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A découvrir elle pleut. (adriel)
@ Invité
hier encore, j'avais les yeux posés sur ton visage.-- @Adriel Lynd & @Jade Monroe
Un souffle chaud et humide erre dans l’atmosphère. L’agitation des machines, les respirations saccadées des moins sportifs, les mouvements plus ou moins rapide viennent briser l’accalmie des heures silencieuses. Jade, elle est là aussi, concentrée, seule. Les instants passés au Lift sont les seuls qui lui appartiennent véritablement. Coupée de ses téléphones, coupée du monde. Elle s’accorde, deux, trois fois par semaine quand elle le peut, ces quelques heures où elle ne doit rien à personne. Elle a trouvé, dans le sport, cette forme d’exutoire qui lui permet d’oublier tout son univers. S’oublier, elle. Quand elle est ici, entourée de toutes ces personnes réunies seulement par le désir commun de se dépenser durant quelques instants, elle n’est plus Jade Monroe, la businesswoman qui ne s’arrête jamais ; l’auto-entrepreneuse toujours occupée. L’influenceuse qui doit immortaliser chaque seconde en quelques clichés qui seront agrémentés, plus tard, des hashtags les plus en vogue sur Instagram. Elle n’est plus Jade, l’héritière, la princesse, celle qui doit toujours être parfaite. Non, dans ces instants volés à une vie trop souvent surchargée, elle est seulement elle-même. Vêtue en conséquence, loin des robes haute-couture et des escarpins vertigineux, la nymphe demeure céleste, de cette noblesse envoûtante dont elle est l’héritière. La brassière noire qu’elle porte laisse apercevoir sa silhouette svelte autant que son petit short aux mêmes tons met en valeur ses longues jambes fines. Mais jamais assez pour celle qui, depuis trop longtemps déjà, a des problèmes avec son propre corps. C’est peut-être, au-delà du catharsis qu’elle cherche dans le sport, la volonté inconsciente mais toujours si marquée d’avoir un jour un corps qu’elle trouvera, non pas parfait, mais à la hauteur. La belle Orientale est focalisée depuis une bonne heure déjà sur des exercices de fitness quand elle décide de s’arrêter pour aller entretenir sa cardio. C’est à cet instant, à deux pas des tapis de course, que le palpitant encore si régulier vient brutalement de s’accélérer.
Fantôme du passé,
aimé,
détesté,
inoublié.
Les lunes assombries viennent de reconnaître, dos à elle, cette silhouette qu’elle reconnaîtrait entre mille. Adriel, l’éphémère. Doux papillon qui s’est posé sur la Rose, sans qu’elle ne s’y attende, avant de lui échapper, tout aussi brutalement. Attiré par d’autres fleurs, certainement, plus éclatantes, plus vivantes. Adriel, l’amour consumé, les fragments d’un couple qui a éclaté. Adriel, le cœur cendré, les miettes encore éparpillées. La reine ignore quelle réaction adopter, s’enfuir, ou s’approcher. Se cacher ou le saluer. L’ignorer ou se dévoiler. Entre la chaleur des murs, son esprit s’étiole, une brève seconde sans bouger. Mais la reine choisit, toujours, de se préserver. Ou, au moins, préserver la fierté, seule alliée d’un cœur trop abîmé. Elle monte sur un tapis, non loin du sien, mais protégé par un autre sportif qui leur épargne une conversation au mieux embarrassante. Au pire beaucoup trop violente. Comme l’étaient leurs échanges, à la fin, quand elle le délaissait, quand il la malmenait. Quand ils se déchiraient, au lieu de s’aimer comme, à leurs débuts, ils le faisaient. Quand leurs différences les ont séparés au lieu de les rapprocher. Quand ils se sont haïs, oubliant, de s’aimer. Oubliant l’alchimie qui les avait tout de suite liés.
Fantôme du passé,
aimé,
détesté,
inoublié.
Les lunes assombries viennent de reconnaître, dos à elle, cette silhouette qu’elle reconnaîtrait entre mille. Adriel, l’éphémère. Doux papillon qui s’est posé sur la Rose, sans qu’elle ne s’y attende, avant de lui échapper, tout aussi brutalement. Attiré par d’autres fleurs, certainement, plus éclatantes, plus vivantes. Adriel, l’amour consumé, les fragments d’un couple qui a éclaté. Adriel, le cœur cendré, les miettes encore éparpillées. La reine ignore quelle réaction adopter, s’enfuir, ou s’approcher. Se cacher ou le saluer. L’ignorer ou se dévoiler. Entre la chaleur des murs, son esprit s’étiole, une brève seconde sans bouger. Mais la reine choisit, toujours, de se préserver. Ou, au moins, préserver la fierté, seule alliée d’un cœur trop abîmé. Elle monte sur un tapis, non loin du sien, mais protégé par un autre sportif qui leur épargne une conversation au mieux embarrassante. Au pire beaucoup trop violente. Comme l’étaient leurs échanges, à la fin, quand elle le délaissait, quand il la malmenait. Quand ils se déchiraient, au lieu de s’aimer comme, à leurs débuts, ils le faisaient. Quand leurs différences les ont séparés au lieu de les rapprocher. Quand ils se sont haïs, oubliant, de s’aimer. Oubliant l’alchimie qui les avait tout de suite liés.
(c) calaveras.
@ Invité
La sueur perle sur ses tempes alors qu’il repose l’haltère sur les barres. Les entraînements axés sur les bras ne sont pas ses favoris, alors il est heureux d’en avoir terminé avec celui-ci. Il se redresse, sentant bien qu’il n’est pas en sueur que sur le visage, et prend sa bouteille de jus plein de fruits. Beaucoup de vitamines et de sucres pour se rebooster. Il s’était aussi fixé comme objectif de courir un peu. S’il préfère le faire en extérieur, dans un parc, il se connait assez pour savoir qu’il n’aura pas le courage de le faire une fois qu’il aura quitté la salle de sport. A force d’entraînements et de séances de musculation, Adriel connait ses limites et ses défauts. Il reprend une gorgée avant de s’éponger le front et le haut du dos avec une serviette rapidement inutilisable. Tant pis. Il va, de toute façon, suer encore avant la délivrance de la douche. C’est son objectif, la carotte au bout du bâton, pour le motiver à aller se trouver une place sur un tapis de course. Pas des plus motivés, il commence par une vitesse assez lente, le temps de se lancer. Ecouteurs dans les oreilles, il ferme régulièrement les yeux, pas passionné par le décor qui s’offre à lui. Il ne les rouvre que pour adapter la vitesse de la machine, s’offrant des moments de sprints, succédés de joggings calmes. Lorsque sa montre finit par biper, lui indiquant qu’il a terminé sa demi-heure, il est tout de même soulagé. Il arrête le tapis, et reprend son souffle calmement. La bouteille de jus est vite terminée, et il prend ensuite une gourde d’eau pour épancher sa soif. Il va dormir comme un bébé ce soir, c’est certain. Il s’écarte un peu des tapis pour faire quelques étirements. Perché sur un pied, c’est le moment que son regard choisit pour se poser sur un visage connu. Déséquilibré, son pied retombe au sol, pas très gracieusement mais en évitant une chute assez ridicule. Une fois son équilibre retrouvé, il la regarde à nouveau. L’a-t-elle vu ? Il est presque en face d’elle, cela parait très probable. Et pourtant, elle ne regarde pas du tout dans sa direction. Volontairement ou non, Adriel n’en sait rien. Devrait-il aller lui parler ? Si elle l’ignore, ce n’est peut-être pas une bonne idée. Mais en même temps, il en a envie. Fut un temps, elle était la personne la plus importante dans sa vie. Et puis, comme tout, cela s’était terminé. Mais ça n’empêche pas que Jade a compté pour lui. Alors il pose une serviette sur son épaule et, la gourde à la main, s’approche du tapis de course où elle se trouve, se plaçant volontairement du côté où elle tourne la tête. « Bonjour belle amazone. » Pourquoi prétendre le contraire ? Il la trouve toujours belle. « Je vois que tu aimes toujours courir. Certaines choses ne changent pas. » Il n’a rien trouvé de mieux à dire. Pas facile de se retrouver face à son ex, des années plus tard.
@ Invité
hier encore, j'avais les yeux posés sur ton visage.-- @Adriel Lynd & @Jade Monroe
Ses pieds commencent à fouler le tapis qu’elle connaît désormais par cœur, alors que son esprit vogue ailleurs. Non loin, là, à quelques mètres d’elle, le seul homme à qui elle avait risqué de tendre son cœur. Elle a du mal à croire qu’Adriel se trouve si près d’elle après toutes ces années. Elle voudrait s’en ficher, elle voudrait pouvoir l’ignorer. Faire abstraction de sa présence comme son corps a décidé de le faire. Mais ses pensées sont irrémédiablement tournées vers son ex. Lui revient, le souvenir de la dernière fois qu’elle l’a vu. La dernière dispute, le conflit de trop, avant que leur amour ne soit perdu. Elle a la sensation douloureuse que tout est si récent en elle alors que le temps est passé. Alors qu’elle devrait l’avoir oublié. Mais Adriel est quelqu’un d’important, dans son cœur, dans sa vie. Il n’a pas seulement été le seul qu’elle a aimé. Il a aussi été la seule personne avec laquelle elle s’est risquée dans une véritable relation. Elle a donné, elle s’est donnée, plus avec lui qu’avec n’importe qui. Mais toujours pas assez. Jamais assez. Le cœur trop chancelant, l’âme trop vacillante, pour que l’étoile de leur amour puisse briller longtemps. Elle n’a pas senti qu’elle était en train de le perdre… elle n’a pas senti qu’il lui filait entre les doigts. Jusqu’à trouver du réconfort ailleurs, auprès d’une autre, peut-être. Jusqu’à ce qu’elle le perde. Préférant rester à distance, la belle héritière tente de se focaliser sur sa course, de plus en plus rapide. Car plus l’épreuve sera difficile, plus elle pourra se concentrer sur elle plutôt que sur lui. Mais, quelques minutes suffisent, avant qu’une ombre vienne soudain se poser devant ses iris. Adriel, il a fait ce premier pas qu’elle n’a pas osé faire. Comme autrefois, il tentait de donner ce qu’elle était incapable d’offrir. – Adriel… laisse-t-elle échapper, le souffle court, plus encore à cause de lui que de sa course. Elle diminue la vitesse du tapis avant qu’il ne s’arrête complètement. Incapable de se concentrer sur sa séance et, en même temps, sur son ancien amant. Toujours sur la machine cela dit, elle se trouve à sa hauteur alors que ses prunelles se posent sur les siennes. Adriel, toujours aussi beau, lui aussi. Elle se souvient, à l’époque, l’attraction qu’il exerçait sur elle, cette alchimie. Elle croyait même, au début, que c’était seulement physique… mais non. La gorge un peu nouée, elle attrape sa gourde pour boire quelques gorgées. Se désaltérer. Ou, seulement, se reprendre après l’arrivée de celui qu’elle a tant aimé. – Oui, j’essaie de venir chaque fois que j’en ai le temps. Lui aussi ? Comment se fait-il, qu’elle le retrouve seulement aujourd’hui ? La belle glisse sa main dans sa chevelure de jais, comme soudain submergée par la chaleur. – Je t’ai vu quand je suis arrivée mais… je n’ai pas osé t’interrompre. Jolie manière de dire qu’elle a préféré l’ignorer. Faire comme si elle ne l’avait pas remarqué. Alors que c’est évident qu’elle le remarquerait, Adriel. Si elle ne le faisait pas de toute manière, son cœur battant s’en chargerait pour elle.
(c) calaveras.
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Dire qu’Adriel ne se serait pas attendu à la voir ici serait un euphémisme. Ou à la voir, tout simplement. Non pas qu’il n’en aurait pas eu l’envie, mais l’occasion ne s’était pas présentée depuis leur rupture. Et sans doute que c’est normal. Quand on rompt, peu importe la raison, peu importe l’amour qu’on a pu avoir l’un pour l’autre, ne plus se voir semble logique. Adriel n’a d’ailleurs jamais compris comment on pouvait réellement rester ami avec une ex. A moins de ne s’être pas vraiment aimé, mais ça n’avait pas été le cas avec Jade. Alors ne plus la revoir après ce qui avait été la dispute de trop, c’était normal. Il aurait pu choisir de continuer ainsi, en passant son chemin aujourd’hui, pour rejoindre plus rapidement les vestiaires des hommes où il ne risquait pas de la croiser. Oui, il aurait pu le faire. Peut-être même qu’il aurait dû. Mais finalement, non. Il a envie de lui parler, même juste un peu. Pas forcément renouer avec elle, ou quoi que ce soit du genre. Mais juste la voir, quelques instants. Il passe son poids d’une jambe à l’autre pendant qu’elle descend de son tapis et boit un peu d’eau. Peut-être qu’elle ne voulait pas lui parler, elle. Mais si c’est le cas, Adriel respectera son souhait. Finalement, elle reprend la parole. Etonnant qu’ils ne se soient pas croisés avant. Cela va bientôt faire un an qu’Adriel vient ici. Pourtant, il est sûr de ne jamais l’avoir vue. « Moi, c’est mon entraîneur qui m’oblige à utiliser les machines de torture ici. Mais j’ai l’habitude, depuis le temps. » Il hausse les épaules, se demandant si Jade s’en souvient. Déjà à l’époque, il passait beaucoup de temps à s’entraîner. Mais il ne manquait pas de prendre du temps pour elle, ce qui n’était pas forcément le cas de son côté. Comme quoi, certaines choses restent un peu en travers de la gorge, malgré le temps passé. Il lève un sourcil quand elle avoue l’avoir vu. Elle a toujours été franche. Sans doute ne serait-elle pas venue vers lui s’il ne l’avait pas fait. Peut-être n’est-ce pas la première fois qu’elle le voit, sans le lui dire. Mais Adriel ne peut pas vraiment lui en vouloir pour ça. « Oh tu aurais pu, ça m’aurait donné une excuse pour m’arrêter. » Il sourit, préférant en plaisanter plutôt que faire des reproches. Il n’est pas venu lui parler pour ça. « Qu’est-ce que tu deviens alors ? » Il est possible qu’il en ait une vague idée, grâce aux réseaux sociaux, mais ça fait partie des classiques quand on voit quelqu’un qu’on n’a pas vu depuis longtemps. Et puis d’un coup, il réalise quelque chose. « Enfin on peut aller s’assoir quelque part pour que tu me racontes. Voire même ailleurs qu’ici. Si tu en as envie, bien sûr. » Il tâtonne. Comme quoi, elle lui fait toujours de l’effet, mais plus forcément le même.
@ Invité
hier encore, j'avais les yeux posés sur ton visage.-- @Adriel Lynd & @Jade Monroe
Les années passées, les sentiments se sont évaporés, mais il reste le seul qu’elle ait aimé.
Elle ne peut pas faire comme si ces retrouvailles inopinées ne l’atteignaient pas ; comme si elles ne la perturbaient pas. Il est là, devant elle, après autant de temps passé sans le moindre contact. C’est déroutant de le retrouver sans y être préparée. Mais cela le serait sans doute autant si elle s’y était préparée. Quelque peu déstabilisée, la belle héritière ne laisse pourtant pas son trouble se révéler. Elle paraît surtout décontenancée, un peu prise au dépourvu. Il y a pourtant quelque chose de réconfortant de revoir dans ce visage qu’elle a tant de fois admiré.
Ce visage, qu’elle a tant aimé.
Il s’est passé tant de choses entre eux. Des belles, des très belles… et des plus douloureuses. Elle a souffert, avec Adriel, suffisamment pour mettre de côté l’amour et ses dérives, après lui. Suffisamment aussi pour que son souvenir reste intact dans son esprit. Mais c’est aussi dans son cœur qu’il a gardé sa place. Car, en vérité, il a été une personne beaucoup trop importante pour qu’elle puisse l’en chasser. Il a été, pendant un temps, la personne la plus importante de son existence.
Mais elle n’a pas su le dire, elle n’a pas su lui prouver,
et il a filé.
Elle ne sait pas tout à fait ce qu’elle est censée ressentir. S’il y a vraiment une norme qui devrait faire qu’elle éprouve un sentiment précis. En réalité, l’influenceuse est envahie par un flot d’émotions. Des sentiments en contradiction. Mais, quelque part, dans cet océan de paradoxes, elle est heureuse de le retrouver. Lui, qui demeure inchangé. Un sourire léger apparaît sur les lèvres de la belle alors qu’elle sent les souvenirs la rattraper. – Oui, je m’en souviens bien. elle confie, sans mesurer la portée de ses mots tout de suite. Mais, indéniablement, elle n’a rien oublié des souvenirs partagés.
Elle n’oublie rien, Jade, de ce qui a compté.
Elle esquisse nouveau sourire, un peu plus sincère, devant ses paroles si légères. La rancœur semble avoir disparu chez Adriel, il semble à nouveau être ce qu’elle a connu… celui qu’elle aimé. Celui qui n’était plus, quand elle l’a perdu. – Ce serait dommage que tu aies des problèmes avec ton entraîneur. Mais il semble avoir terminé. En tout cas, il est prêt à partir, partager un moment à ses côtés. Elle a un bref instant d’hésitation, Jade, car elle a conscience que cette tranquillité apparente dans leur échange n’est en rien un reflet de ce dont ils sont capables, quand ils sont ensemble. Elle ne veut pas de scandale, pas de reproches, pas de disputes. Mais elle finit par accepter d’un petit hochement de tête. – Avec plaisir. Je prends simplement une douche et… je te rejoins à la sortie de la salle ? Sur cette idée, les deux ex se séparent, chacun rejoignant son vestiaire. La belle Orientale prend une douche rapide et change ses vêtements pour une tenue plus glamour. Elle détache sa chevelure ébène et saisit son sac à mains, cette fois prête à le rejoindre.
Ou presque.
Elle appréhende quelque peu mais la douche lui a permis de retrouver contenance. Il est là, à sa sortie, déjà prêt. – J’espère que tu n’as pas trop attendu… l’échange est banal, mais après tout, ils cherchent encore le premier contact. Et, tandis qu’ils commencent à avancer jusqu’au premier café à leur portée, la reine brise le silence pour lui demander. – Alors, comment vas-tu ? C’est la première fois qu’ils se retrouvent l’un en face de l’autre depuis leur séparation. Ni l’un ni l’autre n’a tenté d’obtenir de nouvelles, sûrement que c’est normal avec la fin d’une relation. Elle ne sait pas, Jade, elle ne l’a vécu avec personne d’autre que lui. Mais ce qu’elle sait, c’est que tout s’est fini trop douloureusement pour qu’elle puisse faire autrement. Rester amis n’était pas une option. Elle n’est pas certaine, aujourd’hui encore, que cela le soit devenu.
Mais elle peut bien redécouvrir, un peu, celui qu’elle a trop vite perdu de vue.
Elle ne peut pas faire comme si ces retrouvailles inopinées ne l’atteignaient pas ; comme si elles ne la perturbaient pas. Il est là, devant elle, après autant de temps passé sans le moindre contact. C’est déroutant de le retrouver sans y être préparée. Mais cela le serait sans doute autant si elle s’y était préparée. Quelque peu déstabilisée, la belle héritière ne laisse pourtant pas son trouble se révéler. Elle paraît surtout décontenancée, un peu prise au dépourvu. Il y a pourtant quelque chose de réconfortant de revoir dans ce visage qu’elle a tant de fois admiré.
Ce visage, qu’elle a tant aimé.
Il s’est passé tant de choses entre eux. Des belles, des très belles… et des plus douloureuses. Elle a souffert, avec Adriel, suffisamment pour mettre de côté l’amour et ses dérives, après lui. Suffisamment aussi pour que son souvenir reste intact dans son esprit. Mais c’est aussi dans son cœur qu’il a gardé sa place. Car, en vérité, il a été une personne beaucoup trop importante pour qu’elle puisse l’en chasser. Il a été, pendant un temps, la personne la plus importante de son existence.
Mais elle n’a pas su le dire, elle n’a pas su lui prouver,
et il a filé.
Elle ne sait pas tout à fait ce qu’elle est censée ressentir. S’il y a vraiment une norme qui devrait faire qu’elle éprouve un sentiment précis. En réalité, l’influenceuse est envahie par un flot d’émotions. Des sentiments en contradiction. Mais, quelque part, dans cet océan de paradoxes, elle est heureuse de le retrouver. Lui, qui demeure inchangé. Un sourire léger apparaît sur les lèvres de la belle alors qu’elle sent les souvenirs la rattraper. – Oui, je m’en souviens bien. elle confie, sans mesurer la portée de ses mots tout de suite. Mais, indéniablement, elle n’a rien oublié des souvenirs partagés.
Elle n’oublie rien, Jade, de ce qui a compté.
Elle esquisse nouveau sourire, un peu plus sincère, devant ses paroles si légères. La rancœur semble avoir disparu chez Adriel, il semble à nouveau être ce qu’elle a connu… celui qu’elle aimé. Celui qui n’était plus, quand elle l’a perdu. – Ce serait dommage que tu aies des problèmes avec ton entraîneur. Mais il semble avoir terminé. En tout cas, il est prêt à partir, partager un moment à ses côtés. Elle a un bref instant d’hésitation, Jade, car elle a conscience que cette tranquillité apparente dans leur échange n’est en rien un reflet de ce dont ils sont capables, quand ils sont ensemble. Elle ne veut pas de scandale, pas de reproches, pas de disputes. Mais elle finit par accepter d’un petit hochement de tête. – Avec plaisir. Je prends simplement une douche et… je te rejoins à la sortie de la salle ? Sur cette idée, les deux ex se séparent, chacun rejoignant son vestiaire. La belle Orientale prend une douche rapide et change ses vêtements pour une tenue plus glamour. Elle détache sa chevelure ébène et saisit son sac à mains, cette fois prête à le rejoindre.
Ou presque.
Elle appréhende quelque peu mais la douche lui a permis de retrouver contenance. Il est là, à sa sortie, déjà prêt. – J’espère que tu n’as pas trop attendu… l’échange est banal, mais après tout, ils cherchent encore le premier contact. Et, tandis qu’ils commencent à avancer jusqu’au premier café à leur portée, la reine brise le silence pour lui demander. – Alors, comment vas-tu ? C’est la première fois qu’ils se retrouvent l’un en face de l’autre depuis leur séparation. Ni l’un ni l’autre n’a tenté d’obtenir de nouvelles, sûrement que c’est normal avec la fin d’une relation. Elle ne sait pas, Jade, elle ne l’a vécu avec personne d’autre que lui. Mais ce qu’elle sait, c’est que tout s’est fini trop douloureusement pour qu’elle puisse faire autrement. Rester amis n’était pas une option. Elle n’est pas certaine, aujourd’hui encore, que cela le soit devenu.
Mais elle peut bien redécouvrir, un peu, celui qu’elle a trop vite perdu de vue.
(c) calaveras.
@ Invité
Malgré le temps qui a passé, malgré les sentiments qui ont fini par s’effacer, certaines choses restent. Les souvenirs d’abord. Et puis cette envie de passer du temps avec elle qui n’a pas disparue. Même s’il sait que ça ne sera pas pareil. Même s’il sait que ça ne durera qu’un instant. Mais à cet instant, cela ne semble plus compter qu’ils se soient fait du mal. Le temps n’efface pas tout, mais atténue au moins la blessure. Jade restera toujours une femme qu’il a aimée. Et quand c’est ainsi, il reste toujours un petit quelque chose. Et c’est ce petit quelque chose qui a poussé Adriel à venir engager la conversation, à souhaiter qu’elle continue. Et à entendre Jade dire qu’elle se souvient de certaines choses, il est rassuré. Il n’est pas le seul à garder tout un tas de souvenirs de l’époque où ils étaient ensemble et heureux. « J’aurais pu t’accuser justement. Je suis sûr qu’il aurait compris. » Ou peut-être pas, mais Adriel aurait pu faire une exception. Après tout, il peut parfois prendre le droit de désobéir à son entraîneur. Tant que ça reste rare, s’il veut rester en forme. Mais de toute façon, il en avait fini pour aujourd’hui, alors il peut proposer à Jade de passer un peu plus de temps ensemble sans se sentir coupable. Ce qu’elle accepte, pour son plus grand plaisir. A une petite condition, à laquelle Adriel aurait pu penser aussi. « Ça me va. Une douche me fera le plus grand bien, à moi aussi. Sinon on risquerait de se faire refouler à cause de l’odeur. » Un trait d’humour pour détendre un peu l’atmosphère, avant qu’ils prennent chacun une direction différente vers leurs vestiaires respectifs.
Pour une fois, il ne traîne pas trop longtemps sous la douche. Celle-ci fait tout de même du bien à ses muscles qui ont été sollicités. C’est lui qui arrive le premier avec ses affaires dans l’entrée de la salle de sport. A moins que Jade ne soit déjà partie, mais il ne pense pas. Ce n’est pas son genre. Mais, en même temps, il ne la connait plus vraiment. Il ne connait pas la Jade d’après leur rupture. Heureusement, pas de déception, elle sort bien des vestiaires féminins et le rejoint. « Oh non, ne t’inquiète pas. » Sans doute que s’il avait dû attendre une dizaine de minutes de plus, il se serait posé des questions. Mais il n’a pas besoin de le préciser, il ne voudrait pas qu’elle le prenne mal. Ils quittent la salle de sport, et commencent à avancer côte à côte dans la rue, quand Jade l’interroge en première. « Tout va bien. J’ai fini par ouvrir ma boutique de vêtements à Manhattan. Ça me demande beaucoup de temps, mais je suis heureux de m’être lancé. » Peut-être se souvient-elle que c’était déjà son projet il y a longtemps. Simplement, il l’avait mis de côté, pour vivre un autre rêve. Chacun a son tour. « Et toi ? Sur quoi est-ce que tu bosses en ce moment ? » Véritable touche-à-tout, Jade parvient pourtant à tout gérer. Même si ça signifiait qu’elle n’était pas toujours très disponible pour leur relation. Ils arrivent devant un café, qu’Adriel pointe du doigt, pour lui demander son avis. Ils entrent alors et se placent dans la file d’attente. « Tu bois toujours ton café noir ? » Il sourit, espérant bien se souvenir. Mais il en est pratiquement sûr. Sur ce point, ils étaient pareils.
@ Invité
hier encore, j'avais les yeux posés sur ton visage.-- @Adriel Lynd & @Jade Monroe
La vie les a séparés mais ils resteront à jamais liés.
Pas comme elle l’espérait, pas comme elle y croyait. L’amour a fini cendré mais les souvenirs, eux, leur ont subsisté. Autant que cet attachement inexorable, cet attachement toujours palpable. Elle se rend compte, seulement en l’écoutant parler, que le revoir lui fait du bien. Parce que, subitement, celui avec lequel elle partageait son quotidien a disparu de sa vie du jour au lendemain. Parce qu’une rupture, surtout si explosive, peut s’avérer particulièrement douloureuse ; mais qu’elle n’efface en rien tous les instants de bonheur.
Et c’est peut-être plus facile de s’en souvenir alors que le temps a filé. Qu’ils ont tous les deux, un peu, évolué. Même si elle lui retrouve toujours ce petit air taquin qui la faisait craquer. L’esquisse d’un sourire apparaît sur ses lippes rosées. – Oui, bien sûr, je te vois venir. Comme si. C’était son genre, à elle, d’empêcher les autres d’exécuter leurs tâches quotidiennes. Elle est bien trop consciencieuse, Jade, trop professionnelle. Mais ce petit échange a le mérite de la détendre davantage, au point qu’elle accepte sans grande hésitation l’invitation de son ex. Devant son trait d’humour, l’influenceuse relève ses yeux noisette vers lui, l’air qui veut tout dire. – J’aurais bien aimé voir une chose pareille. qu’elle lance, la princesse. Beaucoup trop renommée, beaucoup trop adulée, pour imaginer pouvoir être refoulée. Cela ne lui est, même, jamais arrivé. La royauté dans les veines, déjà à l’époque, sa carrière au summum n’a pas amoindri l’assurance, vue parfois comme de l’arrogance, de la belle héritière. Mais ils auront tout le temps de refaire connaissance, une fois leurs douches respectives terminées. Après quelques minutes, Jade rejoint le jeune homme en train de sagement patienter. Rassurée qu’il n’ait pas trop attendu (peut-être aussi se souvient-elle, un peu trop bien, de ses douches à rallonge.), la businesswoman commence la première à l’interroger. Elle apprend qu’il a pu ouvrir la boutique de vêtements dont il rêvait tant. Elle a, presque, un sourire un peu mélancolique quand il en parle, tout en précisant combien son travail peut lui prendre du temps. C’est ce qui les avait séparés, autrefois, le manque de temps à cause du travail. Son travail à elle.
Mais elle garde ses pensées pour elle alors que ses opales se détournent pour se poser sur le chemin qu’ils prennent. – Je suis contente pour toi. J’aimerais bien venir voir à l’occasion, tu… en parlais tellement. quand ils étaient encore ensemble. Le projet semblait encore loin et elle, était persuadée qu’elle serait toujours là quand il aboutirait. Mais il n’est pas le seul à avoir évolué, Jade aussi, a continué sans lui à ses côtés. – Oh moi… je prépare la prochaine ligne pour la Fashion Week… elle explique, vaguement, parce que l’inspiration n’est pas au rendez-vous. Elle a envie d’autre chose, Jade, mais elle sait combien c’est incontournable. Arrivant devant le café, elle sort de ses pensées pour acquiescer à la demande de son ex petit-ami. – Il y a des choses qui ne changent pas. fait-elle remarquer alors qu’ils avancent de quelques pas. Après quelques instants dans la file d’attente, ils passent commande, puis partent s’installer à une table, un peu à l’écart. Elle sait qu’elle pourrait à tout moment tomber sur des abonnés qui la reconnaîtraient. – Et tu sais… mon éditeur m’a proposé un deuxième livre. Cette fois, ce serait… sur ma vie. Avec le succès de son bouquin sur sa vie d’influenceuse, elle n’a pas été surprise par la proposition faite par son éditeur. Pour autant, Jade, elle n’est pas sûre d’en être capable. Elle s’évertue bien trop à protéger sa vie privée… ses parents, eux non plus, ne sont pas bien persuadés. – Dis, ça ne t’embêterait pas que je parle de toi ? dit-elle, faussement inquiète, alors qu’elle s’amuse seulement à le taquiner. Elle est loin d’avoir accepté ce projet. Mais elle se sent juste plus à l’aise à ses côtés.
Après tout, Adriel reste le seul homme qu’elle a aimé.
Pas comme elle l’espérait, pas comme elle y croyait. L’amour a fini cendré mais les souvenirs, eux, leur ont subsisté. Autant que cet attachement inexorable, cet attachement toujours palpable. Elle se rend compte, seulement en l’écoutant parler, que le revoir lui fait du bien. Parce que, subitement, celui avec lequel elle partageait son quotidien a disparu de sa vie du jour au lendemain. Parce qu’une rupture, surtout si explosive, peut s’avérer particulièrement douloureuse ; mais qu’elle n’efface en rien tous les instants de bonheur.
Et c’est peut-être plus facile de s’en souvenir alors que le temps a filé. Qu’ils ont tous les deux, un peu, évolué. Même si elle lui retrouve toujours ce petit air taquin qui la faisait craquer. L’esquisse d’un sourire apparaît sur ses lippes rosées. – Oui, bien sûr, je te vois venir. Comme si. C’était son genre, à elle, d’empêcher les autres d’exécuter leurs tâches quotidiennes. Elle est bien trop consciencieuse, Jade, trop professionnelle. Mais ce petit échange a le mérite de la détendre davantage, au point qu’elle accepte sans grande hésitation l’invitation de son ex. Devant son trait d’humour, l’influenceuse relève ses yeux noisette vers lui, l’air qui veut tout dire. – J’aurais bien aimé voir une chose pareille. qu’elle lance, la princesse. Beaucoup trop renommée, beaucoup trop adulée, pour imaginer pouvoir être refoulée. Cela ne lui est, même, jamais arrivé. La royauté dans les veines, déjà à l’époque, sa carrière au summum n’a pas amoindri l’assurance, vue parfois comme de l’arrogance, de la belle héritière. Mais ils auront tout le temps de refaire connaissance, une fois leurs douches respectives terminées. Après quelques minutes, Jade rejoint le jeune homme en train de sagement patienter. Rassurée qu’il n’ait pas trop attendu (peut-être aussi se souvient-elle, un peu trop bien, de ses douches à rallonge.), la businesswoman commence la première à l’interroger. Elle apprend qu’il a pu ouvrir la boutique de vêtements dont il rêvait tant. Elle a, presque, un sourire un peu mélancolique quand il en parle, tout en précisant combien son travail peut lui prendre du temps. C’est ce qui les avait séparés, autrefois, le manque de temps à cause du travail. Son travail à elle.
Mais elle garde ses pensées pour elle alors que ses opales se détournent pour se poser sur le chemin qu’ils prennent. – Je suis contente pour toi. J’aimerais bien venir voir à l’occasion, tu… en parlais tellement. quand ils étaient encore ensemble. Le projet semblait encore loin et elle, était persuadée qu’elle serait toujours là quand il aboutirait. Mais il n’est pas le seul à avoir évolué, Jade aussi, a continué sans lui à ses côtés. – Oh moi… je prépare la prochaine ligne pour la Fashion Week… elle explique, vaguement, parce que l’inspiration n’est pas au rendez-vous. Elle a envie d’autre chose, Jade, mais elle sait combien c’est incontournable. Arrivant devant le café, elle sort de ses pensées pour acquiescer à la demande de son ex petit-ami. – Il y a des choses qui ne changent pas. fait-elle remarquer alors qu’ils avancent de quelques pas. Après quelques instants dans la file d’attente, ils passent commande, puis partent s’installer à une table, un peu à l’écart. Elle sait qu’elle pourrait à tout moment tomber sur des abonnés qui la reconnaîtraient. – Et tu sais… mon éditeur m’a proposé un deuxième livre. Cette fois, ce serait… sur ma vie. Avec le succès de son bouquin sur sa vie d’influenceuse, elle n’a pas été surprise par la proposition faite par son éditeur. Pour autant, Jade, elle n’est pas sûre d’en être capable. Elle s’évertue bien trop à protéger sa vie privée… ses parents, eux non plus, ne sont pas bien persuadés. – Dis, ça ne t’embêterait pas que je parle de toi ? dit-elle, faussement inquiète, alors qu’elle s’amuse seulement à le taquiner. Elle est loin d’avoir accepté ce projet. Mais elle se sent juste plus à l’aise à ses côtés.
Après tout, Adriel reste le seul homme qu’elle a aimé.
(c) calaveras.
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Adriel se sent étrangement plutôt à l’aise. Si, au départ, il avait été un peu hésitant, il plaisante maintenant sans y réfléchir. Loin des clichés du genre, où aucun des deux ne sait quoi dire, Adriel retrouve cette simplicité qui avait rythmé leur relation, du moins à ses débuts. Et il se surprend à ressentir une certaine nostalgie. Ils avaient été heureux ensemble. Adriel l’avait aimée. Elle était peut-être la dernière à qui il s’était attaché sans condition, sans aucune retenue. Mais s’il est à l’aise, il reste toujours l’amertume de leur rupture, quelque part dans son cœur. Et sans doute que c’est pareil pour Jade. Les choses ne s’étaient pas vraiment bien terminées. S’ils avaient su rester autant à l’aise l’un avec l’autre, honnêtes et heureux ensemble, il n’y aurait pas eu de rupture, ni de disputes avant cela.
Pour autant, l’amertume n’est pas celle qui l’emporte. Et il est heureux que Jade accepte sa proposition. Adriel sait bien que ce ne sera pas comme avant. Il n’espère rien de cette rencontre, sinon la possibilité de se souvenir du passé et de savoir ce qu’elle devient. Elle le devance cependant et l’interroge sur sa vie, au moment où ils se retrouvent après leur douche respective. Adriel lui parle donc de sa boutique, dont il est forcément fier. Jade l’avait connu à une époque où cela n’était qu’un projet lointain et hypothétique. Et il avait fini par réaliser ce rêve, après en avoir vécu un autre pendant de longues années. Adriel est conscient qu’à terme, il ne lui restera que sa boutique, mais il n’est pas encore prêt à abandonner l’escrime. « Ça me ferait très plaisir que tu viennes. » Il le pense vraiment. Pas forcément en tant que potentielle cliente, mais plus pour qu’elle voie ce qu’il a réussi à faire. « C’est un peu plus au nord de Manhattan, je t’enverrais l’adresse. Enfin si tu n’as pas changé de numéro. » Etant donné qu’il ne fait jamais de tri dans son téléphone, Adriel est presque certain de toujours l’avoir. Mais elle pourrait avoir changé, ou l’avoir bloqué. On ne sait jamais. Il sourit quand elle répond à son tour, expliquant qu’elle prépare la fashion week. Autant Adriel est dans le domaine désormais, autant il est à des milliers de kilomètres de tout ça. Sa mode à lui n’est pas dans les défilés haute-couture, mais s’adapte plutôt au quotidien des new yorkais, avec un peu d’humour et pas mal de couleurs. Mais il ne crée pas lui-même, il n’a pas ce talent. Vendre en est un autre selon lui, qui lui correspond plus. « Ah c’est super ça. Les stars ne s’arrachent pas trop tes vêtements ? » Si elle veut profiter d’un moment tout sauf modeste, Adriel le lui offre sur un plateau d’argent. Mais en même temps, elle peut être fière. Participer à une fashion week, ce n’est pas donné à tout le monde.
Ils entrent dans un café choisi au hasard, le plus proche dans la rue qu’ils ont choisi d’emprunter. Adriel s’amuse à se souvenir de la commande habituelle de Jade. Certains détails restent en tête, ou reviennent sans qu’on s’y attende. Et en effet, elle n’a pas changé. Du moins, pas là-dessus. Adriel ne peut s’empêcher de se demander si les choses auraient été différentes entre eux, s’ils s’étaient rencontrés à un autre moment de leur vie. Il ne leur faut pas longtemps pour avoir chacun leur boisson et pouvoir aller s’installer. Un café noir pour Jade, comme à son habitude. Un café goût noisette pour Adriel, qui a simplement eu cette envie en voyant le menu. Il hoche la tête quand Jade lui parle de son éditeur et d’écrire un livre sur elle. Il a déjà vu son premier livre, en librairie, et en avait feuilleté quelques pages, par curiosité. Aller jusqu’à l’acheter lui aurait paru étrange. Un peu comme s’il n’avait pas su tourner la page. « C’est bien ça. Tu dois être fière. » Et occupée aussi. Mais elle a toujours été ainsi. Et peut-être qu’Adriel est pareil désormais. La question qu’elle lui pose, en rapport avec ce projet de livre, étonne plus l’escrimeur. Il n’y avait même pas réfléchi. Présumer qu’elle parlerait de lui, d’eux, en parlant de sa vie, aurait été présomptueux. « Je ne pensais pas que… tu pourrais vouloir parler de moi. » Adriel n’a cependant pas besoin de réfléchir trop longtemps à sa réponse. « Mais non, ça ne me dérangerait pas, je suppose. Tant que tu ne parles pas trop de moi en mal. » Précise-t-il avec un sourire. Il ne plaisante qu’à moitié. Après tout, s’il a toujours tenu Jade pour responsable de la dégradation de leur relation, il n’a pas non plus été irréprochable et a accéléré les choses. « Un livre, une fashion week… Tu en as combien d’autres projets comme ça, superwoman ? »
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hier encore, j'avais les yeux posés sur ton visage.-- @Adriel Lynd & @Jade Monroe
Comme des amis d’antan, ils renouent tout doucement. Ils réapprennent à se connaître, comme s’ils s’étaient perdus de vue sans le vouloir, comme si la vie les avait séparés sans qu’ils ne puissent l’empêcher. Douce illusion qui berce l’héritière quand on sait la vérité. Adriel, il lui a brisé le cœur. Et peut-être qu’elle a malmené le sien, elle aussi, un peu trop fort. Ils se sont tous les deux fait du tort. Chacun à sa manière, ils ont su se blesser, gâcher tout ce qu’ils avaient pu créer. Ils ont partagé bien plus qu’une amitié. Il a été, pendant un temps, la personne la plus importante de sa vie. Mais cela n’a pas suffi. Elle n’a pas suffi, Jade, parce qu’elle n’en donne sûrement pas assez. Depuis lui, plus du tout. Mais, à défaut de pouvoir retrouver la relation si forte de leur passé, peut-être peuvent-ils s’essayer timidement à cette étrange et potentiellement éphémère forme d’amitié. La légèreté revient dans leur conversation, de plus en plus fluide au fil des minutes. Mais la princesse s’intéresse, surtout, à ce qu’il est devenu. Il a réussi, Adriel, il a accompli tour à tour chacun de ses rêves. Elle le voit dans les prunelles éclairées de cette lumière. Un doux sourire sur les lippes, presque fière de lui, elle aussi, elle affirme. – Je viendrai. Peut-être pas dans la semaine, ni même dans le mois. Peut-être qu’elle oubliera, le temps de se remettre de ces retrouvailles. Peut-être qu’elle sera trop plongée dans son travail. Mais si elle dit qu’elle viendra, Jade, elle le fera. Devant sa remarque, elle laisse échapper un sourire amusé, quoiqu’un brin gênée. – J’ai toujours le même numéro. Elle a supprimé le sien, elle, après leur rupture. De rage, ou bien de chagrin, elle l’a effacé sans y réfléchir. Raisonnée dans sa vie en règle générale, l’influenceuse l’est beaucoup moins quand il s’agit de ses sentiments. Et sentiments, il y avait. Les plus beaux, les plus purs, mais aussi les plus violents et les plus explosifs. Leur relation s’est trop mal terminée pour qu’elle puisse l’oublier l’esprit apaisé. Non, elle a tourné la page dans la douleur et l’incompréhension. Des questions qui restent, encore aujourd’hui sans réponses. Mais l’héritière est trop pragmatique pour songer à les poser ; il y a trop longtemps que leur amour est terminé. À la place, elle préfère renouer avec lui, découvrir ce qu’est devenue sa vie, et raconter un peu la sienne aussi. À sa demande, elle laisse échapper un petit rire cristallin. – Seulement celles qui ont du goût. lui rétorque-t-elle avec une pointe de malice. La légèreté pour oublier, que cela fait des semaines qu’elle n’a rien dessiné. Les iris un peu dans le vague, elle se concentre sur la voix d’Adriel qui, visiblement, se souvent toujours de ses goûts. Elle non plus, en vérité, n’a jamais su rien oublier. C’est même frustrant de se rendre compte tout l’amas d’informations qu’elle peut posséder sur un être qu’elle n’a plus la chance de côtoyer. Assise face à lui, elle acquiesce d’un signe de la tête, sans trop s’y attarder. Si elle écrivait réellement ce qu’elle avait envie d’écrire, la princesse oserait un récit fictif. Une histoire qui ne parle pas d’elle, toujours elle. L’impression désagréable, parfois, de devoir se vendre elle-même car, au fond, dans chaque projet qu’elle réalise, c’est elle qui est mise en avant. C’est elle, le produit que l’on achète, elle que l’on vend. Mais elle sort de ses pensées pour se focaliser sur Adriel, sur cet air surpris qu’il affiche et la fait sourire. Il a compté pour elle, il a eu cette place importante dans sa vie amoureuse, dans sa vie personnelle. Parler d’elle, ce serait forcément parler de lui. Mais elle n’est pas sûre d’être réellement prête à vrai dire. – Je te taquine… je ne sais pas si je suis vraiment capable de me livrer dans un bouquin. Parler de ses projets, ses ambitions, la manière dont elle est parvenue à ses rêves, c’est facile. Se livrer… se révéler au monde, serait bien plus difficile. Ce serait casser cette image lisse, parfaite, qu’elle s’est construite. Et elle y tient trop, Jade. Un sourire amusé sur les lèvres, elle récupère la boisson emmenée par le serveur avant de relever ses prunelles vers lui. – Tu sais que je n’arrive pas à me poser. C’est même… ce qui a tout gâché, entre eux. Elle sent sa gorge se nouer légèrement, effaçant cette boule qui se forme d’une gorgée de son café. – Mais tu ne dois plus avoir beaucoup de temps libre non plus entre ta boutique et l’escrime… suppose-t-elle un peu pensive, réalisant que leurs vies s’accordent mieux aujourd’hui qu’elles ne l’étaient autrefois. Peut-être qu’ils se sont rencontrés trop tôt, Adriel et Jade.
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Mine de rien, ça lui fait quelque chose de revoir Jade aujourd’hui. Ça le touche qu’elle se souvienne de son projet et qu’elle veuille venir. Adriel ignore si elle le fera vraiment, mais en tout cas, qu’elle témoigne de l’intérêt à ce qui avait été un rêve lointain à l’époque où ils étaient ensemble, ça lui fait plaisir. Quand quelqu’un a compté pour nous, cela ne s’efface jamais complètement. Et, même si Adriel n’avait pas pensé à Jade depuis longtemps, il réalise qu’elle lui avait manqué. Aussi incompatibles étaient-ils finalement, ils s’étaient aimés. Elle avait pris une part importante dans sa vie, et dans son cœur. Et le cœur n’oublie jamais entièrement. « D’accord, je t’enverrais ça alors. » Et si elle vient, ça lui fera plaisir. Pas juste pour avoir son avis sur la boutique, mais plus pour la revoir, encore. Même si, vu sa réussite professionnelle, Adriel sait que ses conseils pourraient lui être utiles. Ils ne font pas exactement le même métier, mais elle s’y connaît en mode, beaucoup plus que lui. « C’est vrai que certaines en manquent cruellement. » Enfin Adriel serait assez incapable de dire lesquelles ont le plus de goût, mais certaines lui viennent en tête pour le contraire. Et vu le style habituel de Jade, il imagine que ses vêtements doivent être du même genre.
Mais, déjà, leur rencontre d’aujourd’hui n’est pas terminée, puisqu’ils commandent dans un petit café au coin de la rue, et trouvent une table pour s’installer. Adriel ne sait pas exactement de quoi ils vont pouvoir parler, mais à vrai dire, ça lui importe assez peu. Sa présence est suffisante pour lui donner le sourire. En apprendre plus sur sa vie actuelle est un bonus non négligeable. Il s’étonne qu’elle lui parle d’un projet de livre, dans lequel il pourrait avoir sa place. L’idée lui fait une impression étrange, mais sans qu’il sache trop pourquoi. Peut-être parce qu’il ne sait pas sur quoi elle pourrait écrire exactement, et en quels termes elle parlerait de lui. Même s’ils ont visiblement muri depuis leur rupture – en atteste le fait qu’ils soient assis l’un en face de l’autre sans s’entretuer, et même en se souriant – tout n’avait pas été très beau, sur la fin. Des deux côtés, si Adriel est tout à fait honnête. Il ne veut pas complètement refuser, alors il fait une plaisanterie, un peu bancale. Jade a bien remarqué sa gêne, et annonce qu’elle plaisantait. Il faut admettre qu’il est un peu soulagé. Leur histoire a été importante pour lui, et sans doute pour Jade aussi, mais elle est la leur. Ça lui ferait bizarre d’apprendre qu’elle est lue par d’autres personnes. « Ça me ferait bizarre aussi… et pas seulement parce que je n’ai aucun talent d’écriture. » Ce n’est pas se dénigrer que de dire cela. Quand il écrit des choses, il va droit au but. La poésie et les figures de style, il n’a jamais trop compris. Heureusement, il avait d’autres talents. Tout comme Jade en a plusieurs, et semble toujours tout gérer à la fois. La façon dont elle le regarde en déclarant ne pas savoir se poser transporte Adriel dans les derniers mois de leur relation. Y fait-elle référence ? Elle renvoie vite le sujet sur lui, et il sent que c’est au tour de Jade de ne pas être à l’aise. Il boit alors une gorgée de son café, dont le goût noisette n’est pas très prononcé, et lui sourit. « Ce n’est pas complètement faux, en effet. » A vrai dire, s’il y réfléchit bien, il n’a pas énormément de temps libre, et cela s’en est ressenti sur ses dernières relations. Comme les choses ont changées. « Le pire, c’était pendant les mois avant l’ouverture. J’avais cinquante choses à gérer en même temps et avec les entraînements en plus, c’est à peine si j’avais le temps de dormir. » Il avait sans doute vécu le quotidien de Jade, et le vit peut-être encore un peu, même s’il parvient plus à trouver l’équilibre désormais. Encore que ça dépend des périodes et des problèmes qui lui tombent dessus. « Si tu as un secret à partager pour tenir le rythme, je t’écoute. »
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hier encore, j'avais les yeux posés sur ton visage.-- @Adriel Lynd & @Jade Monroe
Adriel, il comptera toujours pour elle.
Peu importe le temps, peu importe la distance, il y aura toujours ce fragment de lui en elle. Cette parcelle de son cœur dérobée il y a des années, que personne ne pourra jamais retrouver. Ils se sont adorés, ils se sont détestés. Ils se sont beaucoup déchirés. Mais, surtout, ils se sont aimés. C’est avec lui qu’elle a découvert ce sentiment pour la première fois. C’est avec lui, aussi, qu’elle a découvert les fondements d’un véritable couple. Plus qu’une amourette, il a été sa première, sa seule relation, dans la durée, en tant qu’adulte. Elle a découvert le quotidien avec un homme, la vie simplement avec un homme. Peut-être pas suffisamment, cela dit, car elle a fait l’erreur de le négliger. Elle lui a préféré sa carrière alors qu’elle l’avait sincèrement aimé. C’est certainement pour cette raison que, aujourd’hui, elle est heureuse de le retrouver. Elle le sent, en l’écoutant lui parler de ce qu’il a pu entreprendre durant ces années, elle sent qu’il lui a manqué. Elle est heureuse de découvrir que ce qui était un rêve à l’époque est désormais devenu sa réalité. D’un hochement de tête, l’héritière le remercie, puis lui offre un sourire complice. De plus en plus à l’aise, elle s’autorise à le taquiner, avec l’idée de ce livre sur sa vie. Sur elle, alors, sur eux, sur lui aussi. Elle voit un certain désarroi jaillir dans les opales qu’elle connaît encore par cœur. Le malaise, elle sait le deviner, elle sait le lire, autant que lorsqu’il détenait encore le sien. Peut-être que c’est la destinée de ceux qui se sont aimés mais ont fini par se séparer. Peut-être qu’il y a des restes, des effluves du passé qui finissent toujours par remonter. Jade, elle ne veut surtout pas l’embarrasser. Elle a seulement envie de renouer, non d’évoquer le mal qu’ils se sont faits. Surtout pas dans un bouquin qui serait lu par des milliers d’étrangers. Alors elle s’empresse de le rassurer juste avant qu’il ne lui avoue que cela lui ferait bizarre également. – Je suis loin d’être une écrivaine confirmée aussi, je te rassure.[/color] elle déclare simplement avec un petit sourire amusé sur ses lèvres rosées. Elle préfère garder une atmosphère détendue plutôt que d’effleurer la vérité. Écrire sur sa vie, c’est faire un don de soi. Quelque chose qu’elle n’est pas prête à faire, Jade. Tu n’as jamais su te livrer, jamais su te donner. Pas dans ton entièreté. Ce serait pire, encore, de le faire pour des étrangers. Devoir révéler à la vue du monde entier combien tu es loin d’être la poupée parfaite qu’ils peuvent admirer. Combien t’es écorchée, toi aussi, combien t’es complexée. Combien t’as du mal, en vérité, à t’aimer. Elle devrait apprendre à être en accord avec elle-même avant de se lancer dans une aventure aussi rocambolesque. Peut-être, aussi, qu’elle devrait être en accord avec lui. Avec la manière dont leur relation s’est finie. Mais, cela non plus, elle n’est pas prête à en parler. Effaçant l’embarras d’Adriel pour un soulagement qu’elle parvient (encore) à reconnaître, la reine laisse à son tour apparaître à celui qui la connaît encore trop bien sa gêne. Une gorgée de caféine ingurgitée, et elle essaie d’oublier. Pourtant, en écoutant son ex petit-ami lui confier la manière dont se déroule son existence aujourd’hui, elle a du mal à y arriver. Elle a la sensation nébuleuse qu’ils pourraient mieux se comprendre maintenant plutôt que par le passé.
Plutôt que lorsqu’ils s’aimaient.
Elle écoute avec attention son récit, presque empreinte d’une nostalgie. Une tristesse imperceptible, de se dire qu’elle aurait pu être avec lui. Mais elle balaie cette pensée à peine arrivée de son cœur trop sensible aux souvenirs. – Je veux bien te croire. elle affirme avec un faible sourire, qui tend à s’agrandir quand il lui demande son secret pour garder le rythme. – Je ne suis pas sûre d’être un exemple à suivre. Et, pour la première fois, elle laisse sous-entendre qu’elle n’a pas le meilleur des rythmes. Jade, elle ne sait plus vivre. Moins encore depuis qu’il est parti. – Tu ne dois pas avoir peur de seconder… commence-t-elle, car elle sait, elle, combien c’est une qualité qui lui fait défaut. Si perfectionniste qu’elle n’a plus de vie. – Et je suppose qu’il faut apprendre à… se détacher parfois. Même si c’est plus facile à dire qu’à faire. Ce serait dommage qu’il devienne comme elle. Dans une vie remplie en permanence mais, trop souvent, vide de sens.
Peu importe le temps, peu importe la distance, il y aura toujours ce fragment de lui en elle. Cette parcelle de son cœur dérobée il y a des années, que personne ne pourra jamais retrouver. Ils se sont adorés, ils se sont détestés. Ils se sont beaucoup déchirés. Mais, surtout, ils se sont aimés. C’est avec lui qu’elle a découvert ce sentiment pour la première fois. C’est avec lui, aussi, qu’elle a découvert les fondements d’un véritable couple. Plus qu’une amourette, il a été sa première, sa seule relation, dans la durée, en tant qu’adulte. Elle a découvert le quotidien avec un homme, la vie simplement avec un homme. Peut-être pas suffisamment, cela dit, car elle a fait l’erreur de le négliger. Elle lui a préféré sa carrière alors qu’elle l’avait sincèrement aimé. C’est certainement pour cette raison que, aujourd’hui, elle est heureuse de le retrouver. Elle le sent, en l’écoutant lui parler de ce qu’il a pu entreprendre durant ces années, elle sent qu’il lui a manqué. Elle est heureuse de découvrir que ce qui était un rêve à l’époque est désormais devenu sa réalité. D’un hochement de tête, l’héritière le remercie, puis lui offre un sourire complice. De plus en plus à l’aise, elle s’autorise à le taquiner, avec l’idée de ce livre sur sa vie. Sur elle, alors, sur eux, sur lui aussi. Elle voit un certain désarroi jaillir dans les opales qu’elle connaît encore par cœur. Le malaise, elle sait le deviner, elle sait le lire, autant que lorsqu’il détenait encore le sien. Peut-être que c’est la destinée de ceux qui se sont aimés mais ont fini par se séparer. Peut-être qu’il y a des restes, des effluves du passé qui finissent toujours par remonter. Jade, elle ne veut surtout pas l’embarrasser. Elle a seulement envie de renouer, non d’évoquer le mal qu’ils se sont faits. Surtout pas dans un bouquin qui serait lu par des milliers d’étrangers. Alors elle s’empresse de le rassurer juste avant qu’il ne lui avoue que cela lui ferait bizarre également. – Je suis loin d’être une écrivaine confirmée aussi, je te rassure.[/color] elle déclare simplement avec un petit sourire amusé sur ses lèvres rosées. Elle préfère garder une atmosphère détendue plutôt que d’effleurer la vérité. Écrire sur sa vie, c’est faire un don de soi. Quelque chose qu’elle n’est pas prête à faire, Jade. Tu n’as jamais su te livrer, jamais su te donner. Pas dans ton entièreté. Ce serait pire, encore, de le faire pour des étrangers. Devoir révéler à la vue du monde entier combien tu es loin d’être la poupée parfaite qu’ils peuvent admirer. Combien t’es écorchée, toi aussi, combien t’es complexée. Combien t’as du mal, en vérité, à t’aimer. Elle devrait apprendre à être en accord avec elle-même avant de se lancer dans une aventure aussi rocambolesque. Peut-être, aussi, qu’elle devrait être en accord avec lui. Avec la manière dont leur relation s’est finie. Mais, cela non plus, elle n’est pas prête à en parler. Effaçant l’embarras d’Adriel pour un soulagement qu’elle parvient (encore) à reconnaître, la reine laisse à son tour apparaître à celui qui la connaît encore trop bien sa gêne. Une gorgée de caféine ingurgitée, et elle essaie d’oublier. Pourtant, en écoutant son ex petit-ami lui confier la manière dont se déroule son existence aujourd’hui, elle a du mal à y arriver. Elle a la sensation nébuleuse qu’ils pourraient mieux se comprendre maintenant plutôt que par le passé.
Plutôt que lorsqu’ils s’aimaient.
Elle écoute avec attention son récit, presque empreinte d’une nostalgie. Une tristesse imperceptible, de se dire qu’elle aurait pu être avec lui. Mais elle balaie cette pensée à peine arrivée de son cœur trop sensible aux souvenirs. – Je veux bien te croire. elle affirme avec un faible sourire, qui tend à s’agrandir quand il lui demande son secret pour garder le rythme. – Je ne suis pas sûre d’être un exemple à suivre. Et, pour la première fois, elle laisse sous-entendre qu’elle n’a pas le meilleur des rythmes. Jade, elle ne sait plus vivre. Moins encore depuis qu’il est parti. – Tu ne dois pas avoir peur de seconder… commence-t-elle, car elle sait, elle, combien c’est une qualité qui lui fait défaut. Si perfectionniste qu’elle n’a plus de vie. – Et je suppose qu’il faut apprendre à… se détacher parfois. Même si c’est plus facile à dire qu’à faire. Ce serait dommage qu’il devienne comme elle. Dans une vie remplie en permanence mais, trop souvent, vide de sens.
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De par leur histoire, qui fut intense, même si relativement courte comparé au reste de leur vie, Jade aura toujours une place de choix dans son cœur. Un morceau qui a été brisé quand leur amour n’a plus suffit. Une cicatrice encore présente, mais les bons souvenirs subsistent aussi. C’est la raison pour laquelle Adriel était allé lui parler même si elle avait fait semblant de ne pas le voir. C’est la raison pour laquelle il est heureux d’aller boire un café avec elle et de savoir ce qu’elle devient. Sans surprise de la part d’Adriel, elle semble très bien s’en sortir. Elle a toujours été ambitieuse, alors même qu’elle aurait pu se contenter de ce qu’elle avait déjà. Mais Jade n’a jamais été ainsi. Et même s’il admire ce trait de caractère chez elle, il sait qu’il est à double tranchant. Qualité ou défaut, tout dépend de la personne à qui on demande. Mais au moins, ça lui réussit professionnellement, au point qu’on lui propose même d’écrire un second livre. « Tu dois pourtant l’être au moins un peu, pour qu’on t’en demande un deuxième. » Il sourit, ne doutant pas du talent de Jade. Il n’a jamais lu ce qu’elle a écrit, mais elle se donne toujours à fond dans ce qu’elle fait, alors il est certain que ça doit être bien. Mais en effet, il faut qu’elle soit à l’aise avec tout ça, et la vérité, c’est ce que ça arrange un peu Adriel qu’elle ne souhaite pas parler de leur histoire dans un livre qui pourrait être lu de tous.
A raconter son propre quotidien bien rempli, Adriel a l’impression de décrire ce qu’il reprochait à Jade à l’époque. Les places ne se sont pas inversées, mais il pourrait sans doute davantage la comprendre aujourd’hui. Mais il suppose tout de même que s’il tombait amoureux, il trouverait le temps de passer du temps avec elle. Mais de toute façon, il est célibataire donc la question ne se pose pas, et son temps libre va à ses amis et à sa famille. Demander des conseils à Jade pour tenir le rythme peut paraître paradoxal, au vu de leur rupture, mais peut-être que justement, ça pourrait les rapprocher aujourd’hui. Et puis Adriel aimerait bien savoir si elle s’en sort mieux qu’avant. Mais visiblement, ce n’est pas forcément le cas. Et c’est peut-être un peu triste. Enfin Adriel ne connait pas sa vie actuelle en détails, et ne voudrait pas juger. Ce n’est pas son genre. « Seconder et se détacher, d’accord, je note d’essayer. Mais pas sûr que je réussisse. » C’est même presque voué à l’échec. « Mais je suppose que c’est normal, quand on crée son propre truc, on donne tout pour qu’il fonctionne, quitte à oublier un peu le reste. Mais je garde espoir que les choses se stabilisent bientôt et que je puisse profiter un peu plus. » Mais il sait qu’avoir son propre commerce n’est pas une chose facile, et que ça va souvent avec son lot de désagréments qui compliquent les choses. Pour autant, il ne regrette pas de s’être lancé. « Je suppose que tu n’y arrives pas encore complètement non plus ? »
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hier encore, j'avais les yeux posés sur ton visage.-- @Adriel Lynd & @Jade Monroe
Renouer avec Adriel lui fait du bien.
Plus de bien qu’elle ne l’aurait cru, au début, quand ses prunelles se sont posées sur lui à la salle de sport. Elle n’a pas osé le rejoindre, à ce moment, parce qu’elle ne savait pas comment elle serait accueillie. Communicatrice hors-pair avec des milliers de followers, l’auto-entrepreneuse ne s’est pas moins sentie démunie devant son ex petit-ami. Parce qu’avec lui, tout s’est fini trop vite. Trop violemment, aussi. Ils sont allés jusqu’à se déchirer alors que, au fond, ils s’aimaient. Elle, l’aimait ; elle l’aimait encore quand ils se sont séparés. Mais elle se rend compte, en échangeant avec lui, que le temps a glissé sur eux. Que, peut-être, la rancœur a laissé place au remord d’avoir mal fait les choses avec lui. Sourire esquissé sur ses lèvres pourpres, la poupée est touchée par son compliment ; mais n’en fait pas trop pour autant. Sans doute parce qu’elle a conscience que, plus que son talent, c’est sa notoriété qui prend le pas pour son éditeur. Les auteurs les plus vendus sont loin d’être ceux qui le méritent le plus.
La vie est injuste,
il y a longtemps qu’elle ne s’en préoccupe plus.
Plutôt que de parler d’elle, l’influenceuse préfère découvrir ce qu’il est devenu, Adriel. L’homme qu’il est, aujourd’hui, correspond étrangement plus à la vie qu’elle peut mener. Douce et amère constatation alors qu’il lui demande des conseils qu’elle ne saurait sans doute pas suivre elle-même. Lui, plus que quiconque, sait combien son sens du devoir et ses ambitions peuvent la mener à sa perte. Combien ils peuvent tout lui faire perdre. Lui, elle l’a perdu, à cause de son besoin exacerbé de briller. L’incompréhension de l’époque laisse place désormais à une triste complicité.
Les prunelles sombres posées sur son ancien amour, la belle héritière l’écoute avec une attention non dissimulée. D’un hochement de tête distrait, elle acquiesce à ses paroles avant d’afficher un sourire un peu fêlé. – Non. Mais… il n’y a personne que je pourrais négliger. déclare-t-elle, laissant deviner qu’elle est célibataire. Mais, aussi, que c’est ce qu’elle a fait avec Adriel. Elle l’a négligé au profit de sa carrière. Elle l’a délaissé, alors qu’elle disait l’aimait. Elle ne sait pas, Jade, si elle reproduirait les mêmes erreurs. Sûrement que oui, sûrement pour cette raison qu’elle a cessé d’ouvrir son cœur. – Je ne m’attendais pas à entendre un tel discours de ta part un jour, je… j’ai l’impression que tu vis ce que je vivais à ce moment. la tension permanente, le besoin cuisant de faire ses preuves. Le temps, comme une course à la montre, une envie de réussir qui passe avant tout le reste. Comme s’il la comprenait mieux, aujourd’hui… et elle, à côté, réalise combien elle a négligé sa vie ; mais continue de reproduire les mêmes erreurs aujourd’hui.
Cercle infernal dont elle ne sortira pas indemne, Jade.
Plus de bien qu’elle ne l’aurait cru, au début, quand ses prunelles se sont posées sur lui à la salle de sport. Elle n’a pas osé le rejoindre, à ce moment, parce qu’elle ne savait pas comment elle serait accueillie. Communicatrice hors-pair avec des milliers de followers, l’auto-entrepreneuse ne s’est pas moins sentie démunie devant son ex petit-ami. Parce qu’avec lui, tout s’est fini trop vite. Trop violemment, aussi. Ils sont allés jusqu’à se déchirer alors que, au fond, ils s’aimaient. Elle, l’aimait ; elle l’aimait encore quand ils se sont séparés. Mais elle se rend compte, en échangeant avec lui, que le temps a glissé sur eux. Que, peut-être, la rancœur a laissé place au remord d’avoir mal fait les choses avec lui. Sourire esquissé sur ses lèvres pourpres, la poupée est touchée par son compliment ; mais n’en fait pas trop pour autant. Sans doute parce qu’elle a conscience que, plus que son talent, c’est sa notoriété qui prend le pas pour son éditeur. Les auteurs les plus vendus sont loin d’être ceux qui le méritent le plus.
La vie est injuste,
il y a longtemps qu’elle ne s’en préoccupe plus.
Plutôt que de parler d’elle, l’influenceuse préfère découvrir ce qu’il est devenu, Adriel. L’homme qu’il est, aujourd’hui, correspond étrangement plus à la vie qu’elle peut mener. Douce et amère constatation alors qu’il lui demande des conseils qu’elle ne saurait sans doute pas suivre elle-même. Lui, plus que quiconque, sait combien son sens du devoir et ses ambitions peuvent la mener à sa perte. Combien ils peuvent tout lui faire perdre. Lui, elle l’a perdu, à cause de son besoin exacerbé de briller. L’incompréhension de l’époque laisse place désormais à une triste complicité.
Les prunelles sombres posées sur son ancien amour, la belle héritière l’écoute avec une attention non dissimulée. D’un hochement de tête distrait, elle acquiesce à ses paroles avant d’afficher un sourire un peu fêlé. – Non. Mais… il n’y a personne que je pourrais négliger. déclare-t-elle, laissant deviner qu’elle est célibataire. Mais, aussi, que c’est ce qu’elle a fait avec Adriel. Elle l’a négligé au profit de sa carrière. Elle l’a délaissé, alors qu’elle disait l’aimait. Elle ne sait pas, Jade, si elle reproduirait les mêmes erreurs. Sûrement que oui, sûrement pour cette raison qu’elle a cessé d’ouvrir son cœur. – Je ne m’attendais pas à entendre un tel discours de ta part un jour, je… j’ai l’impression que tu vis ce que je vivais à ce moment. la tension permanente, le besoin cuisant de faire ses preuves. Le temps, comme une course à la montre, une envie de réussir qui passe avant tout le reste. Comme s’il la comprenait mieux, aujourd’hui… et elle, à côté, réalise combien elle a négligé sa vie ; mais continue de reproduire les mêmes erreurs aujourd’hui.
Cercle infernal dont elle ne sortira pas indemne, Jade.
(c) calaveras.
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