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well, hello there w/ Wyatt

@ Invité

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Dim 18 Oct - 18:33
TW: GROSSOPHOBIE INTERNALISÉE

Sauter dans l'inconnu, si terrifiant que cela avait pu être par le passé, n'avait plus grand-chose d'angoissant pour Reagan. Après tout, ces quinze dernières années n''étaient rien sinon un long bout de chemin loin de sa zone de confort et si elle avait pensé reculer plus d'une fois, elle avait continué à s'en éloigner, soit par la force des choses — life was funny like that — soit parce que son esprit de contradiction finissait toujours par l'emporter sur ses craintes. Lui répéter qu'elle n'était pas capable, que ce n'était pas pour elle, qu'elle n'était pas à sa place n'avait jamais été très productif, au grand dam de sa mère. Et force était d'admettre que Reagan avait bien fait d'ignorer ses injonctions à rester dans le rang. En suivant ses conseils, elle serait probablement toujours à Dublin, marié à un crétin sans ambition, à rêver sa vie plutôt que de la vivre.

Se pointer dans un salle de sport, en revanche, était différent. Personne ne l'avait toisé d'un œil froid pour lui rappeler qu'elle n'était pas à sa place — pas encore en tout cas — mais personne n'avait eu besoin de le faire. Elle le sentait déjà, l'avait senti au moment où elle avait passé la porte du Lift. Ava lui avait pourtant assuré que c'était une bonne adresse, l'endroit parfait pour souffler loin des plateaux de télévision, de l'écriture et du stress permanent, de la course effrénée qu'était devenue sa vie new yorkaise. Ce sentiment désagréable d'insécurité, d'être l'évidence à pointer dans un jeu des sept différences, ne venait pas d'un manque de confiance en son amie, loin de là. Reagan avait pleinement confiance en elle, une confiance qu'elle ne pouvait accorder qu'à quelqu'un qui comprenait, dans une certaine mesure, son quotidien et tous les réflexes qui venaient avec, nécessaires pour se protéger dans un monde peu adapté. Une petite alarme s'était allumée dans sa tête quand Ava lui avait suggéré les leçons de boxe, la même qui retentissait chaque fois qu'elle se trouvait dans une situation délicate, la même qu'elle ignorait quand elle ne pouvait la fuir, la même qu'elle ne parvenait jamais totalement à faire taire. Il y avait toujours un risque, un doute et Reagan faisait avec. Elle tâchait, toutefois, de ne pas aller au devant de situations susceptibles de la contrarier. La plupart du temps, en tout cas. Pas aujourd'hui cela dit.

L'accueil avait été relativement agréable, sinon poli, si on excluait les regards un poil insistants de l'employé derrière le bureau. Reagan avait préféré les ignorer, habituée aux inconnu·e·s qui la reconnaissaient sans pouvoir tout à fait la replacer dans leurs souvenirs. Et, après tout, elle avait conscience de détonner dans l'établissement, tant par son gabarit que par son allure. Il était rare qu'elle ait l'impression de ne pas être suffisamment bien habillée mais force était d'admettre que la longue robe fleurie dans laquelle elle avait sauté avant de se décider de rallier les bureaux de NBC n'était pas vraiment l'uniforme adapté. Pas qu'elle avait l'intention de faire le moindre effort aujourd'hui de toute façon.

Oui, oui, je viendrai seulement le lundi soir, je travaille le weekend, confirma-t-elle au réceptionniste après avoir rempli un formulaire un peu trop long à son goût et sorti sa carte bancaire. Elle l'abandonna aux bons soins de l'employé avant de se retourner pour un bref coup d'œil aux alentours, tant pour éviter le regard de l'inconnu qui lui faisait face que pour enregistrer la disposition des lieux, réflexe rassurant qui remontait à l'enfance. Si elle n'était pas à l'aise partout, elle pouvait au moins se réconforter en mémorisant son environnement. Une silhouette attira son attention au moment où elle s'apprêtait à reporter son attention sur l'employé pour finaliser cette maudite inscription. Reagan se figea, surprise, ramenée instantanément plusieurs années en arrière. Wyatt ! Le prénom glissa de ses lèvres avant qu'elle ait pris le temps de réfléchir. Une mauvaise habitude qui revenait lorsque sa tête était trop remplie et incapable de  gérer une nouvelle information calmement, rationnellement — comme voir apparaître un ancien petit-ami avec lequel les choses ne s'étaient pas tout à fait très bien terminé.

@ Invité

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Jeu 29 Oct - 4:55
well, hello thereReagan & Wyatt
“Si vous continuez dans ce domaine, vous pouvez déjà préparer vos demandes de visite à votre petite sœur car jamais vous ne récupérerez sa garde.” - @Solveig Lazzari-

Ces mots me hantaient, me troublaient. Je n’en avais pas dormi de la nuit. J’en avais été incapable.

Ce n’était pas des paroles en l’air, mais bien celles d’une avocate, d’une experte qui me déconseillait de poursuivre ma quête de la MMA. Que ma volonté de prendre mon poste était une condamnation pour ma soeur. Que je ne pourrais jamais la récupérer si je poursuivais. Si je persistais dans ce domaine…

Un domaine qui était toute ma vie. Je lui avais même crié que je n’avais rien d’autre que cela. Que je ne connaissais que cela; me battre. Utiliser mon corps, mon esprit pour affronter des adversaires dans une cage. Un sport professionnel qui me permettrait d’avoir une carrière, une réputation et un salaire honorable.Un salaire qui prouverait mon rendement, mon sérieux et ma capacité à remplir mon mandat de tuteur. Retrouver une liberté…

Ne plus à choisir de produit de marque maison ou à moitié prix étant sur le point de périmer. Un frigo remplit d’aliment saint et frais pour subvenir à la croissance de ma Ruby. Une chambre propre et bien meublé. Peut-être même l’envoyer dans une école privé…avec des cours de danse…

Oui, j’étais prêt à me battre pour ça…Prendre le risque…

Mais, la justice ne voit qu’un sport de barbare, violent et même troublant pour Ruby. Croire que je suis incapable de lui enseigner convenablement les règles, le respect de ce domaine. Le voir comme un sport et non un moyen d’intimidation. Être une mauvaise influence…et puis mettre sa vie en danger en mettant la mienne dans une cage.

Oui, il y avait un risque de blessure. De blessure graves et même irréversible, mais…

“ Wyatt…”

Mais…d’où là vient l’importance de l’entraînement. De bien se préparer et se concentrer sur nos mouvements et notre temps de réaction. Être bien dirigé, bien coaché. Son corps et son esprit en communion…

Non, il ne voyait rien de cela….Il ne voyait que le pire.

“ Wyatt…”

Étant seul avec un casier judiciaire, pratiquant un sport dangereux avec un salaire de merde ; je n’étais pas digne de reprendre la garde de ma soeur…

J’étais donc coincé…

“ Wyatt, tu as assez de magnésium sur tes mains. Concentres-toi !!! Qu’as-tu donc, aujourd’hui ? Tu veux ce combat oui ou non ? “

Je sortais de ma tête, regardant mon partenaire…Celui qui me motive depuis plus de 2 mois. Que j’ai tant  harcelé pour avoir une chance. Reprendre ma place: m’offrir un combat…

J’étais sur le point de l’avoir…mais devais-je reculer et éviter les ennuis que cela pourraient me donner si j’acceptais…?

Je poussais un soupir, rangeant toutes mes questions dans une boite afin de reprendre mon entraînement. Je plaçais mes mains poudrées sur la tige, je me concentrais fixant l’horizon…

Puis, j’exécutais bien les mouvements pour soulever cette haltère. Répétitions de cinq…

Un…Deux…Trois…Quatre…

Wyatt !

…Cinq

Je déposais l’altère plus rapidement que prévue ayant entendu cette voix. Cette voix que je reconnaissais…

Et qui me faisait légèrement sourire…autant qu’elle me donnait un goût amer…

D’un geste, je demandais un temps mort. Une pause…Ayant reconnu la ravissante demoiselle au comptoir.

Je prenais ma serviette et ma gourde au passage avant de m’approcher du comptoir.

Une ancienne petite-amie: Reagan. Mademoiselle Ambition et Ténacité…

On dit que chaque relation dans une vie nous apporte autant du positif que du négatif. Avec Reagan, c’était la volonté de croire en ces capacités. Suivre son rêve. Bien sûr, il lui a fallu un coup de pouce à bien des niveaux, mais regardez-la aujourd’hui;  où elle se trouve ! C’est magnifique! Enfin,…même si je l’ai su qu’en prison, n’ayant pas eu de ces nouvelles. Elle s’était détaché de moi. J’étais une mauvaise influence pour sa carrière…

Elle ne l’a jamais dit, mais, je n’étais pas idiot…

“  Et bien…La belle Reagan. Wow ! “ disais-je en l’admirant de la tête au pied.

J’étais sincère. Oui, j’avais encore de la rancoeur sur la fin de notre relation, mais ce serait stupide de ma part de lui remettre cela sous le nez, après si longtemps. J’étais même surpris qu’elle m’avait reconnu.

Elle était rendu ailleurs possédant une tout autre aura. La jeune fille timide et insécure avait fait place à une femme charmante et lumineuse.

Je ne pouvais pas m’empêcher de sourire, content de la revoir et qu’elle m’avait reconnu. Si bien que je me foutais des autres, des curieux qui nous dévisageaient.

“ Tu viens t’entraîner en tenu de gala ? Tu es beaucoup trop jolie pour venir te salir ici…”

Moi qui avait sué comme un dingue, j’avais peur de m’en approcher d’avantage, refusant de l’intoxiquer avec mon odeur, voir même, mon rang social…

Elle était rendu ailleurs....Pas moi.

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Lun 16 Nov - 12:22
On aurait difficilement pu faire plus gênant comme situation pour Reagan. Difficilement, oui, mais ce n'était visiblement pas impossible et sans doute que l'univers avait pris ça comme un défi. Mettre Wyatt sur sa route, comme ça, sans prévenir, avait des airs de sale blague qu'elle ne se serait pas risquée à faire à moins d'être en présence d'un public averti. Reagan avait appris, avec le temps et la thérapie, à ne pas s'attarder sur le passé et sur les erreurs qu'elle avait pu commettre. Certaines, pourtant, restaient bien ancrées dans son esprit. On lui avait dit et répété, à l'époque où les choses avaient mal tourné pour Wyatt, qu'il valait mieux, pour elle et sa carrière, qu'elle garde ses distances. Et elle avait suivi les conseils avisés de son manager, évidemment qu'elle l'avait fait. Reagan ne courrait pas après le succès à tout prix mais elle en avait rêvé trop longtemps pour laisser quoi que ce soit et qui que ce soit mettre en péril sa carrière. Ça n'empêchait cependant pas les regrets et la culpabilité, discrète et sournoise, qui ne manquait pas de faire son apparition chaque fois qu'elle repensait à cette histoire. Et elle aurait pu reprendre contact, retrouver quelqu'un n'avait rien de compliqué quand on avait une connexion Internet à disposition et un minimum de bon sens, mais elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'elle pourrait bien dire. Voudrait dire. Sans doute aurait-elle dû y songer avant. Une erreur de débutante pour quelqu'un si habitué aux coups du hasard chargés d'ironie.

Et quel coup c'était là. Plus perturbée qu'elle ne voulait bien l'admettre, Reagan avait la désagréable impression de ne pas pouvoir bouger le moindre muscle, seulement rattachée, semblait-il, au présent par les dents qu'elle avait planté dans sa joue. Comme un rappel qu'elle n'était pas en train de rêver, que la fatigue et le stress ne l'avaient pas encore atteinte au point d'avoir des hallucinations. Elle s'éclaircit la gorge finalement, baissant les yeux sur sa robe, étranglée par un éclat de rire qui n'était rien sinon forcé. Um, merci, non, je, enfin, je- Elle se tut, yeux fermés, maudissant cette nervosité, vieille amie qui l'avait accompagnée une grande partie de sa vie. Celle qui lui avait si longtemps fait baisser la tête lorsqu'elle entrait quelque part, celle qui lui avait si longtemps fait raser les murs. L'angoisse d'être de trop, de ne pas être à sa place ou de trop en prendre. Mais Reagan n'était plus une gamine anxieuse, plus tout à fait, et elle se refusait à laisser de vieux souvenirs ou sa propre culpabilité la renvoyer à ce genre de comportements. J'étais sur le chemin du boulot pour tout dire, je suis passée pour remplir quelques papiers. Une de mes amies vient ici régulièrement, elle s'est dit que ça me ferait du bien de souffler un peu, reprit-elle, carrant les épaules, grand sourire placardé aux lèvres. Le bavardage valait mieux que de bredouiller bêtement. Tu as l'air en forme. Tu, um, tu travailles ici ? Non pas que ça changerait quoi que ce soit au formulaire d'inscription qu'elle venait de signer. Ou peut-être que si. Ce serait bien sa chance, tiens, que de toutes les salles de sport que New York pouvait compter, elle tombe sur la seule où l'un de ses ex mettent les pieds. Cela dit, il y avait certainement matière à écrire une vanne ou deux.

@ Invité

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Jeu 14 Jan - 21:02
well, hello thereReagan & Wyatt
J’aurais bien pu m’avancer dans un état mesquin et rancunier. Balancer mes quatre vérités en plein visage.

Car, j’avais une raison de le faire. Plusieurs raisons, en vérité…

Elle était partie, comme ça…

Être considéré comme une nuisance à son bien-être, à sa carrière. Sur le coup, ça fait mal. Très mal…

J’avais besoin d’elle à un des moments les plus difficiles de ma jeune vie. Son soutien, son regard et son sourire sur moi pour me dire que tout ira bien. Qu’on allait traverser cette mauvaise passe ensemble…

Encore là, ce bordel, je l’avais moi-même provoqué. C’est ainsi que j’ai commencé à me remettre en question. Comprendre pourquoi elle l’avait fait. Pourquoi voulait-elle sortir de ma vie, de ma mauvaise influence, réputation…?

Puis, j’ai compris…Difficile de l’admettre, mais…c’était mieux pour elle. Éviter ce poids inutile que mon mauvais comportement lui mettait sur les épaules. Elle n’avait pas besoin de cette lourdeur.

Au contraire, si cela lui permettait de s’envoler vers un environnement plus saint, plus bénéfique pour elle, il ne fallait pas que je la retienne. Que je tente quoi que ce soit pour la nuire d’avantage, même si c’est dure de ce considérer comme…nuisible.

J’ai souvent passé du temps à me regarder en face et voir toute la noirceur que je provoquais autour de moi. Bien des miroirs ce sont brisés par ma colère. Cette haine envers moi.

Malgré tout, le but initial était de trouver, moi aussi, une avenue saine et bénéfique. Sauf que contrairement aux autres, moi, je ne fais que m’enfoncer d’avantage, amenant des gens que j’aime avec moi…

Valait-il mieux que je me détache de tout attachement ? Que je me concentre sur moi et ne plus me soucier de qui que ce soi ? Être égoïste…

Non, j’y arriverais pas…

Difficile d’agir de la sorte quand on souhaite être apprécié et être aimé…

Ne pas se sentir seul…

Mais ça, ce sentiment se cache bien derrière un visage souriant et un esprit comique.

Un esprit qui est, malgré tout, tourmenté de revoir ce tendre visage.

“ Une amie !? Je la connais peut-être ?” disais-je avec un doux sourire.

Je détourne l’attention en me rapprochant du comptoir pour y appuyer mes bras luisants de sueur. Aucunement agréable, peut-être, mais je m’en moquais. J’étais un client régulier et avec le temps, je pouvais faire ce que je voulais.

Mais c’était surtout dans le but de m’approcher de Reagan…légèrement.

“ …Non…, mais je passe mon temps ici…On pourrait croire que ce gym m’appartient…mais loin de là…” disais-je baissant le ton, me rappelant que je n’ai pas un sous en poche…

Je jetais un coup d’oeil furtif sur sa feuille…

“ Greenwich village…Tu y es installé depuis longtemps ?”

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Ven 22 Jan - 23:47
Si le small talk n'avait pas toujours été une tâche évidente pour Reagan, il y avait un moment qu'elle ne s'était pas sentie aussi gênée à l'idée de bavarder, voire légèrement angoissée par la perspective d'être à court. De mots, de sujets futiles à aborder, de raisons de sourire poliment. Ironique, pour une auteure si prolifique qui aimait à se penser créative. Par bonheur, Wyatt semblait décidé à lui faire la conversation ou, du moins, à lui faire la grâce de ne pas rester planté là, à la fixer en silence. Elle n'en aurait sans doute pas fait autant à sa place. Le pardon avait toujours été un problème pour l'irlandaise et elle ne savait pas faire semblant, pas après s'être sentie trahie du moins. Un instant déstabilisée par le sourire qu'il lui offrit et la soudaine réalisation de sa proximité, Reagan finit par se redresser pour croire son regard, plus certaine de savoir de qui il était question. Um? Son amie, quelle amie déjà ? Ah, oui. Oh, euh, elle s'appelle Ava. Elle a la petite vingtaine, vous vous êtes peut-être déjà croisés, oui, j'imagine, bredouilla-t-elle, nerveuse. Je la connais peut-être. Elle aurait eu envie de rire bêtement, de répondre qu'Ava n'avait jamais parlé de lui mais après tout, pourquoi l'aurait-elle fait ? Reagan elle-même n'avait pas prononcé le nom de Wyatt depuis des lustres. Si il lui était arrivé d'évoquer leur histoire en privé, collègues ou amis, c'était toujours sans détail, sans s'attarder. Comme en public, d'ailleurs. Elle avait beau avoir fait de son vécu son fond de commerce, Reagan conservait un vague sens de la pudeur — surtout lorsqu'elle avait honte. Les bévues et autres bourdes du quotidien étaient faciles à manier pour concocter une bonne blague et récolter les rires tant attendus. Les grosses erreurs, du genre à laisser des cicatrices et à freiner des décisions futures, elle avait toujours du mal à les emmener avec elle sous les projecteurs. Mais elle n'était pas sur scène, n'avait pas d'audience à impressionner et si elle se trouvait face à Wyatt à présent, fébrile et perturbée, elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même. Parce qu'elle était partie la première, parce qu'elle avait eu la riche idée de l'interpeller quand elle aurait très bien pu se contenter de rendre son formulaire sans sourciller et partir sans un mot.

Je vois, oui, lâcha-t-elle, n'écoutant que d'une oreille, tâchant de calmer son cœur affolé. Elle détestait ça, cette faiblesse familière, cette sale impression d'être revenue des années en arrière quand elle avait laissé cette partie de sa vie — et la personne qu'elle était, vraiment — derrière elle depuis tant de temps. Et il y avait sans doute un peu de cette envie, si clichée, de vouloir montrer à son ex qu'elle était épanouie, heureuse, comblée. Totalement stupide, puisqu'elle était partie. Et pourtant, Wyatt était si agréable. Pour un peu, si elle en avait eu l'énergie — et la place émotionnelle — Reagan en aurait été agacée. Je sais plus honnêtement, Esteban a emménagé il y a quoi, deux ans ? Trois ? Donc ça doit faire quatre ans je crois, peut-être cinq. Je vois pas vraiment le temps passer pour être honnête mais c'est un quartier sympa. Un quartier qu'elle pouvait s'offrir à présent, un quartier où la Reagan que Wyatt connaissait aurait rêvé de vivre, la preuve matérielle, si il en fallait, qu'elle avait bien changé. Et toi ? Toujours dans le Bronx ? C'était bien le Bronx ? ne put-elle s'empêcher de demander, se sentant complètement idiote. À quel moment avait-elle commencé à oublier des choses à son sujet ? Combien de conversations, combien de promesses avait-elle balayé de sa tête le jour où elle avait décidé que sa carrière valait mieux que leur histoire ? Désolée, c'est... ça fait tellement longtemps et j'ai pas une si bonne mémoire quand il est pas question d'un script, confia-t-elle avec la certitude qu'elle s'enfonçait plus qu'autre chose.

@ Invité

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Dim 31 Jan - 6:18
well, hello thereReagan & Wyatt
Je n’étais pas stupide…

Je le voyais bien..

Le malaise…

Son malaise…

De me voir, me retrouver…

Ce que je représente pour elle. Une partie de sa vie dont elle voudrait, probablement oublier. Rares sont ceux ou celles qui sont fière de leur passé mouvementé. Étant au sommet de leur gloire, ce n’était pas le moment de ramener les trépas. Les mauvais souvenirs ou ce qu’ils ou qu’elles ont du sacrifier pour en arriver là.

Bien de nos artistes n’évoquent pas certains aspects de leur passé pour de bonne raison. Ce n’est que lorsque ceux-ci sont dans les journaux, qu’ils ont le devoir de se justifier.

Je ne suis pas un adepte des journaux à potins, mais je peux croire que Reagan n’ai jamais parlé de moi à son entourage d’aujourd’hui.

C’est peut-être ce pourquoi je sens certains regards autour de nous. Des regards curieux, questionnant cette proximité entre moi et une star.

Ce malaise…

Son malaise…

Non, je ne voulais pas la voir comme cela. Ayant du mal à me regarder en face. Ce n’est pas cela que je souhaitais…

Donc, essayer de calmer le jeu le temps que la commis termine de remplir son inscription.

De prendre simplement de ces nouvelles gentiment me paraissait convenable…En apprendre d’avantage sur elle.

“…Oui, le temps passe vite…Trop vite.” disais-je difficilement étant moi-même conscient des années passés et difficiles que j’avais traversé. Et j’étais loin de sortir du lot…

Mais, de comprendre subtilement qu’elle en a oublié. Qu’elle m’a oublié. Une simple question banale qui devenait ardu à entendre la réponse.

La sentir pagayer en me posant cette question en retour…

Était-elle sérieuse ? À ce point de brouillard me concernant…

Je la regardais…légèrement déçu. Je n’avais peut-être pas été le prince charmant qu’elle aurait souhaité, à l’époque, mais, enfin,…m’effacer complètement de sa mémoire…

J’essayais quand même de sourire ne voulant pas causer encore plus de malaise qu’il n’y avait déjà dans la place.

“ …Je vois…”

Pourtant, je n’avais pas pu m’empêcher d’ajouter un grain de sel:

“ …ou quand on ne préfère ne plus s’en souvenir…” osais-je dire avec un léger sourire en coin.

“ C’était le Bronx…et ce sera toujours le Bronx…Je ne m’en échapperais pas.”

Je me détournais la tête , évitant son regard. Je me concentrais sur la commis.

“ Pourrais-je avoir une serviette, s’il-te-plaît ?”


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Lun 1 Mar - 21:32
Elle aurait pu s'empourprer, se draper dans un semblant de bonne conscience hypocrite. Attraper cette pique et s'offusquer d'un tel affront pour se donner le bon rôle. Ses années à côtoyer de pseudo bonnes âmes, grenouilles de bénitier aux sourires aussi faux que les diamants qui scintillaient à leurs oreilles, lui auraient facilité la tâche. Mais c'était là un rôle de composition dont Reagan ne voulait guère. Si ses années de thérapie — officielles ou sur les planches — lui avaient appris quoi que ce soit, c'est bien qu'elle avait besoin d'être honnête. Avec elle-même, avec les autres, devant une caméra et loin des paillettes. Un exercice qui pouvait se révéler délicat, surtout quand la culpabilité, sa vieille copine, se rappelait à son bon souvenir. Crispée, raide, Reagan se contenta donc d'encaisser l'accusation à peine déguisée, amplement méritée surtout. Et elle pouvait continuer de se voiler la face en se rappelant que de l'eau avait coulé sous les ponts, que le temps avait fait son œuvre, qu'ils s'en étaient apparemment plus ou moins bien sortis l'un comme l'autre, mais ça ne changeait rien au fait qu'elle ne s'était jamais réellement excusée. Pas officiellement, pas correctement, et certainement pas en face à face. C'était un peu tard, sans doute, mais ça valait mieux que de se lancer dans des envolées mélodramatiques et égocentriques. Ou pire, s'éclipser sans rien dire. Reagan se respectait encore suffisamment pour éviter de s'infliger ça — et elle n'était pas certaine de pouvoir se regarder dans la glace après ça.

Je suis désolée, lâcha-t-elle brusquement, levant une main sans y penser. Elle la déposa sur le comptoir après une seconde de trop en l'air. De, um. Elle s'arrêta une seconde, dents plantées dans sa lèvre inférieure, un rien perdue. Désolée de quoi, d'être partie ? Non, pas vraiment. De la manière dont les choses se sont passées. Terminées, de la manière dont les choses se sont terminées, se corrigea la comédienne, toujours soucieuse de trouver les mots justes. Les maladresses menaient aux malentendues et aux incertitudes, et quitte à risquer de se recroiser, Reagan préférait éviter tout potentiel quid pro quo. Je vais pas te faire l'affront de te sortir une excuse bien clichée, de type "c'était pas toi, c'était moi" parce qu'on sait tous les deux que c'était pas ça, le problème, et je regrette pas d'avoir fait passer ma carrière en premier. Parce que je méritais bien ça. Il lui en avait fallu, du temps, pour accepter ça. Pour admettre qu'elle avait le droit, elle aussi, d'être un peu égoïste. De vouloir plus que ce qu'on était prêt à lui accorder, d'avoir de l'ambition. Et je sais que ça vient avec quelques années de retard, et que c'est pas non plus spécialement l'endroit. Un doux euphémisme, vraiment. Mais pour ce que ça vaut, je suis désolée. Vraiment. Piteuse, Reagan détourna le regard, jetant un coup d'œil nerveux à la porte, le bref calcul du nombre de pas et du temps que ça lui prendrait pour fuir à toutes jambes avant de se prendre une autre réflexion bien placée.

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Mer 17 Mar - 5:15
well, hello thereReagan & Wyatt
Je ne suis pas du style drama queen. Peser sur la plaie et le faire savoir à tous. Il y a bien des gens qui ont ce malin plaisir à jouer les victimes et le crier tout haute pour chercher la sympathie. Ce n’est pas mon cas. Je suis tout le contraire. Je préfère le cacher. Sourire jusqu’à ce que je suis sûr d’être seul avant de hurler.

Seulement, je ne m’attendais pas à cette rencontre. De la voir ici et qu’elle m’adresse la parole. Oh, j’en étais surpris, même content, mais je venais de comprendre que ces souvenirs de moi sont plutôt flou. Presque inexistant. Cela m’a donné un coup. Un petit coup sur l’orgueil, mais aussi sur...enfin, sur mon coeur.

Je n’ai pas de sentiment pour elle. Ce n’est pas le cas. Je ne suis plus amoureux de Reagan. Par contre, disons que, j’aurais pensé être plus marquant dans ces souvenirs. Ne pas être une de ces personnes qu’on espère jeter au plus vite dans les poubelles pour ne plus y penser. Ne pas se souvenir d’où je viens. Un détail aussi important; cela en disait long sur son attachement à notre relation.

Encore là, presque inexistante…

C’était surtout cela, en fait…

Alors, non. Je n’avais pas envie de jouer les drama queens et rendre cette situation plus insupportable. J’avais quand même ce respect et ce soucis de la discrétion.

Je l’écoutais essayant de s’excuser, de s’expliquer. Justifier ce pourquoi elle avait disparue comme cela de ma vie, de mes proches…

Seule la réceptionniste pouvait déduire de ce qui se passait l’entendant parler du passé. Pourtant, je gardais mon calme restant silencieux. Je prenais la serviette qu’elle me tendait afin de m’éponger in peu le visage et le torse humide.

“ …C’est pourtant la première fois que je te revois, depuis…Donc,…l’endroit approprié…”

Puis, mes mains, lentement jouaient avec cette serviette essayant de rassembler les mots, la manière dont j’allais lui répondre. Je pourrais tellement lui faire ravaler ces paroles. Lui dire à quel point sa disparition m’avait blessé…retrouver ce même sentiment d’abandon de ma mère à l’époque. Ne pas comprendre pourquoi…je les faisais fuir…et ne pas avoir de leur nouvelle. Être une nuisance pour celles dont j’avais un attachement.

Je murmurais:

“ Écoute…Je…”

Mais, encore une fois, je n’avais pas envie d’être aussi…démonstratif. M’ouvrir de la sorte, alors qu’elle…qu’elle a, sans doute, d’autre chat à fouetter. L’envie de partir plutôt que de m’entendre. Si elle avait eu envie de me revoir, cela ferait longtemps qu’elle m’aurait retrouvé.

Mes doigts s’enroulaient dans la serviette. Mon regard baissé. J’avais pourtant du mal à lui dire. J’évitais même son regard.

“ Je…je…suis content pour toi…C’est vrai. Même fier de ton succès. C'est que...je me suis surtout inquiété par ton départ, sans me donner de nouvelles. Sans avoir eu d’écho de quoi que ce soit. C'est surtout cela qui me blesse quand on me fait cela. Mais,…tu…tu as bien fait d’avoir fait le pas. De refuser de rester dans ces conditions…avec moi. Tu as beaucoup trop de talent pour le garder caché. Je te disais souvent, cela…J’y croyais en toi. “

J’essayais de sourire, même rire essayant encore de me couvrir dans l’humour, mais la nervosité prenant le dessus.

“ Je…je n’étais pas le prince charmant, au contraire…Je n'avais pas une bonne réputation...alors c'est à moi de m'excuser. Et puis, j’avais pas grand chose, pas les moyen de t’offrir ce que tu méritais…pas en vivant dans ce trou à rat….Tu…tu méritais plus que cela. Mais, si…si, enfin, si j’ai pu faire en sorte que…que tu ai pu faire ce pas, de t’avoir amener à penser à toi, ton bien pour ta carrière, ta liberté…cette aisance; alors, je…je pourrais, au moins, me consoler avec cela… ”

Mes mains gantées serraient la serviette tentant toujours d’atténuer ma tension, mon état d’âme.


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Lun 5 Juil - 23:17
Présenter des excuses était un exercice difficile, pour peu qu'on soit un minimum sincère. Et, certes, Reagan aurait pu se contenter de balancer deux trois phrases sans réfléchir, plus pour meubler le silence que pour soulager sa conscience, mais elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'il y avait une raison pour laquelle elle était tombée sur Wyatt, of all people, ici, of all places. Un signe du destin peut-être, la preuve qu'il était temps de rouvrir certains chapitres de sa vie et d'y jeter un long regard pour pouvoir avancer. Ou peut-être qu'elle réfléchissait trop et que ses regrets donnaient du sens à un simple fruit du hasard. Mais c'était fait, les mots étaient sortis, nerveux et balbutiants, et il pouvait les accepter comme les balayer d'un geste. Ce n'était plus de son ressort, plus vraiment.

C'était presque drôle, qu'elle reste plantée là, le souffle coupé et l'esprit chamboulé, elle qui avait construite son image sur son refus net de s'excuser d'exister et sa propension à prendre toute la place qu'elle pouvait occuper, physiquement et verbalement. Parce qu'il l'avait connue avant sans doute, parce qu'il ne la connaissait plus maintenant. Les rares personnes que Reagan avait rencontré avant son ascension à la célébrité qu'elle connaissait aujourd'hui et qu'elle avait gardé dans sa vie, ces gens-là avaient suivi son parcours, avaient évolué avec elle, avaient soutenu ses progrès comme elle avait soutenu les leurs. Pas Wyatt, parce qu'elle l'avait rayé de sa vie sans trop hésiter. Il avait toutes les raisons du monde de rejeter ses excuses et de lui rire au nez. Dieu savait qu'elle l'aurait fait à sa place. Au lieu de ça, il paraissait mal à l'aise et Reagan n'avait jamais eu plus envie de fuir ou de disparaître de toute sa vie.

Elle s'attendait presque à ce qu'il tourne les talons sans un mot et, à la réflexion, peut-être aurait-elle préféré cela à cette avalanche de nostalgie amère qui déferla sur elle en l'écoutant. Hébétée, elle cligna des yeux plusieurs fois, pas certaine d'avoir bien compris. Avait-il— s'était-il excusé ? Et Reagan, comme à chaque fois qu'elle se trouvait face à une surprise particulièrement incongrue, Reagan éclata de rire, attirant les regards l'espace de quelques secondes. Réalisant soudain à quel point sa réaction était stupide, elle plaqua une main sur sa bouche et recula d'un pas. Pardon, je- je m'attendais pas à ça. Je- c'est un réflexe idiot. Promis, ça n'a rien de moqueur, c'est juste- un réflexe stupide, vraiment, je suis désolée, lâcha-t-elle, la honte réchauffant ses joues, tu n'as pas à t'excuser Wyatt, on- j'étais- ça m'a l'air incroyablement égoïste et horrible de dire ça comme ça mais si ça peut te consoler, oui, je suis très heureuse aujourd'hui. Pas exactement mais avait-elle réellement envie de déballer ses déboires personnels à un ex qu'elle n'avait pas vu depuis des années, en public de surcroît ? Non, pas franchement. Et pour ce que ça vaut, je suis vraiment touchée que tu vois les choses comme ça. J'en mérite pas tant, vu la façon dont j'ai... dont je t'ai traité. Ça en dit plus long sur toi que sur moi, ajouta-t-elle en détournant les yeux. Ironique, vraiment, qu'elle ait décidé de quitter le seul type bien qu'elle ait réussi à trouver à une époque de sa vie où elle était plus abonnée aux histoires merdiques qu'aux belles rencontres.

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Mar 13 Juil - 5:08
well, hello thereReagan & Wyatt
Il fallait être décalé de la réalité si on ne connaît pas le nom de Schuyler aujourd’hui. On la voit partout et de belle façon. Elle rayonne et c’était beau de la voir, honnêtement.

Seulement, alors que tout le monde ne dit que du bien d’elle, je ne peux m’empêcher d’avoir un goût amer en voyant ces affiches ou qu’on tente de me demander si j’ai vu son dernier stand up sur les réseaux sociaux. Je me contente de sourire et me faire considérer comme un ignorant. Je n’arrivais pas à regarder ces numéros. Un blocage que je fais, comme si tout me revenait en tête. Ce moment où je suis arrivé chez moi et qu’il n’y avait plus rien; plus rien d’elle…

Le nombre de fois que je me suis demandé ce que j’avais fais de mal pour qu’elle me quitte de la sorte. Je suis colérique, oui. J’ai des sauts d’humeur, mais je n’ai jamais été désagréable avec elle. Je n’ai jamais levé la main sur elle. J’essayais même de ramasser de l’argent pour…pour lui acheter cette boite de maquillage qu’elle avait vu en vitrine. Essayer de lui faire comprendre que même avec cette boite, je la trouvais carrément ravissante. Jolie. De ne pas se comparer aux autres femmes méchantes et aucunement respectueuses avec elle. Il me restait une paye et je l’aurais eu…Je commençais à faire du fric…illégalement.

Être honnête devant elle était pour moi, bien difficile à faire comme exercice…
Alors de l’entendre me rire au visage à en attiré des regards. Mon regard changeait du tout au tout.

Je la savais nerveuse…Une habitude qu’elle ne perdait pas. Seulement, quand on le subit, l’effet est différent.

«  Tant mieux, alors…Je…je..suis content que tu vas bien…Je sais que c’était pas évident et…enfin j’essayais d’atténuer cela du mieux que je pouvais, à l’époque. Je me suis culpabiliser beaucoup. J’ai…j’ai travaillé sur moi depuis ma sortie de prison. Et du coup, dans ce monde du showbizz…je sais que…ce n’est pas toujours rose. Je suis éclairagiste pour (@Jade Monroe) Mademoiselle Monroe et je me rends compte que le succès ne rend pas nécessairement les gens heureux. »

Je ne suis pas totalement guéris. Il n’y avait qu’à regarder mon malaise. Mon hésitation à m’afficher autant atteint, mais si je voulais passer à autre chose, c’était l’occasion de le faire. Ma psy serait très contente de me voir aller.

Je m’approchais d’elle…J’osais même lui prendre la main, délicatement. Un petit sourire sur le coin de mes lèvres.

« Cela me servirait à quoi de ruminer cela, dis-moi ?Je pourrais t’envoyer chier et te traiter de tous les noms, mais…ça changerait rien. Tu n’étais pas bien et il fallait que tu partes. Ce serait con de ma part de..de garder une haine et le porter toute ma foutue vie. Ce serait lourd pour rien. Oui, tu m’as blessé…, car je t’aimais. Beaucoup…peu importe ce que toi tu voyais dans le miroir. Je ne cessais pas de te le dire. Moi, je voyais une belle femme…une belle personnalité. Tu l’es encore aujourd’hui…Oui, j’ai…cela me fait encore mal, tu vois. J’ai beaucoup de démons face à l’abandon…Mais, j’apprends… »

Je regardais sa main et ce vernis à la couleur éclatante et soignée. Je me permettais de lui faire un petit baise-main. Je me foutais si les gens me voyaient.

«  Mais s’il-te-plaît, si tu as encore envie de quitter quelqu’un…de prendre le large et que cette personne n’est pas un ou une merde…Dis-lui ce que tu ressens et pourquoi tu as besoin de changer d’air. Si tu n’es pas capable de lui dire en face, laisse-lui au moins une note…quelque chose, d’accord ? »

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Mar 3 Aoû - 21:55
Dire qu'elle était encore sous le choc d'avoir récolté des excuses au lieu de reproches aurait probablement été une nette exagération mais Reagan n'était rien sinon extra et dramatique. Le jour où elle raconterait cette anecdote, que ce soit à son psy ou à un public, elle emploierait exactement ce mot-là. Choc. Il n'y en avait pas d'autre pour expliquer sa réaction hilare et ô combien inappropriée face à un tel étalage de gentillesse. À moins que ce ne fût une maturité dont bon nombre de gens, la comédienne en tête, manquaient cruellement. Malgré sa grande lucidité et le recul qu'elle pouvait avoir sur ses propres expériences, certaines erreurs restaient difficiles à admettre pour Reagan et clairement, la fin de son histoire avec Wyatt faisait partie de celles-là. Le revoir mais, surtout, l'entendre en reparler avec tant d'honnêteté et de simplicité ne faisait que confirmer ce qu'elle savait déjà sans oser y réfléchir — que certaines pages de son histoire restaient difficiles à tourner.

Face à qui que ce soit d'autre, elle aurait probablement détesté cette douceur, cette volonté manifeste de compatir, voire de la rassurer. Parce que la plupart des gens s'imaginaient la connaître suffisamment pour le faire après avoir entendu trois blagues et visionné son dernier Netflix special, parce que ses collègues considéraient les nuits blanches passées à rire et à écrire comme des bonding exercices assez solides pour construire une amitié. Elle aurait pu les compter sur les doigts d'une main, celleux qu'elle laissait assez approcher pour avoir une telle influence sur son humeur. Et, a priori, aucun de ses exs ne figurait dans cette liste-là. Une fois encore, Wyatt était différent, une anomalie dans la longue liste d'enfoirés et autres fréquentations toxiques qu'elle pensait mériter à une autre époque de sa vie. Tout n'est pas toujours rose, répéta-t-elle mollement en acquiesçant, c'est le moins qu'on puisse dire, oui. Avait-elle envie de s'étendre sur la question, en public qui plus est et avec quelqu'un qu'elle n'avait pas revu depuis plusieurs années ? Vraiment pas.

Elle tressaillit au contact de sa main sur la sienne mais réprima l'envie-réflexe de reculer. C'était étrange, vaguement déstabilisant aussi, d'avoir une telle réaction à quelqu'un dont elle avait partagé l'intimité, si ancien que cela pouvait être. Reagan se considérait pourtant comme une personne tactile, n'avait aucun mal à offrir des accolades au crew de SNL, ne se défilait pas devant les étreintes offertes par ses ami·e·s. Mais là aussi, avec Wyatt, c'était différent. Il n'était pas vraiment un inconnu, pas exactement quelqu'un qui faisait partie de sa vie non plus, un entre-deux qui la laissait confuse et un peu trop perturbée à son goût. Et l'envie de fuir, à nouveau, fit son apparition, intensifiée par le compliment inattendu qu'il lui offrit et le baiser qu'il déposa sur sa main. Sentant ses joues se réchauffer, Reagan s'éclaircit la gorge, incapable de prendre une décision. Libérer ses doigts et quitter les lieux à toutes jambes restait une option profondément séduisante mais aussi la parfaite manière de ruiner des excuses qui n'avaient certainement pas été faciles à sortir pour personne. Je, um. Je quoi ? Je suis désolée ? Elle l'avait déjà dit. Elle pourrait le répéter autant qu'elle le souhaitait, ça ne changerait rien au fait qu'elle avait blessé l'homme qui lui faisait face, ni n'atténuerait la culpabilité qui avait refait surface après tant d'années. J'essaierai de m'en souvenir, finit-elle par dire en croisant son regard, un vague sourire aux lèvres, ça va probablement pas me servir tout de suite mais je vais garder ça en tête. Une information dont il n'avait sans doute pas besoin ni envie d'ailleurs. Ça m'a fait plaisir de te croiser. Enfin, soyons honnêtes, ça reste un peu étrange et vraiment inattendu mais ça m'a fait plaisir, sincèrement. Je l'ai déjà dit, je vais avoir l'air d'un disque rayé mais encore une fois, je suis désolée, c'était... le mauvais timing et une sale période de ma vie que j'ai pas exactement géré au mieux. Mais je suis heureuse de savoir que tu, um. Que tu es en forme, que ça va. Elle se fendit d'un vrai, grand sourire, et sans réfléchir, effleura l'autre bras de Wyatt de sa main libre, réalisant dans le même temps qu'elle n'avait pas récupéré la première. Quel drôle de spectacle ils devaient donner, plantés là. Pas vraiment embarrassée mais pas exactement à l'aise non plus, Reagan recula d'un pas. Il faut que j'y aille mais qui sait, peut-être qu'on se reverra ? Ici ou ailleurs, je sais pas, le destin et tout ça... Oui, oui, vraiment, c'était le moment de filer. Le destin ? Non mais franchement.

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