Briséïs attendait son jour de repos comme le messie. Elle était un peu fatiguée ces temps-ci et il y avait eu quelques soirées pour le boulot, où elle avait dû participer évidemment. Elle aimait cela mais du coup, c’était davantage fatiguant. C’était pourtant dans ce genre de soirées qu’on pouvait y faire de bonnes rencontrés, parfois de celles qui pouvaient être utiles pour le magazine. Néanmoins, la brunette n’avait pas réussi à dormir plus tard son matin. Elle tâtait le matelas mais celui-ci était froid, son fiancé était donc absent. Elle poussait un soupir, se positionnant sur le dos. Elle jouait avec sa bague de fiançailles à son doigt, réfléchissant à tout et rien.

Elle décidait de se lever, avant de laisser les pensées plus sombres envahir son esprit. Elle ne voulait pas pleurer et puis elle avait des choses à faire de toute façon. Elle se préparait un chocolat chaud et un déjeuner puis d’aller s’habiller. Les temps plus frais étaient de retour et quelque part, cela l’arrangeait un peu. Les gros pulls, les manches longues et tout ça, c’était plus facile pour elle de cacher les blessures et certaines marques. Elle se maquille alors puis, une fois prête, elle s’installe sur la table du salon. Il y a quelques magazines pour le mariage qui traînent un peu. Elle devrait se mettre d’accord sur une robe et puis sur d’autres points. Ils sont fiancés depuis plusieurs semaines maintenant et elle ne pouvait s’empêcher de soupirer devant la montagne de choses à faire et préparer. Elle avait l’impression que c’était interminable. Visiblement ce n’était pas pour maintenant qu’elle allait avancer puisqu’on venait de sonner à sa porte. Elle n’attendait personne. En ouvrant, elle reconnut Victor, son voisin. « Oh bonjour. » Elle lui dit avec un sourire. « Je peux vous aidez ? » Elle se doute bien qu’il n’est pas ici par hasard.

Il ne bosse pas aujourd'hui, Victor et il est plutôt heureux pour le coup, parce qu'il aime bien avoir un jour de repos dans la semaine, ça lui permet de 1) dormir, 2) préparer ses cours -ou du moins, penser le faire- et 3) corriger des copies. Mais quand il se réveille, il se doute qu'il ne fera pas grand chose et que tant pis, sa règle de une semaine pour rendre les copies s'appliquera au paquet qui attend d'être corrigé depuis deux jours. Il aurait pu prendre de l'avance mais il ne serait pas lui, de toutes façons. Alors qu'il sort de son lit en se grattant l'arrière de la nuque, il croise son colocataire qui semble motivé à être plus débile que jamais et il lève les yeux au ciel avant d'aller se faire un café. Il attrape une tasse, ouvre la fenêtre parce que ça sent sacrèment le fauve la dedans et il grommelle un bonjour poli à son colocataire qui daigne enfin ouvrir les yeux du canapé après avoir marmonné des choses incompréhensibles pendant deux minutes. Il regarde sa montre connectée, se décide à aller faire du sport à la salle aujourd'hui, si bien qu'il se motive à aller prendre une douche de suite pour partir rapidement. Histoire de ne pas perdre de la motivation. Il allume alors le jet de la douche, passe sa main sous le jet et se rend compte qu'elle est glacée, il tourne à fond le bouton de l'eau chaude, tente encore une fois, naïvement, d'inverser les boutons mais rien. Il grogne et sort de l'appartement rapidement, sa serviette sur le bras pour aller toquer à l'appartement d'à côté, conscient que ça ne se fait pas et qu'li va sûrement se prendre une veste. Mais tant pis. Il sonne et attend, regardant autour de lui, et maudissant intérieurement son propriétaire et la demoiselle qui ouvre la porte lui ait familière. Il lui sourit alors « Bonjour ! » prononce t-il, en français, habitude tenace qui le tient depuis tout ce temps passé à New York. « Ça m'embarasse de vous demander ça mais mon ballon d'eau chaude a décidé de faire des siennes, encore. » Il roule des yeux, pour montrer tout son agacement « Et mon propriétaire ne semble pas motivé à en changer. Ou alors mon colocataire n'a pas eu la présence d'esprit de l'appeler. Mais j'ai des choses à faire alors bon. »  Il sourit un peu, se gratte la nuque et rajoute un « S'il vous plaît ? J'ai mon gel douche et ma serviette. » conclut-il en lui montrant les deux objets cités.

Briséïs avait commencée à noter sur un carnet tout ce qu’elle devait faire pour le mariage et pour le préparer. La jeune femme se demandait comment elle allait faire tout cela mais surtout, par où elle allait commencer. Il y avait la liste d’invités déjà mais elle n’avait pas établi tout ceux qu’elle souhaitait faire venir. Il fallait aussi qu’elle voit avec son fiancé. La robe ? Elle devait aller faire plusieurs boutiques pour voir mais à vrai dire, elle n’avait pas envie d’y aller toute seule. Quant à la décoration, c’était encore autre chose. Elle ne pensait pas que ça serait si compliqué mais visiblement, si. Elle laisse le tout sur la table du salon pour ouvrir à la porte, curieuse de savoir qui pouvait bien être là. Elle n’attendait pas de colis même si elle recevait parfois certaines choses par rapport au boulot ou aux réseaux sociaux. Finalement, elle découvre son voisin devant la porte. Ils s’entendent bien, du moins elle n’a encore jamais eu de soucis avec ses voisins pour l’instant. Elle ne se prend pas souvent la tête la jeune femme. Elle aime vivre dans la paix et non dans le conflit. Elle lui adresse un sourire alors qu’il lui explique son souci. Elle peut comprendre, parce qu’elle n’aime pas prendre une douche froide. Elle préfère toujours la prendre presque brûlante mais hors de question pour elle que ce soit froid, même en été. C’est probablement idiot mais elle ne supporte pas alors elle comprend Victor et puis, elle ne va pas le laisser ainsi. Heureusement que son fiancé n’est pas là parce qu’il n’aurait pas réagi comme elle. Elle le connait et il aurait été jaloux. Mieux vaut pas qu’il l’apprenne. « Mince pour votre ballon, il faudrait quand même qu’ils arrangent cela. » Briséïs a déjà vu son colocataire mais elle n’a jamais vraiment eu l’occasion de discuter avec. « Il y a pas de soucis, entrez allez y. » Elle lui dit avec un sourire et se pousse alors, le laissant entrer dans son appartement. « Je vais vous montrer la salle de bain. » Elle lui dit avant de l’accompagner jusqu’à la salle de bain. « Vous avez d’autres serviettes ici si jamais et puis sinon je ne suis pas loin. » Elle lui dit en rougissant un peu. C’est un peu bizarre pour elle d’accueillir un homme chez elle, dans sa douche et elle essaie de ne pas trop imaginer non plus, le laissant tranquille.

Il y a beaucoup de choses qu'il aimerait Victor, comme le fait que son colocataire soit moins con, comme le fait que son colocataire ne soit pas idiot au point d'adorer prendre des douches froides et de ce fait, ne pas appeler le réparateur parce qu'ils ont de l'eau chaude une fois sur trois. Il devrait peut-être le faire lui même, parce qu'on n'est jamais mieux servi que par soi même mais pourtant, quand il essaie d'appeler un plombier, c'est toujours fermé. Parce qu'il y pense toujours quand il a des jours de cours interminables. « J'essaierais de me mettre un mémo pour penser à appeler un jour où je ne suis pas au boulot jusque dix-huit heures. » rit-il un peu en se grattant la nuque, gêné, une fois de plus. Il entre alors dans l'appartement avec un sourire « Merci. » Et il regarde autour d'elle, son appartement est définitivement plus rangé que celui qu'il partage avec son colocataire. Heureusement pour lui que les rôles ne sont pas inversés et qu'elle ne lui a pas demandé de venir, il aurait prétexte avoir une remontée d'égouts ou un truc peu ragoutant pour qu'elle n'entre pas. Il aurait même pu prétexter un cours d'aqua poney, histoire qu'elle se rende compte que non, il ne voulait pas d'elle dans son appartement. Pas parce qu'il ne veut pas l'aider mais parce que son appartement est souvent trop peu rangé à cause de Robert, le colocataire relou.  Il la suit jusque la salle de bain et la laisse lui expliquer le principe de sa douche, même si, visiblement, ils ont la même. « Pas de soucis merci. » Et il ferme la porte de la salle de bain, avant de prendre une douche chaude et relaxante. Il en profite et finit par couper l'eau pour ne pas lui prendre toute son eau chaude, sait-on jamais. Puis il se rend compte, cet imbécile, qu'il a oublié de prendre des vêtements de rechange et il déteste se rhabiller, avec des vêtements sales. Alors il enfile tout de même son sous-vêtement, histoire de et il entoure sa serviette en se maudissant de ne pas avoir prit de vêtements de rechange, il ressort alors, en serviette, à moitié à poil et il espère tout ce qui est possible d'espérer, de ne pas tomber sur un mec. Parce qu'il risquerait possiblement de se faire casser la gueule et il n'était pas près pour ça. Tout ça pour une histoire de ballon d'eau chaude. « Je suis désolé. J'ai oublié de prendre des vêtements propres. Mais... Si vous me laissez cinq minutes et que vous avez cinq minutes, peut-être que je peux revenir avec un café ? Pour m'excuser de vous avoir dérangé? » parce que bon, il lui avait quand même prit un peu de son temps. « Enfin moins de cinq minutes. Mais c'est comme vous voulez. »

Briséïs comprenait Victor que de se doucher à l’eau froide ne soit pas agréable. Elle détestait cela également et ne le faisait jamais. Elle ne supportait pas ça et à moins de ne pas pouvoir avoir d’eau pendant plusieurs jours, elle ne prendrait jamais une douche froide. Elle aurait pu être dans le même cas et puis, si elle pouvait rendre service à quelqu’un, elle le ferait. « Vous faîtes quoi comme boulot ? Et votre colocataire, il ne peut pas le faire ? » Il avait oublié mais il avait peut-être un boulot moins prenant que celui de Victor. Elle comprenait pourtant parce qu’elle aussi avait parfois des horaires qui pouvaient changer en fonction des soirées qu’elle pouvait avoir. Il ne vivait pas tout seul alors, cela devrait être plus simple pour certaines choses non ? Il semblerait que non.

La jeune femme le laisse entrer chez elle, bien heureuse que son fiancé ne soit pas à la maison. Elle n’aurait pas pu accepter sinon et, même s’il lui aurait probablement dit oui également, elle savait qu’il aurait caché son visage des dernières semaines. Ou alors, il l’aurait accusé de certaines choses totalement fausses. Il pouvait parfois se montrer très jaloux et possessif alors qu’il ne l’était pas à ce point avant. Elle le laisse prendre sa douche alors qu’elle retourne dans le salon, en essayant de ne pas trop y penser. Elle jette rapidement un coup d’œil sur les magazines qui traînent sur la table avant d’entendre du bruit et de relever la tête. Bon sang. Son cœur allait rater un battement et elle sentait ses joues se teinter de rouge. Le pire, c’est que cela devait se voir mas elle espérait pas trop. Elle ne pouvait pas rester insensible à cet homme, en caleçon et chez elle. Elle priait de toute ses forces que son fiancé ne rentre pas à l’improviste. Ce n’était pas prévu mais, connaissant sa chance. « Je..  » Elle essaie de retrouver ses esprits. « Vous n’êtes pas obligé mais.. je suis disponible pour le café. » Elle lui dit avec un sourire et fuyant le regard et essayant de ne pas trop regarder. « Vous pouvez laisser la porte ouverte. Je vous attend. » Elle lui dit en ramassant ses magazines pour les mettre de côté.

« Je suis professeur de français » prononce t-il simplement, sans vraiment passer pour quelqu'un de trop fier. Puis il rajoute « Mais j'ai toujours en tête de les appeler quand je quitte trop tard. » il rit un peu avant d'hausser les épaules puis d'aller se glisser sous la douche de la brune. Il ne sait pas dans quoi il s'engage, il ne sait pas qu'il risquerait de se faire briser les genoux par un mec un peu trop jaloux et un peu trop possessif. Tout ce qu'il veut c'est prendre une douche chaude et il profite tellement de la vie comme un paon fier qu'il en a oublié ses vêtements. Bon, non pas qu'il soit pudique, il trouve ça tout de même un peu gênant de se retrouver dans cette situation. Il se presse de sortir et il sourit « Je me dépêche. » Il sourit avant de sortir de l'appartement et courir jusqu'au sien. Avant d'enclencher la machine à café et de faire couler deux cafés, il met des sucres sur un plateau et enfile un jean avec un pull avant de retourner dans l'appartement qu'il occupait quelques minutes avant bien moins vêtus. Il toque et entre sans avoir l'autorisation avant de déposer les cafés sur la table en face de la demoiselle « deux cafés noirs, avec sucre si vous le désirez. » Et il attend qu'elle lui autorise de s'installer avant de le faire et de s'asseoir en face d'elle. « Alors, qu'est-ce que vous faites dans la vie ? A part accueillir votre voisin, un peu trop boulet, à prendre une douche. » demande t-il avant de prendre une tasse de café pour en prendre une gorgée. « Promis, je ne vous prend pas plus que cinq minutes de votre temps. » Et il reprend une gorgée de café en regardant tout autour de lui. C'est drôlement beau chez elle, quand il passait devant, il ne s'imaginait pas ça comme cela. « Vous ne trouvez pas que les murs sont assez fins ? Parfois j'entend les voisins qui se prennent la tête, c'est pénible. Même si on ne sait pas d'où ça vient. » prononce t-il en haussant les épaules « Mais je suppose que je n'avais pas vraiment le choix, je ne pouvais pas vivre éternellement dans un hôtel ni même dans un airbnb et puis bon, c'est sympa comme quartier ? Non ? »

« Oh, c’est une jolie langue. Vous m’apprendrez ? »  Elle demande alors même si elle se doute bien qu’il a mieux à faire que cela. Quelques mots peut-être mais elle pouvait apprendre par elle-même et puis, elle ne veut pas le déranger. Ils sont voisins mais les cours ce n’est pas vraiment un besoin essentiel. « Vous pourrez toujours revenir si besoin. » Oui bien sûr Briséïs. Il semblerait que la brunette aimait se mettre dans des situations impossibles. Il ne fallait pas que ça devienne une habitude et qu’il vienne trop souvent. Non, il ne fallait pas surtout que son fiancé apprenne cela, parce que c’était certain qu’il ne l’entendrait pas de cette oreille. Elle le savait, il s’imaginerait des choses entre elle et Victor. Or, il n’y avait rien et ce, même si elle ne pouvait s’empêcher de rougir en le voyant ne portant qu’un sous vêtement. C’était finalement mieux qu’il ne vienne pas trop souvent parce qu’elle ne résisterait pas à l’idée de l’imaginer. Bon sang. Elle secouait la tête et tentait de se ressaisir en le laissant retourner chez lui. Elle ne réagissait jamais comme ça d’habitude en plus. Ceci dit, elle ne recevait jamais de personne en caleçon non plus. Elle sort de ses pensées alors qu’elle l’entend revenir. « Merci, c’est gentil et un sucre ça ira. » C’est son deuxième café de la journée, elle allait devoir se calmer. Elle touille son café avant de rigoler à ses mots. « Vous ne l’êtes pas mais sinon.. je travaille pour un magazine de mode. Je suis responsable des réseaux sociaux. Twitter, Instagram n’ont plus de secrets pour moi. » Elle lui dit dans un sourire même si elle n’est pas sûre qu’il lise ce genre de magazine. C’est plutôt féminin mais elle se trompe peut-être. « Bon, on est surtout actifs sur Instagram, si vous voulez nous suivre. » Il est toujours bon de gagner des followers, non ? Elle ne sait même pas s’il est sur les réseaux de toute façon. Elle manque de s’étouffer dans son café quand il évoque les voisins. Il est loin de se douter que ces voisins, c’est elle et son mec. Elle ne va pas l’avouer évidemment mais elle se sent un peu gênée. Elle ne sait pas trop quoi dire mais elle doit bien répondre, pour qu’il ne se doute pas de quoique ce soit. « Ah oui ? J’entends du bruit quelques fois mais je suis parfois en soirée pour le boulot alors je ne suis pas toujours là. » Elle tente de masquer sa gêne en buvant une longue gorgée de café. « Du coup, vous ne vivez pas ici depuis longtemps alors ? » Elle allait devoir faire attention à ce qu’il ne se rende compte de rien parce que ce serait embêtant et que personne n’était au courant. « Je vis ici depuis longtemps, et dans le quartier depuis un an mais.. si vous connaissez pas je peux vous montrer certains coins. »

Victor hausse simplement les épaules quand elle lui demande de lui apprendre le français « Hum, je pourrais mais en échange... bon, je n'ai pas d'idées mais ça viendra. » rit-il un peu. Il n'est pas contre faire du bénévolat, mais bon, il n'a pas que ça a faire. Même si ce serait bien évidemment, avec grand plaisir. Il la remercie d'un signe de la tête quand elle lui dit qu'il pourra revenir et se presse pour, justement, revenir avec deux tasses de café histoire de se faire pardonner de son intrusion dans son domicile histoire de lui voler sa douche. Il glisse alors le sucre dans la tasse en riant un peu et lui tend pour qu'elle puisse profiter de la boisson corsée. Il l'écoute avec attention, son regard qui se balade sur le visage de sa voisine pour se souvenir de ce à quoi elle ressemble, au cas où il la croiserait dans l'escalier, pour ne pas passer pour un rustre. « Oh, je ferais ça après. Vous me donnerez le nom ? » Après tout, s'il pouvait l'aider dans son travail, ce serait avec un certain plaisir. Il boit une gorgée de café en l'écoutant parler, une nonchalance qui se pointe sur le visage. « Vous avez de la chance, parfois, j'ai envie de faire tout les appartements pour voir qui crie et j'ai bien envie d'en coller une au type qui ne sait pas contenir ses nerfs, mais bon. Le voisinage on l'a pour longtemps. » grimace t-il un peu avant de reprendre une gorgée de café. « Non, je suis arrivé il y a quelques mois. » Il hausse les épaules avant que son visage ne s'illumine « Vraiment ? Vous me montreriez des coins sympas ? » Parce que New York c'est toujours mieux avec quelqu'un qui connaît, quand on y pense. « Vous pourriez, par exemple, me montrer votre restaurant préféré ? Et je paierais l'addition en guise de remerciement ? » Il la regarde et ne peut s'empêcher de lui sourire, encore. « Enfin, je ne veux pas vous prendre trop de votre temps. » se dédouane t-il, toujours un sourire sur le visage, cachant son amusement derrière sa tasse de café.

Briséïs parle quelques langues et après tout pour son boulot, elle en a besoin. Néanmoins, elle ne sait pas parler français. Elle doit peut-être connaître quelques rares mots mais elle ne connait pas plus. Elle aimerait bien visiter Paris un jour mais bon, ce n’était pas arrivé. « Oh et bien je pourrais déjà vous offrir ma douche et puis.. ce que vous voulez. » Oui bon, elle ne devrait pas lui dire cela parce que cela pourrait porter à confusion. Elle trouve cela normal de lui offrir quelque chose en échange d’un cours de français. Il le fait sur son temps personnel et a peut-être d’autres choses à faire. Elle touille son café alors qu’elle boit une gorgée de celui-ci après lui avoir raconté son histoire concernant son boulot. Elle hoche la tête quand il lui demande de donner le nom. Il n’est pas obligé mais elle profite ainsi de faire sa publicité pour son boulot.

Lorsque Victor parle du voisinage, elle se sent un peu gênée mais elle tente de ne rien laisser paraître. Elle ne veut pas se faire démasquer ou qu’il se rende compte de quelque chose alors elle fait en sorte de faire celle qui ne voit rien ou n’entend rien parce qu’elle est en soirée. Elle ne va tout de même pas lui dire que c’est son copain qui crie. « Je comprends oui, mais vous risquerez de vous en prendre une peut-être. Ca n’en vaut pas la peine. » Elle le pense réellement, elle ne veut pas que son fiancé lui en colle une. Elle se sentirait mal, probablement plus mal que si elle se prenait un autre coup. « Je suis née ici alors disons que je connais New York comme ma poche maintenant. Enfin, je connais quelques coins sympathique. » Elle lui dit avec un sourire. A force, elle avait commencé à connaître certains endroits et en faisant quelques soirées aussi. « Oh mais vous n’êtes pas obligés de payer, je vous proposais cela avec plaisir. » Elle n’aimait pas trop lorsque l’on payait pour elle, du moins, elle se sentait gênée. « Mais vous ne m’embêtez pas, et ce serait avec plaisir pour le restaurant. Quand vous le voudrez. » Elle devrait quand même faire attention à ce que son copain ne l’apprenne pas. Il n’y avait rien de mal mais elle le connaissait et il en ferait toute une montagne. Elle ne voudrait pas qu’en rentrant du restaurant il se rende compte que le bruit venait de chez elle. « Mais vous n’êtes pas obligés enfin.. si vous voulez inviter une copine je peux vous conseiller quand même. » Elle lui dit en rougissant et se cachant derrière sa tasse de café.

Pourquoi est-ce qu'il se sent connecté à cette demoiselle ? Peut-être parce qu'elle lui a prêté sa douche ? Non. Il y a quelque chose qui fait qu'elle attire la sympathie. Peut-être que c'est son sourire. Enfin, c'est sûrement le fait qu'elle puisse s'inquièter du fait qu'il s'en prenne une « Je suis robuste vous savez. » Enfin, s'il se prend un coup de poing dans le nez, peut-être qu'il ne serait pas s'il serait si robuste que cela. Mais de toutes façons, il ne peut pas se permettre de finir en garde à vue ou quelque part incluant la justice, parce qu'il serait renvoyé en France sans aucune réflexion possible. Et il n'avait pas envie de retourner en France. Un sourire se feint sur ses lèvres audn elle lui dit connaître des coins et il la regarde du coin de l'oeil « Vraiment ? J'ai hâte que vous me montriez alors. » Après tout, des coins sympas, puis elle était plutôt jolie, alors il n'allait pas se priver de visiter la ville avec la demoiselle. « Je paye ce n'est pas une question. Et votre emploi du temps sera le mien. » sourit-il en vidant sa tasse de café. Il s'étonne quand elle lui parle d'une copine et il dépose sa tasse sur la table en face de lui, en la regardant, posant sa main contre sa joue, son coude posé sur le dossier du canapé « Parce que vous pensez que j'ai une copine ? » Il ne peut s'empêcher de rire, avant de la regarder « Je blague, non, je préférerais y aller avec vous. Après tout, on ne sait jamais, je peux peut-être me perdre entre le métro et le restaurant. Alors je préférerais y aller avec ma gentille et si dévouée voisine qui me prête sa douche. » Il attrape alors un bout de papier sur lequel il glisse son numéro « Si un jour, vous vous sentez seule. N'hésitez pas. »

Elle se doute bien Briséïs qu’il est robuste et qu’il sait probablement se défendre contre son mec. Ceci dit, son fiancé est fort également alors bon, elle préfère éviter cela. Puis s’il se bat avec lui, il saurait que c’est elle qui se fait frapper et elle n’a pas envie. Elle en a trop honte. Elle refuse qu’il sache et puis elle se doute aussi qu’il n’en restera pas là son mec. Il ne doit rien savoir pour l’instant. « Je me doute mais un tour à l’hôpital ne vaut pas la peine. Ces personnes devraient régler leurs problèmes seules. » Elle le devait oui avec son fiancé sauf qu’elle ne savait pas quoi faire. Elle ne savait pas comment se sortir de cette affaire. Elle essaie de changer de sujet et elle lui propose de lui faire visiter quelques endroits qu’elle connait. Elle avait vécu ici toute sa vie alors que le professeur de français non. Elle savait que cela pouvait être un peu déroutant de ne pas connaître grand monde ni grand-chose quand on s’installait quelque part. « Moi aussi. » Elle lui dit avec un sourire. Cela lui permettrait de sortir un peu de cet appartement et aussi de revisiter certains coins où elle n’avait plus forcément. Elle est un peu gênée lorsqu’il veut payer mais elle finit par abdiquer. « D’accord alors je suis disponible vendredi ou samedi, comme vous pouvez vous. » Il est professeur alors elle se doute bien qu’il doit avoir des cours et tout ça durant la semaine. Puis elle suppose qu’il a quelqu’un dans sa vie. Elle ne sait pas trop pourquoi elle dit ça mais ça lui semble logique. « Oui je veux dire un homme comme vous enfin.. désolée ce n’était pas le cas. » Elle dit en rougissant encore une fois. « Enfin je n’aurai pas de souci comme ça. Je ne vous laisserai pas vous perdre. » Elle attrape son papier et elle note son numéro puis lui envoie un message afin qu’il ait le sien aussi. « Vous avez le mien.. si vous n’avez toujours pas d’eau chaude ou autre. » C’était mieux qu’il lui envoie un message ou l’appelle plutôt qu’il toque et prenne le risque de tomber nez à nez avec son fiancé. « Puis maintenant vous me devez des cours de français. » Il n’en était pas obligé mais découvrir la ville tout en parlant français pouvait être pas mal. « Ou bien si votre coloc vous casse les pieds. » Elle lui dit en rigolant.

« Des fois, les gens ne se rendent pas compte de leur situation et ils s'embourbent dans une situation qui les dépasse, mais vous devez sûrement avoir raison. » prononce t-il, coupant court à cette conversation qui pourrait sûrement dévier dans l'excès et l'aigreur tant Victor n'aime pas quand ça hurle, quand ça crie et quand les mots dépassent sûrement les pensées des gens qui s'entretuent. Il lui offre un sourire en coin quand elle lui dit avoir hâte aussi et il est plutôt content et satisfait qu'elle ne veuille pas se battre plus pour payer. Parce que de toutes façons, il use et abuse de ruse quand il s'agit de devoir payer une addition. Alors elle n'aurait pas gagné. « Samedi c'est parfait, je viens vous chercher comme un parfait gentleman ou on se rejoint dans le hall de l'immeuble ? » après tout, il pourrait potentiellement lui faire passer une jolie journée et il faudrait qu'il s'applique, Victor. Et il ose déposer une main sur son épaule quand elle s'excuse « Rien ne sert de vous excuser, vous ne saviez pas et puis je ne vous en veut pas. » Il lui fait un sourire en coin avant de regarder son téléphone et d'enregistrer le numéro de sa voisine. Il hausse un sourcil, étonné de l'audace de la brune. « je me ferais un plaisir de vous donner des cours de français dans ce cas-là. » Et il rit quand elle évoque son colocataire avant de lever les yeux au ciel « Ah ça... Il me casse les pieds trop souvent pour que ce soit possible, je risquerais de venir dormir chez toi. » Et il regarde l'heure avant de se lever en finissant d'une traite son café « Je vais vous laisser à vos occupations, je dois y aller. Mais je prend bonne note que j'ai votre numéro si mon colocataire est stupide et que je vous dois des cours de français. » Il lui fait un signe de la main avant de récupérer le mug qu'elle a terminé et il file en souriant comme un con, bien heureux de se dire qu'il ne s'est pas mit sa voisine à dos, malgré les imbécilités de son colocataire.

Victor ne croit pas si bien dire en disant ce genre de choses. Elle s’était mise dans cette situation et elle ne savait pas trop comment s’en sortir. Elle hochait la tête aux mots de son voisin et elle n’insistait pas sur le sujet. Elle ne préférait plus en parler ni même qu’il finisse par se rendre compte de quelque chose. Elle ne voulait pas qu’il sache pour elle et son copain et puis, il ne pourrait rien faire. Elle n’était pas certaine que se battre changerait quelque chose et puis, bon, elle n’était pas pour la violence. Elle décide de parler d’un sujet plus joyeux avec Victor, lui proposant de visiter un peu la ville. Il lui a proposé un restaurant et même si elle était contre le fait qu’il paye, elle a fini par accepté. « On peut se rejoindre dans le hall il y a pas de soucis. » Elle lui dit avec un sourire. C’était tout de même mieux et puis il n’y avait aucun risque qu’on les voit. Elle ne voulait pas non plus qu’un des copains de son fiancé passe par hasard et finisse par tout raconter. « Merci pour les cours. » Il n’en était pas obligé et elle rougit une nouvelle fois parce qu’elle sait qu’il ne pourrait pas dormir ici. A moins que ce soit un ami de son fiancé et encore. Elle sait qu’il ne l’accepterait pas vraiment. Ca encore, elle ne pourrait pas l’expliquer. « Pas de soucis, avec plaisir. Et puis on se voit samedi de toute façon, cours de français ou non. » Elle le laisse donc filer en essayant de reprendre ses esprits maintenant. Dans quoi est-ce qu’elle s’était embarquée ? Elle n’en savait rien.