Jupiter grogne lorsque l’alarme de son réveil le sort d’un sommeil profond. Lui, peu habitué à se lever si tôt, surtout un dimanche matin. Il s’est endormi sur le canapé pour ne pas réveiller sa jumelle, alors que les démarches pour acheter un nouvel appartement sont en cours. Visites après visites et le temps qui s’étire. Mais il n’abandonne pas. Il a enfin accepté qu’il ne pourra revenir au luxe qu’il avait aux côtés de Charles, mais la perspective d’avoir son chez lui empli son coeur d’un peu plus d’allégresse et de la possibilité de tourner la page, par de bon. Se reconstruire un peu plus encore, même si, depuis plusieurs mois, il a retrouvé un équilibre, des sourires et un charme solaire qui revient, petit à petit. Jupiter redevient lui même, celui qu’il était avant que tout s’écroule et qu’il frôle la dépression, incapable de se faire violence pour ne pas s'enfoncer.
C’est également dans cette démarche qu’il s’est finalement rapproché d’Ugo, jusqu’à en venir à lier une amitié qui petit à petit se consolide. Des expériences diverses, des curiosités partagées, même si le quarantenaire a le don de le perturber et de le faire rougir, les moments passés en sa compagnie lui font du bien. C’est d’ailleurs lui qu’il s’apprête à rejoindre pour une journée passée hors de New York, à faire une randonnée et prendre un bol d’air pur. Se vider la tête et retrouver cette complicité joyeuse qu’ils partagent tous les deux.

Se redressant après de longues minutes à reprendre ses esprits, Jupiter finit par se lever pour prendre une douche brulante et entamer de se réveiller. Vêtements de sport à coup de leggings au short passé par dessus, un sweat sombre assorti et une paire de basket, sans oublier un sac à dos et quelques indispensables pour la marche. Il est prêt, fin prêt lorsqu’il s’observe dans le miroir pour arranger son apparence. Même sa tenue de sport n’est pas choisie au hasard pour celui qui soigne son physique comme ses tenues. Coquet, parfois un peu trop, mais Jupiter n’arrive pas à refréner ces pulsions là.

Gagnant sa voiture, c’est en fredonnant quelques chanson de Taylor Swift qu’il connait par coeur, il prend la route de l’hôpital alors que le jour n’est pas encore levé, pour passer prendre Ugo avant de les conduire jusqu’au lieu de la randonnée. Ne sachant pas si le chirurgien a déjà terminé sa garde, Jupiter se gare sur le parking et pianote sur l’écran de son téléphone pour envoyer un « Je suis là je t’attends » à Ugo avant de finalement se décider à quitter l’habitacle de sa voiture pour gagner les urgences et leur salle d’attente. Aucune réponse ne s’affiche sur l’écran de son téléphone alors qu’il évite sciemment de croiser du personnel médical, surtout des chirurgiens qu’il fuit comme la peste, avant de finalement se diriger vers l’espace café et cafétéria au premier étage ouvert en continu. L’envie d’un véritable café latte, pas celui insipide du distributeur. Gagnant le comptoir, il commande donc un café pour lui ainsi qu’un pour Ugo, avant de lui envoyer un nouveau message. « Je vais t’attendre dans salle d’attente des urgences » alors qu’il range son téléphone dans la poche kangourou de son sweat et reprends la direction du service. Un coup d’oeil à sa montre connectée lui indique que six heure est désormais passée de cinq minute et que le quarantenaire ne devrait pas tarder. Alors Jupiter s’installe dans un fauteuil, les café sur ses cuisses dans leur porte-gobelet en carton et entame de scroller sur Instagram. S’occuper par les réseaux sociaux, comme il sait si bien le faire.

Concentré sur son instagram, à liker quelques publications tout autant que vérifier ses messages privés et répondre à quelques uns, Jupiter ne fait plus attention à son environnement. L’arrivée du chirurgien et son accent s’adressant à lui le fait presque sursauter alors que son regard clair se redresse, accroche ses yeux rieurs et le fait sourire à son tour. « Justement ! » Sourit-il avant de se relever de son fauteuil, rangeant son téléphone dans la poche kangourou de son sweat sombre, et gratifiant le chirurgien d’un large sourire. « Je me suis dit qu’après cette longue nuit tu aurais terriblement envie d’un café et je crois m’être bien souvenu de tes gouts, tu me diras si je suis nul ou pas » Lance t-il alors qu’il lui tend son gobelet en carton et que déjà, les deux hommes quittent l’hôpital en direction de sa voiture garée sagement sur le parking visiteur.

« Ta garde s’est bien passé ? » Demande t-il alors qu’il savoure une gorgée de son latte brulant avec délectation, accusant encore le poids d’un réveil jugé brutal et trop tôt. Qu’est ce qu’il ne ferait pas pour arranger Ugo et savourer cette échappatoire à ses côtés. Forcé de reconnaitre que cette perspective enchante un Jupiter au fort besoin de se vider la tête et de chasser la douleur des souvenirs. S’il se reconstruit depuis presque un an maintenant, il a de régulières baisses de régime qui le pousse à douter de tout, et surtout de lui. Des moments de déprime face à la solitude embrassée alors qu’il entame pourtant des démarches pour acheter un appartement à Brooklyn. Être enfin chez lui, laisser sa soeur vivre sa vie seule et tranquille et apprendre, de son côté, à faire de même. La solitude n’est pas un sentiment auquel il est habitué et qu’il vit bien, bien au contraire, mais forcé de reconnaitre qu’il lui faut se comporter en adulte et tourner la page de ce qui aurait dû être sa vie.
Déverrouillant sa voiture, il incite Ugo à s’installer alors qu’il fait de même, les laissant toutefois savourer la fin de leur cafés avant de démarrer le moteur. « Je ne te cache pas que le réveil a été difficile » Lui avoue t-il dans un sourire amusé, les yeux pétillants face à sa proximité. Ugo a ce quelque chose qui le sort de sa bulle et des affres du temps. Qui le fait voir la vie sous un aspect beau et plus insouciant. C’est exactement ce qu’ils s’apprêtent à faire tous les deux aujourd’hui, dans cette randonnée trouvée par le quarantenaire.

Cafés terminés, le voilà qui tend la main vers Ugo pour récupérer le sien. « Laisses moi jeter ça puis on décolle » Alors qu’il ouvre la portière pour s’approcher d’une poubelle sur le parking et les délester de leurs gobelets vides avant de retourner à ses côtés. « Bon je n’ai aucun sens de l’orientation donc je vais mettre le GPS hein » Avoue t-il en venant pianoter sur l’écran tactile de son Audi, le moteur vrombissant tranquillement prêt à les lancer à la poursuite de leur but précis. Eloigné de New York, de leurs repères. Au milieu d’une nature douce et qui aura le mérite d’être un véritable bol d’air.
Ça en plus de la proximité de l’autre.

Jupiter s’immobilise, les yeux accrochés aux traits du visage d’Ugo et de sa mine concentrée sur ses gestes, alors que ses doigts domptent l’épi rebelle au coeur de ses cheveux bruns, pourtant courts. S’il a fait attention à son apparence comme chaque matin, il n'est pas étonnant qu’il ait pu rater une mèche de cheveux, au vu de son réveil brutal qui pèse encore sur ses épaules d’homme n’étant absolument pas du matin. Le souffle presque coupé le temps de ce rapprochement, légèrement troublé, Jupiter finit par esquisser un sourire avant de froncer les sourcils, concentré sur le GPS alors que finalement, le chirurgien lui offre quelques indications. « D’accord je te laisse me guider alors » Avoue t-il en souriant tandis que déjà, le voilà qui s’engage sur le chemin indiqué avec pour vous leur future randonnée.
En fond sonore, bien que d’un volume bas, résonne encore les mélodies de sa playlist, de son téléphone branché à la voiture. Du Taylor Swift en passant par Beyoncé, des classiques souvent jugés, à tort, féminins, mais qui plaisent énormément à Jupiter qui en connait de nombreux par coeur. « J’ai hâte de voir, c’est vrai qu’avec les couleurs d’automne ça doit être quelque chose » Avoue t-il en se projetant déjà face à un paysage gorgé de teintes chaudes, camaïeu de rouges, oranges et jaunes. Aucun doute que la vision parlera à son sens de l’esthétique.

Sentant le regard fixe d’Ugo sur lui, Jupiter tourne légèrement les yeux vers son passager, avant de sourire en coin, tandis que son regard accroche de nouveau la route. « Observateur hein ? Ne t’en fais pas mon dos n’est pas en reste non plus » S’amuse t-il d’abord à répondre avant de renchérir, un sourire amusé sur le visage. « Je muscle tout le corps, suivant les jours et les séances je varie les exercices justement pour équilibrer. Puis quand je patine en duo j’ai tendance à beaucoup utiliser mes bras pour les portés, ça aide aussi » Explique t-il. S’il patine à moins haut niveau qu’à une époque, il peut tout de même savourer plusieurs heures d’entrainement une à deux fois par semaine. Les médecins lui ont bien indiqué de ne jamais trop forcer dans ses mouvements, mais qu’il peut tout de même pratiquer assez pour vivre cette passion étant sienne. Si sa carrière dans la discipline est morte et enterrée, se contentant de compétitions ici et là en semi-professionnel, Jupiter est heureux de pouvoir encore vibrer sur la glace. Il s’y sent léger et entier.

« Ne t’en fais pas » Rit-il légèrement à la nouvelle réplique d’Ugo. « J’imagine bien que tu as ton petit avis sur les « fitboy » dans mon genre, mais je pense que mon corps est plutôt équilibré » Lui qui prend tant soin de son physique et de son apparence. Tournant le visage un instant vers le quarantenaire pour lui sourire. « Tu fais du sport toi ? Enfin, autre que nos petites expériences de temps en temps. Je dois dire que je ne t’imagine pas vraiment à la salle de muscu’ comme moi » Avoue t-il du haut de sa franchise. Forcé de reconnaitre que Ugo bénéficie d’une stature bâtie et carrée qui n’a rien à envier à certains hommes qu’il côtoient à la salle de sport. Le chirurgien en impose et dégage ce charisme impressionnant qui a toujours intimidé légèrement Jupiter.

Jupiter ne peut s’empêcher de sourire à la nouvelle réflexion d’Ugo. Son rire est contagieux et la conversation gorgée de cette légèreté rafraichissante. « Disons que tu es moins portée sur l’apparence que d’autres » Que lui, en l’occurence. Ugo a cette forme de désinvolture suintant par toutes les pores de sa peau. L’homme ne semble craindre rien ni personne, à commencer par le regard des autres. Les fitboy à l’image de Jupiter sont bien trop dans le paraitre, surveille leur alimentation comme chacun de leur exercice au point d’être presque drogué au fitness, alors non, définitivement il n’appartient pas à cette catégorie là. « Mais tu es avec moi aujourd’hui donc la preuve tu peux fréquenter des fitboys, bravo » Glousse t-il.

« D’accord » Suivant ses instructions avant de l’écouter sagement, concentré sur la route. Un bref coup d’oeil au chirurgien tout en conduisant tranquillement. « Ça ne m’étonne pas, tu es plutôt du genre à sortir du cadre alors le parkour et le skate ne me surprennent pas » Sourit-il, sincère. Ugo a ce quelque chose d’ailleurs, hors des principes d’une société formatée et de ce moule dans lequel Jupiter essaye de rentrer sans en faire complètement partie. Lui est bien plus intimidé à l’idée de troubler ses habitudes, de changer un peu de façon de vivre même si ce genre d’escapade avec le quarantenaire est un premier pas. « J’aimerai bien te voir faire, d’ailleurs, parce que franchement je ne suis jamais monté sur un skate de ma vie et je n’ai jamais non plus sauté d’un toit » Relance t-il tout aussi amusé, porté par les sourires et la légèreté de l’instant que par toutes les douleurs de son coeur qu’il guérit progressivement. Ici la réalité s’éloigne à mesure que New York se dessine derrière eux et qu’ils s’en échappent.

« Je détecte comme un ton de moquerie, je ne te permet pas » Taquine t-il. « Le fitboy à la silhouette équilibrée peut tout aussi bien t’abandonner sur le bord de la route, méfies toi » Renchérit-il, tout aussi joueur. La présence d’Ugo lui fait du bien, lui permet de tout oublier. Jupiter se retrouve lui même, enjoué, joueur, taquin, comme il pouvait l’être au sommet de son bonheur à deux, comme de son célibat. Cette personnalité solaire sous les instants plus timides. S’il n’est pas le plus avenant, parfois intimidé, dés lors qu’il fait confiance et se sent à l’aise, sa véritable personnalité ressort, plus brillante encore. C’est exactement ce qu’il se passe avec Ugo, depuis que les deux hommes se sont liés à la suite d’un esclandre avec Charles tandis que le chirurgien l’a défendu devant son ancien fiancé. Un geste qui finalement, sous le trouble de Jupiter face à toute cette situation, leur a permis de briser la glace. La suite est finalement venu naturellement, petit à petit et se développe à chaque nouvelle entrevue.

Ugo lance la proposition du skate et Jupiter tourne légèrement le égard vers lui. Depuis le début de leur amitié de façon fortuite, ils ont décidés de tester à deux de nombreuses expériences, bercés par la même curiosité. « Pourquoi pas, je suis curieux d’essayer » Curieux de se dire que peut être, à savoir tenir sur des patins aux lames fines, il saura avoir de l’équilibre sur un skate. À dire vrai, même adolescent, il n’était pas dans ce genre d’expérience là. Lui, il regardait les émissions de décorations et de mode avec sa mère, lorsqu’il n’était pas en entrainement ou en représentation. Son adolescence était bien différente de toutes celles des autres de son âge, jusqu’à son accident. Et là encore, tout son monde en a été boulversé.
Un gloussement s’échappe de la gorge du jeune homme alors qu’il perçoit l’expression du chirurgien à l’évocation de la voiture. « Oui, j’ai cru comprendre que ce n’est pas ton truc » S’amuse t-il à répliquer. « Mais ne t’inquiète pas, j’aime bien conduire de mon côté donc je serai ton chauffeur » Répond t-il, avant de poser de nouveau son regard sur la route, concentré. Il n’a rien d’un pilote, ne conduit pas trop vite, respecte généralement les limitation et est attentif. Si Sasha l’a parfois taquiné avec le fait d’être lent ou trop prudent, il n’en reste pas moins à l’aise avec sa conduite. S’il lui est arrivé d’accélérer un peu sur l’autoroute, après tout il possède un petit bolide, Jupiter est un homme assez prudent en règle générale. Aventureux aux côtés d’Ugo mais certainement pas téméraire.

« Je me faisais justement la réflexion qu’avec l’équilibre que j’ai sur les patins ça devrait être plus facile » Lance t’-il d’abord, avant de prendre une sortie de route en direction de la section de randonnée qui n’est plus qu’à quelques minutes de voiture. « Oui toujours mais plus au même niveau. Je fais encore des compétitions en semi-pro de temps en temps. Je suis resté longtemps sans coach à m’entrainer seul mais là je songe à m’allier à quelqu’un, à voir » Déclare t-il, honnêtement tout en haussant les épaules. Puis, une pensée fugace lui vient, face à cette amitié de partage alors qu’il tourne légèrement la tête vers Ugo, non sans délaisser complètement la route. « Tu pourrais venir me voir un de ces jours si tu veux, en compétition, elles sont ouvertes au public » Explique t-il. Serait-il plus nerveux à savoir que le regard du chirurgien est posé sur lui, se donnant sur la glace en sauts et pirouettes ? Probablement de prime abord. Mais lorsqu’il s’élance, gagne de la vitesse et entame ses premières figures, l’esprit de Jupiter se déconnecte pour ne faire qu’un avec sa véritable passion.

« Je crois qu’on est plus très loin » Relance t-il ensuite en apercevant les panneaux alors que seulement quelques minutes plus tard, le patineur s’engage sur une route plus étroite menant au parking réservé aux véhicules des marcheurs désireux d’aller se perdre quelques heures en montagne.

Il s’amuse de la réaction d’Ugo, de sa fascination pour le patinage, de la façon dont il le décrit, on ne peut plus vraie. Le fait qu’il saute aussi haut et reste en vie, comme il le souligne si bien, surtout à cette vitesse, sur une glace qui ne pardonne aucune erreur. Jupiter ne peut s’empêcher d’en venir à rire. « Je comprend que ça puisse impressionner » Explique t-il, tout en se concentrant sur la route. Petit à petit, ce genre de moment leur permet d’apprendre davantage à se connaitre, à coup de détails sur l’autre, d’habitude ou même de loisirs curieux. S’il est parfois intimidé des nouvelles rencontres, surtout lorsqu’un peu de flirt s’immisce, il ne ressent pas de nervosité avec Ugo. Du moins pas en ce moment bien précis, même si le chirurgien sait parfaitement comment le mettre mal à l’aise avec son franc parler et ses flirts appuyés. Il en joue, même, Jupiter en est persuadé.

Voiture garé, il en sort rapidement, récupère son sac à dos pour le passer sur ses épaules et s’approche d’Ugo après avoir verrouillé la voiture et rangé les clés dans son sac. « Ça a l’air oui, mais ne t’en fais pas, je ne dis jamais non à un peu de difficulté » Et le clin d’oeil dont il l’affuble est complice. Jupiter aime se challenger, notamment dans tout ce qui touche au sport et à l’exercice physique dans lequel il trouve un exutoire salutaire et bienvenue. Surtout avec toutes les peines à expier, les mauvais souvenirs et les traumas divers. Les heures d’entraînement en salle comme les expériences en extérieur lui font un bien fou.
Large main du chirurgien qui se pose sur son épaule alors que le regard de Jupiter est perdu sur le visage. Ses prunelles émeraude viennent chercher les siennes, se redressant vers sa haute stature. Un sourire amusé étire ses lèvres à l’énonciation du fameux terme. « Plus que prêt, tu vas voir ce qu’un fitboy a dans le ventre » Joue t-il à son tour alors que déjà, les deux hommes s’éloignent du parking pour accrocher le sentier, commencer à grimper et enchainer les pas à bonne allure.

C’est au bout de quelques dizaines de minutes et banalités que Jupiter, quelques pas devant Ugo, s’amuse à le provoquer. « Alors quoi tu es déjà fatigué ? Je te croyais endurant » D’un sourire satisfait et taquin. Il se sent à l’aise en compagnie du chirurgien et prêt à sortir un peu de ses torpeurs pour être de nouveau lui même, cet être solaire et joueur, toujours de bonne humeur et véritable rayon de lumière dans la vie de ses proches. Un éclat qu’il a perdu après sa rupture, mais qui commence, doucement, à reprendre possession de lui. C’est exactement ce qu’il ose montrer à Ugo, par cette journée en soleillée, par la largeur de ses sourires ou encore ce pas un peu plus pressé, grimpant sur un rocher, offrant toute la vue de son agilité. « Tu as déjà fait de l’escalade dans le coin ? Ça doit être sympa »

Jupiter grimpe avec aisance, sous le joug d’une endurance travaillée, comme de l’euphorie de l’instant. Il est heureux de cette petite sortie. S’éloigner de la ville, profiter d’un bol d’air frais, savourer l’insouciance d’être loin de tout, qui plus est avec Ugo. Ugo avec qui le courant passe naturellement, entre taquineries et flirt. Parfois, Jupiter en est déstabilisé, ne sait pas vraiment comment réagir, s’il doit le prendre ou non au sérieux dans ses petits numéros de charme. Evasif, intimidé, mais pas moins conscient qu’il apprécie sa compagnie. « Oh d’accord, je note pour une prochaine fois » Lui et sa passion pour les sports extrêmes et les poussées d’adrénaline allant de pair. Grimper, sauter, voltiger, passion euphorie qui lui fait le plus grand bien. Un lâcher prise total, paradoxal avec son besoin de tout contrôler. C’est peut être ça, finalement, qu’il apprécie autant, sans même en avoir conscience.

Rire qui échappe à Jupiter, tournant la tête vers un Ugo au comble de l’insouciance. Amusé par son récit comme le fait qu’il ait tenté l’expérience. « Pourquoi est-ce que je ne suis pas surpris ? » Demande t-il amusé, un sourire flanqué sur le visage. « Tu t’es cassé combien d’os ce jour là ? » Amusé toujours, davantage taquin, à mesure que la complicité prend toute la place.

« Wow attention ! » S’exclame t-il alors que déjà, Ugo glisse et finit à moitié assis sur le sol. Jupiter ne peut s’empêcher de rire de la scène sous l’hilarité contagieuse de l’autre homme, alors qu’il se tourne pour se rapprocher de lui, avalant la distance les séparant. « Rien de cassé ? » Demande t-il en lui tendant la main pour l’aider à se relever, malgré le fait que Ugo soit largement plus massif que lui, Jupiter a suffisamment de force. Inquiet, tout de même, sous l’hilarité qui retombe, à observer sa haute stature en espérant que tout va bien. Lui et ce côté bienveillant, protecteur, même si des deux, Ugo est bel et bien le membre du personnel soignant largement plus compétent que lui.