Il aurait pu ne pas s’arrêter Victor, continuer à frapper jusqu’à ce qu’il ne bouge plus. Les yeux injectés de sang, la mâchoire contracté et les poings qui ne cessent de frapper comme il pouvait faire du mal à Briséïs. Comme il faisait du mal à Briséïs, avant. Victor ne le tolérerait plus. Il ne le laisserait plus faire. Quand il s’éloigne enfin, la poitrine qui se soulève avec rapidité, les doigts qui pincent son nez pour qu’il arrête de saigner et ses poings rouges d’avoir tant frappé, il sait qu’il va avoir des hématomes et des contusions, il le sait et il n’arrive pas à réfléchir décemment à une histoire qui tient debout. Peut-être qu’il pourrait évoquer une bagarre dans un bar pour défendre quelqu’un. Mais heureusement pour lui qu’il s’est arrêté à temps, il n’aurait pas su quoi dire à la police il n’aurait pas su quoi faire. Et il aurait sûrement gagner un aller simple pour la France. Alors il a arrêté, en connaissance de cause, non sans avoir envie de lui en recoller une avant de partir. La violence ne résout rien, il le sait Victor. Mais les abrutis finis de la sorte, les hommes qui ne portent leurs roupettes que quand ils se sentent puissant à faire du mal et à frapper il les exècre Victor. Il a envie de les balancer du haut d’un building sans parachutes, mais il ne peut faire justice soi même. Malheureusement. Quand il entre dans l’appartement, il ne cesse de marcher comme un lion en cage, tourne et retourne dans l’appartement sous l’oeil de Briséïs. Il ne voulait pas s’énerver comme ça devant elle. Son nez qu’il ne cesse de pincer et qui saigne abondamment, il soupire et se dirige jusque le congélateur pour récupérer des glaçons qu’il se pose sur la narine qui ne cesse de saigner. « Putain de merde » jure t-il, en français, avant de regarder Briséïs. Il ne veut pas qu’elle le voit ainsi mais il sait bien qu’elle ne peut pas retourner en face, ce serait invoquer le mal pour rien. Alors il tend la main, son torchon rempli de glaçons dans l’autre main « Viens. » prononce t-il d’une voix rauque alors qu’il plie et déplie ses doigts pour qu’elle comprenne qu’il la veut contre lui. « Je suis désolé, j’ai déraillé. Je ne voulais pas que tu me vois comme ça. » avoue t-il en soupirant un peu, grimaçant face à la douleur que lui procure son nez. Mais il sait qu’il n’ira pas aux urgences parce qu’il n’a pas que ça a payé. Et puis, ça passera, ça passe souvent, au fond.

Elle a envie que tout ça s’arrête Briséïs. Elle n’a pas envie de les voir se battre encore et encore. Elle les supplie d’arrêter mais c’était comme si elle parlait à des sourds. Ils ne l’écoutaient pas tous les deux. La jeune femme ne savait comment les arrêter mais finalement, ils le font. Elle ne sait pas trop ce qui s’est passé dans leur tête et elle se dit que c’est bien parce que Victor arrête de frapper. S’il aurait continué, elle aurait été obligée d’appeler à l’aide. Elle se demandait même comment les voisins n’étaient pas sortis. A moins qu’ils s’en moquaient tout simplement. Elle ne voulait pas appeler la police parce qu’elle ne voulait pas créer de problèmes. Elle aurait pourtant été obligée. Ezra rentre chez eux et elle a le cœur qui bat encore trop fort. Les larmes sur ses joues n’ont pas séché et elle ne sait pas comment elle parvient à aller jusqu’à chez Victor. Elle n’avait que quelques pas à faire pourtant mais elle est encore secouée par tout ça. Elle le regarde alors qu’elle n’ose pas bouger. Elle se sent mal pour lui. Elle le regarde quand il l’appelle et elle cherche la force pour avancer. Il s’excuse et elle secoue la tête, c’était trop tard maintenant. Elle s’approche de lui et elle sent encore les larmes qui coulent. « Pourquoi Victor.. » Elle lui souffle, comme si elle venait de retrouver la parole. Elle tambourine sur son torse parce qu’elle lui en veut un peu. A lui et à Ezra. Elle s’en veut surtout à elle. « Pourquoi tu as fait ça ? » Elle sait bien qu’elle ne lui fait pas de mal, elle n’as même pas de force. Elle pose un instant son front contre son torse. Elle finit par se détacher et relever la tête vers lui. Elle attrape sa main libre. « Viens, on va nettoyer tout ça. » Elle voit bien qu’il a mal. Elle voit bien que c’est douloureux et puis si tout est de sa faute, elle peut bien l’aider à retirer toute trace de cela.

Il a encore la poitrine qui se soulève avec une rapidité déconcertante, la colère qui déforme encore son visage, la ride de lion bien trop prononcée pour que ce soit normal. Il a le coeur qui bat trop vite Victor, parce que s'il s'écoutait, il retournerait le tuer, il le frapperait jusqu'à ce qu'il ne respire plus, il le frapperait pour qu'il comprenne ce que ça fait, de se prendre des coups dans la gueule, de ne pas avoir le pouvoir de s'arrêter, de ne pas avoir le pouvoir de pouvoir se défendre. Victor, il aurait pu, Briséïs n'aurait pas été là, il aurait continué, encore et encore jusqu'à ce que les poings saignent, jusqu'à ce que ça bleuisse et jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus. Mais Briséïs était là, sa douce Briséïs, la colombe aux ailes brisées, la colombe qui ne sait plus vraiment comment voler. Il voudrait réparer son coeur brisé, il voudrait lui dire que tout ira bien, que tout ça c'est du passé, mais il les connaît les raclures dans son genre, il sait que ça revient toujours, comme des mouches sur un fruit pourri. Les pourritures dans son genre ça n'abandonne jamais. Et Victor, il se battra pour Briséïs. Qu'importe le temps qu'il faudra. « Je ne... » Il souffle et serre la mâchoire « Je ne voulais plus qu'il te touche, j'avais l'impression que je devenais fou. » continue t-il avant de serrer un peu plus la mâchoire, une main délicate qu'il frotte contre le dos de Briséïs pour atténuer ses pleurs. Quand elle attrape sa main libre, il entrelace leurs doigts avant de lui embrasser du bout des lèvres et il les dirige jusque dans la salle de bain pour finir par se laisser tomber sur le tabouret, sa main qu'il ouvre et ferme pour remettre ses articulations, qui lui font un mal de chien. Son nez qui ne cesse de saigner, il continue le point de compression avant de regarder Briséïs, cherchant son regard « Il ne te touchera plus... » murmure t-il, comme si ça restait un secret bien gardé. « Pourquoi tu ne me l'as pas dit avant... J'aurais pu faire en sorte que ça n'arrive plus dès que je l'ai su... » Il s'en veut Victor d'avoir agi égoïstement, mais il ne pouvait pas faire autrement parce qu'il n'avait que des soupçons, maintenant la vérité lui éclate à la gueule, et il n'était pas prêt pour cela, mais en même temps, personne n'est jamais vraiment prêt à voir la vérité de façon si vraie, de façon si virulente.

Briséïs ne voulait pas qu’il frappe et c’était une des raisons pour lesquelles elle ne voulait pas qu'ils se croisent. Elle savait que les choses se passeraient mal. Elle savait que Victor ne l’aimait pas de base, bien qu'il ne savait pas ce qu’il lui faisait vivre. Il avait des doutes parce qu’il les avait déjà évoqués avec elle. Elle s’était sentie terriblement impuissante. Elle n’avait rien pu faire et c’était comme si elle n’était pas là. Elle en voulait un peu aux deux de leurs agissements. Elle savait que Victor avait fait cela pour elle mais il n’aurait pas dû se battre.  « Tu sais que la violence ne se résous pas par la violence.  » Elle lui souffle. Ce serait un cercle sans fin sinon et les coups continueraient encore et encore de tombés. Elle l’emmène dans sa salle de bain pour qu’elle puisse le soigner ou tout du moins nettoyer les traces de sang. Elle le laisse s’installer tandis qu’elle cherche du coton et le nécessaire dans ses placards.  « Non il ne fera plus rien, c’est terminé. » Elle ne parle pas seulement de la violence d’Ezra mais également de sa relation avec lui. Elle allait partir de cet appartement, emporté quelques affaires. Elle allait devoir attendre qu’il ne soit pas chez eux pour en récupérer. Elle en savait pas trop où elle irait, elle verrait bien. Elle pousse un soupir à sa question. Elle sent encore les larmes lui monter alors qu’elle a l’impression d’en avoir déversé des litres déjà.  « Je ne pouvais pas.. » Oh pour certains ce serait sûrement facile. Ils lui diraient qu’elle n’avait qu’à le dire, tout au plus l’écrire.  « Je.. Personne ne le sait à part toi.  » C’était largement suffisant parce que à coup sûr que si ses parents et même son frère le savaient, les coups de Victor n’étaient rien comparés à ce qu’ils auraient fait.  « J’avais honte… Je ne voulais pas que tu aies honte aussi. Ni personne.  » Elle devait se marier, elle vivait avec son fiancé alors personne n’aurait pu soupçonner que les choses se passaient mal dans son couple.  « Je pensais naïvement qu’il arrêterait mais..  » Elle hausse les épaules et verse du désinfectant sur un bout de coton.   « Attention ça va piquer. » Elle l’avertit avec douceur avant de nettoyer son nez. « Tu es sûr que tu n’as rien de cassé ? Tu ne veux pas aller vérifier ? » Elle n’était pas médecin et elle savait qu’il ne voudrait pas aller à l’hôpital mais ils pouvaient appeler quelqu’un. Elle change de coton pour continuer de nettoyer. Ses doigts qui s’attardent un peu sur sa joue.  « Je suis désolée.. Je ne voulais pas qu’il t’arrives quelque chose.  » Mais comment aurait-elle pu le protéger si elle n’arrivait pas à se protéger elle-même ? Elle s’en voulait quand même de l’avoir mêlé à cette histoire d’une certaine façon.  « Tu es fâché ?  » Ce serait normal qu'il le soit mais elle espérait que non au fond d'elle.

Il n'arrive pas à redescendre, la colère ne quitte pas son corps et son corps est un ensemble de noeuds qui ne semble pas avoir envie de partir, ni même de diminuer. Le rythme effréné de son coeur a disparu pour amenuiser mais il a toujours autant de mal à être rationnel Victor. « Je sais, mais je n'avais pas envie qu'il continue à te toucher. » explique Victor, même si ça ne changerait en rien le fait qu'il s'est comporté comme un gros con, qu'il n'a pas géré son accès de colère et qu'il aurait dû être plus intelligent, mais la colère n'avait eu de cesse de grandir en lui au fur et à mesure que les semaines passaient, alors ce n'était rien, comparé à ce qu'il aurait vraiment pu lui faire s'il n'avait pas su s'arrêter. S'il n'avait pas eu la présence d'esprit d'arrêter de frapper cet enfoiré. « Alors je suis heureux de l'entendre. » explique Victor avec un sourire en coin, douloureux au vu du bleuissement de sa paumette, mais un sourire heureux tout de même. Il fronce les sourcils face à sa révélation, comment avait-elle pu garder tout cela pour elle, tout ce temps. Il ne voulait pas imaginer dans quel état de détresse psychologique elle devait se sentir, dans quel état elle devait être, d'avoir eu à garder ce secret tout ce temps pour elle. « Tu n'avais pas à avoir honte, c'est lui qui aurait dû avoir honte de te lever la main dessus, lui qui aurait du avoir honte de se comporter comme la pire des merdes avec toi. » rétorque Victor, d'un ton amer, qui trahit le fait que la colère n'est pas encore véritablement passée. Il secoua la tête quand elle lui avouait ses pensées, personne n'arrête d'agir comme un connard à moins de se faire prendre en flagrant délit. Et Victor le sait mais il ne le lui dira pas, il n'a pas envie qu'elle se sente encore plus mal. Quand elle déposa le coton sur son nez, Victor eut un mouvement de recul et il serra les dents pour éviter d'insulter tout le monde « Non, l'hosto ça coûte trop cher. » explique t-il, et il n'avait pas le luxe de pouvoir se payer une consultation, il avait un loyer à payer et il ne pouvait pas se permettre de faire trop d'écarts importants. il appuie sa joue contre la main de Briséïs « Tu y es pour rien, j'aurais pu rentrer chez moi. » Et ne rien faire du tout, mais c'était mal le connaître. Il n'aurait jamais pu se taire, jamais pu ne rien dire. Aux mots de la brune, il secoua négativement la tête, repoussa sa main et l'attira sur lui, ses deux mains qui prenaient en coupe le visage de la brune, il déposa doucement ses lèvres tout contre les siennes. « Non, je ne suis pas fâché. » commence t-il avant de plonger son regard dans celui de Briséïs « Tu n'y es pour rien. Je ne suis pas fâché, tu n'as rien fait. » sourit-il encore avant de déposer ses lèvres contre la clavicule de la brune « Est-ce que- Est-ce que tu veux aller à la police ? Pour qu'il ne puisse plus t'approcher ? » C'était une solution comme une autre, et Victor n'était pas sûr qu'il pourrait faire quelque chose contre le fait qu'il puisse l'approcher, il n'en avait pas le pouvoir et il en avait encore moins le temps.

Briséïs aimerait bien que Victor se calme, qu’il ne soit plus en colère. Elle ne voudrait pas qu’il retourne se battre pour un énième round. Ce qu’elle avait vu lui avait largement suffit pour le coup. La brunette ne supportait pas qu’on la frappe même si elle se laissait faire. Elle supportait cependant encore moins les coups que les deux hommes s’étaient portés. C’était le pire. Elle secoue la tête à ses mots. Elle aurait voulu les séparer, qu’ils ne se battent pas mais elle n’avait pas cette force pour les pousser. Heureusement, ils avaient finis par arrêter car sinon elle se demandait jusqu’à où cela aurait été. Elle savait qu’il ne voulait pas mais il ne se passerait plus rien.  « Tu ne laisserai pas faire n’est ce pas ? » Elle demande avec un petit sourire. Elle connaît la réponse au fond d’elle.  « Promets moi que tu ne frappera plus. » Elle lui demande et elle espère qu’il le fera. Si Ezra ne l’embêtait plus alors elle n’aurait plus besoin qu’on la sauvé. Elle avait honte de tout cela, tout ce qui lui était arrivé et c’était pour cela qu’elle n’en avait rien dit à personne. Elle n’avait rien dit non plus à Victor quand il avait eu des doutes. Il aurait peut-être pu l’aider et elle se sortir de la avant. Le principal c’était qu’elle allait s’en sortir, aller mieux. Elle l’espérait.  « Non mais.. Je suis restée avec lui quand même. Tu sais il va falloir que j’annule tout.. Et.. Le mariage, tout ça.. » Elle soupire rien que de penser à cela. Elle allait devoir décommandé plusieurs choses, tout comme prévenir les quelques personnes au courant de son mariage. Heureusement pour elle, les faire part n’avaient pas encore été envoyés mais elle allait devoir expliquer tout cela à ses proches. Mentir encore car elle ne se voyait pas leur dire que son fiancé la frappait.  « Je sais mais je pourrais payer si tu veux. » Même s’il ne le voulait pas d’ailleurs, elle trouvait que c’était la moindre des choses. Il ne se serait pas mis dans ce pétrin sans elle. Victor avait beau lui dire qu’elle n’y était pour rien, elle n’en était pas aussi convaincue. Lorsqu’il l’embrasse et lui dit qu'il ne lui en veut pas, elle sent comme un poids s’enlever de sur ses épaules. Elle avait peur qu’il lui en veuille de lui avoir menti encore. Elle pose ce qu’elle a dans les mains et entouré le cou du jeune homme de ses bras.  « Tout va bien entre nous alors ? » Elle a probablement ce besoin d’être rassurée également après tout ce qui s’est passé ces derniers temps.  « Je t’ai menti alors tu pouvais. » Elle ne savait pas vraiment non plus ce qu’ils étaient tous les deux mais elle ne voulait pas y réfléchir. Elle venait de sortir d’une relation compliquée et elle n’était pas prête à en vivre une nouvelle. C’était beaucoup trop tôt pour elle. Elle s’écarte un peu de Victor pour entourer son visage de ses mains.  « Non s’il te plaît, non. Ça va aller d’accord il ne me fera plus rien et je vais partir de chez nous. » Elle ne veut pas s'engager dans ce genre de choses, des histoires qui vont durées longtemps, des procédures interminables. Non merci.  « Est-ce que.. Tu pourrais en parler à personne s’il te plaît ? » Elle sait qu’elle lui en demande probablement trop.  « Mes parents et mon frère.. Ils ne le supporteraient pas.» Elle avait eu peur pour Victor mais elle avait davantage peur pour ce que les autres hommes de sa vie feraient. Elle vient à enfouir son visage dans le cou du professeur.  « Tu voudrais sortir ? J’aimerais prendre l’air. » Elle comprendrait qu’il ne veuille pas se montrer après cette bagarre ou qu’il ait mal.  « Ou on pourrait commander quelque chose et regarder un truc .  » Elle ne voulait pas vraiment rester seule.  « Sauf si tu préfères être seul. »

 Ses muscles qui se détendent peu à peu, Victor a tout de même sacrément de mal à desserrer la mâchoire signe qu’il peut repartir dans cette colère noire qui l’habitait quelques instants plus tôt. Et quand Briseis lui demande de faire une promesse, Victor souffle un instant avant de poser une main sur sa joue, les phalanges sont douloureuses mais un sourire en coin né sur ses lèvres “Promis” murmure t’il du bout des lèvres, tentant de calmer la douleur lancinante qui lui prend contre la pommette. Dans quel état va t’il aller travailler demain ? Ça le traverse un instant puis il s’en fout. Parce qu’elle est libre. Libre, libérée de ce connard sans nom qui ne mérite même pas qu’on le nomme par son prénom. Il secoue la tête aux propos de Briseis et ne veut pas en rajouter une couche, alors il ne dit rien. Se contente de penser très fort. Et ça ira, ils iront bien. Ils iront mieux. Un rejet violent se fait montrer à la façon dont Victor secoue la tête “Tu n’as pas à payer pour moi. Ça va passer. Je n’ai déjà presque plus mal.” Ment-il de façon éhontée. Il est en train de souffrir mais la perspective de la liberté retrouvée de la brune lui fait du bien. Ne lui fait pas autant de mal, en tout cas. Il secoue positivement la tête quand elle lui demande si tout va bien et il lui sourit avec tendresse, sa gueule cabossée, abîmée. Mais la tendresse toujours dans le regard. Victor fronce les sourcils, quand elle lui dit qu’elle va partir chez eux. Mais où va t-elle aller ? « Tu vas aller ou ? » demande t-il, dans l’impatience, demande t-il avec rapidité. Rapidité qui trahit ce qu’il pense. Il ne veut pas qu’elle parte, il ne veut pas qu’elle aille loin. Il soupire Victor et serre un peu la mâchoire « D’accord. » Même si ce serait compliqué, il n’aime pas mentir, il n’aime pas caché quelque chose. Mais il le fera, pour elle, pour éviter de la perdre. Il caresse doucement sa chevelure en fermant les yeux quand elle enfouit sa tête dans le cou, quand elle lui demande de sortir, Victor hésite un instant et il s’humidifie les lèvres « Allez viens. » prononce t-il en se levant et en grimaçant; la côte qui lui fait mal. Il l’attire dans sa chambre et se pose sur son lit, l’attire contre lui et l’embrasse doucement, ses mains qui restent bien à leur place « Tu veux commander quoi ? Et on peut regarder un film ? Tu peux dormir à la maison. Mes colocs diront rien. Ruben encore moins que l’autre imbécile. » Il rit un peu en laissant aller et venir le doigt contre le bras de la brune. « J’ai envie de dormir avec toi. » murmure t-il en la gardant près de lui. « Et j’ai envie de te prouver que tu mérites qu’on t’aime. »

Briséïs ne supportait pas voir Victor ainsi et puis elle se disait que c’était de sa faute. Tout l’était. Ils n’en seraient pas venus aux mains si elle n’était pas impliquée là-dedans. Elle aurait probablement dû l’épargner dès le départ, avant de pouvoir s’attacher à lui mais c’était trop tard. Elle avait continué à le voir parce qu’elle tenait à lui. Parce qu’il lui appartenait une certaine stabilité. Elle ne veut plus voir de nouveau une scène pareille. Elle s’était sentie inutile parce qu’elle ne pouvait pas les séparer. Elle lui adresse un léger sourire quand il lui promet de ne plus se battre. Elle y compte bien. De toute façon, elle va partir, elle ne va plus rester dans cet appartement. Il faut qu’elle s’en aille d’ici. Elle ne se voit pas rester dans un appartement avec Ezra alors qu’elle l’a quitté. Elle ne va pas le mettre dehors non plus. Elle a de bons souvenirs ici mais aussi de moins bons. Elle secoue la tête à ses mots. « C’est normal que je le fasse et puis tu mens très mal. Mais je veux bien te laisser le bénéfice du doute pour aujourd’hui. Si demain tu as encore mal ou que c’est pire on verra. » Elle espérait qu’il n’ait rien de cassé. Bon, à première vue, non mais elle ne pouvait pas le deviner à l’œil nu. Elle devait avouer qu’elle n’avait pas très envie de passer plusieurs heures à l’hôpital ce soir, mais, pour Victor elle l’aurait fait. Elle hausse les épaules à sa question. « Je ne sais pas trop encore.. mes parents et mon frère ne sont pas au courant et je n’ai pas trop envie de leur en parler pour l’instant. » Elle avait besoin de quelques jours avant d’aller leur parler et de leur dire qu’elle n’allait pas se marier. « Je pense que je vais aller à l’hôtel pendant quelques jours et ensuite je verrais. Je devrais revenir pour récupérer des affaires de toute façon. » Elle ne voulait pas le faire toute suite. Elle avait peur de tomber sur Ezra alors elle reviendrait à un moment où elle se dit qu’il ne serait pas là. « J’espère qu’on continuera à se voir quand même. » Elle lui souffle timidement. Il n’était pas obligé après tout. Elle se demande si cette bagarre ne l’a pas fait changer d’avis. Qui avait envie de se trouver dans les affaires des autres mais surtout dans les problèmes. Elle le suit jusqu’à sa chambre avant de s’installer sur le lit avec lui. Finalement, ils seront mieux ici. « On peut commander japonais ? Ou peu importe. » A vrai dire, elle se moquait bien, elle n’avait pas de préférence. « Et toi qu’est-ce que tu en dit si je reste ? » Elle lui dit avec un sourire. « Je veux bien rester. » Elle dépose un baiser dans son cou, au moins, elle est sûre qu’il n’est pas blessé ici. « Tu me le dis si je te fais mal. » Elle avait déjà connu la douleur donc elle savait ce que ça faisait. « Tu comptes me le prouver comment ? » Elle n’avait plus vraiment d’espoir pour cela la poupée fragile mais Victor ferait peut-être des miracles.