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Trying to regain your trust was harder than it seemed - Ann

@ Invité

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Jeu 19 Mai - 20:13
Le moins qu’on puisse dire, c’est que Wesley avait eu du mal à dormir cette nuit-là. Après la dispute, il avait tenté de s’aérer, de longer quelques rues du quartier, mais très vite, il n’avait plus supporté le bruit insouciant des gens alors que tout s’effondrait dans sa vie (et par tout, il entendait sa relation privilégiée avec sa colocataire). Il était alors rentré à East Village et, en découvrant que sa coloc était absente, avait d’abord ressenti un immense soulagement. Puis une intense sensation de manque. Parce que d’ordinaire, lorsqu’il se sentait aussi mal, c’était auprès d’Ann qu’il trouvait refuge.

Impossible de fermer l'œil de la nuit, donc. Le musicien s'était couché, levé, assis par terre, recouché, relevé, bref, avait tourné en rond, les derniers mots d’Ann comme gravés dans son crâne. Et les siens, aussi. Surtout les siens. Comment avait-il pu lui asséner autant de méchancetés ? Comment son petit ego ridicule était-il parvenu à prendre le contrôle ? Parce qu’il s’agissait bien de ça, en plus d’une communication bancale : il avait été profondément vexé. Vexé qu’elle ne lui explique pas ce qu’il s’était passé à l'anniversaire d'Eryn ; vexé que Debbie lui fasse du charme ; vexé qu'elle lui passe un savon – au demeurant bien mérité. Il s'en voulait tellement d'avoir été aussi égocentré qu'il aurait pu s'en filer une gifle. Peut-être qu’Ann avait raison et qu’il n’était finalement qu’un macho supplémentaire parmi tous ceux qu’elle côtoyait déjà dans son boulot.

Et au petit matin, tandis que la lumière baignait dans la chambre d'amis, Wes posa les yeux sur son sac de voyage. Le brun l'avait jeté dans un coin plus d'un an auparavant et il était resté là tout ce temps. Une pensée le frappa, lui tirant des larmes silencieuses : peut-être qu’il allait devoir faire ses valises, parce qu’il avait l’impression qu’Anneke et lui venaient d’atteindre un point de non-retour et que jamais ils ne pourraient retrouver leur complicité d’antan. Les yeux inondés, il décida que non, cette fois, il ne fuirait pas en jouant les Calimero. Il fallait qu'il s'excuse, maintenant. Pour la toute première fois de sa vie, Wes était prêt à faire le premier pas. Il suffisait qu'il lui dise en substance ce qu'il avait confié par texto à Elior dans la nuit, qu'il lui dise à elle, la principale intéressée. Ça ne pouvait pas être si compliqué. En théorie.

Il fallait simplement qu'il liste ce qu'il avait à lui avouer, car il voulait être certain de ne rien oublier. C'est donc avec des cernes intersidérales et la tête pleine d'un discours dûment répété qu'il prit le chemin de la chambre d'Ann. Sauf qu'elle se tenait déjà au milieu du couloir et que ça, ça n'était pas prévu dans son scénario. Surpris, il faillit perdre tous ses moyens. « Ann, hey, heu, est-ce que je peux te parler ? S'il te plaît. C'est important. »

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Ven 20 Mai - 20:25
On n’a plus rien à se dire, avait-elle asséné la veille à Wes dans un sifflement déçu, à court d’arguments et de force, aussi. Depuis, cette phrase tourne en boucle dans la tête d’Anneke, à n’en plus finir, abrutissante, épuisante, tout comme le reste de sa dispute avec son colocataire. Sortir à ce point de ses gonds ne lui ressemble pas, pas avec lui, jamais. Au contraire, ils forment une équipe soudée, indémontable, du moins le pensait-elle jusqu’alors. A présent, il semblerait que leur équilibre se soit chamboulé, suffisamment pour plonger Ann dans un état de déprime intense. Qui pourrait l’en blâmer cependant, alors que la seule personne en état de la calmer lorsqu’elle est submergée par ses émotions est également la personne responsable de ces dernières ?

Dire que ces deux dernières nuits ont été merdiques cependant est un euphémisme. Elle avait passé la première, après avoir appelé son père, à lister les choses qu’elle voulait dire à Wes pour ne rien oublier - ni les excuses qu’elle lui devait, ni les explications qu’il méritait, ni ce qu’elle ressentait à son égard. La seconde avait consisté à regretter de s’être dégonflée comme la dernière des lâches, la reléguant de fait au rang de responsable de leur perte de sang-froid. Responsable, de ce baiser échangé à sa fuite, des explications qu’elle n’avait pas données à la confrontation forcée au milieu d’une cage d’escaliers. Donc, de l’éclatement de la relation si saine, agréable et indispensable qu’elle entretenait jusqu’alors avec son colocataire.

Toute la nuit, donc, Ann s’est débattue avec ses émotions. Voir Elior, pouvoir lui parler de Wes, de ses sentiments et de ses doutes avait eu le mérite de faire au moins retomber sa colère, laissant place à un mélange douloureux de culpabilité et de tristesse. Elle a tourné en rond comme une lionne en cage, incapable d’accepter l’inévitable point final qui semble se profiler entre les deux inséparables. Aussi, entre deux épisodes insoutenables où elle imaginait Wes, son sac de voyage à la main, rentrant chez lui sans se retourner, elle a planifié son discours. S’est promis de ne pas se dégonfler, cette fois, parce qu’il y a bien plus en jeu qu’une simple situation gênante et qu’elle est très vite arrivée à la conclusion qu’elle ne pourrait pas supporter l’idée de l’appartement d’East Village sans Wes, de sa vie tout court sans Wes.

Alors au petit matin, les yeux cernés, les muscles endoloris, dans un état plus automatique que conscient, elle prend son courage à deux mains. Après un passage rapide à la salle de bains – pour se réveiller à coup d’eau froide sur le visage -, elle prend la direction de la chambre de son colocataire… et c’est avec lui qu’elle tombe nez à nez. Soudain perturbée, elle s’empresse de le retenir : « Attends, Wes, t’en vas pas, s’il te plaît. » Elle supplie d’une voix un peu trop aigüe trahissant sa panique. Ses paroles cependant sont couvertes par celles de Wes qui l’interpelle en même temps. « Ah, pardon. », s’excuse-t-elle, secouée d’un rire nerveux – dire qu’elle expire bruyamment de l’air par les narines serait peut-être plus approprié, elle n’a ni la force ni le cœur à rire ce matin. « Oui, oui du coup, on peut. Je, euh, je venais te voir, en fait. Aussi. » Et autant dire que le petit discours qu’elle a préparé pour l’occasion s’est complètement envolé avec l’imprévu. « Vas-y. », elle l’intime doucement, en prenant sur elle pour ne pas avoir l’air sur la défensive. Après tout, la suite des évènements dépendra très fort de ce que son colocataire a à lui dire. Car s’il vient lui annoncer qu’il la déteste et qu’il a fait ses bagages, elle n’est pas certaine de trouver la force de lui avouer ce qu’elle ressent. L’idée d’être pathétique à sens unique ne la fait pas beaucoup rêver, soyons francs. Et puis, elle attend de franches excuses avant de s’autoriser quoi que ce soit. Elle n’y est pas allée de main morte avec lui la veille, mais il ne s’était pas non plus privé d’être blessant.

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Jeu 26 Mai - 23:57
Maintenant qu’Ann se tenait devant lui, déclamer son petit laïus se révélait nettement plus difficile que prévu. La jeune femme l'intimidait. Ou plutôt ce qu'il ressentait pour elle l'intimidait. Comment lui en vouloir ? Le sentiment puissant qu'elle provoquait chez lui, il n'en avait pris conscience que depuis quelques jours. Impossible de l’apprivoiser en si peu de temps. Et pourtant, il risquait déjà de tout perdre.

Cet intense crush qu’il nourrissait envers sa colocataire, Wes ne l’avait jamais verbalisé à haute voix. À personne, pas même à son psy, pas même à lui-même. L’unique preuve tangible se trouvait dans un pauvre sms envoyé à Elior au milieu de la nuit. Pour autant, ça n’avait rien d’une lubie. D’aussi loin qu’il se souvienne, il avait toujours recherché la compagnie d’Ann. Au tout début, innocemment, juste parce qu’elle lui était agréable. Qu’elle le faisait rire. Et puis Ann était devenue essentielle. Comme ça, sans qu’il le voit venir, elle s’était mise à lui plaire. Vraiment lui plaire.

Ses mots et ceux d’Ann mots se chevauchèrent, mais il comprit qu’elle cherchait à le retenir. Ça le troubla et il bafouilla comme un adolescent : « Je, heu, je ne vais nulle part. » Sans ce geste qu’elle avait esquissé pour l’empêcher de s’en aller, il se serait découragé. À plus forte raison parce qu’il peinait à supporter son regard. Elle avait les traits tirés, l'air aussi mal en point que lui et surtout, cette lueur de méfiance dans les yeux. Pour qu’il ait baissé dans son estime au point de susciter chez elle de la vigilance, c’est qu’il avait encore plus merdé que ce qu’il croyait. Traversé par un violent élan de culpabilité, Wes résista à l'envie de la serrer dans ses bras en larmoyant. Mais ils s'étaient envoyés à la figure trop de méchancetés pour que le conflit se résolve avec une simple étreinte. D'un côté comme de l'autre, il fallait rétablir la confiance.

Elle l'enjoignit à parler d’un « Vas-y » sentencieux. Nerveux, il tenta de gagner du temps, de reculer l’échéance, juste le temps de mettre de l’ordre dans son discours qu’il oubliait un peu plus chaque minute. « I have so much to say, I don't even know where to start… »  Réunissant l'ensemble de son courage et de sa maturité, le musicien se fit violence pour ne pas tourner les talons. Pour assumer. « Je me suis comporté comme un con hier. Un vrai con. J’ai pas été correct avec toi, tu méritais pas ça, tu mérites tellement mieux. » Il n’y avait pas que la veille qu’il avait agi comme un salopard. Ça faisait même deux jours qu’il passait d’une mauvaise décision à une encore plus mauvaise décision. À croire qu’il faisait exprès de faire n’importe quoi. Il fallait donc qu’il s’excuse pour cette soirée d’anniversaire à cause de laquelle tout avait dégénéré. « Je suis désolé de ne pas t'avoir appelée ce soir-là. I screwed up. Je pensais que c'était de ma faute et qu'il fallait que je te laisse de l'espace, j'ai pas compris que t'avais besoin de moi, sinon, je te le jure, je serais rentré tout de suite à East Village. Parce que quand il s'agit de toi, j'ai jamais la flemme. I care about you, you know that, right ? » Son ton se fit presque implorant. I care about you, je tiens à toi. Il aurait voulu lui avouer tellement plus, mais bizarrement, les mots ne sortaient pas comme il le voulait. Sans cette dispute, sans les choses infectes qu’ils s’étaient échangées, Wes n’aurait jamais eu le courage d’être honnête. Le fait qu’il se retrouve au pied du mur l’obligeait à prendre une décision, une décision a priori évidente pour la plupart des gens fonctionnels : celle de parler. Mais hélas, c’était encore plus difficile que ce qu’il avait bien pu imaginer.

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Ven 27 Mai - 12:21
[tw: mention de crise d'angoisse]

Ann réalise les traits épuisés de son colocataire, son regard cerné, son teint terne. Aussi vite, elle détourne le regard, incapable de supporter l’idée qu’elle ait pu être responsable de son mal-être. Elle lui a fait ça parce qu’elle a préféré le silence à l’inconfort d’une difficile conversation et à la possibilité de se retrouver seule face à des sentiments qu’elle réalise seulement, ne contrôle pas encore, tout en n’ayant aucune envie de les réfréner. Elle a eu le temps de réfléchir depuis la veille, assembler les pièces manquantes du puzzle, et il ne fait aucun doute qu’elle nourrit ce crush depuis des mois sans même le réaliser. Ça avait commencé par de petits détails innocents, une amitié sincère. Mais petit à petit, à force de tout partager peut-être, en acceptant la présence de l’autre, en s’ouvrant à lui tandis qu’il s’ouvrait à elle, elle a réalisé à quel point sa présence lui était indispensable. Comme ça, sans prévenir, sans même oser se l’avouer, Ann s’est attachée à Wes bien plus fort, bien plus intensément qu’on ne s’attache à un simple ami.

La menace de le voir en disparaître comme il est entré est insoutenable, tout comme l’idée d’en être la responsable. De lui avoir fait du mal. Et lorsqu’elle l’intime de s’expliquer avant elle, c’est avant tout pour jauger ce qu’elle pourra se permettre de lui avouer ou non. Elle réfrène son envie de se rapprocher en croisant les bras sous sa poitrine, fixant son regard quelque part entre les cheveux de Wesley et le mur. Et ce qu’il lui avoue la décompose. Ses excuses, son ton implorant brisent le cœur de la brune qui lutte avec ses yeux qui s’emplissent de larmes.

Ses grands yeux sombres se posent enfin sur son colocataire, ou du moins ne sait-elle pas comment l’appeler autrement. Silencieusement, d’un hochement de tête furtif et d’une grimace triste, elle répond à sa dernière question. Bien sûr qu’elle le sait. Elle n’en était plus certaine, ça lui fait le plus grand bien de l’entendre, mais elle le sait.

« T'aurais pas pu savoir, Wes. Et moi non plus j'ai pas été correcte avec toi. », soupire-t-elle. Les aveux du musicien lui donnent la force de puiser les mots. De communiquer, pour une fois, en toute transparence et honnêteté. « Je te dois une tonne d’excuses. Je me suis comportée comme une égoïste. » En vérité, Ann a réalisé la stupidité de son nombrilisme durant la nuit. Non, le monde ne tourne pas autour d'elle, et si bien sûr elle aurait aimé que Wes lui téléphone après son départ de l’Overkill, qu'il soit là pour la rassurer comme il sait si bien le faire, il ne lui doit rien - et sûrement pas la science infuse. Il n’aurait pas pu deviner, point. « J'aurais jamais dû te reprocher de pas m'avoir suivie alors que c'est moi qui ai fui. Tu méritais de savoir pourquoi je suis partie. Mais j’étais pas prête à affronter ton regard, ni à en parler, et ça m’arrangeait de penser que t’avais oublié. Ou que tu t’en foutais. Je suis désolée, je t’ai pris pour un con et tu ne méritais pas ça. Je te dois des explications. » Elle prend quelques secondes pour respirer, cherchant la meilleure manière d’énoncer les choses, avec des mots qu’elle se sent capable de prononcer. « After we kissed, I panicked. And it was brutal, and devastating, and I had to get away from the crowd, it was too much. So I ran to the bathroom, and I stayed there for a while. You're not, you're not responsible for any of that, all right? That's why I didn't tell you what was going on. I didn't want you to think I could have regretted it, I didn't want you to think it was a mistake either. I tried to handle it on my own and, well, turns out I couldn’t do it. Not… not without you. » Car Wes a tous les codes. Il la connaît mieux que personne. Sa confiance en lui est totale. Bref, sans lui, elle n’y arrive pas. « J’ai jamais réussi à me calmer. Alors je suis rentrée. Je suis désolée de t’avoir planté là, de pas t’avoir prévenu, j’avais pas la force. Et, euh, j’avais peur que… » Come on, Ann, say it. Parler de ses émotions est bien compliqué pour Ann qui n’a jamais appris à communiquer efficacement. Mais aujourd’hui, elle n’a pas le choix. Alors, elle se fait violence. Elle baisse la voix, comme honteuse, finalement la seule manière pour elle de prononcer les mots : « Que tu me rejettes. »

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Dim 29 Mai - 12:25
TW : mention de crise d’angoisse

Une crise d’angoisse, voilà ce qu’il s’était passé. « I'm sorry you had to go through this alone. » Si Wes s’en doutait déjà, avoir la confirmation qu’il n’avait pas fait de mal à sa coloc ce soir-là lui ôta un poids. Il retint un soupir. S’il avait été un peu plus lucide à l'Overkill, il aurait su détecter la crise. Peut-être même qu'il aurait réussi à aider la jeune femme, en l’entraînant à l'écart et en faisant en sorte qu'elle respire au même rythme que lui. Ils seraient rentrés ensemble et la situation n’aurait pas pris de telles proportions. Mais finalement, dans ce scénario a priori idéal, peut-être qu’ils n’auraient jamais eu l’occasion de partager cette discussion. Et aussi inconfortable (voire proche de la torture pour le musicien) soit-elle, cette mise au point lui paraissait importante. Indispensable, même.

Doucement, il répéta : « Te rejeter ? » Son cerveau peinait à traiter l’information. Elle avait eu peur qu’il la repousse. À ce baiser, il avait pourtant répondu sans hésiter une seule seconde. Mais à ce moment-là, environ 3 grammes d’alcool coulaient dans son sang, alors Ann avait dû croire qu’il n’était pas maître de lui-même. « Je t’aurais pas rejetée, jamais. » Wes réalisa à quel point il s’était montré cruel la veille, en prétendant que leur baiser ne représentait pour lui qu’un dérapage sans signification. Il inspira et baissa les yeux, presque timide. « If… If this is about what I said yesterday, about our kiss... I didn't mean it. » Se pourrait-il que son attirance ne soit pas si unilatérale qu’il le croyait ? Il secoua la tête, absolument terrifié à l’idée de se faire un film. N’importe qui à sa place aurait vu l’évidence. Mais qu’Anneke s’intéresse à lui semblait hautement improbable : il avait passé un an à se dévoiler à elle sous son pire jour, feignant, rabat-joie et déprimé. Tant qu’Ann n’aurait pas prononcé ces mots qu’il ne parvenait pas lui-même à dire clairement, il s’empêcherait de croire à la réciprocité de ses sentiments.

Wes avait l’impression de se trouver dans une impasse. Il n’y arrivait pas. Lâcher de but en blanc « tu me plais » lui était étrangement impossible. Il empruntait des chemins détournés et se contentait de tourner autour du pot en espérant qu’elle finisse par deviner. Et comme s’il était coincé dans un cercle vicieux : plus il se mettait la pression, moins il osait parler. La réponse d’Elior à son texto lui revint en mémoire et il grimaça. You'll have to improve your skills dear if you want to be with Ann. « Je crois que je devrais aussi t'expliquer pourquoi j'ai réagi comme un abruti macho devant Elior et Debbie. Ça ne m'excuse pas, loin de là, j'ai même carrément honte en fait… » Il passa une main sur son visage, se frotta le front. La honte lui fit monter le rose aux joues. « That was just so fucking ridiculous and stupid and childish. » Il n’osa regarder Ann que par intermittence, pas plus de quelques secondes à la fois. « J'étais jaloux. Debbie t'as sorti son meilleur plan drague et moi… » Le musicien se mordit l’intérieur de la joue, demeura en apnée quelques instants, avant de murmurer : « Et moi je me suis dit que j'étais pas à la hauteur. »

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Dim 29 Mai - 23:23
Les mots de Wes font un bien fou à Anneke qui réalise petit à petit qu’il se pourrait bien que toute cette histoire n’ait été qu’un immense quiproquo depuis le début. Elle passe au fil des révélations et des excuses par une montagne russe d’émotions parfois contradictoires, de la peine au soulagement en passant par un puissant sentiment de culpabilité. Si elle avait osé parler sans avoir peur de celui qu’elle considérait pourtant comme son meilleur ami jusqu’à quelques heures plus tôt à peine, ils n’en seraient sûrement pas là. Apprendre à communiquer cependant est laborieux, et il semblerait qu’il leur manque, à tous les deux, les bases pour le faire de manière saine. Ann accepte donc ses excuses sans sourciller, consciente qu’ils n’ont jamais été aussi honnêtes l’un envers l’autre qu’en ce moment, et qu’en dehors de l’évidence, il se passe entre eux quelque chose de spécial. Un déclic, peut-être.

Il y a un détail cependant qui laisse Ann perplexe. « Jaloux de… Debbie? Attends, attends. » En toute honnêteté, Ann n’avait même pas compris le petit jeu de la blonde la veille, n’y aurait même pas songé. Maintenant qu’elle y repense, peut-être bien qu’il y avait des signes avant-coureurs, oui. Mais elle était bien trop obnubilée par Wes pour penser à autre chose ce soir-là: par les flashes de l’Overkill, par sa disparition dans la cuisine avec Elior et sur le traitement qu’elle aurait bien pu réserver à ce dernier s’il avait osé le blesser, par son comportement à leur retour à tous les deux. Bref, elle avait eu bien d’autres choses en tête que le possible plan drague d’une personne qui, bien qu’adorable, ne l’aurait pas intéressée de cette manière en temps normal. Elle chasse donc sa confusion d’un geste de la main et, motivée par l’insupportable idée que Wesley of all people puisse se penser si inférieur à quiconque, décide de poser les pieds dans le plat une bonne fois pour toutes.

« Ok, alors, non, puisqu’on parle des choses qu’on pensait pas… » A ce sujet, elle a une tonne de choses à raconter, encore. La brune se maudit intérieurement d’avoir pu être si stupide. Aussi, elle prend une grande inspiration destinée à se donner du courage et commence : « Hier, j'étais blessée. Profondément. Et je t'ai dit des choses horribles, sûrement pour te le faire payer, mais j'y croyais pas la moindre seconde. » Et pourtant, quelque chose lui dit que si elle n’avait pas perdu son sang-froid la veille, ils n’auraient pas puisé la force nécessaire pour cette discussion. Ceci étant dit, la brune a conscience que Wes a une fâcheuse tendance à se sous-estimer – et c’est un euphémisme. Et il est temps pour elle de rétablir la vérité, pour ne pas l’enfoncer. « It wasn't okay. It was dumb and mean, and I want you to know I'm sorry. You did behave like a spoiled macho teenager yesterday, that is a fact, thank you for apologizing, by the way. But that's not who I think you are. »

Ann pourrait sans doute se contenter de ces affirmations. Elles suffiraient probablement. Ne pas aller plus loin que ce simple non-dit tournicoté du bout des lèvres lui ressemblerait, elle la pudique, celle qui ne communique que trop peu. Mais ce matin, il y a trop en jeu. « You're… nice. », elle commence avec difficulté, sur un ton presque interrogatif. Très mauvais début, Ann. Consciente non seulement qu'elle peut, mais surtout qu'elle doit faire tellement mieux que ça si elle veut se faire pardonner, passer le message, elle secoue la tête, prend une longue inspiration et reprend : « Nice, and sensitive, and hilarious and clever, and disgustingly talented. Fuck, if you could ever see yourself the way everyone else does… the way I do! How stupid amazing you are. » Qu’il n’en ait jamais pris conscience a toujours agacé Anneke qui a parfois tenté de lui faire comprendre à demi-mots. Aujourd’hui cependant, prise dans un élan d’honnêteté peut-être un peu too much qu’il se pourrait qu’elle regrette plus tard, elle ne s’arrête plus, décidée malgré elle à soulager son coeur : « And I wish you knew how much you helped me when things got tough just by being around, how soothing your simple presence was. And how this place wouldn't feel the same without you. No matter what I said yesterday, this is your home as much as mine. And… jeez, this is hard! » Ann est secouée d’un rire nerveux alors qu’elle réalise l’ampleur de ses mots. Communiquer de cette manière est une épreuve, notamment parce qu’elle n’a jamais appris à le faire. Au contraire, elle a plutôt été habituée à taire ses sentiments, les enfouir bien loin et espérer que le reste suive. Tout à coup, une légère irritation lui fait prendre conscience qu’elle se gratte nerveusement l’intérieur du coude depuis plusieurs dizaines de secondes. Elle cesse, mais beaucoup trop gênée pour réfréner ses gestes parasites, elle fourre une main à l’arrière de sa nuque, et l’autre sur sa hanche. Puis, avec prudence, s’aventure à conclure, avec des mots si douloureux à faire sortir qu’elle est obligée de détourner le regard pour les prononcer :  « I’m so grateful to have you in my life. What I'm trying to say is Debbie’s good fun indeed, but to me she will never be half as great as you. No one will, Wes. It’s only you. »

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Jeu 2 Juin - 12:37
TW : mention de dépression

Wes grimaça tristement quand Ann lui rappela à quel point son comportement de la veille était inacceptable. « Ça ne se reproduira plus. » Il avait blessé la jeune femme une fois, c’était déjà une fois de trop, hors de question qu’il réitère l'expérience. Le brun ne cacha pas son soulagement quand elle lui assura que sa crise de jalousie ne le définissait pas. Les dégâts qu’il avait causés n’étaient pas irrémédiables. Wes se promit intérieurement qu’il se ferait pardonner au centuple. Si elle voulait encore de lui à East Village, Ann risquait très fortement d’être dorlotée durant les prochaines semaines.

Bien entendu, le You're… nice qu’elle prononça le découragea quelques instants. Il crut qu’il avait grillé absolument toutes ses chances, si tant est qu’il ait eu ses chances un jour. Les épaules basses, il étouffa un soupir maussade. Mais, très vite, c’est un sentiment bien différent qui s’épancha en lui. Les mots d’Ann firent écho à ses faiblesses personnelles, des failles intimes et profondes largement antérieures à leur dispute. Contrairement à ce qu'il avait prétendu la veille, Ann le connaissait bien, voire extrêmement bien. Et ses paroles prenaient une dimension médicinale. Face à un telle déferlante de compliments, le musicien perdit tous ses mots, ses moyens et son latin. Il piqua un fard. Incapable d’articuler un simple “merci”, il se contenta de plonger son regard dans celui d’Ann. Une vraie erreur technique, car à partir du moment où il tomba dans les grands yeux de celle qu’il appelait encore “coloc” quelques jours auparavant, il lui devint impossible de s’en libérer.

This is your home as much as mine. Nouvelle vague de soulagement. Déménager l’aurait sans aucun doute détruit, lui qui peinait à se reconstruire depuis deux longues années. Il se sentait si bien ici. Enfin ici… Oui, mais pas vraiment. Qu’il vive ici ou ailleurs, c’était du pareil au même. Ce qu’il ne pouvait pas quitter en revanche, c’était Ann. Toujours prisonnier de son regard (et légèrement perturbé par ce dernier), il souffla difficilement : « I was so fucking afraid you'd ask me to leave... I… » Il s’interrompit brusquement. It’s only you. Cette phrase le frappa avec quelques secondes de latence. Lui et personne d’autre. Un sourire incrédule se dessina sur son visage tandis qu’une sensation absolument indescriptible le traversait. It’s only you. Sans ces quatre mots, il n’aurait probablement jamais eu le déclic.

Wes fit un effort surhumain pour ne pas se laisser dominer par cette émotion ardente qui s’emparait de lui. Car c’était son tour de déballer ce qui pesait sur son cœur. Il devait au moins ça à Ann. Il lui laissait croire depuis trop longtemps qu’il s’en fichait, il était temps de rétablir la vérité. Comme un saut dans le vide, il finit par se lancer : « Pendant ma… Dépression ? (Son ton se fit mal assuré. C'était la première fois qu'il employait le mot "dépression" à haute voix, il ne l'avait jamais conscientisé avant que son psy ne lui glisse le terme)… Je ne sais pas ce que j'aurais fait sans toi. Tu m'as hébergé, supporté, consolé. Et aujourd'hui, je serais vraiment dans un sale état si t'avais pas été là. Alors moi aussi je te suis reconnaissant. Plus que ça, même. » Tout bas, il conclut : « You saved me, Ann. You literally saved me. » Il craignit qu’elle trouve la formule excessive, ridicule, pourtant Wes était intimement convaincu de ce qu’il avançait.

Il lui restait tant de choses à dire. Mais la chaleur bouillonnante dans sa poitrine se répandait dangereusement dans tout son corps, brouillant sa capacité de réflexion. « My favourite part of the day is when you come home from work and you sit down with me and we talk about, like, everything. I feel... Blessed ? I don't know how you do that, but you're always funny and smart and... And I get so bored when I'm not with you. » Cette fois-ci, pas d’alcool pour lui donner du courage, seulement ce qu’Ann venait de lui confier – et c’était autrement plus enivrant. « And I… (Il hésita, pas encore très confiant dans ce rôle de séducteur qui ne lui ressemblait pas) I want to kiss you so bad right now. » Mais avant d’esquisser le moindre geste, il demanda doucement : « Do I have your permission ? »

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Lun 6 Juin - 21:54
[tw: mention de crise d'angoisse et de dépression]

Ce que lui avoue Wes accélère les battements de cœur d’Anneke qui le sent battre la chamade jusque dans sa gorge qui se noue. « Don’t… don’t say that. », elle murmure plus pour elle que pour lui. Les yeux embués, Ann voit trouble mais tente tant bien que mal de maintenir son regard dans celui du musicien. Si occupée qu’elle était à regretter le passé, elle avait mis des mois à comprendre l’ampleur de la déprime qui touchait alors son colocataire. Elle avait bien remarqué les changements non négligeables dans son attitude, ses angoisses récalcitrantes, son incapacité à reprendre un instrument alors même qu’elle l’avait toujours connu créatif et inspiré. Mais elle n’avait mesuré l’étendue de son mal-être que trop tard. Impossible donc pour elle de croire un seul instant en cette affirmation - you saved me, des mots si puissants, si troublants - quand, démunie face à leurs démons, elle n’a rien fait d’autre durant leur cohabitation que se morfondre dans son malheur, se montrant à lui sous ses pires coutures. Quelques secondes de réflexion à peine cependant lui suffisent à comprendre que la formulation qu’il a employée n’est peut-être pas une exagération. Et pour cause : il a, lui aussi, joué un rôle crucial dans la reconstruction de son amie. Si Wes n’avait pas posé ses valises à East Village à ce moment précis de sa vie, Ann n’aurait sûrement jamais trouvé la force ne serait-ce que de sortir du canapé. Elle n’a pas tant d’amis à New York, peut-être même pas tant d’amis tout court, et sans la présence rassurante du bassiste à ses côtés lors de la période d’adaptation la plus longue et difficile de sa vie, il est plausible qu’elle aurait fini par se couper totalement du monde. Si elle applique la même logique à son colocataire, donc, on peut aisément imaginer qu’ils se soient mutuellement tirés vers le haut ces deux dernières années. Jusqu’à présent, Anneke n’en avait pas pris conscience, persuadée qu’elle avait été la seule à bénéficier positivement de cette colocation. Cette révélation lui revient donc en plein visage comme un coup de fouet. Une révélation.

Wes, cependant, n’a pas terminé de la prendre au dépourvu. Ann lui laisse la parole, se sentant de toute façon incapable d’ouvrir la bouche sans éclater en sanglots. Un mélange fatal d’épuisement et de consolation, de reconnaissance également, l’affaiblit à ce point. Elle se concentre sur chacun des mots du musicien, toujours incrédule mais ressentant au fond d’elle-même la sincérité de ces derniers. Et pour cause : ils pourraient tout aussi bien sortir de sa bouche tant elle les ressent avec une clarté déroutante, jusqu’au besoin pressant de l’embrasser, là, tout de suite.

Lorsqu’il s’assure de son consentement, le sang d’Ann ne fait qu’un tour dans son corps soudainement parcouru d’une onde comme électrique. Elle est d’autant plus attirée qu’il lui laisse le temps de se préparer à l’idée, voire de refuser si elle le souhaite. Mais ce n’est pas ce qu’elle veut, au contraire. Traversée par l’envie, ou plutôt le besoin de réduire la distance entre eux, elle réagit d’abord en silence, s’approche d’un bon mètre et hoche la tête, un sourire incrédule sur les lèvres. Elle prend malgré tout quelques secondes avant de vocaliser son ressenti, concentrée sur sa respiration. « Of course, you do. », elle finit par couiner d’une voix tremblante. Ann ose encore quelques pas en avant, plus assurés à présent, jusqu’à arriver à hauteur de son ami - elle réfléchira à un qualificatif plus approprié, moins perturbant, plus tard. Une nouvelle fois, elle ressent la grisante puissance de son regard posé sur elle. Elle lève les yeux à l’instant où elle s’autorise un contact physique. La pulpe de deux doigts timides glissent le long de la mâchoire de Wes, en détaillant chaque courbe avec une douceur qu’elle ne se connaît pas. Sans alcool dans son sang, cette fois, il lui semble que la moindre sensation est décuplée au centuple. Envolée aussi l’impulsivité du moment, probablement responsable de la crise qui l’avait frappée de plein fouet quelques jours auparavant. Tout est bien plus clair, moins brutal, bien plus ordonné, et aussi étonnant que cela puisse paraître pour elle - qui jusqu’à deux ans auparavant n’avait connu la vie que dans un désordre palpable -, Ann se sent bien plus apaisée de cette façon. Elle ne regrette pas son élan fougueux de l’Overkill, que du contraire, mais elle ne s’était pas préparée aux conséquences de son geste, au changement brutal qu’il impliquait dans sa relation avec le musicien. Pire encore : elle n’avait à ce moment-là même pas encore pris conscience de ce qu’elle ressentait pour lui, la menant inévitablement à la fuite qui avait failli tout briser. La perspective de l’embrasser en cet instant cependant est si séduisante, si sécurisante aussi, qu’elle n’hésite pas le moindre instant à le rassurer. Incapable de détacher son regard de celui de Wes, Ann se hisse sur la pointe des pieds et affirme : « I promise I’m not gonna run off this time. Not anymore. I… I want this. » Elle marque une courte pause, effleurant de son souffle les lèvres du musicien. Tout son être bouillonne. Et pour une fois dans sa vie, sans doute par peur de recommencer inlassablement le même schéma, de revivre une nouvelle fois l’angoisse, la culpabilité et la tristesse de ces deux dernières nuits, Ann ressent le besoin - l’envie profonde, même - de communiquer ce qu’elle ressent. S’exécuter n’en est pour autant pas plus facile. Ses doigts courent sur le t-shirt de son ami puis, presque craintive, elle susurre : « I want you. » Trois mots au sens pourtant bien plus équivoque, que la brune laisse à la libre interprétation de Wes. I want to be around you, to be close to you, to talk to you all the time, laugh with you, share my life with you, if you’ll have me. « I’m just sorry I didn’t realize it sooner. » Et plutôt que de continuer à parler, prenant conscience de la déferlante de déclarations qu’elle impose à celui qui n’avait rien demandé d’autre que la permission de l’embrasser, Anneke s’exécute. D’une caresse sur la joue du musicien, elle l’attire à elle et pose enfin ses lèvres sur les siennes.

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Mer 15 Juin - 19:47
Après avoir parlé, il resta quelques secondes en apnée, inquiet de la façon dont Ann allait réagir. Ce qu'il venait de confesser, ce you saved me, Wes croyait qu’elle en avait déjà plus ou moins conscience. En fait, une part de lui pensait qu'elle le tolérait à l'appart certes par amitié, mais aussi un peu par pitié. Le pauvre, si tu lui demandes de partir, il va se remettre à déprimer. Cette idée lui avait fait vivre de longues insomnies durant les dernières semaines. Longtemps, il avait hésité à proposer à Ann de déménager. De mettre fin à son squattage éhonté de la chambre d’amis. Mais égoïstement, l’infime possibilité pour qu’elle dise oui l’en avait empêché. Aujourd’hui, Wes s’en rendait enfin compte : il s’était trompé. Il le voyait dans les yeux d’Ann, à travers les quelques larmes qui s’y pressaient. Et cette prise de conscience lui fit un bien fou. Il n’était pas, et n’avait jamais été, un fardeau pour elle.

Elle fit quelques pas vers lui et son cœur s’accéléra. Il eut une brève pensée pour son propre reflet, qu'il avait croisé dans le miroir le matin même. Il repensa à son teint terne, aux cernes qui alourdissaient ses yeux et il regretta de ne pas avoir fait plus d'efforts vestimentaires. Ça lui paraissait toujours aussi incroyable qu'Ann s'intéresse à lui, d’ailleurs il ne réalisait qu’à moitié, il lui faudrait sans doute plusieurs jours pour être certain de ne pas rêver. Peut-être que demain, il demanderait à Ann de le pincer, histoire d’être sûr. Et pour cause : Wes vivait depuis des mois dans l'angoisse qu'Ann rencontre quelqu'un et qu'elle le pousse gentiment vers la sortie. Jamais il n'aurait imaginé que ce quelqu'un puisse être lui. Libéré du poids de cette peur latente, il se sentait plus léger. Plus heureux.

Il la laissa s'approcher lentement, immobile, jusqu’à ce qu’elle soit tout près de lui. Un sourire se dessina sur son visage en même temps que les doigts d'Ann glissaient le long de sa mâchoire. L'entendre dire qu'elle ne fuirait pas provoqua en lui un drôle de mélange de chaleur et de crainte. Et si jamais elle se sentait à nouveau mal ? Il refusait qu'elle se croit obligée de rester dans ses bras parce qu'elle le lui avait promis. Ann effleura ses lèvres et le brun dut prendre sur lui pour se concentrer et construire une phrase intelligible : « You know we can stop anytime you want, right ? » Dans la tête du musicien, il semblait évident qu’il ne se vexerait pas si Ann coupait court à leur étreinte. Mais Wes découvrait aujourd’hui le pouvoir merveilleux de la communication, alors il lui parut judicieux de verbaliser cette évidence.

Tandis que les mains d'Ann se baladaient sur son torse, il posa les siennes sur ses hanches, caressant du bout des doigts la peau de la jeune femme, à la lisière entre le bas de son tee-shirt et son pantalon. Bien sûr, il mourrait d'envie de découvrir ce qu'il ne connaissait pas encore d'Ann. Mais Wes s'empêcha de se précipiter. Il voulait faire les choses bien, pour qu'ils soient tous les deux pleinement en confiance. Maintenant qu'ils avaient mis au clair leur relation, ils disposaient de tout le temps du monde. Hors de question d’être expéditif, donc.  

Elle s'excusa et il sourit tendrement. Qu'elle n'ait pas réalisé ses sentiments plus tôt n'avait pas l'ombre d'une importance. Le moins qu’on puisse dire, c’est que lui n'avait pas été une flèche non plus. Tout ce qui lui importait, c'était cet instant, là, maintenant. Et puisque c’était la journée des choses-qu’ils-ne-s’étaient-jamais-dites, ses lèvres se rapprochèrent de son oreille, et il lui glissa : « J'ai jamais osé te l'avouer mais je t'ai toujours trouvée canon. » Mobilisant toute l’énergie qu’il lui restait après deux nuits d’insomnie, Wes fit en sorte que ce baiser fasse passer celui de l’Overkill pour un ridicule avant-goût. L’absence d’alcool l’y aidait : sans ce liquide anesthésiant, tout lui semblait décuplé. Il espérait qu’Ann ressente les choses aussi intensément que lui – du moins, il mit tout en œuvre pour que ça soit le cas.

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