Lou est allongée sur le matelas dans ce qui pourrait être sa chambre si elle se décidait à venir habiter ici définitivement. Mais quand bien même elle est heureuse que son père soit revenu, elle n'en a pas vraiment envie. Elle a envie de garder son indépendance, de garder cette vie qu'elle avait avant qu'il ne revienne. Puis elle s'était habitué au fait qu'elle pouvait voir Noam quand elle le souhaitait. Si bien que quand elle se rendait compte qu'Ugo était censé travailler, elle envoyait un message à Noam pour savoir s'il voulait passer, elle avait même vu qu'il y avait un ferry et bientôt, elle sera réunie avec Noam. En attendant, elle zieute les annonces d'appartements, essaye de prendre des rendez-vous pour visiter, toujours dans le queens, répond aux mails de demande de colocations mais n'est pas réellement inspirée. Elle ne regarde pas l'heure Louisa, parce qu'au fond, elle s'en fiche un peu. Elle sait que son père travaille et c'est ça qui importe. Qu'elle va pouvoir passer un peu de temps avec Noam sans avoir peur qu'Ugo débarque. Elle se jette une nouvelle fois dans son épisode Netflix, ses écouteurs sur les oreilles, et elle se laisse prendre dans son épisode, si bien que c'est Noam qui la coupe quand il lui dit qu'il est arrivé au port de Staten Island, elle lui envoie alors sa localisation et elle se prépare, récupère une chemise qu'elle lui a volé fut un temps, l'agrémente d'une ceinture et de sa paire de vans fétiche avant de l'attendre en dansant sur une musique des plus randoms. Quand elle descend les escaliers, elle ne peut s'empêcher de s'arrêter, quand elle voit son père à côté de la porte ouverte et Noam, sur le pas de la porte. Il n'était pas censé travailler ? Puis, pourquoi il ne lui a pas envoyé de sms pour lui dire qu'il était rentré ? C'est quand même sacrément gênant cette affaire, mais elle ne se débine pas Lou et elle se plante à côté de son père avec un sourire plus qu'heureux avant de regarder son père « Bah, papacito, tu n'étais pas censé travailler ? » demande t-elle sans préambule avant d'offrir une accolade à Noam en se mettant sur la pointe des pieds, et en lui murmurant un « Désolée » a peine audible, mais en espérant qu'il l'entende tout de même.

noam n'a jamais été très doué pour résister à la tentation, toujours à foncer tête baissé sans réfléchir aux conséquences, sans regarder plus loin que le bout de son nez. pourquoi est-ce qu'il devrait y réfléchir après tout ? louisa est sa petite-amie, son père est absent.. dans son esprit c'est un combo parfait, le genre d'invitation qu'il n'a pas la moindre envie de refuser noam. il a besoin de la voir, de la toucher, de l'embrasser. l'impression qu'il n'a pas eu l'occasion de la prendre dans ses bras depuis une éternité, un sentiment sans aucun doute lié à la distance qui les sépare depuis quelques jours. noam n'a jamais été habitué à vivre loin d'elle, toujours à sonner chez lou sans prévenir, à lui ouvrir sa porte à n'importe quelle heure de la nuit.. imaginer qu'elle puisse déménager pour de bon lui tord l'estomac de douleur. un sentiment qu'il préfère mettre dans un coin de sa tête plutôt que de le lui dire franchement. de un parce qu'il ne veut pas jouer les mecs trop niais -il doit déjà supporter espen c'est pas mal- de deux parce qu'il ne voudrait surtout pas influencer la décision de sa petite-amie. n'a pas la moindre envie qu'elle chasse l'opportunité de retrouver son père uniquement pour ses beaux yeux. alors, il fait comme il a toujours fait noam ; il profite de l'instant présent sans penser au lendemain.

il arrive rapidement sur place, bien loin de son petit immeuble "basique". ici il doit faire face à de véritables maisons, le genre d'endroit ou construire une petite famille, le genre d'endroit qui n'a jamais effleurer son esprit. il passe une main dans ses cheveux noam, un peu nerveux, est-ce qu'il aurait du lui ramener des fleurs, des chocolats ou n'importe quoi ? trop tard pour y penser de toute façon, pour se préoccuper de ce genre de "petit" détails alors, qu'il ne fait pas face à sa petite-amie en voyant la porte s'ouvrir.. plutôt un grand barbu qui semble aussi perdu que lui. retournement de situation qu'il n'avait absolument pas prévu dans son esprit. et autant dire que c'est la panique. est-ce qu'il est censé se présenter ? prétendre s'être trompé de maison ? ce qu'il croit être le cas pendant un moment avant de réaliser qu'il est devant la bonne maison.  « bon-jour, noam enchanté. » sa main qu'il vient tendre à l'homme face à lui. encore une situation complètement nouvelle pour le pauvre henderson qui n'avait jusqu'à présent jamais rencontrer les parents de qui que ce soit. louisa qui -dieu merci- arrive rapidement devant eux, venant jusqu'à se blottir à l'intérieur de ses bras, lui présentant au passage des excuses. ses mains qu'il évite de poser sur la fille de l'ours qui ne le quitte plus du regard -c'est qu'il ne voudrait pas mourir jeune noam- la prochaine étape du coup c'est quoi ? un mariage, un bébé ? qu'est-ce qu'il va bien pouvoir dire ?

Ce n’était pas ce à quoi elle s’attendait Louisa. Pas du tout, elle aurait peut-être dû envoyer un message à son père. Peut-être qu’elle aurait dû prendre ses précautions et vérifier qu’il était vraiment absent. Mais non, elle s’est fait avoir comme une idiote et elle se demande comment va réagir Noam, est-ce qu’il va lui en vouloir ? Est-ce qu’il va lui râler dessus ? Elle n’espère pas. Au moins, c’est fait, au moins il a rencontré son père, mais elle n’avait pas envie que ça se passe comme ça. Elle n’avait pas envie qu’il le rencontre de la sorte. Surtout qu’elle ne lui avait parlé qu’une seule fois de Noam. Une petite fois et voilà que maintenant, il se tient sur le pas de la porte et Lou se sent terriblement mal. Elle a envie de se glisser dans un trou de souris, Lou. Pour ne pas avoir à faire ça. Après tout, son père a disparu tellement souvent, tellement longtemps qu’elle n’a même pas pensé une seule seconde qu’elle devrait faire ça. Elle s’éclaircit la gorge, avant de montrer Noam de la main puis son père, s’adressant au deux hommes de sa vie en même temps « Noam, mon père. Papa, Noam. » Elle s’humidifie les lèvres et se décale du brun avant de voir son père qui semble autant gêné qu’elle, ce qui en soit, la rassure un peu même si elle a l’impression que son coeur va sortir de sa cage thoracique tant il bat fort. Comme une enfant prise la main dans le sachet de bonbon interdit. Bien sûr qu’il faut qu’elle s’explique, bien sûr qu’il faut qu’elle explique à son père pourquoi son petit ami débarque comme ça sans qu’elle ne lui ait demandé la permission. La main de Noam dans la sienne, Lou rentre dans la maison, sans se débiner et elle secoue la tête quand son père demande si quelqu’un veut un chocolat chaud « Moi, non, merci. Je vais me faire un thé, mais Noam, tu en veux ? » demande t-elle au brun en serrant un peu plus sa main pour qu’il se rassure, pour qu’il se sente bien et d’une voix tremblante, elle prononce « C’est moi qui ait demandé à Noam de venir. » Après tout, ça ne sert à rien de mentir. Et puis, ça aggraverait son cas. Même si elle est persuadée qu’Ugo ne la priverait pas de sortie. « Je pensais que tu ne serais pas là cet après-midi, alors j’ai demandé à Noam de passer pour regarder un film et passer l’après-midi avec moi comme il ne travaillait pas non plus. » Elle serrait un peu plus la main de Noam avant de la lâcher pour se tourner vers lui « Et comme il n’avait rien à faire non plus, il a accepté, n’est-ce pas ? » demande t-elle avec un sourire doux, pour lui faire comprendre que son père ne le mangerait pas. Qu’il a beau être imposant, mais il ne lui ferait pas de mal tant qu’il l’a rend heureuse. « Et du coup, voilà, il est là. Et c’est le garçon qui me rend heureuse. » Parce qu’il est sûrement important de le préciser dans cette situation. Sûrement. Ou pas.

c'est nouveau pour lui. parce qu'il n'a jamais été le genre de mec qu'on peut facilement présenter à ses parents. pas assez bien, pas assez sérieux, toujours à changer de copines comme de slip. pas le genre de mec qui arrive à se stabiliser dans une relation, à tenir plus de deux jours avec la même personne. pour le coup il est perturbé. ne s'attendait pas à rencontrer le père de louisa tout de suite, si vite, peut-être trop vite. même si ça fait maintenant longtemps qu'ils sont ensemble. même si dans le fond il est certain de ses sentiments pour elle. noam le sait.. il n'a clairement pas la tête du gendre idéal. clairement pas la tête du mec à qui on a envie de faire confiance et confier la prunelle de ses yeux. « euh.. je pourrais vous vendre du popcorn. » il essaye de détendre l'atmosphère mais, contrairement à louisa il n'est pas doué pour ça. il voudrait se faire tout petit noam, mieux encore.. disparaître de cette maison afin d'oublier la gêne qui ne cesse de monter en lui. il ne sait pas comment se présenter, comment ça fonctionne et pire encore il ne s'attendait absolument pas à devoir rester, faire connaissance avec l'homme qui pourrait lui exploser la tête d'une simple pression avec ses deux pattes d'ours. bien conscient que refuser serait une mauvaise idée, il hoche la tête en direction de sa petite-amie -évitant à tout prix le regard de son.. beau-père ?- « un chocolat chaud, ouais pourquoi pas. » rassuré de sentir le contact de sa petite-amie contre lui. comme si louisa était capable de lire en lui comme dans un livre ouvert. sans doute que son visage doit assez bien parler pour lui. il tente de garder un léger sourire sur ses lèvres de rester calme. après tout c'est la vérité.. jusqu'à preuve du contraire ce n'est pas son idée -bien qu'il n'a pas essayé même deux secondes de dissuader louisa, bien au contraire- « c'est tout à fait ça. » même si regarder un film ça peut avoir plusieurs significations possible.. surtout au sein d'un couple. heureusement pour eux ce n'est pas le cas pour cette fois. « je travaille au cinéma d'où la référence sur le.. sur le popcorn. » au moins la preuve que noam n'est pas l'un de ses petit jeunes qui passent son temps à sortir et faire n'importe quoi de sa vie. ce n'est peut-être pas l'image parfaite du gendre mais, il travaille, paye son loyer et vit en colocation depuis un moment maintenant. malgré son apparence de mec qui s'en fiche de tout.. il réalise quand même avoir d'une certaine façon avancé dans sa vie, avoir fait un bout de chemin depuis qu'il est partit de chez ses parents. « et votre fille me rend heureux. » qu'il s'empresse d'ajouter même si cette information ne doit rien changer pour l'ours qu'il ose enfin regarder droit dans les yeux. « et je vous promet de prendre soin d'elle. » c'est bien ce genre de promesse qu'il faut faire au père de sa petite-amie non ? ou peut-être pas mais, ça ne coûte rien de le faire après tout.

Elle n’avait pas prévu que ça se passe comme ça Louisa. Elle aurait voulu que ça se passe autrement, qu’elle ait prévu de les faire se rencontrer, qu’ils aient prévu un restaurant, un dinner, un milk shake ou quelque chose de normal mais elle n’avait surtout pas prévu que son père rentre et qu’il ouvre la porte à Noam. Le coeur était un peu trop malmené pour que ce soit normal mais au moins, c’était fait. Au moins ils s’étaient rencontrés. « Oui un thé c’est bien. » confirme t-elle pour essayer d’apaiser la ride de lion un peu trop prononcé qui a prit place entre les sourcils de son père. Elle voit bien qu’il est un peu paniqué mais elle se doute que ça ira. Ils iront bien tout les trois, ils en rigoleront plus tard, elle en est persuadée. Lou garde la main de Noam dans la sienne et entre dans la maison. Et Lou sent bien la gêne de son père, elle serre un peu la main de Noam en les regardant l’un après l’autre. « On avait prévu de regarder un film. » explique Louisa, comme si elle avait besoin de se justifier. Enfin, regarder un film, se blottir dans les bras de Noam, toutes ces choses qui lui manquent depuis qu’elle n’habite plus au Oak Complex. Quand elle voit son père qui stresse, elle le voit qui se retourne, ne cesse de serrer la main de Noam avant d’embrasser son épaule et elle regarde son père « Tu as réagis comme un papa, c’est normal. » explique t-elle se rapprochant de son père, pour le regarder, du haut de sa petite taille et elle regarde Noam avec un sourire presque trop timide « Hein oui, c’est normal ? » demande t-elle à son petit ami avant de sortir des tasses, et de sortir la boîte à thé « Je ne m’éttendais ps à ce que ça se passe ainsi. J’avoue » prononce t-elle en regardant les deux hommes de sa vie. « J’aurais voulu que ça se passe autrement. »