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No need to laugh or cry, it's a wonderful life

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Dim 30 Aoû - 10:31


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feat @Otto Messina


(tw : violence)

Elle a envie de tous les voir au sol. Elle a envie du silence, que plus personne ne crie, ne rigole, ne s’amuse, n’hausse le ton. Elle crève d’envie d’éteindre les lumières et que tout s’arrête pour de bon. Ils sont rares les instants où Ornella s’énerve en public. Elle sait maintenant comment elle agit, elle sait que ses crises de colère sont d’une rare puissance. Elle sait aussi que pour les affaires et pour son image de donna, elle n’a pas le droit de montrer ce qu’elle est. Pas au casino en tout cas. Dans les bas-fonds de celui-ci, face à ses lieutenants ou à ses ennemis, c’est autre chose mais ce soir, ce n’est pas dans les sous-sol que son coeur bondit et que sa colère se répand comme un poison dans les veines d’un homme. C’est au centre même du Scarlet alors qu’un pauvre imbécile a cru bon de lui mettre la main aux fesses sans savoir qui elle était.
À peine les doigts de l’inconnu se sont ils attardés sur ses hanches qu’elle s’est stoppée dans sa marche. Otto n’est jamais loin, elle le sait mais en habitude, Ornella n’a jamais de soucis au Scarlet. Même si peu de gens savent qu’elle en est la Reine, elle laisse derrière elle une telle atmosphère qu’on n’ose ni l’approcher, ni lui parler. Ou alors quand c’est le cas, c’est qu’elle l’a voulu et vous a approché. Mais là… Là, ce n’est pas elle qui a choisi et pire, l’homme a l’air de ne pas comprendre son erreur et la regarde avec un sourire dès plus satisfait.
Le brouhaha l'exaspère, opposé à son coeur qui bat bien trop lentement pour une femme avec ses responsabilités. Ornella a toujours préféré le calme à la folie de la fête, un comble pour la directrice d'un Casino. D'habitude, elle accepte, ne dit rien, passe si rapidement dans la salle principale que ça n'affecte pas son psychisme. Mais là.... Là elle a dû s'arrêter. Là, elle a été arrêté.

À peine l’homme a retiré sa main qu’elle s’en rapproche et lui agrippe le cou sans aucune difficulté. Ornella est petite, fluette et du haut de son maitre cinquante six et de ses 45 kilos, elle n’inquiète pas plus que ça. Mais elle a été élevé dans un milieu qui l'oblige à faire fi de sa carrure pour se protéger. Alors ce sont bien ses doigts qui écrasent la trachée de l’inconnu et le pousse contre la table de black-jack. Elle a envie de tous les voir au sol, mais lui sera le premier. Que les autres regardent, s'inquiètent, se fassent silencieux devant le spectacle, ils suivront rapidement. Ornella a envie du silence ce soir, de la mort de tous ces empotés.

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Dim 30 Aoû - 15:21


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@Ornella Sciarra & Otto Messina


Les lumières criardes qui, jadis, l’impressionnaient le laissaient indifférent. Il ne les observait même plus autour de lui, comme des réverbères le long d’une autoroute dont on oubliait facilement l’existence. Il avait été, un jour, subjugué devant le Scarlet, la richesse et l’opulence que le lieu dégageait en disait beaucoup sur la puissance des mains qui le tenaient. Une puissance dont il n’avait jamais douté. Il était loin le temps où le petit garçon osait à peine lever les yeux pour regarder autour de lui. A présent, il avait 54ans et c’était les autres qui n’osaient pas le regarder. Costume noir sur mesure, tailleur italien, coiffé, apprêté, à vrai dire, on lui aurait donné le bon dieu sans confession. Un homme aussi droit que lui ne pouvait qu’être bon. Ceux qui le connaissaient savaient bien que la vérité était toute autre mais se gardaient bien d’en dire un mot à ceux qui ne le voyaient comme un homme d’âge mur qui s’éclipsait de temps en temps pour sortir une cigarette et l’allumer, dehors, gardant tout de même sans arrêt un œil sur celle qui l’accompagnait. A vrai dire, si certains n’osaient pas le regarder, lui, ne regardait qu’elle. Il n’avait toujours regardé qu’elle. Avec les années, il avait développé une certaine aisance à faire abstraction de tout ce qu’il considérait comme sans importance comme l’orchestre, les serveurs qui défilaient, le bruit des cartes, des jetons, des cris de plaisir lors d’une victoire ou de colère lors d’une défaite, le crissement des chaussures sur la piste de danse, le tintement des verres et des flûtes entre eux, les conversations sans intérêt pour ne garder que ce qui l’intéresser. Ce qui concernait Ornella ou les conversations qui l’incluaient directement. On l’apostropha plusieurs fois pour lui parler de la réussite qu’était cette soirée, il s’était départi d’un sourire, un simple sourire et un hochement de tête. Otto n’était pas muet, ni mutique, simplement précautionneux de ne pas prendre son temps et ne pas se détourner de sa mission. La salle était pleine de personnes beaucoup plus bavardes que lui qu’il observait de temps en temps, s’épancher sur à peu près tous les sujets possibles avalant des litres et des litres de champagne. Otto n’était pas là pour gérer la sécurité du lieu, simplement celle d’Ornella, et pourtant, il se sentait bien plus à l’aise en s’assurant qu’elle allait évoluer dans un lieu où elle serait en sécurité en le Scarlet avait toujours représenté ça pour lui, pour eux. Mais ils n’étaient pas de simples criminels. Ils étaient la Cosa Nostra et aucun lieu n’était vraiment sans danger, même pour eux. Mais, contrairement à ce qu’on pouvait penser, le danger d’une soirée comme celle-ci ne se trouvait pas dans la possibilité présence d’un individu armé, des forces de l’ordre ou d’un traître, ils étaient beaucoup trop habitués à surveiller leurs arrières pour cela. Cette fois-ci, le danger vint d’un pauvre malheureux dont la capacité de jugement était sans doute noyée dans l’alcool.

Adossé à un balcon, les coudes sur celui-ci, Otto souffla la fumée de sa troisième cigarette de la soirée, fronçant les sourcils en voyant Ornella saisir un homme par la gorge. Son sang ne fit qu’un tour et il jeta sa cigarette dans le cendrier sans prendre le temps de l’éteindre (ce qui était en réalité le dernier de ses soucis), pénétrant dans la salle d’un pas rapide. Ce soir, il n’était pas là pour protéger Ornella des autres mais pour la protéger d’elle-même. Arrivant dans son dos, il posa ses mains sur ses épaules et pressa doucement sa peau avant de souffler d’une voix calme

« Ornella, je m’assurerai personnellement que ce malheureux passe le restant de ses jours à regretter ses actes. Tu veux bien me suivre ? »


Ornella était bien la seule personne à pouvoir assurer connaître Otto. Et la chose qui le définissait le mieux était sans doute le fait que même dans les moments où il entrait dans une colère noire, il n’avait jamais haussé le ton. Surtout en s’adressant à Ornella. S’il avait écouté ses instincts et ses désirs, il aurait bien volontiers explosé et aurait littéralement détruit l’homme qui avait osé penser pouvoir toucher la Donna, s’assurant qu’il ne lui reste même plus les yeux pour pleurer. Mais ce n’était pas ça dont Ornella avait besoin. Ce n’était pas sa mission et il se devait d’être là pour elle.
Posant une main dans son dos, il la guida lentement à l’extérieur, rejoignant le balcon sur lequel il fumait, un endroit de choix sur lequel il avait jeté son dévolu en début de soirée duquel il avait une vue presque parfaite de toute la salle.
Le brouhaha de la foule est encore présent, trop sans doute, mais l’endroit est calme. Jouissant d’une vue sur les jardins, les haies se balançant lentement, dansant au rythme du vent frais qui rafraichit sa peau et qui emportait tout à l’heure les volutes de fumée de sa cigarette.


« Tu veux bien essayer de respirer ? Pour moi ? »



Otto aurait donné sa vie pour elle. Il aurait accepté la torture. A vrai dire, il aurait tout accepté. Il avait mis sa vie entre ses mains consciemment il savait que c’était réciproque, c’était sans doute pour ça que leur relation était aussi puissante et qu’il était si appliqué à sa tâche.
Ôtant lentement la veste noire de son costume, révélant une chemise blanche parfaitement repassée, cintrée et tombant sur son torse comme si elle avait été faite sur mesure (ce qui était le cas), il posa le vêtement sur ses épaules, non pas pour la réchauffer mais plutôt pour créer une sorte de cocon, rendre l’endroit encore plus intime, sécurisant, relaxant. Certains lui reprochaient de la materner (jamais en face bien sûr) et certains pensaient encore qu’ils s’efforçaient de cacher une relation, un couple, Otto n’en avait cure. Il ne s’était jamais encombré des rumeurs, ne cherchait ni à les découvrir, ni à les démentir. Seule Ornella comptait.

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Mer 2 Sep - 9:09


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(tw : violence)

Sous sa fine main, elle sent le coeur de l’inconnu pulser, tirer sur ses valves sous la panique. Surement la sensation la plus délicieuse qu’elle connaisse Ornella, celle d’avoir littéralement, la vie de quelqu’un entre ses doigts. L’appétence du contrôle, le plaisir de voir la peur naitre dans un regard si confiant, tout ça lui permet de ressentir un pan d’émotions souvent oubliés. Pour autant, la colère d’Ornella Sciarra n’est pas belle à voir, encore plus à découvert. Pointe acérée de l’iceberg dont il vaut mieux ne pas découvrir la suite, seules les mains d’Otto contre ses épaules peuvent la calmer. Heureusement pour tout le monde, c’est ce qui se passe en ce moment au Scarlet. Toujours là quand il faut, toujours à l’heure, malgré l’aiguille de la Sciarra qui ne tourne jamais comme il faut.
Ses doigts sont tendres contre sa peau, sa voix est aussi douce que le murmure des bourrasques siciliennes. Celles qui donnent chaud et rassurent. La gorge est abandonnée, pas sans un regard vide de toute émotion qui fera parti des cauchemars de l’inconnu. Tant pis pour lui qu’Ornella serait capable d’ajouter mais à cet instant, l’envie de l’écraser au sol sous ses petits pieds et le marteler de coups jusqu’à ce qu’il ne se relève pas est trop forte. Elle n’arrive pas à oublier cette main contre son dos, malgré la présence d’Otto. Elle n’arrive pas à oublier l’irrespect qu’on vient de lui montrer, malgré le professionnalisme d’Otto. Elle n’arrive pas. Ça tourne en boucle, les doigts, la chaleur d’un corps étrangé, le regard vicieux sur sa frêle silhouette. Ce n’est rien, rien du tout, elle le sait et ça ne lui fait pas peur. Non, Ornella ne connait pas la peur, elle ne peut pas car signifierait ressentir quelque chose. Et ça non plus, elle ne peut pas.  Mais ça tourne encore dans sa tête, comme un tourbillon de colère et de rage dont elle ne sait jamais se dépêtrer. Car c'est elle, à 100% elle, malgré ce qu'elle montre en majorité.
Elle ne se rend même pas compte qu'Otto l’amène sur le balcon et c’est le vent new-yorkais qui la ramène à la réalité. Sa dureté surtout, bien loin de la chaleur de celui de Sirocco, qui, trois jours durant souffle sur Palerme. La Sicile lui manque. Non, c'est faux. Le soleil lui manque, pas la Sicile et ses guerres de clans, et ses hommes stupides, et ses policiers qui connaissent tout d'elle. Non, elle est bien ici. Ils le sont tous les deux.

Elle entend ses mots, relève les yeux mais ne dit rien. Son visage, pourtant si gracile, parait taillée dans la pierre à cet instant. Aucune expression, aucune émotion, rien que le vide dans ses prunelles chocolats, rien que le silence sur sa bouche qui ne mouve pas. Même face à Otto, face au seul et unique Otto, quand son esprit est pris dans les tourments de la violence, elle n’arrive pas à jouer un rôle. Il lui faut du temps pour reprendre contrôle sur les battements frénétiques qui animent sa cage thoracique et sur les images qui se dessinent dans son esprit. Il lui faut du temps pour revenir à la réalité du monde et non à la sienne. Sa préférée, celle interdite même dans ce monde qu’elle a créé.

Malgré son silence, Ornella écoute Otto, prend de plus grandes inspirations alors que le tissu lourd de sa veste se resserre sur ses épaules. Elle ne sent plus les bourrasques, a l’impression que le cocon de son ami s’est refermé sur elle et que le brouhaha du Scarlet ne l’atteint plus. Ses poumons se gorgent d’air, ses mains se détendent, toujours crispées comme si la gorge de l’inconnu était encore en leur possession. Puis enfin, elle voit les yeux d’Otto, son regard cerné et sa peau gorgée de soleil.

- Tu as une nouvelle ride.

Son ton est doux, à la frontière de l'amusement et de la moquerie.

- Juste là…

Relevant sa main encore légèrement tremblante, elle effleure du bout de l’index une ligne partant de la commissure de ses lèvres pour descendre sur sa mâchoire.

- Je l’aime bien… Elle souligne tes joues quand tu souris.

Ce qui n’est pas souvent le cas, sauf avec elle. Sauf quand ils ne sont que tous les deux et que le vide se fait.

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Mer 2 Sep - 21:50


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@Ornella Sciarra & Otto Messina


Il la retrouvait, doucement, elle était là. Bien enfouie sous ce masque inexpressif, sa voix était rendue muette par l’air qui crépitait de rage avec elle. Otto la connaissait par cœur, il n’était pas question de creuser jusqu’à la trouver, il n’était pas question de la forcer à se calmer, à se dévoiler, il n’était pas question de faire autre chose que d’être là pour elle.

Alors c’est exactement ce qu’il fit. Restant là, sans bouger, juste pour être là avec elle. Toute la vie d’Otto gravitait autour d’Ornella, tellement qu’il ne passait pas beaucoup de temps dans son propre appartement. C’était sans doute pour ça que des rumeurs avaient très vite commencé à fleurir sur eux deux, une possible relation, un mariage caché même avait-on-dit, avait-il-entendu. Il n’avait jamais nié parce qu’au-delà du fait qu’il avait autre chose de plus important sur quoi porter son attention, à savoir la santé physique et mentale d’Ornella, il trouvait ça un peu amusant. Il trouvait sa vie assez prenante pour ne pas ni vouloir ni pouvoir trouver le temps de s’occuper ou s’intéresser à celle des autres mais aux côtés de la Donna, il découvrait des choses.

Néanmoins, à être proche d’elle depuis plus de 30ans, il n’apprenait plus grand-chose, il savait déjà tout. Tout ce qu’on pensait d’elle, de lui, d’eux. Comment il fallait la gérer, les choses à faire et à ne pas faire et comme d’habitude après ses crises, elle montrait le bout de son nez. Otto surveillant son ventre ne réprimanda pas un sourire quand il le remarqua se gonfler un peu plus profondément lors d’une respiration. Son souffle se régula, ses pupilles se rétractèrent légèrement pour s’adapter à la luminosité ambiante et automatiquement, il se détendit avec elle.


Ce n’était pas la première crise qu’il gérait et il savait pertinemment que ce n’était pas la dernière, parce qu’ils ne pouvaient pas fonctionner seuls. Ils étaient comme deux âmes sœurs, deux parties d’une seule et unique âme.

Alors, quand elle se tourna vers lui, il la laissa faire, son sourire s’agrandit en sentant ses doigts sur la commissure de ses lèvres et un léger souffle rieur s’échappa de ses dernières quand elle mentionna ses rides. Il était bien loin le temps où Otto avait vingt-ans, où il pouvait se permettre de faire des erreurs, d’avoir la tête remplie de rêves, il se souvenait de tout. La Sicile, les courses effrénées quand ils étaient petits et qu’ils volaient des paniers entiers de citrons dans des champs et qu’ils étaient pourchassés par les paysans avant qu’ils ne se rendent compte que la gamine qui riait avec son meilleur ami, les joues rougies par l’effort était une Sciarra. Ils avaient tous les droits et parfois, Otto regrettait le temps où ils l’ignoraient. Et puis il pensait à sa vie de maintenant, le temps gris de New-York, son impressionnante architecture, le fait qu’il pouvait trouver absolument tout à n’importe quelle heure, sortir quand il voulait… Il pensait à son âge, son expérience… Il avait encore de belles dizaines d’années à vivre mais il était fier du chemin qu’il avait parcouru, il était fier de lui autant qu’il était fier d’elle. New-York était puissante, comme eux. L’alliance des deux étaient explosives et ils avaient réussi à contrôler l’explosion et maintenant, ils étaient rois.


« J’en ai une nouvelle tous les ans, je pense que c’est mon corps qui tente de se faire pardonner des cheveux que je perds. »


Un sourire tendre étira ses lèvres alors qu’il prit doucement sa main au creux des siennes pour la porter à ses lèvres, un baiser, un seul, témoin d’un amour intense. Il l’aimait. De toutes ses forces, de toute son âme. A vrai dire, il ne s’était jamais posé la question sur la nature des sentiments qu’il éprouvait à son égard, ils n’avaient jamais été flous, il l’aimait. Mais l’amour qu’il ressentait pour elle n’avait rien de romantique, il était bien plus puissant, bien plus clair, bien plus sain.


« Moi aussi je l’aime bien. » Avoua-t-il dans un souffle, « j’ai presque envie de sourire plus souvent. »


Si un inconnu les avait surpris ou si un habitué avait eu la bêtise de chercher à les interrompre, exploser leur bulle de calme, tenter de rentrer dans ce nid qu’ils avaient réussi à construire, insensible aux bruits des voix, du verre et du vent, il aurait trouvé cette conversation bien contingente, inutile au possible et futile. Et dieu que c’était faux. On pensait que deux personnes de leur trempe auraient d’autres sujets de conversations plus intéressants ou du moins plus importants. Le cour de la bourse, de l’or, leurs actions qui grimpaient en flèche comme toujours, la soirée réussie, le Scarlet qui florissait, leurs différents trafics pour n’en citer qu’une poignée mais ils n’avaient pas besoin de ça. A ce moment précis, ils avaient besoin de se retrouver, de n’être qu’à deux, de parler des rides d’Otto, du bruit du vent, de la texture du balcon, du goût du champagne, parce que la conversation en elle-même n’était pas importante, tout ce qui était important, c’était eux. Et rien qu’eux.


« Tu t’en rappelles quand on était pas rentrés un soir et qu’on avait dormi dans un champs ? Je crois que mon père ne m’avait jamais autant engueulé que ce soir là mais je pense que c’est l’un des meilleurs souvenirs de ma vie. Le vent faisait exactement ce bruit, pour empêcher les nuages de nous cacher les étoiles. »

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Sam 5 Sep - 21:09


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Elle l’écoutait sans rien dire. Il n’y avait bien qu’avec Otto qu’Ornella se laissait bercer par les tonalités d’une voix. Seule la sienne avait cet effet sur elle, seule la sienne lui donnait envie d’écouter. Le reste n’était que brouhaha et futilités. Combien de fois Ornella avaient-fait semblant de s'intéresser à une conversation alors que son esprit était rivé sur un autre sujet ? Combien de fois jouait-elle les 4 saisons silencieusement alors qu’en face, des hommes s’écharpaient pour savoir qui avaient raison et qui pouvaient se permettre de prendre du temps à la donna qui n’en donnait quasi jamais ? Elle ne comptait plus, las de toute cette énergie perdue à devoir s'intéresser à des voix ennuyeuses et dont la tessiture faisait vibrer sa colère. Mais avec Otto, ça n’arrivait jamais. Peut-être parce qu’il ne parlait pas beaucoup, choisissait avec soin ses mots pour faire de ses phrases, de vrais couperet. Peut-être parce qu’il savait quand se taire. Peut-être… Peut-être juste qu’Ornella s’était attachée à sa voix comme on s’attache à sa peluche d’enfance : avec tendresse, amour, besoin. Sans être capable de rejet. Chaque son provenant d’Otto la rassurait : il était là, serait toujours là, comme la seule et unique constante de sa vie. Lui ne la poignarderait pas.

La sicilienne ne cilla pas, ses doigts toujours maintenues par la paume large d’Otto. La fraicheur de ses lèvres contrastaient avec sa peau plus chaude. Ornella ne se souvenait pas avoir eu froid un jour. Seule la rage la rendait fébrile, au point parfois de la faire vomir tant ses nerfs étaient régis par l’envie de détruire. Et encore une fois, c’était Otto qui était là. Comme ce soir, comme tous les autres avant, comme toutes les années qui s’étaient écoulées depuis leur rencontre sur les pavés de la casa des Sciarra.
Laissant la veste sur ses épaule, elle en referma un bouton, minutieuse, pour éviter qu’elle glisse et se froisse au sol. La chemise blanche du garde du corps lui allait à la perfection, tombant sur ses courbes avec délicatesse. Presque, Ornella se serait surprise à le contempler. Lui, son ami, son tout, son âme soeur. Le pendant d’une autre vie, d’un autre temps, d’une autre existence certainement.

- Je m’en souviens bien. Ma mère était certaine que tu avais profité de moi alors que je t’avais forcé à rester la nuit.

Qui aurait pu croire que la petite Ornella, avec ses longues nattes et son visage placide pouvait faire tourner la tête de tout le monde, même âgée de quelques années ? Otto, c’était différent, il ne la regardait pas ainsi mais malgré tout, il l’écoutait et la suivait dans toutes ses bêtises. Encore aujourd'hui.
Se rapprochant de lui, l’index papillon sur sa chemise impeccable, elle releva les yeux pour croiser les siens. Toujours aussi clairs, aussi bleus. Combien de fois l’avait-t-elle déjà regardé sans jamais dériver sur les côtés ? Otto était son ancre et en plus d’être le seul qu’elle acceptait d’écouter, il était le seul à exister à ses yeux. A avoir le droit à ses oeillades, ses cris, ses larmes, sa douleur et aussi tout ce qu’elle taisait par habitude et obligation. Ornella avait beau ne pas être une bonne personne, elle restait humaine. Ça n'excusait en rien les horreurs qu'elle perpétrait mais ça expliquait que parfois, elle sombrait. Mais Otto était là. Où serait-il sinon ?

- Cette chemise te va à ravir mais je préfère la bleue marine. Elle te sied mieux, surtout au niveau des pectoraux. Tu as changé ton programme sportif ?

Elle eut un petit rire, amusé avant de reculer pour lui sourire. De ses sourires qui lui étaient toujours destinés, sans horreur ni gêne. Sans autre chose qu’elle-même.

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Lun 7 Sep - 19:13


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@Ornella Sciarra & Otto Messina


Grecs, Romains, Incas, Chrétiens, Bouddhistes, de nombreux peuples et de nombreuses religions avaient cru en l’âme sœur. Certains la décrivait comme deux partie d’un même être destinées à se chercher toute leur vie et à se retrouver pour enfin se réunir et goûter à la vraie vie. Ornella et Otto s’était trouvés très tôt, alors que leurs âges pouvaient encore se compter sur les doigts de leurs petites mains, âges qu’ils affichaient fièrement quand des adultes leur demandait sans oublier de rajouter le « et demi », à voix haute.
Son enfance lui avait parut bien simple, bien loin de cette folie furieuse qu’était New-York. La Sicile. A chaque fois qu’il y repensait, il fermait légèrement les yeux, entendait le bruit des cigales, sentait la caresse du soleil sur sa peau et sentait l’odeur de la mer, des citronniers, de la cuisine. L’accent qu’il portait ravissait ses oreilles, comme une mélodie plus qu’une langue. New-York était son empire, leur empire. Faite de blocs, de grattes ciel immenses, de grisaille, d’argent et de bitume, la Sicile était leur antre, comme un petit havre de paix qui abritait pourtant le berceau de la Cosa Nostra, la Famille, leur Famille.

Otto n’était pas un Sciarra et à vrai dire, il savait bien que ça se voyait. Il avait grandi dans l’espoir d’un jour pouvoir rembourser la dette qu’il avait envers le père d’Ornella mais au fond, il savait bien que cette dette n’était plus le motif de sa présence aux côtés de la Donna. S’il était là, s’il était à ses côtés, c’est qu’il ne pouvait pas se passer d’elle, c’est que dès qu’elle n’était plus dans son champ de vision, elle lui manquait, qu’il avait besoin de la surveiller mais sans la materner. Il était pour sa sécurité mais il était resté à ses côtés parce qu’il l’aimait.


Combien de fois on l’avait regardé de travers quand il annonçait être le garde du corps personnel de la Donna ? Combien de fois avait-il entendu des rires, des hommes qui se poussaient doucement du coude comme pour attirer plus d’attention et de regards sur lui ? Le garde du corps personnel de la Donna… Comment n’importe qui à ce poste pouvait survivre plus de quelques mois ? Et encore… Otto était en place depuis plus de 15ans et connaissait Ornella depuis bien 40ans. Il la connaissait par cœur, à vrai dire, il était même capable de parler pour elle. Avec son poste venait des avantages, sa place au Scarlet par exemple, sa capacité à avoir accès à n’importe quelle pièce du casino sans avoir une seule fois à prouver son identité, les regards envieux qui se portaient sur lui quand il marchait d’une lenteur presque sensuelle à côté de la file d’attente et que les videurs lui ouvraient la porte en s’empressant pour ne pas le faire attendre sans oublier une formule de politesse, de respect, un sourire avant de reprendre leurs airs sérieux pour contrôler la foule. Toutes les portes s’ouvraient devant lui. Il aurait pu avoir un appartement immense, en haut d’une tour, ne jamais dormir seul, changer de bonne compagnie tous les jours, il aurait pu avoir accès à tellement de choses et pourtant, il préférait le salon d’Ornella. Les jambes croisées, tous les sens en alerte derrière une face calme et douce alors qu’elle se reposait. Parfois, lors de ses crises, il s’allongeait à côté d’elle et prenait sa main, parfois, il passait la sienne dans ses cheveux, parfois même, il lui parlait jusqu’à ce qu’elle trouve le sommeil, et il restait là, sans bouger pendant des heures et des heures. Il savait parfaitement que rien ne pourrait lui arriver pendant son sommeil mais il choisissait de rester. Consciemment. Admirant sa peau, ses paupières qui tressautaient quand elle était prise de rêves agités qu’il calmait en passant doucement le plat de son pouce sur sa joue. Et quand il devait vivre loin d’elle, aller faire du sport ou même dormir, elle était sans cesse dans ses pensées. Quelques parts, bien trop présente pour qu’il n’ait pas envie de la rejoindre. Simplement pour la regarder, s’assurer qu’elle allait bien.

Son sourire s’accentua, laissant passer le temps d’un souffle un éclat de rire sifflant entre ses lèvres alors qu’il baissa les yeux pour se regarder lui-même comme s’il découvrait son propre corps, comme s’il ne savait pas quel programme sportif il suivait. A vrai dire, sa vie était plutôt routinière et il n’y voyait pas de problèmes. Il allait au sport trois fois par semaine, pendant une heure et demie, courrait à Central Park, conduisait même parfois jusqu’en banlieue pour pouvoir respirer un air un peu plus pur, pour un homme de son âge, il plaisait beaucoup.


« Changé non, par contre j’ai reçu une boite de Cannoli il y a quelques semaines et j’ai dû brûler quelques kilos après. »



Toujours aussi proche d’elle, il leva distraitement les yeux vers l’intérieur du Scarlet, la musique avait changé, les invités qui dansaient n’étaient plus les mêmes, Otto n’aperçut même pas le malheureux qui avait osé la toucher des yeux mais qu’importe s’il avait fui. Il le retrouverait. Otto était un homme de parole et il n’en avait qu’une. Et il allait retrouver cet homme et lui faire regretter ses actes jusqu’à ce que tout son être les regrette. Mais ce n’était certainement pas à ça qu’il allait passer sa soirée. Que l’homme essaie de fuir, de quitter le pays, de se cacher sur une île aux confins du continent ou même du monde, il s’en fichait. Il tenait ses promesses.


« Tu veux danser ? »


Ils étaient de très bons danseurs, surtout à deux. Evidemment, ils avaient toujours ou presque dansé en duo. Une main dans la sienne, l’autre sur sa taille, Otto était un excellent danseur, cela avait fait partie de son éducation, depuis que la famille Sciarra avait décidé de faire de lui l’un des leurs, il avait dû passer par tous les rites d’initiations et il n’avait cessé de se démarquer par son talent. Mais s’il était excellent seul, dire qu’il l’était avec Ornella était sans doute le plus gros euphémisme du siècle.

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Mer 16 Sep - 8:53


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Haussant un sourcil après sa réponse, Ornella eut un léger sourire en l’imaginant dévorer la boite de pâtisseries. Ça n’était pas l’image qu’on se faisait d’un mafieux violent et dangereux, plutôt celle d’un homme gourmand, dont les petits plaisirs de la vie avaient autant d’impact que les grands. Otto et elle étaient faits du même moule, n’appréciaient pas les surprises et fêtes et leur préféraient les petites attentions discrètes. Surement qu’ils avaient été trop habitués aux soirées pompeuses et fastidieuses de la Cosa Nostra. Elle se souvenait encore de ces chaudes nuits d’été, à rester assise à table car elle était une Sciarra et qu'une Sciarra ne bougeait que lorsqu'on lui donnait la permission. Ornella détestait ces instants où les entraves d'un nom étaient plus forts que sa volonté. Elle était intelligente, savait qu'en se rebellant, elle n'y gagnerait rien de plus que le courroux d'une mère et les sourcils froncés d'un père. Ornella n'aimait pas déplaire, même à ses parents. Pas par amour des autres, non. Elle savait simplement et ce depuis toujours, que seule la manipulation fonctionnait. Qu'en se mettant tout le monde à ses côtés, elle aurait plus de faciliter à gagner. Et ce fut le cas quand son frère ainé passa l'arme à gauche et que son prénom fut apposé au côté du mot Don. Avec deux lettres en plus et une poigne de fer que personne n'avait pu imaginer.

- Tu aurais pu m'en proposer avant de tout manger !

Elle eut un petit sourire goguenard, la tête dodelinant de fierté. Ils partageaient peut-être tout, du moins, presque tout mais Ornella appréciait toujours autant ennuyer Otto sur des détails. Il était bien le seul avec qui elle pouvait agir sans qu’on s’imagine que la Donna avait des airs d'enfant gâtée. Sans son garde du corps et meilleur ami, le rempart entre elle et les autres chefs de la mafia italienne se serait brisé contre les vagues de sa folie. Elle le savait pertinemment Ornella, même si ce mot, folie, elle ne l’appréciait pas, ne pensait pas qu’il lui convenait. Savait que c’était autre chose, qui abritait sa tête. Mais ça serait le mot utilisé par ses ennemis alors autant s’y habituer.
Se laissant entrainer par Otto, la main droite dans la sienne et la taille enserrée, elle laissa ses prunelles voguer sur la gauche, à la découverte de ces petites fourmis qu’elle avait invité. Son nom en tout cas.
Son pas était léger, le rythme donné par celui du cavalier. Ils étaient parfaits ensemble, aussi parfaits que deux gouttes d'un alcool onéreux qui rendait ivre à la moindre gorgée.

- Se doutent-ils que ça peut être leur dernière soirée ? Non... C'est amusant de savoir quelque chose que les autres ignorent.

La voix était légèrement chantante, son accent italien ressortant plus qu’habituellement. Parfois, quand ses pensées macabres dépassaient ses lèvres, l’italie revenait au galop dans ses mots ou ses insultes. Comme si la façade états-uniennes s’ébréchaient sous la puissance de la Sicile. Comme si elle ne pouvait plus tenir le masque et que son visage de poupée se parait d’immondices à la hauteur de sa monstruosité.

- Avec tout l’alcool qui a coulé, ils ne se rendraient même pas compte s’ils tombaient un à un. Pop, pop, pop. Un mot et on serait seuls, ça ne serait pas mieux Otto ?

Elle avait relevé la tête vers lui, obligée de plier la nuque. Si petite Ornella, si fragile Ornella, dans les bras de son cher Otto Messina. Qui se serait douté que le monstre entre ces deux-là, portaient des ballerines et jalousait celui qui avait eu des canollis ?


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Jeu 17 Sep - 17:53


No need to laugh or cry, it's a wonderful life
@Ornella Sciarra & Otto Messina


Leur vie alimentait tellement de fantasmes. Grand adepte de tout ce qui pouvait faire de lui un homme de son âge, Otto adorait les vieux films, on ne le trouvait pas plus heureux que devant une image en noir et blanc qui sautait avec des toiles d’araignée dans le coin gauche et les dialogues qui apparaissaient sur fond noir entre deux plans. Vieux films ou films muets, il n’aimait pas tellement les nouvelles sorties, ces blockbusters qui engrangeaient des millions où la même recette était revisitée des centaines et des centaines de fois pour rester attrayante pour le grand public.


Le Parrain, Public Enemies, American Bluff, Scarface, American Gangster, Malavita, Suburra, Mafia Blues, Legend… Combien de films parlaient de mafia, de mafieux, de gangsters sophistiqués en costume blanc, qui ne se battaient jamais en personne, envoyaient la chair à canon mourir à leur place pendant qu’ils amassaient les billets qu’ils reversaient d’énormes sacs de jute dans des baignoires pour le stocker. Ils ne croyaient pas en les banques, à vrai dire, ils ne croyaient en rien. Otto avait reçu une éducation très stricte à ce sujet. Lui qu’on ne voyait jamais mal rasé, jamais avachi ou mal arrangé, lui qui n’avait jamais de cernes, n’était jamais malade, qui n’était jamais blessé. Tous ces films présentaient les mafieux comme des businessmen, comme s’ils quittaient le travail en fin de journée pour retrouver leurs femmes et leurs enfants. Mais Otto était bien placé pour savoir qu’une telle vision était bien loin de la vérité. On ne cessait pas d’être mafieux. Otto restait mafieux quand il passait les portes du Scarlet, il était d’ailleurs même un mafieux quand il partait faire ses courses, en pantalon de costume et chemise dont il s’autorisait à retrousser les manches, laissant voir des avants bras plutôt agréables à l’œil. Otto restait un homme très conventionnel, il n’aimait pas se faire remarquer, préférant cent fois agir dans l’ombre, faire son travail. Veiller sur Ornella, il n’y avait que ça qui comptait.


D’ailleurs, quand celle-ci fut prête à retourner à l’intérieur, il la guida, arrivant sur la piste de danse où tous les regards se dirigèrent de nouveau vers elle, vers eux. Mais Otto faisait barrage. L’entièreté des invités auraient pu déchainer les flammes de l’enfer sur elle qu’il l’aurait toujours protégée de son aura calme et tranquille alors qu’ils commençaient à danser, lui, serrant doucement sa main dans la sienne, menant la danse. Il s’autorisa un sourire quand elle insinua qu’ils pourraient tous les tuer en une soirée sans que personne ne s’inquiète et hocha doucement la tête. Après tout, elle n’avait pas tort. Ils étaient les maîtres ici, les rois. Ils avaient pouvoir de vie ou de mort sur tout ce qui bougeait dans la pièce, tout le bâtiment voire même toute la ville. Ils étaient puissants, très puissants, sans doute trop puissants pour les épaules d’Ornella et c’était sans doute aussi pour ça que leur duo était aussi efficace. Le titre officiel d’Otto était garde du corps. Mais la vérité était toute autre. A deux, ils se complétaient, et à deux, leur puissance devenait si grande, que personne n’osait la contester. Alors s’ils prenaient la décision de tuer tous les invités d’une soirée qu’ils avaient organisée, ils auraient pu prendre le temps de le faire, lentement, avec l’un des tire-bouchon utilisé par les barmans que personne n’aurait osé crier, se débattre ou même avoir l’idée brillante d’appeler la police.


« Les insectes n’ont pas conscience de l’existence des humains, et pourtant, ils finissent écrasés. Regarde les mia cara, nous ne sommes pas du même monde. »


Se servant de sa main sur sa taille pour la rapprocher un peu plus de lui, il en profita pour lui souffler, plus bas


« Ce ne sont que des ombres, des fantômes, des illusions. Ne les crains pas tesoro, ils ne peuvent pas nous atteindre. »


Codage par Jibunnie sur NEVER-UTOPIA

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Sam 7 Nov - 18:16


No need to run and hide,
it's a wonderful, wonderful life
No need to laugh or cry,
it's a wonderful, wonderful life
feat @Otto Messina


La voix d’Otto avait une tessiture faite pour détendre Ornella. Chaque mot prononcé, chaque intonation, chaque souffle, tout en lui permettait au coeur de la donna de s'apaiser et à ses muscles, de se reposer. C'est ce qui se passa à cet instant, alors que la musique explosait autour d'eux et que l'effervescence de ses hôtes ne l'atteignait plus. Elle était dans sa bulle, dans leur bulle, éloignée de tout ce qui la rendait obsessive habituellement. Otto était à la fois son carcan de velour et sa cage de fer, seul être capable de la calmer quand le monde entier autour d'elle ne méritait que sa colère.

Elle se laissa dompter par ses mains, relâcha ses épaules et la pression de ses doigts sur celles du garde du corps. La douce chaleur qui émanait de ses bras lui rappelait les nuits passées à ses côtés, enroulée dans un plaid, à le regarder lire sérieusement un roman. Lequel ? Elle n'en savait trop rien, surement quelque chose d'intéressant connaissant Otto.

- Es-tu certain de ce que tu avances ? Si ce n'était que des ombres, comment font-elles pour m'atteindre avec une telle violence ?

Les mots furent soufflés juste au niveau de son coeur. Peut-être ne les avait-il pas entendu mais Ornella ne voulait pas les répéter. C’était montrer sa faiblesse une seconde fois, à cet homme qui savait pourtant tout d’elle, du mal qui la rongeait à ses crises de violence dépassant leurs propres cauchemars. Elle ne craignait pas tout ceux et celles qui les entouraient mais Ornella avait terriblement conscience que si c’était pas eux qui la tuerait, elle le ferait toute seule, comme une grande.
La folie est héréditaire que sa maman lui murmurait, enfant. La folie avait touché sa propre grand-mère et son arrière grand-père avant elle. Personne ne se serait douté que la petite dernière des Sciarra serait le réceptacle d’une psychose incurable et qui ferait partie intégrante de la femme qu’elle était devenue. Pas qu’elle ne serait pas devenue donna sans ça, pas qu’elle aurait été incapable de mettre au sol ses adversaires sans la violence qui gangrénait son esprit. Mais ça l’avait aidé. À ne rien ressentir, à ne connaitre ni culpabilité ni inquiétude. À sortir de ses gonds rapidement, quand elle n’obtenait pas ce qu’elle voulait, lui permettant d’agir plus vite que l’attendaient ses concurrents. La maladie avait apporté son lot de reconnaissance.

- J’ai envie de fermer. Mets les tous dehors.

Elle releva le nez pour le regarder en face cette fois-ci. L'air mutin et le visage éternellement jeune, elle lui adressa un mince sourire avant de se hisser sur les pointes pour déposer un tendre baiser sur la joue rasée de près. Ornella n'aimait pas quand sa pique et Otto le savait.

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