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tell me your story | Aleksej

@ Invité

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Mar 19 Avr - 14:23
Cela faisait maintenant quelques mois, peut-être même quelques années que Marley participait à ces réunions. Parfois en tant qu’invité, partageant son expérience. Parfois, il se contentait de les animer, d’écouter, silencieux, les témoignages de ses pairs. Souvent, c’était douloureux. Poignant. Il avait du mal à contenir la peine partagée mais se devait de rester neutre. Dans son rôle d’animateur. Tant bien que mal, il lui arrivait de sortir avec l’un ou autre des participants pour prendre l’air, lorsque cela devenait trop difficile. Tant que possible, il voulait rester dans la sobriété : tourner au pathos pouvait être dangereux et surtout ne mènerait nulle part.

Comme souvent, il avait terminé la séance pensif. Comme retenu dans son rôle, encore quelques instants. Dans son crâne, raisonnaient encore et encore les récits de ceux qui au fil du temps, devenaient souvent des amis, plus que des membres du Drive Safe.

Cigarette à la bouche, il s’apprêtait à sortir lorsqu’il remarqua un nouveau membre. Un homme qu’il n’avait jamais vu avant ce soir et duquel il s’approchait histoire de se présenter :

« bonsoir. Je suis Marley. C’est moi qui ai animé la réunion, ce soir. Vous me remettez ? » il adressait un sourire à l’homme, lui tendant la main afin de serrer la sienne « c’est la première fois que je vous vois ici… heum… est-ce que ça s’est bien passé pour vous… ici ? » d’un ton bienveillant, il s’assurait que l’homme n’ait pas été trop secoué par les divers témoignages : bien évidement, ça dépendait de chacun. Mais Marley se rappelait encore de sa première réunion. L’estomac tout aussi en vrac que ses pensées embrumées, il n’avait pas été capable de mettre de distance. Ou plutôt, il ne l’avait pas jugé utile, bien loin de s’imaginer tout ce que ces gens avaient pu vivre. Au bout de quelques instants, il haussa les épaules et finit par proposer : « je vais souvent boire une bière, au bar, en face, après les réunions. Que diriez-vous de vous joindre à moi ? » il lui adressait un sourire et fermait son manteau. Tranquillement, il s’avançait, traversant le corridor puis tint la porte au nouvel arrivé dans le groupe… il était curieux de faire sa connaissance.

@Aleksej Svendsen tea

@ Invité

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Mar 19 Avr - 21:35
Il était passé presque six mois depuis l’accident d’Alice et Marc. Six mois que les enfants vivaient sous leur toit et que sa relation avec Solveig avait pris une tournure déplaisante. Il savait que ce n’était pas le décès de leurs amis ni l’arrivée des enfants qui étaient le fond du problème, mais cela avait tout de même ravivé de fortes émotions. Le couple faisait de son mieux pour améliorer la situation. Ils étaient au moins d’accord sur le fait qu’ils voulaient tous les deux que leur histoire traverse cette tempête. Et s’ils avaient à présent établi des nombreux rituels avec les enfants, Aleksej se sentait parfois défaillant. Il leur apportait tout l’amour dont il était capable mais il y avait des questions auxquelles il n’avait pas de réponses.

Ellie n’avait que cinq ans et il ne savait pas comment parler de l’accident de ses parents avec elle. Pourtant, il pouvait comprendre son traumatisme, partager sa peine. Ayant lui-même été victime d’un accident de voiture quinze ans plus tôt, il n’avait pas de mal à s’imaginer le choc émotionnel. Mais il était adulte. Il n’était pas sûr d’avoir les bons mots pour parler à un enfant. Pas sûr non plus que ses souvenirs ne le submergeraient pas s’il tentait l’expérience. Mais il voulait profondément bien faire. Il lui avait fallu presque quinze ans pour surmonter le décès de sa fille. Il ne souhaitait pas qu’Ellie traîne ce fardeau pendant d’aussi nombreuses années.

C’était probablement ce qui lui avait fait franchir le pas. Il voulait pouvoir apporter son soutien à la petite fille et à son petit frère le moment venu. Et il avait besoin de faire quelque chose qui le sortirait de cette routine dans laquelle Solveig et lui s’étaient enfoncés. Peut-être aussi qu’il avait réalisé que ses propres maux étaient encore à soigner. Il ne parlait jamais de Rebecka, de l’accident, de la manière dont il l’avait perdu. La douleur était toujours présente. Et elle engendrait de la peur. Peur de perdre les gens qu’il aimait. Une peur qui le paralysait de manière irrationnelle, il le savait.

Il avait prévenu sa femme qu’il ne serait pas rentré pour le dîner. Il n’était pas encore certain de devoir lui en parler. Il irait à la réunion et il aviserait ensuite. Il s’était donc rendu au rendez-vous fixé et s’était assis discrètement dans l’un des derniers rangs. En observateur. Les témoignages de tous ces inconnus avaient été bien plus poignants qu’il ne l’avait imaginé. La détresse des autres était difficile à encaisser et ravivait des émotions fortes. Il était sur le point de partir à la fin de la séance quand il entendit qu’on l’interpellait. Il déglutit avant de relever finalement le regard. C’était pour ça qu’il était venu, non ?

“Aleksej…”

Il serra la main de l’homme face à lui qui avait officié en maître de cérémonie le temps d’une séance. Aleksej n’avait jamais été très démonstratif, ni très avenant de prime à bord. Il était souvent distant avec les inconnus. Mais ce soir, ses barrières étaient tombées et il était las de se battre avec lui-même.

“C’est… Ce n’était pas évident…”

Il avait dû mal à savoir si c’était positif ou négatif. Un peu des deux probablement. S’il fut surpris par la proposition, il ne refusa pas d’office. Il y avait quelque chose de sécurisant à l’idée d’être en présence de personnes qui avait vécu le même genre de drame. Et puis il avait prévenu Solveig, elle ne l’attendait pas tout de suite. L’idée d’aller boire un verre était plaisante. Depuis que sa femme était sobre, c’était une activité qu’il avait rayé de ses pratiques courantes.

“Je… pourquoi pas oui. D’accord…”

@ Invité

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Dim 19 Juin - 10:23
Marley avait bien sûr remarqué l’homme au fond de la pièce, lorsqu’il avait commencé la séance. Mais il n’était pas immédiatement venu le voir. Pas qu’il s’en moque, ou qu’il ait mieux à faire : il aurait pu le saluer avant le début, lorsque tout le monde n’était pas encore arrivé. Mais il préférait laisser du temps au temps. Laisser les nouvelles têtes prendre leurs marques, s’imprégner du lieu, discuter avec leurs pairs : ici, tout le monde était dans le même bateau. A commencer par Marley, ce n’était pas pour rien, qu’il animait ces ateliers : plus concerné que quiconque, il pouvait comprendre la douleur de ces gens. Le changement radical opéré dans leur vie. Et encore, il avait eu de la chance ; personne n’était mort, ce jour là, si ce n’était sa carrière, morte et enterrée. On ne boxe pas, lorsque l’on est éclopé. Il boitait moins, aujourd’hui. C’était tellement discret, qu’on aurait pu être tenté d’oublier cet accident dont il avait été victime. Mais impossible d’oublier. Les mois à l’hosto, en rééduc. Les regards compatissants de ses amis, de ceux qui donnent l’impression qu’à tout moment on va mourir, qu’on est mignon de se battre, mais que c’est perdu d’avance. Et puis il y avait Eryn. Eryn que Marley avait perdue. Oh, elle n’était pas morte ; elle n’était pas dans la voiture, le soir de l’accident, et c’était tant mieux. Mais le manque était d’autant plus difficile à supporter. Réflexion de connard : Marley mordit l’intérieur de sa joue, il s’était promis de ne pas rester amer.

Pendant la séance, Marley avait observé, un peu curieux, l’homme au fond de la salle. Petit rituel pour le blondinet, qui s’évertuait à grapiller la moindre information qui pourrait l’aider, lorsque quelqu’un passait la porte du Drive Safe. Pas pour les potins, ça, Marley n’en avait rien à faire. Mieux : il avait été totalement vacciné : des années passées sous les projecteurs, sujets favoris des tabloïds, que Marley aurait aimé brûler tous, un a un… ça vous forge une volonté à rester plus… discret. S’il aimait avoir quelques informations avant de se lancer dans une discussion, c’était tout bonnement pour savoir à qui il avait à faire et ne pas faire d’impair. Pour ça, le langage corporel en disait beaucoup, entre autres.

« enchanté, Aleksej. » avait il répondu en lui serrant la main qu’il relâcha presque aussitôt. Il mit ses mains dans ses poches, écoutant son interlocuteur : s’il savait bien quelque chose, c’était qu’il fallait éviter par tous les moyens de croiser ses bras sur son torse : il ne voulait pas avoir l’air fermé à la discussion. En fait, il hésitait. Toujours par peur de blesser : « C’est jamais évident, la première fois. D’ailleurs… Quoi qu’il ait pu t’arriver… Saches que tu n’es pas obligé d’en parler de façon aussi ouverte que ceux qui ont témoigné ce soir. En fait… certains d’entre eux étaient assez hostiles à l’idée en arrivant ici, il y a plusieurs mois. Mais… Si tu as besoin d’un soutien, de parler de façon plus discrète… j’ai un bureau. Et toute l’équipe est là pour épauler, aussi. » il lui adressa un sourire bienveillant, attrapa la veste de son blazer (il faisait assez lourd, dans la pièce) et précéda Aleksej, lui tenant la porte. Puis il traversa la rue, veillant à ce qu’il le suive, et pénétra dans le bar, avant de demander « qu’est ce qui te ferait plaisir ? C’est ma tournée ! »

HJ:

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