J'ai une relation conflictuelle avec les fêtes de fin d'année, j'aime bien quand j'y pense parce que ça représente un des pics sociaux incroyable de l'année, et que ça agrémente une saison que je trouve atroce, mais franchement, c'est épuisant et tous les ans j'ai l'impression d'avoir couru un marathon.
Comme tous les ans j'ai fêté Noël chez mes parents dans le New Jersey, avec bien sûr ma sœur aînée et ses trois pestes. Sauf que cette année la sœur et les trois pestes sont là-bas chez eux, et qu'il y a pas le très con mais néanmoins autoritaire ex de ma sœur pour tenir ses mômes mal éduqués.

Bref, vous l'aurez deviné, je suis épuisée, et en prime je termine de préparer LA soirée du Nouvel An qui va tout donner, tout déchirer, et dont tout le monde parlera dans le milieu gay jusqu'au moins le 15 janvier !...

Epuisée je vous dis. J'ai donc décidé que j'ai besoin d'une pause et de parler à une copine et j'ai proposé à Nora, que je connais depuis que je suis ado et avec qui on s'est tellement jugées dans le passé que maintenant on y arrive plus – en tout cas moi c'est ça –, d'aller chercher ce qu'il me manque de déco pour la soirée.
J'ai un peu de mal à débrancher de mon taf, il faut le savoir.

« Et tu sais, William... Mais si Nora, William : le mec qui était au club d'échec et qui a soi-disant fait les championnats régionaux, rappelle-toi. Il était dans ma classe pff quand j'avais 15 ans je crois. Ou 16. Enfin bref, William, tu sais je m'entends bien avec sa copine eh bien lui, a fait une tentative de suicide. On est vraiment peu de choses. Qu'est-ce que tu penses de cette nappe ?! » je demande en étendant devant moi une nappe noire parsemée de fleurs kitschs, mais que je crois pouvoir pas trop mal assortir. Euh, peut-être seulement.