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don’t call me angel (shinsuke)

@ Invité

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Mer 2 Sep - 20:32

elle a l'impression de faire n'importe quoi becca. depuis qu'elle a couchée avec charlie, elle ne cesse de tout remettre en question.. son attirance pour les femmes, toutes les excuses qu'elle a bien pu se donner durant toutes ces années, leur amitié aussi. est-ce qu'ils peuvent seulement encore être amis ? après tout ce qu'il y'a pu avoir entre eux ? sa relation avec son frère qui ne fait que se détériorer. becca s'en veut d'avoir pu lui mentir si longtemps, des années à le regarder droit dans les yeux et lui assurer qu'il ne pourra jamais rien ce passer entre charlie et elle. des années à le regarder en silence, dans l'ombre, à penser aux souvenirs qu'ils ont eu ensemble. des souvenirs qui ne quittent plus son esprit depuis cette fameuse journée, depuis qu'elle a cédée à la tentation. charlie ne quitte plus son esprit et pour quelqu'un qui envisage très mal l'engagement.. c'est assez soudain. tellement soudain qu'elle a occupée son esprit de toutes les manières possibles becca. pour ne plus y penser, pour faire le vide, pour tenter de comprendre ce qui ne va pas chez elle. jusqu'à partir seule au cinéma, à la salle de sport, sortir boire un verre avec des amies ou encore partir voir des pièces de théâtre mais, jamais rien de suffisant. jamais assez bien pour becca. et c'est peut-être pour cette raison qu'elle a voulu placer la barre plus haute qu'elle est tombée face à cette troupe ce jour-là. spécialisé dans la manipulation du sabre, quelque chose qui autant à toujours su la dégoûtée mais, la fasciner en même temps -complètement étrange comme ressentiment- sans se douter une seule seconde de la gravité de la scène, de l'ampleur des dégâts. elle est intervenue sans réfléchir alors, qu'elle n'est même pas vraiment médecin, qu'elle s'occupe des morts jamais des vivants. mais, faut dire qu'au moins pendant quelques secondes.. elle ne pensait plus à charlie et les mensonges qu'elle garde en elle depuis trop longtemps.

sans le vouloir.. shin, lui a permit de penser à autre chose, de s'occuper autrement l'esprit. il ne le réalise pas -sans doute parce qu'elle lui casse trop les pieds pour qu'il soit content- mais, ça lui fait du bien de parler d'autre choses, de parler avec quelqu'un qui ne la connait pas et qui ne risque pas de demander des nouvelles de daniel ou de sa vie. elle peut dire ce qu'elle veut, faire ce qu'elle veut, elle n'est qu'une inconnue finalement aux yeux de shin. une inconnue qui n'a pas hésité à l'accompagner à l'hôpital ou à lui rendre visite. aujourd'hui elle n'avait pas grand-chose à faire, pas envie de rester cloîtrer chez elle devant la télé alors, elle est partie chez un traiteur chercher l'une des meilleures soupes de la ville -et s'il aime pas tant pis pour lui- avant d'entrer dans la chambre de son nouvel ami sans prévenir. « putain.. tu tires une sale gueule. » becca et la délicatesse.. clairement, c'est quelque chose dont elle n'a pas l'habitude, déposant la soupe sur la petite table de shinsuke. « on dirait presque que tu as frôlé la mort.. oh mais, attend. c'est le cas. » becca qui va jusqu'à ouvrir les rideaux de sa chambre sans même lui demander son avis. comme si parce qu'elle lui avait sauvée la vie, elle pouvait se permettre toutes les folies du monde. « je t'ai ramenée de la soupe. et ose pas me dire que c'est dégueulasse.. tu bouffes de l'acier toute l'année. » parce qu'elle s'est réellement posée la question becca.. qu'est-ce qu'un sabre peut bien avoir comme goût ? est-ce parce que c'est tellement bon qu'il veut continuer sur cette lancée ou simplement parce qu'il est inconscient ?

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Lun 7 Sep - 5:19

(tw) avaleur de sabres, blessures internes

Shinsuke détestait les hôpitaux. La simple vue de ces murs blancs le déprimait. Ça puait la mort à des kilomètres à la ronde; partout où son regard se posait, il voyait des cadavres vivants se traîner les pieds dans les corridors immondes ou encore se dessécher dans des lits au parfum de désinfectant. Toute sa vie, il avait été chanceux : rarement était-il tombé malade ou plutôt rarement avait-il ressenti le besoin de se présenter aux urgences. En général, il serrait les dents, avalait des cachets et attendait que la douleur passe. Et elle passait toujours. Sauf ce jour maudit où il avala une dizaine d’épées à la fois. En théorie, il savait comment faire pour ne pas se blesser, il connaissait les techniques par cœur grâce à son mentor, lui-même ancien avaleur de sabres. Bien sûr, la manœuvre en elle-même était dangereuse. Il gagnait sa vie avec son art et risquait de la perdre à tout moment. Mais le danger attirait et attisait les foules. Et c’était ce que souhaitait Shinsuke.

Au final, il paya chèrement le prix de son audace : l’une de ses épées transperça son œsophage et effleura ses organes vitaux. Sur le coup, il resta immobile pendant que son public adoré l’applaudissait à tout rompre, des étoiles dans les yeux. Car personne ne comprit tout de suite ce qui se passait. Puis, une douleur aiguë éclata dans tout son corps et il sut que la Faucheuse venait de cueillir sa misérable vie entre ses mains froides et qu’elle hésitait à la redéposer ou à la garder avec elle pour l’éternité. Il s’effondra sur le sol, sa bouche et son menton maculés de sang. Autour de lui, la panique grondait. Soudain, une silhouette apparut parmi les autres et écarta la mer de gens d’un geste du bras, telle Moïse écartant les eaux de la Mer Rouge. L’obscurité l’envahit la seconde d’après. Il se réveilla à l’hôpital, son corps faible maintenu en vie avec de la nourriture liquide, sa gorge en feu. Et sa sauveuse à son chevet. Becca.

Il y eut bien d’autres visites à l’hôpital après ce jour-là pour Shinsuke. Il suivait son nouveau régime alimentaire à la lettre, bien qu’à contrecœur. Mais à la moindre douleur, les membres de sa troupe le pressaient de consulter son médecin et ça se finissait neuf fois sur dix par un séjour à l’hôpital, histoire de suivre son cas de près. Juste au cas où. Les blessures internes cicatrisaient lentement. Si lentement. « Trop lentement, » marmonna le quadragénaire, couché sur son lit. Son médecin, qui venait de passer dans sa chambre, le lui avait répété pour la énième fois aujourd’hui. Shinsuke devait s’armer de patience… plutôt que de s’armer d’épées en tout genre, avait conclu le toubib, tout fier de son jeu de mots. Son patient n’avait même pas esquissé ne serait-ce qu’un sourire. Il devait rester à l’hôpital pour la nuit et pourrait retourner chez lui dès le lendemain matin. En attendant, il était prisonnier de ces quatre murs blancs et déprimants. Encore une fois.

Une voix familière le tira de ses pensées noires. L’homme baissa les yeux sur la soupe chaude, posée devant lui. On était loin de la soupe en boîte du supermarché. « Becca, quel plaisir de te voir et d’entendre ta voix de sirène, » rétorqua-t-il à sa petite pique. Ainsi pouvait se résumer leur amitié : elle qui prenait soin de lui à sa manière et lui qui feignait d’en être agacé. À vrai dire, il lui était secrètement reconnaissant de son geste héroïque, il ne fallait pas croire le contraire. Seulement, il n’appréciait pas qu’elle essaie de lui faire abandonner sa passion, celle qui lui donnait une raison de vivre. Même s’il se doutait que ça partait d’une bonne intention. Il enleva l’élastique noir qu’il portait toujours au poignet avant de s’en servir avec dextérité pour attacher ses longs cheveux en une simple queue de cheval. Ce serait une tragédie nationale s’il les salissait en mangeant. Pendant qu’elle ouvrait les rideaux, il attrapa la cuillère à côté du bol fumant et remua doucement la soupe. Il tenta une première gorgée, qu’il avala doucement. Il grimaça, sa gorge lui faisait encore un mal de chien. « Qu’est-ce que c’est censé vouloir dire? L’acier a un goût si délicieux, tu devrais essayer un de ces jours. » Sa voix était tranquille, presque amusée. Rire d’une situation sérieuse : un bon mécanisme de défense. « Ça goûte les ustensiles, si tu veux tout savoir. Un peu comme cette cuillère. » Il agita celle dont il se servait pour manger sa soupe. « Alors, tu t'ennuyais aujourd'hui et tu as décidé de me rendre une petite visite, ou bien...? »

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