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Us against the world • ft. Harry

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Lun 18 Nov - 23:47
Us against the world
Harriet Mayfair & Melissa Lowe
Totalement avachie sur son canapé, Melissa était occupée à regarder la télé, se mettant à jour sur les nombreuses séries sur lesquelles elle avait pu prendre du retard à cause de son boulot, des préparatifs du mariage et tout le reste. Elle profitait d'ailleurs du fait que son fiancé avait été obligé de partir pour la semaine à cause de son boulot pour ça, et aussi du fait qu'elle n'avait tellement rien à faire au boulot qu'elle pouvait se permettre de fermer boutique. Elle avait bien quelques chantiers en cours, mais elle avait fait tout ce qu'elle pouvait faire de son côté et se retrouvait un peu comme une quiche à devoir attendre que ses divers fournisseurs lui livrent ce dont elle avait besoin pour continuer. Et se tourner les pouces au bureau, ça ne la branchait pas trop, surtout que même si elle adorait ce qu'elle faisait et qu'elle n'avait pas peur de la surcharge de travail, pour le coup elle était justement surchargée de travail. Alors bon, comme Mel était déjà trop occupée pour se permettre de prendre de nouveaux clients et en attendant de pouvoir continuer à travailler, elle s'occupait comme elle pouvait. Raison qui expliquait en grande partie pourquoi elle avait passé la majeure partie de la journée dans le salon de son loft, à switcher entre émissions de télés et séries qu'elle avait en retard. La jeune femme avait bien tenté de sortir dehors comme à son habitude pour laisser parler son bon vieux crayon, mais un temps particulièrement pourri l'avait obligée à remettre cette idée à un jour ou elle ne risquait pas d'attraper une pneumonie à rester dehors.

Et puis bon, il fallait bien avouer que ces derniers temps, Melissa n'avait pas forcément le moral au plus haut. Toujours pour la même raison. Cette fille qui hantait son esprit et qu'elle était tout bonnement incapable de se sortir de la tête, peu importe ce qu'elle pouvait essayer pour ça. La dernière tentative de Melissa pour essayer de l'oublier était justement de glander comme une adolescente devant la télé en faisant tout son possible pour ne pas penser à elle, mais ça n'était pas vraiment plus fructueux que ce qu'elle avait pu essayer avant. Se redressant à moitié, Melissa attrapa la bouteille de whisky qui trainait sur la table basse, avant de s'en servir un verre et d'en boire une longue gorgée. Qui n'était pas son premier de la journée, loin de là. Melissa n'avait rien d'une alcoolique en temps normal, même si elle ne disait jamais non à un petit verre après une dure journée de boulot, mais elle tentait aussi de combattre le mal par le mal. Une idée totalement stupide, parce que l'alcool ne l'aidait pas forcément à y voir plus clair, bien au contraire. Elle ne savait plus du tout où elle en était, à tel point qu'elle avait téléphoné à Harry pour lui parler. Melissa avait toujours été une incorrigible romantique, qui croyait au prince charmant, au grand amour et à ces histoires qui se finissaient toujours par « et ils vécurent heureux, encore et encore », alors qu'Harriet avait une vision totalement différente des relations sentimentales ou même de l'amour. Et aussi bien plus d'expérience en matière de relation. Non pas qu'elle prenait son amie pour une dépravée ou quoi que ce soit d'aussi péjoratif, mais peut-être qu'Harry pourrait l'aider à y voir plus clair. Après l'inévitable moment où elle allait se fendre la poire quand Melissa lui avouerait qu'elle avait pu embrasser une autre personne que son frère. Et une fille qui plus est. Mel ne lui avait rien dit de tout ça, simplement qu'elle avait besoin de lui parler de quelque-chose d'important. Harry lui avait répondu qu'elle essayerait de passer quand elle pourrait, mais pour le moment la jeune Lowe attendait encore la venue de son amie.

Lorsque la sonnette retentit dans le loft, Melissa se redressa d'un coup, avant de bondir de son canapé, prenant tout juste le temps de mettre sur pause la série qu'elle regardait. Se dirigeant vers la porte d'entrée, la jeune femme attrapa au vol son porte-monnaie posé dans l'entrée. Et alors qu'elle ouvrait la porte, Melissa regarde de haut en bas la personne qui se dressait devant elle, avant de lancer un peu bêtement « Toi t'es pas le livreur de pizzas. » S'écartant en vitesse de la porte, Melissa invita son Harriet à entrer, tout en lançant « Allez, reste pas dehors par ce temps, tu va choper la crève. » Refermant derrière son amie, Melissa la prit dans ses bras, heureuse de la voir même si ça n'était pas vraiment prévu « T'aurais quand même pu prévenir. J'ai l'air d'une loque moi! » Même si Melissa n'avait rien d'une acheteuse compulsive qui possédait assez de fringues pour pouvoir tenir au moins un à deux mois sans faire de lessive, elle aimait bien être un tantinet habillée quand elle recevait des gens chez elle. Or là, vêtue d'un short tellement court qu'il aurait fait hausser les sourcils de sa mère jusqu'à ce qu'ils disparaissent sous ses cheveux et d'un t-shirt trop court qui laissait voir son nombril, Melissa ne pouvait franchement pas dire qu'elle ressemblait à quelque-chose. Mais alors qu'elle regardait un peu plus en détail son amie, la jeune artiste ne mit pas longtemps à se rendre compte qu'Harry n'allait visiblement pas fort, et son sourire s'effaça peu à peu « Tu va bien? T'as l'air... pas bien. » Bien piètre choix de mots, comme quoi il fallait croire que les quelques verres qu'elle avait pu s'enfiler au cours de la journée avaient eu raison d'une partie de ses neurones. Mais apparemment, il n'y avait pas qu'elle qui avait des soucis, mais entre s'épancher sur ses soucis et prêter son épaule et son oreille à Harriet, Melissa ne mettait pas longtemps à faire son choix. Et peu importait les circonstances, la jeune Lowe était toujours là quand la Mayfair avait besoin d'elle.
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Mar 19 Nov - 15:59
J'essayerai de passer rapidement. Qu'elle avait dit.

Melissa est tellement habituée à son inconstance qu'elle a juste accepté la fatalité. Même ses amis les plus fidèles savent qu'ils ne peuvent pas se reposer sur l'irresponsable Mayfair... Ça blesse un peu Harry. Pas tant à cause de cette situation précise qu'à cause du constat général de son lunatisme. T'es incapable d'aimer qui que ce soit d'autre que toi, de toute façon, Harriet. Et ils en font tous les frais. Dynah, Lyzianna, Melissa, ses frère et sœurs, ses parents, son fiancé, ... La liste est longue et durerait une éternité ou deux, si on choisissait de la poursuivre avec assiduité.
Le pire, c'est qu'il n'y a rien à y faire : la vie est ce qu'elle est, Harriet est ce qu'elle est. Dynah l'ignore, Lyzianna l'ignore et la déteste, ... Et il reste Melissa. Melissa, qui n'a jamais trop demandé ou jugé. Veut-elle également la décevoir ? Non. Va-t-elle le faire ? Probablement. N'est-ce pas là son terrible destin ? L'échec. A aucun instant elle n'essaye d'aller à contre-courant de la triste vérité. Mais là, tout de suite, elle aurait quand même bien besoin d'une amie.

Alors elle est là, devant son perron, à se demander l'espace d'une seconde si elle souhaite vraiment la foutre en l'air comme elle a foutu en l'air tous les autres, si elle souhaite vraiment lui dégobiller son existence indigeste à la gueule, et lui faire endurer ses malheurs de pauvre, pauvre petite bourge.

Harriet, souviens-toi que tu es là pour elle, et non l'inverse.
Sale connasse égoïste.


Ah oui, c'est vrai. Melissa a des problèmes. Tous ses instincts amicaux sous-développés et sous-nourris s'activent. S'il s'agit de son imbécile de frère qui a fait n'importe quoi, il va morfler la poussière. Il ne l'a jamais méritée, de toute façon.

Quand la porte s'ouvre, elle essaye de sortir son meilleur sourire d'apparat. C'est un échec cuisant, puisque Melissa a l'air de remarquer tout de suite qu'elle va mal. Alors le visage se décompose un peu, craquelle sous la pression et sous la morosité. Ça doit faire quelques jours qu'elle n'a pas dormi, et autant qu'elle n'a vu presque personne. Un véritable record d'abstinence, compte tenu de qui est Harriet Mayfair. Ce n'est même pas qu'elle n'a pas essayé, ou qu'il n'y a personne de disponible (on est toujours disponible pour Harriet Mayfair), c'est qu'elle n'a envie de personne. Ouais, pour la première fois de sa vie, depuis sa puberté, elle n'a envie de personne. Ou d'une seule. Qui ne lui parle plus. Avec qui elle a tout gâché. Histoire de changer. 

Harry a même tellement envie de personne qu'elle ne prend pas la peine de mater allègrement sa future belle-sœur. Quoi ? C'est vrai. Melissa est magnifique. L'on pourrait porter un sac poubelle que la beauté resplendirait toujours pareil.

« T'inquiète, j'ai déjà la crève. La crève du cœur. Dramatise-t-elle. Puis t'auras toujours moins l'air d'une loque que moi. D'ailleurs faut que t'arrêtes de penser qu'un mini-short c'est indécent. On est en 2019. » 

Elle se laisse entrer, dépose son manteau dans un coin, et s'affale dans le canapé. Son menton s'enfonce un peu dans son cou, alors qu'elle prend un coussin à câliner. Ouais. On en est là.

« Alors ? Qu'est-ce que mon abruti de frère t'a fait ? Que je me figure mentalement combien de dents il faut que je lui casse. Ou combien de doigts... Son sourire, c'est bien tout ce qu'il a de potable. Demande-t-elle du ton le plus blasé de la terre. » Son frère n'est pas comme elles. Son frère est carriériste, ambitieux, gentil oui, mais un peu égocentré (c'est une caractéristique Mayfair, il paraît). Son regard tombe sur la silhouette de Melissa. Malgré tout, malgré ses propres problèmes, Harry a la moue inquiète. Ce n'est pas tout le temps qu'on arrive à perturber la parfaite petite vie hétéro-centrée de Melissa Lowe. En définitive, il se passe un truc, un vrai truc, quoi. « Tu sais que tu peux tout me dire. Quoi que t'aies à m'avouer, je suis sûre que c'est pas si grave. Dédramatise, Mel. Tu sais bien que je t'aiderais même à cacher un cadavre. Blague-t-elle allègrement. Bon par contre, si c'est ça, dis-le moi tout de suite, parce que faut commander quelques trucs, et après vingt-deux heures, c'est mort. »

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Mar 19 Nov - 23:33
Us against the world
Harriet Mayfair & Melissa Lowe
Malgré le fait qu'elle ait à moitié le moral dans les chaussettes, Mel ne peut s'empêcher d'afficher un petit sourire alors qu'Harry essayait de dédramatiser son cas comme elle peut, tout en lui adressant une petite pique amicale sur son côté un peu coincé. Si seulement la plus jeune des Mayfair savait, elle ne la regarderait sûrement pas du même œil. Depuis qu'elle avait téléphoné à Harry pour lui dire qu'elle avait besoin de lui parler, Melissa retournait encore et encore la situation pour essayer de trouver un moyen de parler de tout ça à son amie sans qu'elle n'ait au passage l'impression d'être la fille qui trop conne pour se rendre compte de ce qu'elle avait pu faire et qui avait fait la plus grosse erreur de sa vie. Une erreur qui aurait pu aller bien plus loin si elle n'avait pas réussi à se ressaisir au dernier moment. Mais bon, il n'y avait pas vraiment de bonne façon de dire ça. Ou en tout cas aucune ou Melissa n'avait pas honte de son comportement à un moment ou à un autre. Alors qu'Harry prenait ses aises et se dirigeait vers le salon, le sourire de Mel disparut à peu près aussi vite qu'il était apparu, profitant du fait que son amie lui tournait le dos et qu'elle ne risquait donc pas de voir à quel point elle allait mal en réalité. Mais bon, elle ne pourrait pas retarder l'inévitable bien longtemps. Après tout, elle ne l'avait pas appelée pour se contenter de lui servir deux ou trois semi-vérité qui l'aideraient à garder la face, et elle connaissait trop bien Harry pour savoir que cette dernière n'allait pas s'arrêter avant d'avoir le fin mot de l'histoire.

Alors que la Mayfair s'écroulait sur le canapé et prenait un de ses coussins en otage, Melissa attrapa un des verres posés sur le bar, avant de le déposer devant Harry. Vu son état, elle en avait probablement autant besoin que Melissa, qui en profita pour remplir à nouveau son verre en même temps qu'elle servait une dose plutôt généreuse à son amie, avant de boire à nouveau une longue gorgée de whisky. Autant parce qu'elle avait bien besoin de ça pour essayer de se donner du courage que pour tenter une fois de plus de noyer ses souvenirs déplaisants derrière une bonne dose d'alcool. Et la future mariée afficha à nouveau un petit sourire alors qu'elle présumait de ce qu'il se passait, mettant évidement tous les torts sur le dos de son frère. Harry ne l'avait jamais aimé, et elle n'avait jamais manqué une occasion de dire à Melissa qu'elle avait eu « une idée de merde » en acceptant de l'épouser, ou même en acceptant de sortir avec lui à la base « Range ta pelle Harry, il a rien fait. Mais je garde l'idée pour planquer un cadavre. Je risque d'en avoir besoin. » Non, ça n'était pas lui le fautif dans l'histoire. Même si le frère d'Harry était... un pur produit de la famille Mayfair. Mais qui même s'il était loin d'être parfait, n'avait jamais rien fait pour couler leur relation. Enfin pour ce que la jeune Lowe en savait, même si son fiancé n'avait jamais été doué pour lui cacher des choses. Elle le connaissait trop bien pour ça. Tout comme Harry et elle se connaissaient trop bien pour être capable de se cacher quoi que ce soit. Depuis toujours, elles avaient toujours trouvé une oreille attentive chez l'autre, et même si ce qu'Harry pouvait bien lui raconter avait de quoi choquer l'artiste, pas une seule seconde elle ne se serait permise de la juger pour ce qu'elle avait bien pu dire ou faire. Mel n'était pas comme ça. Elle n'était pas comme ses parents, comme le reste de sa famille, qui n'avaient pas leur pareil pour juger les gens et les prendre de haut, se considérant tellement plus prestigieux que le reste du monde. Mel, elle aimait les gens. Et plus que tout, elle aimait Harry. D'un amour purement platonique certes, mais les faits étaient là.

Avalant une nouvelle gorgée de son verre, Melissa garda son regard braqué sur sa télé ou l'image était encore figée, avant de finir par souffler « C'est moi la fautive pour le coup. Et j'ai fait une sacrée connerie. » Ramenant ses jambes contre elle, Mel posa son menton entre ses genoux avant de passer sa main libre dans ses cheveux, les ramenant en arrière « Je suis allée dans un bar, avec quelques amies, histoire de faire la fête, passer une bonne soirée, tu vois le genre. » Ça n'avait rien d'une question, parce que Mel savait bien qu'Harry avait une vie sociale pour le moins riche, en tout cas bien plus que celle de la jeune Lowe. Et puis elles en avaient passé des soirées à se déhancher en boite sur une musique beaucoup trop forte, même si elle avait pu finir plus d'une fois toute seule assise à leur table pendant qu'elle regardait Harry essayer de mettre le grappin sur quelqu'un. Ce dont elle n'avait jamais tenue rigueur à son amie d'ailleurs, c'était sa façon à elle de s'amuser, elle n'avait pas à juger « Je sais même pas pourquoi j'ai fait ça, j'avais à peine du boire deux ou trois cocktails. » Melissa avait l'impression d'avoir une tonne de briques dans l'estomac, alors qu'elle essayait de retarder autant que possible l'inévitable moment ou elle devrait avouer à Harry ce qu'elle avait fait. Mais ce qu'elle disait n'était pas tout à fait vrai. Elle savait pourquoi elle l'avait fait. Parce que cette blonde était belle, drôle, et incroyablement envoutante. Et qu'elle n'avait eu qu'à claquer des doigts pour pousser Melissa à tomber dans ses filets « J'ai embrassé quelqu'un. » Quelqu'un d'autre que le frère d'Harry. Et quand bien même Melissa avait adoré tout ce petit jeu qu'il y avait eu entre elle et cette fille, elle était incapable de se pardonner son écart.
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Mer 20 Nov - 2:48
Longtemps après que Melissa ait achevé son récit, Harry reste silencieuse. Comme si elle attendait la suite. Il doit y avoir une suite, non ? Ca ne peut pas juste s'arrêter à j'ai embrassé quelqu'un... Ce n'est quand même pas que ça, le problème, si ?... Ok. Peut-être qu'elle a légèrement sous-estimé l'ingénuité de Melissa. Ses lèvres s'entrouvrent, son doigt se lève, puis se baisse. Elle cherche ses mots. Comment lui faire comprendre ? Hum. Arrache le pansement, Harry. Un coup sec. « Je crois que je suis plus choquée par le fait que tu ne m'aies pas invitée que par le fait que tu aies embrassé quelqu'un. Ironise-t-elle en se retenant d'éclater de rire. » Pour un peu, elle en oublierait presque ses propres problèmes. « Franchement, tu as osé poser tes saintes lèvres sur d'autres que celles de mon frangin ? Fait-elle faussement choquée, en posant sa main sur sa poitrine. Tu devrais te laver la bouche à l'eau bénite avant que tu commences à te nécroser ! » Oui, Harry la charrie un peu, mais c'est gentil, sur le ton de la blague. Elle sait à quel point ça doit bouleverser son amie, elle n'essaye pas tant de la moquer que de l'aider à dédramatiser la situation. Elle pouffe avant de reprendre son sérieux. Un raclement de gorge vient balayer ce qui lui restait d'ironie. 

« Melissa, regarde-moi. Demande-t-elle en attrapant le menton. C'est pas la fin du monde. C'est qu'un bisou. En plus, je sais que tu pensais pas à mal. T'es la personne la plus gentille et la mieux intentionnée que cette terre ait jamais porté. »

Elle se rapproche de son amie pour lui faire un câlin. Parce que Harry a toujours été très tactile, et qu'elle parle mal de tout ce qui remplit habituellement le cœur. Une accolade, c'est plus rassurant, plus parlant, plus vrai. Ça transmet à quel point elle l'aime, ça transmet qu'elle sera toujours là pour en parler, toujours là pour Melissa et toujours de son côté plutôt que de celui de son frère. D'ailleurs, si il a réussi à perdre quelqu'un d'aussi résilient que Melissa Lowe, même momentanément, même deux secondes, le temps d'un baiser, il n'y a plus beaucoup d'espoir pour cet imbécile psycho-rigide. 

Après quelques secondes d'étreinte, elle recule. Sa main attrape le verre pour apporter une gorgée d'alcool au gosier, et sa mine se réjouit. Un sourire fleurit aux lèvres. Avant même qu'elle le dise, on peut comprendre : elle veut en savoir plus, c'est marqué partout sur sa figure, jusque dans les plus petits sillons de son visage. La curiosité rampe sous la peau, infecte la chair. Ouais, elle veut savoir, connaître absolument tous les détails. Ce n'est même pas tant par réelle envie de potins que parce que ça lui permet de s'échapper de son propre bourbier. Quand elle pense à ça, quand elle se concentre sur Melissa, elle n'a plus à penser à Dynah, à Lyzianna, ou toute la merde qui s'est accumulée autour de leurs histoires. 

« Tu vas quand même pas me faire supplier ? » Harry veut du croustillant, du sulfureux, tout ce dont la vie de Melissa, d'après elle, manque cruellement. « Qui est l'heureux élu ? Est-ce que je le connais ? » Telle une commère que rien n'arrête, elle s'enthousiasme. « C'était quoi, le bar ? Ne me dis pas que c'était un autre de tes trucs bobos chics, là... Y a que des cons en costard dans c'genre de trous. » Des cons en costard comme mon frère, elle se garde de préciser. « Alooors ? Qui c'est ? Tu sais que je juge pas. Promis, je rigole même pas, cette fois. » Elle est insistante et inépuisable. Melissa doit le savoir : tant qu'on n'aura pas craché le morceau, Harriet Mayfair restera le cul vissé sur ce canapé, à faire courir sa voix la plus nasillarde et la plus énervante possible. Quoi ? On sait faire des caprices ou on ne sait pas. Et elle, c'est la championne du monde. De longues, très longues heures de pratique avec ses parents.

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Sam 23 Nov - 21:06
Us against the world
Harriet Mayfair & Melissa Lowe
Melissa savait qu'Harry risquait de gentiment se payer sa tête quand elle saurait ce qu'elle avait fait, et elle ne fut donc absolument pas étonnée quand ce fut le cas. En même temps, Harriet Mayfair n'était pas vraiment connue pour son tact légendaire. C'était même plutôt le contraire. Quand elle pensait quelque-chose, elle le disait, et quand elle voulait quelque-chose, elle l'obtenait, peu lui importait si ça pouvait déplaire à quelqu'un. Alors oui, beaucoup de leurs connaissances communes disaient qu'Harry n'était qu'une égocentrique qui se fichait royalement des autres et du mal qu'elle pouvait leur faire, mais Melissa savait qu'elle n'était pas toujours comme ça. Qu'elle avait aussi ses bons côtés, même si elle essayait bien trop souvent de les cacher. Alors oui, Harry se moquait d'elle, mais Mel savait qu'au fond elle ne pensait pas à mal et faisait ça pour essayer de la faire se détendre, pour tenter de lui faire comprendre que ça n'était pas la fin du monde. Même si ça en avait clairement l'air pour la jeune Lowe, vu à quel point elle avait du mal à accepter ce qu'elle avait pu faire ce soir là. Retrouvant tout son sérieux, son amie la força à la regarder, avant de lui dire qu'elle n'avait rien à se reprocher, qu'elle n'avait pas à se sentir mal juste parce qu'elle avait embrassé quelqu'un. Si seulement Harry savait toute la vérité. Après tout, Melissa s'était bien gardé de lui dire que c'était une femme qu'elle avait embrassé, et que ladite femme ne cessait de l'obséder depuis lors. Et avant que Melissa n'ait eu le temps de dire quoi que ce soit, Harry la prit dans ses bras, et la jeune femme serra son amie contre elle, posant son menton sur l'épaule de la jeune Mayfair. Harry n'avait jamais forcément été très douée avec les mots, et elle était bien plus douée pour faire comprendre ce qu'elle pouvait ressentir à travers ses gestes. Pour Harry, un bon gros câlin valait mieux qu'un long discours.

Les deux femmes finirent par se lâcher, et Melissa regarda son amie porter son verre à ses lèvres, avant d'afficher un grand sourire. Un sourire que Mel connaissait trop bien. Elle aurait été idiote de penser qu'Harry pouvait se contenter de si peu, bien au contraire. Non, la jeune Mayfair était curieuse, et elle l'était même encore d'avantage quand elle pouvait se mettre deux ou trois détails croustillants sous la dent au passage. Des détails que Mel n'avait pas forcément très envie de lui donner, vu qu'elle n'était déjà pas à l'aise avec eux. Mais Harry était Harry, et elle ne bougerait pas de ce canapé tant qu'elle n'aurait pas entendu l'histoire dans son intégralité, avec tous les détails qui allaient avec, et ça même si Melissa essayait de l'en déloger « Me tente pas Mayfair, ça te changerait pour une fois. » Répliqua Mel alors qu'Harry se plaignait à l'idée qu'elle veuille la faire supplier pour en savoir plus. En même temps, quand Harry lui racontait ses nombreuses escapades sentimentales, Harry n'était pas du genre à se faire prier pour lui fournir masse de détails dont Melissa se serait bien passée. Mais Harry était déjà à essayer d'imaginer ce qui avait bien pu se passer, même si elle était bien loin de se douter de ce qu'il s'était réellement passé. La jeune Lowe était limite tentée à l'idée de la laisser mariner et de la voir se triturer les méninges pour se refaire dans sa tête l'incident, juste parce que voir la Mayfair enchainer les coups dans l'eau aurait été tellement drôle que ça lui aurait permis d'oublier pendant quelques instants les soucis qui pouvaient l'habiter. Mais non, elle n'était pas comme ça. Et même si ça lui faisait sûrement aussi mal d'en parler que d'y penser, il fallait qu'elle se confie à quelqu'un, qu'elle dise ce qu'elle avait sur le cœur et qui l'empêchait de dormir la nuit.

Attrapant son verre, Melissa le vida d'un trait, avant de le reposer « Nan rassure-toi, j'étais pas dans un truc bobo chic, comme tu dis. Tu sais bien que j'ai jamais aimé ce genre d'endroits. » Melissa avait toujours préféré les endroits plus chaleureux, moins animés aussi, là ou elle ne risquait pas de tomber sur des traders totalement bouffés par l'ambition qui se prenaient pour le trou du cul du monde parce qu'ils brassaient des millions chaque jour et qui se croyaient par conséquence tout permis « J'étais... » Allez, elle pouvait le dire. Il fallait juste qu'elle arrache le pansement d'un coup sec « J'étais dans un bar gay. » Et voilà, elle venait de lancer la bombe. Et Melissa savait qu'il ne faudrait pas plus de quelques secondes à Harry pour faire la connexion et pour comprendre que l'heureux élu n'en était pas vraiment un « C'est pas un mec que j'ai embrassé. C'était une femme. » Et quelle femme... rien que d'y repenser, la jeune décoratrice sentait son rythme cardiaque s'accélérer en repensant à ce qu'il s'était passé entre elles, et en particulier à ce baiser qui avait pu les unir quelques secondes, avant que Melissa ne prenne la fuite comme une criminelle « Mais je... j'ai jamais été attirée par les femmes avant ça. » Harry le savait très bien vu qu'après tout elle avait tenté un nombre incalculable de fois d'essayer de la faire craquer quand elles étaient plus jeunes. Et même plus récemment en fait. Mais c'était une parfaite inconnue qui avait réussi là ou sa meilleure amie avait échoué tant de fois, ne laissant que doutes et confusion dans l'esprit de la jeune Lowe « Je suis pas lesbienne. Je suis même pas bi. Mais cette fille... Linh, elle... je sais pas, elle avait un truc. » Et elle était tombée sous son charme comme une collégienne pouvait craquer pour le beau gosse du lycée. Et Mel ne s'était rendue compte de ce qu'il passait que lorsqu'il était déjà trop tard. Attrapant la bouteille de whisky, la jeune femme s'en servit une dose plus que généreuse, avant d'attaquer sérieusement ce qu'elle venait de verser dans son verre « Je sais plus quoi faire Harry, j'aime ton frère mais... j'arrive pas à l'oublier. » Et ça n'était pourtant pas faute d'essayer de noyer ses souvenirs dans le boulot, les séries ou l'alcool.
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Lun 25 Nov - 15:45
Il y a un temps de latence, un temps pendant lequel Harry fait silence, la bouche qui esquisse à moitié un 'o' d'étonnement à moitié un sourire. Putain de bordel de merde. Melissa. est. allée. dans. un. bar. gay. et. s'est. laissée. draguer. par. une... Meuf. Cette nana doit être vraiment spéciale, parce que ce n'est pas faute d'avoir tenté mille techniques de drague infructueuses sur Lowe. Du romantisme cul-cul au rentre-dedans pur et dur, rien n'a marché. Rien. Ça s'excite entre les côtes.

En fait, là, tout de suite Harry se sent vexée pour beaucoup de raisons différentes :
1/ On est allée dans un bar gay sans elle.
2/ Elle a échoué là où une autre nana a réussi.
3/ C'est Linh. C'EST LINH. Il n'y a pas 300 000 Linh lesbiennes sur New York.

« Attends, attends... Linh, blonde, cheveux courts, genre cool Raoul, avec un pur look à la garçonne ? »

Putain de bordel de merde bis. Okey, Linh a une petite carte pompier à jouer, c'est toujours sympa de se la péter en uniforme (et peut-être que c'est ce qui l'a fait craquer, elle)... De là à faire céder Melissa ? Melissa la parfaite, la sage, l'ingénue qui pense qu'elle ira en enfer parce qu'elle a embrassé quelqu'un d'autre que son fiancé ? Harry reste sans voie, longtemps abasourdie. Encore une fois, rien qui concerne le baiser en lui-même, puisque c'est, à ses yeux, un acte totalement innocent. Mais ? « Qu'est-il arrivé à la véritable Melissa ? Rendez-la moi. Vous l'avez kidnappée pour faire des expériences sur elle, c'est ça ? Ironise-t-elle. » Plus sérieusement, Harry... L'une de tes meilleures amies est entrain de paniquer sa race, et tu te fous de sa gueule ? Ça lui ressemble assez, en effet. Comme toujours, c'est moins pour moquer Melissa que pour la faire sourire.

« Ecoute. Mon frère n'a pas besoin de savoir. De toute façon, c'est qu'un trou de balle, et ça, même si tu l'admets toujours pas, je sais que tu le sens, au fond, tout au fond, bien au fond de toi. Et je ne parle pas de sa bite. D'ailleurs je préfère pas savoir... »

Harry est partisane du moins-on-en-sait-mieux-on-se-porte, quand les circonstances s'alignent, et spécifiquement quand on est dans la configuration de Melissa (c'est-à-dire avec un douchebag). « Si tu veux mon avis, personne ne veut ton avis de dépravée, Harry, tu devrais continuer, voir où ça te mène. Franchement, coule ta petite aventure tranquillement. Il est en voyage les trois quarts du temps, ça doit pas être trop dur... » Ils sont ensemble depuis tellement longtemps, néanmoins, que ça lui paraît un peu surréaliste. La rupture. Combien même n'aime-t-elle pas son frère. Et puis, de sa propre expérience, les aventures ne durent pas. C'est persistant, mais ça termine par l'estompe. Et si ça dure... Que ça dure, alors. Tant mieux. C'est loin d'être la fin du monde.
« Il y a des gens qu'on épouse par, disons, convenance, et des gens avec qui on a envie d'être. Se retient-elle vulgairement de dire des gens avec qui on baise. Mon frère, c'est le genre qu'on épouse... » Oh, oui, elle suggère totalement que Melissa le trompe. Ce qu'il ne sait pas ne peut pas le blesser. Du reste, il fait plutôt bien sur le papier (concédons-lui au moins ça), et il serait fort idiot de s'en séparer pour finir au bras de Linh (qui reste tout à fait respectable, cela étant, juste, pas pour les gens de leur monde). Et s'il y a bien une chose qu'elle préfère que Melissa s'épargne, c'est avoir à essuyer les regards de travers et assumer sa déviance dans la haute. Y a qu'à voir son propre cas, ça ne se passe bien que parce qu'on la sait promise, un jour ou l'autre, au fils Sterling.

« En plus Linh est plutôt bonne au pieu. On va pas se mentir. » Ah oups, peut-être que Melissa ne voulait pas connaître les détails.

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Mar 26 Nov - 23:51
Us against the world
Harriet Mayfair & Melissa Lowe
Évidemment, il ne fallut pas très longtemps pour qu'Harry comprenne exactement là ou Mel voulait en venir, et pourquoi elle était dans un tel état. La jeune Lowe se doutait bien que pour son amie, ça ne serait probablement pas si grave qu'elle ait pu embrasser une autre personne que son frère, mais  elles avaient toutes les deux une approche très différente de l'amour et des relations en règle général. Mel était la grande romantique qui croyait encore au conte de fée avec le prince charmant qui déboulerait sur son cheval blanc, alors qu'Harry était bien plus terre à terre et préférait profiter un maximum de toutes les opportunités qui se proposaient à elle au lieu de chercher véritablement à se caser durablement avec quelqu'un. Mais alors qu'Harry encaissait ce que la Lowe venait de lui déballer, cette dernière ne put s'empêcher de tiquer quand la jeune avocate lui fit une description particulièrement fidèle de Linh « Attends, tu... tu la connais? » C'était de la pure rhétorique, et au fond ça n'étonnait même pas Melissa que les deux femmes puissent se connaitre. Ou en tout cas s'être croisées au moins le temps d'une nuit... oh non, elle n'avait pas la moindre envie d'imaginer sa meilleure amie à poil au lit avec quelqu'un. Déjà qu'Harry ne se privait jamais de lui fournir des détails croustillants dont elle se passait bien quand il lui prenait l'envie de lui raconter ses escapades sexuelles, ça n'était vraiment pas la peine qu'elle se mette ce genre d'images dans la tête toute seule.

Évidemment, Harry ne loupa pas une telle occasion pour se moquer d'elle, ce qui lui valut pour seule réponse de la part de Melissa un coup de poing dans l'épaule. Absolument pas de quoi lui faire mal, parce que la jeune Lowe était incapable de faire du mal à une mouche, c'était juste pour la bousculer et lui faire comprendre qu'elle ne trouvait pas sa situation très drôle, elle. Même si elle savait au fond d'elle que c'était un réflexe chez Harry, sa façon à elle d'essayer de rendre la chose moins grave qu'elle ne l'était en réalité et pour essayer de lui redonner le sourire. Mais alors qu'Harry critiquait son frère et insinuait qu'au fond d'elle Mel devait penser à peu près la même chose, le sourire de la jeune Lowe se fit plus discret. Oh, elle aimait son fiancé, mais il n'était pas parfait. Il avait même son lot de défauts plus ou moins importants, dont certains qui exaspéraient parfois très sérieusement Melissa. Peut-être... peut-être que son amie avait raison. Peut-être que si une partie d'elle n'en avait pas eu envie, elle ne se serait pas laissée séduire aussi facilement par Linh. Et quand Harry lui suggéra très fortement de se laisser aller avec la blonde et de profiter de ce qui semblait se profiler entre elles, la jeune décoratrice baissa la tête « Tu m'imagine vraiment faire ça? Je m'en veux déjà à mort pour un baiser qui a même pas duré quinze secondes, alors le reste... Surtout le prends pas mal, mais je suis pas comme toi Harry. » Néanmoins, son amie marquait un point. Même si elle se décidait à se laisser aller avec Linh, à explorer tout ce que cette relation pourrait apporter et à tromper son fiancé en toute connaissance de cause, elle n'aurait pas à se fatiguer pour le lui cacher. Parce qu'il était toujours en déplacement à gauche ou à droite, occupé par un quelconque dossier d'une importance capitale - d'ailleurs ils l'étaient tous, d'une importance capitale - ou par un client important qu'il se devait de choyer s'il espérait pouvoir toucher une belle petite prime de la part de ses patrons. Melissa aurait pu avoir le même train de vie qu'Harry et enchainer les histoires sans lendemain qu'il n'en aurait probablement jamais rien su. La jeune femme avait du mal à accepter ce que pouvait insinuer son amie, mais elle ne pouvait non plus s'empêcher de se dire qu'elle avait sûrement mit le doigt sur la raison qui avait provoqué tout ça. Melissa se sentait seule, et tout ce qu'elle voulait c'était quelqu'un qui fasse attention à elle et avec qui elle se sentait bien. Et Linh avait totalement rempli ces deux conditions. Elle s'était sentie tellement bien avec cette sublime demoiselle, tellement vivante. Pendant tout le temps ou elles s'étaient tourné autour avant ce baiser, Mel avait eu l'impression qu'elle avait de l'importance et elle s'était sentie... désirée.

Et alors qu'Harry lui laissait entendre que Linh était un sacré bon coup, Melissa secoua vivement la tête avant de s'exclamer « Ah non, je veux rien savoir. Pitié Harry, me dit rien. » C'était déjà le bordel dans sa tête depuis qu'elle avait fait la connaissance de Linh, alors ça n'était franchement pas la peine d'en rajouter avec des détails graveleux « Mais je pense qu'on est toutes les deux d'accord pour dire qu'en matière de baisers, elle sait y faire. » Ajouta la jeune artiste avec un sourire en coin, avant de laisser échapper un rire. Même si Melissa n'en avait eu qu'un très bref aperçu avant de détaler comme un lapin, ça avait été suffisant pour qu'elle sache que Linh avait du en faire tomber plus d'une comme ça « Mais du coup, elle et toi... c'est fini? Je voudrais pas qu'il y ait un malaise entre nous si... enfin tu vois quoi. » Elle savait bien qu'Harry n'était pas très douée pour l'attachement, mais Melissa continuait d'espérer que sa meilleure amie finirait par tomber sur quelqu'un qui s'avérerait capable de la forcer à se poser, à envisager un nous et pas seulement un je. Reposant son verre sur la table, Mel changea de position et s'allongea sur son canapé, posant sa tête sur les cuisses d'Harry dans un geste qui aurait pu paraitre un poil enfantin, avant de soupirer « J'ai pas envie de foutre mes fiançailles en l'air pour une simple histoire de coucherie, mais... j'arrête pas de penser à elle. C'est la première fois que je pense à une fille de cette façon Harry. Et... je sais pas quoi faire avec ça. » Pour être totalement franche, elle avait peur. De ce que ça voulait dire, de ce que ça pouvait présager. Et elle espérait que la jeune Mayfair pourrait l'aider à  y voir plus clair, parce que depuis qu'elle avait fait la rencontre de Linh, elle était dans le brouillard le plus total.
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Jeu 5 Déc - 14:29
La réponse est non : elle n'imagine pas du tout Melissa Lowe jongler entre une relation équilibrée et une amante sulfureuse. Mais eh ! Les gens changent. Même si, ok, Melissa n'a pas changé depuis un bail. De toute façon, Melissa est aussi très bien comme elle est, et quiconque lui dira le contraire mangera la batte de Harriet Mayfair dans les genoux (ou autre part). Quoi qu'il en soit, c'est évident que son frère n'est plus assez. Il faut dire que dans la liste de ses priorités, Melissa est sûrement au bout (et le mauvais bout). Il la prend tellement pour acquise que ça la dégoûte. Ce petit con ne la mérite pas, elle ne le dira ni ne le pensera jamais assez. Alors oui : que Mel aille batifoler et se faire plaisir... Si ça se trouve, lui ne se gêne pas non plus. Une femme à chaque port, comme on dit. Et puis, il est Mayfair. Ils n'ont pas tous le gène du tombeur, mais ils ont celui de l'argent. Ça compense beaucoup de choses. Surtout les mauvaises choses. 

« T'inquiète pas va. Linh et moi, c'était il y a des années. On pouvait même pas appeler ça une relation, tant ça tenait du cul... »

Oh, c'était sexuellement génial. Mais c'est à peu près tout. Si elles sont restées plus ou moins en contact, elles n'ont jamais fréquenté les mêmes cercles, ni ne sont devenues franchement amies. Elles se connaissent. Dans la sphère lesbienne new-yorkaise, tout le monde connaît tout le monde, en fait. « Et pour ce qui est de tes fiançailles, tu ne vas rien gâcher du tout. Comme je t'ai dit, tu es attirée par Linh ? Sois attirée par Linh... Cède. Embrasse-la encore ! Profites-en. Conseille-t-elle enthousiaste. » Elle est contente. Contente que Melissa soit contente. Enfin, là, tout de suite, Mel a l'air plus confuse que contente. Mais la partie contente finira par arriver. Sans doute qu'elle l'est déjà un peu, au fond. 

« Au risque de paraître intelligente, le genre et la sexualité sont des constructions sociales. Une femme, un homme, un non-binaire ou un alien, très sincèrement, qu'est-ce qu'on en a à foutre ? Tu l'aimes bien, non ? C'est une personne. Elle t'aime bien aussi. On est pas tout le temps dans des configurations aussi réciproques, alors, oui... profites-en. »

Harry soupçonne aussi que son frère soit plus attiré par l'idée d'une épouse parfaite que par Melissa elle-même. Si lui a le droit de l'utiliser comme pot de fleurs, elle a bien le droit d'avoir des amants. Bref... Problème de monogames. « Par contre. » Elle prévient en levant l'index d'un air semi-grave. « Linh est quelqu'un de... » Comment dire. « Vrai. De très humain. Mens à mon frère, mais ne lui mens pas à elle. » Harry ne pense pas que Linh aura un réel problème avec ça. En fait, Linh est une sorte d'équivalent, plus empathique. Après tout, on ne devient clairement pas pompier pour le salaire... Enfin bon. L'essentiel, c'est d'être honnête avec les bonnes personnes. Linh est une bonne personne. « Ça ne sert à rien. C'est le genre à penser que le mensonge est pire que tout, quelle que soit la laideur de la vérité, blah blah. Bref. Tu vois le tableau. »

C'est fou. L'espace de quelques minutes à discuter des problèmes de Melissa, c'est comme si les siens s'étaient allégés un petit peu. Ça fait du bien. De ne plus y penser, de ne plus se fracasser le cœur dessus.

C'est sûr, Mayfair, le déni, ça fait du bien.

« Et si tu apprécies ses baisers... Commence-t-elle pour alléger l'esprit avec une énième phrase gênante. Attends de voir ce qu'elle peut faire d'autre avec sa langue. » Elle hausse les sourcils, et lâche un rire équivoque.  

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Ven 6 Déc - 0:00
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Harriet Mayfair & Melissa Lowe
Alors qu'Harry lui assurait qu'il n'y avait rien entre elle et Linh et que ça remontait de toute façon à des années, Melissa ne put s'empêcher de se sentir... soulagée? Elle ne savait pas si c'était vraiment du soulagement qu'elle pouvait ressentir, mais ça l'aurait franchement foutu mal s'il y avait eu un truc entre sa meilleure amie et la femme qui lui faisait perdre tous ses moyens. Parce que Mel savait très bien que quoi qu'il puisse se passer, dès qu'Harry était dans l'équation, la jeune Lowe perdait toute objectivité. À croire que c'était d'elle que Melissa était amoureuse, et pas de son frère auquel elle était fiancée. Mais ce qu'elle pouvait éprouver pour Harriet était purement platonique, et Melissa en venait à la considérer bien plus comme sa sœur que tout le reste de sa fratrie. C'était toujours vers elle que Mel se tournait dès qu'elle avait quelque-chose qui lui occupait l'esprit, et elle savait qu'elle était incapable d'en vouloir à la jeune avocate, peu importe ce qu'elle aurait bien pu lui annoncer. En tout cas, elle n'avait jamais vu Harry aussi... souriante et joyeuse alors qu'elles parlaient de la vie sentimentale de Melissa. En général, ça se résumait souvent à Harry qui passait son temps à faire la liste point par point de tous les défauts de son frère et des raisons pour lesquelles Mel aurait pu se trouver un bien meilleur parti que lui. Ce qui devait forcément jouer sur le fait que la jeune Mayfair soit à ce point encline à la pousser dans les bras de Linh, même si ça voulait dire tromper son futur mari en s'engageant dans une relation avec la blonde. Et même si l'architecte d'intérieur savait que son amie n'était pas forcément toute blanche, qu'elle avait une façon bien à elle de concevoir les relations sentimentales et qu'elle n'aurait pas été très déçue de voir le mariage tomber à l'eau, si elle faisait ça, c'était bien parce que même elle se rendait compte que Linh était celle qu'il fallait pour Melissa. Et que leurs familles respectives pouvaient bien aller se faire foutre au passage.
Alors qu'Harry se laissait aller à un soudain élan de sagesse et de maturité, Melissa prit un air faussement choqué, avant de lancer « Tu t'es pris un sérieux coup sur la tête pour faire preuve à ce point de sagesse? Ou alors c'est toi qui a été remplacée par une copie. C'est les deux seules explications que je vois au fait que tu soit soudain devenu une adulte. » Ok, c'était un peu vache, mais Mel ne faisait que lui rendre la pareille, vu qu'Harry lui avait fait le même genre de réflexion quelques minutes auparavant. Sauf une fois de plus, son amie marquait des points. Mel avait été éduquée à l'ancienne, et on lui avait enseigné qu'un homme devait aller avec une femme. Alors non, elle n'en était pas pour autant homophobe, mais c'était un principe qui était ancré en elle et contre lequel Melissa avait encore du mal à aller. Pourtant, jusqu'à ce qu'elle panique, ça lui avait semblé si... naturel avec la blonde. Elle ne savait pas vraiment si elle était amoureuse de Linh, mais en tout cas, elle était irrésistiblement attirée par elle. Au point d'en perdre le sommeil la nuit, parce qu'elle savait très bien qu'elle allait rêver de Linh et du baiser qu'elles avaient échangé. Mais alors qu'Harry la mettait en garde sur le fait qu'elle ne devait surtout pas lui mentir, la jeune Lowe afficha un sourire avant de tourner la tête vers son amie et de remettre une mèche de cheveux derrière son oreille « Allons ma vieille, tu sais bien que je suis nulle pour mentir. » Elle avait en souvenir la dernière fois ou elles avaient décidé de jouer au poker, juste comme ça pour s'amuser et passer une soirée sympa, et où Melissa s'était littéralement faite plumer par Harry, qui avait sûrement du enrager intérieurement de ne pas avoir réussi à convaincre la jeune Lowe de jouer au strip poker à la place « Et puis c'est pas comme si j'avais d'horribles secrets à cacher. » Ce qui s'était passé avec Linh dans ce bar devait sûrement être le truc le plus palpitant que Melissa ait pu vivre dans sa vie, pour dire à quel point la jeune femme était un livre ouvert « Et arrête avec les sous-entendus tendancieux. Je t'ai déjà dit que je voulais pas savoir. Et j'ai pas envie de t'imaginer avec elle en train de faire... tu sais quoi. » Non franchement, elle n'avait pas envie d'imaginer Harry au lit avec Linh. Surtout que son imagination était parfois un peu trop débordante pour son propre bien.
Soudain, la sonnette se fit entendre, et Mel se leva d'un bond, avant de se diriger vers l'entrée « Enfin de toute façon, c'est pas comme si je risquais de la revoir. À moins d'écumer tous les bars de New York à sa recherche. » C'était une idée, mais autant chercher une aiguille dans une meule de foin de plusieurs millions de personnes. Et puis, si ça se trouvait, Linh était déjà passée à autre-chose, et Melissa se tourmentait pour rien. Même si c'était tellement plus satisfaisant pour son égo de penser que Linh n'avait pas vu en elle qu'un énième coup d'un soir, cette perspective l'effrayait et la poussait à oublier tout ça au risque de finir le cœur en miette parce qu'elle avait essayé de s'accrocher à rien du tout « Et je t'interdit d'essayer de jouer l'entremetteuse! » S'exclama Mel en attrapant son portefeuille sur le meuble de l'entrée. Elle connaissait Harry, et la jeune femme aurait été prête à parier sa main que la jeune Mayfair comptait bien mettre son grain de sel dans cette histoire. Moins d'une minute plus tard, Melissa était de retour dans le salon, une pizza fumante entre les mains, et elle posa le carton sur la table basse avant de s'asseoir à nouveau. Attrapant une part, Melissa mordit dedans avec appétit, avant de dire la bouche à moitié pleine « Et toi alors, t'as un truc à me raconter? Parce que j'ai l'impression que je suis pas la seule qui en a gros sur le cœur. » Elle avait bien vu comment était Harry quand elle lui avait ouvert tout à l'heure, et Melissa la connaissait assez pour savoir qu'il n'y avait pas grand-chose qui pouvait réussir à rendre son amie aussi abattue. Et Mel aurait été une amie bien lamentable si elle n'avait pas prit le temps d'aider Harry avec ses problèmes alors qu'elle venait justement de faire la même chose.
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Jeu 12 Déc - 20:25
L'innocence de Melissa la fait doucement sourire. On dirait presque qu'elle a peur de fondre en prononçant le mot sexe... C'est à la fois mignon et terriblement exaspérant. Quant à Linh, Harry a son numéro de téléphone et son ancienne adresse (probablement d'ailleurs que Linh n'a pas déménagé), donc aucun souci pour la retrouver. Et oui, forcément, elle jouera les entremetteuses, parce qu'elle ne peut pas s'en empêcher, et qu'elle préfère se focaliser sur la vie sentimentale de son amie que sur la sienne, désastreuse au possible.

« Arrête. Je suis sûre que tu mouilles rien que de m'imaginer avec elle. Je te donnerai des astuces, t'inquiète. Taquine-t-elle en criant vers Mel qui s'en va probablement récupérer les fameuses pizzas. » Des fois, on a l'impression qu'elle joue à combien de teintes de rouges peut prendre Mel en une soirée... Elle offre un clin d’œil à son amie et se relève pour aller fouiller sur le comptoir. Un bout de papier et un stylo. La voila qui commence à griffonner. « C'est son numéro. Dit-elle en soulevant le post-it. » Elle le colle ensuite sur le frigo avec un aimant. On dirait un trophée. C'en est un, pour Harriet Mayfair. Comme tout son répertoire, d'ailleurs. « Et si t'en veux pas, t'as qu'à le déchirer et le jeter à la poubelle. » L'humain est curieux de nature. Harry est prête à parier que Melissa ne le jettera pas. Elle pourra hésiter à le faire, hésiter à appeler, mais elle ne le jettera pas. « Mais tu ne le feras pas. Et tu ne devrais pas. » Bah quoi ? Mayfair sait favoriser ses chances, quand même. Et puis, c'est un bon conseil. « Amuse-toi. Envoie-toi en l'air. Jouis... Parce que si mon frangin est aussi rigolo au pieu que dans la vie de tous les jours, ça doit pas vraiment être la fête... » Elle a le droit de médire et même de spéculer sur son impuissance, c'est son frère. D'ailleurs, elle est persuadée de tout avoir hérité, de ce côté, parce que vu comment sa fratrie est coincée... « Je sais que t'as pas non plus foule de points de comparaison, et soit dit en passant, on peut toujours y remédier, glisse-t-elle avec un nouveau clin d’œil, mais faut pas être KimK pour savoir quand ça te plaît et quand c'est nul à chier. » 

Sur ces paroles d'une sagesse épatante (mais pas tellement), Harry retourne s'asseoir près de Mel pour attraper une part de pizza à son tour. On dirait qu'elle noie son chagrin dans la nourriture, et qu'elle essaye (vainement) de faire semblant que tout va bien. Elle sait, pourtant, que Mel ne lâchera rien. Alors elle fait rapidement un tri mental de ce qui ne soulèvera pas trop de questions, et de ce qui en soulèvera beaucoup trop. Et des douloureuses. Ça aussi, elle sait que ça ne marchera pas forcément. Va falloir passer à la casserole, Mayfair. « J'ai couché avec Lyzianna. » Elle a vaguement envie de chialer, mais elle se retient, se focalise sur la pizza pour ne pas littéralement fondre en larmes. « Et du coup, par la même occasion, j'ai tout gâché avec Dynah. » Cette fois, elle chiale. C'est bon. Elle n'arrive pas à arrêter les pleurs qui creusent des sillons sur ses joues. « Elles veulent plus me voir. Elles veulent même plus me parler. » Les mots sont déformés par les hoquets dégueulasses et la tristesse liquide. Elle déteste pleurer, elle déteste montrer ses failles. Mais avec Melissa, ça va. Avec Melissa, elle a la sensation que c'est ok. « De toute façon, fallait s'y attendre, je gâche toujours tout. »

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Lun 13 Jan - 23:17
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Harriet Mayfair & Melissa Lowe
S'il y avait bien une chose que Melissa savait faire, c'était écouter les autres déballer leur vie alors qu'elle leur prêtait une oreille attentive. À tel point que Melissa se disait parfois qu'elle avait loupé une carrière de psychologue ou elle aurait certainement fait fureur. Ce qui était une preuve de plus qu'elle était un OVNI au sein de sa propre famille. Qu'il s'agisse de ses parents, de ses nombreux frères et sœurs ou même de n'importe quel autre membre de sa famille avec qui elle avait eu des contacts fréquents, tous ne se souciaient des autres que s'ils pouvaient leur être d'une quelconque utilité ou leur apporter un quelconque bénéfice, même minime. Alors que Melissa elle, s'intéressait vraiment aux gens, elle arrivait à voir plus loin que le bout de son nez et ses propres intérêts, et elle se souciait des personnes qu'elle pouvait fréquenter, encore plus lorsqu'elles faisaient partie de son cercle d'amis proches. Un cercle ou Harry occupait une place bien particulière. Chacune à leur façon, elles étaient le mouton noir de leurs familles respectives, et Melissa avait toujours été une adepte de « l'union fait la force » plutôt que du nombrilisme qui caractérisait aussi bien les Lowe que les Mayfair. Mais avec Harry, c'était spécial. Elles avaient toujours eu cette complicité mêlée d'un brin de... elle ne savait trop quoi. Elles étaient un peu comme les deux faces d'une même pièce. Mel la coincée qui essayait de faire ce qu'on attendait d'elle, et Harry qui faisait ce que bon lui semblait sans se soucier des conséquences.

Et même si la jeune Lowe s'épanchait sur tout ce qui pouvait bien la préoccuper à cause de ses récentes déboires sentimentales, elle était tout sauf du genre à ne pas prêter une oreille attentive à son amie, surtout quand ça se voyait comme le nez au milieu de la figure qu'elle avait besoin de vider son sac. Évidemment, connaissant Harry, elle ne fut guère surprise quand la jeune femme alla directement dans le vif du sujet, et Melissa s'efforça de ne pas réagir alors que la Mayfair lui expliquait tout. Bon, Melissa n'était pas vraiment surprise en constatant que tout ça relevait encore d'une histoire de coucherie - avec Harry c'était presque devenu une habitude - mais elle haussa malgré tout un sourcil quand elle finit par faire le rapprochement, alors que de son côté Harry se laissait aller à pleurer. Passant un bras autour des épaules de son amie, Mel la serra contre elle, essayant de la réconforter du mieux qu'elle pouvait avec ses gestes « Écoute, je vais pas faire semblant de comprendre la moitié de ce que tu peux vivre. » En même temps, Mel n'avait encore jamais couché avec quelqu'un avant de s'envoyer sa sœur dans la foulée « Mais ça va s'arranger. Elles t'ont pas encore supprimée de leurs amis Facebook, non? » Elle essayait de dédramatiser la situation comme elle pouvait, mais elle n'avait pas le talent d'Harry pour le sarcasme. Mais si les deux sœurs Crowley avaient vraiment été décidées à couper totalement les ponts avec Harry à cause de ce qui avait pu se passer, elles ne se seraient pas contentées de... bouder dans leur coin?

Mais alors qu'Harry se laissait aller à s'auto-flageller, Melissa vit rouge l'espèce d'un instant. S'il y avait bien une chose que Mel pouvait détester, c'était de voir Harry rejeter toute la faute sur elle. Alors ok, elle n'avait pas tous les détails de l'histoire, mais elle en savait assez pour savoir que son amie n'était pas la seule fautive « Hey, je t'interdit de dire ça, ok? » De son autre main, Melissa força Harry à la regarder dans les yeux, avant d'ajouter « Si tu continue à être à ce point pessimiste, tu va te prendre mon pied dans les fesses. » Menace en l'air, mais ça avait au moins le mérite d'être clair. Il fallait qu'Harry reprenne du poil de la bête, et surtout qu'elle comprenne que rien n'était joué tant qu'elle avait encore des cartes en main. Même si elle avait un jeu pourri « Je sais que ça va pas être facile, mais pour le moment, laisse les choses se tasser. Elles doivent être trop furieuses pour voir plus loin que le fait qu'elles t'en veulent. » Melissa se doutait que pour quelqu'un comme Harry, prendre son mal en patience ne serait pas forcément une chose facile. Mais c'était néanmoins nécessaire si elle voulait espérer réparer les choses avec les sœurs Crowley dans l'avenir « Et après... si tu tiens vraiment à Dynah, tu va la voir et tu la lâche pas avant qu'elle ait finit par comprendre que coucher avec Lyz était juste une connerie. Quitte à la jouer fleur bleue et à lui dire clairement ce que tu ressent pour elle. » Parce qu'il y avait forcément plus que du sexe. Harry n'était pas du genre à se retourner sur ses conquêtes passées sans une bonne raison, et Melissa n'en voyait qu'une qui pouvait pousser la jeune femme à être à ce point à la ramasse « Essaye... je sais pas, ça aura peut-être plus d'impact si t'arrive à convaincre Lyzianna de t'aider à faire comprendre à sa sœur que vous deux c'était juste un accident. » Mieux valait qu'Harry ait l'ainée dans sa poche plutôt que de prendre le risque de les voir se liguer contre elle en lui rejetant toute la faute. Attrapant la bouteille d'alcool déjà sérieusement entamée, Mel en versa une dose généreuse dans le verre d'Harry, avant de le lui fourrer dans les mains « Et puis en plus ce que t'as dit est faux. Tu gâche pas tout. Pourtant des fois c'est pas faute d'essayer. » Melissa faisait clairement référence à elles, et au fait que leur amitié avait réussi à résister au nombre impressionnant de fois ou la jeune Mayfair avait tenté de mettre sa meilleure amie dans son lit, et ou elle s'était à chaque fois vu essuyer un refus poli mais néanmoins décidé.
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Mar 14 Jan - 23:19
Harry ne dit rien, reste étrangement mutique. Elle est à la fois perdue dans ses pensées, et entrain d'essayer de se persuader que ce que dit Melissa est vrai. Son amie de toujours est probablement biaisée, mais ça fait du bien à entendre. Harry veut croire qu'elle a quand même un peu de bon, qu'elle n'est pas que cette fille, qui ruine les choses autour d'elle. Et ça fait mal. De repenser à Lyz. De repenser à Dynah. De repenser à son égoïsme. Est-elle si égoïste que ça ? Si tout le monde s'acharne à le dire, c'est qu'il y a une part de vérité. Et la réalisation la fait pleurer de plus belle.

Son regard gagne un peu d'éclat au fur et à mesure des paroles, alors qu'elle attrape volontiers le verre qu'on lui tend plein, et qu'elle réussit même à esquisser l'ombre d'un sourire. Melissa a ce don pour lui remonter le moral. Surtout, Melissa a ce don pour voir au travers de tous ses défauts. D'aussi loin qu'elle se souvienne, l'architecte a toujours été là pour elle, dans ses pires frasques et ses pires travers. Les secondes de silence s'égrainent, et les sanglots sont partiellement ravalés.

« Honnêtement, je pense que y a plus de chance que je fasse New York - Los Angeles en rampant que de me faire pardonner par Lyz... » Et c'est un euphémisme. A vrai dire, oui, elle aurait même probablement plus de chance de reconquérir Dynah que de se rabibocher avec Lyz. Voila des jours que Harry se tient au bord du gouffre de leur amitié en se répétant qu'elles ont atteint le point de non-retour. Avec Dynah, c'est différent... Avec Dynah, ça ne remonte pas à si loin. Ses yeux se baissent, dépités, puis remontent vers Melissa avec la moitié d'un sourire. « Mais merci d'essayer de minimiser mon désastre amoureux et ma connerie monumentale. Et merci d'être là pour moi. Je sais que je suis pas facile à vivre tous les jours. » C'est sincère. C'est comme si, quand elle était avec Melissa, son cœur de pierre se ramollissait pour battre à nouveau. « Et désolée, aussi. Désolée de m'accaparer tout l'espace. A la base, on est là pour toi. » On dirait qu'une autre personne a pris sa place, tant on est peu habitué à ce genre de considérations de la part de Mayfair. Ils sont rares à l'avoir vue aussi vulnérable, et rares à l'avoir vue aussi prévenante. Ça lui arrive, pourtant. La preuve. Juste pas avec n'importe qui. « J'te mérite pas mais j'suis contente que tu veuilles toujours de moi après tout ce temps. Je t'offrirai une poubelle à ton anniversaire, tu pourras y foutre tous les morceaux que tu ramasses depuis qu'on est potes. » Ramasser et recoller les morceaux derrière la tornade Mayfair, c'est un peu la spécialité de Melissa.

Harry avale deux gorgées et repose son verre, l'air tout de suite moins triste. C'est qu'elle s'échine à chasser les remords dans un coin de son cœur, et que Mel a su lui redonner un peu d'espoir. Y a peut-être moyen d'arranger les choses. Mais là, tout de suite...

« Je t'aime, Mel. »

En tout bien tout honneur, évidemment. Il n'y a jamais vraiment eu d’ambiguïtés entre elles. « Tu me fais un câlin ? » Là aussi, en tout bien tout honneur. « Allez. Tu sais bien que c'est la seule façon que j'ai de te peloter. Blague-t-elle entre deux résidus de sanglots. » Elle montre les dents, sourit plus franchement, et ouvre les bras, comme pour inviter à rejoindre l'étreinte. Bah oui, quoi. Le consentement. Et même que c'est toujours en tout bien tout honneur.

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