Les matins de semaine étaient un mélange de courses et de petits bonheurs. Je venais réveiller Teddy après avoir bu quelques gorgées de café. Puis, je lui faisais le petit-déjeuner restant avec lui pour parler et boire cette boisson chaude que j’aime tant. Je l’aidais à choisir ses vêtements et pendant qu’il s’habillait, je faisais de même de mon côté. On se brossait les dents ensembles, puis on partait à l’école. Depuis le début de l’année, depuis l’accident de Karl en fait, c’était un peu différent. La routine avait été chamboulée, mais Teddy était resté le même petit garçon aussi adorable et parfait qu’il était. Maintenant, qu’Alfred soit là le maintenant était devenu une habitude. Teddy et Alfred s’étaient beaucoup rapprochés ces dernières semaines et ça me soulageait un peu. Alors qu’on enfilait nos manteaux et nos souliers, Dgee se rejoignait à nous, ce qui me fit très plaisir. Passer même ces quelques minutes avec elle me faisait très plaisir. Elle m’avait manqué ces dernières semaines, même si elle n’avait jamais été aussi présente au penthouse.

Une fois devant l’école, j’ai le droit à un gros câlin de mon fils avant qu’il ne rejoigne ses copains presqu’en courant. Les paroles de ma meilleure amie me firent éclater de rire à mon tour.

- C’est le privilège de l’avoir porter 9 mois dans ma ventre ça. Ça vient avec le nom de maman.

J’accompagne mes paroles d’une grimace et d’un légère coup d’épaule contre la sienne. Un dernier coup d’œil vers Teddy, je remonte dans la voiture rassurer de le voir rire et sourire autant. C’était dur au début de l’année scolaire de le laisser ici à tous les jours de la semaine tellement j’étais habituée de l’avoir avec moi tout le temps et maintenant, avec l’accident de Karl, je retrouve ce sentiment. J’ai peur qu’il vive mal toute cette situation sans en parler. Je reviens rapidement à la réalité en voyant qu’on ne prend pas le chemin habituel pour rentrer à la maison. Je lance donc un regard interrogateur à Dgee pour savoir ce qu’il se passe. En plus, Karl est tout seul à la maison. Mais, bien vite, mon amie me rassure. Du moins en partie. Mais… ça proposition est bien trop intéressante pour que je m’y oppose. Sortir de la maison me ferait surement du bien. En plus, je dois lui parler et lui demander son avis sur un sujet très important. Et si Karl n’est pas dans les parages, ça serait encore mieux.

- Ils vont nous envoyer un sms pour nous dire qu’ils sont avec lui ?

Je demande tout de même. Certains pourraient dire que j’aime avoir le contrôle sur tout, mais pour moi ce n’est pas ça. Je m’inquiète des personnes que j’aime alors j’aime m’assurer qu’ils vont bien. Je fais tout de même un doux sourire à Dgee pour lui signifier que ce planning est très intéressant. Ça ne prend pas bien plus de temps pour que je me perds à nouveau dans mes pensées, mais cette fois-ci je pense à Lorenzo. Est-ce que je devrais accepter de le revoir ou pas ? Je suis tellement perdue, je ne sais aucunement quoi faire. C’est dans ce genre de moment que j’aimerais être encore proche de ma mère… À la place, j’ai Dgee et je crois que c’est mieux. Voyant qu’on était arrivée, je remercie Alfred et sort de la voiture pour me faire aussitôt attraper le bras par mon amie.
 
Je m’installe en face de Dgee sur une banquette, soulagée de voir qu’on était en retrait du reste du café et que ce dernier était pratiquement vide. Moins de chances d’avoir des oreilles indiscrètes et c’est tant mieux. Après ma meilleure amie, je commande un latté et un muffin double chocolat. Rien de mieux que le chocolat pour trouver du courage. Ok, c’était une excuse bidon, mais pas grave. Un doux sourire se dessine sur mes lèvres lorsque Dgee attrape mes mains dans les siennes. Je les serre à mon tour me sentant déjà un peu mieux. Retrouver ma meilleure amie me fait un bien fou malgré tout ce qui se passe dans ma vie. Ça me rassure sur le fait qu’il y a des choses qui ne change pas.

- Tu m’as tellement manquée aussi.

Je viens me mordiller la lèvre me demandant si je dois lui en parler maintenant ou attendre encore un peu. Mais je n’y tenais plus, ça faisait déjà quelques jours que l’agent du groupe m’avait contacté et que je tournais la situation dans tous les sens.

- Dgee… j’ai besoin de ton avis…

Je lâche dans un presque murmure. Je ne pensais jamais que Lorenzo reviendrait vers moi, ce qui fait que je me trouvais totalement perdue face à son retour.

Malgré le petit moment de joie et de rire partagé avec Dgee, j’étais au fond inquiète de laisser Karl seul à l’appart l’heure que ça prenait d’aller porter Teddy à l’école. En plus, l’appel de l’agent du groupe concernant Lorenzo ne venait rien arranger. Tout arrivait trop vite et je n’arrivais plus à rien contrôler. J’étais à bout.  Le mois passé à prendre sur moi pour m’occuper de Teddy et Dgee et la maison et tout m’avait épuisé. Heureusement qu’Alfred et les autres étaient là. Puis, un autre coup dur fut lorsque mon meilleur ami ne reconnaissait plus mon fils pour qui Karl était son père. Ça avait été tellement un crève-cœur que je partageais mon temps entre Teddy et Karl, ce qui arrivait très rarement par le passé puisque les deux jouaient toujours ensemble. Et là, cet appel. Ce passé qui revenait dans mon présent. Ce passé que je pensais qui serait toujours passé depuis les années qui s’étaient écoulées. Je suis à bout, tout tourne trop vite dans ma tête, je dors mal et je n’ai qu’une envie : fondre en larme une bonne fois pour toute. Mais, je me retiens. Je souris même à Dgee lorsqu’elle répond à l’affirmative à ma question et un peu plus à Alfred lorsqu’il me rassure en me disant qu’il allait rentrer dès qu’il allait nous avoir déposées. Je souffle même un petit merci à son attention. Il a été tellement d’une grande aide ces derniers moi. En fait, une encore plus grande aide qu’à l’habitude. Je lui en serais toujours reconnaissante, ça c’est certain.

Installées à notre table, je me sentais déjà un peu dans notre propre bulle. Surement le fait que le café était plutôt vide à cette heure-ci aidait beaucoup. Notre commande devant nous, je murmure presque à Dgee que j’ai besoin de son avis. Ma gorgée est serrée en pensant que Lorenzo était à nouveau dans la même ville que moi, qu’il voulait me voir pour parler. Il y a quelques mois encore, je n’aurais pas été aussi déchirée devant cette nouvelle. Mais il y a quelques mois, je n’avais pas Shawn dans ma vie. J’avais retrouvé ma meilleure amie juste à temps faut croire, je ne pouvais pas être plus soulagée. Je serre la main de cette dernière dans la mienne avant de poser un regard humide sur elle en prononçant que quelques mots, mais remplis de sens.

- Lorenzo est à New-York et il veut me voir…

Je lâche cette nouvelle comme ça, sans préambule, mais à quoi bon passer par 4 chemins ? C’était la vérité, cette vérité qui me tracasse et me met dans tous mes états depuis quelques jours déjà.

- Il a rentré en contact avec votre agent pour que je sache qu’il était rentré et qu’il voulait me revoir, mais moi… Je sais pas quoi faire. Je suis perdue… J’avais tellement rêvé qu’il me dise un jour cette phrase, qu’il me dise qu’il était rentré pour de bon et qu’il voulait me voir pour réparer les pots cassés… J’ai peur de me faire mille et un scénarios, mais que rien ne soit vrai… J’ai peur qu’il ne veule me voir que pour m’avertir qu’il est revenu sans plus, j’aurais trop mal si c’était ça mais… y’a Shawn… Je l’aime… Je sais plus quoi faire…

Je retiens du mieux que je peux mes larmes, mais il y en a une qui m’échappe alors que je passe mes mains dans mes cheveux et laisse mes bras de part et l’autre de ma tête un instant essayant de reprendre le contrôle sur moi. Oui le café est pratiquement vide, mais les paparazzis sont très forts pour passer inaperçu et j’ai pas envie de me retrouver en pleure sur la une d’un magazine. J’ai pas envie de revivre une vague de panique des fans sur les réseaux sociaux. Je n’aurais pas la force de gérer tout ça une nouvelle fois.

Depuis que l’agent du groupe m’a contacté avec cette nouvelle, je suis complètement perdue. Je ne sais pas comment agir. Je ne sais pas ce que je devrais ressentir. Un instant, je me dis qu’il faut que je le voie pour savoir ce qu’il a à me dire. Et l’instant d’après, je me dis que je ne veux pas le voir puisque j’ai trop peur de ce qu’il pourrait me dire. Il y a tellement de possibilité et son message ne me donne aucun indice. En plus, avec tout ce qui vient d’arriver, je commençais à voir le bout du tunnel. Teddy n’était plus aussi triste au quotidien puisque son père ne se souvenait plus de lui et Karl allait de mieux en plus. Et boum ! Cette bombe vient en rajouter. Je veux juste un peu de tranquillité sans drame quelque temps, mais je crois que c’était trop demandé en fait… En plus, je ne savais vraiment pas vers qui me tourner pour demander conseil. Ma mère n’a jamais vraiment approuvé notre relation et mon père bah… il suivait ma mère. Karl et bien, il a d’autres chats à fouetter à cet instant. Tony, la même chose. Je ne crois pas que venir lui rajouter ça sur les épaules alors que son meilleur ami n’a pas de souvenir de lui soit une bonne idée. Même chose pour Edge. Shawn, je ne crois vraiment pas que ce soit une bonne idée de lui dire que mon ex et le père de mon fils est de retour en ville et qu’il veut me voir. Zeke et bien… c’est ça, notre relation n’est toujours pas revenue comme avant et il me semble qu’il n’a jamais rencontré Lorenzo, donc... Il me restait que Dgee… Avec les derniers mois où on avait plus toutes ces grandes conversations, je me demandais si c’était une bonne idée. Jusqu’à aujourd’hui en fait. Je n’ai pas pu me retenir plus longtemps. C’est beaucoup trop. Je suis épuisée et à bout, j’ai besoin de quelqu’un à mon tour.

J’écoute ce que mon amie me dit avec attention. Elle me fait même un peu sourire sur la fin lorsqu’elle mentionne que, s’il le faut, elle va aller lui expliquer sa façon de penser. Et je sais qu’elle en serait capable ! Elle irait même surement chercher Tony, j’en suis quasiment sûr. Ils me l’ont tellement répété que je peux déjà les voir. Et surement que si Karl était dans un meilleur état, il serait de la partie. En tout cas. Mon sourire repart vite puisque justement, j’ai peur de le revoir. J’ai peur de ce qu’il pourrait me dire. J’en suis à un point où je me demande si c’est pire aller le voir que de me faire milles et un scénario en tête. Et dire qu’il y a à peine quelques mois, j’aurais été surement beaucoup plus heureuse d’avoir ce message de l’agent du groupe.

- Je sais que vous êtes tous là pour nous, on forme une famille maintenant. Mais j’ai peur de ce qu’il pourrait me dire. Je sais même pas ce que j’aimerais qu’il ait à me dire. Toutes les possibilités que j’imagine, je vois des inconvénient. Et Teddy est déjà assez fragile comme ça, j’ai pas envie d’en rajouter…

Je sers fort sa main, à mon tour, en parlant. J’ai besoin de son soutient, j’ai besoin d’elle tout entier en fait. Ce mois où elle ne parlait pas fut réellement atroce, donc la retrouver comme avant, c’est déjà énormément réconfortant.

- Tu crois vraiment que je devrais le revoir pour qu’on discute ? Mais je veux pas que Teddy le rencontre avant… avant que je sache ce qu’il veut et même avant un bon moment. Je veux le protéger en priorité.

Affirmé-je alors que je viens sécher mes joues du revers de ma manche. Après avoir pris une grande respiration pour retrouver un certain calme, je bois une petite gorgée de mon latté. C’est chaud, c’est doux, c’est réconfortant.

Toute cette histoire allait me faire perdre la tête. Notre famille était déjà ébranlée par la perte de mémoire de Karl alors pourquoi la vie a décidé de faire revenir Lorenzo dans ma vie maintenant ? Ça ne pouvait pas attendre encore quelques semaines au moins ? Et dire que les premiers mois après notre rupture, j’aurais tellement aimé avoir ce téléphone. J’aurais tellement aimé qu’il revienne. J’en rêvais même. Mais maintenant, on a trouvé un équilibre familiale – même s’il était en déséquilibre présentement – et j’avais retrouvé l’amour. J’aimais Shawn de tout mon cœur, j’en étais persuadée. Mais Lorenzo reste et restera toujours Lorenzo… Il aura toujours une place spéciale dans mon cœur. Il a quand même été mon premier vrai amour et, présent ou pas, il est le père biologique de Teddy. Si ça n’avait pas été de ce contrat de l’autre côté de l’océan ou le début de ma grossesse où je n’ai pas fait attention puisque je ne le savais pas, tout aurait été différent j’en suis certaine. Pourtant, ce n’est pas pour ça que je laisserais Teddy le rencontrer de sitôt. Sa vie est déjà assez chamboulée comme ça.

Je ne pensais pas rire pendant cette conversation, mais je ne peux pas m’en empêcher en voyant Dgee presque s’étouffer et réagir de la sorte. Comme si j’avais eu l’intention de présenter Lorenzo si vite à Teddy en lui disant que c’était lui son père et non Karl. Au moins, rire comme ça, ça me fait énormément de bien. Je sens même un peu du poids de sur mes épaules s’évaporer. Ça fait du bien.

- Parles moins fort, tout le monde va t’entendre sinon. Merci, Dgee, te savoir derrière moi, ça me rassure beaucoup.

Lui dis-je en étant un peu plus calmé et en ayant retrouver un doux sourire. C’était même déjà prévu que ce soit elle qui s’occupe de Teddy pendant que j’allais rencontrer Lorenzo, si c’était ce que je décidais. De toute façon, elle habite presque avec nous depuis le début de l’année. Je prends une gorgée de mon café, voulant terminer de me ressaisir tout en écoutant Dgee. Son opinion et ses conseils étaient réellement précieux et important pour moi alors c’était certain que j’allais l’écouter d’une oreille attentive. Je hoche doucement la tête analysant ses paroles. C’est vrai que, si j’accepte l’invitation de Lorenzo, je protège Teddy en même temps. Et peut-être qu’il veut me voir juste pour m’avertir qu’il est en ville quelques temps pour que je ne fasse pas le saut en le voyant par hasard. Après tout, il a toujours été attentionné à notre égard, donc ça serait très logique.

- Tu as raison, c’est sûrement la meilleure chose à faire. En rentrant, je vais lui téléphoner pour lui dire que j’accepte de le rencontrer, voire ce qu’il a à dire. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi, vraiment, alors merci.

Je lui sers la main un instant avant d’attraper un morceau de mon muffin que j’apporte à ma bouche pour le manger tout en regardant Dgee. Je vois bien qu’il y a quelque chose, je la connais assez pour le détecter. Alors, avec un petit sourire en coin, je lui ouvre la porte des confidences à son tour.

- Quoi de neuf de ton côté maintenant ?

Je lui lance avant de prendre à nouveau une gorgée de mon café.

Même si Dgee me l’a souvent répété, donc que je le sais, ça me fait toujours chaud au cœur de savoir que notre amitié lui tient autant à cœur, que Teddy et moi sommes aussi important pour elle. Parce que, pour moi, Dgee est réellement très importante dans ma vie. Sans elle, j’aurais un tel vide que personne ne pourra combler. Elle n’est pas juste ma meilleure amie, elle est comme une sœur et tellement plus. Et savoir qu’elle sera toujours derrière moi me donne le courage d’affronter Lorenzo.

- Merci Dgee d’être là. Je sais pas ce que je ferais sans toi et encore moins présentement.

Un petit sourire sincère et doux accompagne mes paroles avant que je prenne une gorgée de mon café. Et maintenant que ce stress est tombé grâce à elle, je suis encore plus intriguée sur le pourquoi il veut me revoir après toutes ces années. C’est donc dans un petit rire que je réplique à Dgee.

- Moi aussi maintenant! Tu vas être la première que je vais tenir au courant, promis !

La main de Dgee dans la mienne un instant pour la remercier du soutient qu’elle m’apporte, l’instant d’après, on attaque chacune notre pâtisseries. Parce que bon, la douce odeur de mon muffin m’a bien ouvert l’appétit mine de rien. Pourtant, je ne reste pas silencieuse bien longtemps puisque je vois bien qu’il y a quelque chose qui chicotte ma meilleure amie maintenant que je lui ai vidé mon sac. Donc, je ne perds pas plus de temps et lui ouvre la porte de la confidence à son tour. Porte que je vois bien qu’elle hésite à prendre. Je garde donc le silence pour la laisser se décider quand elle voudra se lancer. La porte est ouverte, elle sait que je suis à son écoute, le reste faut que ça vienne d’elle.

Un petit sourire en coin et amusé se dessine sur mes lèvres à sa question. Elle se pose réellement la question ?

- Peut-être parce que ça fait quinze ans qu’on se connait, qu’on passe le trois quart de notre vie ensemble, donc je te connais assez pour pouvoir décoder ton nom verbal.

Je réplique doucement, la tête légèrement penchée sur le côté, un doux sourire sur les lèvres. Je lui serre un instant les mains dans les miennes pour ensuite caresser tendrement l’une d’elle de mon pouce, l’encourageant à se confier de cette façon, ce qu’elle fait l’instant d’après. Un peu trop sérieusement à mon goût puisque j’ai presque peur de ses confidences maintenant. Pourtant, je ne dis rien et ne fait que l’écouter.

Et voilà que ses premières paroles me font froncer les sourcils d’inquiétude. Qu’est-ce qu’elle pourrait bien me dire qui ferait en sorte que je lui en veuille parce qu’elle a gardé le secret même si elle voulait tellement me le dire ?

Et voilà que la confidence est lancée et je ne peux pas m’empêcher d’être surprise. Mais agréablement surprise. Mes deux meilleurs amis ensembles ! Ma surprise se lit parfaitement sur mon visage par mes yeux ronds et mes mains sur ma bouche qui forme un O. Bien sûr, l’accident, le coma et tout ça vienne noircir le tableau, mais je ne veux pas m’y attarder. On a assez pleuré sur ça pour ne pas se réjouir de bonnes nouvelles comme celle-ci ! En plus, Karl est réveillé alors voilà.

- Pour vrai là ?! Tu me fais pas marcher ou tu ne me fais pas une mauvaise blague là ?! Mais Karl est pas homo ? Comment vous vous êtes mis en couple ?! Ça fait longtemps que tu craques pour lui ? Je veux tout savoir sur vous deux ! Tout tout tout !

Je suis tellement excitée par cette nouvelle ! Ça fait tellement de bien d’avoir une bonne nouvelle comme ça après toutes les mauvaises qu’on a eues.

- Je comprends mieux ton comportement des premiers mois maintenant ! Mais, rassures moi, vous allez pas devenir l’un de ses couples à toujours être ensemble et ne plus avoir de temps pour leur ami, hein ? Parce que, moi, je veux continuer à avoir des moments juste avec toi et juste avec Karl et d’autres avec vous deux et d’autres avec tout le groupe. Et… je veux pas être pessimiste, mais je trouve ça quand même important, si ça ne fonctionne pas entre vous deux, il va arriver quoi au groupe ?

Aussitôt cette pensée dites, je retrouve mon excitation puisque je passe au moment où ça va être révélé aux fans et au monde.

- Vous avez pensé à comment vous allez l’annoncer ? Parce que, moi, j’ai déjà pleins d’idée !

M’exclamé-je presque face à cette nouvelle. Je décide donc de prendre une gorgée de café dans l’espoir de me calmer malgré mon grand sourire.

Retrouver ma meilleure amie, c’était tellement la meilleure chose qui pouvait m’arriver présentement. Après tout ces mois où elle n’était que l’ombre d’elle-même, où elle ne parlait pas, la revoir aussi enjouer est un soulagement. Je me rends compte à quel point j’avais peur de la perdre elle aussi pendant tous ces mois, même si je comprends mieux maintenant pourquoi elle était dans cet état. Juste imaginée Shawn à la place de Karl, j’ai le cœur qui se sert et les larmes aux yeux. Et si ça avait été Lorenzo… Je secoue mentalement la tête à cette pensée. Je ne peux pas avoir ce genre de pensées. Je suis avec Shawn maintenant et je l’aime. Ce n’est pas parce que Lorenzo est – enfin – rentré à New-York que ça chance quoi que ce soit. Tout ça pour dire que je suis plus qu’heureuse de la voir à nouveau comme ça, pleine de vie. Et ça ne pouvait pas mieux tomber avec toute cette histoire concernant Lorenzo. J’avais besoin d’elle pour y voir plus claire. Et la voir à nouveau se confier à moi, c’est juste trop bien. Même si c’est pour m’apprendre qu’elle sort avec Karl. Alors qu’il est gay. Et qu’ils se connaissent depuis 15 ans. Ouais, c’est vraiment surprenant comme nouvelle et pourtant je suis trop contente pour eux. Et ça doit bien paraître par le flot de questions que je lui ai posé. Questions auxquelles elle me répond.

- Tu sais, j’essaie de pas trop imaginé mes deux meilleurs amis couchés ensemble, donc je fais pas vraiment attention avec qui vous couchez hein.

Dis-je en rigolant de bon cœur. C’est vrai après tout, je ne fais pas attention avec qui ils couchent. Ça ne me regarde pas et je préfère ne pas avoir d’image en tête, même s’il est un peu trop tard pour le coup, ce qui m’amuse beaucoup malgré tout. Buvant une gorgée de mon café, j’écoute attentivement Dgee continuer à me répondre, un sourire aux lèvres. Je suis réellement très contente de la voir comme ça, enjouée, heureuse, vivante. Ça fait terriblement de bien.

- En quinze en vous avez changé, donc c’est normal que ça ait changé quelque chose entre vous. Vous n’êtes plus ces jeunes rock stars qui ne pensent qu’à s’amuser et faire de la musique. Mais, je pensais pas qu’un poste de police était un endroit assez romantique pour réaliser qu’on aime réellement quelqu’un…

Fis-je en faisant mine de réfléchir à ça simplement pour rigoler et me foutre que légèrement de ma meilleure amie. Bah quoi ? J’ai plusieurs mois à rattraper moi. Retrouver ces petits moments complices entre meilleures amis, y’a rien de mieux ! Ça m’avait réellement manqué. Je sais, je me répète, mais c’est la strict vérité. Je me sentais si seule pendant ses derniers mois face à tout ça que je ne peux que me réjouir de retrouver ce genre de moment.

L’écoutant parler à nouveau, tout en mangeant mon muffin par petits morceaux, j’hoche la tête lorsqu’elle dit que les fêtes ce ne sont pas facile pour elle et que je le sais. Et comment je le sais en effet ! Je fais toujours de mon mieux pour que ce soit moins pire pour elle pendant cette période. Je sais que nos deux réalités ne sont pas pareilles puisque mon frère est toujours en vie, mais avant ce noël-ci, je n’avais pas vu mon jumeau depuis plusieurs années et passer noël sans lui n’était vraiment pas facile pour moi. Donc, je ne veux même pas imaginer s’il avait été mort, comme pour la sœur de Dgee. Donc, oui, je sais parfaitement que ce n’est pas simple pour elle. Lorsqu’elle me raconte le moment où Karl lui a avoué ses sentiments, un petit sourire tendre se dessine sur mes lèvres. Que c’est mignon ! Je ne savais pas que Karl pouvait être aussi mignon ! Et en voyant le sourire que Dgee aborde, je ne peux m’empêcher de sourire encore plus. J’étais si contente pour eux.

- Je suis tellement contente pour vous ! C’est si mignon comme début de relation! Je vous souhaite vraiment que le meilleur.

Lui affirmé-je, un grand sourire sur les lèvres. Qu’est-ce que je pouvais dire de plus de toute façon ? J’avais envie de sautiller sur place avec elle, comme deux adolescentes qui parlent de leur crush, mais, bon, je me retiens puisque nous ne sommes plus des adolescentes justement. Puis, je suis certaine qu’il y aurait quelqu’un qui est prêt à nous prendre en photo à n’importe quel moment.

Et vient le moment de la discussion le moins amusant, mignon et joyeux : la possibilité que ça finisse mal entre eux, donc pour le groupe. Je ne souhaite aucunement ça, mais il faut tout de même y penser. C’est peut-être pour ça que je me sens rassurée de savoir qu’ils en ont beaucoup parlé avant de se décider. Dans leur situation, ce n’était vraiment pas une décision à prendre à la légère.

- Je n’en doute pas une seule seconde, ne t’en fais pas. C’est juste une éventualité à laquelle ont doit se préparer, même si je ne le souhaite aucunement ! Je veux le meilleur pour vous deux.

Je la rassure sur mes intentions derrière cette question avant de boire une nouvelle gorgée de mon café. Puis, je lui fais un petit sourire légèrement triste lorsqu’elle m’explique qu’ils voulaient nous l’annoncer à tous en même temps après avoir profiter un peu d’eux seuls.

- Tu n’as pas à t’inquiéter, je comprends. C’était pas le moment pour te confier et c’était parfaitement normal. Je comprends beaucoup mieux maintenant ton état et je ne t’en veux aucunement de ne m’avoir rien dit à ce moment-là.

La rassuré-je avec un doux sourire sur les lèvres et en venant poser ma main sur la sienne pour la serrer tendrement pendant un instant. Puis, j’éclate de rire à mon tour lorsqu’elle me dit d’attendre avant de les jeter en pâture aux fauves.

- Je vais attendre votre ok, c’est sûr, mais faut déjà planifier l’annonce ! Ça va fait beaucoup parler alors faut pas se planter dans cette annonce. T’imagine ce que les fans vont dire ? Et celles qui pensent que Karl et moi on est ensemble, elles vont tomber de très haut en apprenant que vous êtes ensemble. Elles vont s’imaginer mille et une chose, du genre que Karl et moi on s’est disputés et que toi et moi on est ennemies maintenant parce que tu sors avec mon mec ou je ne sais pas quoi encore.

Dis-je en rigolant de bon cœur en imaginant tout ce que les fans pourraient imaginer à cette annonce.

Qu’est-ce que ça m’avait manqué de rire avec Dgee. Je me sens presque plus légère. Comme si tout ce qui me tracassait ou me pesait depuis ces derniers mois s’allégeaient. Évidemment, je crois que ce n’est qu’une impression… ou peut-être pas. Je ne sais pas. Je sais juste que savoir que je vais revoir Lorenzo, ça me met dans tous mes états. Puis, je sens encore le poids lourds sur mon cœur qui ne le quitte plus depuis l’accident. J’aurais pu craquer un million de fois depuis ce jour-là, mais non. Je suis resté debout pour garder le fort, mais les forces me manquent. Et maintenant que Karl est réveillé, je me vois mal craquer. Il s’est réveillé, il va s’en sortir et Dgee est sorti de son mutisme, pourquoi je craquerais maintenant ? Tout rentre dans l’ordre. Tranquillement, certes, mais l’important c’est que tout va reprendre sa place. Alors, malgré les larmes que je retiens depuis des semaines, je rigole avec ma meilleure amie. Je rigole parce que, oui, je ne m’imagine pas avec qui mes amis couchent. Encore moins si c’est entre eux. Il y a des images comme ça qu’on ne veut pas avoir en tête. Et je rigole même un peu plus lorsqu’elle me « rassure » en me disant qu’elle m’épargnera les détails. Puis, les paroles qu’elle prononce ensuite me font retrouver un peu mon sérieux. Premièrement, ça ne m’était tout simplement pas passé par la tête. Bon, c’est vrai que le sexe n’a pas une grande place dans ma vie, donc ça ne doit pas aider, mais quand même. Deuxièmement, je n’aime pas lorsqu’elle se dénigre comme ça.

- Vous pouvez faire tout ce que vous voulez, Karl est chez lui avant que je le sois. Je squatte son appartement depuis tellement longtemps que… voilà il fait ce qu’il veut chez lui. Puis, tu es très loin d’être pathétique. Tu es amoureuse, c’est normal que tu veuilles le retrouver réellement avant de faire ce genre de chose avec lui. Il faut que vous vous retrouviez mine de rien.

Je la rassure du mieux que je peux malgré le fait que je n’ai jamais connu ce genre de situation. Bien sûr, je dois retrouver mon meilleur ami alors qu’il lui manque pleins de souvenirs, mais j’ai confiance en le fait qu’il les retrouve. Parce qu’il ne peut pas ne pas les retrouver. Il doit absolument les retrouver. Puis, je la rassure encore lorsque je lui affirme qu’ils ont changé en quinze ans et je me permets même une petite ironie sur le romantisme du poste de police pour garder une bonne atmosphère dans cette conversation. La voyant simplement et légèrement écarter les mains pour me regarder, je me mets à sourire amuser jusqu’à ce que je me mette à rigoler de ses paroles.

- L’excitation de se faire prendre ? Très peu pour moi. J’aime bien plus l’intimité de la chambre à coucher. Plus intimiste et personnel.

Je lâche avec un clin d’œil et toujours le sourire aux lèvres. C’est vrai qu’à ce niveau-là, je suis beaucoup plus pudique que mes meilleurs amis. C’est peut-être parce que j’ai besoin de cette connexion si spéciale pour avoir envie de faire l’amour ? Surement oui. Pourtant, je ne juge aucunement Dgee et Karl. Ils font bien ce qu’ils veulent ou qu’ils veulent, en restant raisonnable bien sûr. Pas envie d’aller les chercher au poste, moi. Ou que Teddy voit quelque chose qu’il ne devrait pas. Et voilà que je rigole une nouvelle fois en hochant la tête. Oh que non, je n’aurais jamais pensé que le mot mignon pourrait les désigner un jour.

- J’aurais très clairement dit à cette personne qu’elle était complètement cinglée, que Karl et toi pourriez jamais être mignon !

Dis-je toujours en riant. C’était vraiment une pensée très hilarante à laquelle je n’avais pas réfléchi avant que Dgee ne la dise. Et maintenant que c’est fait, je vois bien que je n’aurais jamais cru utiliser le mot mignon pour les désignez. Il y a pleins d’autres mots qui pourraient les désigner auxquelles je pense directement avant que le mot « mignon » arrive sur la liste.

J’étais vraiment soulagée de voir que Dgee et Karl avaient beaucoup parlé avant de se lancer dans cette relation. Pourtant, je ne devrais pas être si soulagé puisqu’ils sont deux êtres raisonnable et responsable malgré les apparences quelques fois trompeuses. Alors, c’était certain qu’ils en auraient parlé et, s’ils avaient jugé le tout trop à risque, je suis certaine qu’ils auraient fait de leur mieux pour ne pas aller plus loin. Ils ne mettraient pas le groupe à risque pour quelque chose d’incertain. Évidemment, je lui affirme que je ne lui en veux aucunement lorsque je vois qu’elle avait peur que ce soit le cas. Comment je pourrais de toute façon ? Elle venait de se mettre en couple avec lui lorsqu’elle a cru le perdre, c’est normal qu’elle n’ait réussis à ne rien dire. Je lui fais un doux sourire lorsqu’elle me serre la main, puis, au fil de ses paroles, c’est mon cœur qui se sert. Mais pourquoi ? Elle m’affirme qu’ils seront toujours là alors pourquoi cette peur ne veut-elle pas partir ? Ça ne peut pas être simplement parce qu’elle m’apprend qu’ils vont partir quelques jours ailleurs tous les deux quand même, non ? C’est peut-être le fait que je commence à voir que notre quotidien sera réellement bouleversé maintenant à Karl, Teddy et moi ? Donc, le fait qu’il faudrait que je laisse de l’espace à Karl de plus en plus, comme en me trouvant mon propre appartement. Pourtant, je fais de mon mieux pour lui sourire. Je ne veux pas l’inquiéter plus que ça. Elle a eu son lot d’inquiétude pour un bon moment. Puis, je devais bien me douter que je ne pourrais pas rester chez Karl pour toujours.

- C’est bien que vous pensiez à vous retrouver un peu que tous les deux.

Je dis simplement sans savoir vraiment quoi rajouter et si je serais capable d’en dire plus sans que ma voix ne me trahisse. J’essaye de voir le bon côté des choses. Ces quelques jours ne pourront qu’être bénéfique pour Teddy et moi, j’en suis certaine.

Heureusement, la conversation dérive rapidement vers l’annonce de leur couple et les rumeurs qui pourront en découler, ce qui nous fait bien rire.

- Faudra toutes les noter pour trouver la plus farfelu de toutes ! Mais, oui, t’en fais pas. Je ne dirais rien sans que vous ne le vouliez. En plus, ce n’est vraiment pas le bon moment. Karl a besoin de se concentrer que sur sa santé présentement.

Malgré le fait que j’ai vraiment hâte de voir les réactions des fans, je sais que c’est loin d’être le bon moment. Karl a besoin d’être concentre que sur le fait d’aller mieux et, nous, on a besoin de surmonter tout ce que l’accident de Karl nous a fait vivre.

Je ne peux m’empêcher de baisser les yeux et de jouer avec ma tasse en l’écoutant parler. Oui, ça fait longtemps que j’habite avec Karl, mais… c’était supposé être temporaire. Puis j’ai eu Teddy et c’était encore supposé être temporaire, mais le temps passe et je suis toujours là. Mais maintenant qu’il est en couple, il voudra surement avoir son appartement pour lui, non ? Sans moi ou Teddy dans les parages. Il voudra son espace pour vivre sa relation amoureuse et je ne pourrai que comprendre ça. Même si ça me ferait tellement bizarre de ne plus vivre avec lui. Depuis, mes 18 ans j’habite dans la même maison que Karl alors ça serait vraiment très étrange de ne plus le croiser toute la journée. De ne plus l’entendre jouer avec Teddy. De ne plus l’entendre jouer de la musique pendant que je fais du montage. Ça va créer un gros vide, ça c’est certain.

- C’est supposé être temporaire, le temps que je retombe sur mes jambes à mon retour de L.A et que Teddy ne soit plus un bébé. Ce n’était pas supposé être pour la vie. Même si je ne me vois plus vivre sous un autre toit sans lui. Tu ne mettras rien en péril, c’est juste normal que vous ne vouliez pas votre meilleure amie, votre sœur de cœur toujours dans les parages… Alors tant qu’à vous laisser l’appartement quelques fois et squatter ailleurs autant que je me trouve mon propre appartement…

Dis-je en haussant les épaules comme si c’était l’évidence même. C’est peut-être ce que je pense réellement ou peut-être le contre coup de l’accident et du fait que je ne me suis pas réellement permis de craquer, mais pourtant je suis convaincu de ce que je dis. Ils voudront leur endroit et quel meilleur endroit que le penthouse honnêtement ? Je n’ose pas vraiment la regarder de peur de craquer réellement, ici, au café, si je le fais.

Même si leur relation amoureuse ne me regarde pas vraiment, la vie du groupe un peu plus puisque j’en fais parti d’une certaine manière. Bon, les grandes décisions importantes ne me reviennent pas, mais je remplace quand même Tony depuis un moment et je m’occupe de leur image depuis encore plus longtemps, donc, oui, le futur du groupe me tient réellement à cœur. C’est pour ça que ça me rassure de savoir qu’ils y ont pensé avant de se lancer dans quoi que ce soit. Alors quand Dgee me parle de leur petite escapade entre eux deux, je suis vraiment contente puisqu’ils vont pouvoir se retrouver dans une endroit calme et agréable pour eux. Seulement… Savoir qu’ils vont être loin, que je n’aurais pas à traverser l’appartement pour les trouver pendant quelques jours, ça me rend triste et inquiète. Et s’il arrivait quelque chose ? Ils vont faire comment ? Puis, moi aussi j’ai besoin de voir mon meilleur ami. J’ai passé à deux doigts de le perdre moi aussi. Alors que Dgee me serre la main dans la sienne, je lui fais un petit sourire triste à ses paroles.

- La dernière fois qu’on a fait quelque chose de sympa lui et moi, Karl a passé à deux doigts de mourir…

Dis-je simplement, les larmes aux yeux à ses souvenirs. Teddy et moi dans la neige, à rigoler, puis cet appel qui est venu tout gâcher. Karl au bloc, ces images horribles à la télé, ces longues heures d’attentes… Comment ne pas avoir peur que ça arrive à nouveau ?

La conversation finit par tourner sur les rumeurs qui vont tourner après l’annonce de leur couple et j’ai déjà hâte de tout planifier !

- Je sais, vous prenez tout ce que vous pouvez comme de la pub depuis vos débuts!

Rigolé-je avant de terminer mon café à mon tour avec lequel je passe proche de m’étouffer à sa question. Je n’avais pas pensé à ce détail ! Je sens que ça ne sera pas une mince affaire.

- Oh putain ! J’avais vraiment pas pensé à ça ! Je sais même pas comment je pourrais lui dire tout… ça.

Je soupire en me passant les deux mains dans les cheveux, tout en me laissant tomber contre le dossier de ma chaise.

C’est vrai que Karl ne m’a jamais reparlé du fait que j’étais supposée rester chez lui de façon temporaire. Mais… et s’il ne l’avait pas simplement parce qu’il avait peur de me blesser ? Ou qu’il trouvait ça commode avoir quelqu’un avec lui pour faire la cuisine, le ménage ou tout simplement une présence dans ce grand appartement ? Quelqu’un qui lui rappelle de manger aux bonnes heures, à prendre sa médication pour dormir ? Et si c’était tous ces points plus le fait que je sois sa meilleure amie qui font en sorte qu’il ne m’a jamais reparlé du moment où je devais déménager ? Et si ce n’était pas pour ça. Que c’était simplement le fait d’habiter avec Teddy et moi le rendait heureux et qu’il ne pensait même plus à la possibilité que je déménage pour lui laisser son appartement, mais que maintenant qu’il a oublié Teddy, il préfèrerait qu’on déménage pour ne pas le voir tous les jours ? Je me fais surement mille et un scénarios mais… il y a tellement de choses qui se bousculent dans ma tête que j’ai de la difficulté à rationnaliser par moment. Et ça ne me ressemble réellement pas ! J’ai tellement eu peur de le perdre ce jour-là que j’ai presque l’impression que ça pourrait arriver à nouveau n’importe quand. Et si c’était une autre personne de mon entourage proche ?! Et si c’était Tony parce qu’il a rechuté et qu’on n’a pas été assez présent pour lui ? Et si c’était Dgee en allant faire de simple course ? Ou Teddy en jouant dans le parc ? Et si… Je me reconcentre sur ma meilleure amie en face de moi lorsqu’elle me prend les mains alors que dans ma tête tout va vite et que je sens les larmes prêtes à me monter aux yeux. Et comme c’est Dgee qui est devant moi, un petit rire m’échappe lorsqu’elle parle de mariage avec Shawn dès demain. Ce n’est pas dans mes projets dans un futur proche, ça s’est certain.

- Y’a pas de chances pour qu’il y ait un mariage demain matin ! Mais… là y’a plus rien de pareil… Karl ne se souvient même plus de Teddy…

Dis-je d’une petite voix. Pourquoi il voudrait garder un gamin qu’il ne connait plus sous son toit ? Un gamin qui l’appelle papa de surcroit ?

- C’est sûr… Désolé, je crois que tout ça me… submerge…

Et un soupire s’échappe de mes lèvres alors que je baisse à nouveau les yeux. Une fois mes mains libérées, je me mets à jouer inconsciemment et nerveusement avec mes doigts.

- Mais là c’est arrivé alors que Teddy et moi jouons dans la neige ensemble en rigolant pour une rare fois depuis longtemps… J’avais enfin réussi à organiser mon horaire pour équilibre tous les pans de ma vie et c’est ce que j’ai reçu en retour… Et si je n’avais pas le droit a tout ça, qu’il fallait que je travaille ? Teddy n’était même pas prévu et c’est venu tout compliquer avec Lorenzo alors qu’on était amoureux et heureux… À chaque fois que je touche le bonheur du doigt, il s’effondre. Et si ma mère avait raison, que j’étais maudite parce que je ne suis pas le chemin que Dieu a tracé pour moi?

Je me rends bien compte que je suis en train de craquer totalement. Alors c’est maintenant que je vais craquer ? Comment ça ? En mélangeant tout ? Mais, en fait, tout fini par être lié non ? Et Dgee qui essaye de me remonter le moral, je me sens mal pour elle… Elle n’a pas besoin de gérer ça en plus de tout le reste, mais c’est plus fort que moi… Je n’y peux rien…

Je relève les yeux vers ma meilleure amie lorsque cette dernière vient chasser les larmes aux coins de mes yeux. Ces derniers mois ont été vraiment l’enfer et je suis bien consciente que la force dont j’ai fait preuve ces dernières semaines ne sont pas illimitées… Je le sais bien. Encore plus maintenant. Est-ce que parce que je vois Dgee à nouveau être elle-même que je me permets de m’effondrer petit peu par petit peu ? Peut-être. Je sais qu’il y a maintenant quelqu’un d’autre qui pourra prendre la relève totalement.

Heureusement, la conversation fini par s’orienter vers les rumeurs qui vont circuler après l’annonce de leur groupe et sur la façon d’annoncer ce dernier. Tout ce qui m’anime!

- C’est sûr, surtout si vous commencez à sortir que tous les deux. Je vais déjà commencer à y penser, ça va m’occuper l’esprit avec quelque chose de positif au moins !

Et voilà, je retrouve un peu le sourire et la joie de vivre. J’adore lorsque je dois annoncer une nouvelle aux fans du groupe ! J’y vais souvent par des indices pour que les fans cherchent et voir ce qu’ils pensent que va être l’annonce. C’est toujours amusant. Alors j’espère avoir le cœur à tout ça.

Et voilà qu’un stress s’ajoute. Il faudra bien que je dise à Shawn pour Lorenzo. Je n’ai pas le choix. Comme Dgee l’a relevé, son retour va faire beaucoup parler ! Et merde..! Comment je vais faire ça ? Et voilà que ma meilleure amie est là pour me pister une nouvelle fois.

- C’est une bonne option. Comme ça j’aurais plus à dire que simplement que mon ex est de retour en ville et qu’il veut qu’on parle. Connaissant Shawn, il voudra en savoir un peu plus, comme pourquoi il veut me parler, ce qui est totalement légitime en fait. Bien sûr que tu seras la première ! Tu es toujours la première à tout savoir !

Dis-je en lui faisant un clin d’œil amusée.