Leja n'a pas franchement l'habitude de faire la fête, ou plutôt "plus" l'habitude. Mais ce soir, Angéline sa collègue, avait décidé qu'elle devait venir et elle ne s'est pas fait prié pour le faire. Après tout, pourquoi ne le faisait-elle plus ? Peut-être parce qu'elle avait peur de croiser Joshua. Peut-être parce qu'elle avait peur qu'il débarque. Mais là, ce soir, elle était persuadée qu'il ne le ferait pas, parce qu'après tout, elle était en soirée avec sa collègue et des ami.e.s à elle, New York n'est tout de même pas si petit que cela. Alors elle en profite, et ce n'est que quand elle a bien commencé à boire qu'elle se rend compte que quand elle est repassée chez elle, elle a oublié de nourrir ses chats, pensant naïvement que la soirée ne s'éterniserait pas. Ni une, ni deux, elle envoie un message à Ross pour lui demander de nourrir ses fauves et le prévient, par ailleurs, qu'elle ne dormira pas chez elle ce soir et que s'il se décide à venir, il trouvera porte close (pour une fois). Elle aimerait ne pas se préoccuper de ses réponses mais le fait qu'il s'inquiète couplé au ait qu'il veut savoir avec qui elle l'agace au plus haut point. Mais elle continue à lui répondre bien évidemment. La soirée qui bat son plein et les verres qui ne cessent de se vider, Leja commence à ne plus y voir bien clair. Même si sa tolérance à l'alcool à augmenter au fur et à mesure des soirées mexicaines, cette soirée n'a pas la même sauver et elle pense naïvement que c'est parce qu'il n'y a pas de tequila. C'est sûrement aussi, parce qu'il n'y a pas Ross. Mais ça, le côté perspicace de son esprit ne veut pas s'en rendre compte. Malheureusement. Les messages s'enchaînent encore, elle a besoin de lui dire qu'elle va bien, lui prouve avec une photo et elle reprend le cours de la discussion sans vraiment être présente. Son corps et son esprit sont à deux endroits à la fois. Quand elle se rend compte qu'elle lui a dit qu'elle l'aimait, elle ne peut s'empêcher de faire les gros yeux, puis intérieurement, ele espère qu'il ne lira pas la fin du message. Mais bien évidemment qu'il le fait. Et qu'il lui répond bordel qu'elle pense. Elle souffle et passe une main dans ses cheveux, et puis, finalement, elle a envie de partir. Sa jauge de sociabilité a explosé et elle s'excuse auprès de sa collègue mais invente une histoire sur un de ses chats qui ne va pas bien. Mensonge éhonté pour retrouver Ross. Les minutes défilent et elle descend bien dix minutes avant pour attendre dans la nuit fraîche son écharpe enroulée autour du cou, et ses mains qui vont et viennent le long de son bras. Mais qu'est-ce qu'il fout ? et quand elle voit la voiture du brun, elle sautille sur place avant de se jeter dans l'habitacle. Elle a beau être ivre, elle a froid, elle est gelée même et doucement quand elle s'installe dans la voiture, elle embrasse sa joue avant de frotter ses cuisses pour les réchauffer. Le chemin se passe rapidement, pour une fois et quand ils arrivent devant leur immeuble, Leja fronce les sourcils. « Pourquoi tu ne sors pas de la voiture ? » demande t-elle, sa main qui attrape avec automatisme celle de Ross, et leurs doigts qui s'entrelacent. Comme si c'était comme ça que ça devrait se passer. « Ne me dis pas que tu vas vouloir avoir une conversation sur ce que je t'ai dit... J'étais... ivre ? » Excuse bidon. Elle le sait Leja. C'est une excuse bidon. Et elle ne sait pas comment elle va faire pour s'en dépétrer. Elle se détache alors et fait face à Ross « Si c'est pour le baiser que je t'ai offert devant ton frère, on peut passer à autre chose, on est adultes non ? » Deux adultes qui, depuis quelques temps, ne peuvent pas être près l'un de l'autre sans se toucher, sans se frôler. Et bizarrement, l'ambiance dans l'habitacle est trop tendue, et Leja passe une main derrière sa nuque, parce qu'elle sait, qu'elle ne s'en tirera pas comme ça.

Elle ne sait pas pourquoi mais elle sent que ça va mal se terminer Leja. QU’ils regretteront forcément cette conversation, parce qu’elle n’est pas dans son état normal, bien que le froid new yorkais lui avait remit les idées en place, la chaleur de l’habitacle, le silence pesant de la voiture, tout cela tournait et retournait dans sa tête, alors elle ne savait pas sur quel pied danser. Elle voudrait sortir de la voiture en courant, rentrer chez elle, se glisser sous son plaid en pilou et ne plus en sortir avant demain quand toute trace d’alcool aura disparu de son organisme et qu’elle râlera de devoir aller travailler et de ne pas avoir assez dormi. Mais elle ne comprend pas Ross et peut-être que cette conversation, au contraire, leur fera du bien. Peut-être que les non-dits qui ne cessent d’aller et venir dans leurs esprits éclateront enfin au grand jour et qu’ils pourront reprendre une vie normale. Mais qu’est-ce que la vie normale quand on est mariés à son meilleur ami ? Quand on doit bien trop jouer la comédie devant la famille, au risque de les décevoir si jamais un jour, ils divorcent. Personne n’aura jamais su que c’était pour de faux et la déception sera grande. Mais peut-être que c’est ce qu’ils auraient dû faire depuis longtemps. Parce qu’elle a l’impression que tout s’aggrave, depuis qu’elle l’a embrassé devant Axel. En même temps, il l’a mise au défi et on ne met jamais Alejandra Wiley (Perkins) au défi de faire quelque chose. Parce qu’elle le fera toujours. Alors quand le contact est coupé, Leja ne peut s’empêcher de déjà, montrer qu’elle est passablement agacée par la conversation à venir et elle lève les yeux au ciel quand Ross reprend ses mots « Oui, j’étais juste ivre. » Et elle ne réfléchissait pas. Vil menteuse ! que lui hurle la conscience alors qu’elle s’humidifie les lèvres instinctivement quand Ross les fixe. Elle le voit bien et elle sent un frisson qui la parcourt quand le regard glisse sur le corps, elle pourrait se couvrir, elle pourrait se cacher mais une part d’elle n’en a pas envie. « Tu veux parler de quoi, Ross ? Que j’embrasse très mal ? Que tu m’en veux parce que je n’aurais pas dû faire ça, parce qu’Axel est désormais très saoulant ? » demande t-elle, d’une voix tellement posée qu’elle s’étonne elle-même du ton qu’elle emploie. La main de Ross sur sa cuisse, Leja ne peut réprimer un frisson, si bien qu’elle tourne le regard un instant pour fixer un point lumineux, là, dehors pour se recentrer, pour reprendre ses esprits en inspirant et expirant discrètement. « Tu n’es pas un idiot, je t’interdis de te dénigrer comme ça d’accord ? Je ne le pense pas, je ne suis pas comme l’autre morue qui ne cessait de te le répéter et qui m’agaçait. Tu n’es pas un idiot, tu es toi et c’est suffisant. » Elle sait qu’il va râler parce qu’elle a encore insulté Maude, mais elle s’en fout au fond. Il sait ce qu’elle pensait tout comme elle sait ce qu’il pense de Joshua. Et la révélation qui suit, Leja ne l’attendait pas. Parce que pour elle, tout cela n’était qu’un jeu. Ou du moins, elle pensait que du côté de Ross, ce n’était qu’un jeu. Elle aussi, de son côté, elle le pensait. Mais depuis quelques semaines, elle ne le pense plus trop. Elle n’arrive pas à se défaire de la sensation qu’elle éprouve quand il pose une main sur elle, cette sensation, elle n’arrive pas à retirer la sensation qu’elle a ressenti quand elle l’a embrassé du coin de son esprit. Mais est-ce que c’est une bonne idée ? Et s’ils brisaient tout ? S’ils se brisaient eux même en pensant se libérer de chaînes qu’ils ont eux même créer ? Leja fixe Ross et plante son regard dans le sien en se mordant l’intérieur de la joue « Tu n’as pas à m’imaginer avec un autre gars parce que… on est mariés non ? » demande t-elle en riant un peu et puis, elle se rend compte que rire n’est sûrement pas une bonne idée.  « Enfin, on est mariés, pour de faux. Je sais. Enfin non, on est bien mariés aux yeux de la loi mais … j’ai pas envie d’aller voir ailleurs. Je sais qu’on ne s’est jamais rien promis tout les deux. Mais je ne sais pas, j’ai pas envie de te faire de mal, j’ai pas envie de me faire de mal en me jetant à corps perdu dans une relation en pensant que ça marchera parce que je sais pertinemment que la finalité de la chose ne sera que les cris, les larmes et la déception. Parce que tu seras toujours là dans  un coin de ma tête. Alors je conçois que t’embrasser devant Axel était une idée idiote, mais je ne le referais plus. » Parce que ce serait aggravé les choses. Ce serait mettre le doigt dans l’engrenage et certainement ne pas pouvoir en sortir sans mal. Leja, d’une main tremblante, caresse la joue de son mari et elle soupire en baissant la tête avant de la relever et de plonger son regard dans celui de Ross, puis de dévier sur ses lèvres, sa main qu’elle descend pour récupérer celle du brun  et que le pouce caresse la paume de la main tandis que les doigts sont entrelacés. « Qu’est-ce qu’on fait ? » demande t-elle, son regard toujours dans celui de Ross tandis que le visage se rapproche avant de se stopper pour reculer, parce que c’est pas une bonne idée, parce qu’ils ne doivent plus faire ça. Là, il n’y a pas à faire semblant. Là, il n’y a pas Axel, il n’y a pas la famille Perkins, là, il n’y a qu’eux deux, eux deux et leurs coeurs tout cabossés qui ne demandent qu’à être réparé.

La première fois qu’elle s’est dit que ce mariage était une très mauvaise idée, Leja c’est quand elle s’est réveillée en pleine nuit, les cheveux en bataille, le coeur battant après un rêve un peu trop étrange qui impliquait Ross et elle, dans une positions plus qu’équivoque. Elle avait mit ça sur le coup de sa lecture du moment, qui n’avait pourtant rien d’érotique mais il fallait bien trouver une excuse stupide pour se sortir de la tête que si ce rêve était apparu dans sa tête c’était pour une bonne raison et pas pour une excuse stupide. Mais elle avait laissé ces images dans un coin de sa tête et elle avait comme si de rien était, jusque ce soir. Jusqu’au moment où elle s’est rendue compte qu’elle venait de franchir une limite qui était infranchissable en lui disant qu’elle l’aimait. Elle l’aime. Elle s’en était rendue compte il y a quelques temps de cela mais elle avait préféré occulter ses pensées, ne plus se dire que c’était ça, la vérité qu’elle tentait de cacher depuis des mois et des mois. Elle secoue la tête positivement quand il répète le fond de sa pensée. Oui, elle était juste ivre, s’il pouvait oublier qu’elle lui avait dit qu’elle l’aimait et qu’il avait d’autant plus, répondu qu’il l’aimait aussi… Ça l’arrangerait grandement et elle pourrait rentrer dormir. Et elle se renfrogne quand il se moque des possibilités de conversations qu’ils pourraient avoir. Elle ne voulait pas tourner autour du pot mais pourtant, elle avait juste envie de ne pas parler de cette déclaration, faites sous le coup de l’alcool. Il a bon dos, l’alcool. Elle ne devrait pas agir de la sorte, elle devrait assumer mais comme une idiote, elle préfère faire l’autruche. Elle ne peut cependant pas réprimer le frisson qui parcourt sa peau quand il lui caresse la cuisse, elle a envie de retirer sa main, a envie de la retirer pour qu’il cesse de la toucher, pour qu’il cesse de l’électriser et que son bas-ventre arrête de faire des bonds et de se tordre parce qu’il la touche. Mais elle n’y parvient pas, sa main est comme bloquée. « Alors c’est quoi le problème ? » ose t-elle demander, comme si elle n’était pas au courant Est-ce que c’est cette déclaration subite ? a t-elle envie de demander sans parvenir à le faire, le coeur qui manque de s’extraire de la poitrine. Elle occulte le fait qu’il sous-entend quelque chose sur ces baisers et elle ne peut s’empêcher de secouer la tête quand il dit qu’elle est habituée à cela. Elle se pince les lèvres, ne bouge toujours pas, ne retire toujours pas cette main qui caresse sa cuisse. « Je suis peut-être habituée à tout ça, mais tu serais idiot, tu n’aurais pas eu ton diplôme, tu serais idiot, tu ne serais pas à la place où tu es professionnellement parlant. Tu n’es pas idiot, Ross, je t’interdis de dire ça. » prononce t-elle, d’une voix un peu plus sèche. Leja l’a toujours encourager. Dans n’importe quelle circonstance et elle le fera toujours. Elle l’encouragera toujours, quoiqu’il arrive. Elle l’encouragera dans tout ce qu’il entreprendra. Quoiqu’il se passe. Elle plante son regard dans celui de Ross quand il lui demande s’il est vraiment dans sa tête, les yeux toujours plantés dans ceux de Ross alors qu’elle sent son coeur qui se serre. ELle ne parvient pas à parler. Elle n’arrive pas à prononcer quelque chose de censé, les mots n’ont aucun pouvoir sur l’instant. Ses deux mains qu’elles posent contre les joues de Ross alors qu’il lui dit ce qu’elle veut entendre depuis tellement longtemps, mais elle ne parle pas, son front contre celui de Ross, elle ferme les yeux, ne bouge pas, ses pouces qui caressent les joues. « C’est une terrible idée… Et tu es tout ce que j’imaginais… » murmure t-elle, plus à elle que pour lui. Jusqu’à ce qu’elle ne se recule et qu’il se rapproche. Que leurs lèvres se frôlent. Le souffle coupé, Leja ne bouge pas, comme tétanisée. Elle ne peut s’empêcher de réprimer un rire quand il se moque un peu d’elle et elle se rapproche avant de déposer ses lèvres contre celles de Ross, un baiser empli de tendresse, plusieurs baisers à la suite, avant que ses lèvres ne viennent papillonner contre son cou, et qu’elle attrape sa main pour la poser contre sa poitrine, pour qu’elle voit l’effet qu’il fait sur les battements de son coeur. La chaleur qui prend place dans l’habitacle, Leja se demande si c’est à cause de l’alcool ou à cause de ce baiser. Et elle ressaisit ses lèvres alors que ses yeux se ferment, et que petit à petit, là, à l’étroit dans l’habitacle de la voiture, elle ne se colle à lui, malgré l’étroitesse de l’endroit et qu’elle ne perde pied en l’embrassant une fois encore. Comme si plus rien d’autre ne comptait. « Est-ce que tu veux qu’on monte ? » propose t-elle, tentant de reprendre son souffle avec difficulté. Persuadée qu’une fois qu’ils quitteront l’habitacle, et qu’ils monteront, le retour en arrière ne sera plus possible. Et elle n’a plus envie de revenir en arrière, plus maintenant. Plus après tout ça.

Leja ne savait pas à partir de quel moment elle s’était rendue compte que tout partait en live avec Ross et de la plus inattendue des façons, peut-être qu’elle s’en était rendue compte depuis longtemps et qu’elle venait seulement d’ouvrir les yeux. Mais ces messages, cette inquiétude qui émanait du thérapeute conjugal, Leja ne s’y attendait pas. Elle aurait voulu lui dire de ne pas venir qu’elle était assez grande, qu’elle était assez mature pour pouvoir rentrer chez elle, une petite part d’elle avait envie de lui dire ça mais finalement les messages étaient tout autre et elle se rendait compte qu’elle avait envie qu’il vienne, qu’elle avait envie d’être avec lui plus qu’avec n’importe qui. Ce qu’elle ne voulait pas par contre, c’était de cette conversation mais force est de constater qu’elle avait lieu et que Leja s’engageait dans une pente sinueuse et elle ne reculait pas. Ross ne veut cependant rien avouer et semble avoir perdu sa langue et ça l’agace Leja mais elle ne dit rien parce que peut-être que ça peut avorter la conversation. Et ce n’est pas plus mal. Sauf quand il se dénigre, et qu’il dit qu’il est idiot. Leja n’accepte pas et n’acceptera jamais. Parce qu’il n’est pas idiot, parce qu’il n’est pas ce que Maude prétendait. Elle n’a pas su voir en Ross ce qu’il avait de bon, elle n’a su voir que ce qu’elle voulait et elle lui a offert un manque de confiance en lui que Leja déteste. Leja la déteste et elle ne l’a jamais caché, persuadée que c’était parce que Maude ne semblait pas mérité Ross mais peut-être que la vérité était tout autre. Et que c’était autre chose. Quelque qui a à voir avec les battements de son coeur qui s’accélère dès lors qu’elle est près de lui. Les battements qui s’accélèrent quand elle n’a pas de nouvelles et qu’elle a peur qu’il lui soit arrivé quelque chose. « Si tu veux, tu peux être mon idiot. » sourit-elle, sentant ses joues qui se colorent de rouge un peu, mettons ça sur l’effet de l’alcool qui commence à s’évaporer un peu. En manque de son contact, Leja ne peut s’empêcher de le toucher, de poser ses mains sur son visage pour qu’il prenne conscience de toutes les pensées qui se baladent dans la tête quand elle est avec lui. Elle aimerait pouvoir assumer aux yeux de tous mais elle se doute que ce serait compliqué. Mais après ne serait-ce pas le jeu dans lequel ils se sont engagés alors qu’ils se sont mariés à Las Vegas ? Était-ce un aveu fait sous le coup de l’alcool ? Certainement. Elle reste interdite quand Ross pose sa propre main sur sa poitrine et ses yeux se plantent dans les siens, en recherche de réponses à ses questions. L’aveu finalement murmuré, elle ferme les yeux, imprégnant les paroles de Ross, se battant encore et toujours avec les pensées en corrélation avec les battements de son coeur « Ross… » murmure t-elle alors qu’ils sont à deux doigts de s’embrasser, alors que leurs lèvres sont beaucoup trop proches, alors que la délivrance se rapproche et elle ne peut plus se défaire de lui quand enfin leurs lèvres se touchent. Elle n’arrive pas à reculer, elle ne veut cesser de l’embrasser. Toutes les terminaisons nerveuses de son corps sont éveillées et ce n’est absolument pas à cause du peu d’alcool qu’il reste dans son corps. Elle sait que c’était ce qu’elle voulait depuis le début. Depuis qu’elle était entrée dans la voiture en vérité, depuis les messages qui resteront à jamais dans son téléphone. Et puis elle en a assez d’être ici, il fait bien trop chaud dans cet endroit et elle se sent trop à l’étroit. Elle ne peut s’empêcher de rire quand il accepte sa proposition mais qu’il ne semble pas bouger, elle, elle recule et pose une main sur la poignée de la voiture avant qu’il ne vienne lui ouvrir. La fraîcheur de la nuit New Yorkaise et la petite veste qu’elle porte ont raison de la chaleur de son corps et elle se met à frissonner avant de le suivre dans l’immeuble. Elle aurait envie de se coller à lui, encore mais ce ne serait pas raisonnable. Pour vivre heureux, vivons cachés et là, ce ne serait pas caché du tout, qui sait sur qui ils pourront tomber? Un voisin, ou pire Axel. Quand elle arrive devant chez elle, elle espère qu’il ne se dirige pas jusqu’à la porte d’en face, celle de son appartement mais non. Il est là, et elle cherche les clés dans son sac avant de sentir la main de Ross tout contre sa bouche, elle comprend alors et sourit contre sa paume. Elle continue de chercher ses clés et ne peut s’empêcher de glousser comme une adolescente quand il l’embrasse dans le cou, sur l’épaule, elle tente de s’échapper mais rien n’y fait, elle trouve enfin l’objet de sa délivrance et se défait de l’emprise de son mari avant d’ouvrir la porte discrètement, et elle l’attire à l’intérieur, refermant la porte avec une douceur digne d’un éléphant qui est dans un magasin de porcelaine et abandonnant sa veste, elle fond sur lui pour l’embrasser une nouvelle fois, avec plus d’hardiesse, tandis que ses mains lui ôtent la veste, ses lèvres ne quittant pas sa bouche. Elle a l’impression que le temps leur ait compté alors elle ne veut pas perdre de temps, elle ne veut pas reculer et s’en vouloir. Si elle s’échappe, si elle brise le contact, elle sent qu’elle va tout perdre. Le perdre lui, perdre cette dignité qui lui restait. Et lentement, elle l’attire dans le salon, son corps toujours collé à celui de Ross, avant qu’elle ne prenne sa main pour la coller tout contre sa poitrine comme pour lui donner un accord silencieux, ses yeux qui finissent par se plonger dans ceux du brun, avant que les lèvres ne viennent papillonner contre le cou, ses doigts finissant de déboutonner sa chemise qu’elle laisse glisser sur le sol. Elle ne sait pas quoi dire, n’a pas envie de parler. Parce qu’au fond, elle est plus à l’aise avec les gestes. Plus à l’aise à lui faire comprendre qu’elle a envie de lui, là maintenant, sans parler. Sans rien dire.

Leja détestait ce sentiment d’appartenance à quelqu’un. Mais avec Ross, c’est différent. Avec Ross, ce n’est pas la même chose, elle aimerait pouvoir se dire que ce serait éternel, qu’ils ne se sépareront jamais. Mais elle ne pouvait pas dire jamais, parce qu’elle avait eu connaissance que rien n’était éternel. Elle avait cru que ce serait éternel avec Joshua mais ça ne l’avait pas été. Elle voudrait croire que ce serait éternel avec Ross mais elle avait peur de tout gâcher, encore et toujours. Peut-être que ça arriverait mais en tout cas, là, ce n’était pas le cas. Cette conversation avait pour but de tout recentrer, ce qu’ils pensaient l’un de l’autre. Et puis d’expliquer les mots qu’elle avait pu avoir. Elle l’aimait. C’était certain et elle ne retirerait pas ses mots. Elle les pensait.  L’habitacle de la voiture qui les abrite de tout le monde, d’Axel, de ses parents à elle, ses soeurs. Elle voulait garder ses mots tout contre son coeur, pour l’éternité. Mais l’éternité était t-elle vraie ? Certainement pas. Elle n’y croyait plus, les rêves qui avaient été torpillés en un claquement de doigts. Ross qui sait comment faire monter la fièvre, Ross qui active chaque parcelles de son corps, du cuir chevelu jusqu’au bout de ses pieds, un frisson qui la traverse de part en part. La porte qu’elle claque elle rit à sa remarque « Tu vois l’effet que tu me fais ? » demande t-elle en riant, elle n’a pas le temps de souffler qu’elle se retrouve une nouvelle fois sur lui. Le désir qui prend le contrôle de tout ses sens et de toute son impatience. Quand elle se déshabille après l’avoir déshabillé, elle se pince les lèvres et elle l’embrasse encore. Toujours. « Non, personne ne m’attend demain matin. » Elle se sent décoller, ses jambes qu’elle noue autour de la taille de son mari, et quand ils arrivent dans sa chambre, elle dépose ses lèvres contre l’épaule nu de Ross avant d’attraper du bout de la main, une protection pour la lui donner, pour lui faire comprendre qu’ils doivent se protéger.

——

Quand le soleil filtre à travers la fenêtre, Leja grogne un peu et se tourne pour taper le réveil qui ne sonne pas. Elle pose une main sur son front et geint avant de se tourner et voir Ross ? Déshabillé. Que, quoi ? Ah oui. La conversation dans la voiture. La nuit torride. Elle est… Elle lève la couverture pour se rendre compte qu’elle est nue aussi. Oh putain. Elle rabat la couverture sur son corps. Et les mots lui reviennent en mémoire. Et elle ne regrette rien. Elle prendrait simplement un Doliprane en se levant. Elle se lève, enfile un tee-shirt et elle part allumer la cafetière pour faire couler le café. Lorsque le Doliprane est avalé, elle revient dans le lit, et doucement, elle embrasse la joue de Ross, sa nuque, ses bras qui entoure le corps de son ami « Mon amour… » murmure t-elle au creux de son oreille. Et s’il regrettait, et s’il revenait en arrière et si l’éternité disparaissait aussi rapidement ? « Il est dix heures du matin. Je ne suis attendue nul part mais je pense que ton frère va s’inquiéter. » explique t-elle en l’embrassant encore, ses doigts qui vont et viennent sur le bras alors qu’elle finit par se blottir dans le creux de ses bras. Là, où elle se sentait vivante.

Leja ne voulait quitter cet endroit pour rien au monde. Il lui avait fallu du temps pour ouvrir les yeux, pour se rendre compte que ce n’était pas normal que la jalousie pointe son nez alors que Ross était avec quelqu’un d’autre qu’elle. Que ce n’était pas qu’un ami. QU’il n’était pas seulement son meilleur ami. Il était bien plus que ça et elle s’en rendait compte seulement maintenant alors que les rayons du soleil la tirait de sa rêverie et qu’elle préparait leur boisson chaude. Quand elle se retrouve près de lui, dans ses bras, elle ne peut s’empêcher de sourire « Non, tu ne rêves pas. » murmure t-elle, d’une voix feutrée alors qu’elle se blottit une nouvelle fois dans ses bras un sourire béat sur les lèvres. Elle ne peut s’empêcher de rire quand il parle d’Axel parce qu’elle se doute de sa réaction. Et elle l’imagine déjà exulter de bonheur quand Ross lui dira. « ah oui ? Il te disait de bouger tes fesses ? Ce n’est pas son genre pourtant… » prononce Leja avec un sourire en coin, après tout, elle connaissait Axel par coeur et ça ne l’étonnait même pas qu’il agisse ainsi. Ils avaient tout les deux ces mots un peu trop haut placé quand ils parlaient de Maud à l’époque alors elle ne voyait pas pourquoi il penserait le contraire concernant Leja et Ross. Elle ne peut s’empêcher de sourire encore et encore quand il lui annonce son intention de ne plus la quitter « Et je ne compte pas partir. » répond t-elle en laissant sa poitrine se soulevait dans un rythme régulier, ses yeux qui se plantent dans ceux de Ross lorsqu’il vient la surplomber de tout son corps, elle cherche des réponses dans les yeux de son mari. Là où elle peut voir l’immensité du monde. « Hm, on peut aller au café. Je dois aller nourrir les chats. Et vérifier pour préparer mes commandes demain. » Elle s’humidifie les lèvres et se pince la lèvre inférieur en ne pouvant s’empêcher de rire « Oui préviens le je ne veux pas qu’il lance un avis de recherche. » Elle roule sur le côté pour regarder son téléphone, elle a encore un peu de temps et elle réfléchit « On pourrait aller au café, je me dépêche, et on rentre pour passer notre journée au lit. » Même si ce n’était pas dans ses habitudes. « Et si tu as besoin d’aller au Lost planet, je peux t’accompagner. Mais je ne veux pas te quitter aujourd’hui. Ce serait descendre d’un petit nuage et je n’en ai pas envie. »