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tell them everything - w/ william

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Jeu 29 Juil - 11:18
William et Morgana s’étaient séparés, pour couvrir plus de terrain. Elle tenait son arme devant elle afin de se défendre si on l’attaquait et elle avançait silencieusement pour ne pas se faire repérer, aux aguets pour n’échapper à aucun détail. Il fallut une seconde, pour que tout dérape. La situation, elle pensait qu’elle était sous contrôle. Pourtant ce n’était pas le cas. Il semblait que le groupe qu’ils recherchaient, il était bien plus organisé qu’eux… et qu’ils avaient anticipés leur venue. Ils savaient qu’ils se rapprochaient, grâce à leur enquête. Ça leur avait permis d’avoir un train d’avance sur le duo. Et Morgana ne s’était pas attendu à ça. C’était une policière de terrain, parfaitement entrainée pour gérer toute situation. Y compris des bagarres… mais se faire attraper par trois hommes, qui avaient un train d’avance… ça n’était pas dans ses cordes. Surtout lorsqu’elle était prise par surprise et qu’elle n’avait aucun moyen de se défendre contre eux.

Elle sentit une larme s’enfoncer dans le bas de son dos, la douleur fut tellement intense qu’elle lâcha son arme. Elle n’arriva pas à crier pour alerter William qu’elle était en danger, le souffle coupé à cause de la souffrance que lui provoquait la lame qui avait disparu sous sa peau. Deux hommes sortirent de leur cachette et poussèrent la brune au sol. On lui mit des coups de pieds. Dans les côtes, au niveau de la tête. Partout. De grosses larmes coulaient sur ses joues, tellement elle souffrait. Elle était complètement sous le choc et son corps ne répondait plus à rien, si bien qu’elle n’arriva pas à se défendre. Elle ne bougeait plus, se laissant frapper et priant pour que ça se termine vite. Elle n’avait jamais eu peur des bagarres, ni même de se retrouver dans un piège comme celui-ci mais… pour la première fois de sa vie, elle était terrifiée. Elle sentait qu’elle se vidait de son sang, elle sentait qu’elle partait. Et ça lui flanquait la trouille de sa vie. Elle était complètement paralysée par la peur, incapable de se défendre. Tout ce qu’elle espérait, c’est que ça se termine vite. Quelle que soit la finalité, morte ou vivante. Et penser à la morte, c’est ce qui lui faisait le plus peur. Etait-ce comme ça, qu’elle allait finir ? Allait-elle laisser un compagnon en deuil ? Et ses enfants, qu’allaient-ils devenir ? Elle aurait voulu pouvoir se défendre, pour que ça n’arrive pas… mais son corps avait décidé autrement. Elle n’arrivait plus à bouger, incapable de se battre. Tout ce qu’il lui restait, c’était le fait de s’accrocher à la vie. Elle pensait à William, à ses enfants et leurs sourires l’aidaient à rester consciente, à ne pas trop penser à la douleur qui irradiait son corps.

Un deuxième coup de couteau la ramena à la réalité. Une lame s’enfonçait dans son poumon gauche, la douleur fut de nouveau intense. Mais…cette fois, un cri d’agonie s’échappa de ses lèvres. De nouvelles larmes s’échappèrent de ses yeux, elle n’avait jamais autant souffert dans sa vie. Même ses trois accouchements étaient incomparables. Et la douleur était tellement intense, qu’elle se retrouva dans le noir pendant de longues minutes. Ses yeux se fermèrent tout seul, comme si son corps lui sommait de s’endormir pour ne plus penser à la peine qu’elle ressentait. Elle abandonna sa bataille, la guerre gagnée par la douleur.

Elle reprit connaissance, au bout d’un moment. Il y avait des cris aux loin, tout était flou autour d’elle et chaque respiration était pénible. Elle avait froid…tellement froid. Au bout de longues secondes, la brune reconnu la voix qui l’appelait et la forme au-dessus d’elle semblait un peu moins floue.

- Will…, murmura-t-elle d’une voix très faible, parce qu’elle pouvait à peine parler à cause de la douleur qu’elle ressentait à chaque inspiration. Ça la brulait au niveau des poumons, elle avait l’impression de se noyer. Les enfants… Elle essaya de prendre une grande inspiration, mais la douleur fut tellement intense quand elle essaya, qu’elle poussa un gémissement. Quelques larmes s’échappèrent de ses yeux et coulèrent sur son visage meurtrit. Dis leur… Que je les aime… Elle marqua une pause, plongeant ses yeux remplis de souffrance dans ceux de compagnon. Il était flou, entouré de noir et elle savait qu’elle allait reperdre connaissance. Il fallait qu’elle lui dise. Elle avait l’impression que ce serait la dernière fois. Je…Je t’aime…

Et de nouveau, le noir l’accueilli. Elle tomba dans les bras de Morphée, qui l’attendait comme une vieille amie.

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Jeu 29 Juil - 12:35


Tell them everything

Morgana & William


- T’es pas obligée d’y aller., lançais-je à Morgana qui se tenait devant moi, en tenue, prête à entrer elle aussi dans ce bâtiment abandonné. Je savais qu’elle refuserait de rester ici, et ne comprendrait pas non plus mon inquiétude. Mais cette dernière est bien présente. Cette situation me trouble. Peut-être parce que nous sommes sur le point d’intercepter trois individus issus d’un mouvement terroriste. Et je n’aime pas ça. Le FBI aussi est présent. Désormais, de nombreux hommes encerclent le bâtiment et un groupe est sur le point d’y pénétrer, par chacune des entrées. Parce qu’il reste, maintenant, à les déloger. Et comme je comprends que Morgana ne changera pas d’avis, je ravale mon inquiétude. « Tu restes sur tes gardes, d’accord ? »

A l’intérieur, notre groupe se sépare afin de couvrir la plus grande zone possible. La concentration est de mise, à l’affût de chaque bruit suspect. Sommes-nous seulement certains qu’ils sont bien ici ? Je n’en ai aucune idée. Ce dont je suis sûr, en revanche, c’est qu’ils avaient bien établi leur repère ici. En effet, mes yeux bleus balayent l’endroit du regard. Je tombe sur un grand nombre d’objets et de produits chimiques. Je les reconnais et je sens un frisson s’abattre le long de ma colonne vertébrale. L’odeur aussi, je la reconnais. Et ça me perturbe. J’ai le sentiment d’avoir un goût acre dans la bouche et de sentir les battements de mon cœur s’accélérer dans ma poitrine, comprenant que nous sommes sur le point de déjouer un acte terroriste qui aurait dû avoir lieu, non loin d’ici, visiblement dans peu de temps. Puisque tout le matériel est encore présent, je comprends que les trois individus sont toujours présents ici, ou bien ils se sont enfuis en abandonnant toutes leurs créations.

Au détour d’un virage, je retrouvais l’un de mes coéquipiers. J’aurais rêvé que ce soit Morgana. Mais non. Et mon mauvais pressentiment ne cessait de s’intensifier. Nous n’aurions jamais dû nous séparer. Soudain, j’entendis une voix d’homme crier : « Agent à terre ! » et mon cœur loupa un battement. Mon coéquipier et moi nous dirigeâmes d’un pas rapide vers la voix, tout en restant sur nos gardes. Tout alla très vite. L’un des terroristes se tenait face à moi, à plusieurs mètres. A ses pieds, une silhouette au sol. Alors ce que je redoutais le plus se produisit : je reconnus aussi Morgana. Mon sang ne fit qu’un tour. L’homme tenait un couteau ensanglanté dans sa main. « Lâche ton arme ! », hurlais-je en pointant la mienne sur lui, à l’instar de mes collègues qui venaient de nous rejoindre. Il fallait porter secours à Morgana, et tout de suite. Mais l’homme ne semblait pas prêt à coopérer. Malgré toutes les armes pointées sur lui, je remarquais son sourire et sa main libre s’approcher de sa taille. Je ne réfléchissais pas et tirais avec mon arme, conscient que si nous n’agissions pas dans la seconde, une explosion allait avoir lieu ici-même. Mais cette fois-ci, il était hors de question de tirer au niveau d’un pied ou d’une épaule pour uniquement immobiliser l’homme. Si nous lui laissions l’opportunité d’activité ce qui entourait sa taille, il le ferait sans hésiter. J’étais reconnaissant des nombreuses sessions d’entrainement au tir. De plus, il semblait me rester certains atouts de mon passé militaire en tant que tireur d’élite. Une balle suffit et l’homme s’effondra sur le sol. Je ne pensais pas abattre à nouveau un homme, depuis mon départ de l’armée. Si je savais que cela pouvait arriver dans un travail comme le nôtre, nous avions toujours fait en sorte de l’éviter. Et c’était encore plus vrai pour ma part. J’eus le sentiment que mon cœur allait exploser dans ma poitrine. Mais je refusais de m’attarder sur mes états d’âme.

- Morgana !

En quelques secondes, je me retrouvais à genoux, juste à côté du corps de Morgana, en pleine panique. Autour de moi, tout s’activait. Je voyais des hommes courir pour intercepter un second terroriste. L’un de nos coéquipiers appela du renfort médical pour la jeune femme qui venait de reprendre connaissance. J’avais posé mon arme à terre, les mains tremblantes, occupé à faire un point de compression dans le bas de son dos, maintenu contre le sol. J’en faisais un autre, au niveau de son poumon, pour qu’elle ne se vide pas de son sang avant l’arrivée des secours.

- Ca va aller. Tu leur diras toi-même.

Je ne me trouvais cependant pas crédible. Morgana avait déjà perdu beaucoup de sang. Du sang qui avaient déjà recouvert mes mains. C’était un cauchemar. J’étais en train de perdre ma compagne. Mes yeux étaient humidifiés par les larmes, je refusais de l’entendre me faire ses adieux. « Me dis pas adieux, tu vas vivre, d’accord ? » Et déjà, je sentais qu’elle fermait les yeux. « Non, non, non, reste avec moi ! Reste éveillée ! Accroche-toi ! Morgana ! »

Mais déjà, elle ne répondait plus. J’eus le sentiment que mon cœur avait cessé de battre. Son pouls était faible. Les larmes coulèrent le long de mes joues. Pourtant, je refusais d’abandonner le point de compression. L’équipe médicale arriva bien vite. Mais je ne voulais plus lâcher Morgana. Il fallu que deux de mes coéquipiers me tirent en arrière pour laisser les médecins faire leur travail. Ils prirent ses constantes, firent quelques tests sur place, tout en discutant entre eux, avant de se tourner vers nous. « Elle est dans le coma. Il faut qu’on l’emmène rapidement à l’hôpital. Elle a perdu beaucoup de sang. » Et je compris que dans cet état, elle avait plus de risques d’y rester, que de chances de s’en sortir. Je me relevais, tremblant, soutenu par l’un de mes coéquipiers. Morgana fut évacuée rapidement pour rejoindre l’hôpital le plus proche.

Le corps du terroriste que je venais d’abattre fut également emmené. Il y avait effectivement la présence d’une ceinture d’explosifs autour de sa taille. Je laissais éclater ma rage en frappant dans l’un des murs avant de me laisser tomber le long de ce dernier jusqu’au sol, les mains toujours recouvertes du sang de Morgana. Moi aussi j’ai envie de crever.

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Jeu 29 Juil - 13:06
Morgana fut très rapidement prise en charge à l'hôpital, mais il fallu attendre la fin de journée avant que les médecins viennent à l'encontre de William pour lui expliquer l'état de sa compagne. Elle avait été conduite dans un service de réanimation, parce qu'il fallait la surveiller de très près. Son coeur s'était arrêté deux fois, ils avaient réussi à le faire repartir mais son état était trop instable. Elle avait eu une hémorragie, au niveau des poumons, à cause du coup de couteau. Elle avait reçu de nombreux coups qui avaient eu une telle violence qu'elle avait un traumatisme crânien grave et une compression de la moelle épinière, dont elle avait été opérée pour ne pas risquer de finir paraplégique. Elle aurait sûrement des difficultés, beaucoup de rééducation...Quand elle serait réveillée. Ils l'avaient plongés dans un coma artificiel, pour permettre à son corps de se reposer, de commencer à guérir sans se focaliser sur l'aspect psychologique ou sur la douleur.

Morgana était immobile sur son lit, branchée à une quantité de machines impressionnante. Il y avait des perfusions de sang, elle était intubée pour lui permettre de respirer correctement, tout ce qui pouvait permettre au personnel médical de la surveiller de prêt. Entourée de tout ça, elle semblait calme. Peut-être plus calme que lorsqu'elle se réveillerait. Et en même temps, elle était bien plus pâle qu'un cadavre. Elle était livide, ayant la même couleur que les draps dans lesquels elle se reposait. Elle paraissait aussi morte que vivante.

Il fallu une longue semaine, avant que les médecins ne commencent à réduire les sédatifs qui la maintenaient dans un sommeil profond. Son état commençait tout doucement à s'améliorer mais elle avait un long combat qui l'attendait. Ce serait plusieurs mois de rétablissement, avant qu'elle ne puisse penser à retourner travailler au bureau. Et beaucoup de rééducation avant qu'elle ne puisse se tenir correctement sur ses jambes. Ceci-dit, c'est ce que les médecins espéraient... mais il pouvait y avoir des surprises à son réveil, bonnes comme mauvaises. Ils ne pouvaient pas savoir l'étendue des dégâts tant qu'elle n'était pas réveillée, d'ailleurs ils craignaient ça. Vu son état à son arrivée à l'hôpital, il était probable qu'il y ait beaucoup de choses cachées par son inconscience.

Ca faisait huit jours qu'elle était à l'hôpital, un depuis qu'on avait baissé les sédatifs. La jeune femme commença enfin à reprendre conscience. C'était difficile de sortir de ce sommeil confortable, dans lequel elle ne ressentait rien. Au moment où elle commença a ressentir tout son corps, la douleur l'assaillait. La souffrance était tellement intense qu'une larme roula sur sa joue, malgré ses yeux fermés. Elle poussa un gémissement sous son masque à oxygène (puisqu'elle avait enfin été libérée de l'intubation) et bougea légèrement ses doigts. Contre sa peau, elle sentit un contact chaud. Une main qui tenait la sienne. Elle avait envie d'ouvrir les yeux pour savoir qui c'était, mais elle n'y arrivait pas. Elle était trop faible, c'était trop difficile de faire cet effort. Et elle souffrait tellement.

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Jeu 29 Juil - 13:47


Tell them everything

Morgana & William


- Will, il ne parlera pas.
- C’est ce qu’on va voir !


J’entrais dans la salle d’interrogatoire comme une furie. A l’intérieur, l’homme qui avait été intercepté quelques jours plus tôt. Si l’un de ces complices avait été abattu par mon arme, le dernier, lui, avait réussi à s’enfuir. Mes collègues tentaient depuis plusieurs jours de le faire parler, sans succès. Et pour ma part, j’étais à fleur de peau. Si Morgana allait s’en sortir, cela ne signifiait pas que tout allait être rose. Ils avaient dû la plonger dans un coma artificiel et nous ne savions pas les séquelles qu’elle allait avoir, à son réveil. Si elle avait été opérée, il y avait tout de même des risques pour qu’elle ne puisse plus jamais se servir de ses jambes. Et malheureusement, ce n’était pas le seul point noir.

Donc oui, je suis à fleur de peau. Je manque de sommeil. Et j’ai envie de tout casser. A peine entré dans la salle d’interrogatoire, j’empoigne l’homme par le col avec une violence qui ne me ressemble pas, le plaquant sans ménagement dos au mur. « T’as vraiment décidé de jouer au plus con ?! » J’entendis deux de mes collègues s’approcher de moi pour m’intimer de retrouver mon calme. L’homme, lui, gardait le silence, et m’adressait un sourire narquois qui me fit vriller. Je resserrais ma poigne autour de son cou et vociférant. « Il est où putain ?! » Visiblement, il prenait plaisir à me voir dans un tel état. « Will, lâche le, merde ! » On me tira en arrière, me contraignant à lâcher prise. L’homme se massa le cou, en toussant. Mes yeux bleus le fusillèrent du regard.

***

- Will, il est où mon survêt de sport ?
- Je n’en sais rien Gabriel, t’as bien regardé dans tes affaires ?
- Oui et il n’y est pas !
- Et bien prends en un autre…
- Mais je voulais mettre celui-là !
- Merde Gabriel, j’en ai rien à foutre de ton survêt de sport, t’as pas 5 ans ! Tu prends l’autre et c’est tout !
, répondis-je à l’adolescent, en haussant le ton, fatigué par la situation et le manque de sommeil.

Gabriel me dévisagea longuement, les sourcils froncés et fit volte-face pour retourner dans sa chambre, non sans donner un coup d’épaule à Stan qui se trouvait sur son chemin. Ce dernier ne répondit rien, se contentant de reporter son regard sur moi, ne sachant pas s’il devait tenter une quelconque approche avec l’un de nous deux.

Il devenait compliqué de devoir gérer cinq enfants, dans ces conditions, avec le stress permanent que l’on nous appelle pour nous donner de mauvaises nouvelles concernant Morgana. Nous avions tous l’impression de vivre avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Et pour Gabriel aussi, c’était particulièrement compliqué puisque ce scénario ne pouvait que lui rappeler celui qu’il avait déjà vécu avec son propre père.

Finalement, Stan abandonna l’idée de discuter avec nous et trouva bon d’aller s’occuper de Rose. Quand la culpabilité en moi fut trop forte, j’allais rejoindre Gabriel pour tenter de trouver avec lui ce putain de survêt. L’adolescent était en train de retourner toute son armoire, en balançant avec rage tous ses vêtements sur le sol. Lorsqu’il se rendit compte de ma présence, il me fusilla du regard.

- Arrête de faire cette tête, c’est qu’un survêt, c’est pas si grave.
- Si, c’est grave !
- Gabriel…


L’adolescent avait les larmes aux yeux, déglutissant pour ne pas les laisser couler. Jusqu’à présent, il ne s’était pas vraiment exprimé sur les évènements. Et aujourd’hui, il semblait sur le point d’exploser. Alors je l’invitais à déballer son sac en le provoquant un peu. Finalement, sa colère éclata.

- La vérité, c’est que vous avez un boulot de merde et que vous êtes deux égoïstes ! Gabriel s’était approché de moi, dans une démarche menaçante et je pris conscience, plus que jamais, qu’il devenait un jeune homme. « J’ai vraiment l’impression qu’on ne compte pas ! Vous avez cinq enfants et vous préférez aller jouer les héros en prenant des risques ! » Les larmes ruisselaient désormais sur ses joues. « Pourquoi tu l’as pas défendu ? T’étais où putain ?! T’aurais jamais dû te séparer d’elle ! »

***

La famille de Morgana se montrait présente pour s’occuper des enfants, me permettant ainsi de passer le plus de temps possible à l’hôpital, dans la chambre où se trouvait Morgana. Hier, ils avaient baissé la dose de sédatifs et elle devrait finir par se réveiller. Je voulais être là à ce moment-là, conscient que ce ne serait pas une partie de plaisir pour elle. J’espérais au moins que ma présence puisse la rassurer.

Alors que je commençais à m’endormir, assis sur une chaise, les bras posés sur le lit, soutenant ma tête, je sentais les doigts de Morgana bouger contre les miens. Cela eut pour effet de me sortir d’un coup de ma somnolence. Je me redressais, appuyais sur l’un des boutons pour appeler une infirmière et posais mes yeux bleus sur la jeune femme. « Hey salut… c’est moi… » Je passais ma main avec tendresse dans ses cheveux noirs, esquissant un sourire, soulagé qu’elle reprenne connaissance. Un sourire qui s’effaça bien vite quand je compris qu’elle souffrait énormément de ce réveil. Quand l’infirmière arriva, la panique se lisait sur mon visage. « Elle s’est réveillée mais… s’il vous plaît, donnez lui quelque chose, elle souffre là… »


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Jeu 29 Juil - 14:13
L'infirmière arriva rapidement, consciente que Morgana pouvait se réveiller à n'importe quel moment depuis qu'ils avaient réduits les sédatifs. La jeune femme fit un léger sourire à l'homme, hochant la tête à sa requête.

- Je vais augmenter ses anti-douleurs, répondit-elle avec calme, essayant de rassurer William. Elle s'approcha de la perfusion, mettant ses paroles en action. Morgana commençait un peu à s'agiter, souffrant beaucoup et ça eut pour effet de la calmer. Elle sembla se rendormir, beaucoup trop faible pour réussir à se réveiller complètement. Devant la déception de William, l'infirmière fit un sourire rassurant. C'est courant que les personnes sortant du coma mettent du temps à se réveiller complètement. Ca peut prendre plusieurs heures avant qu'elle n'ouvre ses yeux, donc ne vous inquiétez pas. La jeune femme vérifia que Morgana allait bien, restant de longues minutes dans la chambre avant de ressortir. C'était redevenu tellement silencieux dans la pièce. Il n'y avait que le bruit des machines qui vérifiaient l'état de Morgana.

La brune reprit connaissance et se rendormit plusieurs fois ; bougeant ses doigts dans la main de son compagnon et gémissant un peu, avant de retomber dans l'inconscience. Il lui fallu plusieurs heures, avant qu'elle ne réussisse à ouvrir ses yeux. Elle souleva sa main, touchant ce qui était à proximité. C'était quelqu'un, probablement William. Elle bougeait ses doigts contre sa peau, poussant un long gémissement de douleur. Elle regardait tout autour d'elle, sans pour autant réellement bouger la tête. Ceci-dit, ses yeux brulaient. Après avoir passé huit jours endormie, la lumière l'agressait. Elle referma ses yeux un instant, prenant quelques minutes avant de les ouvrir de nouveau. Tout était toujours flou autour d'elle, elle n'arrivait pas à distinguer des formes précises. Et ça lui faisait peur, n'arrivant pas réellement à savoir où elle était. Elle était complètement perdue.

Son coeur se mit à battre à mille à l'heure et sa respiration était saccadée, parce qu'elle paniquait. Elle avait mal malgré les doses de médicaments qui coulaient dans son sang ; elle n'arrivait pas à parler, ni à voir correctement parce qu'elle avait passé huit jours endormie et que son corps devait s'adapter de nouveau à son réveil. Mais ça... elle ne le savait pas. Elle ne savait pas combien de temps elle avait était inconsciente. Et pourquoi était-elle si faible ? Pourquoi avait-elle si mal ? Elle avait beau essayer de se souvenir, elle n'y arrivait pas. Son cerveau était totalement embrouillé. Et pour couronner le tout, elle n'arrivait pas à bouger ses doigt de pieds. Ca la ramenait à de douloureux souvenirs. De vieux souvenirs.

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Jeu 29 Juil - 16:39


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Morgana & William


Les enfants étaient couchés depuis maintenant quatre heures. Impossible néanmoins pour moi de trouver le sommeil. J’étais là, assis sur le perron de la maison, les yeux dans le vide, à fumer une cigarette. Dés que je fermais les yeux, dés que je sombrais dans le sommeil, des flashs me revenaient. Je pouvais tout autant voir Morgana, ensanglantée, gisant sur le sol, que d’autres horreurs que j’avais pu voir, pendant les quelques années passées au Moyen-Orient. Tout semblait réel : les visions, le toucher, les odeurs. J’étais incapable de tenter de me rassurer en me disant que je dormais, tant les détails étaient précis et logiques. Je ressentais ainsi une réelle peur à l’idée de tomber dans les bras de Morphée et devoir revivre des évènements traumatisants. Alors je restais là, une bonne partie de la nuit, le regard dans le vide, à attendre je ne sais quoi.

***

- Merci…, répondis-je à l’infirmière, reconnaissant qu’elle accepte de donner davantage d’anti-douleurs à Morgana. Je ne quittais plus ma compagne des yeux, espérant avec impatience qu’elle allait vite être soulagé. Alors, quand je compris qu’elle retombait dans un certain sommeil, mon regard bleu se déposa sur l’infirmière, à la fois déçu et inquiet. Était-ce normal ? Elle sembla comprendre mon silence, puisqu’elle tenta de me rassurer en m’expliquant que Morgana pouvait prendre du temps avec de se réveiller complètement. Je hochais donc la tête et m’asseyais à nouveau dans la chaise, prêt à patienter à nouveau.

Effectivement, Morgana pris un petit moment avec de reprendre réellement connaissance. Ses doigts touchaient le creux de ma main. Mais elle gémissait toujours et mon cœur se serra. J’aurais tellement lui arracher sa douleur, même si cela signifiait me l’infliger à moi-même. Seulement, j’étais impuissant, comme le jour où elle avait mis Rose au monde. Je portais toute mon intention sur elle. Et comme je connais parfaitement Morgana, je compris qu’elle commençait à paniquer de la situation, bien que je ne puisse être sûr de la raison. Était-elle effrayée par ce qu’il s’était passé huit jours plus tôt, ou bien justement ne s’en souvenait-elle pas, ne comprenant donc pas ce qui lui arrivait ?

Je pris sa main dans la mienne et déposa un baiser dessus. « C’est moi, Will… tout va bien. Tu vas très vite te sentir mieux. » Je n’étais pas certain de mes paroles, soyons clairs sur ce point. Mais je voulais que Morgana se détendre, qu’elle ne se crispe pas et qu’elle puisse se reposer pour lui permettre de reprendre des forces. Je déposais un baiser sur sa tempe. « Tu vas vite te remettre sur pied… »



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Jeu 29 Juil - 17:32
Les yeux de Morgana se posèrent sur William, le regardant un long moment. Il était tellement doux, son contact lui faisait tellement de bien que les battements de son coeur se mirent à ralentir pour reprendre un rythme normal. Elle serra sa main, s'accrochant à lui comme un mollusque à son rocher. Ou un koala à son arbre. Dans son état, il était sa personne de confiance. Sa présence la rassurait, comme il avait toujours réussi à faire.

L'infirmière arriva, s'approchant tranquillement. Elle se présenta à Morgana, lui expliqua la situation sans rentrer dans les détails. Il était inutile de la faire paniquer dans son état, ils auraient tout le temps d'en discuter plus tard. Elle partit chercher le médecin, qui s'empressa de venir pour lui faire quelques examens basiques. Elle se contentait d'à peine hocher ou secouer la tête à ses questions, extrêmement fatiguée. C'était trop envahissant, il y avait trop de mouvements et de personnes qui parlaient. Elle aurait préféré rester dans sa bulle avec William, qui s'assurait de la rassurer et était très calme avec elle.

Le médecin finit par partir, l'infirmière revenant pour déposer un pichet d'eau. Elle expliqua qu'il pouvait aider Morgana à boire quelques gorgées de temps en temps, si elle le voulait. Ca aiderait à soulager sa gorge qui devait être douloureuse, après avoir été intubée et inconsciente pendant huit jours. La brune hocha la tête, pointant du doigt le verre d'eau. Comme l'infirmière était encore présente, elle commença à vouloir l'aider. Morgana secoua la tête et pointa Will du doigt. Elle refusait qu'une autre personne ne l'aide, autre que lui. L'infirmière souleva le masque à oxygène qu'elle plaça de côté. Elle expliqua à William qu'il fallait lui remettre lorsqu'elle aurait terminé, avant de s'eclipser et de les laisser seuls. Lorsque Morgana but quelques gorgées d'eau, elle referma ses yeux un instant. Elle se sentait tellement fatiguée. On l'avait beaucoup bousculé alors qu'elle était à peine réveillée. Et elle avait tellement mal, ses sourcils foncés pour le souligner. Il lui fallu quelques minutes avant de rouvrir ses yeux et de les plonger dans ceux de son compagnon.

- Will...murmura-t-elle d'une voix très rauque.

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Jeu 29 Juil - 18:17


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Morgana & William


L’infirmière et le médecin ne tardèrent pas à nous rejoindre, alors que Morgana s’était enfin réveillée. Je remerciais silencieusement cette femme pour ne pas donner des détails qui ne feraient que paniquer davantage ma compagne. On lui expliqua donc la situation, les raisons pour lesquelles elle était ici, mais aussi que toutes les douleurs qu’elle pouvait ressentir actuellement étaient normales, qu’elles se calmeraient assez rapidement, cela étant en partie dû au fait qu’elle avait été plongée dans le coma pendant huit jours.

Finalement, nous nous retrouvâmes seuls dans la chambre. Comme Morgana désirait boire un peu d’eau, je l’y aidais en apportant le verre à ses lèvres, en prenant garde à ce qu’elle puisse prendre son temps. « Doucement… manquerait plus que tu te noies. », lui lançais-je dans un murmure, non sans esquisser un sourire taquin, espérant que j’allais pouvoir détendre l’atmosphère, conscient qu’elle était en train de souffrir de la situation.

Je jouais avec ses doigts, quand elle prononça mon nom. J’étais heureux de pouvoir entendre à nouveau le son de sa voix et voir ses yeux ouverts. J’avais vraiment cru, huit jours plus tôt, l’avoir perdue. Et je ne voulais plus avoir à vivre cette situation, alors qu’à l’heure actuelle, je ne parvenais pas à retirer certaines images de mon esprit. En fait, j’avais juste envie de cesser de penser. Mais je ne comptais pas en parler car la priorité, c’était bien évidemment l’état de Morgana. Mon état, lui, passerait. J’étais juste un peu secoué. Maintenant que la jeune femme avait repris connaissance, tout allait s’arranger. « Oui ? » Je caressais ses cheveux noirs du bout des doigts, en lui adressant un fin sourire, ému qu’elle soit là, consciente, à mes côtés. Mes yeux en étaient d’ailleurs rougis par les larmes.



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Jeu 29 Juil - 18:49
Malgré la douleur, Morgana remarqua que William avait les yeux rouges. La jeune femme fonça légèrement les sourcils, s'inquiétant pour son compagnon. Elle savait qu'il s'inquiétait toujours pour elle, peut importe ce qu'il se passait. Mais sa barbe était mal rasée, il avait les traits tirés qui montrait qu'il dormait peu, il avait les yeux rouges comme s'il allait pleurer. Bien qu'elle ne se souvenait pas de ce qu'il s'était passé, elle s'imaginait bien que ça avait été très dur pour lui. Et qu'elle avait dû passer pas mal de temps inconsciente, pour qu'il ait l'air de ne pas avoir pris soin de lui depuis plusieurs jours.

- Tu... Elle prit une inspiration, c'était difficile de parler. Surtout qu'il lui fallait respirer et parler en même temps. Quelque chose de naturel, de facile à faire en temps normal s'avérait être une véritable épreuve. Tu...Pleure... Reprit-elle toujours aussi difficilement.

Elle ferma ses yeux, ça lui demandait beaucoup d'énergie de parler. Tout ce qu'elle pouvait faire, ça lui drainait le peu de force qu'elle avait. Elle se sentait épuisée, alors qu'elle n'avait pas fait grand chose. Pourtant, elle sentait que son compagnon était éprouvé par la situation et luttait pour ne pas s'endormir. Il semblait avoir besoin d'elle. Le problème, c'est qu'il lui caressait les cheveux. Et s'il y a bien une chose qui l'apaisait, c'était ça. Donc c'était difficile de lutter.

Elle ouvrit de nouveau ses yeux, posant son regard sur celui de William. Elle bougea sa main pour la poser sur la joue de son compagnon.

- Je suis..là..., murmura-t-elle. C'était tout de suite un peu moins difficile de chuchoter, plutôt qu'adopter un timbre de voix normal. Elle caressait la joue de Will du bout des doigts, avant de reposer son bras sur le lit. C'était encore une fois, trop difficile de faire quoi que ce soit. Garder une position, faire un mouvement par exemple. Il lui faudrait quelques jours avant de reprendre des forces.

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Jeu 29 Juil - 21:58


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Morgana & William


J'esquissais un sourire en entendant Morgana s'inquiéter de me voir pleurer. Je ne pleurais pas de tristesse, mais de joie. Car la voir là, consciente, c'était un putain de rayon de soleil après ces huit jours de cauchemar. Je tournais la tête, venant déposer un baiser dans la paume de sa main, alors qu'elle était venue caresser ma joue.

- Je pleure parce que je suis heureux que tu aies repris connaissance.

Je me mordillais la lèvre inférieure, en pensant que je ne serais pas le seul à être soulagé par cette nouvelle. Dès que j'aurais un peu de temps, je téléphonerais aux enfants, à la famille de Morgana, mais aussi à nos proches et à nos collègues qui s'inquiétaient tous de l'état de la jeune femme.

Et si les huit derniers jours avaient été particulièrement éprouvants pour moi, je ne pouvais me plaindre d'être seul. La famille de Morgana était d'ailleurs très présente, en particulier sa mère qui, bien qu'elle se rongeait les sangs, faisait tout son possible pour me décharger, en s'occupant quand elle le pouvait, par exemple, des enfants dans l'espoir que j'arrive à fermer l'œil le temps de quelques heures pour me retaper un peu. J'avais donc hâte de pouvoir la prévenir que sa fille était sortie du coma, qu'elle finirait par se remettre sur pieds, bien que la route serait probablement longue et semée d'embûches.

Car oui, Morgana s'en remettra, j'en étais persuadé. C'est une femme forte qui, je le sais, sera soutenue et épaulée par tous et surtout, par moi. Je ne la laisserais pas tomber, c'est une chose certaine. On traversera cette épreuve ensemble, car nous formons un binôme, et pas n'importe lequel.

- Il faut que tu te reposes, tu es à bout de force… tu as besoin de sommeil pour récupérer., murmurais-je en me penchant vers elle pour déposer un baiser sur sa tempe. Mes doigts continuaient de jouer avec ses cheveux, sachant que ce geste l'apaisait. Et effectivement, Morgana avait besoin de sommeil. Je voyais à quel point rester éveiller pour tenir une conversation lui prenait de l'énergie, ce qui n'était pas très étonnant quand on y pense.

- Je t'aime tellement…

Je lui adressais un tendre sourire.


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Jeu 29 Juil - 23:48
Lorsqu'il lui conseilla de dormir, Morgana se contenta d'hocher la tête et de fermer les yeux. Il lui fallu à peine quelques minutes pour tomber dans les bras de Morphée, l'emmenant dans un sommeil profond et reposant. C'est ce qu'il lui fallait, après l'épreuve que son corps avait subit.

L'infirmière rentra dans la chambre au bout d'une heure, pour vérifier comment se portait Morgana. Elle ne fut pas surprise en la voyant dormir, rentrant silencieusement et offrant un sourire sympathique à William. Elle vérifia les constantes de la brune, s'assurant que tout allait bien. Elle finit par se tourner vers l'homme qui avait retrouvé sa place sur la chaise depuis que la blessée dormait.

- Vous devriez rentrer chez vous et annoncer son réveil aux enfants, le conseilla-t-elle avec douceur. Elle dormira sûrement jusqu'à demain matin, donc vous ne raterez pas grand chose.

L'infirmière poussa William jusqu'à la sortie, continuant à lui expliquer pourquoi il devrait rentrer. Pour se reposer, se tailler la barbe, prendre une douche ou manger, par exemple. Passer du temps avec ses enfants, décompresser furent d'autres de ses arguments. Il lui fallait de repos, s'il comptait soutenir Morgana dans cette épreuve. Ca allait être éprouvant pour lui, également.

***

Quand William rentra, Gabriel était dans le jardin. Il était adossé contre un arbre, caressant Vasco d'un geste machinal. Ca faisait huit jours que le chien collait l'adolescent. Tout le monde souffrait, tout le monde avait le droit à des câlins de l'animal (qui lui-même semblait chercher Morgana) mais... avec Gabriel, c'était différent. Il y avait quelque chose qui faisait penser que le chien s'était donné comme mission de rester avec lui, de ne pas le laisser tomber.

L'adolescent ne s'aperçu pas tout de suite, que William s'approchait de lui. Quand ce fut le cas, Gabriel leva tout doucement la tête vers lui. Ses yeux brillaient de tristesse, rougit par les larmes. Il avait pleuré. Cette situation lui rappelait des souvenirs douloureux, d'autant plus qu'il se demandait ce qu'Angela et lui allaient devenir si leur mère décédait. Ils n'auraient plus aucun parent.

Quand il s'aperçu que William avait un léger sourire, il se leva directement.

- Maman est réveillée ?, demanda-t-il, les yeux remplis d'espoir. Quand un hochement de la tête de la part de William confirma cette nouvelle, il se précipita dans ses bras en éclatant en sanglots. Il lui fallu de longues minutes avant qu'il ne se calme. Comment elle va ? Je peux la voir ?

***  

Morgana se réveilla, le lendemain matin. Ca avait été une nuit compliquée, entre la douleur et les cauchemars qu'elle s'était mise à faire. S'était-elle réveillée ? De nombreuses fois, en hurlant ou pleurant. Elle avait fait courir les infirmières dans sa chambre à de nombreuses reprises, celles-ci s'inquiétant pour leur patiente. Alors, dormir s'était avéré compliqué. D'autant plus qu'elle souffrait, malgré les doses importantes de médicaments.

A peine fut elle réveillée qu'on l'incita à manger un petit déjeuner (léger pour réhabituer son estomac à de la nourriture solide), puis un médecin passa la voir pour faire des examens complets. Elle passa une partie de sa matinée à faire des scanner, des radios, et tout ce qu'il fallait faire. Elle était tellement exténuée qu'elle se rendormit un moment. Quand elle ouvrit de nouveau ses yeux, elle entendit la porte s'ouvrir sur William. Elle fit un sourire fatigué, elle était contente de le voir.

- Tu es là, murmura-t-elle d'une voix rauque et encore douloureuse. C'était mieux qu'hier, néanmoins. Et malgré la fatigue, elle semblait plus réveillée et alerte. Même si elle était contente de le voir, il restait une part d'elle qui était de mauvaise humeur. Elle n'arrivait toujours pas à bouger ses jambes et le médecin était inquiet à ce sujet.

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Ven 30 Juil - 16:07


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Morgana & William


J’observais Morgana se rendormir à une rapidité qui traduisait son épuisement. Pendant plusieurs minutes, je la contemplais, là, dans les bras de Morphée où tout semblait plus calme et apaisant pour elle. J’avais repris place sur la chaise et finissais, moi aussi, par m’endormir malgré moi, la main de la jeune femme dans la mienne. Disons plutôt que je somnolais, puisqu’il était compliqué d’avoir un sommeil réparateur sur une chaise si peu confortable. Ainsi, quand l’infirmière rentra dans la chambre, j’ouvrais aussitôt les yeux, quelque peu nauséeux et les traits tirés, complètement exténué. Je répondais à son sourire par le mien, plus faible, puis l’observais contrôler les constantes de ma compagne. Finalement elle se tourna vers moi et me conseilla de rentrer pour me reposer et prendre soin de moi. Effectivement, je me trouvais dans un état assez pitoyable, presque cadavérique, qui me donnait une allure amaigrie. Je n’eus pas le temps de protester quoi que ce soit que l’infirmière me poussa avec toute la gentillesse et la bienveillance du monde en dehors de la chambre. Elle me proposa même d’appeler un taxi, ne sachant pas si j’étais en état de reprendre le volant. Je déclinais sa proposition, jetais un dernier regard à Morgana, puis décidais de rentrer chez moi.

***

Voir Gabriel aussi soulagé me réchauffa le cœur. Avec l’émotion, il s’excusa de ce qu’il avait pu me dire, quelques temps plus tôt. « Tu sais, toi et moi on se disputera plus d’une fois mais sache une chose : jamais je ne pourrais t’en vouloir de quoi que ce soit. Je t’aime trop pour ça. »

Le reste de la famille fut extrêmement soulagé, y compris la mère de Morgana qui semblait remercier la terre entière pour ce miracle. Et en voyant ma mine, elle m’informa que ce soir, elle garderait les enfants pour me permettre de me reposer. J’avais bien tenté de m’y opposer, car elle-même devait avoir des troubles du sommeil, rien n’y faisait, car elle ne me laissa pas le choix. Je me retrouvais donc seul, quelques heures plus tard. Je tentais de m’endormir, sans y parvenir. A chaque fois que je tombais dans le sommeil, je me réveillais en sueur, en sursaut, agressé par des images et des souvenirs violents.

- Tu sais ce qu’il te faut ?, me demanda Hayden qui, finalement, était venu me voir pour s’assurer de mon état. « Laisse-moi deviner, d’un joint ? », lui répondis-je en arquant un sourcil, exaspéré. Hayden a toujours eu un faible pour ce genre de produit. Il me lança un large sourire. « Puisque c’est toi qui propose ! » Aussitôt dit, aussitôt fait, il me collait un joint dans les mains. « Quand est-ce que tu te mettras un jour dans la tête que je suis flic, Hayden ? » Mon meilleur ami haussa les épaules. Il savait que ce genre de choses m’avaient toujours exaspéré. Je me souviens parfaitement de notre collocation, de nombreuses années plus tôt, lorsque nous étions étudiants, lui en droit, moi dans l’école de police, et qu’il faisait des soirées où un peu trop de drogues, à mon goût, tournait. « Détends-toi, c’est juste un peu d’opium, à faible dose. Et puis, vous avez pris bien pire que ça, à l’armée. » Je fronçais les sourcils. « Oui, pour ne pas mourir. Il y a une petite différence, tu ne crois pas ? » Hayden me dévisagea avec un regard taquin. « Vu ta gueule, crois moi, j’ai l’impression que t’es déjà un peu mort. » Je lui adressais un doigt d’honneur, bougon, et lui éclata de rire. « Aller, fais ce que tu veux. Mais pense vraiment à dormir et à aller voir un psy. »

***


Hayden est resté avec moi cette nuit-là. J’avais fini par me laisser tenter par cette substance pour, juste une fois, récupérer un peu de sommeil sans laisser mes vieux démons prendre le dessus. Lui, n’a rien consommé, pour garder un œil sur moi et s’assurer que je réagirais bien. Pour ma part, je passais une bonne soirée, détendu, joyeux, avant de m’endormir comme une masse pour dormir près de douze heures.

Le lendemain matin, j’étais un peu dans les vapes, mais globalement reposé. Je retrouvais Hayden, étalé dans le canapé, la télécommande dans la main. Je filais sous la douche, taillais ma barbe, puis nous fis couler un café. Lorsque mon meilleur ami se réveilla et croisa mon regard, il afficha un sourire. « Et bien voilà un nouvel homme ! Mais je te préviens, je ne compte pas t’en redonner. » Il prit un mug de café qu’il but, la tête enfarinée. « Ca tombe bien, je ne comptais pas en reprendre. »

***

Je pris la direction de l’hôpital afin de retourner voir Morgana. On m’expliqua les examens qu’elle avait passé, mais également les difficultés rencontrées, notamment durant la nuit. Je ressentis bêtement une forme de culpabilité d’avoir, pour ma part, pu dormir avec tant de facilité. Une fois arrivé dans la chambre, j’ouvrais doucement la porte et aussitôt, Morgana ouvrit les yeux. Son sourire me réchauffa le cœur, bien qu’il fût faible.

- Salut toi. Comment ça va aujourd’hui ? Il paraît que tu as pu prendre un vrai petit-déjeuner ?, lui demandais-je en lui adressant un beau sourire, avant de déposer un baiser sur ses lèvres. Finalement, je sortais de ma veste deux dessins : un d’Angela, et un de Saeed. « Ils ont à tout prix voulu te faire un dessin. Gabriel m’a demandé quand il pourrait venir te voir. Je lui ai dit que pour le moment, tu étais trop fatigué. Mais… c’est toi qui décides. »


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Ven 30 Juil - 16:38
Morgana observa William s'approcher d'elle, les yeux lourds de fatigue, les traits tirés mais lui souriant pour le rassurer. Tant qu'elle ne bougeait pas, la douleur était supportable et elle arrivait à prendre sur elle, pour ne pas inquiéter son compagnon. Il devait déjà avoir assez souffert comme ça, pendant huit jours et elle ne voulait pas en rajouter. Bien qu'elle voulait juste hurler sur tout les toits qu'elle souffrait.

- Ca va, répondit-elle. Il y eu un instant de silence, où elle prit un moment pour réfléchir. William n'allait jamais croire qu'elle allait bien, parce qu'elle se doutait que ça se voyait sur son visage que ce n'était pas le cas. Enfin...J'ai mal. Et je ne peux pas bouger mes jambes, mais...je suis en vie. C'est le plus important, non ? Elle essayait de se résonner pour le moment, mais elle savait bien qu'à un moment elle n'y arriverait plus et qu'elle péterait un plomb. Et malgré ce qu'elle disait, le fait qu'elle n'arrivait pas à bouger ses jambes l'affectait beaucoup et lui rappelait des très mauvais souvenirs. Souvenirs qui se mélangeaient à ce qu'il s'était passé huit jours plus tôt, dans ses cauchemars. Elle n'arrivait pas à fermer les yeux sans voir ce qu'il s'était passé la semaine dernière ou ce qu'il s'était passé lorsqu'elle avait perdu son père. Ca restait compliqué à gérer dans sa tête.

Quand il lui parla du petit déjeuner, elle releva ses yeux vers lui pour sortir de ses pensées et hocha un peu la tête.

- Le médecin pensait que c'était une bonne idée d'essayer, mais ce n'était pas grand chose.

Ca faisait une journée qu'elle était réveillée, mais il semblait que les médecins essayaient de la motiver et de lui montrer qu'elle était capable de faire des choses, malgré ses jambes non fonctionnelles et ses difficultés à faire le moindre mouvements, à cause de la douleur que réveillait chaque geste.

Quand il sortit les dessins, un sourire un peu plus large étira ses lèvres. Elle était touchée qu'ils aient absolument voulu lui faire des dessins.

- Ils sont adorables, murmura-t-elle d'une voix tremblante, prenant conscience qu'elle ne le verra pas de si tôt. Elle avait demandé au médecin, combien de temps elle resterait à l'hôpital. Considérant son état, il lui faudrait plusieurs semaines avant de sortir. Ca lui avait mis un coup au moral, mais quand William était rentré dans la pièce, elle avait essayé de tout mettre de côté. Encore une fois, pour ne pas l'inquiéter. Tu peux les accrocher ?, demanda-t-elle en pointant le tableau en liège qui était en face du lit. Ils étaient à disposition pour les patients, pour qu'ils puissent accrocher des photos, des dessins, etc. Ca aidait certaines personnes à garder le moral. Le tableau était vide, pour l'instant. Elle voulait que les dessins y soient accrochés.

Concernant Gabriel, Morgana réfléchit un moment. Avait-elle envie que son fils voit sa mère dans cet état ? Elle n'en était pas sûre, mais en même temps... elle en avait besoin. Bien sûr qu'elle était fatiguée, mais rien ne pourrait plus l'aider que d'avoir des membres de sa famille à ses côtés. Angela serait trop jeune pour venir, tant qu'elle serait dans le service de réanimation. Mais...Gabriel était assez âgé pour venir. Et elle pensait à lui. Cette semaine avait dû être tellement intense, tellement effrayante. Il avait besoin d'être rassuré et le seul moyen de le faire, ce serait en venant ici.  

- Tu peux l'emmener, murmura-t-elle. J'ai besoin de le voir et je crois que lui aussi... Elle marqua une pause. Comment ils vont, d'ailleurs ? Et toi ?

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Ven 30 Juil - 21:31


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Morgana & William


Je connaissais bien assez Morgana pour me rendre compte qu'elle n'était pas totalement sincère. Je remarquais aussi les traits tirés sur son visage, autant dus à la fatigue qu'à la douleur. J'imaginais sans difficulté que ces moments devaient être délicats et frustrants pour elle. Je le savais car j'avais moi-même vécu ce type de situation, lorsque je fus rapatrié aux États-Unis, dans un état pitoyable, la jambe si blessée que j'avais dû faire une longue rééducation pour pouvoir m'en servir à nouveau. Alors, pour faire comprendre à Morgana qu'elle n'avait pas à faire semblant avec moi, que j'étais prêts à entendre ses craintes et ses plaintes, je lui répondais :

- Oui, tu es en vie et c'est le principal. Mais ça ne te retire pas le droit d'être en colère ou d'avoir des craintes.

J'imaginais aussi que cette situation devait faire revivre chez elle des souvenirs douloureux d'un vieil accident de voiture. Je posais ma main sur sa jambe.

- Tu remarcheras, on se battra ensemble pour que te remettes sur pieds. Et ça prendra le temps qu'il faudra. Personnellement, je ne suis pas pressé. J'ai pris une carte de fidélité à la cafétéria en bas. Faut que je rentabilise. , repris-je en me mordillant la lèvre inférieure pour ne pas rire de mes conneries. J'étais conscient que la suite n'allait pas être simple, mais je me sentais assez fort pour soutenir la femme dont j'étais tombé éperdument amoureux.

Morgana sembla touchée de voir les dessins des enfants et ne tarda pas à me demander de leurs nouvelles et des miennes. Je récupérais les dessins pour les accrocher sur le tableau en liège.

- Ils vont bien. Tu leur manques beaucoup mais ils sont rassurés que tu te sois réveillée. Là, ils sont chez ta mère.

Je savais que Morgana allait avoir beaucoup de mal à se passer des enfants. Ils devaient déjà terriblement lui manquer. Et puis il y avait Rose, qui était à un âge où elle évoluait beaucoup. Dès qu'elle sortira du service réanimation, il sera plus simple pour les enfants de venir. Mais, concernant Gabriel, lui avait l'âge de venir la voir. Mais j'hésitais car je craignais que voir sa mère dans cet état, branchée de toute part, le fasse paniquer. Voilà pourquoi je voulais connaître le point de vue de la principale intéressée. Après tout, elle savait ce qui serait le mieux pour lui.

- Alors je l'emmènerai.

Je lui adressais un sourire et sortais mon téléphone portable pour lui montrer une vidéo de Rose et des enfants, où chacun disait un petit mot à Morgana et lui envoyait des bisous.

- Tu vas bientôt pouvoir tous les voir. Et si tu as assez d'énergie, on peut même les appeler en visio.

Oui, les enfants seraient la première motivation et la plus grande force de Morgana pour se remettre sur pieds.


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Sam 31 Juil - 15:17
- Hm.

C'est tout ce que Morgana répondit, à propos de la colère ou de la crainte qu'elle avait le droit d'exprimer. Etait-elle en colère ? Bien sûr, ces trois hommes l'avaient poignardé sans aucune pitié. Ils n'avaient eu le temps que de lui planter un couteau deux fois, mais elle avait le sentiment qu'ils auraient fait bien plus s'ils avaient eu le temps. C'était des terroristes, après tout. A quoi s'attendait-elle ? Aucun d'eux n'avait de pitié ou de remord, si bien qu'ils auraient pu la tuer sans problème. C'était une chance que l'équipe soit arrivée et qu'ils aient réussi à la sauver. Mais... Elle ne pouvait s'empêcher d'être en colère. Ces hommes l'avaient poignardée, ils étaient la cause de son état. Cependant, le fait d'avoir été sauvée tout en n'étant pas certains de son état à son réveil... ça lui faisait ressentir un mélange d'émotions différentes. A la fois de la colère, de la frustration, de la crainte, du soulagement. Elle était perdue, fatiguée et elle souffrait trop pour être réellement certaine de ce qu'elle ressentait. Tout se bousculait, mais une chose est sûre, c'est qu'elle avait une envie intense de crier. De crier qu'elle avait mal, qu'elle voulait qu'on arrête de lui assurer qu'elle allait marcher quand aucun membre de l'équipe médicale était sûr de ça, qu'elle irait bien. Ca lui paraissait impossible à l'heure actuelle, d'aller bien. Malgré ce qu'elle disait. Les cauchemars et les souvenirs qui étaient dans sa tête, ça la marquerait à vie. Elle avait eu tellement peur. Elle qui avait peur de peu de choses.

- Ce n'est pas drôle, répondit-elle d'un ton tranchant à William, appréciant peu la blague. D'habitude, elle aurait levé les yeux au ciel en souriant. Aujourd'hui...C'était différent. Blaguer sur son état, sur ses incertitudes...ce n'était pas forcément la meilleure idée. Pourtant, elle savait ce qu'il essayait de faire. Il essayait de détendre l'atmosphère et de lui changer les idées. Elle ne pouvait pas s'attaquer à lui, pour ça. Surtout qu'il n'était pas fautif dans cette histoire. Mais c'était comme si elle était en roue libre, incapable de contrôler ce qu'elle ressentait tout en essayant si forte de ne pas montrer ses émotions.

Morgana détourna le regard, ses yeux fixant un point invisible. Elle se contentait d'écouter son compagnon, tout en étant plongée dans ses pensées. Quand il eut terminé, la jeune femme le regarda de nouveau.

- Et toi ?, demanda-t-elle d'une voix plus calme que quelques secondes avant. Tu n'as pas répondu.

Elle se doutait de la réponse, il allait essayer de lui dire qu'il allait bien même si ce n'était pas le cas. Il ne voudrait pas l'inquiéter, mais ce serait pire s'il lui mentait..

Quant aux enfants, ils lui manquaient déjà. C'était toujours horrible d'être loin d'eux, de ne pas pouvoir s'en occuper et s'assurer qu'ils allaient bien. Alors de savoir qu'elle serait à l'écart pour plusieurs semaines, ça lui minait le moral. Ca lui mettait le cafard.

- Un visio, ce serait bien, répondit-elle avec un peu plus de tristesse dans sa voix. J'ai envie de les voir...

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Mar 3 Aoû - 13:13


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Morgana & William


Morgana ne cherchait pas à cacher sa mauvaise humeur, et je ne pouvais pas lui en vouloir pour cela. Pour avoir déjà vécu ce genre de situation, je sais comme il peut être rageant d’être dans un tel état, sans la certitude que tout finira par s’arranger. Je me souviens, à l’époque, avoir ressenti un profond sentiment d’injustice. J’en voulais à la terre entière. Je me demandais pourquoi moi, j’avais survécu alors que mes frères d’armes étaient morts, sous mes yeux. J’avais même fini par penser que j’aurais préféré être à leur place. On m’avait répété à quel point j’étais chanceux de m’en être sorti, mais à quel prix ? Avec des traumatismes, aussi bien physiques que psychologiques ? Bien sûr, aujourd’hui, avec du recul, alors que je vivais avec la femme que j’aimais et cinq merveilleux enfants, oui, je prenais conscience que j’avais été chanceux. Je comprenais donc que Morgana ne soit pas encore à pouvoir prendre assez de recul sur la situation. C’était beaucoup trop tôt. Alors, quand elle me répondit sur un ton tranchant, là où, en temps normal, j’aurais immédiatement sorti les crocs, je me ravise et prends conscience qu’il est probablement un peu tôt pour tenter de plaisanter et détendre l’atmosphère.

- Excuse-moi., me contentais-je de lui répondre en croisant son regard. Oui, Morgana passera probablement par une phase où elle laissera exploser sa colère. Et je comptais bien être présent à ce moment-là, même si cela signifiait que je devrais m’en prendre plein la gueule, une bonne partie du temps. Il restait à savoir si j’aurais assez de sang-froid pour ne pas montrer les griffes à mon tour. Mais ce qui était certain, c’est que je ne fuirais pas face aux difficultés.

Volontairement, je n’avais pas répondu à sa question concernant mon état, à moi, préférant me focaliser sur les enfants. Mais c’était sans compter sur Morgana qui revenait à la charge, en me posant une seconde fois la question de telle sorte que je ne pouvais pas changer de sujet. Je croisais à nouveau son regard. Elle sentait que je n’étais pas au meilleur de ma forme, alors je décidais d’être sincère, sans pour autant tout lui dire. « Je mentirais si je te disais que je n’ai pas eu la peur de ma vie. Donc oui, ça a été un peu compliqué jusqu’à ce que tu sortes du coma. Maintenant, je suis rassuré. » Et c’était vrai. Je ne ressentais cependant pas le besoin de parler de tout ce qui gravitait autour de cela, des angoisses, du stress qu’avait généré chez moi cet évènement, tous les souvenirs pour la plupart morbides, qui m’étaient revenus de plein fouet au visage. Je me rendais compte, plus que jamais, que je n’étais pas parvenu à régler ce problème seul, comme j’avais été persuadé être capable de le faire. Finalement, je n’avais fait qu’occulter tous ces éléments pendant toutes ses années. Mais non, je ne voulais pas en parler, car cela n’était pas ma priorité. J’arrivais à un moment de ma vie où je me devais d’être le pilier de cette famille, celui qui serait capable de soutenir à la fois sa femme, mais aussi ses enfants. Le reste, ça attendra plus tard.

Est-ce que Morgana savait que je ne lui disais pas tout ? Aucune idée. Pourtant, j’avais été sincère sur le peu que je lui avais dit. Savoir Morgana réveillée redonnait assez de lumière dans ma vie pour que je parvienne à me raccrocher aux branches, même si ces dernières devaient s’avérer fragiles. Enfin il y avait les enfants. Et si c’était aux parents de s’en occuper, eux nous donnaient la force nécessaire, sans même qu’ils ne s’en rendent compte.

- Alors on les appelle en visio.

Je lui adressais un clin d’œil et déposais un baiser dans ses cheveux bruns dont le parfum m’avait manqué. J’appelais Gabriel en visio qui décrocha rapidement, sachant où je me trouvais.

- Salut mon grand. Tu vas chercher tes frères et sœurs et ta grand-mère ?, lui demandais-je alors que je m’approchais de Morgana pour qu’elle apparaisse aussi sur l’écran. J’espérais que, voir les enfants, allaient redonner un peu de baume au cœur à la jeune femme et lui donnerait envie de se battre pour tenter d’aller mieux.


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Sam 7 Aoû - 23:20
Rien que le fait de voir les enfants à l'écran, ça changea directement les idées de la jeune femme. Leurs petites bouilles émues, leurs yeux remplis de larmes et leurs sourires sur les lèvres. Elle voulait pouvoir leur essuyer les larmes, pour ne garder que le sourire mais ce serait impossible. Ils étaient derrières un écran, elle était coincée dans un lit d'hôpital.

- Mia cara, s'écria une voix, qui n'était pas encore à l'écran. Morgana reconnu celle de sa mère, qui apparu d'un coup et monopolisa l'attention. La vieille femme avait les joues trempée à causes des larmes. Mia figla, tu es réveillée.
- Si, mamma, répondit la brune en forçant un léger sourire. Sa mère sembla le remarquer, puisqu'elle lui fit un sourire compatissant.
- Je te laisse avec tes enfants, je verrais avec William quand est-ce que je pourrais venir te voir. Elle marqua un temps de pause, semblant réellement émue de voir sa fille éveillée, bien que ce ne soit que derrière un écran. Ti amo.
- Anch'io ti amo, mamma.

Gabriel reprit le téléphone, que sa grand-mère lui donna. Il avait été cherché les plus jeunes, ayant Rose sur les genoux et Angela à côté de lui. Saeed était chez sa mère, Stan se tenait derrière. Il était en retrait, comme s'il n'osait pas. Il semblait intimidé, il n'avait pas l'air de se sentir à sa place alors qu'il l'était.

- Maman, s'écria Angela, les sourcils foncés à cause de l'inquiétude. Quand est-ce que tu rentres ? Tu me manques !
- Je ne sais pas, mon ange, commença-t-elle avant d'essayer de bouger pour remettre correctement son oreiller derrière elle. Il était mal mis, ça la dérangeait. En essayant de le replacer, ça réveilla les douleurs qui n'étaient jamais parties. Elle avait envie de hurler, de pleurer. Elle souffrait, essayant de le faire en silence pour inquiéter aucun des enfants. Elle prit une grande inspiration pour continuer. Je vais essayer de rentrer le plus rapidement possible, mais c'est au médecin de décider. D'accord ?

Angela hocha la tête, ayant l'air triste. Morgana aurait voulu pouvoir enlever la tristesse des yeux de sa fille, se sentant fautive pour ça.
- Comment tu vas ?, demanda Gabriel.
- Je vais bien, je suis fatiguée mais je vais bien. Elle fit un sourire, qui n'était que mensonge parce que sa respiration était profonde pour essayer de contrôler la douleur. Elle se mordait l'intérieur de la bouche jusqu'au sang, lorsqu'elle ne parlait pas. Le tout, c'était de son contrôler pour ne pas les inquiéter.

Elle marqua une pause, les regardant un par un.

- Dites moi comment vous allez, leur demanda-t-elle. Toi aussi, Stan. Je veux savoir.

Elle prit une grande inspiration, elle voulait tellement rester en visio pendant des heures mais c'était tellement compliqué... alors elle les écoutait, se mordant l'intérieur de la lèvre et essayant de retenir ses larmes. Elle prenait sur elle, c'est tout ce qu'elle pouvait faire.

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Lun 9 Aoû - 10:22


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Morgana & William


L’émotion fut palpable lorsque Morgana pu avoir sa mère ainsi que les enfants, en visio, ce qui ne pu que décrocher sur mon visage un sourire. Seul Saeed manquait à l’appel, étant chez sa mère pour quelques jours, vu les circonstances. Stan, lui, restait quelque peu en rentrait. Je le savais très affecté par ce qu’il s’était passé, mais il semblait ne pas vouloir exprimer son mal être car il ne sentait pas cela justifier : Morgana n’était pas sa mère. Dans son esprit, il ne pouvait pas prendre la place de Gabriel ou d’Angela, dans cette tristesse. J’avais tenté de lui expliquer qu’il n’y avait pas que les liens du sang qui étaient importants et qu’il avait le droit, au même titre que les autres, y compris Saeed, de ressentir de fortes émotions dans de telles circonstances. Mais Stan était resté campé sur ses positions, entêté, expliquant que le petit garçon afghan pouvait en effet être triste, parce qu’il n’était encore qu’un enfant. L’adolescent avait donc décidé de refoulé toutes ses émotions pour soutenir Gabriel et Angela, et espérer de tous son cœur qu’ils ne finiraient pas orphelins comme lui l’avait été. Après tout, ils étaient déjà persuadés avoir perdu leur père.

Orphelins. Bien évidemment, je n’avais pu occulter l’hypothèse que Morgana quitte ce monde. Et si cette pensée était inacceptable pour moi, tant mon Amour était puissant, je pensais également aux enfants. Je n’aurais eu aucun droit sur Angela et Gabriel. Ils auraient probablement été chez un oncle et une tante, si leur grand-mère avait été jugée trop âgée pour s’occuper d’eux. Ou bien leur père aurait refait surface et les aurais pris sous son aile, m’arrachant pour toujours à eux. Ce genre de pensée me hantait. Je n’avais aucun droit sur Gabriel et Angela, et je ne cherchais pas à en avoir. Seulement, je les aime comme s’ils étaient mes propres enfants. Et s’il devait arriver quelque chose à Morgana, je n’aurais aucune arme pour défendre cette famille que nous avions fondé. Cette pensée me faisait froid dans le dos. Cela étant seulement dans l’hypothèse où Liam aurait décidé de refaire surface, car je savais que la famille de Morgana ne m’aurait jamais empêché de continuer à faire partie de leur vie.

Alors que Morgana parlait aux enfants, je la sentais s’agiter, sous la douleur. Elle faisait son possible pour ne rien laisser paraitre. Je croisais rapidement son regard et pris sa main, lui laissant l’opportunité de me la broyer autant qu’elle le souhaitait pour ne pas se mettre à hurler. Les enfants expliquèrent comment ils allaient. Stan répondit aussi, brièvement, ne voulant pas prendre trop de place. Et, comme le visio devenait compliqué, nous décidâmes d’y mettre fin, leur expliquant que Morgana les rappellera régulièrement. Alors que je raccrochais, je me tournais vers la jeune femme.

- Tu as plus mal encore que tout à l’heure ?, lui demandais-je, inquiet, même si je connaissais déjà sa réponse. Alors sans attendre la sienne, je sortais de la chambre pour aller chercher un médecin. Je ne supportais pas de la voir souffrir de la sorte. Quand nous revînmes dans la chambre, j’étais en pleine négociation avec l’homme, sur un ton peut-être trop agressif.

- Il faut augmenter la morphine, elle souffre trop.
- Monsieur, calmez-vous, nous allons réévaluer la douleur et ensuite, nous aviserons.


Traduction : cela allait prendre encore un certain temps.

- On ne parle pas d’une entorse là, ma femme s’est faite violemment agressée ! Alors la priorité, c’est peut-être qu’elle se sente soulagée et qu’elle n’ait pas envie de hurler à chaque fois qu’elle bouge d’un millimètre, non ?


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Mar 10 Aoû - 21:03
Morgana serra la main de William dans la sienne, l'écrasant comme si ça pouvait faire partir la douleur. Au moment où l'appel fut terminé, de grosses larmes se mirent à couler sur les joues pâles de la brune. Elle hocha la tête quand William lui demanda si elle souffrait plus qu'avant, se mordant la lèvre pour se retenir de crier de douleur alors qu'il s'en allait de la chambre. Il revint quelques minutes plus tard, se prenant la tête avec le médecin qui ne semblait pas lâcher la tête. Celui-ci lui fit plus d'examens. Qui lui firent mal, beaucoup plus mal que ce qu'elle avait déjà. Elle finit par pousser des gémissements à chaque mouvement, à chaque fois qu'il la touchait pour évaluer la dite douleur. C'était insupportable, invivable. Les larmes continuaient de couleur, alors qu'elle ne souhaitait qu'une chose : que ça soit terminé, d'une manière ou d'une autre.

On lui augmenta sa dose de morphine, finalement. Il lui fallu du temps avant qu'elle ne soit soulagée. Avant qu'elle ne le soit, elle s'était réfugiée dans les bras de William. Ca lui faisait du mal de bouger, mais elle avait tellement besoin d'être dans ses bras. C'était l'endroit où elle se sentait en sécurité, protégée. C'était impératif, qu'il la prenne au creux de ses bras. Elle en avait trop besoin. Elle avait besoin de sentir ses bras autour de son corps, de poser sa tête sur son coeur et de sentir son odeur rassurante. Alors, elle s'y était réfugiée pour pleurer. Sa respiration était rapide, paniquant presque à cause de la forte douleur et de son propre état.

Il lui fallu du temps, avant que la douleur ne devienne de nouveau supportable et qu'elle s'arrête de pleurer. Néanmoins, elle ne bougea pas. Elle resta dans les bras de son compagnon, sa tête posée sur son coeur et ses yeux lourds de fatigue. Chaque émotion, chaque examen ou crise de douleur ; ça l'épuisait. Elle était encore très faible, mais...dans les bras de William, elle se sentait bien. Elle se sentait mieux.

Elle releva doucement sa tête pour regarder son compagnon, s'enfonçant un peu plus dans son étreinte pour profiter de ce moment d'accalmie. Elle n'avait plus envie de bouger, elle n'avait plus envie de ressentir ce qui s'était passé plus tôt. Et pourtant, elle savait que ça arriverait de nombreuses fois.

- Merci d'être là, murmura-t-elle doucement, consciente que ça n'était pas une situation évidente pour lui. Elle caressait son torse du bout des doigts, replongeant dans ses pensées avant de sourire un peu. Je suis ta femme, hein ?, demanda-t-elle avec curiosité. Ils n'avaient jamais parlé de mariage, peut-être parce que ça faisait peu de temps qu'ils étaient ensembles. Morgana serait heureuse de l'épouser un jour, mais il y avait d'autres choses à gérer pour l'instant. Bien qu'elle espérait qu'il fasse sa demande sans trop tarder. Secrètement, elle n'avait pas envie d'attendre des années pour chaque étape.

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Jeu 12 Aoû - 12:04


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Morgana & William


Il était insupportable pour moi de voir Morgana dans cet état. Il est déjà très compliqué de voir quelqu’un souffrir, alors imaginez quand il s’agit de la personne que vous aimez… Jamais je ne me suis senti aussi impuissant, aussi inutile. J’avais envie de hurler ma colère, de lui arracher sa douleur, d’augmenter moi-même la morphine pour la soulager. Mais le médecin avait été catégorique, il voulait lui faire des tests avant. Des tests qui s’avérèrent douloureux. Alors que j’entendis Morgana se battre contre la souffrance, je faisais les cent pas dans la pièce. Si les tests furent rapides, d’un point de vue extérieur, pour Morgana, ils devaient paraître interminables. Quand le médecin décréta qu’il allait augmenter la dose de morphine, je le fusillais du regard, avec une expression qui traduisait parfaitement ma pensée, du genre « Ba oui, couillon, c’est ce que je te dis depuis le début… » Mais ces pensées ne franchirent pas mes lèvres.

Je m’installais sur le lit avec Morgana et cette dernière ne tarda pas à venir se caler dans mes bras. Je l’étreignais, avec douceur, faisant tout mon possible pour ne pas avoir le moindre geste brusque qui pourrait la faire souffrir. Finalement, la douleur finit par baisser et la jeune femme parvint même à m’adresser un fin sourire qui me réchauffa le cœur.

J’arquais un sourire, amusé par ce qu’elle me demandait. Non, le fait que je la surnomme « ma femme » n’était pas tombé dans l’oreille d’une sourde. Nous n’avions jamais parlé mariage. Si j’avais pensé me marier un jour, ce qui finalement ne s’était jamais produit, j’avais fini par renoncer à ce symbole, me disant que finalement, il n’est pas nécessaire d’avoir un bout de papier pour attester de l’amour que l’on peut porter à une personne. Avec Morgana, c’était encore différent. Je me mettais à envisager cette union, même si nous n’avions jamais abordé ce sujet qui restait assez délicat. Il ne faut pas oublier que Morgana est au courant que j’ai abandonné Solveig le jour de notre mariage – ce qui ne devait pas être très rassurant pour elle, avouons-le. Et d’autre part, je n’étais pas certain que la jeune femme ait fait une croix sur son mariage avec le père de Gabriel et d’Angela. Après tout, elle conservait toujours la bague et portait toujours son nom de famille, ce qui me laissait entendre que ce n’était pas encore le bon moment pour envisager ce genre de choses.

- Oui, tu es ma femme. Tu m’appartiens. Et puis, j’ai bien vue comment il te regardait ce médecin. J’veux pas qu’il pense que tu n’as personne dans ta vie., lui répondis-je sur un ton sarcastique, prenant la situation à la rigolade. Mais finalement, ne fallait-il pas être un peu plus sérieux ? Je déposais un baiser sur ses lèvres, avec tendresse, avant de croiser son regard. « Plus sérieusement, tu es la femme que j’aime et celle avec qui je veux passer le restant de mes jours. Celle avec qui… j’accepte d’être niais d’ailleurs… Alors oui, à mes yeux, tu es ma femme. »


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Jeu 12 Aoû - 19:34
- N'importe quoi, murmura la jeune femme quand William affirma que le médecin la regardait. Elle n'y croyait pas une seconde, persuadée qu'il essayait de trouver une raison à sa possessivité. Il semblait qu'il aimait faire savoir qu'elle était sienne, pas que ça la dérange particulièrement. Au contraire. Elle aimait qu'il réagisse de la sorte. Je dois faire peur et être horrible , continua la brune, s'étant regardé dans un miroir quelques heures plus tôt. Les hématomes qu'elle avait au visage n'avaient pas totalement disparu, d'autant plus qu'elle avait la peau plus pâle que d'habitude et de larges cernes sous les yeux. Rien de glamour en soit, ni de très sexy. La soit disant beauté naturelle que William prônait, reviendrait avec le temps. Pour l'instant ce n'était pas une priorité.

Les mots de William firent réfléchir la brune qui regarda son alliance autour de son doigt. Elle n'avait jamais pensé à la retirer, surtout pas habitude d'avoir une bague à son doigt. Ça faisait longtemps qu'elle ne voulait plus rien dire, si ce n'est que l'homme qui lui avait passé la bague au doigt lui avait brisé le cœur. Les révélations de l'année dernières avaient été difficiles pour elle, mais les paroles de son compagnon la firent réfléchir. Pourquoi garder une bague qui ne voulait plus rien dire ? Une partie d'elle ne pourrait jamais oublier ce qu'elle avait ressenti pour Liam et ce qu'elle avait vécu avec lui. Mais...aujourd'hui, celui qui était là, c'était William. Alors pourquoi garder une bague et le nom d'un homme supposé mort ?

Morgana détourna son regard pour poser ses yeux clairs dans ceux de William, s'y perdant un instant avant de lui faire un fin sourire. Ce qu'il s'était passé huit jour auparavant soulevait beaucoup de questions dans la tête de la brune, Will était là pour l'aider à surmonter tout ça. Pas Liam. Il n'était pas là pour ses enfants, que son compagnon considérait comme les siens.

Elle reposa son regard sur l'alliance à son doigt, la faisant tourner sur son doigts pendant quelques secondes et de la retirer. Elle la posa dans la main de William, le regardant profondément.

- Si on doit passer le restant de nos jours ensembles, porter cette bague n'a plus aucun sens.

Elle marqua une pause, reposant sa tête sur son torse. Elle avait l'impression d'avoir un poids en moins sur les épaules, à la minute où cette bague avait été retirée de son doigt.

- J'ai envie que notre couple puisse aller plus loin, le jour où on sera prêt. Et je dois me séparer de certaines choses, si je veux qu'on puisse avancer...

Et elle avait très envie d'avancer avec William. Parce qu'elle savait qu'il souleverait des montagnes pour la rendre heureuse, ce qui était le cas. Et elle savait qu'il ne la laisserait pas tomber dans cette épreuve. Elle avait une confiance aveugle en lui.

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Ven 20 Aoû - 17:32


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Morgana & William


- N’importe quoi, tu ne fais pas peur et tu n’es pas horrible. Disons juste que tu pourrais être élue la plus belle femme dans la catégorie Miss Zombie…

Je me mordillais la lèvre inférieure pour ne pas rire. Désolé, j’aime définitivement trop la taquiner, même si je sais que je risque clairement ma peau, vu l’état dans lequel elle se trouve. Je me rassure seulement avec le fait qu’elle ne puisse pas m’étrangler, avec le peu de force qu’il lui reste.

- Détends-toi, je plaisante. Tu es toujours aussi magnifique.

Et je le pensais réellement. Morgana restait la femme dont je suis tombé éperduement amoureux. Celle qui pouvait me faire mourir de rire, et quelques temps après, faire fondre mon coeur. Elle était celle avec qui j’aimais discuter, parce que j’aimais autant son intelligence que son physique. Et son physique... ce n’était pas quelques hématomes et des cernes qui allaient changer mon point de vue et le fait que je continuais d’avoir des papillons dans le ventre, quand je la vois.

Je l’observais jouer avec son alliance, avant de la retirer, ce qui eut pour effet de me surprendre. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle ait un tel geste. Pour tout avouer, ce n’était pas ce que je lui demandais, en tenant les paroles que je venais d’avoir à son égard, quelques secondes plus tôt. J’étais conscient de la puissance de la relation qu’elle avait pu avoir avec Liam. Et si elle n’avait pas retiré cette alliance plus tôt, c’est qu’il comptait encore. Il compterait toujours et je ne pouvais pas lutter contre ça. Comme Solveig et Sarah compteraient toujours pour moi, d’une manière ou d’une autre. On a tous des bagages que l’autre se doit d’accepter. Et je ne comptais pas déroger à cette règle.

- Je ne te demande pas de retirer cette alliance, tu sais ?, lui demandais-je, dans un murmure, alors qu’elle venait de mettre la bague dans le creux de ma main.

- Tu ne pourras pas te séparer de tout. Et moi non plus. Le passé a fait ce que nous sommes aujourd’hui. Tu auras toujours des éléments qui te feront penser à Liam. Angela et Gabriel les premiers. Et ça ne nous empêche pas d’avancer. On forme déjà une famille et nous avons même une petite fille ensemble.

Je déposais un tendre baiser sur ses lèvres, avant de plonger mon regard dans le sien, avant de lui redonner la bague.

- Garde-là, même si tu ne veux plus la mettre à ton doigt. C’est un bout de toi, et ça ne changera jamais les sentiments que j’ai pour toi, ni mon envie de passer le restant de mes jours à tes côtés.


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Lun 23 Aoû - 0:30
- Je sais, répondit Morgana, alors qu'elle venait de déposer son alliance dans la main de son compagnon. Je n'oublierais jamais mon histoire avec Liam, je ne regrette pas ce qu'il s'est passé mais cette alliance me rappelle qu'il m'a trahi et je ne l'avais pas réalisé avant maintenant.

Morgana marqua une pause, pensant ses mots devant William. Il était important qu'il comprenne où elle voulait en venir.

- Je l'ai aimé, j'ai pleuré sa mort, continua-t-elle, passant une main sur son visage pour chasser quelques larmes. Ca serait toujours un sujet difficile à évoquer, malgré les années. Elle n'arriverait jamais à guérir complètement de cette épreuve, tout comme William n'arriverait jamais à guérir de ses relations. J'ai vécu des moments difficiles, un deuil qui me paraissait insurmontable pour apprendre qu'il était encore en vie après huit années. Il n'a pas été là dans les épreuves les plus éprouvantes que j'ai vécu, celle qu'il m'a fait vivre... Morgana soupira longuement, toujours en colère après Liam. Elle l'avait aimé, autant qu'elle avait ressenti de la colère à son égard. Il est revenu, il est reparti sans un mot. Je n'ai aucune idée d'où il est, il a joué avec mon coeur et malgré l'amour que j'ai pu lui porter, ça ne changera rien à ce que je ressens aujourd'hui. Je suis en colère.

Elle tourna de nouveau la tête vers William, après avoir fixé le mur pendant de longues minutes. Ses yeux clairs étaient brillants de larmes, réellement chamboulée par tout ce qu'il s'était passé ces derniers jours. Ca l'emmenait à beaucoup réfléchir sur sa vie, à se remettre en question.

- Ca n'a plus aucun sens à mes yeux, de garder cette bague sur moi. Elle me rappelle autant de bons que de mauvais souvenirs. Et dans l'immédiat, ça me rappelle sa trahison plus que l'amour que j'ai pu éprouver. Ca me fait beaucoup de peine de la porter tout en sachant qu'il n'a pas été là pour m'épauler et qu'il ne le sera plus jamais.

Elle déposa de nouveau la bague dans la main de William, refermant les doigts de son compagnon autour de l'alliance.

- Je sais que tu seras là, alors c'est important pour moi que tu la range dans un endroit sûr. Je ne veux pas m'en débarrasser mais j'ai confiance en toi, pour la ranger là où je ne pourrais pas la perdre. Elle marqua une courte pause, lui faisant un sourire très triste, son visage marqué par l'épreuve qu'elle vivait actuellement. Et c'est très important pour moi de ne plus la porter, j'ai l'impression d'être entièrement avec toi. J'y pensais déjà depuis quelques temps...

Morgana posa de nouveau sa tête sur le torse de son compagnon, fermant ses yeux pour se reposer. Beaucoup d'émotions, de réflexions, de discussions. Elle se sentait épuisée.

- Je t'aime, tu sais ?

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Mar 24 Aoû - 12:10


Tell them everything

Morgana & William

Oui, Liam était parti aussi vite qu’il était revenu. Juste le temps de dire à Morgana qu’il était toujours en vie. Puis plus rien. Que s’était-il passé pour qu’il veuille renouer un contact, sans donner suite ? Bien évidemment, l’idée qu’il puisse revenir à n’importe quel moment n’était pas une idée très reposante. Mais je pensais davantage aux enfants. Gabriel et Angela pensaient toujours leur père mort. Et je ne pouvais m’empêcher de penser que l’adolescent nous en voudra terriblement s’il apprenait que nous sommes au courant qu’il est toujours en vie. A côté de cela… il y avait la relation que j’entretenais avec ces derniers. Je sais que je représente une figure paternelle et ce, avant même que Morgana et moi nous mettions ensemble. J’ai toujours été proche de la jeune femme et de ses petits. Je les voyais régulièrement quand nous n’étions encore que collègues et amis. Aujourd’hui, nous formions une famille. Plus que jamais, ce rôle de père, je le tenais pour tous ces enfants. Pourtant, je ne pouvais m’empêcher de penser que Liam n’avait qu’à refaire surface pour reprendre ses droits. Oui, c’était probablement égoïste de ma part mais à mon sens, il ne méritait pas ce rôle et je sais déjà que s’il devait revenir dans la vie de Morgana ou des enfants, nos échanges ne seraient pas cordiaux. Non, lui semblait se moquer de savoir ce que Gabriel et Angela devenaient, là où je donnerais ma vie pour eux, sans l’ombre d’une hésitation.

Mais malgré mes ressentis envers cet homme, je ne ressentais ni le besoin, ni l’envie, qu’ils soient partagés par Morgana. Elle avait vécu une belle histoire avec lui, et ensemble, ils avaient donné la vie à deux merveilleux enfants. Mais la jeune femme m’expliqua être tant en colère contre lui… je suis si bien placé pour savoir que la colère ne mène à rien de très positif. De la colère, j’en ai ressenti tant de fois. Elle ne m’a jamais soulagé de quoi que ce soit. Bien au contraire. Je dirais même qu’elle parvenait à me détruire de l’intérieur, en me poussant à prendre des décisions ou adopter des comportements peu appropriés.

J’écoutais chacune des paroles de Morgana, sans toutefois chercher à répondre. J’avais conscience que retirer cette bague était comme un symbole pour nous deux. Peu à peu, nous semblions accepter de nous délester de certains poids de notre passé, pour nous accorder le droit d’être heureux, ensemble. Forcément, cela me touchait. Elle venait de reposer la bague dans le creux de ma main. Jamais je n’aurais cherché à m’en débarrasser. Morgana est toujours en colère après Liam. Peut-être qu’un jour, elle parviendra à lui pardonner et à passer outre, comme cela a pu se faire entre Solveig et moi.

- Oui, je le sais., murmurais-je alors qu’elle s’était calée contre moi. Non, je ne doutais pas de l’amour qu’elle me portait. Je le savais sincère et puissant, tout comme le mien. « Moi aussi, je t’aime. », lui répondis-je en déposant mes lèvres sur sa tempe. « Aller, repose-toi, il faut que tu reprennes des forces. Je reste là, d’accord ? »



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Mer 25 Aoû - 15:38
Morgana s’était calée contre son partenaire, sa tête sur son torse et l’oreille contre son cœur. Le battement régulier de celui-ci, ça la rassurait. Si elle pouvait l’écouter, ça voulait dire qu’elle ne rêvait pas. Qu’elle n’était pas coincée six pieds sous terre, à vivre éternellement ce moment. Ça rendait les choses réelles. Ça la raccrochant à cette vie qu’elle avait failli perdre. Boum boum . Boum boum. Morgana ferma les yeux et écouta avec attention ce bruit, se laissant bercer par ce doux son. Pourtant, il résidait en elle, une peur de fermer les yeux. La nuit dernière avait été propice aux cauchemars. Aux souvenirs atroces de ce moment, à cette douleur qui l’avait accompagnée. A la peur qui l’avait étreinte ce une vieille amie. Alors, elle redoutait ce moment. C’était nécessaire, pour qu’elle reprenne des forces…mais l’idée de revivre ce moment, ça l’angoissait. Elle n’arrivait pas à se reposer correctement, à cause de ça. On lui disait qu’il faudrait qu’elle aille voit un psychologue, mais elle refusait. Elle réussirait à se remettre toute seule, de cette épreuve. C’est juste que ça venait de se passer. C’était trop récent.

Morgana regarda William un instant, ouvrant ses yeux clairs pour les plonger dans les siens. Il la connaissait si bien qu’il savait qu’elle était épuisée, au bout du rouleau. Ses yeux étaient lourds et il n’y avait rien de plus naturel que d’être fatiguée après une épreuve comme celle qu’elle avait vécu. Elle avait été poignardée et frappée avec une grande violence, victime d’une agression qui avait été sans pitié. Son corps aurait sûrement du mal à se remettre de cette expérience. Et bien qu’elle soit inquiète à l’idée de faire des cauchemars, la présence de William était rassurante. Peut-être dormirait-elle mieux, au creux de ses bras ? Elle l’espérait.

- Je vais essayer, répondit la brune sans grande conviction. Elle n’était pas sûre de réussir à dormir, encore moins sans cauchemars, mais elle était prête à essayer. S’il était là, s’il restait à ses côtés, peut être que ce serait possible. Elle ne pouvait pas le savoir sans essayer. Alors, elle referma ses yeux et se laissa tout doucement emporter par le sommeil. Elle tomba dans les bras de Morphine, sans avoir peur d’y rester cette fois. Elle avait la certitude qu’elle se réveillerai de nouveau. Et ça, c’était rassurant.

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