland

Morgana & William


Allais-je être un bon tonton, comme le disait Morgana ? Je n’en savais rien. Dans le fond, j’imagine que oui. Mais être ici, en Irlande, me rappelait que je ne verrais que trop rarement ce neveu, ou bien cette nièce à venir. Désormais, ma sœur aussi était venue s’installer ici. J’étais le dernier membre de cette famille à être resté à New York. Et même si j’aime beaucoup l’Irlande, ma vie est aux Etats-Unis, et je ne comptais pas emménager aussi loin de ma maison, quitter mon travail, tous mes proches, et contraindre tout le monde à me suivre. Ce serait impossible, car même si Morgana aurait accepté, un problème de taille serait survenu : Sarah. Saeed aurait été contraint de devoir vivre à des milliers de kilomètres de sa mère, ou bien de moi-même. Non, ma vie ne pourrait définitivement pas être ici. Mais je sais déjà que je tâcherais de venir plus souvent. Nous pourrions nous fixer l’objectif de nous voir au moins une fois par an, pour les fêtes de fin d’années. C’est peu, mais toujours mieux que ces deux années sans être en face d’eux.

Lorsque Morgana explique d’où vient sa famille paternelle, mon père semble réfléchir pour resituer l’endroit, ce qu’il ne tarde pas à faire. C’est assez loin d’ici. Je croise son regard et hausse les épaules, comme si je venais de lire dans ses pensées. « Il faut quatre ou cinq heures de route pour aller jusque là-bas. Mais tu sais, on pourrait y aller et essayer de retrouver l’endroit où a grandi ton grand-père. », lançais-je à Morgana en lui adressant un sourire qui dévoilait mes fossettes. « Après tout, on a déjà fait la route jusqu’ici, on n’est plus à quelques petites heures de voiture. » Je ne sais pas si Morgana accepterait. Je sais que, pour ma part, je serais trop curieux d’en apprendre davantage sur mes racines. Désormais, il était si simple de connaitre ses aïeux, que ce soit sur internet, ou bien en se rendant dans les mairies pour dénicher des actes de naissances et de mariage. Couplé à cela le fait que nous sommes enquêteurs, ça devrait être un jeu d’enfants.

Si les enfants dorment à poings fermés dans le canapé, les uns contre les autres, Rose, elle, se met à pleurer car elle a faim. Elle aussi, c’est un estomac sur pattes. Je pense très sincèrement que Saeed et Rose tiennent de moi, à ce niveau-là. Morgana s’éclipse pour lui préparer son biberon et finit par mettre notre fille dans les bras de ma sœur jumelle. L’émotion dans les yeux de ma compagne, lorsqu’elle regarde nos enfants, ne m’échappe pas. Je tourne la tête vers Abby, et lui lance, sur un ton taquin. « Tu vas voir, la grossesse, ça change une femme. Maintenant, Morgana, elle pleure tout le temps. » Je me mordille la lèvre inférieure pour ne pas rire. J’aime toujours autant me moquer gentiment de la jeune femme. « Elle est émue de tout. Même me voir le matin, ça l’a fait pleurer de joie. » Je bombe le torse, théâtralement très sûr de moi. Et comme je sais qu’elle va bien me rétorquer qu’elle pleure de tristesse, je la coupe « Et oui, c’est de joie. En même temps, je te comprends. Je ferais pareil à ta place. » Ma remarque arrache un sourire amusé à mon père et à Adam. Ma mère, elle, lève les yeux au ciel, exaspérée.



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Mer 19 Mai - 19:22
L'idée de jouer les enquêteurs avec William, d'aller faire des recherches sur sa famille et de fouiller dans le passé ; ça fit sourire Morgana. Elle aimait travailler avec lui, ils faisaient une bonne équipe, alors faire des recherches comme ça devrait être une partie de plaisir. S'ils étaient venus en Irlande pour voir la famille de son homme, ils n'avaient pas prévu de rester à ne rien faire. Morgana voulait visiter, ce qui serait déjà un peu le cas avec ce qu'avait prévu Abby...mais fouler la terre de ses ancêtre avec William, ce serait une toute autre aventure.

- J'aimerais beaucoup qu'on fasse ça, rendant son sourire à son compagnon. De toute manière, elle était trop curieuse pour ne pas y aller. Son grand-père avait beaucoup parlé de Galway et du petit village où il vivait, à une demi-heure de route de la ville. Il faudrait qu'elle téléphone à sa mère, qui avait encore les albums photos du côté paternel et où le nom de chaque endroit était noté sur le dos des photographies. Ca pourrait nous faire une petite escapade et autant profiter qu'on soit là pour y aller.

Elle posa sa main sur la joue de William, la caressant du pouce avant de se pencher pour lui offrir un chaste baiser. Délicat, rapide et presque pudique. Elle osait l'embrasser, avoir des gestes affectueux devant sa famille mais rien qui ne serait offensant. Elle faisait attention à ce qu'elle faisait avec lui, pour être respectueuse des autres.

Quand Morgana fut de retour, qu'elle déposa Rose dans les bras d'Abby et regarda les enfants avec émotion : Will trouva un énième moyen de se moquer d'elle. Elle plissa les yeux, avant de lui frapper le torse sans grande violence.

- Il raconte des bêtises, je ne pleure pas tout le temps, dit-elle à l'attention de la jumelle de son compagnon. Peut-être le matin, mais contrairement à ce qu'il dit, c'est à cause de son haleine. Je te jure que ça pourrait décimer toute une armée.

Elle se tourna vers William et lui fit un clin d'oeil. C'était de bonne guerre, ces taquineries. Comme un ping pong, où ils se renvoyaient sans arrêt la balle. Mais à la fin, ils s'aimaient et c'était le plus important.

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Jeu 20 Mai - 9:57


Trip to Ireland

Morgana & William


Le fait que Morgana accepte de partir sur les traces de sa famille, en Irlande, de ses racines, fit naitre en moi un sentiment d’excitation. Oui, quand il s’agit d’enquêter, je suis un vrai gosse. C’est probablement pour cela que j’adore mon travail. Et faire équipe avec Morgana, c’était toujours un moment plaisant. Nous formions un bon duo, complémentaire et réactif. Mais avant d’y aller, nous devions savoir où nous devions nous rendre exactement. Je savais que Morgana pourrait obtenir des informations auprès de sa mère, mais aussi dans ses propres souvenirs. Et qui sait ce que nous pourrions apprendre ? Et si elle avait encore de la famille là-bas, qu’elle ne connaissait absolument pas ?

Je lui adressais un sourire. Ce genre de sourire de défi qui signifiait « On va tout déchirer, comme d’habitude. ». J’avais hâte de pouvoir partir à l’aventure avec Morgana. Cela nous permettrait aussi d’avoir du temps, juste pour nous deux, en dehors du travail. Mais à l’heure actuelle, nous semblions tous les deux désireux de profiter des retrouvailles avec ma famille. Mais c’était sans compter sur le fait que nous nous envoyions des taquineries à la figure, à longueur de temps. J’arquais les sourcils en entendant la remarque de Morgana, ne pouvant effacer le sourire amusé qui avait pris place sur mes lèvres.

- C’est bas et pas crédible. T’adore m’embrasser le matin.

Le reste de la journée se passa aussi bien qu’elle avait commencé. Abby avait enlevé Morgana pour faire une virée entre femmes. Pour ma part, avec Adam, nous aidâmes mon père et les garçons à continuer de bricoler cette vieille Charleston. Finalement, ils nous fallu quelques jours avant de finalement parvenir à la faire démarrer. Et quand nous entendîmes le moteur ronfler, tout le monde exclama sa joie. Première leçon de conduite pour Gabriel et Stan, dans le jardin de mes parents et dans la petite rue d’en face. Je ne pus m’empêcher de penser qu’à force de la faire caler, ils allaient de nouveau flinguer le moteur. Mais ils étaient plus que ravis de pouvoir toucher au volant et aux pédales, de la faire avancer, reculer et tourner, sous les conseils avisés de mon père, assis côté passager.

***


Quelques jours plus tard, Morgana et moi décidâmes de prendre la route vers l’Ouest du pays, juste tous les deux. Les enfants étaient entre de bonnes mains, et nous pouvions donc partir léger, pour tenter d’en apprendre plus sur les aïeux de la jeune femme. Effectivement, ce genre d’expédition allait être plus simple, sans toute notre tribu qui fut d’ailleurs assez contente de rester avec les grands-parents, ou avec Abby et Adam.

- Prête pour une nouvelle enquête, sergent Weston ?, lui demandais-je, en me mordillant la lèvre inférieure.



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Jeu 20 Mai - 15:55
Morgana était ravie, qu'ils puissent faire une petite virée tous les deux. Depuis que Rose était née, ils avaient eu peu de temps rien qu'à eux. Elle avait eu beaucoup de mal à laisser son bébé, ayant toujours du mal à se laisser aller suite à son accouchement catastrophique. Elle s'était forcée à confier Rose, pour leur escapade. Elle faisait confiance à la famille de William, bien qu'elle ne les connaisse que depuis quelques jours. Ils avaient accueilli la brune comme si elle avait toujours été un membre de leur famille et elle se sentait bien, à leurs côtés. Alors question confiance, Morgana n'avait aucun problème de leur confier Rose. C'était plus...personnel. C'était difficile de laisser son bébé, alors que ça faisait plusieurs mois qu'elle la gardait près d'elle. Elle savait que ça lui ferait du bien de se séparer d'elle, de prendre du temps avec William. C'était juste difficile.

Morgana déposa leurs affaires dans la voiture, parce qu'ils avaient prévu de quoi dormir sur place. Le but, c'était de prendre le temps. Et vu qu'il y avait de la route, ils ne voulaient pas avoir à se dépêcher.

- Voilà, les affaires sont chargées, dit-elle avec enthousiasme.

Elle fit un large sourire à son compagnon, avant de se tourner vers Abby qui portait Rose. La jeune maman prit son bébé, lui faisant un long câlin. Elle était heureuse de partir à l'aventure avec William, mais laisser leur petite fille...c'était dur. Alors, elle profita d'un long câlin avant de la déposer de nouveau dans les bras de sa belle-soeur. Il fallait qu'elle lui redonne maintenant, avant de penser à annuler tout ce petit voyage et de rester. Angela vint lui faire un câlin, puis à William, avant d'entraîner Saeed dans la cuisine pour rejoindre Caitlyn qui cuisinait. Morgana secoua la tête avec amusement. Angela était comme un poisson dans l'eau, ici. Elle s'y plaisait beaucoup et avait déjà adoptée la totalité de la famille de William comme étant la sienne. C'était adorable.

Quand il fut l'heure de partir, Morgana se tourna vers son compagnon et lui offrit un large sourire.

- Toujours prête pour une nouvelle enquête avec vous, lieutenant O'Connor, répondit-elle avant de s'approcher de lui, de passer ses bras autour de son corps et de déposer un baiser sur ses lèvres.

L'appréhension de laisser Rose, avait laisser place à un sentiment d'excitation. Pouvoir se retrouver, ça allait leur faire du bien. Beaucoup de bien. Et enquêter avec William, ça la rendait heureuse. Elle aimait travailler avec lui, parce qu'ils formaient un bon duo. Ca avait été le cas depuis le début de leur partenariat et il avait le seul à avoir eu le caractère assez fort pour supporter Morgana en plein deuil. Il avait été le seul à s'accrocher, à ne jamais la laisser tomber. La brune avait fini par lui faire une place dans sa vie, à accepter son amitié et ça avait renforcé leur partenariat. Tellement renforcés qu'ils formaient un couple, avec un bébé.

- On y va ?, demanda-t-elle, prête à partir.

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Jeu 20 Mai - 21:24


Trip to Ireland

Morgana & William


Nous séparer des enfants était toujours assez compliqué. Concernant Rose, c'était tout nouveau. Nous n'étions pas habitués à ne pas l'avoir avec nous. Et ce, depuis sa naissance. Et si ne pas l'avoir rendait la situation étrange, je savais que pour Morgana, cela serait encore plus difficile à vivre, en tant que mère. C'est donc très étonné, que je me rendis compte que Morgana était prête à passer une nuit loin de chacun de nos enfants. Nous allions pouvoir nous retrouver entre nous, juste tous les deux. Et j'aimais beaucoup cette idée. Ce n'est pas comme si, nos enfants étaient entre de mauvaises mains. Je savais qu'avec mes parents, ma sœur jumelle et mon meilleur ami, tout se passerait très bien. Nous pouvions donc partir l'esprit léger.

J'adore quand elle m'appelle "Lieutenant O'Connor". Ça rend la chose plutôt sexy, un peu comme quand elle me parle en italien. Oui, la simple présence de Morgana me donne le sentiment d'avoir la libido d'un adolescent. Finalement, lorsqu'elle me demande si on peut y aller, je place mes lunettes de soleil pilote sur mon nez, tourne la tête vers elle et lui adresse un sourire on ne peut plus charmeur, en me mordillant la lèvre inférieure.

- Voilà, on peut y aller.

Je mets le contact et nous prenons la route. Les heures s'enchaînent. Le paysage, lui, change à peine mais est magnifique. Nous traversons pourtant différents comtés et les plaines à perte de vue me fascinent. Je sens que Morgana ne parvient pas à décoller son nez de la vitre. J'esquisse un sourire et d'une main, je tiens le volant, alors que de l'autre, je passe mes doigts dans sa nuque, traçant des petits mouvements circulaires sur sa peau.

- C'est beau, n'est-ce pas ?

Comme nous ne rentrerons pas chez mes parents pour y dormir, je m'accorde la possibilité de quitter les grandes autoroutes pour montrer du paysage à Morgana. Tout est tellement loin des gratte-ciels de New York. Ici, tout est vert. La nature a gardé ses droits. De quoi prendre un bon bol d'air frais.

- Alors, dis moi, ta mère t'as donné quelles informations exactement ? , lui demandais-je en lui adressant un sourire. En effet, nous venons d'arriver dans le comté dans lequel son grand-père a passé son enfance. Et je commence déjà à avoir faim. En cette fin de matinée, le soleil a trouvé de la hauteur dans le ciel parfaitement bleu. Il fait beau, loin des préjugés pluvieux de l'Irlande, même si, finalement, ce n'est pas totalement faux.

- Je suis sûr que la mer n'est pas si froide que ça. , lui lançais-je, sur un air de défi. En Irlande, 15 degrés, c'est presque chaud !



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Jeu 20 Mai - 23:46
Voir William mettre ses lunettes de soleil et lui lancer un sourire charmeur, fit monter la libido de Morgana d'un cran. Elle avait envie de tout abandonner pour lui faire l'amour et elle savait qu'il ne refuserait pas, si elle lui proposait ça. Cependant, ils devaient prendre la route. Ils auraient tout le temps de faire l'amour ce soir, de profiter de leur chambre d'hôtel. Toute la nuit s'il le fallait. C'est sur cette pensée réconfortante, que Morgana grimpa sur le siège passager.

Le trajet était assez silencieux et ce n'était absolument pas gênant. Morgana se contentait d'admirer les paysages qui défilaient devant ses yeux, perdue dans ses pensées. C'était tellement beau, tellement calme. C'était tout ce dont elle avait besoin, parce qu'il fallait avouer que la vie à New York était mouvementée. Après la naissance d'un bébé, une vie agitée n'était pas l'idéal. Elle avait l'impression qu'elle ne s'était jamais sentie aussi reposée, que depuis que Rose était dans leur vie, depuis qu'ils étaient arrivés en Irlande.

Quand William posa sa main dans sa nuque, la brune eut un léger sursaut. Elle regardait le paysage avec tellement d'attention, qu'elle n'avait perçu aucun de ses mouvements. Elle tourna la tête vers lui, lui offrant un léger sourire.

- C'est magnifique, répondit-elle. C'est tellement reposant, d'être ici.

La discussion reprit son court, le silence disparaissant un peu. William avait sorti Morgana de ses pensées, bien que ça ne l'empêche pas d'admirer le paysage qui défilait sous ses yeux. Quand il lui demanda de nouveau les informations que sa mère avait trouvé, la brune sortit le papier où elle avait tout noté.

- Alors, commença-t-elle en relisant le document. Mon arrière-grand père vient de Clifden, avant qu'il ne déménage à Galway avec mon arrière-grand mère et leurs cinq enfants. Mon grand-père a vécu dix ans là-bas, avant qu'ils ne déménagent à New York. Ma mère m'a dit que la soeur de mon arrière-grand-père était toujours restée à Clifden, il se pourrait que j'ai de la famille s'ils sont resté là-bas.

Elle fit un sourire, la soeur de son arrière-grand-père s'était mariée sous le nom Walsh. Mary-Ann Walsh, ce qui était un nom de famille commun en Irlande. Trouver des Walsh serait facile, trouver des Walsh qui étaient des membres de sa famille serait plus compliqué. Il faudrait fouiller, mais peut-être qu'un de ses six enfants serait encore à Clidfen. Voir même ses petits enfants. Son grand-père avait eu peur de contact avec sa tante, mais Morgana savait qu'elle était décédée à Clifden. Restait à savoir si l'un de ses enfants y était encore. Ou ses petits enfants. Elle espérait y retrouver de la famille. Peut-être y trouverait-elle des Weston qu'elle n'avait jamais eu l'occasion de rencontrer. Elle savait que son grand-père s'était fâché avec sa soeur, mais elle n'avait que peu d'information à ce propos. Celle-ci avait quitté New York à sa majorité pour aller à l'université de Galway et retrouver son pays natal. Ils s'étaient disputés, avant qu'elle n'y parte. Il n'avait jamais expliqué la raison de leur dispute, mais il avait mentionné qu'elle s'appelait Grace. Grace Weston, mariée O'Sullivan (parce qu'il avait appris qu'elle s'était mariée par ses parents). Weston n'était pas commun du tout, d'ailleurs. Ce n'était pas Irlandais mais Ecossais (sa famille venant d'Ecosse, avait emménagé en Irlande en 1800), ce qui serait peut-être une piste à creuser. Peut-être qu'elle retrouverait de la famille un peu plus proche.

Morgana tourna de nouveau la tête vers Will, gloussant à son affirmation. Elle fit un sourire, le regardant avec un air de défis.

- Je paris que je peux aller me baigner dedans, répondit-elle avec un air taquin, prête à relever le défis. Rien ne lui faisait peur.

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Ven 21 Mai - 12:57


Trip to Ireland

Morgana & William


Il fallait une certaine gymnastique pour comprendre toute l’histoire, entre les arrière-grands-parents, les grands-parents, les tantes, etc. Alors au fur et à mesure que Morgana m’expliquait, je créais un schéma dans mon esprit pour mieux visualiser l’arbre généalogique. Je grattais machinalement ma barbe naissante, en fixant la route devant moi. Nous avions à l’heure actuelle deux pistes. Celle de la sœur de son arrière-grand-père, décédée à Clifden, une certaine Mary Ann Walsh. Et celle de la sœur de son grand-père, une dénommée Grace Sullivan, étant revenue à Galway, à sa majorité. Voilà les quelques informations qu’on avait, et c’était, à mon sens, un bon début. Il restait à savoir si cette Grace Sullivan était encore en vie, ou si une descendance était restée dans les alentours de Clifden et Galway.

- Donc on commence par quoi ?

Je pose un instant mon regard bleuté sur le tableau de bord, pour prendre connaissance de l’heure.

- On est plus proche de Galway. Je pense qu’on peut arriver avant la fermeture de la mairie. Si on peut jeter un coup d’œil à l’acte de mariage de la sœur de ton grand-père, on aura déjà pas mal d’informations.

Et si on venait à nous refuser d’avoir accès à ses documents, nous pourrons toujours sortir notre badge du NYPD. Ne sait-on jamais, ça pourrait fonctionner. Je lui adressais un sourire, avant de me concentrer à nouveau sur la route, amusé quand je l’entendis me dire qu’elle était capable de se baigner dans une eau à quinze degrés. Ça, je n’en doutais pas une seconde. J’en étais moi-même capable, probablement parce que nous sommes un peu fous dans notre tête.

- On fera ça plus tard si tu veux. J’ai hâte de te voir te coller à moi parce que tu seras gelée. , lui lançais-je en me mordillant la lèvre inférieure. Nous continuâmes donc notre route et au bout d’une demi-heure, nous passâmes le panneau de l’entrée de la ville de Galway. C’était la première fois que j’y mettais les pieds et je devais avouer que cette ville était magnifique, traversée par la rivière Corrib. De nombreuses bâtisses aux couleurs multiples juraient tellement avec l’endroit où nous vivions. New York était presque grisâtre, avec tout ce bitume et tous ces gratte-ciels. Ici, la ville avait vraiment des airs de vacances.

- Donc, voilà où a grandi ton grand-père jusqu’à ses dix ans.

Je me garais, au niveau du centre-ville et arrêtais le contact. Je tournais la tête vers Morgana, lui adressa un sourire, avant de sortir pour me dégourdir les jambes. Je m’étirais, prenant un bon bol d’air frais. Je balayais l’endroit du regard. Plus loin, une grande bâtisse où les drapeaux irlandais étaient immenses. Sans aucun doute, l’hôtel de ville était ici.

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Sam 22 Mai - 1:53
Morgana se contenta d'hocher la tête aux affirmation, espérant qu'on leur laisse regarder l'acte de mariage de la soeur de son grand-père. Ils y trouveraient sûrement des informations sur les enfants qu'elle avait pu avoir et ça pourrait les mener à savoir s'ils vivaient toujours dans le coin, ou s'ils avaient fait leur vie ailleurs. Morgana avait beaucoup d'espoir, comptant bien retrouver des membres de sa famille. Il n'y avait aucune raison de n'en trouver, sauf...sauf si la soeur de son grand-père n'avait pas eu d'enfant. Ce serait une grosse déception, puisque cette idée de retrouver de la famille plaisait à la brune. Elle aurait aimé faire la même chose, avec sa famille maternelle mais ce serait plus compliqué. Il y avait eu peu de survivants des Germanota, ceux-ci ayant eu un destin tragique pendant la seconde guerre mondiale et s'étant enfuit aux Etats-Unis. Depuis ses grands parents, toutes les personnes de sa famille maternelle était décédées en Italie ou avait grandi aux quatre coins de l'Amérique du Nord. Elle s'était toujours passionnée pour l'histoire de ses ancêtres, que ce soit du côté maternel ou paternel. L'idée qu'il puisse y avoir des semblables en Irlande et de les chercher, ça l'excitait grandement. Comme une enfant qui faisait une chasse au trésor.

Morgana regardait tout autour d'elle, essayant d'imprimer chaque instant dans sa mémoire. Son père aurait été tellement heureux qu'elle retourne sur les terres de ses ancêtres, son grand-père aurait été fou de joie et lui aurait probablement raconté une anecdote sur chacune des rues de la ville.

- C'est tellement plus chaleureux que New York, dit-elle avec un sourire, charmée par toutes les couleurs qu'il y avait. Ca me donnerait envie d'y vivre, si nous n'avions pas toute notre vie aux Etats-Unis.

Morgana avait toujours aimé New York, ses gratte-ciels qui surplombaient la ville et ses rues animées. Il y avait quelque chose de majestueux, là-bas. Et la femme active qu'elle était, appréciait qu'il y ait toujours de la vie. Mais, il y avait des moments où elle rêvait de calme. Il n'y avait rien de reposant, dans une ville comme celle-ci. Agitée, vide de couleur, en perpétuel mouvement. L'Irlande charmait la jeune femme. Les paysages mystiques, chaleureux et attirants. Il n'y avait rien de plus apaisant et reposant. Ca faisait un bien fou. Et après ça, elle aurait peut-être du mal à retourner à son quotidien.

Quand son regard se posa sur ce qui semblait être l'hôtel de ville, Morgana prit une grande inspiration.

- On devrait aller voir, dit-elle, avant de se mettre à marcher en la direction du bâtiment.

Quand elle rentra à l'intérieur, elle fut bien reçu. La brune expliqua ce qu'elle faisait ici, qu'elle était à la recherche de membres de sa famille paternelle. Chauvin comme il était, l'homme de l'accueil fut charme qu'une Américaine s'intéresse au peu de famille qu'il lui restait en Irlande. C'était une sorte de fierté. Quand elle lui expliqua qu'elle cherchait une certaine Grace O'Sullivan, née Weston, l'homme d'une soixantaine d'année haussa un sourcil.

- Grace ? Je la connais très bien
, répondit-il d'une voix enjouée. Elle était ma babysitter, pendant ses études à l'université. Elle est toujours restée une amie de ma famille, je vais la voir régulièrement. Elle a fêté ses quatre-vingt-cinq ans en mars.

Il s'arrêta, notant une adresse sur un bout de papier qu'il tendit à Morgana. La jeune femme regarda l'écriture clair de l'homme, précisant qu'elle vivait toujours à Galway. La brune fit un large sourire, remerciant celui que Grace avait gardé lorsqu'il était enfant.

- Vous devriez aller la voir, elle a toujours eu beaucoup de regret de s'être disputée avec son frère et de n'avoir jamais connu ses neveux et nièces. Je suis certain qu'elle serait ravie de vous rencontrer.
- Merci, répondit la brune, réellement reconnaissante d'être tombée sur cet homme. Merci infiniment.
- Je vous en prie, milady.


Morgana discuta quelques minutes avec l'homme, serrant la main de William dans la sienne avec tendresse. Ils finirent par sortir, main dans la main. La brune eut un soupir de soulagement.

- Je ne pensais pas que ce serait aussi facile.

Elle se tourna pour faire face à William.

- Peut-être qu'on pourrait manger ? Je meurs de faim, commença-t-elle en lui souriant. Quelques mèches de ses cheveux sombres virevoltaient autour de son visage avec le vent. Et peut-être qu'après, on pourrait rendre visite à Grace ?

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Mer 26 Mai - 11:54


Trip to Ireland

Morgana & William


Quitter la ville de New York en elle-même ne me poserait pas de problème. J’ai vécu pendant bien trop d’années entouré de gratte-ciels sinistres et gigantesques. C’est bien la raison pour laquelle je vis à Staten Island, dans une banlieue calme, en bord de mer, ce qui permettait d’avoir les avantages de la ville, mais aussi du terrain et de la nature à côté. Pour avoir vécu dans différents pays, que ce soit l’Irlande, l’Afghanistan, l’Irak, ou encore le Sri Lanka, j’ai toujours eu un faible pour les endroits plus naturels, là où l’Homme n’a pas cherché à envahir chaque centimètre carré. Lorsque j’ai passé un an au Sri Lanka, si ça n’avait tenu qu’à moi, j’aurais été capable d’y poser mes valises définitivement. Sarah n’avait pas été d’accord avec cela, car toute sa famille était aux Etats-Unis, et y passer une année complète, même si c’était de sa propre initiative, avait été plus difficile à vivre pour elle que pour moi. Pour ma part, j’imagine qu’être constamment à des milliers de kilomètres des membres de mes parents ou bien de ma sœur jumelle, me donne le sentiment qu’être ici ou ailleurs, finalement, qu’est-ce que ça change ? Saeed était à mes côtés. Et Stan vivait dans une famille d’accueil, à l’autre bout du pays, donc en temps normal, je n’avais pas pu le voir de façon régulière. Mais aujourd’hui, tout était différent. Ce genre de décision, je ne pouvais pas uniquement avec Morgana, mais aussi avec Sarah parce que Saeed n’avait pas qu’un père, mais aussi une mère.

- Un jour, peut-être, quand on sera vieux et aigris, on viendra s’installer dans une ville comme celle-ci., lui répondis-je, un sourire amusé sur les lèvres. Après tout, qui sait ce que l’avenir nous réserve ?

Je suivis la jeune femme jusqu’à l’hôtel de ville où un homme nous accueilli. Je fus surpris d’apprendre que la grande tante de Morgana l’avait gardé, étant enfant. Le monde est petit, n’est-ce pas ? C’est tout simplement improbable. Enfin, ça le parait, quand on vit à New York, où on connait à peine ses propres voisins. Pendant tout le temps de notre discussion, Morgana serrait ma main, visiblement excitée à l’idée de retrouver un membre de sa famille qu’elle n’avait jusqu’alors, jamais vu. Quand nous ressortîmes de l’hôtel de ville, je ne pus retenir un sourire amusé.

- Oui, même pas de challenge, c’était beaucoup trop simple., lui répondis-je, une mine faussement déçue sur le visage. Je la contemplais, elle et ses cheveux qui virevoltaient avec le vent. Je la trouvais belle, avec ses grands yeux clairs, alors qu’elle proposait d’aller manger un bout avant de partir à la rencontre de Grace O’Sullivan. Un sourire se dessina sur mes lèvres, car je l’écoutais finalement à peine, trop occupé à l’observer, elle et l’air joyeux sur son visage, comme celui d’un enfant, le matin de Noël, quand il se retrouve devant tout ses cadeaux. Je voulais ancrer cette image dans mon esprit.

- Très bien, milady., lui répondis-je en reprenant les termes de l’homme de l’hôtel de ville. Je lui fis signe de grimper sur mon dos, et nous nous dirigeâmes, comme deux adolescents, vers un snack irlandais non loin d’ici, pour prendre de quoi manger. Nous nous installâmes au bord de la rivière qui traversait la ville. Le soleil était à son zénith. Il faisait beau et chaud, sans que l’air ne soit étouffant.


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Ven 28 Mai - 0:48
Morgana avait l'impression d'être une adolescente, vivant ses premiers émois. Assise au bord de la rivière, blottit dans les bras de son compagnon. Elle mangeait tout admirant tout ce qu'il y avait autour d'elle, avant de reposer son regard sur celui de William. Elle se pencha pour l'embrasser, ayant se besoin de sentir ses lèvres sur les siennes. L'un de ses bras entoura la taille de son homme, son corps se tournant pour être complètement face à lui. Il n'y avait rien de plus doux, de plus tendre et de plus apaisant que cet amour. Que ces moments à ses côtés. Elle se sentait vivante à ses côtés, plus que jamais. Plus que ces dernières années. Il lui arrivait de regretter de ne pas avoir refait sa vie plus tôt, avant de se rendre compte qu'elle n'aurait jamais pu se mettre avec William si ça avait été le cas. Et il la rendait heureuse. Lui, et lui seul. Il valait toutes ces années d'attente.

Morgana posa sa tête sur son épaule, continuant de discuter avec lui et de profiter de leur moment ensembles. Elle avait liée leurs mains ensembles, restant dans ses bras pour une longue étreinte. Bien sûr qu'elle avait hâte de rencontrer Grace, mais ça lui faisait du bien de passer du temps avec William. C'était tellement rare, qu'ils aient l'occasion de se retrouver seul et de ne pas avoir à penser aux enfants. Ils n'avaient qu'à se préoccuper de rester dans les bras l'un de l'autre, si bien qu'elle se promit qu'il fallait que ça arrive plus souvent lorsqu'ils rentreraient à New York. Ils avaient besoin de ces moments de couple. C'était trop important.

Morgana finit par se détacher de William, son regard amoureux ne quittant pas son visage.

- On devrait y aller, non ?, demanda-t-elle à son compagnon en souriant. Quand elle eut confirmation, la brune se leva et tendit sa main à William pour qu'il attrape la sienne. Ils se rendirent à la voiture et se rendirent à l'adresse qu'on leur avait donné.

La voiture s'arrêta devant une maison colorée, à l'extérieur de Galway. Isolée de tout, à des kilomètre de toute civilisation. Apparemment, elle s'était éloignée de la ville à la mort de son époux. Elle voulait retrouver du calme, prendre du temps pour être seule et méditer. Morgana regarda la bâtisse, les yeux remplis d'inquiétude. Comment allait réagir sa grande tante ? Bien qu'elle ait une petite idée, grâce à l'homme de la bibliothèque, elle ne pourrait être sûre que si elle frappait à la porte.

La brune s'approcha et frappa quelques coups à la porte, celle-ci s'ouvrant pour laisser place à une vieille dame. Morgana l'observa quelques secondes, perdue dans ses pensées. Grace ressemblait à son frère, le grand-père de la brune. C'était troublant, parce qu'elle avait l'impression d'avoir sa version féminine devant ses yeux. Ca lui rappela a quel point son grand-père lui manquait, elle aurait aimé qu'il soit là.

- Bonjour, commença-t-elle en offrant un doux sourire à la vieille dame. Je suis la petite fille de Sean Weston, je m'appelle Mor...
- Morgana, continua Grace, ses lèvres s'étirant en un large sourire. Ses yeux pétillaient, émue d'avoir sa petite-nièce en face d'elle. Tu ressemble comme deux gouttes d'eaux à mon frère.

Morgana étouffa un sanglot, qu'elle essayait de retenir. Son grand-père avait toujours été très présent, surtout après la mort de son père. Il avait eu le coeur brisé d'avoir perdu son fils, mais il n'avait abandonné aucun de ses petits-enfants. Il s'était battu pour eux, surtout pour Morgana qui avait eu une épreuve en plus de celle du deuil.

- J'ai vu des photos de toi, lorsque tu étais petite, reprit Grace. Sean et moi étions disputés, mais ça ne m'empêchait pas de réclamer de ses nouvelles auprès de mes autres frères et soeurs.
- Et il me parlait beaucoup de vous, répondit-elle d'une voix nostalgique.
- Oh, je t'en prie, tutoie-moi. La vieille dame émit un rire, en levant ses yeux au ciel. Et qui est ce charmant homme avec toi ?

Morgana se retourna vers William, lui offrant son sourire. Son coeur se gonfla d'amour en le regardant.

- C'est mon compagnon, commenta-t-elle avec fierté, son regard ne quittant pas l'homme qui faisait partie de sa vie comme si ses yeux n'étaient attirés que par lui. Elle sortit de ses pensées, quand Grace invita le couple à rentrer, tout en commentant qu'ils avaient l'air d'un très beau couple et faisant rougir Morgana. Elle fit s'asseoir les deux jeunes adultes, leur proposant une tasse de thé que la brune accepta avec plaisir tout en écoutant les histoires que Grace avait à lui raconter.

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Ven 28 Mai - 17:19


Trip to Ireland

Morgana & William


Je passe un bon moment, là, avec Morgana, au bord de cette rivière. Avec cinq enfants, dont un nouveau-né, nous ne prenons pas beaucoup de temps pour nous. Pourtant, nous adorons ça. Alors je me dis que nous devrions nous donner ce genre d’opportunité plus souvent pour nous retrouver. Car avant d’être parents, nous étions un jeune couple qui avions encore tant à construire.

- Quand j’étais petit, mon père aimait bien m’emmener à la pêche., racontais-je, alors que mes yeux bleus observaient la rivière. Ces moments étaient propices à en apprendre toujours un peu plus l’un sur l’autre. « Le problème, c’est que dés qu’on pêchait un poisson, je lui donnais un nom. Et quand il avait le dos tourné, je le remettais à l’eau. Et s’il refusait, j’insistais jusqu’à ce qu’il le fasse lui-même. Autant de dire qu’il a abandonné l’idée de de m’emmener à la chasse. » J’esquissais un sourire amusé. Oui, à l’époque, et encore aujourd’hui, je ne pouvais définitivement pas faire de mal aux animaux. La pêche était quelque chose que je détestais. J’y allais, uniquement pour faire plaisir à mon père. L’idée de blesser, même un simple poisson, avec un hameçon, ça me répugnait. « Alors quand il a appris que je m’étais engagé dans l’armée et que j’étais devenu tireur d’élite, il n’a pas jamais compris. » Comment son fils pouvait avoir un travail qui consistait à tuer des âmes humaines, alors qu’il était incapable de pêcher un simple poisson ? Contrairement à moi, mon père, lui, aurait été tout bonnement incapable de faire du mal à l’un de ses semblables. « Il m’en a toujours voulu pour ça. » Mon engagement dans l’armée américaine avait été un véritable sujet de dispute entre mon père et moi. Il m’en avait voulu pendant de nombreuses années et s’était bien trop inquiété pour moi. Aujourd’hui encore, même si notre relation était bonne, il lui arrivait de me le renvoyer dans la figure, car il n’a jamais compris ce choix. Il ne supportait que difficilement l’idée que son fils puisse avoir tué des hommes et qu’il ait prit le risque de mourir à des milliers de kilomètres de son pays et de sa famille.

Après un moment passé au bord de cette rivière, à discuter de tout et de rien, nous reprîmes la route pour aller à la rencontre de la grande tante de Morgana. Elle habitait à quelques kilomètres de Galway, à l’écart de tout. Un endroit qui faisait rêver, où les plaines s’étendaient à perte de vue. Je ne pus cependant m’empêcher de me demander comment une vieille dame de quatre-vingt-cinq ans faisait pour vivre de manière si isolée. Et si elle avait eu besoin d’aide ? Alors je me dis qu’elle devait être très indépendante, et encore en pleine forme.

Avant de repartir, nous avions fait un saut chez un fleuriste pour acheter un bouquet de fleurs. Après tout, n’avait-elle pas fêté ses quatre-vingt-cinq ans il n’y a que quelques semaines ? Quand cette vieille dame ouvrit la porte, je fus choqué de voir autant de ressemblance avec Morgana. Il n’y avait pas seulement un air de famille, là, ça sautait aux yeux. C’était un moment émouvant, puisque la grande tante de la jeune femme l’avait aussitôt reconnu, même si elle ne l’avait jamais vue. Oui, il y avait beaucoup trop de ressemblance pour que cela ne saute pas aux yeux. Elles échangèrent quelques mots et je sentais l’émotions de Morgana prendre le dessus. J’esquissais un sourire et posais ma main sur son épaule, comme pour la soutenir dans ce moment qui, finalement, était heureux.

- William. Enchanté de vous rencontrer. , j’adressais un sourire sincère à Grace. Quelques instants plus tard, nous étions invités à rentrer dans cette maison pour prendre un thé. Un thé. Si mes amis me voyaient avec une tasse de ce genre devant moi, ils se moqueraient de moi jusqu’à la fin de mes jours, tant j’ai pu me moquer des anglais et de leurs manières bourgeoises. Mais bien évidemment, je ne comptais pas refuser cela à Grace. Nous lui offrîmes d’ailleurs le bouquet de fleurs.

- Vous avez des enfants ?, demanda-t-elle, au cours de la conversation, visiblement curieuse d’en apprendre davantage sur la petite-fille de son frère. Je croisais le regard de Morgana et hochais la tête. « Nous en avons cinq. » La vieille femme écarquilla les yeux, sans retenir un large sourire. « Cinq ? C’était étonnant de nos jours. » Je me mordillais la lèvre inférieure, amusé. « Oui. Morgana a deux enfants. J’en ai deux aussi de mon côté. Et nous venons d’avoir une petite fille, qui, comme vous, est née au mois de mars. »


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Sam 29 Mai - 22:17
Grace servait le thé, continuant de discuter avec les jeunes adultes (bien qu'ils aient déjà vécu une bonne partie de leur vie, ils restaient toujours plus jeunes qu'elle). Son sourire ne quittait pas ses lèvres, tout comme celui qui illuminait le visage de Morgana. La brunette regardait sa grande-tante, sa main dans celle de William. Elle n'avait pas besoin de courage, mais elle aimait sentir sa peau contre la sienne. Elle avait toujours besoin de contact, de tendresse.

- Avez-vous des photos ?, demanda Grace en regardant le couple. Morgana hocha la tête, sortant son téléphone et se déplaçant pour s'asseoir à côté de sa grande-tante, afin de lui montrer les photos.
- Il y a Gabriel et Angela, qui sont mes enfants d'un premier mariage, commença la jeune femme en faisant défiler des photos. Là, c'est Saeed, le fils de William et Stan son fils adoptif. Il a deux ans de moins que Gabriel mais ils s'entendent à merveille.

Morgana souriait, ravie de lui montrer des photos de leur petite famille. Elle était terriblement fière et heureuse d'avoir tout ce beau petit monde dans sa vie, si bien qu'elle se sentirait bien vide si on lui retirait l'un d'eux.

- C'est Rose, notre petite dernière, dit-elle en arrivant sur une belle photo du bébé. La petite souriait, ses grands yeux bleus qui regardaient l'objectif. Elle avait son petit nez retroussé, le même qu'avait eu Saeed lorsqu'il était un bébé. C'est ce que Morgana avait jugé, après avoir vu des photos du petit garçon alors qu'il n'était qu'un nourrisson de l'âge de Rose.
- Qu'est-ce qu'elle est belle. Elle te ressemble beaucoup, lorsque tu étais bébé, répondit Grace en regardant la photo avec un large sourire. J'ai regroupé les photos que j'ai des enfants et petits enfants de Sean, qu'on a pu m'envoyer sans qu'il ne le sache.

Le regard de Morgana se posa sur une photo d'elle, que sa grand tante lui tendait. Il n'y avait aucun doute sur la ressemblance entre Rose et sa mère, lorsqu'elle regardait les traits du bébé qu'elle avait été. Morgana avait toujours pensé que sa fille ressemblait plus à William, ce qui ne lui déplaisait pas. Elle avait toujours eu du mal à trouver ses traits dans le visage de leur bébé, mais en voyant cette photo...son avis changea. Rose souriait de la même manière que sa mère à son âge, par exemple. Morgana sortit de ses pensées et tendit la photo à William, qu'il puisse la voir à son tour.

- Comment vous vous êtes rencontrés ?, demanda Grace avec curiosité. Morgana croisa le regard de William et fit un sourire amusé, parce qu'elle ne pouvait certainement pas lui raconter toute l'histoire.
- On travaille ensembles. William s'est absenté pendant un an, pour voyager au Sri Lanka. On s'est retrouvés à son retour, je suis tombée enceinte de Rose et on a fini par se mettre ensembles. Morgana marqua une pause, se souvenant de chacun des moments. De leurs retrouvailles, à la première fois où William avait prononcé les trois mots qu'elle attendait tant. Il semblerait que tout le monde ait vu notre alchimie, mais qu'on était trop aveugles pour le voir.

Tout le monde avait parié sur le couple, sur le jour où ils finiraient par se mettre ensembles. Y compris les deux plus âgés de leur famille, qui leur avoir qu'ils se doutaient qu'il y avait toujours eu plus que de l'amitié entre eux. Ca avait été évident pour tout le monde, avant que ça ne le soit pour eux. Ils étaient trop détruits pour le voir, mais ils s'étaient reconstruits ensembles. C'était la force de leur couple. C'était deux coeurs brisés, qui avaient eu besoin de temps pour guérir et se trouver. Morgana tendit sa main, pour trouver celle de William. Maintenant qu'ils s'étaient trouvés, elle n'avait pas envie que ça se termine.

- Grand-père m'a parlé de toi, avoua Morgana à sa grande tante, se retournant vers elle. Il m'a raconté beaucoup de choses, mais il a toujours refusé de parler de votre dispute. Ce serait indiscret de te demander ce qu'il s'est passé ?
- Non, bien sûr que non, répondit Grace avec un sourire triste. Sean et moi, nous étions très proches. J'ai eu un petit ami au lycée, qui était un jeune homme peu fréquentable. Il m'a emmené à faire des bêtises, Sean a essayé de me prévenir et je me suis braquée. Lorsque je me suis rendu compte qu'il avait raison, c'était trop tard. On s'était dit des choses horribles, j'ai préféré revenir en Irlande et m'éloigner de tout ça. J'ai toujours considéré que de retourner sur mon île avait toujours été la meilleure idée, j'aurais souhaité que ce soit dans de meilleures conditions. Et j'aurais aimé ne pas perdre toute ces années avec ton grand-père.

Les yeux remplis de larmes de la vieille dame, reflétaient toute la déception et la peine qu'elle ressentait. Il y avait des choses qu'elle ne pourrait pas réparer, y compris depuis que son frère était parti. Morgana fut tellement touchée par cette histoire et la tristesse de sa grande tante, qu'elle ne put s'empêcher de la serrer dans ses bras.

- Je ne sais pas si ça peut te réconforter, mais il m'avait dit qu'il t'avait pardonné, murmura Morgana d'une voix triste à l'évocation de son grand père. Tu lui manquais, mais il n'a jamais su comment revenir vers toi et...et les années sont passées tellement vite.

Grace étouffa un sanglot dans les bras de sa petite nièce, la jeune femme restant un long moment dans son étreinte. La vieille dame finit par rompre ce moment et essuya ses larmes.

- Où dinez-vous ce soir ? J'aimerais beaucoup que vous restiez souper avec moi, ça nous donnera plus de temps pour discuter.

Morgana lança un regard interrogatif à William, ne sachant pas trop quoi répondre ça. Elle ne voulait pas l'imposer à son compagnon.

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