It's a girl !
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It’s a girl !
Morgana, Solveig, Aleksej et William
Rose avait aujourd’hui tout juste six semaines. Six semaines que nous cohabitions tous ensemble, avec un nouveau-né. Les nuits étaient courtes. Vraiment courtes. Certains sont fiers d’annoncer que leur bébé fait ses nuits, dés le début. Ce n’est absolument pas le cas de Rose. Alors nous prenons notre mal en patience. Et pour éviter que les enfants subissent les pleurs constants, Morgana et moi tentions de nous lever assez rapidement pour donner le biberon. Et si j’avais clairement l’impression de me lever plus souvent qu’elle – ce qui était pourtant totalement faux, c’était un petit ping-pong de « C’est ton tour. », de « Non, c’est le tien. », de « Bouge, parce que c’est vraiment ton tour. » et de « Fais chier. » qui rythmait désormais nos nuits.
Pour être tout à fait honnête, les nuits étaient le seul véritable problème. Car le reste du temps, la cohabitation était bonne. Les enfants avaient laissé une place à leur nouvelle petite-sœur, et semblaient déjà tous fous d’elle. Angela était trop contente que ce soit une fille. Saeed se montrait doux, comme si sa sœur était faite en porcelaine. Gabriel voyait son côté grand-frère protecteur prendre toujours plus d’ampleur. Et Stan, lui, semblait clairement se plaire à s’occuper de Rose. Les deux plus grands avaient reçu un cours rapide de changement de couche et de préparation de biberons, si bien que cela nous permettait de souffler un peu, en journée.
Ce soir, nous allions enfin sortir de notre petit cocon familial, pourtant obligatoire après une naissance. Nous étions invités chez Mark et Alice, un couple d’amis qui avait déjà rencontré Morgana. Ils avaient organisé une soirée avec l’ensemble du groupe, une joyeuse tribu de plusieurs membres. Je savais que si la raison première était de pouvoir tous se retrouver (Mark et Alice mettaient un point d’honneur à ce que cela arrive à un rythme raisonnable), cela serait aussi l’occasion pour tout le monde de découvrir Rose. Je savais Morgana un peu stressée à l’idée de voir tous mes amis. D’autant plus que Solveig et Aleksej allaient être de la partie, puisque nous avions nos amis en commun. Je ne pus m’empêcher de penser que le danois serait trop heureux à l’idée de ne plus être « le nouveau », puisque Morgana n’avait rencontré que mes amis proches, à savoir Mark, Alice et Hayden.
Les garçons avaient décidé de rester à la maison ce soir, et avait proposé de garder Saeed et Angela. Dans le fond, je savais qu’ils avaient envie de passer une soirée tranquille et pouvoir jouer à la console jusqu’à tard ce soir. Nous nous étions donc rendus chez Alice et Mark à trois.
- T’es sûre qu’on a besoin de prendre tout ça ? J’ai l’impression qu’on fait un déménagement. , lui lançais-je en mettant le lit parapluie dans le coffre de la voiture, le sac à langer sur l’épaule, alors que Morgana tenait Rose dans ses bras. Je me penchais vers ma fille et caressais le bout de son nez avec le mien. « T’as déjà trop de choses ma fille, alors que t’es une crevette. » Un sourire amusé se dessina sur mes lèvres. Je relevais la tête et volais un baiser à Morgana. « Allez, on est parti ! Et ne t’inquiète pas, ça va bien se passer. » Un clin d’œil et nous prîmes la route, Morgana stressée et moi, trop heureux à l’idée de voir mes amis et de leur présenter Rose.
@Morgana Weston-Rhodes @Solveig Lazzari @Aleksej Svendsen
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- Bien sûr, qu'elle a besoin de tout ça, répondit Morgana d'un air indigné. Tu seras bien content d'avoir des vêtements en plus, si elle vomit ! Et des couches en plus, si elle fait beaucoup de selles.
En voyant son papa lui donner de l'attention, Rose fit un léger sourire et secoua ses petites mains. Elle commençait à réagir aux sourires, à ce qu'on lui disait, au monde qui l'entourait. Il y a quelques jours, les parents s'étaient esclaffés, quand elle avait offert son premier sourire.
Morgana fit un sourire, en voyant Rose réagir au sourire et à la voix de son père, la trouvant tellement adorable. La petite gazouillait joyeusement, comme si elle essayait de discuter avec William. La jeune maman laissa sa fille faire, avant de la mettre dans son cosy et de l'attacher correctement. Quand elle se retourna, William lui vola un baiser. Elle répliqua, un léger sourire aux lèvres, avant de rentrer dans la voiture.
- Je ne suis pas inquiète.
Bien sûr que Morgana était nerveuse à l'idée de passer cette soirée avec tous les amis de William. Elle avait déjà rencontré Mark et Alice, ça s'était très bien passé. Mais en ce qui concernait Solveig et Aleksej...elle n'avait jamais eu l'occasion de passer du temps avec eux. Et elle savait que William avait eu une longue histoire avec Solveig, ce qui la rendait nerveuse. Mais ça, elle ne l'admettrait pas.
Le trajet fut assez rapide et dès qu'ils arrivèrent à destination, Morgana sortit de la voiture et prit Rose dans ses bras. Elle s'était endormie, pendant le trajet et désormais dans les bras de sa mère, sa petite tête reposait contre son coeur. Elle ne semblait pas se réveiller, se trouvant bien. Elle suivit William, qui sonnait à la porte.
- Bonsoir, dit-elle quand la porte s'ouvrit et qu'on les attira à l'intérieur.
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It's a girl
Deux jours avant.
– Hé, écoute-moi bien, Lazzari. Je m’en tamponne de tes excuses. Vous rappliquez, Aleks et toi. Pas d’excuse.
– Alice, je viens de te dire qu’on m’a officiellement rayée du barreau de New York et toi, tu me parles d’une soirée barbecue.
– Exactement. Tu as une solution tout droit sortie de ton chapeau de magicienne pour ton problème ?
– …
– C’est bien ce que je pensais. Et ce problème sera résolu si vous ne venez pas à cette soirée ?
– …
– Voilà donc tu arrêtes ton cirque et vous venez.
Généralement, c’est moi qui remets Alice sur les rails mais depuis quelques temps, je trouve que la blondinette prend cette inversion des rôles très à coeur. Je ne suis pas certaine d’aimer ça autant qu’elle. Je raccroche et tourne la tête vers le danois qui attend de savoir ce qu’il s’est dit et surtout, ce qu'il en est. Je grogne et lève les mains au ciel. Je n’ai pas besoin d’en dire plus, il a compris. Samedi, nous allons chez Alice et Mark.
Samedi 17 avril.
Aleksej a voulu conduire, donc je n’ai rien dit et je l’ai laissé faire. Depuis le temps que nous allons chez Alice et Mark, le danois connaît la route presque aussi bien que moi, maintenant. Je tourne la tête vers l’arrière du véhicule où sont nos deux chiens, tous deux endormis. Je ne comprendrais jamais comment ils font. Je n’arrive quasiment jamais à dormir quand je suis dans un moyen de transport (peu importe lequel, même en avion, c’est la galère).
– Je peux te dire un truc sans que ça paraisse bizarre ?
Le conducteur ne répond pas, ce qui veut dire que oui, je peux dire ce truc qui ne paraitra pas bizarre. Du moins, je l’espère.
– Maintenant que Will est de nouveau papa, tu crois que ça va gêner tout le monde de nous voir ce soir ?
Mon infertilité n’est un secret pour personne. Je n’avais pas le cœur à le cacher à Alice lorsque je l’ai appris et très vite, l’information a circulé parmi nos amis en commun. Évidemment, par respect pour moi, personne n’a rien dit mais je sais qu’ils n’en pensent pas moins.
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Quand Solveig lui avait annoncé qu’ils allaient passer la soirée chez Marc et Alice, Aleksej s’était contenté d’acquiescer. Il appréciait le couple et les petites sauteries qu’ils organisaient étaient toujours agréables. Mais s’il avait eu le choix, il aurait préféré rester chez eux avec elle. Juste tous les deux. Aleksej n’était pas encore tout à fait à l’aise avec ce qui était arrivé au Danemark. Depuis le retour à New York, il s’était installé entre les deux amoureux comme un accord tacite. Pas de grande discussion sentimentale sur le sens de la vie. Il n’avait pas reparlé de ce qui était arrivé, de ce qui avait été dit.
Ils étaient tous les deux conscients qu’il n’y aurait pas de retour en arrière. Qu’il y aurait un avant et un après les Svendsen. Il faudrait que la discussion se poursuive. Mais pas tout de suite. Pour le moment, il appréciait simplement de retrouver leur quotidien. Sortir et voir leurs amis faisait partie du leur. S’ils attendaient d’avoir réussi à surmonter tous les obstacles de la vie pour avoir une vie sociale, ils n’en auraient probablement jamais.
Et puis finalement, ce soir, il ne s’agissait pas d’eux. Mais de William qui faisait également partie du cercle d’amis de Solveig. Aleksej avait toujours été tiraillé par des émotions contradictoires lorsqu’il s’agissait de l’Irlandais. Il avait assisté à la fin houleuse de sa relation avec Solveig alors même qu’il franchissait le pas de s’autoriser à ressentir quelque chose pour elle. Et il savait que même si William et lui était très différent sur la forme, ils se rejoignaient dans un certain nombre de valeurs communes.
Peut-être que cette situation le rassurait. L’Irlandais refaisait sa vie et même s’il n’était pas question de mettre en doute les sentiments de Solveig à son égard, c’était tout de même une page qui se tournait bel et bien. Installé dans la voiture et en route pour la soirée, Aleksej fronça les sourcils en entendant le ton de la voix de la jeune femme. Il n’avait pas besoin d’être devin pour savoir que quelque chose la travaillait. Elle ne tourna d’ailleurs pas longtemps autour du pot. Le Danois posa sa main sur la cuisse de la jeune femme qu’il caressa doucement.
“Ce sont tes amis, Elsekede… Le fait qu’ils se réjouissent pour William ne veut pas dire qu’ils ne peuvent pas avoir de compassion pour toi. Ce n’est pas incompatible. Et tu n’as pas à te sentir gênée non plus. Cette soirée, c’est seulement une nouvelle occasion de se réjouir, de passer du temps avec tes proches et de profiter de bons moments ensemble. Ça n’a pas besoin d’être autre chose…”
Aleksej avait garé sa voiture dans l’allée et une fois sa ceinture enlevée, il se pencha vers Solveig pour venir l’embrasser tendrement.
“Glem ikke. Du og jeg er i samme båd.”
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Morgana, Solveig, Aleksej et William
- Si elle me vomit dessus, ça sera toujours moins conséquent que lorsque c’est toi, qui m’a vomi dessus., lui lançais-je, sur un ton moqueur, faisant référence à la fois où, enceinte et prise de nausée, ma chemise avait été bonne a jeté à la poubelle. Et croyez-moi, le vomi de bébé reste moins écœurant. Une petite anecdote, finalement, qui permettait de détendre l’atmosphère. Car si Morgana m’assurait de pas être inquiète, je sais qu’il n’en était rien. Je la connais depuis plusieurs années, pour travailler avec elle. Depuis plusieurs mois, nous vivons ensemble. Disons que sa personnalité n’a plus grand secret pour moi. « Si tu le dis. » Je me mordillais la lèvre inférieure pour ne pas rire, lui faisant ainsi comprendre que je ne croyais pas un traître mot de ce qu’elle avançait. Mais je ferais tout mon possible pour qu’elle se sente à l’aise, comme chacun de mes amis, j’en étais persuadé.
Le trajet ne fut pas très long. Et lorsque nous arrivâmes à destination, je tournais la tête vers la jeune femme pour lui adresser un sourire bienveillant. Elle prit notre fille dans ses bras, et je me chargeais de ne prendre, pour le moment, que le sac à langer. Quelques voitures étaient garées là, mais je ne vis pas celle de Solveig, ni d’Aleksej. Ils n’étaient pas encore là. Peut-être avaient-ils finalement décommandé ? J’imagine que si cela était le cas, l’inquiétude de Morgana diminuerait un peu.
Nous nous dirigeâmes vers la porte. Et quand celle-ci s’ouvrit, nous fûmes accueillis avec des acclamations assez basses, pour éviter que Rose ne se réveille en sursaut. Alice salua Morgana avec un sourire, avant de porter toute son attention sur notre fille. Elle ne tarda pas à fondre, à coup de « Han… petite puce… t’es trop belle… » Chacun de mes amis nous félicitèrent un à un pour cette merveilleuse petite princesse. Seuls Alice et Mark l’avaient déjà vu. Ce n’était pas le cas d’Hayden avec qui j’échangeais une étreinte virile. Son bras autour de mon épaule, il adressa un large sourire à Morgana – qu’il avait déjà rencontré, et s’extasia devant Rose. « Elle est bien trop mignonne pour tenir de toi. Vraiment. » Je lui donnais une tape dans le dos par vengeance et il se mit à rire. « Félicitations à vous deux. Vraiment. », avant de se pencher vers Rose et de caresser le bout de ses doigts. « Salut, moi c’est tonton Hayden. »
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William avait l'air tellement détendu, ce qui faisait grandement plaisir à Morgana. Ces dernières semaines avaient été incroyables en terme d'émotions. Le fait de rentrer de la maternité avec un nouveau né, de construire ce petit cocon d'amour et de tendresse... c'était des moments particuliers. Mais ça avait son lot de stress et l'accumulation de fatigue n'aidait pas. Les petits tracas des jeunes parents, qui apprenaient tout ce qu'il y avait à savoir. Malgré le fait que Morgana ait déjà élevé deux enfants, dont un toute seule, chaque bébé était différent. Elle avait l'impression de devoir réapprendre à tout faire. Sa dernière grossesse datait d'il y a presque neuf ans, donc il y avait beaucoup de choses qu'elle avait eu le temps d'oublier, il y avait beaucoup de conseils médicaux qui n'étaient plus d'actualité ou il y avait des gestes à réapprendre. Elle ne partait pas de zéro, donc elle pouvait accompagner William qui lui le faisait ; mais ça restait stressant. Ceci-dit, dans l'ensemble, ils se sentaient plutôt bien. Le stress ne prenait pas toute la place, loin de là.
Donc, le fait que William ait des échanges avec ses amis de longue date ; ça la remplissait de joie. Réellement. Et elle se contentait d'hocher timidement la tête, avec de beaux sourires et d'observer. De toute façon, il n'y avait pas grand chose à dire, puisqu'ils semblaient s'extasier devant le bébé endormi. Il semblait qu'elle ait commencé à s'apercevoir de l'agitation autour d'elle, puisqu'elle commença à remuer ses petites mains. Quand Hayden s'approcha pour lui caresser le bout de ses doigts, elle enroula sa minuscule main autour de l'un des siens.
- Il semble que Rose ait adoptée son tonton Hayden, dit-elle doucement.
Morgana offrit un sourire à Hayden, qui semblait s'émerveiller devant le bébé. S'il était déjà comme ça alors qu'elle n'avait que six semaines, que serait-il lorsqu'elle aurait trois, huit ou quinze ans ?
C'est à ce moment-là que Rose décida d'ouvrir ses petits yeux, d'un bleu très clair et très doux. Morgana la trouvait si jolie ; avec ses traits fins, son beau sourire, ses prunelles claires. Elle n'était pas très objective, parce qu'elle était la mère de cette petite princesse. Mais, tout le monde semblait d'accord. Ca l'arrangeait.
Rose regarda longuement Hayden, avant que la commissure de ses lèvres se retrousse en un sourire. Elle serrait son doigts avec force, ce qui fit sourire la jeune maman.
- Tu veux la prendre ?
Elle ne lui laissa pas le choix, lui mettant le bébé dans les bras. Elle fit un léger sourire à William, n'osant même plus l'approcher pour un contact, tant elle était stressée. D'autant plus que Solveig pourrait arriver d'une minute à une autre et que le fait qu'elle la voit avec William la stressait. Elle ne voulait pas qu'elle puisse mal le prendre, elle ne la connaissait pas donc elle ne savait pas comment elle pourrait réagir. De toute façon, il n'y avait rien de logique dans son raisonnement. C'était juste le stress qui parlait.
@ Invité
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Je ne me souviens pas d’une seule fois où j'aurais pu être mal accueillie par mon groupe d’amis. Aujourd’hui n’est pas différent. A peine sommes-nous, Aleks et moi, arrivés devant chez Alice que cette dernière vient nous saluer. En prenant dans ses bras, je sens cependant une certaine tension chez la blondinette, ce qui me laisse à penser que quelque chose ne va pas.
– Qu’est-ce qui se passe ?
– Rien ! De quoi tu parles ?
– Tu es tendue.
– N’importe quoi.
Je lui lance un regard qui en dit suffisamment long mais elle tient bon et se contente de secouer la tête avant d’enlacer tendrement Aleksej qui lui rend son étreinte.
C’est quand nous nous rapprochons de tout le monde que je commence à comprendre ce qu’il se passe. Le chien de Will est déjà là, ce qui veut dire qu’il est là. Qu’ils sont là.
Je ne suis pas certaine de comprendre pourquoi cela m’angoisse. Je connais Will et je sais pertinemment qu’il a eu un enfant avec l’une de ses collègues de travail qui est, de toute évidence, beaucoup plus que cela. Cela ne devrait pas m’atteindre. C’est en regardant Aleks que je réalise que ce n’est pas William ou le fait qu’il soit de nouveau avec quelqu’un qui m’atteint mais bel et bien l’objet de cette petite sauterie entre amis. Le bébé. Voilà pourquoi ou, plutôt, pour qui tout le monde est rassemblé aujourd’hui. A croire qu’entre la route et notre arrivée, j’ai eu le temps d’oublier le pourquoi du comment de notre venue chez Alice et Mark.
– Salut la Justice ! nous lance Mark quand on arrive à sa hauteur.
– Salut toi, dis-je avant de l’enlacer tendrement.
– Ne te prends pas trop la tête, ok ?
Je n’ai pas besoin de lui demander d’où lui sort ce conseil. Il cherche à me protéger parce qu’il sait que ce bébé va m’atteindre, que je le veuille ou non. Saaed aussi m’avait atteinte, à l’époque. Mais tout est bien différent dorénavant.
Mes doigts viennent enlacer ceux d’Aleks après qu’il ait pu saluer Mark. Je ne compte plus lâcher cette main de la journée, que cela soit bien clair pour tout le monde.
Les gens nous saluent progressivement jusqu’à ce que j’aperçoive Hayden avec un bébé dans les bras. Cet enfant ne lui ressemblant absolument pas, je comprends vite de qui il s’agit.
– Lad mig ikke være alene (Ne me laisse pas toute seule), dis-je à Aleks, heureuse que personne autour de nous ne parle danois.
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Depuis l’instant précis où Solveig lui avait fait part de ses inquiétudes, Aleksej ne pouvait effacer le regard soucieux qu’il portait sur son visage. Alors forcément, lorsqu’ils étaient arrivés chez les amis de Solveig et qu’Alice avait remarqué que cette dernière semblait un poil raide, tous les signaux d’alerte du Danois s’étaient mis sur le rouge. Il s’abstint de tout commentaire et salua la meilleure amie de sa compagne avec chaleurosité. Pour Aleksej, il ne s’agissait de rien de plus qu’un énième barbecue. Il ne passait jamais un mauvais moment et ça faisait plaisir à Solveig.
Bien que tout à fait cordiaux et chaleureux, la bande d’amis avait un passé commun qui occupait généralement le devant de la scène. Les anecdotes et autres histoires mémorables finissaient généralement par faire la part belle aux sujets plus généraux et sérieux après quelques verres. Et si Aleksej appréciait toujours d’en apprendre plus sur sa belle, il y avait toujours cette petite pointe d’agacement provoqué par la sensation d’être à côté de la plaque. Sans parler du fait qu’il avait dix ans de plus que la plupart des gens de cette assemblée et qu’il avait passé les dix dernières années de sa vie relativement en retrait de toute vie sociale.
Paradoxalement, c’était avec William qu’il avait le plus de point communs. L’âge, la fonction. Cette enquête qu’ils avaient mené ensemble et qui avait laissé quelques cicatrices invisibles. Et peut-être aussi l’épanouissement qu’ils avaient trouvé dans le fait d’être père. C’était de ça qu’il était question aujourd’hui. L’Irlandais était sur le point de présenter son nouveau-né à tous leurs amis. Il ne savait pas grand-chose de la mère du bébé si ce n’était qu’elle aussi faisait partie des membres des forces de l’ordre. C’était un point sur lequel Solveig ne s’était jamais étendue. Elle lui avait juste fait part de la future paternité de William et le sujet avait été clos. Il ne pouvait pas lui en vouloir.
Après son opération, c’était un sujet qui était devenu sensible. Aleksej ne l’avait pas vraiment venu venir. Pour lui, c’était une question qui avait été réglée quasiment au début de leur relation. C’est au moment où Solveig glissa ses doigts entre les siens et le serra avec force qu’il réalisa vraiment la portée de l’épreuve qu’elle était en train de traverser. Du bout du pouce, il caressa doucement le dos de sa main. Il s’autorisait rarement des gestes d’affection en public et peut-être encore moins quand il était parmi les amis de Solveig. Par pudeur. Mais aussi par humilité. Il avait été le nouveau petit ami. Celui qui avait pris la place de William dans la vie de Solveig. Ce n’était pas quelque chose qu’il irait crier sur tous les toits au milieu de leur groupe d’ami. La discrétion avait toujours été sa meilleure alliée.
Mais quand il entendit la jeune femme parler dans sa langue natale, il réalisa que la discrétion n’était plus de mise. À cet instant précis, c’était de lui dont elle avait besoin. Alors il passa son bras autour de ses épaules et l’attira vers lui avant de l’embrasser tendrement sur la tempe.
“Jeg vil ikke. Nogensinde. Et si ça devient trop pour toi, on pourra rentrer quand tu le souhaites. Un simple signe…”
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Morgana, Solveig, Aleksej et William
Hayden semble fondre devant Rose. La petite vient d'ouvrir les yeux et l'observe longuement, resserrant sa petite main autour de son doigt. Lorsque Morgana lui demande s'il veut la prendre dans ses bras, on se rend vite compte qu'Hayden en meurt d'envie, mais que cela l'effraie également. Il se contente de hocher la tête et la prend dans ses bras comme si elle était l'être le plus fragile au monde. Pour un bourrin comme lui, c'était très drôle à voir.
- Détends-toi et retire le balais que t'as dans le cul. , lui lançais-je en me retenant de rire. Hayden, qui tient le plus confortablement Rose dans ses bras, dégage sa main pour me faire un doigt d'honneur et, mimer avec sa bouche, un "je t'emmerde, p'tit con.". Je me mordille la lèvre inférieure, amusé, quand j'entends Mark s'écrier :
- Salut la Justice !
Je comprends alors que Solveig vient d'arriver avec Aleksej. Je tourne la tête vers Morgana et lui adresse un sourire, accompagné d'un regard charmeur, pour lui faire comprendre qu'elle n'avait rien à craindre. Vasco n'avait pas perdu de temps pour courir vers l'italienne, remuant la queue, tentant d'attirer son attention dans le but d'avoir des caresses. Je reporte rapidement mon attention sur notre fille, toujours dans les bras de Hayden, alors que mes amis sont autour de lui à s'extasier devant Rose. Derrière Morgana, je passe mes bras autour d'elle, et murmure à son oreille :
- Ils sont déjà tous fous d'elle.
Je dépose un baiser dans son cou, et observe Hayden qui revient vers nous, comme s'il venait d'avoir l'idée du siècle en voyant autant de monde s'attrouper autour de lui.
- Je veux bien la garder de temps en temps. Elle pourrait être mon arme de séduction massive !
Je levais les yeux au ciel, aussi amusé qu'exaspéré par Hayden. Ce dernier finit par apercevoir Solveig et Aleksej et ne trouve rien de mieux à faire que de les interpeller.
- Hey vous deux ! Venez voir ce p'tit ange !
- Hayden, c'est vraiment pas… nécessaire. , murmurais-je pour tenter de le dissuader. Hayden hausse les épaules, se fichant totalement de ce que je peux lui dire. Au contraire, il insiste. Oh, il est aussi au courant que les autres de la stérilité de Solveig, mais contrairement à beaucoup, il semble refusé que ce sujet soit tabou. Mais ajoutez cela au fait que l'italienne est sur le point de rencontrer le bébé de l'homme avec qui elle a failli se marier… ouais, c'est gênant. Vraiment.
Quoi qu'il en soit, Morgana et moi n'avons d'autres choix que de suivre Hayden qui se trouve désormais face à Solveig et Aleks. Quel boulet quand il s'y met. Je ne laisse cependant rien transparaître de mon malaise, et me dis qu'il est temps de faire les présentations, avant d'être tous trop gênés pour dire quoi que ce soit.
- Morgana, j'imagine que tu as déjà vu Solveig. Et voici Aleksej, son compagnon. Aleks, je te présente Morgana.
Pour être tout à fait honnête, à l'heure actuelle, ma priorité est que ce soit Morgana, qui se sente à l'aise. Je lui adresse alors un regard bienveillant et sincère, accompagné d'un fin sourire qui signifie "tout va bien, je suis là", parce que je sais qu'ensemble, on est comme invincibles.
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En sentant William l'entourer de ses bras, Morgana fit un léger sourire et pencha sa tête sur le côté, pour la poser contre celle du brun. Elle écoutait tout ce qu'il se disait, regardait tout autour d'elle, tout en restant silencieuse. Quand Will se mit à dire qu'ils étaient déjà tous fous d'elle, la jeune maman fit un léger sourire.
- Comment ne pas l'être ?, demanda-t-elle doucement. C'est notre fille, elle est parfaite.
Elle gloussa avant de légèrement tourner la tête et de déposer un baiser rapide sur ses lèvres. Elle tourna légèrement la tête vers Hayden, amusée par sa réflexion. S'il voulait la garder, ça leur ferait une soirée ou une après-midi de disponible. Pour dormir. Ou faire l'amour. Ou les deux ! Et dieu qu'ils en avaient besoin, mais elle n'aurait pas l'audace de le dire. Elle ne le connaissait pas assez pour faire ce genre de réflexion, bien qu'elle soit presque certaine que ce serait le genre de chose qui le ferait rire.
- On verra si tu veux toujours la garder quand tu auras changé huit couches en une journée, répondit-elle avec un air amusé. William et elle changeaient tellement de couches qu'elle avait l'impression de sentir l'urine et les selles, même après avoir pris une douche. Elle savait que ce n'était pas le cas, mais c'est l'effet que ça faisait.
Morgana suivit le regard d'Hayden, qui avait remarqué la présence de Solveig et Aleksej. La brune se tendit, se détachant de l'emprise de William pour suivre les deux hommes jusqu'au couple qui venait d'arriver. La jeune maman s'arrêta à côté de William, croisant ses bras. Elle n'était pas nerveuse, habituellement...mais c'était différent. Solveig était l'ex-compagne de William, elle voulait que ça puisse bien se passer entre elles. Elle ne voulait pas faire le moindre faux pas, parce qu'elle savait qu'elle comptait toujours pour William et que c'était important pour Morgana de lui faire plaisir. Quand celui-ci les présenta, elle offrit un sourire au couple.
- Enchantée, commença-t-elle avec calme, alors que son coeur battait à mille à l'heure et qu'elle sentait son estomac nouée à cause de la nervosité. Il me semble qu'on s'est déjà croisées, mais nous n'avons jamais eu l'occasion de parler.
Morgana se souvenait de l'avoir croisé quelques fois, mais ça avait été rapide et elles avaient échangés une salutation cordiale. Rien de plus. La brune se tourna vers Aleksej, les yeux plissés. Elle était certaine de l'avoir déjà croisé. Peut-être au NYPD ? Ou à Columbia ? C'était dans le cadre professionnel, mais elle n'arrivait pas à savoir où elle l'avait déjà croisé.
- Je t'ai déjà vu quelque part, mais je n'arrive pas à me souvenir, dit-elle en fonçant légèrement les sourcils, essayant de se souvenir où.
Son regard et son corps se détendirent, lorsqu'elle croisa le regard de William. Son coeur manqua un battement. Son sourire s'étira, ses yeux se mirent à pétiller et elle frola sa main, n'osant pas la prendre devant Solveig. Ce regard dura quelques secondes, quand Hayden s'approcha d'elle pour lui rendre Rose qui commençait à chouiner et gigoter. La jeune maman repris le bébé, la berçant correctement.
@ Invité
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Je n’ai pas envie d’être là. Il est particulièrement stupide de ma part de ne le réaliser que maintenant alors que je me trouve face à Morgana et William, je sais. Si je pouvais disparaître, là, maintenant, je serai la plus heureuse des femmes mais cela ne se produira pas. Je vais devoir gérer cette situation comme j’ai toujours tout géré dans ma vie : avec dignité.
Morgana n’est pas un visage totalement inconnu pour moi, nous nous sommes déjà croisées quelques fois par le passé lorsque William et moi étions ensemble. Cependant, je n’ai jamais pris le temps de parler avec elle. Sans trop savoir pourquoi, j’étais toujours plus proche des collègues masculins de Will que de ses homologues féminines. Ce n’est pas une question de méfiance ou autre, j’ai simplement toujours été plus à l’aise en compagnie d’hommes que de femmes. J’ai la fâcheuse tendance à penser qu’être entourée de femmes apporte son lot de problèmes et des problèmes, j’en ai assez pour une vie entière sans avoir besoin d’aller en chercher davantage.
– Oui, nous nous connaissons de vue. Bonjour Morgana.
L’intérêt qu’elle semble soudainement porter à l’homme près de moi me prend de court. Je sens mes omoplates se contracter sans que je ne puisse rien y faire. Comment connaît-elle Aleksej ? Ou, plus précisément, pourquoi connaîtrait-elle Aleksej ?
Je tourne la tête vers le danois à qui je lance un regard traduisant ma surprise.
Evidemment, c’est sans compter sur Hayden qui arrive avec un bébé qu’il remet dans les bras de sa mère.
Si ce n'était pas suffisamment clair avant, cette seule image a finit de me convaincre : je n’ai aucune envie de me trouver ici. Je n’aurai jamais dû accepter de venir, Aleksej avait raison.
– Excusez-moi, je reviens, dis-je aux trois personnes qui m'entourent avant de filer à l’intérieur de la maison où je viens de voir Alice entrer.
– Je n’aurai jamais dû venir.
– C’est à moi que tu t’adresses ? me demande Alice qui sort des plats du frigo.
– A ton avis ?
– Qu’est-ce qu’il se passe ?
– Tu oses me poser la question ?
– Solveig, arrête. Tu es en train de te faire une montagne d’un truc qui n’a pas lieu d’être.
– Comme ma présence ici.
– Tu es mon amie. Tu as toutes les raisons du monde d’être ici.
– On sait tous que cette petite sauterie a été organisée en l’honneur de-
– Rose. Elle s’appelle Rose.
– Peu importe. Je crois que je vais rentrer.
– Et laisser Aleksej seul parmi les loups, vraiment ?
– Il sait se défendre.
– Arrête ton cirque et retournes-y.
Elle m’attrape par les épaules et me pousse jusqu’à l’extérieur où je vois le trio toujours en pleine conversation. Je ne peux pas faire ça. Je n’y arriverai pas. Ils représentent tout ce que je n’aurai jamais.
@ Invité
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Comme souvent dans ces soirées, les gens s’apostrophaient dès leur arrivée. Aleksej et Solveig n’échappait pas à cette règle. C’est Hayden qui prit l’initiative de faire entrer le couple dans le cercle déjà formé. Le Danois senti la jeune femme se tendre à ses côtés. Ce n’était pas le moment d’enfoncer le couteau dans la plaie alors Aleksej se contenta de sourire chaleureusement à la jeune femme que William était en train de leur présenter. Après tout, Morgana venait d’atterrir dans ce cercle très fermé et très intimidant à première vue. Il ne pouvait que compatir avec ça.
- Aleksej… Ravie de faire votre connaissance.
Aleksej n’avait jamais trop aimé qu’on utilise un diminutif de son prénom. C’était une chose qu’il avait accepté de la part de Solveig sans jamais faire de commentaire. Mais Solveig était une personne à part, le contexte était particulier. Ils partageaient ensemble une certaine intimité et il aurait probablement été prêt à accepter n’importe quoi quand il s’agissait d’elle. Il était vraiment sincère à l’idée de faire la connaissance de la jeune femme qui se tenait face à lui. Morgana avait un regard doux et bienveillant. Il savait qu’elle faisait également partie du NYPD et avait toujours tenu en grand respect les membres des forces de l’ordre.
- Il me semble effectivement qu’on s’est déjà croisé. Vous… Tu faisais partie de l’équipe de Claire Wellings sur l’enquête des vols à main armée à Central Park, si je ne me trompe pas ? J’ai mené les poursuites judiciaires pour le Bureau du Procureur.
Une des rares fois où Aleksej avait mis les pieds dans une salle d’audience l’année passée. Si Claire était une amie de longue date, cela faisait des années qu’ils n’avaient pas été amené à travailler ensemble. Cette collaboration avait été d’une efficience sans pareil. La jeune commissaire-adjointe avait menée son équipe dans le plus grand respect des procédures et permit à Aleksej de présenter un dossier solide. Il se souvenait de Morgana comme était une jeune femme impliquée et très professionnelle.
Hayden était de retour avec un nouveau-né dans les bras ce qui interrompit la conversation et détourna l’attention vers ce petit être que Morgana tenait à présent dans ses bras. Le Danois n’eut pas le temps de poser son regard sur le poupon que Solveig s’excusa avant de prendre la poudre d’escampette, Alice sur ses talons. Avant qu’il n’est vraiment la possibilité de comprendre ce qu’il se passait ou d’intégrer les informations, il sentit les regards de l’assemblée se poser sur lui. Il se frottait la nuque en évitant soigneusement de croiser le regard de qui que ce soit. Ses yeux se posèrent finalement sur le bébé et un léger sourire se dessina au coin de ses lèvres. Il redressa son visage pour faire face à Morgana et lui sourit plus franchement.
- Félicitations pour ce petit trésor…
Aleksej caressa doucement le bout des petits doigts boudinés du bébé. Il adorait les mains des bébés. Ces tous petits ongles, ces toutes petites phalanges un peu rondes. Rose semblait l’observer de ses grands yeux clairs. Un regard sans jugement en comparaison du poids de la pitié qu’il sentait tout autour de lui. Alors il décida de s’y plonger.
- Bonjour petite Rose… Tu as déjà le regard doux de ta maman. Je te souhaite aussi d’avoir son joli sourire. Et avec un peu de chance, tu n’hériteras pas du caractère de cochon de ton papa. Il a d’autres qualités dont tu pourras bénéficier, cela dit.
Aleksej tourna la tête vers William et lui lança un regard teinté d’une point d’impertinence. Depuis leur dernière conversation, les deux hommes étaient toujours un peu sur la brèche. Solveig refit son apparition et Aleksej se rappela soudainement ce qui l’avait plongé dans un sentiment profond de gêne. Elle l’avait planté là, seul, au milieu de ses amis à elle. De la gêne, mais également un soupçon de contrariété. Mais il n’était pas du genre à laver son linge sale en public. Il se recula un peu enfouit ses mains dans ses poches et plongea son regard sur le sol, comme si chaque brin d'herbe était soudainement devenu de la plus haute importance.
@ Invité
It's a girl
Je ne m’attendais pas à ce que Solveig s’extasie devant ma fille. Ni qu’elle montre une quelconque joie en la voyant. Cependant je ne m’attendais pas à ce qu’elle s’enfuit de cette manière, après avoir posé ses yeux sur elle. Cette réaction me blesse, bien plus que je n’aurais pu l’imaginé. Et pourtant, je me trouve stupide d’être surpris. C’est Solveig. Elle allait forcément réagir de cette façon. Elle n’a jamais su montrer la moindre affection pour mon fils, alors qu’il n’avait qu’un an lorsqu’elle l’a connu. Je le gardais pourtant souvent. Il faisait parti de son quotidien. Mais jamais elle n’est parvenue à créer du lien avec lui. A quoi m’étais-je donc attendu avec Rose ? Mes yeux bleus suivent sa silhouette, jusqu’à ce qu’elle disparaisse à l’intérieur de la maison. Et là seule chose que je pense à l’heure actuelle, c’est que je la déteste, profondément.
Je me retiens de la suivre et de lui demander des explications face à sa réaction. Je sais qu’il n’y a pas que la présence de Rose qui lui pose problème. Celle de Morgana aussi. Je le sais, elle n’a pas besoin de le dire. Je connais Solveig sur le bout des doigts. Je sais exactement ce qu’elle pense, ce qu’elle peut ressentir. Nous avons beau nous être bouffés le nez bien souvent, nous sommes complices et étions, avant, fusionnels. Aujourd’hui, je ne pense plus que cela soit le cas. Je l’ai déçu plus d’une fois, et elle aussi.
Je reporte donc mon regard sur Aleksej qui discute avec Morgana. Je n’ai pas grandement fait attention à leur sujet de conversation, trop occupé à en vouloir à Lazzari. Finalement, le danois porte son regard sur ma fille. Oui, quand elle est mignonne comme ça, c’est ma fille. Et quand elle m’empêche de dormir, c’est celle de Morgana. Ba oui, forcément. Lui, il s’extasie devant le bébé. Il complimente la mère, et mets en avant les défauts que je peux avoir. Il me lance un regard plein d’impertinence. Je mime, avec mes lèvres un « Je t’emmerde, Svendsen », avant de lui adresser un sourire particulièrement arrogant. Notre relation a toujours été assez étrange. Je pense qu’on adore se détester, et faire des trêves autant d’un verre de whisky.
Quand Solveig ressort de la maison avec Alice, je ne peux pas me retenir.
- Excusez-moi…
Aussitôt, je vais à la rencontre de Solveig. J’ai le regard dur, mais ça non plus, je n’arrive pas à m’en empêcher. Alice m’observe et comprend qu’une discussion s’impose entre nous, vu la réaction de la jeune femme. Elle décide donc de s’éclipser et semble prier pour que rien ne parte en éclat de voix. Elle pose d’ailleurs une main tendre sur mon épaule et murmure à mon oreille un « Ne sois pas trop dur. », avant de tourner les talons.
Désormais seul face à Solveig, je croise les bras. Je prends sur moi pour lui parler sur un ton calme, même si l’expression de mon visage ne traduit que trop bien mon agacement.
- Ok, je ne m’attendais pas à ce que tu sautes de joie en voyant Rose, ni Morgana. Mais de là à t’enfuir, vraiment ? Un soupir s’échappe de mes lèvres. « Je refais ma vie. Tout comme toi. Et je suis heureux. C’est pas ce que tu voulais ? » Car oui, Morgana me rend heureux, comme je l’ai rarement été, y compris avec elle. « Tu ne peux pas être simplement heureuse pour moi ? Ou au moins faire semblant de l’être ? Aller, au pire, un simple « félicitations », même ça, c’est trop compliqué ? » J’estime qu’elle est capable de faire un effort. Car j’en fais, chaque fois que je me pointe chez nos amis et qu’elle est là, avec Aleksej. Alors pourquoi cela n’irait que dans un sens ?
@ Invité
Morgana se sentit extrêmement mal à l'aise, lorsque Solveig prit la poudre d'escampette. Etait-il possible de l'être plus qu'elle ne l'était déjà ? Apparemment, oui. D'autant plus que William s'était empressé de la poursuivre avec une démarche énervée et qu'elle se retrouvait seule, avec les amis de son compagnon. Bien sûr qu'ils étaient gentils, mais elle était mal à l'aise et le fait d'être seule n'aidait pas. Heureusement, Aleksej était avenant. Amical, même. Elle essaya sur ça, et non sur le fait qu'elle se retrouvait sans William pour la rassurer dans une situation des plus gênantes. Tout ce qu'elle voulait faire, c'était fuir. Se cacher. Et ne plus revenir. Si sa venue provoquait de telles réactions...elle préférait laisser William y aller seul et profiter de ses amis.
- C'est ça, répondit-elle en faisant un léger sourire à Aleksej. J'étais sur cette enquête, on a dû se croiser à ce moment là. Je me disais bien, que je t'avais déjà vu quelque part.
Morgana était allée d'équipe en équipe, avant que William ne revienne. C'était une bonne flic, impliquée dans chaque affaire et très professionnelle. Son travail, ça lui tenait à coeur et faire les choses bien, c'était extrêmement important...mais depuis la mort de Liam, Morgana avait eu du mal à trouver un partenaire qu'elle ne repoussait pas. Pourquoi ? Parce qu'elle s'était sentie coupable, d'avoir perdu Liam. Il avait essayé de la protéger, il était "mort" pour la sauver. Et elle ne voulait pas que ça se reproduise, alors elle repoussait chacun de ses partenaires. Elle était professionnelle, mais rien de plus. Will était la seule exception et ça l'avait menée à toute cette vie. Un bébé, l'amour retrouvé. Quelque chose de doux, de réconfortant. Et elle était de nouveau heureuse.
Hayden revint, déposant le bébé dans ses bras. Rose chouinait, gigotant ses petits bras. Quand elle fut déposée dans l'étreinte protectrice de sa mère, elle retrouva son calme. Morgana fit un sourire, réconfortée par la présence de son bébé. Elle laissa Aleksej se pencher au dessus d'elle et toucher ses petites mains. Rose fit immédiatement un sourire, ses petits doigts entourant l'un des grands de l'homme. Elle gazouillait, comme si elle répondait à ce qu'il lui disait.
- C'est gentil, merci. Je crois qu'elle t'apprécie déjà..., répondit-elle à l'homme en face d'elle avec un large sourire. Heureusement qu'il était gentil, parce qu'elle avait un peu moins envie de fuir s'ils n'étaient pas tous aussi fuyant que Solveig. Morgana avait vraiment envie de faire des efforts, pour faire plaisir à Will...mais ça ne semblait pas réciproque. Au fond, elle pouvait comprendre. C'est juste que c'était compliqué.
Bientôt, Solveig revint avec William et Morgana sentit ses muscles se tendre. Elle croisa le regard d'Alice, qui lui fit un sourire rassurant mais elle n'arriva pas à lui rendre. Elle retrouva cette folle envie de fuir et de ne plus jamais revenir.
@ Invité
It's a girl
On vit avec les regrets qu’on s’est créés. C’est comme ça. Je vis avec les miens et ce, depuis plus longtemps que n’importe qui peut l’imaginer. Alors quand je vois William arriver sur moi tel une balle, je comprends que les choses vont mal se finir. Pourquoi ? Parce que je connais William aussi bien qu’il me connaît. N’est-ce pas là notre plus grand problème ? Probablement, si. J’aurai dû me douter qu’il ne se contenterait pas de prendre sur lui. Ca l’aurait changé pour une fois.
– M’enfuir, sérieusement ? Tu fais dans le mélodrame, maintenant ? Tu feras attention, ça te rend con la paternité.
D’accord. Celle-là, il ne l’avait pas méritée mais je n’ai pas pu m’en empêcher. Ça me rend malade de tous les voir babas devant un bébé. C’est un bébé, nom de Dieu ! Pas le Saint Sauveur qui viendra mettre un terme à la faim dans le monde ou à la déforestation.
– Tu dis me connaître et tu me demandes de faire semblant ? Bien sûr que je voulais que tu refasses ta vie ! Tu le mérites ! Ce n’est pas le sujet.
Au fond, je suis contente pour lui mais je crois que je me sentais plus à l’aise quand il était à l’autre bout du monde. Trop de choses sont remontées à la surface depuis décembre et je ne parviens plus à vivre avec ce trop plein d’émotions et d’informations que je me refuse à partager avec lui. Il a probablement le droit de savoir mais un doute subsiste. Pourquoi lui dirai-je la vérité, après tout ? N’était-ce pas lui qui m’a laissée comme une conne sur l’autel le jour J ? Je n’oublierai jamais la trahison. On sait tous les deux que je n’en ai jamais été capable, j’ai juste faim semblant, comme il dit si bien.
– J’y arrive pas, d’accord ? Tu sais très bien que je ne peux pas rester autour d’enfants, alors les tiens…
Il devrait savoir. Il devrait comprendre. J’ai besoin qu’il comprenne avant que tout dérape.
Je soupire en me passant une main lasse sur le visage.
– Tu sais quoi ? Laisse tomber. Je suis parfaite quand il s'agit de faire comme si tout allait bien alors on va continuer cette petite comédie avant que tout le monde rentre chez lui fin heureux.
Et sur ces paroles, je tourne les talons pour retourner vers les autres. Alice avait raison sur un point : je ne peux pas laisser Aleksej.
@ Invité
It's a girl
Aleksej rendit son sourire à Morgana. Aucun de ces deux-là n’était dans une situation confortable, c'était le moins que l’on puisse dire. Mais quand il sentit les petits doigts du nourrisson se serrer autour du sien, soudain l’embarras se fit nettement moins pesant, comme effacé par quelque chose de plus pur et de plus serein. Les enfants avaient ce pouvoir-là sur lui. Son sourire s’élargit un peu plus quand la jeune femme lui fit remarquer gentiment qu’il avait un bon contact avec sa fille.
“Il semblerait que je sois plus à l’aise avec les enfants qu’avec les adultes…”
Il était vrai qu’Aleksej n’était pas très doué pour se sociabiliser, même s’il faisait des efforts depuis qu’il était dans une relation romantique avec Solveig. Les contacts avec les enfants lui venaient plus naturellement. Ce n’était pas aussi compliqué que les relations avec les adultes qui demandaient bien trop de réflexion et de spéculations. Le Danois se pencha à nouveau sur le bébé en gonflant ses joues en grimaces amusantes. Mais les échos de la discussion qu’avaient Solveig et William parvenaient peu à peu jusqu’à eux. S’il n’était pas capable de comprendre ce qu’ils se disaient, il pouvait néanmoins entendre que le ton montait.
Alors que Solveig et William revenaient vers eux, Aleksej se mis légèrement à l’écart et croisa les bras sur sa poitrine. Il savait que cette soirée ne serait pas évidente mais la tournure que prenaient les choses étaient plus compliquée que ce qu’il avait pu prévoir. Ses sentiments étaient mitigés et cela le plongeait dans un profond désarroi. Il éprouvait une certaine compassion pour chacune des personnes autour de lui. Solveig devait faire face à la vision d’une vie qui ne serait jamais la sienne, Morgana débarquait dans un univers qui lui était inconnu et où elle était accueilli avec flegme, tout comme on l’avait fait avec lui une année plus tôt et William qui vivait l’un des jours le plus heureux de son existence devait ressentir une certaine frustration quant au fait que l’évènement ne provoque pas l’enthousiasme général.
Aleksej n’avait aucune envie de se retrouver au milieu de ce flot d’émotions chaotiques ni d’en être une quelconque source. Toutes ces considérations le poussaient à ignorer cette petite pointe acérée qui avait transpercé son cœur au même moment où la petite Rose avait agrippé son doigt. Ses grands yeux bleus qui lui rappelaient le premier regard qu’il avait posé sur sa fille et le premier regard que Rebecka avait posé sur lui.
@ Invité
It's a girl
Je suis agacé face au comportement de Solveig. A croire que nous ne pouvons nous empêcher de nous aboyer dessus. Elle me dit qu'elle n'est pas capable de faire semblant ? Si, elle s'est très bien le faire. Pendant trop longtemps j'ai été avec cette femme qui ne cessait de rester dans le paraître. Et je n'aimais pas ça. Alors oui, aujourd'hui, j'aurais voulu qu'elle fasse un effort. Pas seulement pour moi, mais aussi pour Morgana qui rencontrait tout ce petit monde, pour la toute première fois. Je ressentais comme une sorte de haine dans son regard qui brisa toute la joie que j'avais pu avoir à l'idée de venir ici. Finalement, je me rendais compte que je n'avais qu'une envie, c'était de me tirer d'ici, de ne plus avoir à faire avec son comportement. Oui, j'ai des défauts. J'en ai même un certain nombre. Mais elle prouvait, une fois de plus, qu'elle était loin d'être blanche.
Alors qu'elle tourne les talons, je serre les poings. Je suis énervé. Je la déteste. J'ai le sentiment de ne plus pouvoir la supporter. Et je n'ai jamais accepté ce genre de "fausses conversations", où elle refuse qu'on ait le moindre échange, parce qu'elle préfère fuir. Alors non, ça ne plaît pas à Madame que je le lui dise. Mais c'est pourtant la vérité. Elle est aussi lâche que moi.
Je rejoins Morgana, Aleksej et Solveig. Contrairement à l'italienne, je ne sais pas faire semblant. Je sais d'ors et déjà que je ne pourrais pas rester ici à profiter de cette soirée, après l'échange houleux que nous venons d'avoir. Le danois, lui, a croisé les bras contre son torse. Visiblement, il ne peut pas ignorer la tension qui subsiste entre nous. Mes yeux bleus sont devenus rouges. Les sourcils froncés, je décide de terminer cette conversation à mon tour.
- Puisque tu ne peux pas rester à proximité de mes enfants, maintenant, on fera les choses plus simplement : je ne viendrais plus quand tu seras là.
Je me fiche qu'Aleksej entende, ou Morgana, car finalement, ça les concerne aussi. Solveig m'a blessé. Mais je refuse de faire la moindre esclandre. Alors je m'assure que nous ne soyons pas entendus en dehors de notre quatuor.
- Je me fais constamment passer pour le méchant, celui qui déborde de défauts. Mais la vérité, c'est que tu ne vaux pas mieux que moi. Et sincèrement, je suis triste pour toi. Triste de voir à quel point tu dois être malheureuse dans ta vie pour être mauvaise à ce point.
Après tout, c'est une Lazzari. On dit souvent que les chiens ne font pas des chats.
- Je ne te demandais pas de sauter de joie en voyant ma fille. Juste d'avoir une attitude normale. Mais le problème, c'est moi. La paternité me rend con, n'est-ce pas ? Continue à ne jamais te remettre en question surtout. Comme ça, tu pourras être certaine que tu n'avanceras jamais.
Mon ton est calme mais tranchant. Je me tourne vers Morgana, avant de lui dire sur un ton d'excuse.
- On va rentrer. Désolé. Si j'avais su que ça se passerait comme ça, je n'aurais pas insisté pour qu'on vienne. Je vais prévenir Alice et Mark et je récupère les affaires.
Mais ce qui est sûr, c'est que je ne resterais pas ici, en compagnie de Solveig. Elle me dégoute trop pour cela. Je tourne les talons afin de prévenir Alice de notre départ, prêt à prétexter une urgence dont, je le sais, elle ne sera pas dupe. Mais si on peut éviter d'éveiller le moindre soupçon envers nos autres amis…
@ Invité
Aleksej et Morgana avaient un échange cordial, voir même sympathique ; l'homme se penchant au dessus du bébé pour avoir une interaction avec lui. Rose souriait, serrant son doigt avec force. Il lui arrivait de laisser échapper des gazouillements, voir-même quelques éclats de rire. Morgana souriait, voyant sa fille à l'aise avec l'homme. Ca l'aidait à oublier ce qu'il se passait entre William et Solveig. Pourtant, ça dérapa rapidement. Trop rapidement. Les deux adultes revenaient, petit à petit. Au début, Morgana n'entendait que des bribes de conversations jusqu'à ce qu'ils soient près d'eux. William semblait en colère, ses yeux clairs rougis par ce sentiment. La jeune femme tint Rose d'un bras, assez à l'aise pour faire ça et poser une main sur le bras. Elle écoutait silencieusement. S'ils étaient assez à l'aise pour parler devant eux, elle considérait qu'elle n'avait pas à agir. Sauf si ça dépassait les bornes.
William finit par s'excuser d'avoir insisté pour venir, expliquant qu'il allait prévenir Alice et Mark qu'ils s'en allaient. Oh boy. Il allait la laisser avec Solveig. Il fallait qu'elle agisse, parce qu'elle n'avait aucunement envie de se retrouver avec elle. Elle était trop mal à l'aise pour ça et vu l'état dans lequel ses mots avaient mis Will, elle n'avait pas envie de dire quelque chose de travers. D'apparence gentille, elle voyait bien qu'il était bouleversé par ce qu'elle avait dû dire. Elle savait qu'il n'avait pas dû être tendre, mais au contraire de ce qu'il disait, il n'était pas toujours le méchant. Au contraire.
Morgana déposa Rose dans les bras d'Hayden, qui s'était rapproché du groupe. Elle rattrapa Will, le retournant et posant ses mains sur ses deux joues pour encadrer son visage. Le bout de ses doigts caressait sa peau avec douceur.
- Tu es sûr que tu veux partir ?, demanda-t-elle d'une voix douce. Je sais que tu étais heureux à l'idée de revoir Alice, Mark et Hayden. Tu peux peut-être rester pour eux et ignorer Solveig ?
Elle marqua une pause, le regardant avec beaucoup d'amour et de tendresse. Elle essayait de garder son self control, pour essayer de le calmer.
- Je te suivrais, quoi que tu décides. Si tu as envie de rester, je ferais un effort pour toi et si tu veux partir, je serais à tes côtés. Quoi que tu décides, je serais avec toi. Mais ne laisse pas Solveig être celle pour qui tu décide de partir quand tu as des amis qui sont ravis de te voir...
@ Invité
It's a girl
– Il y a quelque chose que je ne comprends pas.
– Bizarre pour une psy.
– Tu m’as dit être contente pour lui.
– Je le suis !
– Alors où est le problème ?
Je laisse les mots glisser sur moi en leur interdisant d’avoir le moindre impact sur ma mentalité actuelle. Je ne changerai pas d’avis. Non, je ne vaux probablement pas mieux que William et je n’ai jamais prétendu le contraire. En vérité, c’est un homme bien mais ce n’est pas exactement le moment pour le lui rappeler et puis, au fond, je suis certaine que Morgana s’en chargera pour moi sans même le savoir.
“Triste de voir à quel point tu dois être malheureuse dans ta vie pour être mauvaise à ce point.”
Les laisser glisser, ne pas les laisser me pénétrer, ne rien laisser paraître. William ne m’atteindra pas. Pas ici, pas aujourd’hui.
Mes poings se serrent si fort que je sais qu’un verre aurait éclaté si j’en avais eu un en main. Il n’a aucun droit de me dire de telles choses.
“Tu pourras être certaine que tu n'avanceras jamais.”
Ma respiration s’accélère si bien que je sais que je suis à deux doigts d’exploser.
– Mais tu sais ce que j’en fais de-
– Solveig ! Assez ! Ça suffit !
Ma tête se tourne aussi vite que les autres vers la personne à qui appartient cette voix. Alice a les deux poings contre les hanches et me lance un regard aussi noir que les ténèbres.
– Ça a assez duré !
Maintenant, c’est toute l’assemblée qui nous regarde et je sens la honte se confondre en moi.
– Soit tu lui dis la vérité soit je te jure que c’est moi qui le fais !
– Je t’interdis, Alice.
– Et moi je t’interdis de foutre la merde sous mon toit.
– Je ne voulais PAS venir !
– Alors casse-toi.
– Pardon ?
– Casse...toi.
Autant les mots de Will m’ont fait mal, autant ceux d’Alice m’anéantissent littéralement. J’en ai le souffle coupé. Alice ne m’a jamais parlé comme ça depuis toutes ces années.
– Alice.
– Je ne me répéterai pas. C’est terminé. J’en ai assez. Tu t’en vas.
C’est en serrant les dents que je sors mes clés de voiture avant de tourner le dos à tous pour me diriger vers la voiture. N’ayant pas dit un mot à Aleks, je ne sais même pas s’il restera ou s’il me suivra. Qui aurait envie de me suivre dans un moment pareil ? Je suis devenue, en l'espace d'une fraction de seconde, le vilain petit canard dont personne ne souhaite être accompagné.
@ Invité
It's a girl
Lorsque William avait recommencé à prendre Solveig à partie alors qu’ils étaient de retour tous les muscles d’Aleksej c’étaient tendus d’un coup d’un seul. Le Danois avait toujours su que l’Irlandais avait le sang chaud et était prompt à réagir avant d’agir. Ce n’était pas pour autant qu’il pouvait tolérer la manière dont William s’adressait à Solveig, peu importait les paroles qu’ils s’étaient échangé précédemment. Il savait que la jeune femme n’avait jamais eu besoin de lui pour la défendre, mais c’était un réflexe. Il passait instinctivement sur la défensive.
Mais il n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit. Solveig avait évidemment réagit au quart de tour. Et avant qu’il ait pu dire la moindre parole, c’était Alice qui était arrivée en trombes. Et la suite des évènements avait surpris tout le monde. Ces deux-là qui étaient les meilleures amies du monde, étaient à présent en train de se quereller. Ou plutôt, Alice avait décidé de mettre un point final à la situation. Il ne les avait jamais entendues se parler de telle manière. Et étant donné l’expression déconfite que Solveig affichait à présent, cela n’avait probablement pas dû arriver souvent. Il fallait dire la blondinette n’y était pas allé avec le dos de la cuillère.
Sans demander son reste, Solveig avait tourné les talons pour quitter le jardin de ses amis. Aleksej observa Alice et secoua doucement la tête. Il se tourna ensuite vers le couple et soupira en croisant le regard de William. Pauvre imbécile. Si seulement tu savais. Aleksej mordilla énergiquement l’intérieur de sa lèvre pour arriver à garder sa contenance. Il se tourna enfin vers Morgana et essaya d’esquisser un sourire.
“Je suis désolé… elle… ce n’est pas elle… elle n’est pas comme ça… Toutes nos excuses...et toutes mes félicitations. Rose est un bébé adorable…Profitez-en, aussi longtemps que vous le pourrez.”
Aleksej leur faussa compagnie à son tour et s’empressa de rattraper Solveig. Quasiment arrivés à la voiture, il attrapa son bras et lui prit les clés des mains.
“Si tu penses que je vais te laisser conduire…”
Il l’attira vers lui et la serra dans ses bras malgré un regard de protestation. Après un moment qui parut une éternité, il s’écarta légèrement et caressa doucement sa joue en détaillant son visage.
“Je t’aime… Et je suis bien décidé à passer le reste de ma vie à tes côtés… mais tous les deux, on ne pourra pas avancer tant que tu n’auras pas tourné définitivement cette page-là... “
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It's a girl
Morgana ne tarda pas à me rejoindre. Elle posa ses mains sur mes joues et usa de paroles et de gestes doux. Un fin sourire se dessina sur mes lèvres. Malgré la colère que je ressentais, elle parvenait, de par sa simple présence, à me calmer.
- Oui, je suis sûr de vouloir partir.,lui répondis-je, avec calme. Je déposais un baiser sur ses lèvres, avant de la regarder dans les yeux. J’avais envie de lui dire combien je l’aimais, que j’étais heureux à ses côtés comme je pense ne l’avoir jamais été. Que je suis prêt à laisser mon passé derrière moi pour avancer avec elle. Qu’on aurait encore des centaines et des centaines d’occasions de voir Alice, Mark et Hayden, mais que là, je n’ai plus le cœur à faire la fête, que je veux seulement rentrer, profiter de sa présence et de celle des enfants, car finalement, c’est le plus important.
Mais je n’ai pas le temps de lui dire tout ça. Car Solveig s’énerve suite à mes paroles blessantes. Oui, blessantes, elles l’étaient, et volontairement. J’en ai assez de me faire passer pour le dernier des connards, et elle pour le petit ange, alors qu’il n’en est rien. Nous ne valons pas mieux l’un que l’autre, c’est une certitude à mes yeux. Je tourne la tête vers elle, et la façon dont je vois ses poings serrés, je comprends qu’elle ne va pas se retenir de me hurler dessus toute sa haine. Mais elle non plus n’en a pas le temps, car Alice intervient avec fermeté.
Jamais je n’ai vu Alice aussi remontée contre sa meilleure amie. Même Solveig semble surprise. Elle lui demande de partir, et mon cœur bat à mille à l’heure. Ok, on vient de ruiner l’ambiance de cette soirée en un temps record. Combien de fois on a tenté d’expliquer à notre couple d’amis qu’il vaut mieux, pour la tranquillité de tous, qu’on reste assez loin, l’un de l’autre ? Ils ne feront plus cette erreur à mon avis. De toute façon, nous ne leur en donnerons probablement plus l’occasion.
J’observe Solveig s’éloigner avec ce sentiment d’injustice, Aleksej sur les talons, après avoir eu des mots gentils envers Morgana, et un regard noir à mon égard. Je soutiens ses yeux bleus. Je m’en voudrais presque de la tournure des évènements. Mais j’en ai assez de devoir faire des efforts là où elle, n’en fait à mon sens aucun. Je ne cherche même pas à les rattraper. J’ai beaucoup trop d’égo pour cela, et trop de rage en moi.
Instinctivement, j’ai attiré Morgana contre moi, comme si je voulais la protéger de tout ça. Mais quelque chose me taraude. Que voulait dire Alice ? Quelle vérité ? De quoi parlait-elle ? Et vu la réaction de Solveig, cette dernière s’est si rapidement enflammée que je comprends qu’il s’agit de quelque chose d’important qu’elle ne compte, elle, pas me révéler. Je me tourne alors vers mon amie, les sourcils froncés.
- De quoi tu parles ? Quelle “vérité” ?
Mais la jeune femme, énervée, semble se rendre compte qu’elle ne veut pas trahir Solveig, malgré leurs échanges. Je n’en apprendrai probablement pas davantage ce soir. Et encore moins de la bouche de Solveig, car clairement, je n’ai aucune envie de la revoir.
@ Invité
Tout explosait autour d'elle, la jeune femme restant spectatrice de ce qu'il était dit et de ce qu'il se passait. Que pouvait-elle faire ? Rien, à part montrer sa présence à William. Et respecter ses choix. S'il semble vouloir partir, la brunette n'ira pas à l'encontre de ses envies. Il lui fallait avouer qu'elle n'avait qu'une envie : fuir en courant, rentrer à la maison et profiter des longues étreintes de son compagnon. Il n'y aurait rien de plus ce soir, parce qu'il n'y avait pas lieu à plus que des câlins. William était énervé, sur les nerfs, stressé. Morgana voulait juste rentrer et l'aider à se détendre, blottit l'un contre l'autre.
Quand il exprima son envie de partir, qu'il était sûr de ça : la brunette fit un sourire à son compagnon et hocha la tête.
- D'accord, répondit-elle, avant de répondre à son baiser. La jeune femme passa ses mains dans ses cheveux, caressant sa peau du bout des doigts. Quand ils se séparèrent, ce fut parce que Solveig pétait un plomb et qu'Alice la renvoyait de chez elle. Morgana cligna les yeux, surprise. Oh wow. Ca allait jusque là ? Elle se sentit un peu gênée, sachant que sa présence et celle de Rose faisaient parti du problème. Ce qui lui donnait encore plus envie de fuir en courant.
Quand William l'attira dans ses bras, comme s'il voulait la protéger de quelque chose, Morgana posa sa tête sur son torse. La jeune femme offrit un sourire sympathique à Aleksej, qui lui bafouilla des politesses.
- J'espère qu'on pourra se croiser dans de meilleures circonstances, répondit-elle avec politesse, avant qu'il ne s'en aille. Le regard qu'il avait fait à William, montrait que son compagnon avait sûrement fait une bourde. Mais comment pouvait-il savoir, si personne ne lui disait. Morgana soupira, parce qu'il semblait y avoir un secret dont il n'était pas au courant et qui expliquait tout.
- Peut-être que ce n'est pas à Alice de te le dire, murmura Morgana en embrassant la joue de William avec douceur.
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It's a girl
La route du retour est horrible. Aleks m’a pris les clés en m’interdisant formellement de conduire jusqu’au cœur de New York. J’en mourrais d’envie pourtant. Je ne sais pas à combien j’aurai roulé, cela dit et je ne dois pas oublier ce qui a causé le traumatisme d’Aleksej. Je n’aurai pas le droit de lui faire une chose pareille. Que se passerait-il si nous avions un accident ? Au fond, je préfère ne pas y penser. De toute manière, cela n’arrivera pas puisque c’est le danois qui est au volant.
Pendant ce temps-là, Alice sert les poings et regarde William. Elle est à deux doigts de tout lâcher, elle le sent. Oui mais voilà, Alice a fait une promesse et bien qu’elle soit dans une colère noire, elle réalise qu’elle ne peut pas faire ça.
– Tu n’auras qu’à demander à Solveig.
Plus personne ne dit rien tandis qu’Alice rentre à l’intérieur de la maison. Mark ne sait plus où se mettre et regarde Will qui semble bien décidé à rentrer avec Morgana et les enfants. Rien ni personne ne les en empêchera.
Ce qui devait être une superbe journée ensoleillée entre amis vient de se transformer en pur cauchemar sans que personne ne soit en mesure de faire quoique ce soit pour inverser les choses. Même Hayden n’a pas ouvert la bouche pour lâcher l’une de ses légendaires conneries. Autant dire que la crise de Solveig a coupé le sifflet de tout le monde.
Il y a, par le passé, eu des coups de sang dans le groupe mais rien d’une telle intensité. Aujourd’hui venait de changer la donne sans qu’on sache si celle-ci serait un jour réversible.FIN
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