Je me demande comment je me suis retrouvé là, la tête sur trottoir. J’étais juste parti pour m’amuser, faire une soirée avec mes amis, fête ma toute nouvelle notoriété et ma nouvelle association avec mon sponsor. Je suis parti faire la fête tout simplement. Il semblerait que les soirées ne se terminent jamais comme je l’ai espéré. Je n’ai même pas bu, juste une bière, je ne suis pas fan de l’alcool en général et je conduis alors je ne bois pas. Je sais être raisonnable. Je suis retourné dans le Bronx pour faire la fête, je ne connais que les bars de là-bas, je ne connais pas encore ceux du Queens alors forcément dans le Bronx, là où ça craint, il y a plus de risques que les choses tournent aux vinaigres, surtout quand les gens sont soûls. Ils font souvent des trucs idiots et ce soir ne fait pas une exception à la règle. Je me suis retrouvé à défendre un de mes amis, à me mettre entre les deux et les deux sont complètement torché. Ils se sont engueulés pour une raison que j’ignore alors forcément j’essaie de savoir ce qu’il se passe avec mon ami et je comprends que c’est une histoire de drogue, de deal et merde. Il ne manquait plus que ça. Ça ne m’avait pas du tout manqué ce genre d’histoires. Ils s’insultes tous les deux et j’essaie de les calmer et quand je vois que l’autre s’apprête à frapper mon ami instinctivement je le pousse et je me mets entre eux. C’est plus fort que moi, les bagarre je connais, les histoires de drogue et d dette un peu aussi, même si ça me concerne moins et je me prends un poing dans la figure. Je vois des étoiles devant mes yeux. La vache il a cogné fort. Je ne suis pas du genre ne pas riposter quand on s’attaque à moi alors je lui rends un coup. Mais au final c’est lui qui a le dernier moi. Voilà comment je me suis retrouvé à terre comme un idiot alors que je n’avais rien à voir dans l’histoire. Je voulais juste rendre service et l’autre continue de frapper, bon sang ça ne m’avait pas manqué. J’entends une voiture de police, mon ami à du les appeler à moins qu’il se soit enfui parce qu’il sait qu’il est en tort et ça ne m’étonnerait pas. Je rendrais plus ce genre de service. Le gars qui m’a attaqué à aussi entendu les sirènes et son poing est en suspend au-dessus de ma tête. Il prend la fuite. Alléluia, il me lâche et ma tête cogne contre le sol, je dois être dans un sale état. J’entends des pas précipités venir vers moi et je me retourne sur le dos pour voir une jolie blonde en tenue de flic. Siobahn. Je la connais parce qu’elle aime les jeux vidéos et que je l’ai déjà vu au bar café et évidement elle m’a déjà arrêté parce que je m’étais bagarré et instinctivement je lui dis :

« Ce n’était pas de ma faute cette fois. Je te le jure. »

Je me redresse légèrement et je crache un peu de sang, je m’essuis la bouche, je vais avoir la lèvre enflée, j’espère que mes fans ne me demanderont pas ce qu’il m’est arrivé, je vais devoir attendre au moins une semaine avant de faire d’autres vidéos.

Bien sûr qu’elle me crie dessus, on dirait tellement ma mère, au moins elle ne m’a pas appelé Zachary, c’est généralement mon nom complet que ma mère utilise quand elle m’engueule et depuis tout petit j’ai toujours détesté ça et l’entendre me crier dessus me rappel vraiment ma mère avec qui je ne m’entends pas vraiment alors ça me fait un peu mal d’entendre ça et je réplique :
« Oh ça va, tu n’es pas ma mère et je te dis que je n’y suis pour rien. »

Je lui ai souvent dit ça mais cette fois c’est vrai. Je n’ai voulu que séparé des amis, enfin un ami, l’autre je ne le connaissais pas, mais peu importe, pour une fois je ne suis pas directement impliqué. Elle me lève et je la suis, je n’ai pas trop de mal à marcher.

« Oui je peux et qu’est-ce que tu fais au juste ? »

Une ruelle, je ne suis pas sur qu’elle ait vraiment le droit de faire ça, mais je comprends qu’elle le fait pour moi parce qu’on se connait et au fond ça me touche, même si cette fois elle n’avait pas besoin de me protéger, parce que je ne suis pas responsable. Je m’essuie la bouche et je la regarde avant de lui répondre :

« Non je ne pense pas … je n’en sais rien et je te signale que j’ai juste voulu les séparés moi et je m’en suis pris plein la gueule alors zen, quand je te dis que je n’ai rien fait c’est la vérité. Je n’allais pas me laisser me faire taper dessus. Tu me connais assez pour savoir que ce n’est pas mon genre. »

Jamais je ne me serais laissé faire taper dessus. Je réplique toujours parce que je n’aime pas qu’on ait le dessus sur moi et elle me connaît, elle le sait. Je me suis souvent retrouvé impliqué dans des bagarres pour ça, parce que je n’aime pas qu’on me dise que je suis une chochotte, qu’on m’insulte ou qu’on s’en prenne à mes amis. Je suis forcément obligée de répliquer.

« Et ne me traite pas de petit con. Le con c’est plutôt celui qui m’a frappé, si tu veux tout savoir apparemment c’est un dealer, alors tu auras une belle prise pour ce soir et je me fou pas mal de faire parti du lot parce que je n’ai rien à me reprocher, je n’ai jamais pris de drogue, je ne fume pas souvent et je ne bois pas, je suis clean alors je n’ai pas peur d’un sale type comme lui. »

Je suis un peu énervé, parce qu’elle me prend pour un délinquant, mais je n’en suis pas un, je me suis toujours débrouillé pour ne pas faire partie de cette catégorie. J’ai habité le Bronx tellement de temps que j’aurais pu facilement tomber dedans, mais je n’ai jamais voulu choisir la facilité et elle le sait ça aussi.

Je n’ai jamais aimé qu’on me crie de dessus et mon père avait le chic pour ça, il a toujours le chic d’ailleurs surtout depuis que je suis sorti avec un gars. Je ne compte plus le nombre de fois ou il m’a engueulé et je criais autant que lui et c’est ce qui risque d’arriver, surtout que je n’aime pas tellement la façon dont elle me prend de haut.

« Je n’ai pas dit que tu étais ma mère, j’ai dis que tu ne l’étais pas c’est différent et tu as pas besoin de gueuler je suis à côté de toi, je ne suis pas sourd. Et ou cas ou tu n’avais pas remarqué je l’ai déjà bouffé le macadam. »

Ce n’est pas comme si je l’avais fait exprès elle a l’air de me prendre pour responsable alors que je n’ai rien fait. Je n’ai fait que séparer des gens, deux personnes qui se voulaient se battre et évidement ça me retombe dessus. Je suis vexé qu’elle me parle de mes abonnés et qu’elle les traite d’abrutis. Je suis carrément furieux même parce que ça veut dire qu’elle ne croit pas du tout en ce que je fais.

« Parce que pour toi ce que je fais ça n’a pas d’importance et il n’y a que des abrutis qui me suivent ? Et ben merci, tu as le droit pas aimer mais je me passerais de tes commentaires. Pourquoi ça ferait le buzz, n’y avait pas de caméras. Personne n’a filmé et tu ne veux pas arrêter d’être vulgaire ? Ce n’est pas parce que tu es flic que tu as le droit de m’insulter sans arrêt Je suis une personne aussi. »

Si elle se comporte comme elle le fait avec tout le monde ses collègues doivent être ravis. Je me dégage d’elle et je passe ma main sur ma lèvre qui saigne. J’ai du me la mordre quand je me prenais les coups. Je n’ai même pas pu lui en rendre comme je voulais, même si y a une vidéos, ils verront bien que je n’ai fais que me défendre, mais elle n’a pas tout à fait tort je sais que les journalistes peoples sont près à chercher du scandales n’importe ou et si mes sponsor voient ça ce n’est pas sur que je sois crédible, surtout si ils apprennent que j’ai un casier.

« C’est bon, j’ai compris. Fais ce que tu as à faire, mais non je n’ai pas de joint, je n’ai jamais fumé et je ne me drogue pas, je bois pas non plus alors franchement arrête de me crier dessus. Je n’ai fais que me défendre. Je ne suis pas un criminel comme tu semble le croire et si j’ai eu des problèmes avant c’était toujours pour me défendre tu connais pourtant le bronx …tu sais que ce n’est pas toujours ce qu’on crois. »

J’ai grandi ici. J’ai toujours appris à me défendre et elle le sait très bien.

Zach... Ce petit phénomène du net qui avait mis sur ma route un beau jour, ou plutôt une nuit maudite, sans que j'ai quoique ce soit à dire... Et qui, sans que j'ai seulement le temps de réaliser, me touchait. Bien assez pour que je décide de veiller sur lui... Un peu comme une mère, en effet. Et si je n'avais pas eu aussi peur pour lui... Si je n'étais pas morte d'inquiétude pour lui que je continuais à traiter comme un gosse irresponsable bien que je n'en pensais pas un mot... Alors peut-être aurais-je en effet pu hurler de rire, et de bonne grâce, devant ces reproches dont il m'abreuvait et que, je ne lui dirais jamais, étaient plus que mérités. Oui, j'étais allée trop loin, trop fort et je le savais pertinemment. Et, désormais, c'était en silence les bras croisés sur ma poitrine mais avec un début de sourire accroché à mes lèvres, que je l'écoutais me répondre. Et le moins que l'on puisse dire c'est que, même un peu imbibé ou sonné, le mioche avait un sacré répondant ! De ceux qui me plaisent toujours tellement...

«C'est bon, t'as fini ? » avais-je dit après ses longues tirades et en haussant un sourcil sous la visière de ma casquette. Avançant vers lui je me plantais si près de lui qu'il dut sentir le souffle de chacun des mots que je prononçais alors « Je te présente mes excuses. Je n'aurais pas du m'emporter ni te traiter comme un sale gosse mais... j'ai eu réellement peur pour toi, crétin ! C'est mieux là ? »

Puis, soupirant je lui fis signe de m'attendre et je retournais vers mon binôme de la nuit et je lui murmurais encore quelques mots. De ceux qui le firent grimacer avant que ses yeux ne se mettent à étinceler quand il comprit ce qu'il avait à tirer de ma position de faiblesse et de mon envie évidente de protéger ce môme. Quelques pourparlers plus tard et des promesses qui demain me feraient grincer des dents, je revins à Zach et dans un mouvement d'épaules je lui lançais

« Bon, tu viens ? J'ai un pote qui a un bar clandestin pas loin. Nous y serons tranquilles, aucun flic ne s'avise jamais d'y venir. Et ne rentrent que les initiés. » pour prévenir toute question je m'expliquais dans un souffle agacé «Mon père à ouvert ce bar. Donc, les initiés, sont tous des mafieux qui avant que mon père se retire officiellement des affaires, bossaient pour lui. Personne ne nous emmerdera là-bas. »

Puis, faisant attention à ce qu'il me suive, je pris la direction d'un immeuble cossu à quelques pas seulement de là où je l'avais trouvé. J'étais en uniforme mais, pourtant, le chien de garde humain à l'entrée me salua et m'ouvrit la porte sans même chercher à comprendre. Sans dire un mot je me dirigeais vers les ascenseurs et sortait de ma poche cette clé que j'insérais et tournais. Direction l'appartement terrasse. Là où, à notre arrivée, je lui présentais dans un rire moqueur l'un des petits bars de mon père. Soit une gigantesque pièce où au milieu de tentures de velours rouge et de confortables canapés Chesterfield, des hommes et des femmes erraient et prenaient du bon temps. Personne ne s'attarda plus que quelques secondes sur nous et avant que je n'ai eu le temps d'énoncer la moindre demande où nous conduisait à une table. Prenant place sur une banquette j'invitais mon ami à en faire de même. Puis, ceci étant fait, je lui demandais

«Alors ? Tu bois quoi ? Et, maintenant qu'on se contrefout de ton incident... tu deviens quoi la star d'internet ? Raconte ! »

On dirait vraiment ma mère, ou plutôt mon père, il me crie dessus de cette façon quand je suis à la maison et c’est bien pour ça que je n’y suis pas retourné, ça et le fait aussi que je me prends des claques à chaque fois, j’en avais assez d’être son souffle douleur et même ça Sio n’est pas au courant. J’acquiesce quand elle me demande si c’est mieux.

« Ouai, c’est mieux … »

Je n’aime pas ce genre de situation, pas du tout, j’ai l’impression d’être un gamin et je n’en suis plus un. Je hausse un sourcil quand elle me parle d’un bar clandestin, elle est flic et elle va dans des bars clandestins … :

« Tant qu’ils ont de la glace … ça me va. »

Je n’arrive pas à croire qu’o n va dans un bar clandestin et qu’il appartenait à son père, ni même qu’on va croiser des tas de dealers et à part ça je ne risque rien … Je n’en suis pas si sur, je ne sais pas si elle me teste ou si elle veut juste qu’on ait un endroit tranquille ou parler, mais ça ne me rassure pas d’être là et je suis également intrigué par tout ce qui se passe ici, mais je ne remettrais jamais les pieds ici. Je ne suis pas un maffieux je ne le serais jamais.

« Ton père c’était genre le parrain ? »

Je me rends compte que je ne la connais pas plus que ça, elle est flic mais elle l’air d’avoir un passé plutôt compliqué, surtout si son père était dans la mafia, ou dans la police ? Je suis un peu perdu. Je ne sais pas trop quoi penser. On s’installe sur la terrasse du dernier étage, je n’ai jamais vu la ville de ce point de vue, pourtant je connais le bronx. J’ai grandi ici. J’essuie ma lèvre avec ma manche, je dois avoir une sale tronche.

« Je ne bois pas, tu le sais alors juste un coca si tu as. Qu’est-ce que tu veux que je raconte ? Y a rien de neuf depuis la dernière fois à part la colocation, mais je ne sais pas trop si j’y resterais … surtout en sachant qu’on est voisins. »

Je lui fais un sourire, je plaisante à moitié, être voisin avec siobhan ne me dérange pas le moins du monde, mais disons que la colocation ne doit pas être faite pour moi, même si je suis d’humeur sociale. Je suis bien trop bordélique et on ne peut pas dire que je m’entende avec Themis et encore moins que mon côté bordélique corresponde à Charlotte. C’est sans doute mieux que je m’en aille.

De la glace, hein ? Ce ne fut que de mon sourire le plus sibyllin que j'accueillais – autant que répondais-  à al question tellement naïve qu'elle en était touchante de mon ami. Oui, je savais bien que mes taquineries, ma façon de jouer le mystère devait agacer profondément celui que, à mon corps défendant, je ne parvenais que trop souvent encore à ne voir que comme ce gosse qu'il n'était pourtant plus depuis longtemps. J'adorais Zach ! Vraiment ! Parce qu'il avait en lui cette flamme que peu de gens ont et qui, si elles s'embrasent, permettent de déplacer des montagnes. Quelle que soit la voie que mon protégé choisirait, je savais qu'il réussirait.  Si tant est qu'il ne le laisse ni sa jeunesse ni sa fougue le perdre... Et, oui, je me faisais du souci comme une mère s'inquiéterait pour l'un de ses enfants ! Ca ne lui plaisait pas ? Je le comprenais. Mais qu'il s'y fasse car, désolée ou non d'ailleurs, je n'entendais pas changer... ou alors juste un peu ? Mais que Zach ne se fasse pas d'illusions, nul ne peut renier sa véritable nature ou alors pas très longtemps !

« Parrain un jour, parrain toujours... »

Avais-je consenti à commenter devant la question que me posait mon ami et qui, si je l'attendais, ne m'en chamboula pas moins. Pourtant c'était bien pour cela que je l'avais mener dans l'un de ces repères clandestins où, encore et toujours, mon père continuait ses petites affaires illicites. Alors que je voyais l'homme à mes côtés fureter du regard un peu partout, et visiblement bien ,nerveux comme s'il s'était attendu à voir surgir d'un recoin sombre un psychopathe ou à trouver sur les tables des montagnes de cocaïne...

« Détends-toi … Mafia ne rime pas forcément avec drogue ou même prostitution bien que, sur ce dernier point, mon père ait eu son juteux commerce il fut un temps... Mais plus aujourd'hui : peu rentable et source de bien trop de problèmes !  L'immobilier, la politique et les délits financiers sont tellement plus rentables ! Pourquoi se salir les mains avec des méthodes datant de la préhistoire ? »

Un clin d'oeil alors que je faisais un signe de la tête à l'un des hommes présents. Un bon petit gorille à mon père qui me balancerait dès qu'il en aurait l'occasion mais qui, là et maintenant, me servirait aussi fidèlement que s'il eut eu affaire à mon paternel. Des mots que je murmurais à son oreille après qu'il nous eut rejoints puis un autre signe de la main que je fis pour indiquer au barman que nous avions soif. Quand la serveuse revint avec son plateau je désignais les softs à Zach

« Fais-toi plaisir ! Pour ma part, en bonne irlandaise, je vais me descendre un whisky ! » puis, écoutant patiemment et en sirotant mon verre, les dernières nouvelles que mon ami me donnait du bout des lèvres je lançais « Dommage, j'aimais bien l'idée que nous puissions nous enquiquiner toi et moi ! Mais je comprends... Tu as déjà une idée ? Sinon ma famille étant dans le secteur je peux t'aider à trouver ? Tu sais au moins ce que tu cherches ? »