Journée bien trop longue. Des appels dans tous les sens. Des annulations de rendez-vous. Des urgences. Sirius en a plein les pattes et en rentrant chez lui, clairement, la fatigue est si présente qu’il agit par automatisme dans tous ses gestes. Il en oublie presque le chat d’Arya qu’elle lui a demandé de garder pour le weekend, et file directement à la douche. Il enfile une tenue confortable et va s’affaler dans le canapé. A peine le temps de poser ses fesses que la sonnette retentit. « Merde. » soupire le jeune homme. Quel jour est-on ? Samedi, non, pas commandé de pizza. Dimanche ? DIMANCHE ! Il s’active quand il comprend enfin que ce doit être Arya, et un sourire s’affiche sur son visage alors qu’il ouvre la porte.

« Entre ! » dit-il bien plus enthousiaste en voyant son amie. « J’avais complétement perdu la notion du temps. Je me croyais hier… » Il se met à rire. Décidemment, il aurait bien besoin d’un peu de repos. « J’espère que tu as bien profité de ton weekend au moins ? » Plus que lui, tout du moins. Un weekend en amoureux avec Lyz, loin de la ville, voilà qui le fait rêver tout à coup. Il faudra qu’ils planifient ça ! Il tourne la tête, de droite à gauche à la recherche du chat. Il avait squatter le lit de la chambre tout le weekend, sortant seulement pour manger et boire ; mais après réflexion, le brun ne se rappelle pas l’avoir vu depuis qu’il est rentré…

Elle redescend de son petit nuage la blonde, alors qu'elle est sur le chemin pour récupérer son chat chez Sirius après une escapade dans une cabane dans les bois pour célébrer leur année ensemble. Elle aurait pu le confier à quelqu'un d'autre mais son frère était occupé (et Jane étant enceinte elle a préféré ne pas risquer) et puis elle n'avait pas vraiment eu le temps de chercher. Alors elle avait demandé à Sirius qui avait gentiment accepté. Quand elle sonne, elle a ce sourire béat qui traîne sur le visage et elle lui offre une accolade quand il ouvre la porte avant d'entrer quand il liu en donne l'autorisation. « Moi qui pensait que j'allais te manquer ! » s'exclame t-elle, une main sur le coeur dans un élan de drama queen. Et elle hoche positivement la tête « Oh oui ! C'était super, je te donnerais l'adresse si jamais un jour tu veux aller te perdre dans une cabane dans les bois. » Ça avait peut-être tout l'air d'un film d'horreur mais ça n'en était pas un. « Weasley a été sage ? Il a bien mangé ses croquettes ? » C'était la première fois qu'elle le laissait chez un inconnu, elle qui avait toujours fait en sorte que les cat sitters viennent chez elle. « Il n'a pas fait de dégâts au moins ? »

La réaction de son amie ne manque pas de faire rire Sirius. Il a toujours aimé ce petit brin de folie qui l’habite et qui la rend si singulière. Il en profite pour entrer dans le jeu. « Si tu savais, je n’ai fait que penser à toi. » Puis, elle lui propose de lui donner l’adresse de sa cabane dans les bois. « Ce ne serait pas de refus. J’opterais plus pour un weekend spa dans un premier temps, mais l’idée de m’échapper de tout n’est pas pour me déplaire. » Ça lui semble presque étonnant qu’ils n’aient jamais pris le temps de s’éclipser pour un weekend avec Lyz. Leurs emplois du temps ne leur permettent généralement pas d’avoir un weekend entier ensemble, il faut dire, mais ils s’en accommodent, étant tout deux passionnés par leur métier respectif.

Weasley. L’évocation de ce nom augmente tout à coup l’inquiétude de Sirius qui se rend compte qu’il ne sait pas où est le chat d’Arya. Espérons qu’il ne se soit pas échappé… se dit-il. « Pas de dégâts. Pas de bêtise. Et un vrai gourmand. » lache-t-il dans un sourire crispé. « Il a passé les premières 12 heures cachées, au point où j’ai dû retourner à peu près tout l’appartement. » C’était sans doute ça. « Et il semblerait qu’il le fasse de nouveau à cet instant… » Sirius avait mis cela sur l’environnement qu’il ne connaissait pas et après s’être renseigné sur internet, cela semblait être normal, donc il ne s’était pas inquiété outre mesure. « Weasley, viens, maman est arrivée. » dit-il d’un ton doux. Ce n’est certainement pas ça qui fera venir le félin mais après tout, autant essayer…

Arya a hâte de rentrer chez elle pour profiter de son appartement et de son chat, mais aussi de Jaden avant la semaine qui s'annonce, compliquée, fatigante. Une soirée de repos pour bien recommencer la semaine, voilà ce qu'il lui fallait. Elle espérait ne pas mettre trop de temps pour regagner Brooklyn, mais elle avait peu d'espoir, si elle n'avait pas eu beaucoup de circulation pour gagner Staten Island, ce ne serait sûrement pas le cas dans l'autre sens. Malheureusement. "On avait pensé à un spa aussi, mais l'idée de n'être que nous deux loin de tout a été plus forte." avoue Arya avec un petit sourire. Un week-end où ils avaient totalement déconnectés, leurs téléphones dans les sacs de voyage et rien qu'eux deux pour se sentir bien. Reposés. Serein. Arya rit un peu à la remarque de Sirius "Oh ça, oui c'est un vraiment gourmand." rit-elle "Jaden hallucine parfois le matin, j'ai eu de la chance qu'il mange avec toi parce que quand on est à la maison, il n'y a que moi qui peut le nourrir." explique t-elle. C'est assez drôle à voir quand on y pense. Arya fronce un peu les sourcils et récupère le sac de transport de Weasley pour l'ouvrir, en espérant qu'il vienne. Elle l'appelle en sifflant un peu et pas de Weasley, sa mâchoire se serre et elle tente de garder une contenance "Tu es sorti aujourd'hui ?" demande t-elle, d'une voix un peu trop sèche. Non pas qu'il n'avait pas le droit de le faire mais s'il n'avait pas fait attention. "Ça fait combien de temps que tu ne l'as pas vu ?"

Le sourire de la jeune femme est contagieux, et Sirius s’imagine déjà sur le devant d’un chalet en bois, sur une balancelle à profiter d’un magnifique coucher de soleil en compagnie de la femme de sa vie, sans rien pour les déranger. L’idée lui plait, et il ne comprend que trop bien la sensation qu’ont dû ressentir les tourtereaux.
Puis, la belle image laisse bientôt place à de la perplexité alors qu’il se rend compte que Weasley n’est pas là. Enfin, pas en vue directe tout du moins. Il tente de ne rien laisser paraitre, bien sûr, espérant que la boule de poil surgisse d’un moment à l’autre. De toute façon, où pourrait-il bien être d’autre ? Sirius ne réagit même pas à l’entente du nom de l’homme qui n’apprécie toujours pas vraiment. « Ça aurait été étonnant qu’il se laisse mourir de faim. Et puis, j’ai sû l’amadouer avec quelques friandises, faut dire. » Il avait acheté spécialement pour l’occasion quelques ‘bonbons’ spécialement conçus pour les chats, et effet immédiat garanti au point qu’il n’en traine plus un seul dans le paquet.
« J’ai… été au boulot. » finit-il par lâcher après avoir froncé les yeux. « Je suis rentré un peu avant que t’arrives… » Et il ne l’a pas vu ? Ou bien il l’a vu ? Il s’en souviendrait s’il l’avait vu, non ? De toute façon, il a dû fermer la porte derrière lui… Geste tellement machinal qu’il est impossible qu’il en soit autrement. A moins que ? Le stress monte. « Je vais aller voir dans les chambres ! » Ni une, ni deux, l’homme se dirige vers le fond de l’appartement. Pas de trace de chat sur le lit. Pas sous le lit non plus. Deuxième porte. Rien dans la chambre d’amis… « Il est forcément là, j’ai pas pu laisser la porte ouverte, je la ferme toujours… »

Elle ne s'attendait pas à ça Arya. Elle aurait voulu que son chat vienne se frotter contre ses jambes alors qu'elle entrait à peine dans l'appartement de son ami mais visiblement, ce n'était pas le cas. Et elle commençait réellement à s'inquièter. Elle occulte tout ce que Sirius lui dit mais elle sourit à l'évocation des bonbons, elle est heureuse que son chat se soit bien senti ici. Et son coeur manque d'exploser quand il lui raconte sa journée. Quand il lui dit qu'il vient de rentrer du travail. Et si son chat était sorti? Et si son chat s'était évadé ailleurs alors qu'il ne connaît rien du quartier ? Arya erre dans l'appartement en regardant partout. « Vas y. » rétorque t-elle, d'un ton sec. Elle souffle. Et elle regarde partout, regarde sous les meubles, partout, sous le canapé. Weasley n'est nul part. Ses yeux qui s'emplissent de larmes, elle ne veut pas que Weasley ait disparu. Elle serre les dents et quand Sirius revient, elle le fusille du regard « Si mon chat a disparu, je te jure que je te tue. » explique t-elle avec énervement alors qu'elle continue de le chercher. Elle attrape le sachet de croquettes qu'elle secoue et toujours aucune trace de Weasley. Elle déglutit avec difficulté et le regarde « Ton jardin est grand? » demande t-elle, en gardant ce regard noir, alors qu'elle continue à secouer les croquettes, sans vraiment y croire.

L’amitié est faite de hauts et de bas, comme les couples d’amoureux, et clairement, Arya et Sirius en sont l’exemple parfait. Le voilà qui se fait sermonner bien que son idée principale était de rendre service. Il se sent tout penaud et fautif, cela va sans dire, surtout pour cet homme qui a tendance à bien trop vivre dans le monde des bisounours où tout va bien 24h/24 7j/7. Il faut dire que quand vous avez perdu votre femme, après, tous les autres problèmes que vous pouvez rencontrer vous semble dérisoires.
Il s’empresse d’aller dans sa chambre pour jeter un coup d’œil. Puis dans l’autre, mais revient penaud, sous le regard assassin d’Arya. Autant vous dire que son estomac est tout retourné, à ce pauvre psychiatre. « Euh… non. » répond-t-il bêtement. Enfin, oui et non, tout dépend de quelle surface on considère comme grande dans New-York… Son regard est incrédule et le voilà qui ne bouge plus. Il ouvre la porte fenêtre qui mène au jardin et tourne la tête de chaque côté. Allez retrouver une aiguille dans une botte de foin, sérieux. Il s’avance, revient sur ses pas, siffle et fait des bruitages pour tenter d’attirer le chat. Et bientôt, il laisse la blondinette dehors pour aller chercher un truc dans le cellier. En ouvrant une boite de thon, peut-être que l’odeur attirera davantage que les croquettes. Sirius s’affaire, cherche la boite de conserves et un petit bruit se fait entendre, si discret qu’il aurait facilement pu passer à côté. « ARYAAAAAAAAAAAAAA ! » crie-t-il, sans que ça ne lui vienne à l’idée que ça pourrait faire fuir le matou pour de bon. « Vas-y, cherche le. » dit-il en explosant de rire. En même temps, c’est tellement hilarant… On ne peut apercevoir que le museau de Weasley entre deux boites de conserve du bas d’étagère.

Elle ne sait pas vraiment comment réagir Arya, parce qu’elle a peur. Peur que son chat se soit sauvé, peur qu’il ait été enfermé dans une cave ou quelque part d’autre chez un voisin un peu malintentionné. Elle n’a pas sauvé Weasley en le récupérant dans une pauvre boîte en carton sur le trottoir pour qu’il finisse sa vie avec tristesse, loin de son foyer, loin d’où il a l’habitude de vivre. Elle est agacée, anxieuse et triste. Un melting-pot d’émotion qui ne cessent de se cumuler dans son corps, dans son esprit aussi. Elle aimerait bien que Weasley débarque, se frotte à elle et qu’elle reparte. Mais non, elle doit chercher son chat. Les mains tremblantes, les lèvres sèches et un mal de tête qui commence à se pointer, signe que le trop plein d’émotion fait son travail, elle a envie de se rouler en boule mais à défaut de faire cela, elle se dirige dans le jardin en fusillant Sirius du regard, tout en cherchant un peu partout. Dans les fourrés, dans les arbres, dans le cabanon de jardin. Rien. Pas de Weasley. Elle se résigne presque jusqu’à ce qu’il l’appelle et elle se presse à l’intérieur, manquant de tomber deux ou trois fois. Et elle arrive, à bout de souffle, jusque dans le cellier. Elle fronce les sourcils face à l’hilarité de Sirius et voit son chat, entre deux boîtes à conserve. Elle réagit alors de manière incontrôlée et attrape son chat pour le prendre dans ses bras « Mon petit bébé ! » crie t-elle en posant ses lèvres sur le haut du crâne de la bête. Puis elle regarde Sirius, un peu honteuse. « Désolée d’avoir sur-réagit… C’est juste que j’ai sauvé Weasley de la rue, et je ne voulais pas qu’il lui arrive quelque chose. » explique t-elle avec un petit sourire en coin, son chat perché sur ses épaules comme il en a l’habitude « Mais ça me rassure qu’il soit là et je ne doutais pas qu’il serait en bonne compagnie ici. » explique t-elle, comme pour se faire pardonner

Sirius n’a pas l’habitude des animaux. Il n’a pas grandi en leur présence, sa sœur étant allergique aux poils ; alors forcément, de voir la boule de poil au milieu des boites de conserve, comme si de rien n’était alors que c’est l’affolement dehors depuis un bon quart d’heure maintenant. Tout le monde va bien, et c’est clairement le principal. « Si c’est comme ça avec ton chat, je n’ose imaginer ce que ce sera avec tes enfants. » Si elle en a un jour, bien sûr. Il dit cela en rigolant, le psychiatre, bien sûr. « Ce que je retiens, c’est que lui a le droit à un câlin alors que moi, j’ai juste un petit bisou sur la joue en général. » Il la taquine. Il peut être un peu chiant, le brun, par moment, mais après tout, elle vient de lui faire vivre de sacrées émotions ; il mérite bien de se venger un peu. « Permets-moi de croire que tu en as un tout petit peu douté quand même. » Il en rajoute une couche, un large sourire aux lèvres, quittant bientôt le cellier pour revenir dans le salon. « Du coup, je te sers un truc ou t’es pressée ? » demande-t-il. Ils n’ont pas vraiment eu l’occasion de discuter lorsqu’elle est venue amener Weasley quelques jours plus tôt, alors c’est l’occasion de se rattraper. « Histoire de profiter un peu avant de devoir reprendre la route du boulot demain. » Comment bien plomber l’ambiance après un weekend parfait… Il a le don de mettre les deux pieds dans le plat. Avant toute chose, il va refermer la porte qui mène au jardin afin que Weasley reste cloitré avec eux.

C'est la libération quand elle voit que son chat est là, tout contre elle, dans ses bras. C'est la libération de savoir qu'il n'est pas enfermé quelque part chez un voisin, ou même pire, qu'il n'est plus là. Arya sourit légèrement en coin quand elle entend Sirius qui parle d'enfants « Je pense que je serais pire... » avoue t-elle en riant un peu, une caresse qu'elle offre à son chat qui ronronne tout contre elle. Elle secoue positivement la tête en riant avant de lui taper doucement dans l'épaule « T'es bête. » et doucement elle lui offre un câlin, Weasley qui saute de sur son épaule pour se poser à ses pieds. Elle le suit jusque dans le salon, une grimace qui tord son visage parce qu'elle s'en veut d'avoir douter de son ami. Elle boude un peu quand il lui rappelle que demain c'est le retour au travail et elle fait la moue avant de le regarder « Je veux bien un verre de soda si tu as, ça fait bien longtemps. Je préviens juste Jaden qu'il ne s'inquiète pas. » prononce t-elle avant de ranger son téléphone aussi sec, son chat qui vient squatter sur ses genoux alors qu'elle regarde Sirius « Alors quoi de neuf dans ta vie ? » s'enquit-elle en le regardant se déplacer dans sa maison. « Mise à part le fait que tu as une horrible amie qui te fait garder son chat durant tout un week-end ! »