Tu caresses sa peau, observant le grain foncé de l’épiderme avec une certaine fascination. Le corps à demi-caché par la couette, tu profitais de la torpeur et de la lassitude de muscles fatigués pour te reposer tout contre elle, la main soutenant ta tête. Vous aviez laissé de côté les tablettes contenant les dossiers et les comptes des fonds d’investissements, abandonné quelques instants l’argent, les films, les budgets à prévoir et tout ce qui pouvait moduler la vie d’une productrice de cinéma et d’un lobbyiste. « Ta peau est magnifique. » Tu finis par te mettre en position assise et tu passes une main dans tes cheveux blond paille pour redonner une forme correcte à ton apparence. Tu n’as pas une belle gueule comme Matthew ou Agnès et tu dénotes parmi la plupart des membres de la haute société par la cicatrice qui te barre la gueule et le bégaiement qui ponctue la plupart de tes phrases. Tu aimes passer du temps auprès d’Azucena parce qu’elle ne commente pas, ne demande rien et elle vient elle aussi de si bas qu’elle n’a aucun droit à se permettre de juger sur les apparences ou les manières.

Tes jambes passent par-dessus le rebord et tu cherches des yeux ton caleçon, ta langue humecte tes lèvres et s’attarde sur la cicatrice. Tu te lèves pour attraper le sous-vêtement que tu enfiles et tu te relaisses tomber sur le matelas pour bailler, te gratter la joue et le cou.