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How many roads must a man walk down

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Mar 19 Nov - 22:08

i love you in the dark
noah & riley
Les gardes s’enchaînent, mais ne se ressemblent pas. Chaque intervention, de la plus simple à la plus risquée, offre son lot d’émotions et contribue à resserrer les liens entre chaque membre de l’unité. La confiance que nous partageons est plus sincère et plus intense que celles d'autrui. Nous veillons les uns sur les autres avec assiduité et intégrité. Autant dire que si le destin malmène un pompier, ses équipiers actionnent la mécanique des coudes pour aider, secourir, relever. Alors que je traversais l’épreuve traumatisante du deuil de ma fiancée, ils s’arrangèrent pour m’apporter des plats concoctés par leurs épouses ou par leur soin, pour ne jamais me laisser véritablement seul. Sans eux, je n’en serais pas là aujourd’hui et le capitaine ne fut pas en reste. Il nous considère comme ses enfants d’adoption. Il représente l’autorité, oui, mais sa main de fer gantée de velours. L’avantage est que nous sommes tous capables de deviner lorsqu’il nous interpelle, s’il est en colère, déçu ou inquiet pour nous. Aussi ai-je compris de suite qu’une déplaisante nouvelle suivrait ma convocation dans son bureau. D’instinct, je cherchai Mia des yeux, mais elle était là, bien vivante. Je l’aperçus tandis que je m’avançais dans le couloir. « Ferme la porte, Noah. » Je m’exécutai, non sans question, et le couperet tomba, rapidement.

« C’est impossible. » remarquais-je, hagard ou assommé. Riley ne pouvait pas être en vie. Au contraire, pourquoi ne pas être rentrée plus tôt ? Elle n’était pas lâche, ma fiancée d’antan. Si elle avait souhaité me quitter, elle l’aurait avoué sans détour. Jamais elle n’aurait manigancé une telle cavale pour reculer des années plus tard. « Noah… J’ai reçu cette information d’un ami policier. Elle est informelle pour l’instant. Tu vas certainement être convié à l'authentification. Il semblerait qu’elle ait été hospitalisée, si c’est elle tout du moins. C’est bien tout l’enjeu de l’appel que tu vas sans doute recevoir. » Mon portable vibra sur l’entrefaite et je ne crois pas au hasard. « Je devais te le dire, que tu te prépares. » Je comprenais mieux que personne et je hochai de la tête pour le remercier tandis que j’embarquais dans mon véhicule en direction de l’hôpital. Conduire me vida l'esprit. Concentré sur la route, je parvins à relativiser, à réfléchir à l’absurde de la situation. Il devait s’agir d’une erreur. J’en étais  convaincu lorsque je saluai mon ancienne belle-famille. Elles n’avaient pas encore rencontré l’usurpatrice. Elle était toujours avec quelque médecin chargé de toute une série de prélèvements ou d’examen. Je fus tenter d’étouffer l’espoir dans l’œuf que couvait mon ex-belle-mère, mais un policier m’interrompit. Il nous prévint qu’il nous serait possible de voir la jeune femme dans les cinq minutes et qu’il était obligatoire de confirmer son identité que si nous en étions totalement sûrs et certains. « 100 % » ajouta-t-il. « Vous êtes prêts ? » Il entrouvrit la porte, nous invita à y pénétrer. J’emboîtai le pas à sa famille la plus proche, sans doute par appréhension et le choc me souffla. Mon cœur accéléra au point que j’eus l’impression de frôler la crise cardiaque.

code by bat'phanie

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Mer 20 Nov - 20:06

i love you in the dark
noah & riley
C'est une sensation étrange d'apprendre qui on est par un parfait étranger. Quand elle a rencontré ce journaliste à Cuba, elle était loin de s'imaginer qu'il lui dévoilerait sa véritable identité qu'elle avait oublié depuis trois ans. Trois ans depuis cet accident dont elle n'a aucun souvenir, 35 ans de vie rayé en un claquement de doigt et malgré tout ces efforts, elle n'a jamais réussi à retrouver la mémoire. L'envie de retrouver sa vie d'avant, de combler ce vide qu'elle ressent en elle l'a poussé à suivre cet homme pour rentrer aux Etats Unis et réapparaître dans la vie de ses proches. Elle se doute que ça ne sera pas facile pour elle comme pour eux parce qu'elle a été déclaré présumée morte et qu'ils ont finit par faire leur deuil. Elle nourrit l'espoir qu'à la seconde où elle les verra, tout s'éclairera et que ses souvenirs lui reviendront presque instantanément. Une douce utopie à laquelle elle a besoin de croire pour donner un sens à ce qu'elle est entrain de faire.

Elle est stressée quand ils se rendent à l'hôpital. Il parait qu'elle bossait là bas, les gens qu'elle croise la dévisage, certains sont sous le choc de la revoir mais pour elle ils ne sont que des visages dans la foule. Elle continue d'avancer jusqu'au médecin qui l'attend avec un agent de police. Les mains moites, elle répond à ses questions du mieux qu'elle le peut mais elle est incapable de confirmer quoique se soit sur son identité ou sur ce qu'il s'est passé, elle ne se sent pas à sa place comme si elle avait pris la place de quelqu'un d'autre et ils décident de faire venir ses proches quand le diagnostic de l'amnésie est annoncé.

On lui demande d'aller attendre dans une chambre, que des médecins viendraient l'ausculter. Elle ne sait pas combien de temps s'écoula mais les examens, vaccins et prélèvements s’enchaînèrent jusqu'à ce que le dernier médecin, une psychologue, lui annonce que sa famille était arrivée et qu'elle resterait à ses côtés pour la première prise de contact. Qu'est ce qui pourrait mal tourner ? Pourtant Riley a une boule dans le ventre quand elle entend la porte s'ouvrir et elle retient son souffle une fraction de seconde quand ils pénètrent dans la pièce. Son regard se pose instantanément sur Noah parce que c'est le seul visage qu'elle reconnait, le seul qui lui semble familier même si elle est incapable de se remémorer le moindre souvenir en sa compagnie. La femme à ses côtés fait un pas en avant en sanglotant tandis que Riley fait un rapide pas en arrière, prise par surprise. Sa mère se stoppe net en la regardant, les yeux humides tandis que Riley se racle la gorge. Rien, le vide sidéral, elle est incapable de se souvenir de quoi que se soit et de voir ces gens pleuraient en la revoyant la mette mal à l'aise. Elle a besoin d'air, besoin de prendre des distances. "Je suis désolée, je peux pas.." qu'elle souffle en laissant son regard balayer la pièce pour tenter de trouver une issue. La psy pose une main sur son épaule. "J'ai remarqué que vous regardiez beaucoup Noah.." Riley ne la laisse pas continuer, elle se dégage d'un geste d'épaule. "Parce qu'il m'est familier mais y'a rien qui revient. Je sais même pas qui je suis comment voulez vous que je reconnaisse quoi que se soit !" Les bras en l'air, Riley se mord la lèvre, prenant conscience que ses paroles peuvent blesser et elle décide de se ruer dans la salle de bain adjacente en refermant la porte pour aller se rincer le visage et être seule quelques secondes. "On devrait sortir et lui laisser un peu d'espace. La police doit vous voir Mme Hopkins. Tous ensemble c'était peut être trop d'un coup.. Noah comme vous semblez être le visage le plus familier pour elle dans cette pièce peut être pourriez vous essayer seul à seul ?" Les voix sont floues dans la pièce adjacente et Riley ferme les yeux jusqu'à ce qu'elle entende la porte claquer et le calme revenir. Elle attend encore un peu avant d'entrouvrir la porte et elle remarque qu'il n'y a plus que Noah qui se tient debout. La brune se pince la lèvre et décide de sortir de sa cachette pour s'avancer vers lui. "Hey.. Je me souviens de ton visage, je l'ai souvent vu en rêves en fait.. et maintenant que j'ai mh ce sentiment qu'il y avait quelque chose de fort.. Je pensais que ça serait bénéfique de revenir mais je commence à douter, c'est le trou noir.." qu'elle murmure maladroitement en relevant les yeux pour le regarder.
code by bat'phanie

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Ven 22 Nov - 12:42

i love you in the dark
noah & riley
Longtemps j’ai espéré cet appel qui m’annoncerait que Riley avait été retrouvé. Les jours pessimistes, je songeais que je trouverais un certain apaisement si seul son corps inerte avait reparu. Les autres, ceux où l’espoir était vivace, j’imaginais ma réaction. Je tissais de fil doré des jolis discours pour lui témoigner ma joie et lui demander pardon d’avoir arrêté d’y croire, d’avoir refait ma vie. À présent qu’elle est là, juste devant, au milieu d’une chambre d’hôpital dans laquelle se pressent sa mère et ses sœurs, je suis muet d’effarement. Accoudé au mur blanc, je serre les dents alors que je n’ai qu’une envie : hurler ou pleurer de colère, de soulagement et de culpabilité. Ai-je le droit d’être ému par ce regard qui m’a happé dès que j’entrai dans cette pièce ? Est-ce normal que ses grands yeux me mettent mal à l’aise ? Est-ce la faute à tous ses souvenirs de notre vie de couple qui m’assaille ? Peut-être. Sans doute même. Je choisis donc de baisser le regard, refusant de prendre des risques émotionnels inconsidérés, mais ça ne dure pas longtemps. Je maintiens son œillade malgré moi, en silence. Je ne pipe mot, me contentant d’observer la scène qui se jouait devant moi.

Madame Hopkins cherche à retrouver son bébé, à se réconforter dans la chaleur de ses bras. Elle se confronte à un mur, elle me jette à son tour un regard lourd de sens, mais je n’ouvre toujours pas la bouche. Je ne m’exprime pas non plus tandis que la psychologue s’interpose pour dédramatiser le sentiment rejet de l’une et l’émotion de l’autre. Je me tais de peur d’être maladroit ou de blâmer chaque protagoniste de cette pièce. Le médecin de ne pas avoir anticipé le bouleversement qu’engendre de telles retrouvailles inespérées, moi pour mon inaction et le fouillis de mes sentiments et Riley pour sa fuite vaine dans la salle de bain. Ce serait injuste de ma part de cracher du fiel au milieu de tant de souffrance. Nous sommes tous des victimes dans cette histoire. Personne n’a besoin d’entendre mes états d’âme. Tout comme je n’ai pas franchement envie que l’on dispose de moi, l’élu, celui qui peut rester, mais sans moi. Pour être tout à fait honnête, j’aurais apprécié que l’on s’inquiète de mes désirs et de mes besoins. J’aurais souhaité qu’on me demande si j’étais prêt à être confronté à l’amnésie de la femme de ma vie. Tout comme j’aurais préféré qualifier Riley différemment alors que je serai marié dans moins de six mois. « Docteur, attendez… » hélais-je la psychologue avant qu’elle ne s’éclipse à son tour. « Qu’est-ce que je peux lui dire ? Ou ne pas lui dire, surtout. » Il n’était pas question d’aggraver la situation et, pour être tout à fait sincère, je redoute d’avoir à ressasser à voix haute les plus beaux moments de notre histoire, ceux que j’eus tant de peine à me remémorer sans réveiller la douleur de ma dépression. « Qu’est-ce que je fais si elle me pose des questions ? » Le médecin me jaugea et elle m’affirma que, le mieux, c’était d’être bienveillant. « Autant que possible. » Elle me sourit et nous abandonna, mon anxiété et moi, au milieu de cette pièce, avec mon angoisse pour seule amie et en compagnie d’une ex, plus belle que jamais, qui ignore tout d’elle-même et de moi.

Alors qu’elle quitte son refuge, le timbre chaud de sa voix me paralyse et je songe avec amusement que je peux entrer dans un bâtiment en flammes, faire du rappel le long d’un gratte-ciel pour sauver un enfant, mais face à Riley, c’est moi le môme. « Salut. » lui répliquais-je en y ajoutant un signe avenant de la main. « Tu sais, tu ne devrais pas te prendre la tête avec tout ça. Je veux dire, avec moi, mon visage, tes rêves… bien que je sois flatté que tu aies rêvé de moi. » Je tentais l’humour pour la détendre un peu, car il était évident qu’elle était mal à l’aise, qu’elle se sentait coupable également. « Tu ne devrais pas te prendre la tête parce que rien de tout ça n’est de ta faute. Tu as eu un accident… » Qu’elle ne pourrait sans doute pas me raconter malgré mon envie de trouver enfin réponse à toutes ces questions qui me taraudèrent, qui me tuèrent à petit feu. « Ta mémoire est blessée. » Je choisis ce mot plutôt que malade, je le jugeais moins alarmant. « Il te faut juste du temps et de la patience. C’est pour ça que c’est bien que tu sois là. » Je jetai un regard circulaire, refusant de soutenir davantage le sien. « Et, si on allait boire un café ? On n’est peut-être pas obligé de rester enfermé dans cette chambre. Elle n'est pas très chaleureuse. On y va ? »

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Ven 22 Nov - 23:13

i love you in the dark
noah & riley
Le palpitant qui s’accélère, Riley se sent soudainement oppressée dans cette chambre, entourée d'inconnus qui sont pourtant sa propre famille. Elle ne mesurait pas les dégâts d'une amnésie et personne ne peut comprendre l'effet que ça fait sans l'avoir subi. Elle a l'impression d'être coincée dans un corps et une vie qui n'est pas la sienne, elle a beau forcé sur sa mémoire il n'y a rien qui lui revient même pas cet accident qui a bien failli lui coûter la vie et qui lui a volé son identité. Incapable d'en supporter davantage, la brune se rue dans la salle de bain pour fuir l'affront de sa famille déchirée entre le soulagement et la détresse de la voir dans un tel état. Pourtant persuadée qu'en retrouvant sa vie d'avant tout reviendrait à la normal, Riley perd vite pied en constatant que ce n'est pas le cas, qu'elle vient uniquement de rouvrir une plaie béante que ses proches ont eu du mal à cautériser. Ils l'ont enterré, ils ont fait leur deuil et elle revient dans leur vie sans être capable de les reconnaître. Elle se déteste soudainement de leur infliger ça alors qu'elle s'observe dans le miroir en face d'elle.

Les voix inaudibles qui résonnent comme un écho à ses oreilles, elle les entend à peine préférant se concentrer sur elle même. Elle prend une grande inspiration, se rince le visage et elle se demande où toute cette histoire va la mener. La seule chose dont elle est certaine, c'est le visage de Noah et ce qu'elle ressent dans son cœur dès qu'elle pose les yeux sur lui. Est ce qu'ils avaient une histoire ? Étaient-ils amis ? Amants ? Étaient-ils fiancés ? Mariés? Ont-ils des enfants ? A cette pensée, les yeux de Riley s'écarquillent et son teint pâli, elle n'arriverait pas à s'en remettre si elle avait des enfants et qu'elle n'avait aucun souvenirs d'eux. Tellement de questions qui se bousculent dans sa tête mais elle décide de les faire taire pour aujourd'hui, elle ne doit pas se précipiter.

Ses doigts agrippent la clenche qui la sépare de ses proches quand le calme est revenu et il n'y a plus que Noah dans la pièce. Un soulagement. Un certain malaise s'installe entre eux alors qu'elle s'avance timidement pour lui faire face. Un faible sourire dessine ses lèvres quand Noah ajoute une touche d'humour à ses paroles. "Pourtant il faut bien que je me raccroche à quelque chose" qu'elle ajoute en haussant les épaules. Noah en rêve c'est la seule chose de son passé dont elle est certaine, il occupait une place importante dans sa vie. Sa main passe nerveusement dans sa nuque quand il évoque son accident et elle se racle la gorge. "Encore un trou noir à combler, y'en a beaucoup hein?" Un rire amer s'échappe de ses lèvres suivit d'un soupire. "Et si c'est définitif?" Ses yeux se relève et elle les plonge dans ceux de Noah qui tente de l'esquiver. "Si y'a rien qui me revient et que je dois vivre comme ça le restant de ma vie ? Je serai revenue pour rien, je serais un poids, une coquille vide, j'vous aurez fait souffrir à nouveau pour rien.." Elle enfouit son visage dans ses mains alors que sa voix se meurt sous l'accumulation de sentiments qui l'envahit. "J'veux bien oui.. J'ai l'impression d'étouffer ici. Tu crois qu'on peut sortir de l'hôpital pour le boire ce café ? J'ai.. j'ai pas envie de croiser tout ces gens qui me connaissent. On m'a dit que je bossais ici avant et tout mes anciens collègues me dévisagent, ça me met mal à l'aise.." Ses yeux interrogent Noah alors qu'inconsciemment elle avance vers lui, réduit la proximité entre eux et sans qu'elle puisse se contrôler sa main se pose délicatement sur sa joue. Quelques secondes suspendues dans le temps, son visage qui revient, omniprésent dans ses souvenirs, avant qu'elle ne s'empresse de la retirer. "Désolé.. J'te suis parce que.. j'ai aucune idée d'où aller" Elle se pince les lèvres en souriant.
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Sam 23 Nov - 12:24

i love you in the dark
noah & riley
Elle a besoin d’une béquille, Riley. Elle ne s’en cache pas. C’est aussi clair que cette évidence : je suis tout désigné pour ce rôle. Suis-je seulement prêt à l’endosser ? N’est-ce pas trop dangereux pour la stabilité de ma vie ? De mon cœur précédemment malmené ? Mon deuil fut long et pénible si bien que je doute sincèrement que, sans la présence et le dévouement de Dahlia, mes chances de me relever de cette douleur cuisante étaient infimes. Ne devrais-je pas fuir à toutes jambes cette situation qui promet plus de déconfitures que de triomphes ? Ne serait-ce pas le comportement du pleutre que de me retrancher derrière mon bonheur actuel ? D’ailleurs, suis-je véritablement heureux ? Est-il vrai que le pincement au cœur qui accompagne mes souvenirs ne relève que de la nostalgie, de l’émotion née du temps qui passe et qui ne revient jamais ? Je ne saurais dire. Dans cette chambre d’hôpital, je nage dans un sable mouvant de doute. Si je me débats, il m’ensevelit. Alors, je me laisse porter par le courant, optant pour l’humour et la bienveillance sous les bons conseils de la psychologue. « On n’arrive pas en haut d’un escalier en un seul bond. On le grimpe marche après marche. » répliquais-je en haussant les épaules. « C’est toi qui me disais ça quand… quand j’avais des soucis. » Ce dont elle ne se souvenait évidemment pas, mais qu’importe. Le fond compte plus que le souvenir de la forme. « Je crois que ça n’a jamais été aussi opportun de le répéter que maintenant. Tu devrais essayer de procéder par étape. Qu’est-ce qui compte pour toi, maintenant ? Reconnaître ta mère ou essayer de te rappeler qui tu es ? » J’aurais pu m’ajouter à l’équation, mais la réalité, c’est que nous avions fini par grandir ensemble, Riley et moi. Avec le temps, la complicité aidant, nos identités avaient presque fusionnés. Nous étions devenus, pour les autres, indissociables. Malgré tout, on ne s’ennuyait jamais. Nous exemplifions à merveille la théorie des âmes sœurs de Banquet de Platon.

Une part de moi – un tout petit morceau cependant – songeait qu’elle avait raison, que son retour signait celui de la peine et des complications. Une autre, en revanche une bien plus proche de ma personnalité altruiste et généreuse, considérait que sa place était ici, avec nous, car il est légitime qu’elle renoue avec elle-même. J’aurais aimé le lui confier en des termes clairs et sincères. Malheureusement, je suis à court de mots rassurants parce que ses appréhensions font écho aux miennes. « Ne pense pas comme ça. Tu ne sais pas ce qui peut arriver. » lui opposais-je en banalités. « Et puis, ta mère reste ta mère, que tu t’en souviennes ou non, elle te préfère en vie, forcément. Comme tes sœurs et moi d’ailleurs. » Bien que je vivrais mal de n’être plus qu’un visage perdu dans les limbes de ses souvenirs. Je ne suis pas un homme pétri d’ego, mais nul amoureux de jadis ne serait conquis de n’être plus rien dans la mémoire de sa partenaire. Alors, ne sachant qu’ajouter d’intelligent, je m’abstiens, mesurant les risques encourus si nous quittions l’hôpital. Certes, l’idée était tentante. Riley étouffait et je redoutais que la machine à rumeurs n’entraîne les pas de Dahlia jusqu’à cette chambre, sa surprise et sa jalousie sous le bras, heureuse que sa meilleure amie ait survécu et furieuse que je n’aie pris le temps ou la peine de l’en avertir. « Très bien. Je vais prévenir quelqu’un. Je ne voudrais pas être accusé de kidnapping. » plaisantais-je en m’apprêtant à presser le bouton d’alerte enroulé autour de la girafe au-dessus du lit. Riley me cloua au sol d’un geste cependant. Sa main douce et chaude contre ma joue, son regard scrutateur qui se perd dans le mien. Elle cherche quelque chose, le fil d’Ariane jusqu’à mon identité, notre identité commune, et elle me bouleverse. D’instinct, mes doigts glissent contre les siens qu’elle finit par ôter, mal à l’aise, peut-être. « Ce n’est pas grave. C’est… » C’est difficile ? Incroyable ? Irréel pour moi qui pensais ne jamais plus la revoir ? « Tu m’as manqué, c’est tout. Ce n’est pas facile. Mais, je le redis. C’est bien que tu sois là.» Je laissai mes mots mourir dans l'air chargé d'électricité (de quelle sorte ?) et je cédai à l'idée stupide d'embrasser le haut de son nez, là, juste entre ces deux yeux ronds. Combien de fois n'ai-je pas eu ce genre de geste doux et tendre ? « Je vais prévenir quelqu’un… »

Cette fois, je poussai le bouton. L’infirmière surgit aussitôt dans la pièce. Je la soudoyais à grand renfort de sourire aimable et en jouant de mon statut de pompier. Je promis que nous serions rentrés dans la demi-heure et elle céda. « Pas plus d’une demi-heure, je compte sur vous. » C’était court, mais suffisant pour sa santé mentale… et pour mon cœur qui s’emballe de temps à autre, faute à l’angoisse, je crois. « On y va ? » Je lui tendis la main et hochai de la tête pour l’encourager à me suivre. « Je vais t’emmener dans un endroit où on avait l’habitude d’aller tous les deux. Bon, surtout pour le petit-déjeuner et c’est plus tout à fait l’heure, mais je m’y sens bien.» C’était notre lieu de rendez-vous lorsque nos horaires ne nous permettaient pas de nous retrouver dans la journée. Je terminais ma garde dans ce salon de thé aux couleurs poudrées et à l’ambiance duveteuse tandis qu’elle commencerait la sienne dans l’heure. C’était notre moment à nous, une parenthèse dans nos vies de dingue. « On peut même y aller à pied. C’est à moins de cinq minutes. Marcher ne pourra pas nous faire du mal. » Il paraît que ça remet les idées aux clairs, que ça nous permet de nous recentrer sur l’essentiel. « Alors, dis-moi, qu’est-ce qui t’a mis sur la piste de ton identité après toutes ces années ? Quelqu’un qui t’a reconnue ? Qui t’as guidée ? » l’interrogeais-je alors que nous quittions enfin l’hôpital et que nous nous engagions sur les trottoirs bondés de New York.
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Dim 24 Nov - 21:55

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noah & riley
Noah est le seul repère qu'elle a, le seul visage qui ne lui est pas totalement inconnu. Elle peine à trouver les bons mots, à savoir quoi lui dire parce qu'elle n'a pas les souvenirs qui accompagnent ce qu'elle ressent quand elle pose les yeux sur lui. Elle ne sait pas l'expliquer mais elle se sent en sécurité, en confiance à ses côtés et c'est ce dont elle avait besoin. L'attroupement de sa famille dans la chambre, ses collègues qui la dévisagent, c'est beaucoup trop d'un coup pour elle. Des excuses, c'est tout ce qu'elle trouve à dire parce qu'elle se sent terriblement coupable de leur infliger son retour dans cet état mais Noah tente de l'apaiser et de la rassurer. « C’est toi qui me disais ça quand… quand j’avais des soucis. » Riley relève les yeux pour croiser le regard de Noah et un petit sourire se dessine, elle apprécie ce qu'il fait, qu'il ne soit pas en colère ou trop boulversé pour être incapable de lui parler. « C’est un bon proverbe, je vais essayer de l'appliquer au mieux mais je ne sais pas par où commencer.. » Qu'est ce qu'elle est censée faire après trois ans de disparition ? Aller se déclarer vivante ? Ça va de soit.. Se chercher un toit, un travail, tout ce train train quotidien qu'elle possédait avant son accident et qu'elle doit recommencer depuis le début. Comme si elle renaissait de ses cendres et devait tout reprendre à zéro. « Mhh.. J'en ai aucune idée. J'veux me souvenir de qui je suis mais tout autant de mes proches et de ma famille, j'veux retrouver ce que j'avais mais je sais pas si c'est faisable ? Les médecins ont l'air sceptique après trois ans.. »

Riley ne peut s'empêcher d'être négative, ce qui ne lui ressemble pas mais le désespoir la gagne parce qu'elle avait mis beaucoup d'espoir à retrouver ses souvenirs en revoyant ses proches. Il n'y a eu aucun flash, aucun déclics, hormis ce sentiment qui lui réchauffe le cœur quand elle voit Noah. « Je sais c'est idiot.. Je devrais m'estimer heureuse d'être encore en vie, beaucoup n'ont pas cette chance ou n'ont pas la santé..» Elle lève les mains pour signifier qu'elle arrêter de se lamenter sur son sort. La seule chose dont elle est certaine c'est qu'elle ne veut pas être un poids pour sa famille. Elle compte bien se trouver son propre logement, de toute manière dans l'état actuel elle ne se sentirait pas à l'aise de vivre avec sa mère, son frère ou une de ses sœurs alors qu'elle n'a aucun souvenirs d'elles. Sa relation avec Noah l'intrigue au plus au point et elle doit se mordre l'intérieur de la joue pour s'empêcher de le bombarder de questions. Un geste inattendu s'empare de son corps, sa main se pose sur la joue de Noah, elle le regarde alors que les battements de son cœur s’accélère jusqu'à ce qu'elle rompt le contact, gênée. Et quand il pose un baiser aussi léger qu'une plume sur l'arête de son nez, elle ferme les yeux quelques secondes avant de murmure. « J'ai tellement de questions, j'ai tellement envie de me souvenir.. » De lui. D'eux. Parce qu'après ce moment elle ne doute plus, il était son univers avant cet accident. Mais qu'en est-il aujourd'hui? Trois ans après.

Soulagée de pouvoir sortir de cette chambre et de l'hôpital, elle attrape la main qu'il lui tend. « J'te suis ! » Intérieurement, elle espère à nouveau que cet endroit va lui évoquer quelque chose, même infime, pour qu'elle puisse retrouver l'espoir. « J'veux bien, j'ai besoin d'air frais » Le vent à l'extérieur lui fouette le visage et avant de répondre à ses questions, elle s'arrête pour fermer les yeux quelques secondes et respirer, prendre une bouffée d'air frais après cette journée étouffante et riche en émotions qu'elle vient de vivre. Elle se met à le suivre après ce petit moment d'évasion. « Un journaliste, en réalité. Je l'ai rencontré y'a quelques semaines alors que j'arpentais les rues de Cuba. Il était persuadé de m'avoir déjà vu quelque part et il lui a fallu quelques jours pour trouver. D'abord, l'affiche de ma disparition où figurait ma photo et ensuite.. mon avis de décès. Il m'a proposé son aide pour me ramener chez moi et me voilà ici.. » Ses yeux balaient les rues bondées de passants, elle ne sait plus où regarder tellement il y a de choses qui l'entourent. « Est ce que je travaillais dans le médical ? Dans cet hôpital ? J'ai remarqué pas mal de médecins choqués de me voir et pendant ces trois dernières années j'ai aidé et soigné plusieurs villageois avec une facilité déconcertante »






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Lun 25 Nov - 21:30

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noah & riley
Fort des recommandations de la psy, je veillais à ne surtout pas brusquer la malade, mais bon sang, que c’était pénible. Ignorer ces émotions qui m’assaillent me réclame un effort presque surhumain alors que brûle de lui déballer la vérité tout de go, sans ménagement, pour mon simple profit malheureusement. Je serais le seul à m’en sentir soulager.  Riley, elle, n’en serait que plus meurtrie par la culpabilité. Bien sûr, ce n’était que supposition. Aujourd’hui, après cette longue absence, je ne peux plus jurer de ses réactions ou de ses sentiments qui m’étaient prévisibles auparavant. J’étais même capable d’anticiper une crise de panique ou un fou rire grâce à une grimace, une mimique, un froncement de sourcils. Que reste-t-il de ces temps bénits, si ce n’est moi, mes souvenirs et ma lutte contre mon égoïste. Riley, elle l’avoue elle-même, elle est un contenant sans contenu, une tête sans substance, une étrangère parmi les siens qui crie à l’aide sans le formuler, qui a cruellement besoin d’être rassurée. J’essaie de tout mon cœur. Je la dispense de ces maximes dont elle usait pour me ramener sur Terre lorsque je sortais du cadre d’une mission et que je pestais contre le monde entier parce que le système est trop lent et, par conséquent, pas assez efficace. J’espérais ranimer un petit quelque chose en elle, mais je n’obtiens rien de plus qu’un sourire et une confession. Elle ignore quel sentier emprunté pour renouer avec sa vie d’avant. Elle n’arrive pas à distinguer ce qui relève de l’urgence et du secondaire, si bien qu’elle fait déjà fi de mon précédent conseil : elle met la charrue avant les bœufs. « On n’avait pas dit une marche après l’autre ? Il me semblait ne t’avoir offert que deux propositions de réponse, non ? » la taquinais-je sans mesquinerie aucune. « Quant au médecin… » Je redevins soudainement plus sérieux. « Bien que je ne remette pas en doute leur compétence, ce sont des êtres humains comme les autres. Ils ont le droit à l’erreur, surtout en matière d’estimation. Mais, ce n’est pas moi qui v te l’expliquer, si ? » Elle comptait elle-même parmi ce respectable corps de métier et j’avais lu quelque part que l’amnésie n’altérait que la partie du cerveau gérant l’émotionnel, jamais le factuel comme les compétences… ou un truc du genre. Dhalia m’en racontera sans doute plus si, d’aventures, le terrain de pareilles conversations n’est pas miné par sa jalousie. Je peinais à envisager ses éventuelles réactions suite au retour de Riley. D’après moi, elle oscillerait entre joie amicale et angoisse amoureuse, mais je n’en étais pas convaincu, faute à mes propres conflits intérieurs.

Des conflits… Je cédai à l’un d’entre eux alors que je me promis, par égard pour ma fiancée, de ne favoriser aucun rapprochement physique. C’était loupé. Une main contre ma joue et je lui manifestais une preuve d’affection bouleversante tant pour elle que pour moi. Elle avouait être assaillie par mille questions et, une fois encore, je fus tenté d’y répondre sans les entendre. À quoi bon ? Je savais ce qui la taraudait. Qu’avions-nous été ou partagé ? Que restera-t-il de notre histoire à présent ? J’en vins à me demander s’il était utile qu’elle se rappelle finalement, s’il n’était pas préférable que je déguise la vérité lorsque le moment de l’interrogatoire surviendrait. Je me déciderai en temps voulu. En attendant, je l’entraîne avec moi dans les rues de Chicago, avec l’accord de son infirmière, vers un salon de thé des plus chaleureux et des plus familiers. Au fond, j’espérais qu’il agirait sur elle comme un électrochoc. Certes, je rêvais éveillé, mais ça valait le coup d’essayer. En attendant, je l’aide à se concentrer sur le présent, qu’elle oublie son objectif concernant son passé et ses craintes pour l’avenir. « Hé bien, il a eu l’œil. » Quoique ça n’était pas étonnant. Elle est sacrément belle, Riley. « Eh bien, oui ! Tu travaillais bien à l’hôpital dans l’équipe de chirurgie. Tu étais brillante, c’est sans doute pour cette raison que tu as réussi à aider les autres avec aisance. Tu attirais la jalousie des tes collègues parfois, mais tu avais aussi pas mal d’amis. Pour ma part… » Et, là encore, j’envoyais l’information comme une bouteille à la mer. « Je suis pompier. On a donc travaillé quelquefois de concert, sur les très grosses missions. Raison pour laquelle on m’a laissé t’emmener. » Je ralentis le pas : nous y étions. « Et voilà. Qu’est-ce que tu en penses ? C’est sympa, hein ? Allez, viens, on entre. » Notre table était libre. Je la saisis à nouveau par la main et je la guidai à la hâte de peur qu’elle nous passe sous le nez. La serveuse, qui me salua d’un sourire, m’était complètement inconnue, ce qui acheva de me rassurer. Nous n’avions pas besoin d’autres regards circonspects. En fond sonore, la radio diffusait une chanson chère à notre cœur. Elle était comme un appel du pied ou un pied de nez du sort.  

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Mer 27 Nov - 22:43

i love you in the dark
noah & riley
S'il y a bien un trait de caractère que Riley n'a pas perdu même avec son amnésie, c'est sa ténacité et le fait de vouloir tout faire en même temps. Elle n'aime pas attendre, la patience c'est pas son fort alors quand les médecins lui disent qu'ils ne savent pas quand sa mémoire pourrait refaire surface, ou pas d'ailleurs, ça a le don de la mettre dans tous ses états. Aujourd'hui, ça ne loupe pas. Malgré les conseils de Noah, elle se précipite, elle veut tout faire en même temps et il s'empresse de le lui faire gentillement remarquer ce qui a le don de faire sourire Riley. Elle hausse les épaules, les médecins ont l'air tellement pessimiste sur son cas qu'elle en perd presque espoir, ça se ressent dans sa voix et ça se voit dans son regard.  « J'espère que t'as raison. C'est pas facile de vivre dans le noir complet, j'ai l'impression de devoir tout recommencer en perdant par la même occasion ce qui comptait le plus » Elle ne s'en souvient pas encore exactement mais l'homme debout en face est tout ce qu'elle a de plus important. Il est sa raison de vivre, son âme sœur, son meilleur ami, son amant, celui avec qui elle partageait tout et avec qui elle comptait finir ses jours. Le destin a décidé de leur mettre des bâtons dans les roues en privant Riley de tous ces souvenirs qu'ils ont en commun.

Ce premier contact avec Noah la surprend tout autant qu'il la bouleverse. Ça la tue à petit feu de ne pas se rappeler ce lien qui les unissait et elle se fait intérieurement la promesse de tout essayer pour faire remonter ses souvenirs, même quelques uns, pour pouvoir retrouver son identité et ses proches. En quittant enfin cet hôpital de malheur, Riley se lance dans les explications de son retour ici. Si ce journaliste n'avait pas croisé son chemin à Cuba, elle serait peut être toujours entrain de chercher, elle se serait peut être même éloignée de New York et elle aurait fini par abandonner sa quête de souvenirs. La conversation bat son plein et Riley en apprend un peu plus sur elle même. Elle se doutait qu'elle travaillait dans la médecine mais était loin de s'imaginer chirurgien. « Chirurgie carrément ? Le cerveau humain est quand même impressionnant et imprévisible. Dans l'immédiat je serais incapable d'opérer qui que se soit malgré mes restes et mes réflexes ! » Un profond manque de confiance en soi marqué par la perte totale de ses souvenirs, encore une fois, ils ne lui ont fait aucun cadeaux. « Je suis sûr qu'on faisait une équipe d'enfer.. » Un sourire triste se dessine sur ses lèvres alors qu'elle lève les yeux pour regarder Noah qui marche à côté d'elle, réalisant à quel point ça doit être difficile pour lui de la voir dans cet état. Elle aimerait tellement que ses paroles la frappe de plein fouet et comble tous ces trous noirs mais pour le moment, elle ne peut pas le lui offrir. Quand il arrive devant le lieu, Riley retrouve un franc sourire devant ce petit coin cosy où il a choisi de l'emmener, elle trouve que ça lui ressemble pas mal. « C'est parfait ! J'voulais aussi te remercier.. D'avoir accepter, un peu malgré toi, de m'accorder un moment » Il faut dire que la psychologue ne lui a pas laissé l'embarras du choix, elle a opté pour la solution qui lui semblait la plus efficace et Noah n'a pas eu son mot à dire. Ce geste d'un naturel quand il lui prend la main la surprend à nouveau et elle se contente de lui adresser un sourire avant de pénétrer avec lui à l'intérieur. A peine assise, la musique qui passe lui fait inconsciemment fredonner les paroles. « All I wanna do, is come runnin' home to you and all my life, i promise to keep runnin' home to you.. » Une douce mélodie à ses oreilles qu'elle fredonne depuis ces trois dernières années sans réussir à mettre le doigt dessus, sans se douter qu'elle continue de faire vivre Noah en elle sans le savoir. Elle se perd quelques secondes, les yeux dans le vide, en fredonnant cette chanson et quand elle revient à la réalité en relevant la tête pour plonger son regard dans celui de Noah, elle se sent gênée. « Désolé, c'est juste que.. c'est une drôle de coïncidence. Cette chanson, je l'ai dans la tête depuis mon accident » Elle hausse les épaules en se perdant dans les iris bleues de Noah qui la fixent. Elle a tellement de questions qui lui brûlent les lèvres mais elle est consciente qu'ils n'ont qu'un laps de temps très court avant qu'elle retourne dans le brouhaha de l'hôpital. La serveuse vient leur déposer une carte et Riley n'a absolument aucune idée de ce qu'elle aime. Au cours de ces dernières années, elle a tourné aux divers thés et saveurs des pays qu'elle a visité. Elle n'a absolument pas d'argent sur elle, alors elle n'ouvre pas la bouche, regarde la serveuse incrédule parce qu'elle n'a pas envie de faire la charité et se contente alors de secouer la tête pour indiquer qu'elle ne prendra rien. « Tu crois que je devrais commencer par quoi ? Hors souvenirs. J'veux dire, malgré mon amnésie faut que j'me remette dans le bain, trouve un boulot, un logement... J'veux pas aller vivre chez ma mère ou mes soeurs, je ne m'y sentirai pas à l'aise.. J'ai pensé à intégrer une colocation, au moins on ne me regardera pas les yeux remplis de pitié » qu'elle termine sur une touche d'humour en haussant les épaules.




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Lun 2 Déc - 0:06

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noah & riley
Certes, elle n’a pas choisi d’être victime d’un accident dont les circonstances nous échappent encore. Elle n’a pas non plus désiré perdre la mémoire courant sur ces dernières années.  Tout comme je peux comprendre qu’avoir l’impression d’être amputé d’un pan entier de son existence doit être compliqué à gérer. Mais, je ne peux décemment l’entendre alors que son retour rouvre les plaies de mon cœur. Elles sont à peine cicatrisées, si bien qu’il m’est inconcevable de l’entourer de compassion. Je n’ai, en stock, que ma bienveillance. Son amnésie, elle lui offre un cadeau empoisonné néanmoins confortable. Elle n’a pas souffert de l’absence, de la douleur cuisante des souvenirs. Alors que moi – et d’autres – je l’ai enterrée et pleurée. J’ai veillé des nuits entières en quête de réponses factices pour adoucir ma peine quotidienne. J’ai abordé ces années de deuil comme un chemin de croix et rien ne semblait en mesure d’alléger mon fardeau. Je l’ai porté, chaque jour que Dieu fait et, je l’ai priée, cette haute instance en quête d’une rédemption. Je l’ai suppliée, j’ai marchandé pour qu’elle me revienne pendant qu’elle composait avec la solitude pour ennemie et l’oubli pour contraire. Le doute et les regrets ne sont-ils pas des compagnons de galère les plus retors ? Je les comptais par centaine durant cette maudite époque : « Où était-elle ? Que lui est-il arrivé ? Pourquoi ai-je prononcé des mots si durs à son égard pour des broutilles lors des disputes les plus violentes ? Comment ai-je pu me laisser séduire par Dhalia et sa douceur ? » Ce sont tant d’exemples parmi une myriade du même acabit.

Alors, à bien peser, aujourd’hui encore, je signerais à deux mains pour échanger nos places. Et, à bien choisir, je me garde de revêtir le costume de la colère, celui de l’égotiste cruel qui ne tient pour légitime que ses seules émotions. L’ire me sied moins bien au teint que la mauvaise foi ou la bienveillance dont j’entoure mon ex-fiancée. Je m’accommode de la première, mais je rejette la première, de toutes mes forces, du peu d’énergie qu’il me reste après le coup de massue que fut son geste tendre. Il me retourna plus que nos pseudo-retrouvailles. Il me bouleversa davantage que reconnaître les traits parfaits de son minois mutin en ouvrant la porte de la chambre. Il me chamboula d’être interdit, politiquement incorrect vis-à-vis de Dhalia et de cet avenir que nous bâtissons pierre après pierre, d’épreuve en épreuve et main dans la main. Je me suis senti minable dans cette chambre aseptisée et impersonnelle, mais ça ne m’empêcha pas de favoriser un autre contact, plus inconsciemment alors que nous poussions la porte du salon de thé.

C’était le comble de la bêtise et, pourtant, aucun remords ne s’insinua dans mes veines. La démarche me semblait presque naturelle puisque dénuée de mauvaise intention et surtout mue par un vieux réflexe. L’endroit me replongeait tout entier dans la rivière de mon passé et s’il n’était pas bon d’y patauger, je ne parvenais pas à trouver un point d’ancrage dans le présent tandis que la radio diffusait en fond notre chanson et que Riley la fredonnait avec nonchalance. Au départ, j’en fus abasourdi, si bien que je fus incapable de lui répondre. Puis, ramener à la réalité par la serveuse, je retrouvai en constance bien qu’il me soit impossible de quitter des yeux la jolie brune. Dieu ce que j’avais pu l’aimer celle qui, prisonnière de son amnésie, lutte vaillamment pour sortir de l’ombre. « Ah non, je refuse… Je t'ai invitéé... » déclarais-je devant la blonde au calepin qui s’amusait de ma réaction. « J’ai proposé un café, tu as dit oui, donc il est hors de question que je le boive seul. Ce serait d’un triste… » Je passai commande pour nous deux, optant pour les mêmes boissons et douceurs que durant notre ultime tête à tête en ces lieux. Je m’en souvenais comme si la scène s’était déroulée une semaine auparavant. Elle, enthousiaste, me détaillait l’itinéraire de son voyage. Moi, inquiet, je me retenais de la supplier de rester. J’aurais mieux fait de voter pour la sécurité au mépris de la liberté. Je me reprochai souvent ce silence. Je me le répétais encore aujourd’hui, malheureusement. Ça aussi, c’était pathétique, finalement. « C’était ta préférée… » lançais-je tout de go sans préavis. « Tu sais que tu ouvrais le bal de ton mariage sur ce morceau. » Elle en avait d’ailleurs décidé ainsi pour le nôtre, mais l’expliquer aussi abruptement me paraissait cavalier. « Si je voulais être un peu plus précis, je devrais même dire qu’elle nous plaisait à tous les deux. » Elle était nôtre, mais je conclus d’un haussement d’épaules.

« Et pour répondre à ta question, je ne sais pas ce qui est le mieux. C’est délicat de te dire quoi faire parce que je ne peux pas être tout à fait objectif, mais si ça t’intéresse, je me dis que ça ne pourrait pas te faire de tort de rentrer chez toi, chez tes parents je veux dire. On ne sait jamais, une photo pour réveiller quelque chose, un peu comme cette chanson. » Qu’elle la fredonne n’était-il pas synonyme d’espoir pour sa mémoire ? « Tu as vu ta mère et tes sœurs aujourd’hui, mais tu as un frère également. Un  jumeau. » Je la sondai du regard, mais aucune lueur nouvelle ne brilla dans le sien. « Tom. Ça ne te dit rien ? Il est mon meilleur ami aussi. » Et nous en avions passé du temps tous les trois. « Ce n’est pas grave. Je te le dis parce que le retrouver pourrait t’aider aussi. On faisait difficilement plus proche que vous deux… » J’étais loin de m’imaginer que je l’envoyais dans un guet-apens. Au contraire, je me serais abstenu d’un tel conseil. « Après, je peux entendre que ça t’effraie de ne pas obtenir les résultats que tu attendrais, mais… ça ne peut pas te faire de mal. Travailler, t’installer avec des étrangers parce que tu as l’impression que tout le monde a pitié de toi, ce dont je doute, c’est bien si tu veux recommencer à zéro en laissant les choses revenir d’elle-même… mais j’n’ai pas l’impression que c’est exactement ce que tu veux. Après encore une fois, c’est à toi de choisir. C’est…ta vie, ton confort et ta sérénité. Pas la mienne. » Et ça faisait un moment déjà que je n’avais plus droit au chapitre par rapport à ses choix. L’avais-je seulement déjà eu autrement que grâce à l’illusion dans laquelle je me berçais doucement : celle d’avoir le contrôle sur nous.


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Mer 4 Déc - 21:41

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noah & riley
Riley a l'impression d'être dans un univers parallèle. Pendant trois ans, elle a gardé dans un coin de sa tête cette envie de retrouver son identité et ce qui lui était arrivé mais elle avait commencé à se faire une raison. La rencontre avec ce journaliste est un sacré coup du destin, elle avait une chance sur des milliers de le croiser et qu'il reconnaisse son visage sans même qu'elle connaisse son propre prénom. Tout ceux qu'elle a croisé ces dernières années l'ont appelé Jane en référence à cette fameuse expression qui désigne une personne non identifié. Beaucoup lui ont conseillé de se forger une nouvelle identité, de se trouver quelqu'un, de recommencer sa vie de zéro mais elle n'en a jamais eu le courage. Elle a continué à vivre, à voyager mais sans jamais vouloir effacer celle qu'elle a été. Cette opportunité que ce journaliste lui a offerte, elle l'a saisi, sans hésiter, persuadée qu'en revoyant tout ceux qu'elle aimait, tout lui reviendrait. La déception et la frustration sont dures à accepter, le retour à la réalité et l'écrasement de tous ses espoirs également mais elle garde un fin sourire accrochée à ses lèvres malgré tout.

Elle n'a pas eu la force d'affronter sa mère et ses sœurs, trop d'émotions d'un coup, la panique qui s'est emparée d'elle et elle s'en veut parce qu'elle se doute que sa réaction a dû leur faire mal au cœur. Elle tente de chasser cette culpabilité alors qu'elle marche dans la rue aux côtés de Noah. Sa compagnie lui semble tellement naturelle qu'elle n'est même pas mal à l'aise en sa présence alors que sa mémoire refuse de lui rappeler tous les bons moments qu'ils ont vécu. La seule chose dont elle est convaincue c'est qu'elle est en parfaite sécurité avec lui et qu'elle peut lui faire confiance les yeux fermés.

Cette chanson, c'est presque un automatisme quand la mélodie arrive à ses oreilles, elle se met à la fredonner, elle connait les paroles par cœur et elle n'a jamais su d'où. Elle ne remarque pas les traits de Noah qui change dès qu'elle se met à chanter ce petit bout de souvenir qu'il lui reste, trop absorbée par cet air qui se fraye un chemin dans sa tête. Elle acquiesce quand il insiste pour qu'elle prenne quelque chose, elle le laisse commander parce qu'après tout il doit mieux connaître qu'elle se qu'elle apprécie. Ton mariage. L'évocation de ce mot lui fait instantanément relever les yeux, ses prunelles se plongent dans celles de Noah, prient pour qu'il lui en dise plus et ce qu'il laisse échapper la laisse sans voix. Que voulait-il dire par là ? Est ce qu'il est l'homme qu'elle devait épouser ? Elle déglutit difficilement, se demandant à nouveau comment elle pourrait oublier une chose pareille. Elle n'ose pas embrayer sur le sujet parce qu'elle n'est pas certaine qu'il ait fait exprès de le mentionner. « Mon mariage... wow, hum.. » Elle se racle la gorge, perd ses mots, répète les siens alors qu'une vague de tristesse l'envahit, ses yeux se posent sur la bague qu'il porte. Toujours plus de questions envahissent son esprit mais elle se contente de les faire taire, de les murer dans un silence. Déstabilisée, elle se rend compte que cette chanson est en réalité un rappel constant de ses souvenirs qui tentent de se frayer un chemin dans les ténèbres de son cerveau. Tout espoir n'est peut être pas perdu. Elle se passe rapidement une main sur le visage pour reprendre ses esprits alors qu'ils changent de sujet. « Je compte y passer, régulièrement, j'ai eu l'air d'une grande sauvage à l’hôpital tout à l'heure mais j'étais convaincue, égoïstement, qu'en revoyant ma famille tout redeviendrait comme avant. J'ai paniqué. Mais je ne veux pas vivre avec eux, j'ai besoin de mon propre espace. » Elle hausse les épaules, elle a 35 ans après tout et même si elle est dans l'inconnue elle ne veut pas s'imposer à sa mère ou chez qui que se soit. Elle soupire à l'évocation de ce frère jumeau qui ne lui donne aucun déclic. « On dit toujours que les jumeaux ont une connexion spéciale, j'espère que c'est le cas. J'irai très certainement le voir aussi.. J'ai juste peur de décevoir tout le monde, de leur faire mal, te faire mal, parce que j'arrive me souvenir de rien » Elle l'écoute, prend en compte ses remarques et conseils tout en hochant la tête tandis que la serveuse dépose leurs boissons devant eux. « Je comprends où tu veux en venir et je changerai peut être d'avis mais dans l'immédiat j'ai besoin d'avoir un semblant d'autonomie même si je suis aveugle » Elle accompagne ce dernier mot de guillemets qu'elle mime avec ses doigts pour appuyer la métaphore de son amnésie. « Je sais que tu es mal à l'aise avec ce que la psychologue t'as imposé et je comprendrais que tu ne veuilles pas, je veux pas m'imposer ou être un poids pour toi mais j'aimerais bien garder contact, je ne t'harcelerais pas promis » qu'elle ajoute sur une note d'humour. Elle ignore si l'homme en face d'elle a refait sa vie, elle ne veut qu'il se sente obligé d'être là pour elle si il n'en a pas envie. Son regard se plante sur l'horloge derrière eux et elle grimace en terminant son verre. « J'espère qu'ils ne veut pas me garder encore des heures, je dors à l’hôtel ce soir et je rêve d'un grand bain chaud »

Les minutes défilent, bien trop vite à son goût et les voilà déjà sur le départ pour retourner à l’hôpital. Juste avant que Noah s'en aille, il lui glisse donne son numéro de téléphone afin qu'ils puissent continuer à communiquer.

FIN


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