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- Aller à New-York ? te demandait-elle, les yeux écarquillés. Elle qui n’était habituée qu’à son pays d’origine, la Chine. Elle n’imaginait pas une seule seconde quitter celui-ci pour te suivre.
- Je ne compte pas rester à Shenzhen, Mei… soufflais-tu, agacé de la situation.
- … et pour des vacances ? elle était en pleine négociation, comme si elle traitait un pacte avec le diable ; tu acquiesçais de la tête pour confirmer, si elle le souhaitait, vous pourriez toujours rentrer en Chine pour quelques semaines. Elle souffle enfin, heureuse de savoir qu’elle ne quitte pas indéfiniment son pays.
- C’est d’accord Xiu Kang, je vais préparer mes bagages.

À vous regarder de loin, on pourrait voir un couple solide avec une communication rationnelle. Seulement, tu n’aimes pas amoureusement Mei, tu l’as considère sûrement plus comme un petit animal sans défense qu’il faut traîner de partout, puisque tu es son propriétaire, même si, tu ne l’as pas décidé. La jeune femme est enjouée, elle sort ses grosses valises et se mets à soigneusement interposer des vêtements dans tous les styles possible. Tu es alors assis sur le rebord du lit, pensif. Tu dois quitter le pays, tu n’as pas confiance en tes parents, tu as vingt-huit ans et l’impression d’en avoir réellement vingt de moins.

- Xiu !
Tu sors de tes pensées, cherchant le regard de la demoiselle, interrogateur.
- Tu comptes fuir ?
Elle est perspicace, tu ris légèrement, fuyant son regard pour t’éterniser sur la vue qu’offre l’appartement au 15ème étage.
- Disons plutôt… que j’ai à faire autre part.
- Comment… ? Tu vas travailler ?
- Ça te paraît insensé ?
- Disons plutôt que… j’aurais préférée profiter pour m’amuser là-bas !
- … nous aurons le temps pour ça, ne t’en inquiètes pas.
Elle t’a toujours vu détendu, sans activité. Il faut dire que tu lui as caché pas mal de choses, mais ce n’était même pas méchant. Peut-être qu’en habitant ensemble, elle finirait par te quitter ? Bien que, ce n’était pas dans tes projets de là dégoûter de toi, tu serais soulagé si elle décidait de ne pas continuer de relation avec toi. Malheureusement pour vous deux, celle-ci ne vous conduirait pas vers le bonheur : tu ne l’aimais pas. Quand bien même tu acceptais de jouer le jeu, te laissant parfois tenter par sa gentillesse, tu sentais toujours un blocage. Tu avais fini par te persuader que l’amour n’était pas pour toi, et si copuler une fois de temps en temps avec elle, pouvait la rendre heureuse dans ce jeu de rôle qu’elle prenait bien plus à cœur que toi, tu le faisais sans grande joie.


- Il est grand cet appartement Xixi !! disait-elle en regardant chaque centimètre de cette foutue baraque, qui étais désormais votre appartement. Situé dans un quartier où une seule population était possible de croiser, elle était ravie de se sentir en sécurité.
- Papa sera rassuré de voir qu’on est bien logé. Demain nous iront faire des emplettes ? Ça manque un peu de… touche « nous »
Et voilà, encore ce sentiment de mal-être, toujours cette impression que tu pourrais vomir un arc-en-ciel.
- Mmmh… bien sûr. Tu posais tes affaires dans l’entrée, regardant rapidement la pièce à vivre.
- Tu t’es trouvée de quoi t’occuper ?
- Tu veux dire… quand tu ne seras pas présent ?
Tu hochais la tête, sans un mot.
- Je vais réfléchir, de toute manière, tu vas faire ton maximum pour ne pas travailler trop longtemps, non?
Arc-en-ciel, ARC-EN-CIEL !!!!!!!
- … Je ferais de mon mieux.