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Imagine us, in five years [Morgana / 2016]

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Mer 25 Aoû - 12:57


[2016] Imagine us, in five years

Morgana & William


Voilà un retour aux sources qui me laisse perplexe. Je suis incapable de dire quel sentiment prédomine chez moi : le soulagement, ou bien la colère. Ma carrière militaire a pris fin il y a seulement quelques mois, en Afghanistan, après une mission qui me marquera pour toujours. J’ai quitté le champ de bataille, là où j’avais encore tant à faire. Seulement, les blessures sur mon corps en avaient décidé autrement. Il y a encore quelques semaines, j’étais incapable de faire un pas devant l’autre, sans souffrir et sans trébucher. Ça aussi, c’est désolant. Aujourd’hui, j’ai retrouvé une certaine mobilité, bien que précaire. Je me déplace encore en béquilles et je ne m’y fais toujours pas. A croire qu’il faut avoir fait de nombreuses années d’études pour savoir les utiliser avec aisance. Tout cela s’ajoute à ma mauvaise humeur quotidienne. Je ne suis plus un tireur d’élite au sein de l’armée américaine. Aujourd’hui, je suis de retour aux Etats-Unis, en tant que civil. Et l’idée ne m’enchante guère, bien que j’aime mon pays. Un pays qui m’a d’ailleurs décoré pour cette dernière mission. Ça me donne envie de vomir. Être le dernier survivant de mon groupe est difficile à appréhender. Mes proches me disent que je devrais m’en réjouir, que je suis miraculé. Et pourtant, j’aurais préféré crever là-bas, comme mes frères d’armes, pour ne pas avoir à supporter toute cette douleur, qu’elle soit physique que psychologique.

Mais il me faut aller de l’avant. Ma carrière militaire a pris fin. Ma jambe gardera des séquelles, si bien que je ne peux même pas envisager une convalescence avant de retourner dans ce pays à plus de dix mille kilomètres de l’endroit où je suis né. Non, je dois reprendre ma vie ici, à New York. Alors je décide de revenir à mon premier amour : la police. Avant de m’engager dans l’armée, j’étais lieutenant au NYPD. Et ils semblaient plus que partants pour me réengager, lorsque j’irais mieux. Me voilà donc de retour dans la section de Manhattan. J’y retrouve certains collègues, même si je croise beaucoup de nouvelles têtes car oui, je suis parti pendant plus de sept ans. J’ai bien évidemment passé du temps en permission, à New York. Mais ce temps, je le consacrais à Stan, un petit garçon afro-américain, fils de mon meilleur ami d’enfance, âgé de neuf ans. Le petit garçon avait perdu ses parents il y a peu et ça aussi, c’était un évènement difficilement supportable.

Je me demande si je croiserais de nouveau Solveig, alors que je suis désormais de retour en ville. Cette pensée me donne un peu de baume au cœur. Si notre histoire a pris fin brutalement, juste avant que je ne m’engage dans l’armée américaine, je ne l’ai pas oublié. Jamais elle n’a eu la moindre nouvelle. Même avec nos amis en commun, je me suis résolu à couper les ponts. Je ne voulais pas qu’elle entende parler de moi, de qui que ce soit. J’avais eu pour désir qu’elle m’oublie et c’était certainement déjà fait, après sept ans. Alors pourquoi moi, je n’étais jamais parvenu à tourner la page ? J’ai pourtant bien cru y parvenir, là-bas, en Afghanistan, après avoir rencontré une journaliste américano-afghane, qui avait suivi notre troupe pour un reportage. Si les débuts avaient été difficiles, cette femme était parvenue à me donner l’envie d’aller de l’avant. Nous avions vécu une belle idylle. Oui, juste une idylle. Car si pour moi, cela était bien plus, pour elle, tout semblait différent. J’étais prêt à tout abandonner pour elle, à quitter l’armée pour m’enfuir à ses côtés je-ne-sais-où. Et si elle semblait emballée par cette idée, un matin, je me suis réveillé sans elle. Elle avait disparu, sans aucune explication. Certains parlerons de karma. Peut-être. Mais j’avais compris que nous n’avions pas eu les mêmes attentes, aussi mal cela pouvait-il me faire. Et je ne peux m’empêcher de me demander ce qu’elle devient.

C’est plongé dans mes pensées, alors que je m’apprête à boire le café probablement toujours aussi immonde du NYPD que je me fais bousculer par une jeune femme visiblement trop pressée. Si ma carrure encore militaire m’évite de trop bouger, mon café, lui, se renverse. J’ai le réflexe de reculer pour ne pas me brûler avec le liquide brun. Ok, super. Je tourne la tête cette jeune femme brune qui doit à peine avoir la trentaine. J’arque un sourcil, blasé.

- Ca vous arrive de regarder devant vous ?, lui demandais-je d’un ton agacé. Oui, qui aurait cru que cette femme aurait été, quelques années plus tard, la mère de mon enfant ? « Je ne savais pas que Ray Charles pouvait porter une arme. », lâchais-je, déconcerté, après avoir vu l’arme accrochée à sa taille. Oui, la surnommer ainsi en sous-entendant qu’elle était aveugle, elle aussi, devait être à des années lumières de s’imaginer qu’elle ferait sa vie avec moi.
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Mer 25 Aoû - 16:35
C’était une mauvaise journée pour Morgana. Quand est-ce que ce n’était pas une mauvaise journée, en fait ? Ça faisait quatre ans que chaque journée n’était qu’un calvaire. Ça faisait quatre ans qu’elle avait eu le cœur brisé et qu’il ne guérirait jamais. Elle se contentait de travailler et de donner tout l’amour qu’elle pouvait à ses enfants, pleurant la perte de son mari toute seule dans son lit. Gabriel avait déjà neuf ans. Que le temps passait vite. Et bientôt, Angela aurait quatre ans. Elle ressemblait tellement à son père. Pas physiquement, mais au niveau de son attitude. Elle était douce et joyeuse, positive et facile à vivre. Morgana avait eu beaucoup de chance qu’elle hérite du caractère de Liam, plutôt que du sien.

Sa journée avait débuté par sa petite fille qu’elle avait dû emmener chez sa mère, parce qu’elle avait la varicelle et que la crèche n’acceptait pas les enfants qui avait ces éruptions cutanées. Ça l’avait mise en retard pour le travail, où elle était tout de suite partie pour une arrestation avec l’équipe d’intervention. Elle s’était tapée un sprint de bon matin, pour poursuivre un salop qui avait tué trois personnes. Elle était petite, mais rapide et l’avait coincé dans le coin d’une rue. Il avait bien essayé de la mettre à terre mais il avait sous-estimé les capacités de la brune. C’était peut-être une femme, mais elle n’en restait pas moins forte. Et il était plutôt léger. Elle s’était quand même pris un coup de visage qui lui avait laissé un bleu au-dessus de l’arcade sourcilière, mais elle l’avait arrêté et c’était le principal.

Elle allait en salle d’interrogatoire pour recueillir ses aveux, lorsqu’elle s’était cognée à un homme. Elle était pressée et c’était de sa faute, parce qu’elle n’avait pas fait attention. Elle avait un sale caractère, mais elle savait reconnaitre ses torts. Elle allait s’excuser mais lorsqu’il s’énerva contre elle, elle se ravisa.

- Peut-être que si vous étiez moins con, vous auriez eu des excuses, répondit-elle avec une légère pointe d’agressivité dans sa voix, avant de reprendre sa route vers les salles d’interrogatoire.

***
Morgana fit un mouvement de tête vers l’arrière, pour faire craquer sa nuque. Remplir des dossiers, assise sur son bureau ; ça n’était pas sa tâche préférée mais c’était impératif pour clôturer une enquête. Elle n’avait pas le choix, quand bien même ça l’ennuyait à mourir. C’était trop long et fastidieux pour une femme d’action.

- Sergent Weston, venez dans mon bureau, lui demanda son patron avant de disparaître derrière la porte. La jeune femme hocha la tête, enregistrant son travail avant de se lever et de se diriger vers le bureau du capitaine en trainant des pieds. Il ne la convoquait que pour deux raisons : lui attribuer un nouveau partenaire ou lui taper sur les doigts quand elle faisait de nouveau fuir un potentiel collègue. Ça faisait quatre ans qu’elle essayait de se la jouer solo, ça faisait quatre ans qu’elle refusait de travailler avec quiconque sauf quand il s’agissait d’un partenariat ponctuel.

Quand la jeune femme entra dans le bureau, le Capitaine était assis sur sa chaise en cuir et en face de lui, se trouvait l’homme qu’elle avait bousculé. ‘’Putain’’, se dit-elle pour elle-même. Il faudrait qu’elle supporte un con, en plus de devoir travailler avec quelqu’un dont elle ne voulait pas.

- Sergent Weston, je vous présente le Lieutenant O’Connor, commença leur Capitaine d’un ton sérieux. Il sera votre nouveau partenaire, essayez de ne pas le faire fuir.

Le Capitaine avait un sourire en coin, comme s’il savait qu’il serait difficile de faire fuir William. Ils avaient un caractère aussi fort l’un que l’autre, c’est ce qu’il lui fallait. Quelqu’un qui saurait la remettre à sa place, qui saurait lui répondre et qui n’aurait pas peur de lui rentrer dedans. C’est l’erreur qu’il avait fait avec tous les autres partenaires de la brune. Celle-ci avait un fort caractère, en plus de souffrir du deuil de son dernier partenaire. De son meilleur ami, de son collègue, de son mari. Elle avait le cœur brisé, en colère pour beaucoup de choses et elle portait tout ça. Ses épaules étaient fortes, mais elle n’arrivait pas à guérir. Alors, en plus d’avoir un fort caractère… la colère et la tristesse rendaient la jeune femme encore plus difficile à vivre. Et le sourire du Capitaine signifiait presque qu’il savait déjà qu’ils deviendraient inséparables.

Le Capitaine se tourna vers William, pour lui adresser quelques mots.

- J’espère que vous saurez tout deux mettre de l’eau dans votre vin, reprit-il sachant que William n’était pas non plus dans son assiette. Mettre deux personnes brisées était-ce une bonne idée ? Seul le temps pourrait le dire. Le Sergent Weston est mon meilleur élément, j’ai espoir que vous soyez une bonne équipe et que vous saurez vous compléter l’un et l’autre.

Après quelques minutes à leur parler, il les fit sortir de leur bureau et Morgana s’éloigna en ne sortant un ‘’Fait chier !’’, qui fit relever la tête à plusieurs personnes. Un autre agent s’approcha de William, se penchant vers lui pour lui adresser la parole.

- Bonne chance avec Morgana, c’est une terreur, annonça-t-il comme si personne ne semblait comprendre qu’elle agissait parce qu’elle souffrait encore, qu’elle était en colère et remplie de remords. Personne ne prenait ce paramètre en compte, pensant qu’elle s’en était totalement remise. Seul William ne connaissait pas son histoire. Si elle ne fait pas de toi une bouchée, tu auras tout mon respect.

Il s’éloigna de nouveau, laissant William seul. Morgana était assise à son bureau, grommelant dans son coin. Le capitaine savait qu’elle faisait du bon travail toute seule, pourquoi l’obliger à avoir un partenaire ? Liam était son partenaire, elle n’en voulait pas d’autre. Elle fixa la photo posée sur son bureau, de leur sortie de l’école de police où ils portaient fièrement leur uniforme. Son cœur se serra. Il lui manquait toujours autant, après quatre ans. Et la douleur était toujours la même.

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Mer 25 Aoû - 19:21


[2016] Imagine us, in five years

Morgana & William


La réponse de la jeune femme me fit penser qu’elle n’avait pas beaucoup de répartie pour m’insulter aussi rapidement. Bien évidemment, au fond de moi, je savais le mériter. Je ne trouvais donc rien à redire, bien qu’un fin sourire narquois s’était dessiné sur mes lèvres, pas peu fier de l’avoir aussi facilement énervée. Je ramassais le gobelet de café désormais vite, non sans mal avec mes béquilles, puis le jetais dans la poubelle à côté, avec une bonne précision, abandonnant l’idée d’en prendre un second.

***

A présent dans le bureau du capitaine, nous attendions la personne qui sera mon partenaire. A savoir que j’allais être à la tête d’une équipe, dont un sergent qui serait sous mes ordres, mais finalement la personne avec qui je prendrais la plupart des décisions. Mon binôme. Celui avec qui il est nécessaire de bien s’entendre si l’on souhaite résoudre des affaires.

Alors, quand le Sergent Weston – que je pensais naïvement être un homme, apparu dans l’encadrement de la porte, je reconnu rapidement la jeune femme qui m’avait bousculé. Visiblement, elle aussi se souvenait de moi, si j’en juge l’expression sur son visage. Mes sourcils s’arquèrent, par surprise. Mais à aucun moment je me montrais impressionnée par cette dernière. Elle n’est pas bien grande – je dirais à peine un mètre soixante-dix, là où j’avoisine le mètre quatre-vingt-dix, plutôt frêle et elle me donnait plus l’impression d’un roquet qui grogne et aboie pour se défendre. Je la dévisageais davantage lorsque le capitaine m’expliqua que le Sergent Weston est son meilleur élément. L’air dubitatif, je l’observais, me demandant si elle était bonne aux séances de tir, quand on se rend compte qu’elle ne prend même pas la peine de regarder devant elle. Je m’abstenais néanmoins de toute réflexion, même si un rictus quelque peu moqueur apparu brièvement sur mes lèvres.

- Nous devrions nous en sortir.

J’avais envie d’ajouter que c’est moi qui devrai tenter de ne pas la faire fuir, mais je gardais les lèvres closes. Nous sortîmes du bureau alors que j’entendais le Sergent Weston lâcher fortement un « Fait chier ! » qui attira plusieurs regards. Je croisais celui du Capitaine en fronçant les sourcils. « Elle est consciente que je suis son supérieur hiérarchique ? » L’homme croisa mon regard en haussant les épaules, non sans m’adresser un sourire moqueur. « Oh oui, mais je pense qu’elle s’en fiche. Voyez le côté positif, ça vous fait déjà un point commun. », lâcha-t-il en laissant sa main me donner une tape amicale sur l’épaule, faisant référence aux quelques problèmes d’autorité dont j’avais fait preuve, avec lui, avant de m’engager dans l’armée. Finalement il tourna les talons pour retourner dans son bureau.

Mes yeux bleus observèrent la jeune femme s’éloigner. Elle semblait être une boule de nerfs, ce que me confirma l’un de mes nouveaux collègues. Je haussais les sourcils. « Une terreur ? C’est juste un roquet qui aime montrer les dents. »

Je pris une profonde inspiration, me demandant si j’aurais le courage de faire face à quelqu’un d’aussi mauvaise humeur. J’ai déjà la mienne à gérer et c’est bien suffisant, croyez-moi. En attendant, je devais me mettre au travail. Je rejoignais donc la pièce où se trouvait le restant de l’équipe et où le Sergent Weston se tenait à son bureau, dans de la paperasse. Je me présentais aux autres collègues qui m’expliquèrent l’enquête sur laquelle ils travaillaient. Une enquête sur un homicide lié probablement à un trafic de drogues.

- Ok, Steve Wonder, vous vous joignez à nous pour l’enquête où bien vous allez vous épuiser à trier tous ces papiers qui, je suis sûr, ne sont pas écrit en braille… ?

Ok, il faut vraiment que j’arrête avec ces surnoms de stars aveugles...

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Jeu 26 Aoû - 11:04

Le collègue eut un rictus d’amusement, voyant que William n’était pas inquiet face à Morgana. Il semblait sur de lui, sur de pouvoir faire face  à la terreur qu’elle était. Il ne la connaissait pas encore, pauvre fou. Il était si naïf.

- Ça c’est parce que tu ne la connais pas, répondit-il avec amusement, les yeux brillants de malice. Morgana n’est pas qu’un roquet qui aime montrer ses dents. Elle est peut-être petite et elle râle beaucoup, mais ne la sous-estime pas.

Il partit, gloussant. Il connaissait Morgana, il savait qu’elle était difficile depuis plusieurs années. C’était une femme endeuillée, qui souffrait et qui se défoulait sur tout le monde. Et si toutes les personnes autour d’elle pensaient qu’elle était guéri, ce n’était pas le cas. Et aucun d’entre eux ne savait ce qu’il se passait dans sa tête. Il y avait beaucoup de tristesse, beaucoup de colère et beaucoup de remords. Elle s’en voulait, parce qu’ils s’étaient disputés avant de partir sur le terrain. Elle était enceinte et voulait continuer les interventions, il n’était pas d’accord et voulait la protéger. Elle comprenait son point de vue mais elle avait voulu lui faire comprendre qu’elle était active, qu’elle avait besoin de bouger et que la situation était compliqué pour elle aussi. Malheureusement, ça n’était pas passé. Ils s’étaient disputés, étaient parti sur le terrain fâchés. Ils s’étaient retrouvé dans une situation compliquée, coincé dans une embuscade. Elle s’était fait tirer dessus, Liam avait voulu la protéger et s’était pris la balle pour elle. Et depuis, elle s’en voulait. Terriblement. C’est l’une des raisons qui la poussait à ne pas vouloir de partenaire parce qu’elle ne souhaitait pas revivre cette peine. Elle avait souffert d’en avoir perdu un, elle ne voulait pas en perdre un autre.

Morgana était concentrée sur son dossier, quand le Lieutenant vint à son encontre pour l’emmerder de nouveau. Elle plissa ses yeux, appréciant moyennement tous les surnoms qu’il lui donnait. Elle croisa les bras, le regardant avec mécontentement.  

- J’arrive, répondit-elle froidement. Elle n’avait aucune envie d’être gentille avec un homme qui était aussi insupportable que lui. Il devait probablement détester l’idée d’avoir une femme comme Sergent. Beaucoup n’appréciaient pas ce fait. C’est une des raisons qui la poussait à avoir un fort caractère au travail. Il fallait qu’elle se démarque, qu’elle bosse deux fois plus pour être acceptée dans un milieu encore trop macho.

- Il y a un suspect à interroger, j’y vais, continua la jeune femme, sans attendre d’ordre de la part du Lieutenant. Est-ce qu’elle s’en fichait ? Bien sûr. Elle ne voulait pas de lui, alors elle n’allait certainement pas lui obéir ou l’écouter.

Elle se dirigea vers la salle d’interrogatoire, d’un pas décidé et y rentra, s’asseyant en face du suspect.

- Alors, tu ne raconte ce que faisaient les plans de drogue chez toi ?
- Je ne comprends pas commet c’est…
- …et l’arme qui a servi à tuer ton ami James, qu’est ce qu’elle faisait chez toi ? Il te devait de l’argent ou il t’avait volé des plans de drogue ?
- Je ne parlerais pas à une femme.
- Tu n’es pas en mesure de négocier, mon petit
, annonça-t-elle en se penchant en avant pour poser ses bras sur la table qui les séparait. On t’a choppé et que je suis un homme ne changera rien à la peine que tu vas avoir. Trafic de drogue, plantation illégales, meurtre. Tu vas payer cher.

Le jeune homme la regarda longuement, il semblait la sonder du regard. Allait-elle lâcher ? Non. Et il sembla s’en rendre compte. Il fini par tout avouer, admettant qu’il avait tué son ami parce qu’il avait essayé de lui piquer un plan et qu’ils s’étaient disputés. C’était un accident.

Après avoir terminé l’interrogatoire, Morgana sortit de la pièce et croisa William. Elle haussa un sourcil.

- Quoi encore ? Vous êtes là pour me donner un autre surnom stupide ?

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Ven 27 Aoû - 9:14


[2016] Imagine us, in five years

Morgana & William


Le sergent Weston n'avait pas bronché, à ma grande surprise. Elle s'était contentée de nous prêter un peu d'attention, avant d'aller interroger le suspect principal, sans même attendre les instructions. Oui, elle se fichait clairement de ce que je pouvais bien dire et en l'observant s'éloigner, je me jurais d'avoir une conversation à ce sujet avec elle.

Tout de même curieux de savoir comment elle pouvait s'en sortir, je pris la direction de la salle d'interrogatoire, allant dans la pièce annexe munie de vitres teintées, permettant à qui le souhaite de suivre l'interrogatoire sans être vu. Des membres des forces de police, ou bien même des témoins ou victimes. D'ici, je pouvais donc observer la façon dont se débrouillait le sergent Weston. Et elle s'en sortait plutôt bien. Lorsque l'homme lui répondit qu'il ne parlerait pas à une femme, je fulminais. Je déteste ce genre de paroles sexistes et eut envie très vite de rejoindre la salle d'interrogatoire et de lui proposer de lui foutre un coup de béquille dans la gueule pour voir si, avec moi, il accepterait de parler. Mais si cela était contraire au règlement et serait probablement aussi sexiste de ma part, le sergent Weston risquerait de m'en vouloir. Et pour cause, elle me prouvait qu'elle n'avait absolument pas besoin de moi car elle finit par lui faire cracher le morceau en se montrant très persuasive. L'homme venait d'avouer. Était-ce la fin de l'enquête ? Pas nécessairement.

Je retrouvais le sergent Weston à la fin de l'interrogatoire. A sa question, j'arquais un sourcil et haussais les épaules.

- Gilbert Montagné ? Il est français. , je lui accordais le même sourire arrogant qu'un sale gosse qui se fiche qu'on le surprenne à faire des bêtises. « Plus sérieusement, vous reprendrez avec l'équipe toutes les preuves que vous avez, afin de voir si elles correspondent bien à ses aveux. Je ne voudrais pas qu'il couvre quelqu'un d'autre. » Le ton de ma voix était plus calme, plus posé, mais teinté d'autorité. Mon regard se posa dans celui, clair, de la jeune femme. « Vous direz également à l'équipe qu'après le déjeuner, je veux tous vous rencontrer un par un, que je puisse apprendre à vous connaître. Ensuite, je vous veux tous à l'entraînement de tir. » Oui, je me retrouvais à la tête d'une équipe que je ne connaissais pas. J'avais besoin de les connaître, apprendre leurs atouts et leurs difficultés. Je patientais quelques instants afin de m'assurer que l'information était bien passée, puis prenais le chemin inverse, en béquilles. Je m'arrêtais un instant pour lui faire de nouveau face. « Et une dernière chose, sergent Weston. Vous allez devoir vous habituer à ma présence, aussi détestable puisse-t-elle être à vos yeux. Je suis du genre… aussi têtu et déterminé que vous. Mais vous le comprendrez bien assez tôt. » Oui, pour la première fois, je ne l'affublais pas d'un surnom d'aveugle.

***

Durant le déjeuner, dans un endroit qui ressemblait à un self, je déjeunais avec certains membres du NYPD. Des anciens collègues que je connaissais bien. En face de moi, plusieurs tables plus loin, j'observais le sergent Weston, accompagnée elle des membres de l'équipe. Une femme qui, malgré sa mauvaise humeur et la ride du lion prononcée au-dessus de l'arête de son nez, était d'une grande beauté. Une beauté qui tenait de traits fins sur le visage, de cheveux d'ébène, et d'yeux bleus si clairs qu'ils semblaient presque translucides. Elle adoptait un petit côté garçon manqué qui la rendait attirante. Et mon regard azur s'était machinalement attardé sur sa main qui arborait fièrement une alliance. Si je la pensais mariée, l'un de mes collègues à qui j'avais demandé la raison de son insatiable mauvaise humeur, m'expliqua le contraire.

- Son mari était son binôme. Il est mort il y a quatre ans, sur le terrain, en essayant de la sauver. Elle était enceinte à l'époque. Aujourd'hui, elle se retrouve veuve, avec deux enfants.
- C'était il y a quatre ans, je pense qu'elle a commencé à s'en remettre tu sais ? , commenta un autre collègue.
- On voit que tu n'es jamais tombé réellement amoureux. Je ne pense pas qu'on se remette de ce genre de choses.
- Non, probablement pas… , murmurais-je enfin, surpris et quelque peu touché, évidemment, en croisant le regard, au loin, du sergent Weston.

Un peu plus loin…

- Il était déjà lieutenant au NYPD il y a plus de sept ans. Et du jour au lendemain, sans explication, il s'est engagé dans l'armée américaine. Il est devenu tireur d'élite chez les Navy Seal. J'ai entendu dire que lors de sa dernière mission, les membres de son équipe se sont tous fait assassinés sous ses yeux par des talibans, en Afghanistan, pendant une mission de repérage. Il devait rejoindre un point et sécuriser la zone. Il est le seul survivant même s'il a été grièvement blessé. Il est parvenu à se tirer de ce merdier.
- Ah ouais, ça explique les béquilles et peut être aussi le caractère de con. A moins que ça, ce soit naturel. , murmura un collègue de Morgana en l'observant avec avec une mine exaspérée, avant d'ajouter : « J'espère qu'il va vite se détendre. »
- Ouais mais en attendant, c'est un super élément pour nous.




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Ven 27 Aoû - 11:27
Gilbert Montagné ? Un français ? C’était presque une insulte pour ses origines italiennes. Sa famille était presque chauvins pour ça, très fière de leur appartenance à ce beau pays. Elle n’avait jamais eu l’occasion d’y aller, parce qu’elle devait s’y rendre avec sa famille…mais son père était décédé dans un accident de voiture qui avait failli lui coûter la vie également. Ça avait très difficile à vivre, c’est ce qui lui avait donné envie de devenir flic. Si elle avait abandonné ses rêves de devenir patineuse artistique (parce qu’elle avait été trop blessé pour s’imaginer faire de la compétition à niveau professionnel), elle avait repris la suite de son père. Elle détestait l’injustice et s’était promis de rendre le monde meilleur. C’était plus compliqué que ça, mais c’est ce qu’elle avait souhaité du haut de ses seize ans.

La brune haussa les épaules, bien sûr qu’elle vérifierait toutes les preuves. Il était hors de question de laisser un salopard en liberté, mais ça ne serait pas pour le Lieutenant. Juste parce qu’elle avait des principes et qu’elle voulait absolument clore cette enquête. Mais faire quelque chose pour lui ? Ah non non. C’est hors de question. Elle ne voulait pas lui faire ce plaisir. Elle le ferait, mais à sa façon. Et qu’il lui fasse son petit discours comme quoi il était têtu, qu’elle devrait s’habituer à sa présence, etc… ça ne changerait rien. Il ne resterait pas longtemps, elle ferait en sorte que ce soit le cas.

Elle ne répondit rien, se contentant de prévenir ses collègues et de s’isoler à son bureau. Jusqu’à la pause déjeuner, elle éplucha le dossier de l’enquête dans les moindres petits détails. Son bureau était dans un désordre complet, mais un bazar organisé. Elle s’y retrouvait comme ça, le nez légèrement foncé tellement elle était concentrée.

***


Au déjeuner, elle se contenta de s’asseoir avec ses collègues mais ne les écoutait que d’une oreille. Alors comme ça, il s’était engagé dans l’armée ? Il avait perdu tout ses collègues et avait failli y passer, survivant de justesse et fortement blessé. Ça leur faisait un point en commun, puisqu’elle avait survécu à quelque chose de difficile également. Peut-être pourrait-elle être un peu plus conciliante ? Parce qu’il était peut-être con, mais ce n’était pas forcément de sa faute. Elle savait ce que c’était d’être traumatisé par quelque chose.

- Il n’est pas mal, hein Morgana ?, finit par commenter un de ses collègues en lui donnant un coup de coude. Elle lui lança un regard noir, pour lui faire comprendre qu’elle n’appréciait pas du tout ce qu’il venait dire. Il devait se mêler de ses affaires. Bien sûr qu’il était bel homme, mais elle n’avait pas du tout envie de ça. Surtout pas avec lui.

Elle ne répondit rien à ses collègues, continuant à manger calmement. Elle termina avant eux, quittant la pièce rapidement. Ses collègues passèrent un par un, en entretien avec le Lieutenant O’Connor pendant qu’elle travaillait à son bureau. Elle en eu marre à un moment, ayant besoin de marcher. Elle fit un tour dans les couloirs, s’arrêtant devant le portrait des agents du NYPD décédés. Le portrait de son père reposait à côté de celui de Liam. Le Capitaine Weston n’était pas décédé sur le terrain, mais il avait été un homme important au sein du commissariat. Un Capitaine important, compétant et ouvert d’esprit. Quand elle regardait son portrait, elle comprenait qu’on lui dise souvent qu’elle lui ressemblait. Elle avait les mêmes traits que lui, la pâleur Irlandaise coulant dans ses veines.

Quand William vint à elle, la jeune femme posa ses yeux clairs sur lui.

- C’est à mon tour, c’est ça ?, demanda-t-elle en tournant les talons pour lui faire dos. Je passe mon tour.

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Ven 27 Aoû - 15:39


[2016] Imagine us, in five years

Morgana & William


J’avais terminé mon déjeuner, silencieusement, en réfléchissant à ce que je venais d’apprendre de cette femme avec qui je serais amené à faire équipe. Mes collègues, eux, avaient changé de sujet, mais je ne les écoutais plus vraiment. Je me demandais ce qu’il s’était passé exactement. Cependant, j’avais le sentiment que cela n’était que de la curiosité mal placée. Ou bien était-ce parce que le Sergent Weston attirait un peu trop mon attention. Quoi qu’il en soit, une fois mon repas terminé, comme la jeune femme - sans que je ne m’en rende compte cependant, je quittais la table avant mes collègues pour retourner travailler. Et une fois l’heure du déjeuner officiellement arrivée, je commençais les entretiens avec chacun des membres de l’équipe. Des personnes avec qui, je le savais, je devrais bien m’entendre du fait qu’ils semblaient aussi passionnés les uns que les autres par leur travail. Ils avaient chacun leur personnalité qui les rendait unique, dans cette équipe. Une équipe dont il me restait un membre à rencontrer de manière plus officielle. Morgana Weston-Rodes. J’avais sa fiche sous les yeux. Rodes. Elle avait conservé son nom de mariage. Le décès tragique de son mari était-il donc la raison de sa colère permanente ? J’apprenais aussi qu’elle était la fille du Capitaine Weston. Capitaine Weston… mes yeux s’écarquillèrent. J’avais connu cet homme ! Il avait été l’un de mes instructeurs à l’école de Police de New York. Un homme qui m’avait plus que donné envie de travailler dans ce milieu et qui, pourtant, m’avait engueulé un certain nombre de fois. Je me souviens également lors de mon entrée au NYPD, en 2004, que quelques mois plus tôt, ce capitaine était décédé, dans un accident de la route, laissant toutes les brigades en deuil. Un enterrement auquel nous, étudiants, nous étions également rendus. Mon cœur avait loupé un battement. Morgana Weston-Rodes était donc sa fille. Un peu étonné de cette découverte, je me levais de mon fauteuil pour aller à l’encontre de cette jeune femme puisqu’après tout, c’était à son tour de venir dans ce bureau.

Je pris un certain temps avant de la trouver. Les autres membres de l'équipe m’expliquèrent qu’elle était partie faire un tour. Vraiment ? Elle n’en fait décidément qu’à sa tête. Je n’ai pas que ça à foutre que de la chercher dans les couloirs du NYPD. Encore moins en béquilles. Un soupir s’échappa de mes lèvres. Pour la fille d’un homme ayant fait une carrière militaire, qui menait tout d’une main de fer, je la trouvais étrangement indisciplinée. Bon d’accord, je ne suis pas le mieux placé pour tenir ce genre de propos mais merde, elle fait chier.

Quand enfin je la trouvais, elle prit la parole avec une désinvolture digne d’une adolescente en crise, avant de tourner les talons. Je levais les yeux au ciel, commençant à perdre patience. « Vous n’allez pas passer votre tour. Je viens de parcourir beaucoup trop de couloirs pour vous trouver et au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, je suis avec des putains de béquilles. Alors ce petit jeu ne va pas m’amuser longtemps. » J’eus l’impression de pisser dans un violon. Je tournais la tête vers les portraits. Mes yeux bleus s’attardèrent sur celui du Capitaine Weston. J’y découvrais quelques airs de famille avec la jeune femme. Beaucoup de souvenirs remontèrent de mes cours avant d’intégrer le NYPD. Et alors que Morgana n’en faisait toujours qu’à sa tête, je m’exclamais : « Pour la fille du Capitaine Weston, vous avez un réel problème avec l’autorité. Ca m’étonne beaucoup qu’il vous ait élevé de cette manière. Et si je me permets de le dire, c’est parce que votre père m’a botté le cul plus d’une fois. » Je savais que je ferais mouche, à cet instant précis. « Alors vous allez ravaler votre fierté vingt minutes, le temps que nous échangions, vous et moi. Je vous attends dans le bureau, maintenant. Et sachez que je vais vous contraindre à faire autant de tâches ingrates que de cloques que je vais avoir sur les mains à force de vous courir après. »



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Ven 27 Aoû - 19:45
Morgana allait répliquer qu’elle ne comptait pas le suivre, qu’elle n’en avait rien à faire de ses ordres et qu’elle ne voulait pas aller à son entretient. S’il voulait faire connaissance avec elle, il n’avait qu’à lire son dossier. Il aurait toutes les informations dont il aurait besoin, elle n’avait pas envie qu’il en ait plus que ça. Le reste ne le regardait pas. Et puis qu’allait-il lui demander ? Ce qu’il s’était passé le jour de la mort de son mari ? Elle était persuadée qu’il était déjà au courant, parce que tout le monde prévenait les nouveaux à ce niveau. Elle savait qu’on parlait d’elle et elle n’en avait rien à foutre. Mais qu’il ne lui demande pas de détail. Elle ne voulait pas en parler. Ni à lui, ni à personne. Et s’il la poussait à parler, elle ferait en sorte qu’il quitte le service aussi vite qu’il était arrivé. Il y avait tellement de colère en elle.

Cependant, la jeune femme ne répliqua rien. Elle fut déstabilisée par la mention de son père. Le connaissait-il vraiment, ou essayait-il de ruser pour la faire venir ? C’était noté dans son dossier que son père avait été Capitaine. Capitaine Weston, un homme respectable et respecté. Elle vouait une admiration énorme envers son père, ayant toujours été en totale adoration pour lui. Proche de ses deux parents, son père avait toujours été celui avec qui elle passait le plus de temps. Elle l’adorait. Son décès avait été dévastateur pour l’adolescente qu’elle était à l’époque, elle avait versé tellement de larmes et avait été tellement en colère. Il lui manquait terriblement, chaque jour de sa vie. Et malgré son problème avec l’autorité, elle s’inspirait de lui. Elle s’était battue pour être intégrée, respectée et avoir une réelle valeur en tant que femme dans un monde machiste. Son père l’avait toujours poussé à tout donné pour montrer la vrai valeur de tout ce qu’elle faisait, que ça valait tout autant que si elle était un homme. Elle s’inspirait de ses paroles, y pensait chaque jour. Il y avait eu une époque où elle respectait tout, ou l’autorité ne lui posait pas de problème. Ça avait bien changé au moment du décès de Liam. Ça l’avait brisé et elle portait tellement de colère en elle, que celle-ci l’aveuglait.

- Ne vous servez pas de mon père contre moi, répondit-elle froidement, se tournant vers lui et s’approchant pour lui faire face. Elle était peut-être plus petite que lui, mais ça ne l’impressionnait pas. Elle était impressionnée par peu de choses, ayant déjà vécu beaucoup de choses dans sa jeune vie. Un vieux con, un ancien militaire ne lui faisait pas peur. Son père l’avait déjà plaqué au sol à cause d’un stress post traumatique alors qu’elle n’avait que huit ans. Elle n’avait pas eu peur, compatissant pour la douleur et la terreur qu’elle avait vu dans ses yeux. Alors ce n’est pas le Lieutenant qui allait l’impressionner. Loin de là. Vous ne connaissez rien à l’éducation qu’il m’a donné, alors je ne vous permets pas de me juger sur ce point. De toute manière, s’aventurer sur le sujet de son père, c’était un terrain miné. Il valait mieux éviter. Autant que de parler de la mort de Liam.
- Je vais vous suivre, mais je ne vous promets pas de répondre à vos questions, continua-t-elle froidement. De toute façon, il n’y avait rien de plus que ce que son dossier disait qu’elle acceptait de partager. Alors soit il lui posait des questions inutiles dont il avait déjà la question, soit il lui poserait des questions dont elle ne lui donnerait pas de réponses. Par contre, aller au stand de tir ça lui plaisait plus. Elle pourrait lui montrer qu’elle réussirait très facilement qu’elle pourrait lui tirer une balle entre les jambes. Ce serait un jeu d’enfant pour elle. Elle avait réussi l’école de police dans les major de sa promotion, ayant beaucoup de talents cachés. La précision et le travail du patinage artistique, ça lui avait sûrement beaucoup apporté. C’était même fort probable. Et il y avait la génétique aussi. Elle tenait beaucoup de la force et du courage de son père, aussi impétueuse qu’il l’était au début de sa carrière. Elle lui ressemblait beaucoup, ayant la même attitude que lui et les mêmes mimiques.

Elle s’installa à son bureau avec lui, croisant les bras pour lui faire comprendre qu’elle était fermée à la discussion et à l’échange. Il lui tapait déjà sur les nerfs.

- Qu’est ce que vous voulez savoir ?, demanda-t-elle, pressée d’en finir avec lui.

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Ven 27 Aoû - 20:21


[2016] Imagine us, in five years

Morgana & William


Je me doutais que m'aventurer sur ce sujet n'était pas sans comporter quelques risques. J'aurais mis ma main à couper qu'elle aurait réagi de manière aussi agressive. Je ne m'étais donc pas trompé. Seulement, j'avais besoin de savoir jusqu'où sa colère était capable de la mener. Je suis bien placé pour savoir que ce sentiment peut être dévastateur et dangereux pour les autres. Est-ce que sa colère pourrait être un atout ou bien une difficulté pour l'équipe, sur le terrain ? Oui, en tant que lieutenant, je me devais de le savoir.

Les paroles qu'aboyaient le sergent Weston ne me firent pas sourciller. Au contraire, un fin sourire se dessina sur mes lèvres. Un sourire, à peine visible. Notre proximité physique me permis de lire toute la colère dans ses yeux pourtant si clairs. Ses sourcils froncés, son nez légèrement retroussé auraient pu la rendre impressionnante. Et je me surprenais à la trouver au contraire plutôt attirante. Mais je chassais bien rapidement cette idée de mon esprit. Là n'était pas le sujet.

- Vous êtes toujours aussi exaspérante ? La période du "non", ce n'est pas à deux ans ? Vraiment, grandissez un peu.

Non, je n'étais pas là pour la caresser dans le sens du poil. Alors nous nous dirigeâmes enfin vers mon bureau où la jeune femme pris place avant même que je ne m'assoie, les bras croisés, signe qu'elle était fermée à la discussion. Je ne savais pas ce qui dominait chez moi. L'amusement, ou l'agacement face à ce genre d'attitude.

- Je vous rassure, je n'ai pas envie de savoir grand chose à votre sujet, parce que ça ne m'intéresse pas, et je vous trouve particulièrement agaçante et puérile. Autant que vous me considérez comme un véritable con, j'imagine.

Mes sourcils froncés, je voulais qu'elle comprenne que nous n'étions pas là pour être amis. Ce qui tombait bien puisqu'aucun de nous ne semblait en avoir envie. Je pris quelques secondes, avant de me lancer dans le vif du sujet.

- Je ne vais pas tourner autour du pot. On m'a expliqué, brièvement je vous rassure, ce qu'il s'est passé avec votre mari. Et je vous rassure aussi, je ne compte pas faire preuve d'une quelconque pitié. La seule chose que je veux savoir, c'est si votre colère vient de là et si elle peut s'avérer être un danger, sur le terrain, pour les membres de votre équipe.

Je mentais. Forcément, je ressentais de la compassion pour ce qu'elle avait pu vivre, car je n'ai pas perdu la totalité de mon humanité, là-bas, en Afghanistan. Mais loin de moi l'idée et l'envie de le lui faire part. De toute façon, elle ne l'aurait probablement pas désiré.

- Je sais ce que peux engendrer la colère. Et détrompez-vous, je ne cherche ni à me confier, ni à tenter de faire un semblant de conversation. Je vous en parle sérieusement. La colère amène à un manque de jugement, ce qui peut s'avérer problématique sur le terrain. Et j'ai besoin de savoir si je dois faire confiance au Sergent Weston, ou bien s'il faut se méfier de la colère qui vous anime.


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Ven 27 Aoû - 22:32
- Vous croyez que le Capitaine m'aurait laissé sur le terrain, si j'étais un danger ?, demanda-t-elle en répondant à ses interrogations sur la méfiance qu'il éprouvait face à elle, face à la colère qu'elle dégageait. Demandez aux personnes qui sont dans ces bureaux, continua la brune en pointant la porte de celui de William, parlant d'un ton très sérieux, ayant presque l'air outrée par ses paroles. Aucun d'entre eux ne vous dira que je les ai mis en danger à cause de ma colère. Elle marqua un temps de pause, sentant celle-ci montée à l'idée qu'on puisse remettre en cause. Bien sûr qu'elle faisait sa rebelle, qui ne voulait pas de partenaire et qui préférait faire cavalier seul. Mais, mettre un collègue en danger ? Elle avait déjà fait les frais. Au contraire, elle aurait tendance à être trop prévoyante, à faire trop attention à ses collègues ou des potentielles victimes. Elle était tête brûlée, que lorsqu'il s'agissait d'elle seule. Pas lorsque ça mettait en compte d'autres personnes, qui pourrait être blessées ou pire. Elle ne s'en remettrait pas, elle se sentirait trop coupable. Plus qu'elle ne l'était déjà.

Elle avait décroisé ses bras, s'était penchée légèrement en avant et fixait le Lieutenant avec colère. Elle détestait qu'on puisse remettre en question son professionnalisme. Elle travaillait bien, on la remerciait toujours pour son travail impeccable. Et lui, il arrivait pour tout remettre en question ?

- Ma colère et mon professionnalisme sont deux choses différentes, reprit-elle. Sur le terrain, je fais en sorte que mes collègues puissent me confier leur vie sans crainte. Donc, oui, vous pouvez faire confiance au Sergent Weston.

Elle s'adossa de nouveau au dossier de la chaise, son regard ne quittant pas le sien. Il avait de très beaux yeux et s'il n'était pas aussi con, si elle n'était pas aussi brisée ; elle aurait été attirée par ses belles prunelles.

- Et vous, Lieutenant ? Est-ce que je peux vous faire confiance ?, demanda-t-elle en plissant les yeux. S'il lui posait cette question, elle se permettait de pouvoir lui poser à son tour. S'ils devaient travailler un certain temps ensembles (le plus court possible, parce qu'elle ferait en sorte que ce le soit), elle devait savoir si elle pouvait lui faire confiance. J'ai entendu des bribes de choses que vous avez vécu en Afghanistan, vous semblez aussi brisé que je le suis. Alors qui me dit que je peux vous faire confiance ? Il n'y avait rien d'arrogant, juste un retour de médaille. Elle se sentait tout à fait légitime de lui poser. Entre Sergent et Lieutenant, il était censé y avoir une étroite collaboration. Elle ne serait pas étroite, mais ils seraient forcément emmenés à devoir vivre des situations où ils auraient besoin de cette confiance. Donc s'il se permettait de mettre ça sur le tapis, elle se le permettait à son tour.

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Dim 5 Sep - 18:58


[2016] Imagine us, in five years

Morgana & William


Le sergent Weston m'assura que sa colère n'avait jamais mis et ne mettrait jamais son équipe en danger. Elle semblait même sûre d'elle, me donnant l'argument que le Capitaine ne l'aurait jamais laissé aller sur le terrain si cela avait été le cas. Probablement, mais je m'en rendrais vite compte par moi-même.

Je ne fus pas vraiment surpris que le sergent Weston me retourne la question. Je n'en attendais pas moins de sa part. Je la considérais, les sourcils légèrement froncés. On peut me faire confiance lorsqu'il s'agit de loyauté. Pourtant, je n'avais pas su sauver la vie de mes frères d'armes qui eux, m'avaient fait entièrement confiance. Si je me sentais coupable ? Terriblement. On a beau me répéter que je n'aurais rien pu faire, cette option n'était pas envisageable à mes yeux. Je n'aurais jamais dû m'en sortir là où les autres ont péri.

Le sergent Weston semblait au courant de la raison de mon retour, ici, aux États-Unis. Cela n'était pas pour me plaire évidemment, mais je doutais qu'elle ait eu tous les détails. Quoi qu'il en soit, je ne comptais pas m'étendre sur ce sujet comme elle, elle ne souhaiterait pas s'étaler sur les raisons de sa colère, bien que j'en connaisse les grandes lignes.

- Si on vous a raconté ce qu'il s'est passé là-bas, vous avez certainement compris que vous ne devriez jamais me confier votre vie. , furent mes uniques paroles. On pourrait me trouver dur avec moi-même, mais c'est réellement ce que je pensais de moi. Non pas pour me faire plaindre, au contraire. A l'heure actuelle, à cette période de ma vie, je n'avais pas une grande estime de moi-même. Le sergent Weston avait raison sur un point. Je suis un homme brisé par des événements que personne n'aurait souhaité vivre. J'avais perdu confiance en moi et doutais de mes capacités de tout pouvoir contrôler.

Je me levais de mon fauteuil, signe que l'entretien était terminé. Tenir de grandes conversations ensemble serait, pour elle comme pour moi, une situation peu appréciée. Et comme elle semblait aussi taiseuse que moi, j'apprendrais à la connaître avec le temps, en travaillant avec elle chaque jour.

- On se retrouve au stand de tir à 15h.

Je n'ajoutais rien de plus, et sortais de mon bureau, la laissant là, sans plus de cérémonie. A 15h, l'équipe se retrouva à l'entraînement de tir. Chacun passa un à un, s'exerçant à tirer sur des cibles mouvantes projetées sur le mur du fond à plusieurs dizaines de mètres, avec des civils qu'il fallait, bien évidemment, éviter. Certains se débrouillaient bien, d'autres pour qui le tir n'était pas la spécialité et pour qui l'entraînement serait primordial, s'ils voulaient garder le port de l'arme. Car ce n'était pas tout de "gérer" au moment des attributions. Il est nécessaire de s'entraîner de manière régulière. Les membres de l'équipe qui venaient de passer purent retourner à leur travail. Il ne restait plus que le Sergent Weston et moi. Nos yeux se croisèrent avec une sorte de défi.

- Voyons voir si vous êtes aussi bonne tireuse qu'on le dit.

Et pour un ancien tireur d'élite, c'était avec curiosité que j'attendais ce moment. Je la laissais saisir son arme de service et remettais le casque sur mes oreilles.


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Mar 7 Sep - 18:56

Morgana regarda le lieutenant O'Connor dans les yeux, penchant légèrement la tête en réfléchissant. Avait-il si peu de confiance en lui-même après ce qu'il s'était passé ? Apparemment, oui. Chacun des deux était détruit, avait le coeur brisé pour des raisons différentes. Peut-être qu'ils ne s'en remettraient jamais, peut-être qu'ils finiraient par se supporter pour ces raisons. Personne ne pouvait savoir ce qu'il allait se passer dans le futur. Morgana se leva, pensive à cause de ce qu'il avait dit sur lui-même. Il devait être quelqu'un de confiance, parce que le Capitaine n'aurait jamais pris le risque de mettre l'équipe avec quelqu'un d'incompétent. Ils devaient pouvoir se faire confiance, quand bien même elle préférait faire cavalier seule. Si elle devait se coltiner un vieux, elle devait pouvoir mettre sa vie entre ses mains. Et sans trop savoir pourquoi, elle était certaine de pouvoir le faire.

Elle se retourna au dernier moment, le regardant avec ses yeux clairs. Il n'y avait aucun sourire sur son visage, il y avait seulement une expression neutre. Avec un peu de sincérité dans ses yeux.

- Ce n'est pas parce que votre équipe n'a pas survécu, qu'on ne peut pas vous faire confiance, avoua-t-elle en ne le quittant pas du regard. Pour une fois, elle n'était pas sur la défensive. Elle était beaucoup plus calme. Au contraire.

Et c'était vrai. Son père avait fait l'armée, avant d'être dans la police. Comme William, au final. Et...il avait perdu des coéquipier, il n'avait rien pu faire. C'était des zones de guerres, des zones dangereuses et les compétences n'avaient rien à voir. Un soldat pouvait avoir toutes les qualités du monde, mais une situation imprévue pouvait tout bouleverser. Ca ne voulait pas dire qu'elle ne pouvait pas avoir confiance en lui, parce qu'il n'avait rien pu faire pour les autres. Ce n'était pas de sa faute et Morgana sentit un peu de peine, parce qu'il n'avait pas à se blâmer pour des actes qu'il n'avait pas commis.

Morgana lui lança un dernier regard, avant de quitter le bureau du Lieutenant et d'aller avec les autres collègues. Il y avait encore une enquête à boucler, alors elle fixait le tableau des indices comme si ça allait apparaître d'un seul coup. Elle réfléchissait encore et encore, essayant de se remémorer chaque détail. Elle ne se rendit compte de l'heure, que lorsqu'on posa une main sur son épaule pour lui informer qu'il était temps d'aller au stand de tire. Ah. Elle adorait y aller, ça la défoulait. Elle imaginait qu'elle mettait une balle dans la tête de ceux qui avaient tués Liam, espérant qu'un jour elle puisse réellement leur faire payer d'avoir rendu une femme veuve et deux enfants orphelins de père. Elle y mettait toute sa rage, toute sa colère. Elle se le permettait parce que ce n'était pas de vraies cibles, étant beaucoup plus lucide lorsqu'elle se trouvait sur le terrain. Le stand de tir, c'était son défouloir. C'est tout. Elle utilisait sa rage et sa colère pour s'entraîner toujours plus, afin d'être la meilleure. C'était une battante, une force de la nature.

Elle attendit son tour, rentrant en étant sûre d'elle. Un air de défi brillait dans ses yeux, autant que ça brillait dans les yeux de William. Elle haussa un sourcil, avant de s'approcher du stand pour mettre les lunettes de protection sur son nez et le casque sur ses oreilles. Elle attrapa son arme de service et commença à tirer quand les cibles se mirent à se mouvoir, évitant celles qui représentaient des civiles et tirant dans le mille pour les autres. Ce fut rapide et efficace, si bien qu'elle se retourna en ayant un sourire en coin. Elle savait que son père serait fier de la voir tirer comme une pro.

- J'ai été entrainée par le meilleur, lui dit-elle en faisant allusion à son père. Quelques temps avant son décès, il l'avait entrainé au tir. Bien qu'elle n'était qu'une adolescente à cette époque, il voulait qu'elle puisse savoir se défendre en tant que jeune femme en devenir. Il l'avait fait avec chacune de ses filles, Morgana avait continué de s'entrainer grâce à l'école de police et était devenue excellente. De toute façon, la précision du patinage artistique lui avait apporté beaucoup. Ca l'avait aidé pour beaucoup de choses, la rendant meilleure.

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Mar 7 Sep - 20:32


[2016] Imagine us, in five years

Morgana & William


Je ne répondis rien, lorsque le Sergent Weston prononça quelques mots à mon égard. Des mots qui se voulaient plutôt rassurants, qui semblaient sincères, pourtant, je ne souhaitais pas en faire cas. Ce genre de discours, on me l'avait déjà tenu, plus d'une fois. Et pourtant, je n'arrivais pas à me sentir mieux. La culpabilité restait en moi intense. Elle voulait certainement bien faire, tenter de me rassurer, même si je ne comprenais pas pourquoi, mais elle ne pouvait y parvenir. Voilà la raison pour laquelle je restais mutique. Je n'avais pas envie de m'étendre sur ce sujet. Je n'en avais pas la force.

Nous nous retrouvâmes plus tard au stand de tir. Les autres collègues du Sergent Weston étaient déjà passés. Il ne restait plus qu'elle. Une lueur de défi brillait dans ses yeux ainsi que dans les miens. J'étais curieux de savoir comment elle allait se débrouiller. On m'avait vanté son talent dans ce domaine, parlant pour certains de quelque chose d'inné. En tant qu'ancien tireur d'élite, je ne pouvais m'empêcher de me demander quel était son niveau. Et je fus agréablement surpris de constater qu'elle était capable de tirer avec précision sur des cibles mouvantes, tout en parvenant à en éviter d'autres. À la fin de son exercice, qu'elle parvient à terminer de façon plutôt rapide, je pu constater le sourire au coin de ses lèvres, telle une enfant trop sûre d'elle. Oui, elle avait du talent, c'était indéniable. Et elle faisait preuve d'une certaine arrogance qui… me ressemblait. Visiblement, nous n'étions peut être pas si différents l'un de l'autre.

Lorsqu'elle m'expliqua qu'elle avait été entraînée par l'un des meilleurs, je compris qu'elle parlait de son père. Là, un sourire amusé se dessina sur mes lèvres. Je pris mon arme de service puis lança de nouveau l'exercice. Comme elle, je parvins avec précision à tirer sur chacune des cibles mouvantes qui apparaissait comme étant des ennemis. Une fois l'exercice terminé, je déposais l'arme, retirais mon casque antibruit ainsi que mes lunettes de protection, pour me tourner vers elle avec la même arrogance qu'elle quelques minutes plus tôt, avant de prendre la parole à mon tour.

- Ça nous fait un point commun.

Car oui, moi aussi j'ai tenu pour la première fois une arme de service dans les mains, accompagné de son père.

***


Les semaines suivantes furent ponctuées par des piques, des remarques, des taquineries, entre le Sergent Weston et moi. Nous apprenions à nous apprivoiser, pour le meilleur comme pour le pire. Dans le fond, nous semblions nous apprécier, même s'il semblait plus simple de s'envoyer sur les roses à longueur de journée. Mais j'apprenais à la connaître, et elle aussi.

Autant vous dire que lorsqu'un jour, lors d'un interrogatoire, je suis tombé nez à nez avec Solveig Lazzari, avocate et ancienne compagne, celle dont je suis toujours éperdument amoureux mais à qui je n'avais donné aucun signe de vie pendant de nombreuses années après avoir pris la poudre d'escampette le jour de notre mariage, la gifle qu'elle me donna devant mon équipe avant de quitter le NYPD ne passa bien évidemment pas inaperçue. J'étais resté là, bouche bée, un sourcil arqué avec d'esquisser un sourire en regardant l'italienne s'éloigner. Elle me haïssait. Et il était bien connu qu'avoir de la colère envers quelqu'un est le signe que cette personne a encore de l'importance. J'allais la reconquérir. Oui, j'en étais certain. Et plus rien ne comptait, pas même les moqueries des membres de mon équipe.

Et même si j'étais amoureux de cette femme, il n'en restait pas moins que d'autres parvenaient à attirer mon regard. C'était le cas du Sergent Weston, même si ça m'aurait tué de le laisser paraître. Elle restait détestable à mes yeux, autant qu'elle pouvait être désirable. Alors, comme un petit garçon qui souhaite communiquer avec la petite fille qui lui plaît en lui donnant des coups de pied, ou en la poussant, moi, je pouvais me montrer exaspérant avec elle. Lorsqu'un matin elle arriva en retard, un soupir s'échappa de mes lèvres.

- Non mais prenez votre temps. Les criminels ont compris que vous aviez eu une panne de réveil, ils font donc une petite pause., lui lançais-je avec sarcasme avant que mes yeux bleus ne se pose sur une petite fille qui ne devait pas avoir plus de quatre ans. Un de mes sourcils s'arqua.

- Oh putain, on fait halte garderie. C'est génial quand même le NYPD.

Mes yeux bleus se posèrent instantanément sur le Sergent Weston qui semblait au bout de sa vie.


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Ven 10 Sep - 2:18

Morgana éprouvait une certaine fierté, quand William évoquait son propre père. Celui-ci semblait respecté et apprécié, ses souvenirs ne la trompant pas sur ça. Elle se rappelait d'un homme avec de la poigne, qui était une force tranquille. Un homme qui avait une main de fer dans un gant de velours, un homme de caractère qui faisait les choses avec beaucoup de diplomatie. Sauf quand il fallait rentrer dedans. Il avait une aura spéciale, que la petite fille avait toujours admirée et que l'adolescente avait adorée. C'était une fille à papa, elle était très proche de lui. Elle savait qu'il était très fier d'elle. On lui avait toujours dit qu'elle lui ressemblait beaucoup. Peut-être un peu trop, parfois.

- Comment l'avez-vous connu ?, demanda-t-elle avec curiosité, plissant un peu des yeux. Il avait émit les nombreux coups de cul qu'il s'était prit de sa part, ce qui n'étonnait pas la jeune femme. Il avait dû l'avoir comme instructeur, le remettant à sa place à chaque fois qu'il débordait. C'était le meilleur flic, le meilleur Capitaine et un instructeur passionné. On retrouvait toutes ces qualités dans son rôle de père, gérant sa famille comme s'il gérait sa brigade. Dur, avec beaucoup de justesse et de passion. Il rajoutait seulement l'amour à sa famille. C'était un père exemplaire.

Morgana plongea son regard dans le sien, fonçant légèrement les sourcils. Elle allait s'éloigner, quand elle eut une réalisation.

- Attendez, commença-t-elle, peu certaine de ce qu'elle allait avancer. On s'est déjà rencontrés. Elle marqua une pause. Bien sûr qu'ils s'étaient déjà rencontrés, mais dans des circonstances tellement différentes que William ne devait pas avoir fait le lien non plus. Quelques mois après le décès de mon père, je suis venu chercher ses affaires avec ma mère. Vous étiez là, je me disais que votre regard me disait quelque chose. Elle-même avait beaucoup changé. Déjà, elle se trouvait en fauteuil roulant à l'époque. C'était une adolescente de seize ans, en deuil et déprimée. Qui se retrouvait immobilisée, réveillée d'un long coma pour apprendre que son précieux père n'était plus de ce monde. Il était difficile de faire le lien entre l'adolescente et la femme qu'elle était. Surtout que ça aurait pu être une de ses cinq soeur à sa place.  

***

Ca avait été une nuit épouvantable. Angela avait vomit partout dans leur appartement, si bien qu'elle n'avait dormi que deux heures. Peut-être moins. Elle n'avait aucune énergie, mais elle n'avait pas le choix. Il avait fallu qu'elle prépare et emmène Gabriel à l'école, heureusement qu'il était autonome maintenant qu'il approchait des dix ans. C'était un soulagement qu'il puisse se préparer pendant qu'elle suppliait sa nounou de prendre Angela, celle-ci refusant à cause de l'état de la petite fille. Aucun de ses frères ou soeurs n'étaient disponibles ; et sa mère était partie en Italie retrouver de la famille, pour les trois prochaines semaines.

Tant pis. Il fallait qu'elle l'emmène au bureau, c'était la seule solution qu'elle avait. Le Lieutenant O'Connor allait sûrement raller, mais il allait vite comprendre que son rôle de mère veuve, allait avec des inconvénients. Comme celui de ne trouver personne pour garder sa fille de quatre ans, malade, tout en restant dévouée à son travail.

Pour la première fois depuis que William était arrivé, la jeune femme fut en retard. Elle arriva d'un pas rapide, un sac contenant des affaires pour sa fille sur l'épaule et la petite endormie, ayant posé sa tête sur l'autre épaule.

- Je vous en supplie, O'Connor. Pas de ça, aujourd'hui, répondit-elle d'une voix las et fatiguée, pas décidée à supporter ses remarques, ses piques ou ses taquineries.  Pourtant, ça n'arrêtait pas entre eux. D'ailleurs, quand l'ex compagne de William l'avait baffé devant tout le monde, elle ne s'était pas empêché de lui lancer une remarque avec un sourire en coin. Ca l'avait satisfaite, de voir qu'il s'était fait remettre en place par une autre femme. Mais aujourd'hui, elle ne serait pas capable de supporter ça.

- J'ai emmené ma fille, parce que je n'ai personne pour la garder, commença-t-elle froidement.  Vous n'aurez qu'à me mettre au bureau toute la journée, ça n'a pas d'importance.

Morgana détestait rester au bureau. Femme d'action, celle-ci rageait dès qu'il la mettait sur ce genre de travail. De toute façon, il n'était pas question qu'elle laisse sa fille quelqu'un d'autre. C'était à elle d'assumer qu'elle l'avait ramené. Et elle n'avait dormi que deux heures, les cernes sous ses yeux prouvaient qu'elle serait incapable de courser quelqu'un. Elle était trop fatiguée pour ça.

Elle s'asseya sur sa chaise de bureau après avoir déposé le sac à côté de celui-ci. Angela gigota un peu, poussant un gémissement qui signifiait qu'elle ne se sentait pas bien. Elle ouvrit ses yeux bleus, ceux-ci croisant ceux du Lieutenant. Elle questionna sa mère du regard, un peu perdu.

- On est au travail de maman, mon ange,
murmura-t-elle avec une douceur inconnue pour William. Ca, c'est le Lieutenant O'Connor.

La petite fille eut un instant d'hésitation, avant d'offrir un sourire à l'homme bien qu'elle ait ses yeux brillants de maladie.

- Bonjour Lieutenant O'Connor, chuchota la petite fille d'une voix aussi douce que sa mère, les traits tirés par la fatigue mais lui offrant le plus beau sourire qu'elle pouvait dans son état. Je m'appelle Angela.

Elle tendit faiblement sa main pour que l'homme puisse la serrer. Morgana souriait très tendrement, son regard porté sur sa fille. Elle l'observait avec tout l'amour du monde, caressant son dos avec douceur.

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Ven 10 Sep - 11:48


[2016] Imagine us, in five years

Morgana & William


- Il était mon formateur à l’école de Police., lui répondis-je, tout naturellement, sans chercher à rentrer davantage dans les détails. J’avais tenu cet homme en grande estime. Je pouvais ainsi comprendre parfaitement que le Sergent Weston, qui l’avait connu elle en tant que père, montre autant de fierté à son égard. Et même si nous semblions avoir de nombreux points de désaccord, ce n’était visiblement pas le cas sur celui-ci.

Alors qu’elle s’apprêtait à s’en aller, elle eut comme une forme de révélation. Elle déclara subitement que nous nous étions déjà rencontrés et mes sourcils se froncèrent. Je n’en avais pas le souvenir. En même temps, cela remontait à tellement de temps. Mon regard interrogateur la poussa à aller au bout de ses paroles. Et peu à peu, les morceaux du puzzle s’assemblaient pour faire remonter dans mes souvenirs l’image d’une adolescente en fauteuil roulant, dans les locaux du NYPD, alors que je venais d’y être embauché. Elle était venue chercher les affaires de son père, en compagnie de sa mère. A l’époque, j’avais tout juste vingt-cinq ans. « C’était vous en fauteuil roulant ? », lui demandais-je, signe que je visualisais ce souvenir. Ce qui me poussa à la conclusion suivante : c’est avec elle que le Capitaine Weston avait eu son accident de voiture. Mes sourcils se froncèrent. Je me sentais un peu stupide, sans trop savoir pourquoi.

***

Visiblement, le Sergent Weston était morte de fatigue, à en juger les cernes sous ses yeux bleus, et son teint encore plus pâle qu’à l’habitude. Je compris, à ses paroles, qu’elle n’avait pas envie de plaisanter. Il y a des temps pour tout, pour s’amuser, et d’autres pour être sérieux. Alors je concédais à ne pas l’embêter davantage. J’arquais un sourcil lorsqu’après imposer la présence de sa fille, elle proposa que je la garde au bureau toute la journée, plutôt que d’aller sur le terrain. J’avais envie de lui répondre que ce n’était pas un métier « à la carte », mais me ravisais en posant mes yeux bleus sur la fillette qui commençait doucement à sortir de son sommeil. Lorsqu’elle employa le mot « Ca », pour me désigner, je fronçais les sourcils, prêt à lui rétorquer que je n’étais pas un objet. Mais je n’en eus pas le temps. Je venais de croiser les yeux de la fillette, d’un bleu intense, et je fondais sur place comme une personne trop émotive devant un chaton qui tombe de sommeil. Ses traits de fatigue la rendaient si fragile qu’on voulait la garder contre soi pour la protéger du monde extérieur. Et pour la première fois, j’entendis le doux son de sa voix, n’imaginant pas une seule seconde que, cinq ans plus tard, je me réveillerais chaque matin en l’entendant me répéter ce « Bonjour » qui me rendrait si heureux.

- Hey, bonjour Angela. Tu peux m’appeler Will.

Je n’allais tout de même pas faire de manière avec une fillette qui devait à peine avoir quatre ans. Amusé, je serrais la petite main qu’elle me tendait. Avec un brin d’étonnement, je me rendais compte qu’elle était la copie conforme de sa mère. « Tu es aussi jolie que ta maman. Mais, j’espère juste que tu n’as pas le même caractère. », murmurais-je avec un sourire amusé alors que la fillette minaudait en riant. Je me fichais d’avoir fait un compliment indirect au Sergent Weston, puisque je mettais également en avant un de ses défauts, uniquement pour la taquiner. D’ailleurs, je croisais le regard de cette dernière avec un air arrogant, avant de reporter mon attention sur Angela qui semblait un peu plus en forme et réclama à sa mère de descendre de ses bras. Je me plaçais à sa hauteur, ayant retrouvé bien assez de mobilité dans la jambe, et lui demandais : « Alors, qu’est-ce que tu as bien pu faire pour que ta maman soit aussi fatiguée ? » La petite fille pris un air désolé en se triturant les doigts. « J’ai vomi tout partout, plein de fois… » De nouveau, un de mes sourcils s’arqua. Super, j’ai hâte de voir une épidémie de gastro dans cette équipe. D’ailleurs, chacun des membres semblaient être tombés sous le charme de la fillette puisqu’ils s’étaient tous approchés et lui parlaient avec toute la douceur du monde. Pour ma part, je me redressais et posais mon regard sur le Sergent Weston.

- Vous auriez dû prendre votre journée., lui signifiais-je en haussant les épaules. Je connaissais sa situation, le fait qu’elle soit mère célibataire de deux enfants. Bien évidemment, parfois, des situations plus complexes à organiser, comme aujourd’hui, verront le jour. Elle pouvait me voir comme le dernier des connards, seulement, j’étais tout de même en mesure de comprendre certaines situations. « Allez vous reposez un peu, vous n’allez jamais tenu debout. » Des salles de repos étaient prévus pour ceux qui étaient amenés à travailler de nuit. Je tournais la tête vers Angela qui semblait dans son élément et riait, malgré la fatigue, aux blagues de l’informaticien de l’équipe. « Elle est entre de bonnes mains. Et s’il y a le moindre souci, on vous réveille. », ajoutais-je, sachant qu’elle allait tiquer à l’idée de laisser sa fille ici, avec nous.



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Ven 10 Sep - 20:38

Morgana hocha la tête, comprenant par ses paroles qu'il se souvenait de cette rencontre. Ca l'avait frappé d'un coup, la jeune femme se souvenant de ce jour comme s'il venait de se produire. Pourtant, ça faisait déjà treize ans qu'il était décédé et qu'elle était allé récupérer ses affaires. C'est des détails qu'elle aurait pu oublier, bien que ça ne soit pas le cas. Ca l'avait marqué. Tellement marquée, que tout s'était gravé dans sa mémoire au feutre indélébile.

- Oui, c'était moi, répondit-elle avec beaucoup de calme, une pointe de tristesse dans les yeux qu'elle essaya de cacher. Il n'y avait rien de plus douloureux que de se souvenir de choses comme celles-ci, mais ça réconfortait de savoir qu'il y avait encore des personnes pour se souvenir de son père. Je vous avouerais que je préfère largement être sur mes deux jambes aujourd'hui, ceci-dit.

***

Morgana lança un regard à William, qui pouvait se traduire comme un "je vous emmerde" lorsqu'il fit une remarque sur son caractère. Surtout qu'il pouvait lui arriver d'avoir un caractère aussi fort que le sien, tout le monde disait que c'était cette raison qui les poussait à se prendre la tête assez régulièrement. Cependant, la jeune femme ne pu s'empêcher de retenir le fait qu'il la trouvait jolie. Elle se sentit flattée, sans trop savoir pourquoi. Peut-être que c'était la première fois depuis qu'elle avait perdu Liam, qu'elle entendait cette phrase.

Ceci-dit, de le voir interagir avec Angela lui fit quelque chose. Il était séduisant, quand il agissait aussi doucement qu'avec la petite fille. Ca le rendait sexy, cette vulnérabilité qu'il laissait apparaître. Angela semblait conquise, d'une autre manière. Elle souriait à William, et aux autres membres de l'équipe. C'était une enfant facile, sociable et joyeuse. Morgana avait beaucoup de chance d'avoir une enfant aussi douce, délicate comme une fleur.

- Je suis fidèle à mon poste, répondit-elle quand William lui signifia qu'elle aurait pu prendre sa journée. Il lui était compliqué de le faire, puisqu'il s'agissait d'une des raisons qui lui faisait oublier qu'elle était veuve, mère célibataire qui ne faisait qu'essayer de survivre au décès douloureux de son époux. Ca lui permettait d'effacer de dures épreuves de sa tête, de les occulter en restant toujours occupée. Et elle savait que cette journée aurait été longue, à rester à la maison. Bien sûr qu'elle n'aimait pas l'idée d'avoir emmenée Angela, qui était malade, à son travail. Elle n'avait pas eu le choix, mais elle trouverait une solution d'ici la fin de journée.

Quand William lui proposa d'aller se reposer, la jeune femme hésita. Ca faisait quatre ans qu'elle s'occupait de sa fille, sans jamais la laisser à des personnes qu'elle croyait à dix mille pourcent. Bien sûr qu'elle confierait sa vie à ses collègues sur le terrain, mais elle surprotégeait sa fille et avait du mal à la laisser. C'était la même chose, que ça soit Angie ou Gabriel. Néanmoins, elle savait que ça lui ferait du bien. Elle était épuisée, ça faisait quatre années qu'elle n'arrêtait pas. Cette main qu'on lui tendait, elle avait peur d'en abuser.

- Merci, Lieutenant, répondit-elle après quelques secondes d'hésitation. Il fallait qu'elle se laisse aller pour une fois, mais il faudrait qu'elle retourne dans sa carapace après ça. Elle ne pouvait pas se montrer trop vulnérable auprès de ses collègues. Surtout auprès du Lieutenant. Il s'en servirait après.

Elle s'agenouilla devant sa fille, posant sa main sur sa joue avec un doux sourire.

- Tu es sage, mon ange ?, murmura-t-elle avec beaucoup de calme. La petite fille hocha la tête, avant d'offrir un rapide calin à sa mère. Morgana la serra un instant contre elle, profitant de son odeur de petite fille. Elle ferma les yeux, ayant du mal à la quitter. Elle se détacha au bout de longues secondes, embrassant son front avec une douceur infinie, avant de partir de reposer. Elle s'endormi à une vitesse folle, son corps épuisé par ces quatre dernières années. Il lâchait.

Elle ne se réveilla que vers midi, ouvrant ses yeux sans qu'on vienne la réveiller, elle se sentait encore pâteuse et autant fatiguée qu'il y a quelques heures. Elle passa une main sur son visage, ayant du mal à se réveiller.

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Ven 10 Sep - 22:25


[2016] Imagine us, in five years

Morgana & William



Je m'étais mordillé la lèvre inférieure en comprenant les mots qu'elle avait mimés silencieusement avec les siennes. Plus le temps passe, et plus je me rends compte que ce petit jeu du chat et de la souris avec le Sergent Weston me plaît. Mais là, il n'était plus question d'elle. Mon attention était entièrement posée sur cette fillette qui me faisait fondre.

A ma grande surprise, le Sergent Weston accepta d'aller se reposer. Je commençais à comprendre comment elle fonctionnait. Accepter de récupérer un peu de sommeil, c'était comme prouver qu'elle n'avait pas assez d'énergie et donc avouer, à ses yeux, une faiblesse et ce, face à moi. Alors oui, j'étais étonné mais je n'en dis rien, me contentant de hocher la tête et l'observer faire un câlin à sa fille, avant de s'éclipser.

Là, Angela sembla refuser de me quitter d'une semelle. Elle était douce et pleine de vitalité malgré la fatigue et ses symptômes. Le genre de gamins qui me fait rire. Elle me demanda ce que je faisais. Alors je cherchais comment lui expliquer, changeant le mot "drogue" par "chewing gum", ce qui sembla lui parler et qui amusa grandement le reste de l'équipe. La fillette fit de grands yeux, étonnée, mais sembla s'en accommoder. La naïveté des enfants est l'une des choses les plus belles sur cette terre. Elle décida ensuite de s'occuper en dessinant à côté de moi, alors que je feuilletais un dossier. Elle dépassa de sa feuille et commença à dessiner sur l'une des pages du dossier. J'écarquillais les yeux, ce qui la fit rire à gorge déployée.

- Je te conseille de courir très vite…

La fillette éclata de rire et descendit de sa chaise en courant, moi derrière, prenant mon temps pour la rattraper. Soudain, je la soulevait de terre en imitant le cri d'un ours et elle partit dans un fou rire. Elle était définitivement trop attendrissante. Jusqu'à ce que…

- J'ai envie de vomir…

Oh oh… je tournais la tête vers la porte de la pièce et accourais jusqu'aux toilettes qui, dommage, venaient tout juste d'être nettoyées. Oui, dommage, car Angela vomit tout son petit déjeuner au pied des toilettes alors qu'elle était toujours dans mes bras. La fillette se sentit néanmoins tout de suite mieux et sembla soulagée que son mal être soit passé. Si ce matin, en me réveillant, j'avais pensé que je nettoierais du vomi d'enfant… heureusement, la femme de ménage concéda à me filer un coup de main.

Quand j'étais de retour dans le bureau, conscient qu'il était temps que j'avance dans mon travail. La fillette, elle, se montra très fatiguée et comme tout enfant qui tombe de sommeil, elle réclama un câlin, tendant ses petits bras vers moi. Je soupirais un instant, ayant le sentiment de sentir le vomi, mais la pris dans mes bras. Je pris place à mon bureau, plaçant mon bras de façon à ce qu'elle soit confortablement installée et quelques minutes seulement suffirent pour qu'elle tombe de fatigue, sa tête calée dans le creux de mon cou. N'osant pas la réveiller, je la gardais là et reprenais mon travail en faisant le moins de gestes possibles. Mais enfin, je parvins à avancer.

Puis il fut midi. Angela dormait toujours dans mes bras, dans un sommeil désormais profond, quand le Sergent Weston refit son apparition. Je croisais son regard, au téléphone avec le procureur. Enfin, je raccrochais.


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Ven 10 Sep - 23:18
Morgana mit un certain temps, avant de se lever. Elle se sentait vaseuse, mais elle mettait ça sur le compte de la fatigue. Ca devait sûrement être ça. Arf... tout son corps était douloureux, lourd. Ca n'était pas un bon signe, mais elle prit sur elle et retourna dans la pièce qui abritait les bureaux. Son coeur rata un battement, lorsqu'elle aperçu le Lieutenant O'Connor avec Angela sur ses genoux. La petite fille dormait profondément, sa petite tête plongée dans le cou de l'homme. Elle s'était abandonnée à la fatigue, offrant sa confiance au Lieutenant de police. Angela aimait tout le monde, elle n'était pas difficile à convaincre. Mais lui...Le voir avec un enfant dans les bras. C'était tout à fait charmant, ça lui provoqua des papillons dans le ventre. Non. Non ! Il ne fallait pas qu'elle tombe amoureuse. Quoi ? Mais non ! Elle ne tombait pas amoureuse. Il lui faisait de l'effet. C'est tout. C'était un bel homme, un emmerdeur de première mais qui avait beaucoup de charme avec un enfant dans les bras. Bien sûr que ça lui faisait quelque chose, surtout après de longues années seules. La jeune femme secoua la tête pour chasser ces idées de sa tête. Elle ne voulait pas trahir Liam et de toute manière, ils travaillaient ensembles. Et quand bien même ça l'emmerdait toujours de travailler avec ce vieux dinosaure, elle allait devoir s'y faire. Il ne semblait pas vouloir partir, étant le partenaire qui a tenu le plus longtemps jusque là.

Quand il raccrocha, elle s'approcha doucement de lui. Elle se sentait fébrile, essayant de cacher que ses propres jambes tremblaient.

- J'avais mis un réveil, mais je ne l'ai pas entendu, s'excusa la jeune femme, les yeux aussi vitreux que ceux de sa fille, avant que celle-ci ne s'endorme.

Morgana reporta son regard sur Angela, qui ne bougeait absolument pas. Ca l'embêtait de devoir la bouger de là, mais elle ne pouvait pas rester éternellement sur les genoux du Lieutenant. Il devait en avoir marre de s'occuper de l'enfant d'une autre, alors qu'il essayait de travailler.

- Je suis désolée, soupira-t-elle. Je vais trouver une solution pour qu'on puisse travailler tranquillement.

Elle doutait trouver quelqu'un, puisqu'elle n'avait réussi à trouver personne pour garder sa fille. Peut-être devrait-elle rentrer ? Non, déjà qu'elle avait fait un somme dans la salle de repos... c'était trop. Elle n'allait pas montrer plus de faiblesse que ça. Pourtant, tout son corps donnait l'alerte. Elle était épuisée, très fébrile, un filet de transpiration coulait sur son front sûrement fiévreux. Elle était à bout.

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Sam 11 Sep - 0:09


[2016] Imagine us, in five years

Morgana & William


Mes yeux bleus croisèrent ceux du Sergent Weston. Alors que j'étais au téléphone, j'avais remarqué la façon dont elle m'observait. Et si ça m'avait autant perturbé, c'est parce que pour une fois, elle ne semblait pas vouloir m'étriper. Non, c'était bien différent. Est-ce que me voir avec sa fille dans les bras la faisait craquer ? Ou bien étais-je en train de me fourvoyer ? Quoi qu'il en soit, je n'irais pas lui poser la question. Pour sûr, elle m'enverrait balader, bien salement. Alors mes yeux s'étaient contentés de se plisser, dans un air inquisiteur.

Je me mordillais la lèvre inférieure en écoutant ses paroles. Qu'elle ne se soit pas réveillée plus tôt ne me posait pas de problème. Je n'avais pas d'enfant, mais j'imaginais qu'en avoir un, malade, pouvait effectivement rendre une nuit bien difficile. Et ça, il n'était pas nécessaire d'être parent pour le comprendre. A ses paroles, j'arquais un sourcil. Vu l'état dans lequel elle se trouvait, je doutais qu'elle parvienne à terminer sa journée. Encore moins avec sa fille dans les pattes.

- Je pense qu'il serait plus sage que vous rentriez chez vous, Sergent Weston. Vous me semblez fiévreuse et…

Oui, je cherchais déjà un argument pour contrer son "je reste, tout va bien", qu'elle finirait par me rétorquer, par pure fierté. Et l'argument de taille était tout trouvé. Angela sortait doucement de son sommeil en grimaçant.

- Je veux bien prêter mes bras toute la journée, mais je pense qu'elle a vraiment besoin de dormir dans un lit cette petite.

Et ce, même si je serais bien resté en compagnie de la fillette pour le reste de la journée, tellement j'avais été conquis par elle. Cette dernière venait d'ouvrir de petits yeux bleus qui croisèrent directement ceux de sa mère. Elle tendit ses petits bras vers elle et je m'approchais de la jeune femme pour lui permettre de récupérer sa fille. Angela se lova contre elle, désormais réveillée. La vision de cette enfant dans les bras de sa mère me provoqua une drôle de sensation. Bien évidemment, je trouvais cette scène magnifique. Mais en plus de cela, c'est le Sergent Weston que je trouvais si belle. Pourquoi à ce point, là, maintenant ? Probablement parce qu'aujourd'hui, je découvrais son point faible : ses enfants. Elle a toujours mis un point d'honneur à garder une carapace robuste autour d'elle, faisant croire que rien ne pouvait l'atteindre. Mais ce n'était pas le cas. J'en avais la preuve avec cette fillette de quatre ans qui semblait rassurée de sentir le parfum de sa mère.

- Maman, j'ai faim., murmura la petite en s'étirant. Et pour cause, il était l'heure de déjeuner. Puis elle posa son regard sur moi avec un sourire joueur.

- Maman, tu sais que Will, il sait bien faire l'ours ? C'était trop rigolo. Et après… j'ai vomi. , se rappela-t-elle en faisant une moue. Cette réplique m'arracha un sourire amusé. « Tout a été sous contrôle. » , répliquais-je en lançant un regard complice à la fillette.

- On va tous aller manger un bout. Venez, et rentrez chez vous après. Et prenez un médicament, histoire d'être en état de reprendre la voiture. , lui lançais-je. Elle n'avait vraiment pas l'air bien.


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Sam 11 Sep - 1:09
Morgana allait rétorquer qu'elle allait bien, qu'elle serait capable de finir sa journée. Pourtant, ça n'était pas le cas. Et elle n'eut pas le temps de lui dire le contraire, qu'Angela se réveillait et réclamait ses bras. William se leva et la déposa dans les siens, la jeune femme donnant une longue étreinte à sa fille. Celle-ci commença à réclamer à manger, puis à raconter sa matinée avec le Lieutenant qu'elle semblait beaucoup apprécier. Morgana eut un sourire en coin, haussant un sourcil avec amusement.

- Ah oui ?, demanda-t-elle d'un ton faussement innocent. Le lieutenant O'Connor sait bien faire l'ours ? C'est bon à savoir, ça ! Tu crois qu'il lui faudrait un déguisement d'ours à Halloween ?
- Oh oui, il faut le déguiser en ours
, s'exclama la petite fille, avec excitation ; ce qui fit rire Morgana même si elle ne se sentait pas bien. C'était une idée à noter.

La jeune femme regarda le Lieutenant avec un regard de défis, bien décidée à lui trouver ce déguisement pour Halloween et à utiliser sa fille comme une arme, pour qu'il le porte. Il semblait l'apprécier, elle était assez persuasive pour qu'il se plie en quatre pour lui faire plaisir. Si elle lui sortait ses yeux de chien battu, il serait obligé de craquer. Oh oui. Angela serait son arme contre lui. Et ce serait très drôle.

Quand il affirma que tout avait été sous contrôle, Morgana hocha légèrement la tête et le remercia silencieusement. Elle reporta son attention sur sa fille, caressant sa joue.

- Qu'en dis-tu, Angie ?, demanda la jeune mère en souriant à sa fille, comme si elle était le plus beau de tous les trésors. On mange avec le Lieutenant et on rentre à la maison ?
- Il peut rentrer à la maison avec nous, maman ?
, demanda la petite fille avec un sourire en coin. A croire qu'elle avait vu tout ce qu'ils n'avaient pas vu et tout ce qui avait mis cinq ans à venir. Elle était bien plus lucide qu'eux.
- Oh tu sais, il a du travail.
- Per favore, mamma !


Morgana chuchota quelque chose à son oreille, la petite fille hochant la tête avant de la reposer sur son épaule.

- On va manger ?, demanda-t-elle doucement, espérant être capable de reprendre le volant après. Elle se sentait tellement faible, qu'elle pensait qu'il serait préférable de prendre un taxi.

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Sam 11 Sep - 10:17


[2016] Imagine us, in five years

Morgana & William


De nouveau, un de mes sourcils s’arquait en entendant la remarque du Sergent Weston et en observant cet air de défi. Un déguisement d’ours ? Vraiment ? Elle se mettait le doigt dans l’œil. Même pour cette fillette, je ne porterais jamais un tel accoutrement. Je n’ai jamais aimé les déguisements, ni Halloween, ni les sucreries. Vraiment. Cet évènement n’a jamais été fait pour moi. Alors ce n’était pas à trente-huit ans que j’allais changer.

- Mais bien sûr, il faut vraiment arrêter de croire au Père…

Je me stoppais net dans mon élan avec de grands yeux. Ce genre d’expression est à bannir en présence d’un enfant de quatre ans. Ne jamais remettre en question l’existence du Père Noël. Je reposais mes yeux bleus sur la jeune femme et lui adressais un regard profondément arrogant. « Bref, hors de question. »

Je croisais les bras en observant la mère et la fille discuter entre elles et fus surpris lorsqu’Angela proposa que je rentre à la maison avec elles. Je me pinçais les lèvres, à la fois amusé et quelque peu gêné. Un étonnement qui ne démordait pas en entendant la fillette parler à sa mère en italien. Vraiment ? Elles sont des origines italiennes toutes les deux ? Disons que ce n’est pas la première chose qui saute aux yeux lorsque l’on voit la pâleur de leur peau. Solveig avait des origines italiennes et est métissée. L’Italie… le charme des italiennes. Leur accent, leur attitude désinvolte et terriblement sexy, et… leur putain de sale caractère. Je chassais cette pensée de mon esprit et reportais mon attention sur le Sergent Weston. J’appelais les autres membres de l’équipe et tous ensemble, nous nous dirigeâmes vers la cafétéria.

- Je mange à côté de Will !, déclara la fillette en s’installant à côté de moi, un large sourire sur les lèvres. Le repas se passa tranquillement. Angela avait bon appétit, ce qui me fit penser qu’elle se sentait déjà mieux, contrairement à sa mère. Est-ce que je devais m’attendre à voir le Sergent Weston ici, demain ? Visiblement non. Elle semblait couver le même virus que sa fille. Un virus que j’allais certainement contracter moi-même à avoir côtoyé la petite toute la matinée. Cette dernière s’apprêta à manger un yaourt que je récupérais face à sa petite moue. « Mange plutôt une compote. Je n’ai pas envie de ramasser encore... », lui lançais-je avec un brin d’amusement. La petite croisa les bras avec un air boudeur, avant de concéder que le laitage n’était pas la meilleure idée, dans son état.

Angela était un vrai moulin à paroles, ce qui amusa l’ensemble de notre équipe. Elle semblait comprendre qu’elle était la raison de cette bonne ambiance et en profitait. Elle était d’ailleurs très à l’aise avec ma présence. Comme si, finalement, elle m’avait adopté. Également très câline et une fois repue, elle se cala contre moi en piquant du nez à nouveau. Je continuais de manger, en la maintenant machinalement avec mon bras libre pour ne pas qu’elle tombe de sa chaise. Les membres de l’équipe, une fois le repas terminé, retournèrent à leur travail. Je me retrouvais seul à table avec le Sergent Weston. Je la dévisageais avec un air suspicieux et me levais en prenant Angela dans mes bras pour ne pas la réveiller.

- Ca va aller pour rentrer ?, lui demandais-je, quelque peu inquiet. Visiblement, venir au travail aujourd’hui n’était vraiment pas la meilleure idée. « J’ai rendez-vous dans le sud de Manhattan. Vous habitez dans ce coin-là, non ? Je vous y dépose si vous voulez. »


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Sam 11 Sep - 12:34
Le repas fut long, pour Morgana. Elle picorait à peine dans son assiette, ayant du mal à manger quoi que ce soit. Elle gardait un oeil sur sa fille qui semblait avoir appétit, ce qui était plutôt rassurant. Son état s'améliorait, contrairement au sien. Elle ne rêvait que d'une chose : rester au lit et dormir, ce qui serait complètement impossible puisqu'il lui faudrait chercher Gabriel à l'école et s'occuper de ses deux enfants. Rien que d'y penser, ça l'épuisait encore plus. C'était ça, d'être mère célibataire...

En tout cas, Angela semblait avoir adoptée toute l'équipe. Et encore plus William, dont elle s'était accrochée comme un koala à son eucalyptus. Heureusement, il ne semblait pas mal à l'aise d'avoir une petite fille de quatre ans à ses côtés. Au contraire, il s'en occupait très bien. Et de voir Angie si joyeuse à ses côtés, ça lui fit un pincement au coeur. Liam aurait été incroyable avec elle, elle aurait adoré son père. Elle aurait été une fille à papa, il aurait totalement craqué pour elle.

Angela commençait à s'endormir, ce qui était le signe qu'il fallait rentrer. William se leva, la portant dans ses bras et Morgana fit de même. Il sembla qu'elle se soit levée trop vite, puisqu'elle eu un léger vertige. Elle cligna des yeux un instant, avant de regarder le Lieutenant avec les sourcils légèrement foncés.

- Je comptais prendre un taxi, répondit-elle d'une voix un peu pâteuse, remplie de fatigue. Mais je crois que je vais accepter votre offre, rentrer par moi-même me semble être peu prudent.

Elle aurait été tout de seule, elle serait rentrée par elle-même. Mais la sécurité de sa fille, c'était tout de même plus important. Et Angela serait beaucoup trop heureuse qu'il les ramène, ayant totalement adopté l'homme contre lequel elle tombait dans les bras de Morphée.

Elle récupéra ses affaires et suivit William jusqu'à sa voiture, s'installant une fois qu'elle ait vérifié qu'Angie était bien attachée. La fatigue retomba de nouveau et elle avait les yeux lourds, se sentant soudainement un peu nauséeuse. Elle n'irait pas jusqu'à vomir, mais elle ne se sentait pas très bien.

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Sam 11 Sep - 13:11


[2016] Imagine us, in five years

Morgana & William


Je hochais la tête lorsque le Sergent Weston accepta que je la raccompagne chez elle. En effet, elle ne semblait absolument pas en état de prendre le volant. Elle semblait d’ailleurs bien plus mal que ce matin, là où la fillette, elle, semblait aller un peu mieux, même si le fait d’être malade lui retirait toute son énergie. Elle avait besoin de dormir dans un bon lit, plutôt que dans mes bras, pour pouvoir récupérer pleinement. J’adressais un fin sourire à la jeune femme, en me pinçant les lèvres.

- Oui, je pense que c’est plus prudent, en effet.

Si on m’avait dit qu’aujourd’hui, je serais aux petits soins avec le Sergent Weston et sa fille, j’aurais explosé de rire. Il faut croire que je n’étais pas pourri jusqu’à l’os – ce dont j’avais toujours un doute, il faut bien l’avouer. Je récupérais quelques dossiers, ceux dont j’avais besoin pour mon rendez-vous, puis suivais le Sergent jusqu’à sa voiture. Je tendais la main pour qu’elle me donne ses clefs. Oui, il serait plus simple que je conduise sa voiture pour la ramener – ne serait-ce que par sécurité, si la petite faisait une poussée de fièvre, afin qu’elle puisse l’emmener voir un médecin. Pour ma part, je reprendrais les transports en commun jusqu’ici, après mon rendez-vous, afin de récupérer ma voiture. Et puis, la mienne ne comportait pas de siège auto.

Je déposais doucement la fillette dans la voiture, en faisant attention de ne pas la réveiller, et laissant sa mère s’occuper de l’attacher. J’entrais dans l’habitacle et esquissais un fin sourire en voyant quelques jouets joncher certains sièges à l’arrière. Voilà à quoi ressemble la voiture de quelqu’un qui a des enfants. Je croisais le regard du Sergent Weston, qui semblait comprendre que je m’amusais de voir l’état de la voiture. Je levais les mains, comme un coupable pris sur le fait : « Je n’ai rien dit. Je n’ai même pas fait de commentaires sur les adorables pare-soleils. Et croyez-moi, ça me démange. ». J’ai envie de rire. Les pare-soleils à l’effigie de l’animé préféré d’un enfant en bas âge, ça m’a juste toujours amusé. Et puis, soyons honnêtes, taquiner Weston m’a toujours profondément diverti.

La distance entre les locaux du NYPD de Manhattan et le domicile de la jeune femme n’était pas très grande. En revanche, en ce début d’après-midi, la circulation restait assez dense. Je tournais la tête vers le Sergent et remerciais le ciel – alors que je n’ai aucune religion, de ne pas avoir pris ma voiture. Vu sa tête, elle était nauséeuse. Je me retenais de prendre un virage un peu serré, juste pour l’emmerder, mais je ravisais. Il manquerait plus qu’elle me vomisse dessus. Oui, je suis un connard, et ça m’amuse grandement.

Finalement, nous arrivâmes à bon port et je sortais de la voiture après l’avoir garée dans la rue. La fillette se réveillait doucement et me lança un sourire sincère et émerveillé en se rendant compte que je les avais ramenés jusqu’à chez elles. Dans les bras de sa mère, elle comprit que j’allais partir de mon côté et, le regard toujours endormi, me fit un signe de la main. « Au revoir Will… » J’esquissais un sourire attendri et déposais un baiser sur sa tempe. « Tu vas te reposer et laisser ta maman dormir aussi, d’accord ? » La fillette hocha la tête et se cala davantage dans les bras de sa mère, prête à reprendre sa sieste. Mon regard azur croisa celui de la jeune femme. « Vous avez une magnifique petite fille. Et elle est bien plus attendrissante que vous. » Je lui adressais un sourire arrogant. Après tout, j’avais une réputation de connard à conserver. Je ne pouvais définitivement pas laisser paraitre ne serait-ce qu’une bribe de l’attirance que je pouvais éprouver pour elle. Seulement, peut-être que mes yeux parlaient à ma place, ou bien mon comportement à son égard. « Reposez-vous bien, à bientôt Weston. »

Et si ça me fendait le cœur de me dire que je ne reverrais probablement pas avant longtemps cette petite fille, trois jours plus tard, je la maudissais de m’avoir refilé ce putain de virus.

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Sam 11 Sep - 17:37

Quelques mois s'étaient déroulés, l'hiver s'était installé sur New York et une épaisse couche de neige recouvrait les rues. Beaucoup de choses se faisaient à pieds, malgré les déneigeuses qui parcouraient la Grande Pomme pour permettre à la circulation de se faire. Il y avait noël, qui s'approchait. Et Morgana se méfiait du gui comme de la peste. Ses collègues en avaient installés au bureau et elle faisait attention à ne pas se retrouver sous une branche à devoir embrasser l'un d'eux. Ils trouvaient ça drôle, elle n'aimait pas la blague.

C'était une journée comme une autre, où ils venaient de boucler une enquête. Morgana se faisait à William, commençant petit à petit à l'apprécier. Il y avait même plus que ça, mais elle refusait de se l'avouer à elle-même. De toute manière, ils travaillaient ensembles. Et c'était le premier depuis des années à tenir le coup face à son caractère. Le seul qu'elle acceptait. Personne ne voulait prendre le risque qu'il y ait quelque chose qui le fasse fuir, quand aucun partenaire de Morgana n'avait voulu rester (mais ça, c'est parce qu'elle les avait tous fait fuir).

Morgana était partie sur le terrain avec un collègue, pour aller voir un suspect dans une enquête.  

- O'Connor, s'écria-t-elle pour qu'il s'arrête de marcher. Elle avança jusqu'à lui, pour lui faire son rapport. On a été interroger la petite amie de la victime. Elle a un alibi, elle assure qu'elle était en cours. On va vérifier son alibi mais si c'est le cas, ça ne peut pas être elle.

La jeune femme avait été suspectée à cause de sa jalousie maladive, qui d'après des témoins, avait conduit leur couple à de grosses disputes. Celles-ci étaient violentes, d'après leurs amies. C'était un couple virulent, d'autant plus que la jeune femme avait des antécédents avec la police pour agression donc elle avait rapidement été suspectée.

D'un coup, Morgana entendit les collègues glousser. Que pouvait-il se passer pour qu'ils gloussent de la sorte ? Elle regarda autour d'elle, en fonçant les sourcils, essayant de comprendre ce qu'il se passait. Mais rien n'y faisait, elle n'arrivait pas à capter la raison de leur amusement. L'un d'eux pointa le plafond et Morgana haleta, ses joues prenant une teinte rosée.

- O'Connor, Weston, vous êtes sous du gui !

Et merde.

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Sam 11 Sep - 18:29


[2016] Imagine us, in five years

Morgana & William


- Tu veux que je parle à Papa ?
- Non, ça ira.
- Will sérieux, c’est vraiment trop con que tu viennes pas. Tu vas faire quoi tout seul à New York pour Noël ?
- Je vais bosser et c’est très bien comme ça.
- Mais…
- Abby, c’est très bien comme ça.


Je raccrochais et plaçais mon téléphone portable dans la poche arrière de mon jeans en soupirant. Noël approchait à grands pas. Pour la grande majorité des personnes, c’était un moment très attendu. Pour ma part, cela faisait quelques années que ça m’exaspérait davantage. Pourquoi ? Parce que j’allais recevoir une multitude de coups de fil de ce genre, de ma sœur jumelle. Elle vient d’arriver en Irlande du Nord, chez mes parents, avec son mari, pour les fêtes de fin d’année. Seulement, mon père en a bien trop après moi depuis l’année où j’ai tout quitté pour m’engager dans l’armée américaine. Il ne l’a jamais supporté et me l’a reproché avec virulence plus d’une fois. Jusqu’à ce que je l’envoie chier, à mon tour. Nous avions deux forts caractères. Et il était hors de question que je fasse plusieurs heures de vol pour entendre mon père me faire bon nombre de reproches et me rappeler quel fils indigne je peux être. De toute façon, il a été assez clair sur son non-désir de me voir. Mais ça faisait chier Abby, et ma mère aussi. Mais on n’obtient pas toujours ce que l’on veut, n’est-ce pas ? Elles devraient se faire une raison. Cela fait quelques années maintenant que c’est comme ainsi.

La voix du Sergent Weston, qui m’était désormais si familière, me sortit de mes rêveries, alors que je me dirigeais vers le bureau. Plus le temps passait, et plus le lien entre nous devenait ambiguë. Nous prenions toujours autant plaisir à nous chercher des poux, sauf que désormais, il s’agissait davantage de taquineries, que de mauvaiseté. J’avais fini par m’attacher à elle et j’aurais mis ma main à couper qu’elle ne me tolérait plus seulement, mais qu’elle commençait à m’apprécier. Et s’il n’y avait que ça. Mais non. Je ressentais une véritable attirance pour elle. Si je n’oubliais pas le premier amour de ma vie, Solveig, Morgana me faisait dangereusement tourner la tête. Une attirance qui semblait réciproque, si j’en jugeais par la façon dont elle pouvait me regarder. Seulement, nous avions deux comportements assez différents face à cela. Weston tentait de me faire croire, avec un manque de talent certain, qu’elle était totalement indifférente à moi. Pour ma part, je ne cherchais pas à m’en cacher autant. Oh, je n’étais pas au point de lui faire des compliments, mais j’aimais instaurer un jeu de regard entre nous et plus je la mettais mal à l’aise, plus je m’amusais.

- Et bien espérons que son alibi soit faux, sinon, on retournera à la case départ.

Les membres qui constituaient notre équipe semblaient également bien s’amuser de cette situation. Ils avaient d’ailleurs accroché bon nombre de branches de gui pour forcer gentiment les collègues à s’embrasser. Je restais cependant persuadé qu’ils prenaient un malin plaisir à cela. Et si, comme Weston, je faisais en sorte d’éviter de me retrouver sous une branche, je me montrais un peu plus discret qu’elle. Alors forcément, lorsque nos collègues pouffèrent de rire et nous expliquèrent que nous nous trouvions sous une branche, je levais les yeux et reposais mon regard bleu sur la jeune femme dont les joues s’étaient empourprées. Un sourire amusé se dessina sur mes lèvres devant sa gêne. En même temps, je me sentais comme un adolescent parce que si je devais me retrouver sous une branche de gui, j’espérais bien que ce soit avec Weston, plutôt que le collègue de l’informatique.

« Contraints » de nous embrasser, je pris un air désinvolte alors que je me rapprochais de Morgana, m’amusant à planter mon regard dans le sien, histoire de la déstabiliser davantage. Nos visages n’avaient jamais été si près l’un de l’autre et je ressentais une véritable alchimie et sensualité émaner de ce moment. Beaucoup trop pour un simple bisou de fin d’année sous la branche de gui. Pourquoi y avait-il autant de tension entre nous ? C’en était presque palpable. D’ici, je pouvais sentir son souffle et son parfum, ce qui m’enivrait beaucoup trop pour que ce soit raisonnable. Mes lèvres effleurèrent à peine les siennes que notre collègue informaticien nous stoppa net en déclarant : « O’Connor, j’ai le procureur au téléphone, c’est urgent ! ». Enfoiré. Les autres collègues, qui semblaient attendre le moment fatidique comme des vierges devant un film à l’eau de rose s’indignèrent en déclarant à l’informaticien : « Tu fais chier putain ! », ou encore « Mais ferme-là ! ». Pour ma part, je venais murmurer à l’oreille de Weston afin qu’elle seule puisse entendre « Vous me devez un baiser, souvenez-vous en. », laissant mon corps effleurer le sien. Puis je me reculais en croisant son regard avec une arrogance qui m’était propre. Et bien malgré moi, je me dirigeais vers l’informaticien qui cherchait à se défendre face aux autres collègues en montrant le téléphone, ayant tout de même pris soin de rendre l’appareil muet afin que le Procureur ne puisse pas entendre les revendications de chacun par rapport à ce « presque baiser ». Avant de me saisir du téléphone, je pris le temps de les observer avec un sérieux théâtral. « Mais calmez-vous et comportez-vous en adulte ! Si vous voulez lui jeter des pierres, c’est dehors, pas ici ! Maintenant, taisez-vous ! » Et enfin, je prenais la communication.

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