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(clara) all you've ever wanted was someone to truly look up to you

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Sam 24 Sep - 22:44
[tw : anxiété, mention d’addictions, relations familiales compliquées] Perpétuellement angoissé à l’idée d’avoir la moindre minute de retard, Arthur a, comme on dit, pris de l’avance – quarante-sept minutes très exactement. Après quelques secondes, à peine installé dans le café indiqué par Clara, le brun regrettait déjà sa décision, et il aura passé le temps restant à se ronger les ongles, mordiller la peau autour, pianoter nerveusement sur la table, taper du pied, consommer un peu trop de caféine pour un seul homme… le tout en alimentant le cercle vicieux d’anxiété qui s’est emparé de lui la veille déjà à la perspective de ces retrouvailles.

Entre son pote Wesley qui lui avait parlé de sa situation étrange avec son frère, son ami Joham qui en avait fait de même, et Jasper qui l’avait mis au courant de l’arrivée de Clara à New-York, il avait semblé à Arthur que les planètes s’alignaient. Il avait passé quelques jours à tourner les informations dans sa tête avant, pour la première fois – et je vous assure qu’il n’y avait jamais pensé auparavant, par peur de ce qu’il y trouverait, probablement -, rechercher sa petite sœur sur les réseaux sociaux. Ensuite, il avait fallu trois jours de plus pour réfléchir à ce qu’il pourrait lui dire, tourner le message dans sa tête, et le rédiger sans l’effacer. Que peut-on bien raconter à sa petite sœur aujourd’hui adulte, alors qu’elle n’était encore qu’une enfant la dernière fois qu’on a posé le regard sur elle ? Quelles excuses pourraient justifier de l’avoir abandonnée alors même qu’ils étaient inséparables ? Aucune. Aucune qui se donne face à un écran, en tout cas, et sans aucune certitude de leur valeur.

Oh, Arthur n’est pas bête, il se doute que Jasper a déjà dû donner quelques éléments de réponse à Clara. Peut-être même que leurs parents se sont fait un malin plaisir de l’afficher en exemple type des erreurs à ne pas commettre à l’adolescence, histoire d’être certains que la petite ne tourne pas aussi mal que lui. Non, Arthur ne doute pas un seul instant que Clara ait eu vent de ses frasques. Selon lui cependant, elles ne le dédouanent pas. Elles permettent d’expliquer sa fuite, certes, mais certainement pas les dix ans de silence qui ont suivi sa guérison. Ceux-là, il ne les doit qu’à lui-même et à sa lâcheté. A sa peur sans doute aussi d’affronter cette famille qui lui a tourné le dos lorsqu’il en avait le plus besoin. Car pour revoir Clara, il fallait passer par eux, et lassitude et angoisse ne sont que de pauvres euphémismes lorsqu’il s’agit d’expliquer ce qui l’en a empêché.

Aujourd’hui, enfin libéré de la peur latente d’avoir affaire à ses géniteurs, Arthur a osé. Malgré le soulagement de voir qu’elle ne semblait garder aucune rancœur envers lui, cependant, le brun n’a pas dormi de la nuit à la perspective de retrouver Clara aujourd’hui. Et alors qu’il aurait pu ne pas la reconnaître, lorsqu’elle passe la porte du café, il bondit de sa chaise à l’unisson avec son cœur qui explose dans sa poitrine. Il essuie ses mains moites sur son jean, se racle la gorge le plus discrètement possible, se rassoit, se relève, puis finalement balbutie quand elle arrive à sa hauteur : « Clara. Hi. Ehm, you, um, you haven’t changed. » Et c’est un non, Arthur. Maintenant, elle se rappellera toute sa vie de la phrase nulle que lui a sortie son abruti de grand frère douze ans après leur dernière rencontre. Virant à l’écrevisse, il fait machine arrière : « Well, you have changed, obviously you have, but you’re still, um, yeah, anyway, I’m sorry, I’m terrified. I get awkward when I’m nervous. » Il se gratte nerveusement la nuque. « How, how are you then ? »

@ Invité

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Mer 5 Oct - 15:22
Clara avait cette fâcheuse tendance à être perpétuellement en retard. Elle ne le faisait jamais exprès. Elle faisait une chose, puis une autre, et finissait par voir le temps défiler bien trop vite. Mais ce jour-là, rien ne pouvait l’occuper, rien ne pouvait la distraire. Elle allait revoir Arthur. Elle allait revoir son frère, après douze années de séparation. C’en était presque irréel. Et elle était absolument terrorisée à cette idée.

Elle avait été prise d’une émotion intense lorsqu’il l’avait contactée. La surprise, la joie, la peur, tout s’était mêlé. A chaque message, elle sentait son coeur battre à tout rompre et pourtant, leur conversation était fluide, presque comme s’ils s’étaient quittés la veille. Mais communiquer à distance c’était une chose, se revoir face à face en était une autre. Bien sûr qu’elle avait déjà fantasmé ce moment, de nombreuses fois d’ailleurs. L’avantage de l’imaginaire, c’est que tout était possible. Qu’il y avait toujours de l’espoir. Un espoir qui pourrait facilement se briser si les choses ne se passaient pas aussi bien qu’elle l’aurait souhaité. Et s’ils réalisaient qu’ils n’avaient plus que leur sang en commun ? Et s’il se rendait compte qu’il n’avait en fait pas de place pour elle dans sa vie ? Et si ces douze années avaient creusé un fossé infranchissable ? Elle aurait aimé ne pas y penser, mais elle ne pouvait s’en empêcher.



Elle marchait, et chaque pas vers le café était plus difficile, plus douloureux. Elle qui avait été si heureuse à l’idée de le revoir n’arrivait même plus à en ressentir l’excitation. Ses mains tremblaient, son corps s’agitait, elle avait l’impression qu’elle allait vomir de stress. Mais elle continua néanmoins, poussa la porte du café. Et elle le reconnut immédiatement. Il n’avait pas changé. Enfin, il avait vieilli bien sûr, mais c’était toujours lui et en un instant elle se sentit projetée des années en arrière. Il se leva, elle s’avança vers lui. La première chose qu’elle constata, c’est qu’il avait l’air aussi angoissé qu’elle. Quelque part, c’était rassurant. Elle laissa échapper un rire nerveux à sa remarque. Contrairement à lui elle était encore une enfant la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Il la retrouvait adulte. Que penserait-il de ce qu’elle était devenue ? Allait-il être fier, ou au contraire déçu, comme leurs parents semblaient l’être ?

« It’s… it’s fine. » Elle retira sa veste et s’assit face à lui. Ses gestes étaient maladroit, saccadés. « I’m… I’m okay. How are you? » Elle avait dû mal à reconnaitre sa propre voix. Elle hésitait, avait l’impression de bégayer. C’était plus facile par écrit. « Did you wait for a long time?… Was the place easy to find? » Elle entrelaça ses mains devant elle afin d’éviter de trop s’agiter. Elle mourait d’envie de le dévisager, mais craignait d’être trop intrusive. Elle le regardait tantôt lui, tantôt la table ou quoi que ce soit qui se trouve dans son champ de vision. « I guess I’m really nervous too. » Nouveau sourire nerveux. « But I’m happy we’re doing that. It’s… it’s good, right? » Elle réalisa qu’elle avait peur qu’il s’en aille. Elle marchait sur un fil, en total équilibre, dans la terreur de dire ou faire quelque chose qu’il ne fallait pas. Quelque chose de suffisant pour le faire fuir, cette fois-ci pour de bon.

@Arthur Reed

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Mer 12 Oct - 16:11
Arthur a imaginé cette scène des centaines de fois. Des milliers, pour être honnête. Dans sa tête, cependant, les retrouvailles ne se déroulaient jamais aussi bien qu’il ne l’espère aujourd’hui. La vaisselle se mettait à voler, Clara refusait catégoriquement de le revoir, ou, pire : acceptait uniquement pour lui envoyer tout son dédain à la figure. Et dans chacun de ces scénarios catastrophes, tout un tas de bonnes raisons d’expliquer pourquoi une telle réaction. A aucun moment n’a-t-il pensé que sa petite sœur puisse être aussi nerveuse que lui à l’idée de retrouvailles. Enervée, oui, impatiente, sûrement, méprisante peut-être. Jamais rien de positif. Mais nerveuse et inquiète de comment il va, jamais.

Il se rassied en même temps qu’elle, imitant son geste. Son regard se perd quelque part entre son mug et les doigts de Clara, incapable de la regarder dans les yeux. Il n’ose pas la dévisager, ne se sent pas légitime, a peur également de ce qu’il pourrait y trouver. Il y a la peur du mépris à nouveau, mais d’autres sentiments se mélangent également. Parmi ses angoisses, celles que sa petite sœur ait été formatée par leur famille et ne le prenne, au mieux pas au sérieux, au pire pour rien de plus qu’un piètre toxicomane, menteur et manipulateur. A vrai dire, ceux qui ne l’avaient pas vu depuis sa fuite auraient un tas de bonnes raisons de le penser. Il avait cependant tellement évolué en douze ans qu’il est terrifié à l’idée même de continuer à renvoyer cette image, surtout auprès de Clara. Clara qui n’y pouvait rien et qui n’était qu’un dommage collatéral dans cette histoire bien compliquée.

« I’m… good ? Nervous. But good. », lui répond-il sur le même ton. A la voir si stressée, ce sont des émotions contradictoires qui se bousculent dans la tête d’Arthur. Entre le soulagement de n’être pas seul et la honte d’en être le responsable. « Yeah, yeah, I’ve only been here a few minutes. » Mensonge. Lui avouer qu’il attend depuis près d’une heure est impensable, cela dit. S’ils réussissent à reconstruire leur relation, elle comprendra bien assez tôt le personnage, et la terreur qui le traverse à l’idée même d’arriver en retard où que ce soit. « Yeah, it’s good. », répète-t-il sans trop savoir si c’est par véritable approbation ou pour s’en convaincre.

Une serveuse vient prendre leur commande et le brun remercie tous les dieux pour ces quelques secondes de répit. Lorsqu’elle s’en va, son regard fuit à nouveau. Ses doigts s’entremêlent, s’entrechoquent, sa jambe tressaute par réflexe. Tout en lui transpire l’angoisse. Ce n’est qu’après un silence interminable – de dix secondes tout au plus, ressenties comme une éternité – qu’il craque : « Hey, listen, um, I’m not gonna be able to pretend this isn’t really awkward for both of us and everything’s fine. I know – I know it’s not… fine. » Un euphémisme s’il en est. « Small talk and shit, I, I suck at it anyway. », grommelle-t-il dans une tentative de désinvolture qui tombe à l’eau. Pour la première fois, ses yeux se posent sur sa petite sœur. Tous les muscles de son visage s’affaissent soudain, affichant un air abattu. « I’m sorry, Clara. I treated you like shit, I, I shouldn’t have left without telling you. And I promise I’ll explain everything, I want to. But maybe you wanna talk first ? I don’t know. »

@Clara Reed

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Mar 25 Oct - 9:50
Il allait bien. C’était tout ce qui comptait, pas vrai ? Ils étaient là, l’un en face de l’autre. C’était ce qu’elle avait pu rêver de mieux. Il ne la repoussait pas, ne lui annonçait pas qu’il n’avait en fait pas de place pour elle dans sa vie. Il n’était pas froid, mais aussi nerveux qu’elle. Les quelques coups d’oeil qu’elle osait à peine lui jeter lui confirmaient que c’était toujours bien lui, comme dans ses souvenirs. Que c’était bien Arthur.

Mais sa nervosité, elle, ne partait pas. Elle ne cessait de tirer machinalement sur les manches de son pull, la boule au ventre. Elle qui pouvait se montrer si bavarde ne savait pas quoi dire et craignait qu’un silence trop long ne s’installe. Elle aurait presque pu embrasser la serveuse qui vint prendre leur commande. Elle se décida pour un thé, jugeant que dans son état de nervosité le café risquait de la transformer en vraie pile électrique. Mais dès le départ de la serveuse, le silence s’installa de nouveau, durant quelques secondes qui lui semblèrent des heures. Quelques secondes où elle réfléchissait à quelque chose d’intéressant à dire, sans succès. Ce fut Arthur qui rompit le silence, ayant visiblement décidé de crever l’abcès. Cette fois, elle parvint à le regarder, surprise que tout vienne sur le tapis si tôt. Elle n’était pas sûre d’être prête. Elle n’était pas sûre de savoir quoi dire. « It’s… it’s fine. » L’était-ce, vraiment ? Elle n’arrêtait pas de le répéter, mais que ressentait-elle au fond ? Etait-elle triste, en colère, déçue ? Elle n’en savait rien. Elle avait toujours cette boule qui la prenait au ventre, à la gorge, faisait trembler sa voix et sa lèvre inférieure.

Ne pleure pas ne pleure pas ne pleure pas, qu’elle se répétait en boucle.

Elle avait toujours eu la larme facile, ce qui avait le don d’agacer ses parents qui considéraient que c’était là un manque de maturité de sa part. Et ils n’avaient sans doute pas tort. Elle s’était jurée qu’elle ne pleurerait pas, ou du moins pas durant les dix premières minutes. Elle déglutit et se plongea dans la contemplation de ses mains qui continuaient à tirer inlassablement sur ses manches. « For… for a long time I didn’t know what happened… nobody wanted to tell me, or even talk about you… » J’ai même cru que tu étais mort, faillit-elle ajouter, mais ça aurait été se donner le coup de grâce et elle n’était pas sûre qu’elle aurait pu stopper le flot de larmes après ça. « Then Jasper finally told me and… I understand why you left. I really do, but… » Mais quoi ? Pourquoi ne l’avait-il pas emmenée ? Avec ses yeux d’adulte, elle savait très bien pourquoi. Elle savait également que ce n’était pas à cause d’elle qu’il était parti. Et pourtant, elle devait se défaire d’un doute qui l’avait assaillie depuis le moment où elle avait appris les raisons de son départ.

Elle se força à lever les yeux, à le regarder, malgré l’eau qu’elle sentait monter. « I know I was just a kid and didn’t know better but… did I ever did… or say something that made it worst? » Elle comprenait pourquoi il était parti, oui. Mais la petite fille en elle continuait de chercher la raison pour laquelle il n’avait jamais essayer de la contacter, de l’appeler, de lui écrire.  

@Arthur Reed

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Dim 6 Nov - 18:25
Arthur a le chic pour rendre la moindre situation gênante. Pour amener les sujets qui fâchent sur le tapis bien trop tôt, divaguer pendant des heures, surtout lorsqu’il est nerveux. Ces retrouvailles n’échappent pas à la règle, que du contraire. Tous les muscles de son visage sont affaissés tandis qu’aucun autre de son corps tout entier ne semble être capable de se détendre. Son pied droit bat la mesure sur le sol du café, de moins en moins discrètement, tandis qu’il aperçoit les larmes dans les yeux de Clara. Il a merdé. C’était sûr et certain, il merde tout le temps, pourquoi s’en sortirait-il mieux aujourd’hui après tout ? Ses pensées divaguent sur des scénarios catastrophe, rendant la concentration très compliquée. Il doit se faire violence pour ramener son attention sur sa petite sœur en faisant taire ses pensées intrusives, mais il y arrive finalement.

Et à ses derniers mots, il ne peut s’empêcher de bondir – figurativement – de sa chaise. « Swee- (non, trop tôt pour des réflexes vieux de douze ans, d’autant plus que la personne devant lui n’est plus une enfant depuis longtemps, loin de là) Clara, no, absolutely not, you did nothing wrong. » Qu’il ait pu un seul instant provoquer ce sentiment chez la jeune femme lui est insoutenable. Aussi, il s’empresse de lui donner des explications : « You were like twelve and still you were the sanest person in that hell of a house. » Arthur s’arrête net, réalisant soudain la dureté de son ton. « Sorry, I probably shouldn’t talk this way about mom and dad, » Mom and dad. Il n’a pas prononcé leur nom, ni même mentionné leur existence depuis des lustres, et encore, en utilisant l’appellation géniteurs pour les désigner. Utiliser ces mots est étrange pour Arthur qui tique un instant. Mais sans savoir comment se place Clara vis-à-vis d’eux, il ne devrait pas lui imposer son ressentiment. Aussi, il continue : « I’m sure, I’m sure you had a very different experience. And I can’t, I can’t forgive them, never will, but I shouldn’t put you in the middle of my issues. » Surtout pas lors d’une première rencontre après plus d’une décennie de silence.

Arthur prend quelques secondes pour mettre ses idées en place. Une gorgée de café plus tard, il finit par se lancer dans une longue – et maladroite – explication : « The thing is, you were perfect. And as soon as I started feeling myself again, not a single day has passed without thinking about you. I… I really wanted to get back in touch, really, but… You know, at first you were still a kid and I have no excuse except being a selfish cunt. I had no intention in talking to mom and dad, who knew what they’d told you anyway. I mean, they’ve always pictured me as the lazy junkie they failed to raise, never missed an opportunity to remind everybody around them. And I was feeling okay for the first time in forever and I thought… yeah, like, talking to them would send me right back to the gutter. So I didn’t. » A-t-elle besoin de tous ces détails ? Peut-être. Peut-être pas. Le fait est qu’Arthur a une certaine tendance à divaguer, et sa nervosité n’arrange rien à ses histoires. « And then you grew older and I just, I, I simply assumed you were better off without me. And, I have to say, you were freaking me out. What you could possibly be thinking was freaking me out, what you believed, what you’d fairly enough scream at my face, and… yeah, anyway. I talk too much, always do. »

Un long soupir s’échappe de la bouche d’Arthur. Son côté pessimiste prend le dessus sur toute notion de bon sens, lui rappelant en boucle qu’il aurait mieux fait de se taire tout court, de laisser Clara à sa petite vie qu’elle avait construite et réussissait très bien sans lui. Et alors que les larmes se pressent dans ses yeux, qu’il tente tant bien que mal de réprimer, il conclut dans un souffle : « I’m sorry for acting so self-centered, Clara, and for assuming what was best for you. I abandoned you and you absolutely did not deserve it. »

@Clara Reed

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Jeu 1 Déc - 14:25
Elle aurait tant voulu se reprendre. Agir en adulte, comme le lui disaient ses parents. Elle avait l’impression qu’en craquant elle se mettait au centre de l’attention, et c’était tout sauf ce qu’elle souhaitait. Et pourtant, lorsqu’il lui dit qu’elle n’avait rien fait de mal, qu’elle n’y était pour rien, qu’elle n’avait pas empiré sa situation, elle se sentit brièvement libérée d’un poids. Brièvement seulement, car l’écouter était tout aussi douloureux. Enfin, après toutes ces années, elle avait les explications qu’elle attendait, de sa part à lui. Ce qu’il avait vécu. Et elle eut de nouveau envie de pleurer, car c’était pire que tout ce qu’elle avait pu imaginer. Et qu’elle n’avait pas été là. Elle non plus n’avait pas essayé de le recontacter. C’était certes difficile lorsqu’elle était plus jeune, mais après que Jasper lui ait dit la vérité elle aurait pu faire un pas vers lui. Mais elle n’avait pas osé.

« I’m… I’m glad you’re telling me all this. And I’m so sorry, I had no idea it was that bad. » Ou plutôt elle n’avait pas voulu le savoir, parce que malgré tout son vécu à elle, elle voulait encore trouver des excuses à ses parents. Parce que leur en vouloir était trop difficile, l’idée même de couper les ponts lui était insupportable tant elle se sentait instable seule. Elle continuait à conserver ce lien, par téléphone, aux fêtes de famille, même si elle ressortait chaque conversation, chaque visite avec une estime d’elle-même au plus bas. « Mom and dad, they told me nothing and never wanted to answer any of my questions. To tell you the truth… » Elle sentit une fois encore les larmes monter en replongeant dans ces terrifiants souvenirs. « At some point I thought you were dead. I thought you were dead and no one wanted to tell me. » Elle appuya son visage contre ses mains pendant quelques instants, jusqu’à ce que la serveuse revienne avec sa commande. Clara s’efforça de se reprendre et s’essuyer rapidement les yeux puis la remercia avant de regarder de nouveau son frère.

« I’m sorry… I shouldn’t cry like a child. I shouldn’t make this about me. » Elle sourit vaguement, nerveusement avant de placer ses mains autour de sa tasse de thé pour se réchauffer. Elle resta un instant silencieuse à regarder le fond du mug, avant de reprendre. « I… I’m not sure how I should feel, to be honest, if I’m angry or not… but it’s not just your fault. I could’ve reached out too. I was just so afraid that you wouldn’t want to have anything to do with me anymore. I think it was better to not know. » Lui en voulait-elle d’être parti, de ne jamais l’avoir recontactée, de l’avoir laissée seule toutes ces années face à leurs parents ? Elle n’arrivait pas à le déterminer. Elle n’avait jamais été douée pour faire face à sa colère et sa rancune.

« About mom and dad… I didn’t tell them that I was seeing you, I wasn’t sure you’d want to. » Après ce qu’il lui avait dit, elle se doutait bien qu’il n’avait peut-être pas la moindre envie de les revoir, jamais, mais elle ne pouvait s’empêcher d’avoir cette envie de réconcilier tout le monde. C’était ridicule, elle le savait. Et elle ne pouvait certainement pas le blâmer de ne plus jamais vouloir leur parler. Elle but quelques gorgées de son thé, ce qui lui fit le plus grand bien et la calma un peu avant de reprendre. « What about now ? Are you happy ? Are you okay ? » C’était bien le plus important. Il avait l’air de s’en être sorti, mais elle préférait tout de même le lui entendre dire.  

@Arthur Reed

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Dim 29 Jan - 18:50
Arthur finit enfin par se taire. Il s’en voulut un peu de n’avoir pas réussi à le faire plus tôt, d’avoir imposé ses propres émotions à une Clara qui n’avait pas demandé grand-chose. Il se sentait si redevable qu’il avait cédé au besoin de se justifier, tout justifier, peut-être un peu trop, même. Elle n’avait certainement pas besoin d’entendre ses états d’âmes au sujet de leurs parents, ni de l’écouter grommeler sur ce qu’ils pouvaient bien penser de lui, et pourtant, il ne lui avait pas laissé le choix. Et maintenant qu’elle le regardait avec ses grands yeux pleins de larmes, Arthur sentait son cœur se briser un peu plus à chaque seconde qui passait.

Clara commença par s’excuser et il secoua la tête. Non, elle ne savait pas, et pour être très honnête, elle n’aurait pas pu. Même Jasper ne connaissait pas tous les détails, lui qui avait pourtant été un confident des plus fidèles même au plus bas, lorsqu’il s’était échappé du Vermont en pleine nuit et qu’il cherchait un abri pour quelques jours. Arthur refusait donc que sa petite sœur se sente responsable, ni qu’elle ait l’impression de lui devoir des excuses. D’ailleurs, lorsqu’il vit ses yeux s’embuer et sa voix s’enrouer, sa gorge se noua, son cœur serré de honte, de gêne et de culpabilité.

Il remercia la serveuse d’un signe de tête, incapable d’ouvrir la bouche, mais quand Clara s’excusa, il secoua à nouveau la tête et cette fois, s’interposa : « But it is about you, Clara, you’re one half of this relationship. And you’ve been hurt. Please, cry if you need to. » Il ne s’en priverait pas, à sa place. A vrai dire, la voir dans cet état après douze ans lui brisait le cœur, mais une petite part de lui (celle qui ressemblait à un petit démon sur son épaule, qui l’obligeait à retourner en thérapie le temps de quelques séances par an et qui aimait lui rappeler son insignifiance) se faisait un plaisir de penser qu’il méritait cette souffrance. Qu’il l’avait bien cherché, pour l’avoir causée chez Clara, à l’époque une enfant si innocente. Aussitôt sa remarque lancée cependant, il se tut à nouveau pour lui laisser la place, et il écouta avec attention. Il ne répondit rien, d’ailleurs, se contentant de l’observer de ses grands yeux de labrador triste, incapable de prononcer le moindre mot sans fondre en larmes. Il hocha la tête pour simple réponse, honteux.

Puis, elle mentionna leurs parents. « It’s okay. », répondit-il dans un murmure. « They can know, I don’t mind. I just… I don’t want them reaching out. » Arthur ne voulait pas lui donner d’espoir quant à une potentielle réunion de famille. A l’instant, cette simple idée provoquait en lui un torrent d’angoisses. L’idée même de rentrer dans le Vermont était source d’anxiété. Ajoutez ses parents à l’équation et Arthur ne répondrait plus de rien. Une partie de lui pourtant avait envie qu’ils sachent qu’ils s’étaient trompés à son sujet. Qu’il s’en était sorti et qu’il allait bien. Bref, que Clara leur parle de lui, bien qu’il ne l’admettrait jamais tout haut, l’aurait bien arrangé. L’avouer aurait cela dit eu un arrière-goût amer, comme s’il manipulait sa sœur pour parvenir à se venger. Comme quoi, penser à eux le renvoyait tout droit aux heures les plus sombres de son existence, aussi il ne s’attarda pas et plongea tête la première lorsque la brune proposa un changement de sujet : « I’m alright. Been sober for a little over a decade now. And, you know, just navigating through life. », répondit-il distraitement en touillant dans son latte. Une seconde plus tard, il releva la tête et lui offrit un sourire tendre : « I’m as close at happy as I could get. » Et c’était la vérité. Après avoir peiné tant d’années, il était fier de pouvoir prétendre à une vie des plus normales. « What about you ? You’re happy ? »

@Clara Reed

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Ven 7 Avr - 15:33
Entendre tout ça, aussi douloureux que cela puisse être, lui faisait pourtant du bien quelque part. Elle sentit comme un poids s’ôter de ses épaules, un poids qu’elle n’avait pas forcément eu conscience de porter jusqu’à présent. Ce n’était pas de sa faute, il ne lui en voulait pas. Et il était là. Elle détestait qu’il ait tant souffert, qu’ils aient été séparés toutes ces années, mais au moins, elle savait la vérité. Elle pouvait entendre ce qu’il s’était passé de sa bouche au lieu de n’avoir que les versions des uns et des autres, ou pas de version du tout.

C’est étrangement alors qu’il lui donnait explicitement le feu vert pour pleurer que le flot de larmes sembla commencer à se tarir. Et tant mieux. Elle n’avait pas envie que leurs retrouvailles se passent comme ça, alors qu’elle n’allait pas tarder à noyer sa boisson dans ses propres larmes. Elle sentait que le tourbillon d’émotions se calmait. Elle arrivait à mieux le regarder, détailler son visage si familier et pourtant si étranger en même temps. Le temps avait laissé son empreinte, mais il était toujours le même.

Le sujet de leurs parents la mettaient mal à l’aise. Elle n’avait pas envie de mentir. Mais elle avait encore moins envie de mettre Arthur dans une situation compliquée, alors même qu’ils venaient seulement de se retrouver. « Okay. I’m not sure what I’ll do to be honest. I guess I’ll have time to think about it. » Bien sûr, elle fantasmait de retrouvailles émouvantes, d’une famille de nouveau unie après tant d’années. Mais ce n’étaient là que des rêves d’enfants, et elle ne pouvait que comprendre son frère de ne pas souhaiter renouer contact après ce qu’il s’était passé. Elle ne savait pas non plus comment annoncer la chose à leurs parents. Quelles serait leur réaction ? Seraient-ils émus, en colère, ou… indifférents ? Elle n’était pas certaine d’avoir envie de le savoir, pas encore du moins.

Y aurait-il une chance de réconciliation dans l’avenir ? Elle ne voulait pas insister pour le moment, sentant le sujet sensible. Elle préférait se concentrer sur lui, sur sa vie, ce qui lui était arrivé. Comment il allait. « That’s great, I’m so proud of you! » Et elle l’était. C’était un soulagement de savoir qu’il n’était plus en danger, qu’il allait bien, même si elle l’avait déjà compris à travers ses messages. Si elle était heureuse, elle? Elle sourit, ne sachant trop quoi répondre sur le moment. « Well, I guess so. Things have been so intense lately. New city, new job… it’s not all perfect, but I think I’m happy to be here. » Heureuse de le retrouver, aussi.

« Do you have kids? Or a wife? » demanda-t-elle peut-être un peu trop abruptement. Cette question, elle se l’était souvent posée. S’il avait une famille à lui, une famille où elle n’avait peut-être pas sa place, et surtout, si elle avait été absente pour des étapes si importantes. Elle se sentit pourtant horriblement indiscrète, comme si elle pénétrait un territoire trop intime où elle n’avait pas vraiment sa place. Elle essaya de repousser ce sentiment tant bien que mal, de se faire violence pour ne pas se sentir si gênée. C’était son frère, ils avaient été si proches mais à présent tout ou presque était à reconstruire. Et même s’il avait reconstruit autre chose de son côté, même si elle avait tout raté, elle voulait faire partie de sa vie à présent.

 

@Arthur Reed je suis si désolée pour cet affreux retard hidebox normalement ça ne devrait plus arriver

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