Ton plus gros problème à l’heure actuelle ? Mon plus gros problème ? Probablement moi. Du moins, c’est ce que j’aurai répondu il y a un an de cela. Aujourd’hui, on peut dire que j’ai repris du poil de la bête. Alors j’imagine que mon plus gros problème c’est de ne pas savoir comment je vais parvenir à proposer à mon compagnon qu’on emménage ensemble. J’ai pendant très longtemps eu peur de m’engager de manière sérieuse avec un homme mais les choses ont beaucoup changé pour moi en un an et je me sens prête à franchir un cap. Faut-il encore que j’arrive à me mettre d’accord sur comment demander ça au Danois sans le faire flipper.
Sinon, j’ai mon congélateur qui est plein de glace et je n’ai aucune idée de comment régler ça sans me retrouver avec de l’eau dans toute ma cuisine. Ça, c’est un vrai problème !

Une addiction à déclarer ? (Le café et les réseaux sociaux comptent aussi bien entendu on est là pour être honnêtes).
Des addictions, vous voulez dire.
J’en ai des tas. Le café en est une comme pour beaucoup de gens de nos jours. Je ne sais pas comment nous avons fini par nous convaincre que nos journées seraient meilleures et plus productives en nous gavant de caféine. Sinon, il y a le running/jogging/course à pieds (beaucoup trop d’appellations pour une seule activité, si vous voulez mon avis) que je pratique tous les matins (sauf le dimanche) à Central Park. J’ai également fait le marathon de New York il y a quelques années. Et enfin, il y a l’adrénaline. Je sais que c’est un peu étrange mais en période de stress intense, j’ai besoin d’une bonne dose d’adrénaline pour me calmer. Comment ? En faisant des courses de voitures par exemple, une chose que j’ai beaucoup pratiqué de manière parfaitement illégale il y a de nombreuses années.

Comment s’est terminé ta dernière relation ?
Ma dernière relation, c’est un souvenir encore douloureux même si j’ai fait la paix avec mon passé.
Avant de trouver le bonheur dans les bras de mon Danois, j’étais en couple avec William O’Connor mais je lui ai brisé le cœur. Certains diront que je lui ai rendu la monnaie de sa pièce mais ce n’est pas vrai. Du moins, ce n’est pas comme ça que je le vois. Je voulais que ça marche mais je me suis voilée la face. Incapable de passer au-dessus de sa trahison lors de notre mariage avorté, j’ai fini par réaliser que même si cet homme sera toujours très important pour moi, mes sentiments n’étaient plus les mêmes qu’avant.

Le dernier texto que tu as envoyé ?
Mon dernier SMS c’était à Aleksej, ce matin en partant au boulot. Je lui ai souhaité une bonne journée comme j’en ai l’habitude.

Ta relation avec tes parents on en parle cinq minutes ?
J'adorerai être de ceux qui disent de leurs parents que ce sont des gens formidables avec qui ils ont adoré grandir. Dans mon cas, c'est un peu plus compliqué que cela. Tous deux chirurgiens, ils n'étaient pas souvent à la maison et, en grandissant, j'ai commencé à développer une véritable colère à leur égard. Les choses ont empiré lorsque je leur ai annoncé que je ne voulais pas faire des études de médecine mais des études de droit. Et puis, il y a eu William qui a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Mes parents (en particulier mon père) ont tout fait pour ruiner mon mariage et ça n'a pas manqué.
Mon père est décédé l'année dernière et nous n'avons jamais pu mettre les choses à plat, encore moins nous expliquer. Quant à ma mère, on essaie de renouer mais ce n'est pas facile.

En dehors du boulot, des études, tu fais quoi ?
En ce moment et ce, depuis quelques mois maintenant je me passionne pour la langue danoise que j'apprends assidûment avec mon professeur particulier -non, ce professeur n'est pas Aleksej. Au-delà de cela, je m'engage énormément auprès d'associations de défense des droits des femmes et des populations mises de côté. Mon projet le plus cher à l'heure actuellement serait de créer ma propre fondation.

Un fait peu glorieux à nous raconter ?
J’ai empoisonné Aleksej. Il y a dix ans à peu près.
Je m’explique. Aleksej et moi nous sommes rencontrés il y a dix ans au cours d’une affaire. Ma toute première affaire en tant qu’avocate au sein d’un grand cabinet après avoir reçu mon diplôme de fin d’études. Le cabinet avait grand espoir en moi alors, quand j’ai compris que mon premier procès alors être contre un des plus grands de cette ville, je savais que j’étais fichue. Et qu’est-ce que fait quelqu’un de paniqué ? Des erreurs. Je devais me débarrasser de mon adversaire donc...j’ai mis des diurétiques dans son plat alors qu’on déjeunait ensemble et... Bref, le lendemain, il ne s’est pas présenté au procès. Un commis d’office a été nommé et là, j’ai gagné sans mal.