C’est une douleur sourde qui la prend dans le coeur quand elle ouvre les yeux Lou, seule dans cette grande maison. Seule dans la maison qu’elle est censée partager avec son père mais qui est parti en mission. Elle se doutait bien que ça ne durerait pas longtemps Louisa. Qu’il finirait par reprendre le large quand il en aurait envie. Et aujourd’hui, elle se sent seule. Esseulée au possible, Noam qui ne lui répond pas, elle a l’impression que son monde se morcelle, se casse la gueule de la plus triste des façons. Alors qu’elle s’humidifie les lèvres, elle souffle un peu et envoie un message à Polly, en espérant que ce soit bien elle. Elle a l’impression qu’elle a beau grimper la montagne à main nues, il y a toujours un obstacle, une attache qui glisse, les mains qui lâchent. Elle a du mal Lou, alors quand Polly lui répond, elle ne peut s’empêcher de sourire et de commencer à se préparer pour rejoindre celle qu’elle a aimé, chez elle. Pour la retrouver un peu. Pour la retrouver le temps d’un instant -en tout bien, tout honneur bien évidemment-, elle enfile sa veste, ses écouteurs et récupère les cupcakes qu’elle a fait pour plus de personnes qu’il ne faut pour en dire. Parce qu’elle avait envie et personne n’est là pour les manger alors. Elle les enfourne dans son sac et tente de se presser pour arriver à Manhattan, sans vraiment avoir grand espoir. Elle a hâte de pouvoir retourner vivre dans le Queens, ça lui permettra d’éviter d’être excentrée de tout le monde. Seule sur son île. Loin de tout, loin de Noam, loin de son boulot. Elle a hâte de pouvoir fermer son box éternellement pour retourner au Oak Complex. Quand elle arrive vers chez Polly, elle lève les yeux vers les immeubles, les numéros, de peur de se perdre, de peur de louper le numéro. Quand elle voit enfin le numéro, elle appuie sur la sonnette, elle sourit un peu et monte les escaliers avant de sourire quand elle voit Polly à la porte, elle lui tend la boîte Tupperware avec les cupcakes « J’ai fait de la pâtisserie ce matin, tu es la première qui va goûter ma nouvelle recette. » prononce Lou d’une voix fluette avant d’entrer quand Polly la laisse faire, elle dépose ses affaires dans un coin, pour ne pas gêner, comme si elle était de trop. « Merci de bien vouloir me voir… Je suis désolée de ne plus avoir donner de nouvelles… J’avais l’impression que- que- tu n’aurais pu voulu me parler après tu sais quoi. » La séparation. Quand elles ont décidés de se séparer parce que c’était comme ça. « Mais tu m’as manqué… »

@Polly Thorvaldsen-Hirsch